Publié le 02.10.2024 à 10:54
Pour sa deuxième édition, la Rentrée pour tous, la distribution de fournitures scolaires, a encore eu du succès. Trois cents kits et autant de sandwiches ont été offerts, tandis que différents stands animaient la place. Retour sur l’événement.
« Cinq, quatre, trois, deux, un, bienvenue ! » Ilyess Benmechta, responsable du centre de loisirs Les Arlequins (anciennement La Cordée), lance le décompte avant que la foule ne se dirige vers le stand de distribution de fournitures scolaires. Samedi 31 août a ainsi lieu la deuxième édition de la Rentrée pour tous. Trois cents kits composés de cahiers, de classeurs et d’une trousse complète vont être distribués gratuitement dans l’après-midi, avec une organisation un peu plus cadrée que l’année précédente (lire l’article que Le Crieur y avait consacré : Succès pour la distribution de fournitures scolaires).
La vidéo de l’événement, par Le Crieur.
Un père de famille du quartier, venu avec ses deux enfants, est ravi de cet événement. « C’est quelque chose de bien pour les enfants. » Outre les fournitures scolaires, les stands d’information, comme celui de l’AJA Villeneuve, le club de foot du quartier, ou celui de l’association Les Apalys, sur les problématiques de santé mentale, côtoient les activités maquillage pour les enfants, le coin jeux vidéos et les coiffeurs qui agitent tondeuses et ciseaux. Une distribution de vêtements, pas uniquement réservés aux enfants, se tient aussi, tout comme une distribution de sandwiches et de crêpes par l’association VDJ. Des fournitures, des vêtements, une nouvelle coupe de cheveux et le ventre plein, tout pour la rentrée donc.
« La rentrée, c’est coûteux. Le but c’est de se rendre beau et belle pour la rentrée, d’être bien présentable. De donner de la force aux familles. », explique Ilyess Benmechta.
Pour Salah Fouatih, de l’association Ambition Grenoble, un des organisateurs de l’événement, « L’idée, c’est de créer un choc émotionnel chez les jeunes, pour qu’ils prennent conscience de l’importance de l’école. L’occasion de dire aux jeunes […] prenez la rentrée du bon bout, vous avez accès à la culture, à l’éducation, profitez-en. »
Publié le 02.10.2024 à 10:34
La deuxième édition de la distribution de fournitures scolaires (mais pas que) s’est tenue le 31 août 2024 devant le centre de loisirs Les Arlequins. Retour en images sur cet après-midi.
Pour plus d’informations, lire l’article La rentrée pour tous, tout pour la rentrée.
Publié le 30.07.2024 à 17:13
Cœur du second quartier de la Villeneuve, la place des Géants est évidemment marquée par les statues qui lui donnent son nom. Mais comment a été conçue la place ? Et comment Klaus Schultze, l’artiste qui a construit les géants, a-t-il été choisi ? Quels géants ont été construits en premier ? Le Crieur vous raconte l’histoire de la naissance de la place des Géants.
En 1972, alors que les premiers habitants de l’Arlequin viennent à peine de prendre possession des lieux, l’équipe pluridisciplinaire de la Villeneuve commence déjà à plancher sur le second quartier, les Baladins. L’élaboration du plan-masse définitif, par le duo d’architectes Jean Tribel et Georges Loiseau, de l’Agence d’urbanisme et d’architecture (AUA, Bagnolet) sera longue et se fera différemment de celui de l’Arlequin. La circulaire Guichard, en mars 1973, passe par là et pointe les dérives de l’urbanisme des grands ensembles. Elle en marque d’ailleurs, symboliquement, la fin. Les longues barres et les hautes tours sont passées de mode.
« On avait suffisamment de recul sur l’Arlequin. Le système de dessertes piétonnes [les passerelles] au niveau R+2 était une connerie… », se souvient Pierre Huguet, paysagiste dans l’équipe pluridisciplinaire, pour le Betvel, un bureau d’études de la ville de Grenoble. Au lieu de construire des parkings silos en bordure du quartier, l’équipe Villeneuve opte pour un urbanisme sur dalle. Pour Pierre Huguet, c’était « un perfectionnement de l’Arlequin. Une dalle, une espèce de porte-avions accosté au parc sur un côté ».
Schéma de principe de la future place des Géants, à l’époque pas encore construite, par Borja Huidobro, mai 1976. (document : AMMG, 17 Z 357)La place doit desservir 1000 logements, ainsi que de nombreux équipements, dont la liste évolue avec le temps. En 1974, le changement de maire à Eybens, suite à une élection partielle, permet un accord entre Eybens et Grenoble sur la construction d’un collège (à l’époque CES, collège d’enseignement secondaire) intercommunal, à cheval sur les deux communes. Le futur collège des Saules.
Juste à côté, l’avenir de la zone de Cure-Bourse, à Eybens, à l’est du nouveau quartier de la Villeneuve, reste flou. À terme, une partie du troisième quartier de la Villeneuve – finalement jamais construit – doit s’y élever.
Dans les grandes lignes, le plan-masse des Baladins, est déjà arrêté en mai 1975. Les architectes se retrouvent avec une immense dalle (200 mètres par 40, plus la future place des Saules) à décorer. À l’inverse de l’Arlequin, dont la décoration des espaces et des équipements publics commence à peine à l’époque, l’idée est de mener en parallèle la construction de la place et des logements et la décoration des espaces publics.
En mars 1976, la Société d’aménagement du département de l’Isère (SADI), en charge de l’aménagement de la ZUP Grenoble-Échirolles, missionne deux plasticiens grenoblois, Sergio Ferro et Geneviève Tachker, pour aider l’équipe pluridisciplinaire à élaborer la « dalle du quartier II », future place des Géants.
Photo d’une maquette de Sergio Ferro et Geneviève Tachker pour une proposition de traitement plastique de la future place des Géants, 1976. (document : AMMG, 17 Z 357)À l’époque, Ferro – qui habite à l’Arlequin – et Tachker ont déjà ou vont concevoir des œuvres pour le quartier : Ferro avec une fresque sur le gymnase de la Rampe, Tachker avec une fontaine (aujourd’hui disparue) dans l’école de la Fontaine. La tâche confiée par la SADI est une mission purement de conseil et n’implique pas forcément la construction, par les deux artistes, d’œuvres pour la place.
Parallèlement, le Betvel émet des hypothèses de décoration de son côté, tout comme l’architecte Borja Huidobro, membre lui-aussi de l’AUA, qui accompagne les réflexions de Tribel et de Loiseau.
Les trois hypothèses de travail sont fusionnées, en novembre 1976, dans une proposition commune : une place décorée au sol par un quadrillage (traitement minéral, projet d’Huidobro), parcourue de poteaux et de colonnes servant de support à diverses œuvres d’art (traitement plastique, projet de Ferro/Tachker), le tout surmonté d’une pergola et parsemée de bacs pour des arbres (traitement végétal, projet de Pierre Huguet pour le Betvel). « Pour moi, il fallait mettre un maximum d’arbres, partout ! », explique Pierre Huguet au Crieur.
Ferro et Tachker proposent même un mini-symposium d’art, qui réunirait artistes professionnels et habitants du quartier, pour embellir les poteaux et colonnes qui jalonneraient la place.
La proposition commune de traitement plastique de la place est présentée aux élus de la Ville de Grenoble et en commission du 1 % (voir encadré Le 1 % artistique) en février 1977, mais le projet est timidement reçu. Dès mars 1977, il est demandé à la SADI « d’envisager des interventions du type de celles que [Gérard] Singer ou [Klaus] Schultze ont réalisées dans plusieurs villes nouvelles ». Les deux artistes sont déjà reconnus au niveau national : Schultze avec ses sculptures géantes en brique et en céramique ; Singer avec ses formes montagneuses en résine époxy.
Le 1 % artistique
Instauré par le ministère de l’Éducation nationale en 1951 puis étendu aux autres ministères, le 1 % artistique (ou 1 % culturel) impose que 1 % du prix de construction d’un bâtiment soit consacré à sa décoration. La politique culturelle de la Ville de Grenoble, sous Dubedout, était de doubler ce financement gouvernemental avec un financement de la Ville. La plupart des œuvres d’art dans le parc de la Villeneuve ont été financées par le 1 % artistique des écoles.
Car le plan de la place a subi plusieurs modifications au cours de l’année 1976, avec l’ajout de nouveaux équipements, rendant la place plus encombrée et réduisant l’espace disponible pour l’agencement diffus des œuvres d’art proposé par les plasticiens-conseil. Courant 1976, la ville d’Eybens décide de créer une ZAC (zone d’aménagement concerté) à Cure-Bourse, car la ville a besoin de zones d’emplois. Selon Christian Dupré, sociologue de l’équipe Villeneuve, l’arrivée programmée d’un supermarché (futur Lidl) dans cette zone condamne le projet de « souk couvert » sur la future place des Géants, rendant obsolète la pergola.
Plan d’aménagement de la future place des Géants, par Borja Huidobro, en janvier 1977. On retrouve les différents éléments proposés pour le traitement plastique de la dalle : le quadrillage au sol, les bacs à plante et la pergola, des œuvres d’art disséminées ainsi qu’une palissade d’affichage promue par l’AUA. (document : AMMG, 17 Z 378)Si les élections municipales de mars 1977 confirment Hubert Dubedout, une partie de l’équipe municipale change. Bernard Gilman, adjoint culture depuis 1965, est remplacé par René Rizzardo de 1977.
Cette décision acte l’échec de la proposition commune, audacieuse, des plasticiens-conseil pour une gestion classique des grands ensembles : la commande à un artiste de renommée nationale, le plus souvent parisien. Ce n’est cependant pas une surprise : dès octobre 1976, Jean-François Parent, urbaniste en chef de la Villeneuve, évoquait Singer ou Schultze pour le traitement plastique de la dalle.
Toutes les réflexions pour le traitement plastique de la dalle sont rassemblées par le Betvel, en janvier 1978, dans un dossier, sorte de cahier des charges, intitulé La dalle du QII. Illustré par Pierre Huguet, le dossier propose un traitement proche des œuvres créées par Singer. De la proposition commune, demeurent toutefois les bacs pour les arbres et les poteaux, uniquement peints, et le maillage dessiné au sol.
Toujours en janvier 1978, la commission du 1 % sélectionne quatre artistes à contacter pour concevoir la décoration de la dalle. Le 20 février 1978, Jean-François Parent envoie un courrier à ces quatre artistes : en région parisienne le peintre et sculpteur Gérard Singer (1929-2007), le céramiste Klaus Schultze (1927-) et le scénographe William Underdown (1936-2008), ainsi que le sculpteur local Jacques Durand (1935-2020) de Saint-Paul-de-Varces. Schultze se montre d’emblée « enchanté » par le projet, tout comme Singer, quoiqu’il n’en soit plus « tout à fait au même point » dans sa démarche artistique. Underdown est lui aussi intéressé mais répond trop tard. Pour Durand, les archives dépouillées sont muettes quant à sa réponse.
Esquisses, parmi les premières, des futures statues monumentales de la place des Géants, lors d’une réunion tenue le 7 juin 1978 réunissant notamment Jean-François Parent, Borja Huidobro, Pierre Huguet et Klaus Schultze. (document : AMMG, 17 Z 378)Le projet de Schultze est finalement retenu fin mars 1978 et l’artiste se lance dans la conception des œuvres. Le financement, intégrant le 1 % artistique de l’école des Trembles et du collège des Saules, est bouclé. L’emplacement des bacs pour les arbres et des géants est défini selon la charge supportable par la dalle du parking.
En juin 1978, une maquette est présentée aux élus. L’aspect actuel des géants est déjà, pour l’essentiel, présent. Principales différences, un couple de géants debout, à côté de l’actuel jardin des Poucets, retoqué pour raisons techniques et financières ; un géant supplémentaire à côté de l’école des Trembles, lui aussi supprimé pour réduire les coûts ; pas de couple de géants dans l’escalier ; enfin, le géant qui lit, entre le 50 et le 100 place des Géants devait, à l’origine, faire… du vélo ! L’engin sera supprimé par les froids calculs budgétaires, remplacé par un crayon et un livre, puis seulement par un livre.
Les travaux de construction des géants débutent à l’automne 1978, à la fin des travaux de construction de la dalle, pour deux ans d’un chantier en pointillé. Les sculptures se font en même temps que les bâtiments et équipements autour de la place. Parfois, le chantier doit être interrompu car les briques n’ont pas pu être livrées.
Les premiers habitants occupent la place des Géants en décembre 1978. La place est rapidement marquée par l’empreinte des sculptures car elle prend son nom de place des Géants dès février 1979 (voir encadré Le saviez-vous ?). En mai 1979, la main, le géant couché (qui n’a pas encore ses doigts de pied) et l’arène sont terminés. La géante couchée a son ossature mais pas encore son revêtement.
Le saviez-vous ?
Selon une délibération du conseil municipal de juin 1978, la place des Géants aurait dû s’appeler la place du Dragon et la place des Saules la place du Sphinx, en référence au traitement plastique de la dalle prévu à l’époque.
L’école des Trembles et le collège des Saules (à l’époque CES) ouvrent en septembre 1979. En juin 1980, alors que les premiers habitants s’installent place des Saules (le 1 place des Saules s’appelle encore 70 place des Géants), le couple dans l’escalier est presque terminé, tandis que la femme couchée, le couple du CES et la femme qui rentre dans le sol à côté de l’école des Trembles sont encore en cours. Les travaux se terminent à l’automne 1980. Les géants sont finalement inaugurés le 24 novembre 1980.
Comparaison entre le dessin préparatoire de Pierre Huguet en 1978 et la place des Géants actuelle (cliquez sur l’image pour lancer l’animation).
Publié le 08.07.2024 à 11:42
Dans une circonscription largement acquise à la gauche, le second tour dans la 3e circonscription de l’Isère a vu Élisa Martin largement devancer la candidate du RN Christel Dupré. Sans surprise, sa victoire est encore plus large à la Villeneuve.
//Avec un second tour Nouveau front populaire - Rassemblement national, suite au désistement de la candidate d'Ensemble Émilie Chalas arrivée troisième, ce second tour des élections législatives ne réservait pas beaucoup de surprises, aussi bien dans la circonscription qu'à la Villeneuve.
Sur les cinq bureaux de vote du quartier (lire l'avant propos de l'article consacré aux résultats des élections européennes), Élisa Martin, députée sortante, recueille près de 86 % des voix ! Sur les bureaux de vote Les Trembles 2 (les Géants, les Baladins, allée des Genêts) et Jean-Philippe-Motte-Arlequin 1 (la quasi totalité de l'Arlequin, sauf le 80 et le 170 galerie de l'Arlequin), elle obtient même le score stalinien de 89,6 % des voix. Inversement, Christel Dupré, la candidate du Rassemblement national, obtient ses meilleurs scores - sans jamais dépasser les 18 % - dans les bureaux de vote Malherbe 3 et Jean-Philippe-Motte-Arlequin 2, qui couvrent les zones les plus aisées de la Villeneuve. Entre les deux tours, sur les 5000 inscrits sur les listes électorales que compte la Villeneuve, la candidate du RN ne gagne que 58 voix (332 au premier tour contre 390 au second), signe du peu d'adhésion aux idées racistes et antisociales du Rassemblement national dans le quartier.
L'abstention continue de baisser à la Villeneuve et s'établit à 40,39 % (contre 41,15 % au premier tour), un peu plus que la moyenne nationale mais surtout 9 points de plus que dans la 3e circonscription. Il faut noter en revanche la forte proportion de votes blancs, qui représentent près de 5 % des votants (et même 7 % dans la 3e circonscription), contre moins de 1 % au premier tour. Le fait qu’une enquête ait été ouverte par le Parquet de Grenoble pour des faits de reversement d'une partie du salaire d'un collaborateur d’Éric Piolle en faveur d'Élisa Martin a pu rebuter une partie des votants.
Reste que la membre de la France insoumise est beaucoup mieux élue qu'en 2022, où elle n'avait recueilli "que" 57 % des voix, face à une candidate d'Ensemble. Avec 69 % des voix, elle est la députée la mieux élue de l'Isère. Au niveau national, elle rejoint les 181 autres députés du Nouveau front populaire, dont 74 de la France insoumise, en comptant Mme Martin. Les autres coalitions rassemblent 168 députés pour Ensemble (droite, majorité présidentielle), 60 pour les Républicains canal habituel (droite) et 143 pour la coalition d'extrême droite Rassemblement national - Les Républicains canal Ciotti. Ces législatives sont donc une victoire pour la gauche car la menace d'une majorité absolue, et donc d'un gouvernement, d'extrême droite est temporairement écartée. En revanche, le Nouveau front populaire ne dispose pas d'une majorité suffisante pour gouverner et devra trouver des alliés pour faire voter son programme.
Le Premier ministre Gabriel Attal devrait remettre sa démission ce lundi 8 juillet, dans la matinée. L'identité du nouveau Premier ministre, ou de la nouvelle Première ministre, sera un des enjeux de ces élections : le président Emmanuel Macron n'a pas de délai pour nommer un nouveau Premier ministre et aucune coalition n'a de majorité pour gouverner. Autre enjeu, la présidence de l'Assemblée nationale. Si le Rassemblement national est le parti avec le plus de députés, le Nouveau front populaire a la plus large coalition et est en position de force pour faire élire un président ou une présidente issu·e de ses rangs. Mais il faudra que les partis qui le composent se mettent d'accord sur un candidat·e.
Publié le 01.07.2024 à 13:49
Convoquées suite à la dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron, après les élections européennes, les législatives anticipées ont confirmé les tendances nationales. À la Villeneuve, la candidate du Nouveau front populaire (NFP) fait une razzia sur fond de chute de l’abstention. La troisième circonscription, dans laquelle est incluse la Villeneuve, verra un second tour avec un duel NFP – Rassemblement national, suite au désistement de la candidate Ensemble.
//Pour rappel (lire l'avant-propos dans notre article consacré aux résultats des élections européennes de 2024), le périmètre des bureaux de vote de Grenoble a changé. Désormais, l'essentiel de la Villeneuve est rassemblé dans cinq bureaux de vote : Malherbe 3, Jean-Philippe-Motte-Arlequin 1 et 2 et les Trembles 1 et 2.
Suivant la tendance impulsée lors des dernières élections européennes et la tendance nationale, la participation a énormément progressé pour ce premier tour des élections législatives, dimanche 30 juin, signe d'un sursaut de mobilisation. Si elle reste élevée (plus de 41 % d'abstention, huit points de plus qu'au niveau national), l'abstention baisse de plus de 22 points par rapport aux élections législatives de 2022 (63,4 % d'abstention) !
À peine deux ans après que les précédentes élections législatives se sont déroulées, beaucoup de candidats de 2022 avaient décidé de rempiler. Cinq des 12 candidats de 2024 l'étaient déjà en 2022.
Comme en 2022, la candidate du Nouveau front populaire (Union de la gauche) et députée sortante Élisa Martin rafle la mise avec 59 % des voix, trois points de mieux qu'en 2022, malgré une enquête ouverte par le Parquet de Grenoble pour des faits de reversement d'une partie du salaire d'un collaborateur d’Éric Piolle en sa faveur. Loin derrière, Émilie Chalas, députée de 2017 à 2022 et candidate pour la coalition Ensemble (droite, coalition présidentielle), recueille 13 % des voix, contre 19 % en 2022.
La candidate du Rassemblement national Christel Dupré complète le podium avec 11,5 % des voix, presque le double de son score de 2022. Les élections européennes avaient déjà montré la tendance à la hausse du parti d'extrême droite. Le conseiller municipal Stéphane Gemmani, membre du PS mais qui portait une candidature dissidente de centre gauche, recueille 9 % des suffrages exprimés, à peine mieux qu'en 2022 où il s'était présenté sous les couleurs du parti centriste écolo Cap 21.
À noter que Khemisti Boubeker, avec une candidature de gauche orientée sur la politique en faveur des quartiers populaires, obtient 2,32 % des voix et arrive en cinquième position dans le quartier. Quant à la candidate des Républicains (tendance hors alliance avec le Rassemblement national, droite), elle réunit un anecdotique 1,77 % des voix.
Les six autres candidats obtiennent moins de 1 % des voix. Dans l'ordre, la candidate Lutte ouvrière Catherine Brun (extrême gauche), l'UDI M'Hamed Benharouga (centre droit), Samuel Le Fourn (Parti des travailleurs, extrême gauche), Baptiste Anglade (Nouveau parti anticapitaliste-Révolutionnaires, extrême gauche), Louiliam Clot (Équinoxe, centre écolo) et Isabelle Fassion (Reconquête, extrême droite).
Les résultats à la Villeneuve sont sensiblement les mêmes qu'au niveau de la troisième circonscription (qui réunit l'ouest et le sud de Grenoble, les communes de Veurey-Voroize, Noyarey et Sassenage, ainsi qu'une grosse partie de Fontaine). Mais si en 2022 le second tour avait été un duel entre Élisa Martin et Émilie Chalas, 2024 offrait la possibilité d'une triangulaire. Trois candidates pouvaient en effet se maintenir au second tour : Élisa Martin en tête (près de 43 % des voix), Christel Dupré, la candidate du Rassemblement national arrivée en deuxième position (23 %), et Émilie Chalas, membre de Renaissance, troisième de ce premier tour (20 %).
Après avoir laissé planer le doute toute la journée, cette dernière a annoncé lundi 1er juillet qu'elle se désistait au second tour et a appelé à voter pour "un front républicain". "En toute clarté et sans aucune ambiguïté, j'appelle mes électeurs à faire barrage à l'extrême droite.", a-t-elle dit dans son communiqué. cité par France Bleu Isère. Le second tour opposera donc dimanche 7 juillet Élisa Martin à Christel Dupré.
Au niveau national, les partis du Nouveau front populaire (NFP) ont clairement indiqué qu'ils retireraient leur candidat·e·s arrivé·e·s en troisième position pour ne pas favoriser une victoire de l'extrême droite. Du côté de la majorité présidentielle, la position est plus floue : certaines figures, comme Bruno Le Maire et Édouard Philippe, appellent au désistement sauf si le candidat du NFP est un membre de la France insoumise, d'autres comme Emmanuel Macron, Gabriel Attal ou Yaël Braun-Pivet appellent au désistement en faveur des candidats qui "défendent les valeurs de la République". Avec un risque lourd : que ce refus de retrait systématique en faveur du candidat opposé au RN lors du second tour ne donne une majorité à l'extrême droite le 7 juillet.
Mise à jour du 1er juillet 2024 à 18 heures : modification de l'article suite au désistement de Mme Chalas.
Publié le 27.06.2024 à 09:56
Pour ce cinquième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur voit grand en s’intéressant à un lieu particulièrement emblématique du quartier, la place des Géants. Elle tire son nom des sculptures en brique et en céramique qui la décorent, réalisées par l’artiste allemand Klaus Schultze. Celui-ci est d’ailleurs venu dans le quartier en mai en 2024.
Alors que l’Arlequin incarnait l’enchevêtrement des niveaux de circulation, la place des Géants, inaugurée en novembre 1980, marquait un retour à un urbanisme sur dalle plus classique. Une vaste place de 200 mètres par 40 (250 par 40 en comptant la place des Saules), aménagée au-dessus d’un parking, sur laquelle donnaient les copropriétés et différents équipements publics. Parmi eux, deux établissements scolaires : l’école des Trembles, actuellement en travaux, à un bout ; l’ancien collège des Saules à l’autre bout. Quelques commerces, la plupart disparus, agrémentaient cette place centrale des Baladins, le second quartier de la Villeneuve.
Pour décorer la dalle, neuf sculptures monumentales (dont deux doubles), sur lesquelles des générations d’enfants ont joué, furent commandées en 1978 à l’artiste allemand Klaus Schultze, résident français depuis 1952. Familier des commandes artistiques pour les grands ensembles, le sculpteur et céramiste imagina l’histoire d’un couple de géants qui se lèvent d’un côté de la place jusqu’à disparaître de l’autre.
Deux sculptures ont été démolies : un géant endormi, surnommé la chenille, en face de l’actuel centre de santé, détruit en 1994 pour construire un escalier reliant la place à la rue du 8-Mai-1945 ; celle d’un livre ouvert, à l’entrée de l’école des Trembles.
En photo, un géant particulier de la place, le géant allongé, de sa conception à son inauguration en passant par sa construction :
Publié le 26.06.2024 à 11:15
La chorale des enfants des cinq écoles primaires de la Villeneuve, les Buttes, le Lac, les Genêts, la Fontaine et les Trembles, a animé la place Rouge, mardi 18 juin 2024. En trois quarts d’heures et sept chansons, plusieurs centaines d’enfants ont chanté, dirigés et accompagnés par les musiciens du conservatoire. Quelques dizaines de parents avaient fait le déplacement pour assister à la chorale.
Les photos de la chorale (les écoles de gauche à droite : le Lac, les Genêts, la Fontaine, les Buttes et les Trembles) :
Et en vidéo, la chanson finale, Un poquito cantas, un chant traditionnel canarien :
Publié le 26.06.2024 à 09:42
Pour ce quatrième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur se penche sur la crique centrale de l’Arlequin, plus particulièrement sur un monstre de béton disparu, le parking silo 3. Oui, tout un numéro sur un parking silo. Si si, vous allez voir, ça va être intéressant !
Comment construire suffisamment de places de parkings pour 1800 logements sans bétonner tout le quartier ? En construisant des parkings en silo ! À l’Arlequin, quatre furent construits de 1972 à 1973, numérotés du sud au nord de 1… à 5. Le silo 2, programmé dans la crique sud, ne fut jamais édifié. Ils furent réalisés par la ville de Grenoble, avec un emprunt auprès d’une filiale de la Caisse des dépôts et consignation.
Semi-enterrés, vastes d’environ 350 places (libres ou en boxes), trois des parkings silos abritaient des écoles sur leur toit. Le sommet du parking silo 3, en plein centre de la crique centrale, le plus proche des immeubles, fut laissé libre. Un système de passerelles reliait les silos entre eux et les silos aux immeubles d’habitation.
Avec leur architecture proche du bunker, les silos n’étaient pas vraiment des canons de beauté mais ils avaient néanmoins l’intérêt esthétique d’adoucir la vue sur l’Arlequin et en casser l’effet muraille, comme des collines devant des montagnes. Les incendies réguliers de voiture n’ont cependant pas aidé à en faire des lieux réjouissants.
Le toit du parking silo 3 fut le terrain d’activités des écoles maternelles des Bouleaux et des Charmes. Les jardinières étaient entretenues par les espaces verts de la Ville. Mais cet entretien fut abandonné après la fermeture des écoles, au début des années 2000. Le toit du parking silo 3 devint un terrain de jeux pour les enfants comme pour les chats. La végétation resta en jachère une dizaine d’années, avant que des habitants ne se réapproprient les jardinières pour en faire des jardins partagés. Pendant quelques années, le toit du silo fut un espace de sociabilisation. Les premiers ateliers de rue de Mme Ruetabaga, avant même la création de l’association, s’y sont ainsi tenus.
N’ayant plus vraiment d’utilité, les parkings silos 3 et 4 furent démolis en 2017 pour laisser place à un espace libre temporaire qui, comme souvent, dure à n’en plus finir. Triste crique centrale désormais, avec sa pelouse clairsemée, ses maigres arbres et sa fontaine hors d’usage. Vivement la réhabilitation de la place !
Publié le 20.06.2024 à 15:27
Pour ce troisième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur a voulu s’intéresser aux traces du passé avant la construction du quartier. Certains arbres, témoins des différents événements qui ont marqué le territoire de la future Villeneuve, sont les témoins de cette époque révolue.
Avant la Villeneuve, il y avait quoi ? Surtout des champs. Jusqu’en 1936, à l’emplacement du quartier, seule une poignée de fermes rompt la monotonie d’une vaste plaine battue par les vents, entre la ville intramuros au nord, le Drac à l’ouest, les villages d’Échirolles, de Bresson et d’Eybens au sud et la vallée du Grésivaudan à l’est. La plaine est entrecoupée par une succession de routes orientées nord-sud qui convergent vers la ville. D’ouest en est, ce sont :
Parmi les fermes de la plaine, la plus connue est la ferme Prémol – aussi appelée tour Prémol ou même château de Prémol – dont certains bâtiments ont été conservés lors de la construction du Village Olympique pour former la MJC Prémol. Les autres fermes ont des noms oubliés sauf des anciennes cartes, comme La Borde (ou Les Bordes), à l’emplacement actuel du parking de la crique sud de l’Arlequin, sur la rue Dodero, ou Quinsonnas, à peu près à l’emplacement actuel de la déchetterie des Peupliers.
Une bonne partie des terres du sud de Grenoble sera ensuite achetée par la Chambre de commerce pour construire un aéroport, ouvert en 1936, l’aéroport Jean-Mermoz. De lui ne subsiste qu’une petite partie d’une des pistes d’atterrissage, au niveau d’Alpexpo. L’urbanisation croissante de Grenoble entraînera la fermeture de l’aéroport en 1967.
Divers jardins ouvriers seront établis après-guerre, au sud de l’avenue La Bruyère, et ne seront abandonnés qu’au tout début de la Villeneuve.
En 1968, l’éphémère stade d’ouverture des Jeux Olympiques sera construit à l’emplacement de l’actuelle crique nord de l’Arlequin, tandis que le quartier du Village Olympique se dresse à l’ouest.
Un des témoins de tous ces événements est un peuplier noir à l’entrée du parc, près du 10 galerie de l’Arlequin. Surnommé par certains « l’Ancien », par d’autres « le Vénérable », il est présent sur de nombreuses photos présentées ici. « Quand je suis arrivé en 1974, je n’avais qu’une trouille, c’est qu’il meure, car le tronc avait été enterré par un remblai d’un mètre. », témoigne Jean-Paul Cugno, un habitant du quartier qui fut responsable des espaces verts pour le parc de la Villeneuve pendant 30 ans. « Mais il s’en est remis. On pourrait aussi l’appeler le Miraculé ! Des arbres comme cela, ce sont des monuments végétaux. » « À mon avis, il a sûrement cent ans, mais on a tendance à surestimer l’âge des arbres urbains. »
Les photos aériennes disponibles permettent déjà de remonter avec certitude sa trace jusqu’en… 1944.
Ci-dessous, une sélection de photos et de plans montrant à quoi ressemblait les terrains de la Villeneuve avant sa construction (passez la souris en survol pour mettre en pause le défilement automatique, cliquez pour afficher les images en plus grande taille).
Ci-dessous une superposition de photos aériennes, issues du Geoportail, superposées entre elles. Elles montrent l’évolution, sur une cinquantaine d’années, du paysage de la future Villeneuve (cliquez dessus pour lancer l’animation).
Publié le 13.06.2024 à 14:52
Dédales et des gens, l’émission pour se retrouver à la Villeneuve, revient pour un deuxième épisode. Filmée encore une fois en public et diffusée en direct sur YouTube, l’émission a cette fois été tournée à la Machinerie, la ressourcerie de la Régie de quartier Villeneuve-Village Olympique. L’émission est coproduite par Le Crieur de la Villeneuve et la Maison de l’image.