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10.04.2024 à 15:24

Le président de la Sierra Leone reconnaissant envers Pékin

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Le Président de la République de Sierra Leone, Julius Maada Bio, a récemment souligné lors

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Texte intégral (1377 mots)

Le Président de la République de Sierra Leone, Julius Maada Bio, a récemment souligné lors d’une interview en Chine le soutien continu du pays à son pays dans le développement des infrastructures. Lors de sa visite d’État en Chine, Bio a loué la coopération entre les deux nations, mettant particulièrement en avant le Deuxième Pont JubaSengbe Pieh financé par la Chine.

Ce pont, nommé en l’honneur d’une figure emblématique de Sierra Leone, a considérablement amélioré la vie des habitants de Freetown, réduisant les embouteillages et facilitant les déplacements, surtout pendant les saisons de pluie.

Interview du Président Bio lors de son récent voyage en Chine, mars 2024

Le Président Bio a expliqué lors de son interview que la construction de ce pont était essentielle pour la sécurité des habitants, en particulier des femmes et des enfants, qui devaient auparavant traverser des rivières dangereuses pour accéder aux écoles et aux services de santé. Il a souligné l’importance vitale de telles infrastructures pour la vie quotidienne des citoyens et a exprimé sa gratitude envers la Chine pour son soutien continu.

Outre le Deuxième Pont Juba, la Chine a également apporté son aide à de nombreux autres projets en Sierra Leone, renforçant les liens d’amitié entre les deux pays. Des projets tels que la rénovation du Stade National, la construction de la Route de l’Amitié Chine-Sierra Leone et l’Hôpital de l’Amitié Chine-Sierra Leone démontrent l’engagement durable de la Chine envers le développement de la Sierra Leone.

Pont de Sengbe-Pieh au Sierra Leone, financé par la Chine

Ces initiatives chinoises dans le pays ont non seulement amélioré les infrastructures de Sierra Leone, mais elles ont également renforcé la coopération et l’amitié entre les deux nations. À travers des projets concrets et significatifs comme le Deuxième Pont Juba, la Chine a démontré son engagement envers le développement durable et le bien-être des communautés locales.

Mêmes projets de ponts mais pas la même résonance pour l’Union Européenne

L’Union Européenne a fait la même chose dans le pays mais a eu beaucoup moins de résonance, en raison d’une communication institutionnelle moins centrale que celle utilisée par les services de presse d’Etat chinois.

L’UE est engagée depuis de nombreuses années dans le soutien aux investissements majeurs dans les infrastructures routières en Sierra Leone. Améliorer la connectivité signifie réduire les temps de trajet et les coûts, ainsi que renforcer l’intégration économique et le commerce.

L’inauguration récente des ponts Magbele et Mabang a démontré l’engagement de l’UE à continuer de renforcer la connectivité et le développement socio-économique en Sierra Leone et dans la région de l’Afrique de l’Ouest.

Vue de drone du pont Magbele financé dans le cadre du projet européen Global Gateway

Le pont Magbele a été inauguré le 14 mai 2022 après 10 ans de planification et de travaux de construction. Le pont traverse la rivière Rokel le long de l’autoroute qui relie Freetown à Conakry et aux régions du nord de la Sierra Leone. Il remplace l’ancien pont à une seule voie qui ne permettait le passage du trafic que dans une seule direction à la fois.

Il est un des premiers projets porté par le Global Gateway de la commission européenne visant à concurrencer les nouvelles routes de la soie.


Par Adrien MUGNIER, Directeur de l’OFNRS

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07.04.2024 à 17:17

Vietnam et Laos, voisins amicaux et partenaires importants pour la Chine

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Lors d’une conférence de presse tenue le 1ᵉʳ avril, Wang Wenbin, le porte-parole du Ministère

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Texte intégral (1380 mots)

Lors d’une conférence de presse tenue le 1ᵉʳ avril, Wang Wenbin, le porte-parole du Ministère des Affaires étrangères chinois a annoncé la venue de plusieurs représentants étrangers en Chine. Le Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères laotien Saleumxay Kommasith ainsi que le Ministre des Affaires Étrangères vietnamien Bui Thanh Son seront donc en visite diplomatique du 2 au 5 avril.


Le Ministre des Affaires Étrangères vietnamien Bui Thanh Son et Liu Ning, le Secrétaire du Comité du Parti Communiste chinois de la région autonome Zhuang du Guangxi en Chine, se sont entretenus le 3 avril à Chongxuo.

Vue de l’entretien entre le Ministre des Affaires Étrangères vietnamien et le secrétaire du PCC chinois de la région autonome Zhuang du Guangxi

Au cours de cet entretien le Ministre des Affaires Étrangères vietnamien a affirmé que le Parti Communiste Vietnamien (PCV) et l’État vietnamien favoriseraient toujours la coopération bénéfique mutuelle avec la Chine.

Le Ministre Bui Thang Son suggère que les ministères et les localités des deux pays respectifs poursuivent leurs efforts afin d’améliorer les mécanismes de coopération. En demandant à la province du Guangxi de faciliter la traversée des produits agricoles vietnamiens exportés vers la Chine, tout en insistant sur la nécessité de promouvoir la connectivité en matière d’infrastructures ferroviaires et routières.

Ensuite, il mentionne l’importance de renforcer la compréhension mutuelle des peuples par le biais de la protection et l’exploitation de l’histoire vietnamienne présente en Chine. En effet, on retrouve dans la province du Guangxi les reliques et des sites historiques du Président Hô Chi Minh.

Enfin, le Ministre vietnamien a affirmé la nécessité d’une étroite coordination au sujet de la gestion de la frontière terrestre Chine-Vietnam conformément aux accords connexes et aux documents juridiques les régissant.

Ces différentes propositions de coopération ont été approuvées par Liu Ning, qui affirme que la province du Guangxi accorde une importance toute particulière aux projets de coopération mutuellement bénéfique avec le Vietnam. Il propose que les deux parties renforcent la connectivité en matière d’infrastructures de transport, mais aussi, facilitent le dédouanement en favorisant la construction de portes frontalières intelligentes. Liu Ning mentionne également le souhait d’intensifier les échanges entre les peuples ainsi que la coopération touristique.

Ce 3 avril, Wang Yi, Ministre des Affaires Étrangères chinois s’est entretenu, à Nanning, avec Saleumxay Kommasith, Vice-Premier Ministre et Ministre des Affaires Étrangères du Laos.

Vue de l’entretien entre Wang Yi, Ministre chinois des Affaires Étrangères et le Ministre des Affaires Étrangères laotien, Saleumxay Kommasith

Le Ministre des Affaires Étrangères chinois a mentionné les bonnes relations diplomatiques avec le Laos, indiquant que la Chine et le Laos étaient de “bons frères et bons partenaires” qui partagent un avenir et développement commun. En cette année de 15ᵉ anniversaire de l’établissement du partenariat stratégique global de coopération Chine-Laos, Wang Yi assure que la Chine est prête à travailler avec le Laos pour la construction d’une communauté d’avenir partagé, en mettant en œuvre un consensus stratégique.

Il atteste que la Chine soutient fermement le Laos, dans son rôle de Président tournant de l’ASEAN, et souhaite consolider la notion d’avenir partagé entre la Chine et l’ASEAN. Wang Yi affirme également que la Chine soutiendra activement le Laos dans l’organisation des rencontres de dirigeants pour la coopération en Asie de l’Est.

Saleumxay Kommasith, quant à lui, a assuré que le Laos, en tant que Président tournant de l’ASEAN, communiquera et coopérera avec la Chine pour faire progresser le projet de coopération en Asie de l’Est. De plus, selon lui, la Chine sera l’exemple pour les autres pays en développement en matière de modernisation et assure soutenir la politique d’une seule Chine.

En tant que Ministre des Affaires Étrangères laotien, il confirme que le Laos travaillera avec la Chine dans la promotion du chemin de fer Laos-Chine afin d’améliorer les échanges économiques. Tout en renforçant la coopération dans les secteurs de l’énergie, de l’agrotourisme et d’autres domaines. Il mentionne aussi vouloir lutter conjointement contre la criminalité transfrontalière.

Les visites de ces officiels vietnamiens et laotiens en Chine à l’initiative de Wang Yi, Ministre des Affaires Étrangères chinois, attestent de leur désir de développer une coopération asiatique forte sans pour autant initier de nouveaux projets. Le Vietnam et le Laos assurent coopérer activement avec la Chine, que ce soit sur leurs territoires respectifs ou dans une dimension régionale afin de promouvoir la paix et d’autres intérêts communs.


Par Marion Demange, Analyste Asie-Pacifique

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01.04.2024 à 16:14

Le Président du Nauru à Pékin, en quête d’un allié financier

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Fin janvier, Nauru, petite île du Pacifique Sud, cessait ses relations diplomatiques avec Taïwan affirmant

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Texte intégral (1252 mots)

Fin janvier, Nauru, petite île du Pacifique Sud, cessait ses relations diplomatiques avec Taïwan affirmant la légitimité d’un seul gouvernement chinois, la République Populaire de Chine. Le Président Nauruan, David Adeang, s’est rendu à Pékin pour une visite d’État de 6 jours afin de rétablir des liens diplomatiques forts entre les deux pays. En effet, après des décennies d’exploitation intensive de ses ressources naturelles, Nauru dépend à présent de l’aide internationale et cherche un collaborateur fort pour se reconstruire. Son Président a également exprimé « sa gratitude d’avoir été invité par la Chine pour découvrir sa splendide culture, sa riche histoire et le développement dynamique qui la caractérise ».

À la suite d’une cérémonie d’accueil dans le hall nord du Grand Palais du Peuple et du retentissement des hymnes nationaux place Tian’anmen. Xi Jinping et David Adeang se sont entretenus dans l’après-midi du 25 mars 2024 au Grand Palais du Peuple de Pékin.

Poignée de main entre David Adeang et Xi Jinping

Le Président chinois a souligné l’intérêt que porte la Chine à maintenir tous les pays au sein de la communauté internationale “qu’ils soient petits ou grands, forts ou faibles, riches ou pauvres”. David Adeang, s’est quant à lui prononcé sur le principe de non-ingérence extérieure dans le cadre des affaires internes de la Chine, en mentionnant le cas de Hong Kong, la province du Xinjiang ainsi que le Xizang (province du Tibet). Il a par ailleurs affirmé que la modernisation de la Chine est un exemple pour les pays en développement.

La Chine, a tout d’abord exprimé son soutien à la souveraineté de Nauru et ses choix de projets de développements. De plus, elle revendique sa capacité à renforcer la coopération entre les deux pays dans de multiples domaines, tel le commerce, l’éducation ou encore la santé. En outre, la Chine invite Nauru à intégrer le projet de “la Ceinture et la Route”, en assurant le faire concorder avec la stratégie de développement du pays. La Chine pourrait donc participer à la construction d’infrastructures à Nauru dans le but de satisfaire cette coopération. Les deux pays assurent défendre diverses valeurs communes telles que la paix, le développement, l’équité et la démocratie. Tout en soutenant le principe de multilatéralisme fondé par le système international des Nations Unies ainsi que le cadre commercial développé par l’OMC. Les valeurs telles la paix devraient être encouragées au sein de la région des îles du Pacifique, en soutenant le traité de non-prolifération nucléaire et le traité sur la zone dénucléarisée du Pacifique Sud. La Chine montre dans le même temps sa solidarité aux îles du Pacifique en soutenant le projet “Pacifique bleu 2050”.

Du point de vue climatique, les deux parties soutiennent partager une vision identique et souhaitent s’impliquer dans des décisions semblables au sein d’organisations internationales. Notamment par la mise en œuvre la convention des Nations Unies ainsi que l’Accord de Paris. La Chine soutient également une future entrée de Nauru dans la Banque Asiatique d’Investissement pour les Infrastructures.

Suite à cet entretien, les deux homologues ont assisté à la signature conjointe de plusieurs documents soutenant la coopération des deux pays. Dont la construction de la “Ceinture et la Route” et la mise en œuvre d’autres initiatives, l’Initiative pour le développement mondial, le développement économique et l’agriculture.

Le Président Nauruan a ensuite rencontré le premier ministre chinois, Li Qiang, le 26 mars 2024.

Entretien entre le Président de Nauru et le Premier Ministre chinois, Li Qiang

Le Premier Ministre chinois a exprimé l’intention de la Chine d’approfondir les échanges mutuellement bénéfiques avec Nauru. En renforçant la coopération bilatérale grâce à la construction d’infrastructures, mais aussi le développement des transports, du tourisme et de la santé. Dans le même temps, les entreprises chinoises seront incitées à investir sur l’île et il suggère aux deux parties de développer des échanges culturels entre les jeunes et les localités.

Cette visite d’État crée certainement une nouvelle dynamique entre la Chine et la région Pacifique, l’adhésion de Nauru au projet de “la Ceinture et la Route” pourrait encourager d’autres îles de la région à consolider ses relations diplomatiques avec la Chine.


Par Marion Demange, Analyste Asie-Pacifique

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29.03.2024 à 10:39

Brunei, le complexe Hengyi de Pulau Muara Besar

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La coopération sino-brunéienne dans le domaine de l’industrie pétrolière occupe une dimension très importante dans

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Texte intégral (927 mots)

La coopération sino-brunéienne dans le domaine de l’industrie pétrolière occupe une dimension très importante dans la relation entre les deux pays. De plus, le secteur pétrolier est un pilier essentiel de l’économie du Brunei basée sur la rente pétrolière. Dans le cadre du programme des nouvelles routes de la soie, un projet sino-brunéien se distingue particulièrement des autres : le complexe pétrochimique et pétrolier Hengyi.

Siège social de Hengyi Group à Hangzhou

Situé sur l’île de Pulau Muara Besar (le Brunei compte 33 îles), ce projet d’une valeur de 3,45 Mds USD contribue pour près de 10% au PIB du pays. Il prend naissance en juillet 2013 quand la commission pour le développement et la réforme de la République populaire de Chine et le ministère du commerce extérieur chinois approuvent le lancement du projet. En février 2014, les entreprises chinoises Zhejiang Hengyi Group Co., Ltd. (恒逸实业有限公司) et Hong Kong Tianyi International Holding Company Limited (香港天逸国际控股有限公司) établissent avec l’entreprise brunéienne Damai Holdings Company Limited, un accord de joint-venture. Chinois et Brunéiens s’entendent pour bâtir un complexe pétrochimique et de raffinage à Pulau Muara Besar, opéré par une compagnie à capitaux mixtes sino-brunéienne. La partie chinoise 70% détient des parts et les 30% restants sont détenus par l’État brunéien à travers un fond de développement stratégique. Représentant un investissement de 3,45 Mds dont la moitié provenant de prêts, les grandes banques chinoises ont également contribué au projet par la fourniture de prêts. Parmi celles-ci, on peut citer la Banque de Chine (中国银行), la Banque industrielle et commerciale de Chine (中国工商银行), la Banque d’exportation et d’importation de Chine (中国进出口银行) ou encore la Banque de développement de Chine (中国开发银行).

D’une superficie de 300 hectares environ, les travaux commencent en 2017 et s’achèvent fin 2019. En novembre 2019, le complexe Hengyi est opérationnel. Il permet le raffinage du pétrole afin de produire de l’essence, du diesel, du kérosène et des produits dérivés du pétrole. Les résultats d’exploitation sont très satisfaisants. En 2020, Hengyi a vendu pour 8 millions de tonnes de produits raffinés et dérivés du pétrole. L’année 2022 est aussi une année prospère pour le complexe pétrolier. En effet, durant la première moitié de l’année 2022, 4 millions de tonnes de produits pétroliers et pétrochimiques ont été vendus.

Hengyi a stimulé l’économie du Brunei et a renforcé ses chaînes de production dans le domaine pétrolier. De surcroît, ce projet a créé de nombreux emplois qualifiés. Afin de répondre à la demande, les deux pays ont mis en place des programmes de formation. Par-exemple, l’université chinoise du Zhejiang et l’université brunéienne de Dar es Salaam ont ouvert des formations afin des former des ingénieurs et des techniciens dans l’industrie pétrolière.

Le 8 novembre 2023, les deux pays ont signé un accord afin de lancer une deuxième phase d’expansion du complexe. L’objectif est de porter la production à 10 millions de tonnes par an.

En définitive, le complexe pétrolier et pétrochimique de Hengyi est un projet phare de la coopération entre la Chine et le Brunei dans le cadre des nouvelles routes de la soie. La Chine est devenue le plus grand investisseur étranger du Brunei. L’accomplissement de ce projet a permis de renforcer la sécurité énergétique des deux pays, d’accroître les échanges commerciaux bilatéraux et le développement économique.


Par David HO, Analyste au Pôle Asie du Sud-Est

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25.03.2024 à 21:55

Aramco, le PDG rassure Pékin sur ses ambitions en Chine

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Amin Nasser, président-directeur général d’Aramco, a récemment prononcé un discours d’ouverture lors du Forum de

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Amin Nasser, président-directeur général d’Aramco, a récemment prononcé un discours d’ouverture lors du Forum de développement de la Chine à Pékin, mettant en avant le potentiel d’une collaboration renforcée entre Aramco et ses partenaires chinois. Dans un contexte régional où les Etats-Unis exercent une pression sur les entreprises et fonds d’investissements du moyen-orient souhaitant se renforcer en Chine.

Nasser a mis en avant les objectifs stratégiques à la fois d’Aramco et de la Chine, en soulignant qu’ils s’alignent particulièrement dans le secteur chimique. Par conséquent, Aramco a signé l’année dernière deux accords d’investissement dans le domaine des liquides-chimiques en Chine, totalisant plus de 15,4 milliards de dollars. Ces accords comprennent l’acquisition d’une participation de 3,4 milliards de dollars dans la société pétrochimique Rongsheng située dans la province du Zhejiang, ainsi qu’un partenariat dans la province du Liaoning avec un investissement total d’environ 12 milliards de dollars.

La force du marché chinois représente 40 % des ventes mondiales de produits chimiques. De plus, Aramco vise à se développer dans ce secteur car il détient une participation majoritaire dans SABIC, un acteur majeur mondial dans le domaine des produits chimiques. Par conséquent, la collaboration avec la Chine est cruciale pour l’objectif ambitieux d’Aramco d’augmenter la transformation des liquides en produits chimiques à 4 millions de barils par jour d’ici 2030.

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25.03.2024 à 21:28

Le Sénégal à la croisée des chemins, la relation avec la Chine à l’ère des élections

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Le 25 Octobre 2005 marque le rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le

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Texte intégral (6726 mots)

Le 25 Octobre 2005 marque le rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Sénégal après 10 ans de rupture.

Les relations entre la République du Sénégal et la République Populaire de Chine ont été établies pour la première fois le 7 décembre 1971. Le 3 janvier 1996, un communiqué de «reprise des relations diplomatiques » est signé par le gouvernement de Taïwan. La République Populaire de Chine voit en cet acte, une violation grave de son principe d’une seule Chine, largement reconnu par la communauté internationale et l’Organisation des Nations unies. Elle avance alors l’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine comme motif et justificatif de rupture des relations entre les deux Etats, autrefois, partenaires.

Le 9 janvier 1996, la rupture de ses relations diplomatiques avec le Sénégal est annoncée. Il faudra attendre le début des années 2000 avec l’arrivée au pouvoir du président S.E. Abdoulaye WADE qui coïncide avec la mise sur pied du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) pour commencer à constater les efforts faits pour rétablir ses relations. Cela passera par la révision de la politique chinoise du gouvernement sénégalais marqué notamment par la volonté de l’impliquer dans sa politique de développement au grand dépit de son rival taiwanais.

Le rétablissement de ses relations offrira un terrain de pouvoir supplémentaire dans sa conquête diplomatique de la sous-région subsaharienne mais surtout ouest-africaine. Pour le Sénégal de l’époque, le rétablissement de ses relations avec l’Empire du Milieu s’inscrit dans une lecture réaliste et pragmatique du contexte géopolitique et économique actuel.

La Chine en pleine ascension, s’érige comme probable future superpuissance politico-économique ; et cela est une raison suffisante de tourner le dos à Taiwan. Tout d’un coup, fermées depuis maintenant dix ans, les écluses des échanges officiels ont été rouvertes, donnant ainsi le feu vert aux deux pays, nouvelles cartes en main, l’opportunité de rebâtir sur une nouvelle base, leurs relations d’amitié et de coopération tous azimuts.

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Président Hu Jintao s’entretenant avec le Président sénégalais Abdoulaye Wade à Dakar, le 13 février 2009

Une coopération fructueuse


En première ligne de la coopération internationale, la relation économique entre le Sénégal et la Chine s’avère extrêmement fructueuse. La Chine est désormais le principal investisseur et le deuxième partenaire commercial du Sénégal. Rien qu’au cours des huit premiers mois de 2017, les investissements directs non financiers chinois au Sénégal ont dépassé les 66 millions de dollars, comparativement à 45,09 millions de dollars en 2016. Cette dynamique positionne le Sénégal à l’avant-garde du développement des relations sino-africaines.

Le parc industriel international de Diamniadio incarne de manière exemplaire cette relation privilégiée. Qualifié de « joyau » par les autorités sénégalaises, ce parc industriel, construit par la China Geology Overseas Construction Group, accueille ses premières entreprises en juillet 2018, dont la société chinoise de confection C&H Garment Company. Le gouvernement chinois encourage vivement ses entreprises à investir dans ce parc afin de favoriser l’industrialisation du Sénégal, et ainsi soutient activement les efforts déployés par le gouvernement sénégalais dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE).

Par ailleurs, les bénéfices d’une coopération mutuellement avantageuse avec la Chine sont largement palpables au Sénégal. En mars 2017, le Président Macky Sall a inauguré les travaux des forages multi-villages, incluant la construction de 181 systèmes d’approvisionnement en eau et la réhabilitation de 70 puits. Ce projet, financé par la Chine à un taux préférentiel, permettra à plus de 2 millions de Sénégalais vivant dans les régions rurales d’avoir accès à une source d’eau potable.

Cette coopération pragmatique continue également d’élargir le spectre des domaines d’investissement notamment dans les secteurs du pétrole, de l’énergie solaire, la transformation des produits agricoles et la recherche.

Elections et enjeux


Les relations entre la Chine et l’Afrique de l’Ouest sont un enjeu majeur lors des prochaines élections au Sénégal. Ces dernières ont une importance non seulement pour le pays en question mais également pour toute la région de l’Afrique de l’Ouest.

Qui dit élections, dit changement de politique et donc de priorités. Pendant que le Sénégal se prépare à élire un nouveau dirigeant, les attentions se tournent vers les changements géopolitiques et économiques en cours, en particulier ceux liés à la Chine et à ses projets tels que les Nouvelles Routes de la Soie. Depuis de nombreuses années, la Chine a consolidé son pouvoir en Afrique grâce à des investissements. Le Sénégal ne fait pas exception.

Emergent alors les questions et inquiétudes liés à la dépendance économique et à la concurrence des entreprises locales en raison de la présence chinoise. A l’heure où le débat politique est à son comble, les politiciens et membres de la société civile expriment leur préoccupation quant aux conditions de ces accords et à leur impact sur la souveraineté nationale. Ces questions prennent une importance particulière dans le contexte électoral actuel.

Les candidats et les partis politiques expriment leur point de vue sur les relations avec la Chine et d’autres acteurs internationaux. Certains soutiennent une étroite coopération avec la Chine en soulignant les avantages économiques potentiels, tandis que d’autres demandent une réévaluation des accords actuels en faveur de la souveraineté nationale et du progrès durable. D’autres puissances et initiatives régionales se positionnent également en parallèle.

En outre, d’autres acteurs et initiatives locales se positionnent dans la région, proposant des alternatives aux Nouvelles Routes de la Soie. L’Union européenne à travers son projet Global Gateway s’efforce de renforcer ses relations avec les nations d’Afrique de l’Ouest, en mettant en œuvre le Programme Indicatif Régional (PIR) pour l’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, des États comme les États-Unis visent à renforcer leur influence économique et stratégique dans la région en offrant des investissements et des collaborations axées sur la sécurité et le développement. Ces initiatives concurrentielles offrent aux pays africains, y compris le Sénégal, un large éventail d’options et de partenaires potentiels.

Cependant, elles soulèvent également des questions quant à la manière dont les gouvernements africains devraient naviguer dans ce paysage géopolitique complexe tout en veillant à tirer le meilleur parti des opportunités en gardant comme point cardinal, la conservation de leur autonomie et leurs intérêts nationaux.

Global Gateway Forum: EU and Senegal strengthen partnership - European  Commission
Le Président Macky SALL et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen

Des élections mouvementées : les esprits s’échauffent

Etape 1 :

À la veille de l’ouverture de la campagne présidentielle pour l’élection du 25 février 2024, le président sortant Macky Sall a annoncé l’abrogation du décret convoquant le corps électoral en attendant les résultats d’une commission d’enquête parlementaire sur le processus électoral. Cette commission fait suite à une demande du Parti démocratique sénégalais (PDS) après l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour double nationalité. Le PDS, dirigé par l’ex-président Wade, a également accusé certains membres du Conseil constitutionnel de corruption. Malgré les réfutations du Conseil constitutionnel, le président Sall a souligné la gravité de la situation, notamment la découverte de la bi-nationalité d’une candidate après la publication des candidatures. Cette situation risque de compromettre la crédibilité du scrutin, selon le président. On notera que jamais une présidentielle n’a été repoussée au Sénégal depuis 1963.

Des policiers face une route bloquée par une barricade enflammée lors de manifestations pour protester contre le report de l’élection présidentielle, à Dakar, le 4 février 2024.
Des policiers face une route bloquée par une barricade enflammée lors de manifestations pour protester contre le report de l’élection présidentielle, à Dakar, le 4 février 2024

Etape 2 :


Suite à cela des centaines de personnes, répondant à l’appel de certains candidats à l’élection présidentielle , dont Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Faye , ont tenté de se rassembler le 4 février sur la voie de dégagement nord à Dakar pour symboliquement lancer une caravane commune alors que la campagne électorale devait commencer. Les opposants considèrent le décret abrogeant celui convoquant le corps électoral comme illégal et prévoient de contester cette décision devant les tribunaux. Les tentatives de rassemblement ont été dispersées par les forces de l’ordre, entraînant des affrontements dans plusieurs quartiers de Dakar et d’autres villes du pays.

La décision de reporter l’élection présidentielle, dans un contexte de grave crise politique, par le président élu en 2012 et réélu en 2019, a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger, notamment celle de l’Union Africaine (UA), la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Union européenne (UE), des Etats-Unis et de la France. Considéré comme un îlot de stabilité en Afrique, le Sénégal est au cœur de troubles politiques depuis 2021.

Etape 3 :

Après une journée de débats houleux à l’Assemblée nationale du Sénégal, marquée par des altercations entre parlementaires, le report controversé de l’élection présidentielle a été validé. La loi repoussant le scrutin du 25 février au 15 décembre 2024 a été adoptée dans la nuit du 5 au 6 février, avec une quasi-unanimité de 105 voix pour et une voix contre, après que les députés de l’opposition, qui bloquaient le vote, ont été évacués par la gendarmerie.

La police monte la garde devant l’Assemblée nationale sénégalaise, à Dakar, le 5 février 2024.
La police monte la garde devant l’Assemblée nationale sénégalaise, à Dakar, le 5 février 2024 

Par ailleurs, lundi, internet a été coupé au Sénégal, une mesure déjà utilisée en juin 2023 pour étouffer les manifestations dans un contexte de crise politique. Cette décision, ainsi que la suspension de la licence de la télévision privée Walf TV, ont été condamnées par de nombreuses organisations de défense des droits, nationales et internationales. Elles ont exhorté les autorités à éviter un recours excessif à la force, aux arrestations arbitraires et aux violations des libertés. La crise actuelle est largement discutée sur les réseaux sociaux et ravive les craintes d’une escalade de violence, comme celle de mars 2021 et de juin 2023, ayant entraîné des morts et des centaines d’arrestations.

Etape 4 :

Depuis le début des émeutes, 3 morts ont été déclarés : un étudiant de 22 ans à Saint-Louis, dans le nord du pays, un commerçant de 23 ans à Dakar et un jeune de 19 ans à Ziguinchor, fief de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko.

En effet, le sujet est au cœur du débat politique. Le Conseil considère qu’il est compétent le 16 février, pour se prononcer sur les recours déposés contre  la loi constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale du Sénégal le 5 février et sur le décret du chef de l’État qui annulait la convocation du corps électoral. Il avance comme argument principal disposer « d’une plénitude de juridiction en matière électoral ». Autrement dit, tous les actes qui touchent à une élection nationale sont dans son champ de compétence.

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Le Conseil constitutionnel du Sénégal a jugé que la loi sur le report de l’élection présidentielle violait deux articles de la Constitution sénégalaise : l’article 27, qui concerne la durée et le nombre de mandats présidentiels, et l’article 10.3, stipulant que certains aspects fondamentaux de l’État ne peuvent être révisés. De plus, cette loi va à l’encontre du principe de sécurité juridique et de stabilité des institutions, soulignant l’importance d’une stabilité constitutionnelle indépendante des changements politiques.

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Le conseil indique également « que la date de l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat ». Cela veut donc dire que les élections devront avoir lieu avant l’expiration du mandat du président Macky Sall le 2 avril prochain.

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Le Conseil fait le constat que la date du 25 février 2024, initialement retenue pour le premier tour de la présidentielle, ne pourra pas être tenue. Il ne mentionne pas de nouvelle date, mais demande aux autorités d’organiser cette élection « dans les meilleurs délais ». 

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La Une du journal «Walf Quotidien» au lendemain de l'annulation du report de la Présidentielle sénégalaise par le Conseil constitutionnel.
Unes des quotidiens se focalisant sur le veto retentissant mis par le Conseil constitutionnel à la décision de Macky Sall sur le report de la présidentielle prévue fin février – Capture AFPTV

Etape 5:

Suite aux tensions pré-électorales, et sous proposition de Macky Sall, l’Assemblée nationale du Sénégal a examiné et adopté avec 94 voix pour, 49 contre et 3 abstentions, un projet de loi d’amnistie controversé concernant les événements liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024. Le texte de la loi propose une amnistie pour tous les actes considérés comme des infractions criminelles ou correctionnelles, commis entre février 2021 et février 2024, en relation avec des manifestations ou motivés politiquement et cela qu’ils aient eu lieu au Sénégal ou à l’étranger, et ce, qu’ils aient été jugés ou non. Ce projet d’amnistie, annoncé par le président Macky Sall lors du lancement du dialogue national en février dernier, vise à apaiser l’espace politique et social, à favoriser la réconciliation et à maintenir la démocratie dans le pays. L’amnistie pourrait bénéficier à des centaines de citoyens sénégalais détenus à la suite des événements politiques, notamment aux responsables du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, candidats à la présidentielle, tous deux en détention pour diverses accusations.

Le président sénégalais, Macky Sall, à Diamniadio, le 26 février 2024. SEYLLOU / AFP

Bien que la loi d’amnistie soit censée pacifier la situation, elle suscite des critiques de la part de l’opposition et des organisations de défense des droits humains, qui craignent qu’elle n’accorde l’impunité à des responsables de violations des droits humains, notamment du gouvernement.

Etape 6 :

Pour les prétendants en compétition, le début de la campagne électorale a été précipité suite à un mois d’incertitudes qui a suivi l’annonce-surprise du report de l’élection présidentielle par Macky Sall. Alors que le 6 mars, le Conseil constitutionnel avait demandé au président de la République que l’élection se déroule avant le 2 avril, date de la fin de son mandat présidentiel, le premier tour du scrutin a finalement été fixé au 24 mars. Par conséquent, les candidats ont eu moins de deux semaines pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, alors que le code électoral prévoyait initialement une période de vingt et un jours pour la campagne. De manière encore plus inhabituelle, l’un des candidats les plus importants, Bassirou Diomaye Faye, le remplaçant officiel d’Ousmane Sonko, était détenu depuis avril 2023. Il aura fallu attendre le jeudi 14 mars pour les voir quitter la prison de Cap Manuel.

Ousmane Sonko (à droite) et Diomaye Bassirou Diomaye Faye (à gauche), en conférence de presse à Dakar le 15 mars 2024. AFP – JOHN WESSELSH

Un début d’élections calme après plusieurs semaines d’incertitude

Dimanche 24 mars 2024, marquait le début du premier tour des élections sénégalaises tant attendues par la société civile. Ce sont près de 7,4 millions de personnes qui ont été appelées à choisir leur cinquième président parmi une liste de candidats avec une prise de position claire (ou pas,) plus ou moins variés en ce qui concerne leur vision d’un Sénégal émergent et dynamique vis-à-vis de ses partenaires anciens ou nouveaux, notamment vis-à-vis de la Chine.

Après les retraits de Rose Wardini en début février pour double nationalité, ainsi que ceux de Cheikh Tidiane Dieye et Habib Sy les mercredi 20 et jeudi 21 Mars 2024 au profit du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye ; il ne reste de facto que 17 concurrents en lice sur les 20 de départ.

Parmi les 17 candidats, 7 ressortent de façon majoritaire dans les médias et cela grâce à des campagnes dynamiques. Tous ont des ambitions, sans pour autant clairement mettre en avant leur positionnement vis-à-vis de la Chine.

  • Idrissa Seck: ancien premier ministre. Il propose 281 mesures pour accélérer la création d’une monnaie commune en Afrique de l’Ouest et souhaite également consacrer au moins 60% des investissements publics aux régions en dehors de Dakar, renégocier les accords de pêche avec plusieurs pays, et rendre le service militaire obligatoire.

  • Anta Babacar Ngom: seule candidate femme, dirigeante d’entreprise et première femme candidate à la présidence du Sénégal. Elle met l’accent sur la création d’emplois via le soutien au secteur privé, la protection de l’environnement, la gratuité des soins pour les plus vulnérables et une réforme du système éducatif pour inclure l’enseignement dans les langues locales.

  • Mahammed Dionne: ancien premier ministre. Il se concentre sur une plus grande indépendance de la justice, l’accès universel aux soins de santé grâce à une assurance maladie ainsi qu’au renforcement du secteur hospitalier.

  • Aly Ngouille Ndiaye: plusieurs fois ministre sous la présidence de Macky Sall. Il espère devenir le candidat de la coalition présidentielle Benno Book Yakaar après la décision de Macky Sall de ne pas se représenter. Il met en avant son expérience gouvernementale et propose des initiatives pour l’agriculture, l’équipement rural et la souveraineté alimentaire.

  • Amadou Ba: ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019 puis, ancien chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2020. Il est un inspecteur des impôts diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature de Dakar. Il représente le camp présidentiel en tant que candidat « de la paix » et de la « prospérité partagée ». Il propose la création de plus d’un million d’emplois en cinq ans via un pacte public-privé et des investissements dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables, avec la mise en œuvre de 22 projets phares.

  • Bassirou Diomaye Faye: désigné comme alternative par la coalition issue du Pastef après l’incarcération de son leader, vise à incarner le candidat du changement de système. Il envisage une révision des contrats dans les secteurs minier et pétrolier, ainsi qu’une réévaluation des accords de pêche avec les acteurs étrangers. Il propose également des réformes institutionnelles, dont la limitation des pouvoirs présidentiels et la création d’un poste de vice-président, ainsi que l’introduction d’une monnaie nationale, le Sénégal, en remplacement du franc CFA.

  • Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, bénéficiant d’une modification du code électoral, présente un projet de réforme axé sur les valeurs traditionnelles et familiales, la justice, les libertés et les droits humains. Il propose notamment d’allouer au moins 1 000 milliards de francs CFA du budget national annuel à l’agriculture, de réviser les accords de pêche, et d’effectuer un examen minutieux de tous les contrats miniers, pétroliers et gaziers.

Pour rappel voici les 10 autres candidats en lice pour ces élections :

  • Aliou Mamadou Dia: représentant du Parti de l’Unité et du Rassemblement.
  • Boubacar Camara: ancien directeur général adjoint des douanes.
  • Mamadou Lamine Diallo: député, intellectuel, homme politique et le fondateur du Mouvement Tekk.
  • Papa Djibril Fall: député à l’Assemblée nationale.
  • Malick Gackou: économiste et ancien ministre.
  • Thierno Alassane Sall: ingénieur en télécommunications et en aviation civile.
  • Mamadou Dia: ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations et un candidat indépendant ayant été dans la majorité présidentielle mais se dissociant désormais du camp présidentiel.
  • Serigne Mboup: maire de Kaolack, dirigeant d’une entreprise influente et le candidat de la coalition And Nawle, And Suxali Sénégal.
  • Déthié Fall: vice-président de Rewmi, soutenu par le Parti républicain pour le progrès (PRP).
  • Daouda Ndiaye: chef du département de parasitologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et un candidat indépendant renommé internationalement pour ses travaux dans le domaine de la santé et de l’éducation.

Il ne reste plus qu’à attendre de voir comment la situation évolue. Jusque-là, la Chine ne s’est pas prononcée sur la situation. Cela reste cependant très peu surprenant si on prend en considération la politique de cette dernière basée sur l’opportunisme commercial, se caractérisant par la formule «business is business». Le commerce passe avant toute préoccupation «occidentale» de transparence, de démocratie, etc. et c’est cette posture qui permet à la Chine de commercer.

Les relations sino-africaines revêtent une importance stratégique majeure dans le contexte des élections sénégalaises. Les choix politiques et économiques qui seront faits auront des répercussions durables sur le développement et la position du Sénégal dans la région.

Pour le Sénégal, Faye, vainqueur proclamé se veut le candidat du changement de système et d’un panafricanisme de gauche. Son programme insiste sur le rétablissement de la souveraineté nationale, bradée selon lui à l’étranger. Il a promis de combattre la corruption et mieux répartir les richesses, et s’est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères.

Pékin félicitera le jeune gagnant, en attendant les premières rencontres et discussions sur le nouveau cap à donner aux relations sino-sénégalaises.


Par Nadine EKLU, Chargée de Veille et Analyste au Pôle Afrique de l’Ouest

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02.03.2024 à 14:51

Maldives, la route de liaison Laamu

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La route de liaison de l’atoll de Laamu, reliant les îles maldiviennes de Gan, Maandhoo,

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Texte intégral (2269 mots)

La route de liaison de l’atoll de Laamu, reliant les îles maldiviennes de Gan, Maandhoo, Kadhdhoo et Fonadhoo sur une distance totale de 15,1 kilomètres, a été le fruit d’une collaboration entre le gouvernement maldivien et la Chine, dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie – Belt and Road Initiative (BRI).

A sign next to a rock

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A road with a body of water and a blue sky

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Plaque et photo de la route, publiées par l’ambassade de Chine aux Maldives http://mv.china-embassy.gov.cn/eng/mytz/202210/t20221011_10781014.htm

Le financement du projet a été assuré par un don non remboursable du gouvernement chinois, qualifié de « cadeau », à hauteur de 30 millions de dollars américains. La planification et la réalisation de la route ont été attribuées à des entités distinctes, bien que toutes les deux chinoises, avec la conception confiée à Second Harbour Engineering, une division de la China Communications Construction Company, et la construction confiée au Jiangsu Transportation Engineering Group.

A group of men wearing safety vests and helmets standing on a road

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Membres du Jiangsu Transportation Engineering Group, posant sur la route de Laamu
http://mv.china-embassy.gov.cn/eng/mytz/202210/t20221011_10781014.htm

L’étude d’impact environnemental réalisée par Water Solutions Pvt. Ltd., commissionnée par le ministère du Logement et de l’Infrastructure, a souligné les conséquences visibles telles que l’abattage d’arbres et le nivellement des routes. Pour contrer ces impacts, des mesures d’atténuation, notamment une gestion efficace des déchets, ont été proposées pour minimiser les répercussions sur l’environnement physique des îles de Gan, Fonnadhoo et Maandhoo. De plus, les avantages socio-économiques du projet, tels que l’amélioration de la connectivité et la stimulation du développement régional, ont été jugés supérieurs aux inconvénients environnementaux. Le coût, la durabilité et la sécurité de la conception du projet ont également été évalués comme faisables.

Le projet a été entrepris sous la présidence d’Abdulla Yameen Abdul Gayoom, qui avait une stance pro-chinoise. Lors de la cérémonie d’inauguration, le président Yameen a souligné l’importance du projet, déclarant que la route de liaison de Laamu était un élément clé pour la réalisation des aspirations de développement de l’atoll. Il a annoncé que l’atoll avait été identifié comme une Zone Economique Spéciale (ZES) potentielle, renforçant ainsi son rôle dans les plans de développement économique du pays. Pourtant, cette possibilité n’a pas encore abouti.

A group of people standing on a stage

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L’ex président Abdulla Yameen Abdul Gayoom inaugure le projet de développement routier dans l’atoll de Laamu
https://presidencymaldives.gov.mv/Press/Article/15116

L’actuel président Dr. Mohamed Muizzu, à l’époque ministre du Logement, a également souligné l’importance stratégique de la route de liaison pour le développement de l’atoll de Laamu. Le Dr. Muizzu a exprimé l’espoir que ce projet ouvrira de nouvelles opportunités d’investissement et d’entreprises dans la région, bénéficiant ainsi à l’ensemble de la population locale. Il a déclaré en 2014 que « Les transports sont la clé du développement. Ce projet apportera certainement du progrès et du développement ».

Cependant, cette collaboration sino-maldivienne n’a pas été exempte de controverses et de préoccupations. Des rumeurs ont circulé sur des questions d’espionnage impliquant un avant-poste américain de la CIA et des activités du gouvernement indien, mettant en lumière les tensions géopolitiques dans la région. Par ailleurs, au-delà de la route de liaison, la Chine a étendu son influence dans divers secteurs aux Maldives, suscitant des débats sur les modèles de développement, la transparence des projets d’infrastructure et le rôle des investissements étrangers dans le pays.

A couple of men shaking hands

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Le Président chinois Xi Jinping of China avec l’Ancient Président des Maldives Abdulla Yameen Abdul Gayoom, en 2014
https://presidency.gov.mv/Press/Article/14809

En conclusion, la route de liaison de l’atoll de Laamu représente bien plus qu’une simple infrastructure routière. Elle incarne les complexités des relations internationales, des dynamiques politiques locales et des préoccupations environnementales. Le récit de ce projet reflète les enjeux cruciaux auxquels sont confrontés les pays insulaires en développement lorsqu’ils cherchent à équilibrer le progrès économique avec la préservation de leur environnement et de leur souveraineté.


Par Marie-Solveig MAGNIER, Analyste Océan Indien et Global Gateway

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23.02.2024 à 09:00

Pour Lula et la Chine, quel bilan un an après le début de son mandat ?

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Les élections présidentielles brésiliennes d’octobre 2022 avaient laissé entendre que le choix du prochain président

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Texte intégral (2255 mots)

Les élections présidentielles brésiliennes d’octobre 2022 avaient laissé entendre que le choix du prochain président aurait un impact direct sur la position diplomatique et les engagements commerciaux et économiques du Brésil. On voyait dans Bolsonaro un alignement sur les Etats-Unis et un rejet de la Chine et dans Lula une position anti-impérialiste, donc plus éloignée des Etats-Unis, suggérant un rapprochement avec Pékin. Cependant, cette vision binaire se révèle inexacte, notamment parce que la marge de manœuvre et le pouvoir de décision du président brésilien sur son alignement géopolitique est limité.

D’un côté, la Chine est le premier partenaire commercial et le deuxième plus grand investisseur au Brésil. Il existe donc une dépendance du Brésil envers le marché chinois, sur des exportations de produits comme le boeuf, le soja, le fer et le pétrole.

D’un autre côté, les États-Unis est le pays qui investit le plus au Brésil. Brasilia n’a donc aucun intérêt à s’éloigner de Washington pour des raisons purement économiques. Ainsi, même si Bolsonaro présentait une hostilité verbale envers Pékin dans son discours, en l’accusant d’avoir volontairement introduit le Covid et « d’acheter le Brésil, plutôt que d’acheter au Brésil », il avait tenu une position commerciale réaliste, marquée par une augmentation des exportations vers la Chine de plus de 40% entre 2019 et 2022.

Un principe de non-alignement

Dès le début de son mandat, Lula a été très clair quant à son positionnement géopolitique et sa politique commerciale. Il a annoncé que le Brésil aurait des « relations avec tous » et qu’il respecterait un principe de non-alignement. Ainsi, le président socialiste a rejeté une offre américaine de remplacement de son équipement militaire vieillissant, dans le cas où le Brésil déciderait de le donner à l’Ukraine. Il a également proposé de former un club de paix des BRICS pour aider à la médiation et à la négociation d’une sortie de conflit entre l’Ukraine et la Russie. Lula a aussi fait part de sa volonté de bâtir une indépendance stratégique et de se libérer de l’alignement historique du Brésil sur les États-Unis en déclarant que « personne n’allait empêcher l’intensification des relations entre le Brésil et la Chine », ce qui visait implicitement Washington.

Les avancées des projets commerciaux et des activités chinoises au Brésil

De nombreuses avancées ont été faites par Pékin depuis le début du mandat de Lula. Dès le mois de mars 2023, les deux pays ont arrêté d’utiliser le dollar pour les transactions commerciales et financières. Cet accord leur permet d’échanger directement le yuan contre le real, plutôt que de passer par le dollar, réduisant ainsi les frais de transactions. Dans le but d’implémenter le yuan comme monnaie d’échange, la filiale brésilienne de l’ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) a commencé à agir en tant que banque de compensation, tandis que la banque brésilienne BOCOM BBM a annoncé son adhésion au système de paiement transfrontalier en yuan.

La visite diplomatique de Lula en Chine en avril 2023 a conclu une quinzaine d’accords bilatéraux notamment en matière de commerce, de technologie et de recherche. Pour permettre de faciliter les échanges commerciaux de produits agricoles, les deux pays ont mis en place une numérisation des procédures douanières.

Le Président Xi Jinping et le Président Luiz Inácio Lula da Silva en avril 2023 à Pékin

Dans le secteur des énergies renouvelables, la société d’électricité Electrobas Furnas s’est associée à la SGCC (State Grid Corporation of China) pour la rénovation de la plus grande centrale hydroélectrique du Brésil (Itaipu). De même, le producteur brésilien de minerai de fer et de nickel Vale a signé 7 accords avec différentes organisations chinoises, incluant un échange de connaissances avec l’Université Tsinghua et un accord de coopération avec Baoshan Iron and Steel pour produire du biochar dans le but de décarboner l’industrie sidérurgique.

Dans le domaine des technologies et de la construction, un accord a été passé entre les entreprises de télécommunication brésilienne et chinoises Unifique et ZTE, afin de renforcer le réseau 5G dans la partie sud du Brésil alors que l’entreprise d’ingénierie ETERC Engenharia et China CITIC Construction Co. ont signé un accord de coopération portant sur des projets d’infrastructures et des programmes de logements sociaux au Brésil.

Port de Aratu dans la province de Baiha

De même, le plus grand fabricant de voitures électriques du monde BYD a investi 3 milliards de reais pour produire des voitures électriques dans l’État de Bahia au Brésil. En retour, il bénéficiera d’une réduction de 95 % de la taxe sur la valeur ajoutée jusqu’en 2032 ainsi qu’un accès au port d’Aratu, ce qui facilitera l’importation de matières premières et l’exportation de produits finis. Les deux pays ont également annoncé la création d’un dixième satellite de surveillance de la déforestation en Amazonie, le CBERS-6, qui coûtera 100 millions de dollars et qui devrait être effectif en 2028.

Une signature pour rejoindre la BRI qui n’est pas d’actualité

Compte tenu de l’intensification et de la diversification des projets de collaboration sino-brésilien, il est légitime de s’interroger sur une éventuelle signature et adhésion de Brasilia aux nouvelles routes de la soie, ce projet lancé par Xi Jinping visant à renforcer les liens entre Pékin et ses partenaires via des investissements dans leurs structures d’échanges (commerciales, financières, sociales et politiques). L’Argentine, qui est le pays d’Amérique Latine le plus comparable au Brésil en termes économique et commercial, avait fait le choix en Février 2022 de rejoindre ce projet chinois. Cependant, il n’est pas dans l’intérêt de Brasilia de rejoindre cette initiative car les conditions d’adhésion à la BRI sont souvent dictées par Pékin et visent donc des pays dont le pouvoir de négociation est faible. C’est notamment pour cette raison que la Grèce et l’Argentine avaient adhéré au projet lorsque leur stabilité économique et financière avait atteint un stade critique.

Le Brésil dispose aujourd’hui d’une marge de manœuvre importante dans sa relation avec Pékin, notamment car la Chine est dépendante des exportations brésiliennes pour sa sécurité alimentaire. Par conséquent, Brasilia n’a pas d’intérêt particulier à rejoindre une initiative dont il ne maîtriserait pas les termes de l’adhésion. De plus, le Brésil ne veut pas non plus développer un partenariat exclusif avec la Chine, afin de pouvoir continuer à commercer avec tous. Compte tenu du fait que Brasilia ne perd rien de significatif à ne pas adhérer à la BRI, il est improbable que Lula décide de choisir la voie bilatérale avec la Chine, qui est contraire à son positionnement géopolitique.

Les limites d’un rapprochement

Finalement, plusieurs facteurs limitent le rapprochement entre Pékin et Brasilia. Il existe notamment au sein de la classe politique et de la société brésilienne une inquiétude quant à l’augmentation de la présence d’activités et d’entreprises chinoises sur le territoire brésilien. La désindustrialisation, la perte d’emploi des ouvriers brésiliens au profit de la main-d’œuvre chinoise et la dégradation environnementale figurent parmi les préoccupations des Brésiliens. De plus, la signature d’un accord de libre échange entre le Mercosur et l’UE reste d’actualité, malgré la réticence du président Macron. En cas de signature, cet accord risquerait d’entraver les exportations brésiliennes vers la Chine, car le marché européen représente une opportunité immense pour le Brésil.

Depuis l’arrivée de Lula au pouvoir, les investissements, les accords de coopération et les échanges ont augmenté entre la Chine et le Brésil dans plusieurs domaines. Cependant, Lula ne compte pas s’engager dans une relation exclusive avec la Chine, car il a compris que la force du Brésil réside dans sa capacité à dialoguer, commercer et coopérer avec tous. Ainsi, la signature de la Belt and Road Initiative (BRI) n’est pas d’actualité et les relations entre le Brésil et les États-Unis et ses autres partenaires restent et resteront sûrement intactes sous le mandat du président Lula.


Par Aloïs Mottard, Chargé de veille du Pôle Amérique Latine

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22.02.2024 à 18:01

La centrale de Gwadar et les résolutions vertes chinoises au Pakistan

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Lors de son discours au débat général de la 76e Assemblée générale des Nations unies

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Texte intégral (1590 mots)

Lors de son discours au débat général de la 76e Assemblée générale des Nations unies en 2021, le président XI Jinping a souligné la nécessité de promouvoir une « coexistence harmonieuse entre l’Homme et la nature » marquant ainsi son engagement envers l’objectif de neutralité carbone d’ici à 2060. Simultanément, le pays s’efforce d’améliorer la durabilité de ses investissements internationaux.

Le président chinois Xi Jinping s’adresse au débat général de la 76e session de l’Assemblée générale des Nations Unies par vidéo

Cette ambition s’est manifestée par la décision de la Chine de ne plus supporter la construction de nouvelles centrales électriques au charbon, alors que nombre de ces projets avaient été promus dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie (Lamu, Hunutlu, Cekulan Bawang, Gwadar). Depuis 2013, la Chine a alloué 50 milliards de dollars à des projets de centrales thermiques au charbon.

Par cette décision, la Chine montre qu’elle est consciente de l’impact environnemental significatif de ces initiatives. En effet, les centrales thermiques au charbon émettent une quantité importante de polluants atmosphériques et de gaz à effet de serre. À la suite de cette déclaration, 20 projets ont été définitivement annulés, mais en octobre 2022, 77 projets de centrales électriques au charbon étaient encore planifiés, 65 étaient en phase de construction, tandis que 68 avaient été suspendus. La Commission nationale chinoise pour le développement et la réforme statue la même année que la décision n’incluait pas les projets déjà lancés.

Des efforts ont tout de même été déployés afin de réduire l’investissement dans les centrales thermiques, notamment en transformant les projets déjà signés vers des options plus respectueuses de l’environnement.

Focus sur le projet de centrale thermique de Gwadar

Au Pakistan, les résolutions chinoises ont rapidement été confrontées à une réalité bien plus complexe. Le projet de centrale thermique de 300 MW dans la ville portuaire de Gwadar annoncé en 2016 est au centre des discussions puisqu’en janvier 2023, le premier ministre pakistanais annonce que le projet verra bien le jour.

Parallèlement, la Chine réaffirme sa volonté d’investir dans le projet via deux crédits alloués par la ICBC et la CBC afin de commencer sa construction. En novembre 2023, la compagnie CIHC Pak Power, à son tour, accepte de commencer à travailler sur le projet. Le charbon utilisé proviendra de Chine.

Le projet est le reflet des investissements massifs qu’a effectué la Chine dans le secteur de l’énergie au Pakistan. Le Corridor économique Chine-Pakistan (CPEC) a facilité le développement de projets axés sur le charbon, bien que le pays ne détienne que 0,03% des réserves mondiales. La production pakistanaise à base de charbon et de combustibles fossiles en général dépend donc majoritairement des importations chinoises qui représentent 90% de la capacité de production actuelle du Pakistan.

Thar Coal Block -1 Power Generation Company (PVT) Ltd., en tant que filiale de Shanghai Electric au Pakistan, est propriétaire d’une centrale électrique au charbon de 2 × 660 MW dans le Thar Coal Block-1

Cependant, en pleine crise économique, le pays cherche à s’émanciper de sa dépendance énergétique en passant par le développement de son aptitude à exploiter le charbon qu’il possède dans le désert du Thar. Des négociations avaient eu lieu concernant les termes du contrat pour le projet Gwadar, reflétant la volonté du Pakistan d’utiliser son propre charbon dans la centrale, une demande que la Chine avait refusée.

Le Pakistan ne semble donc pas envisager de réduire l’exploitation du charbon, cela ayant été confirmé par la déclaration du premier ministre de l’Énergie qui annonce lors d’une interview que « le pays prévoit de quadrupler sa capacité domestique de production de charbon et qu’il ne construira pas de nouvelles centrales au gaz dans les années à venir ». Cette décision est motivée par des facteurs politiques, économiques, sociaux et environnementaux.

La Chine doit ainsi composer avec les intérêts du gouvernement pakistanais dans le cadre du projet Gwadar, tout en respectant ses engagements et en encourageant une transition vers les énergies renouvelables pour ses pays partenaires.

Une transition énergétique longue mais nécessaire

La Chine dispose alors de plusieurs moyens pour garantir la faisabilité de ses ambitions environnementales. Au Pakistan, le développement des énergies renouvelables est poussé par le gouvernement chinois avec la mise en place de tarifs particuliers. Cependant, la mise en place d’infrastructures éoliennes et solaires s’avère être un long processus. En juin 2022, les énergies renouvelables ne représentaient que 6% de la capacité énergétique du Pakistan. Pourtant, il apparaît plus que nécessaire d’accélérer la transition énergétique du pays. En effet, les villes de Lahore et Karachi se classent parmi les 10 villes les plus polluées au monde depuis maintenant quelques années.

En conclusion, la nouvelle position chinoise a encouragé une réflexion autour de nouveaux projets qui s’alignent sur les nouvelles directives environnementales des Nouvelles Routes de la Soie. Une réflexion qui s’est traduite par des projets verts d’envergure. Par exemple, selon des données du Centre de finance durable et de développement de l’université de Fudan, 42% des investissements étrangers chinois dans le secteur de l’énergie concernaient les énergies solaire et éolienne pour la première partie de 2023.


Par Dounia Dif, Chargée de Veille Route de la Soie verte auprès de l’OFNRS

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19.02.2024 à 23:03

La relation sino-birmane face aux bouleversements politiques en Birmanie

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Cet article est la première partie du dossier Birmanie – L’intégration de la Birmanie au

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Texte intégral (3417 mots)

Cet article est la première partie du dossier Birmanie – L’intégration de la Birmanie au sein des Nouvelles Routes de la Soie : retour sur la relation sino-birmane depuis 1949

La visite de Xi Jinping en Birmanie en janvier 2020 a symboliquement entériné l’intégration de cette dernière au sein des Nouvelles Routes de la Soie. Pays stratégique, la Birmanie entretient avec la Chine des relations ayant connu des difficultés notables. Nées par la reconnaissance de la République populaire de Chine en 1949, les relations bilatérales sont dès le début froides, mais se réchauffent en 1954 sous le principe du Pauk Phaw (fraternité). Malgré le soutien de la Chine à certains groupes ethniques armés dans le nord de la Birmanie et la peur du piège de la dette, la Chine reste le principal partenaire commercial du pays. Les dirigeants birmans de la junte ou du gouvernement démocratique ont dû faire le choix de la Chine pour des raisons économiques et politiques, et ce en dépit d’un sentiment anti-chinois au sein de la population. En résulte une relation complexe et asymétrique qui a dû s’adapter aux différents bouleversements politiques qu’a connu le « pays aux mille pagodes ».

L’établissement des relations bilatérales

L’année 1949 marque le début des relations sino-birmanes. Le ministre des affaires étrangères birman de l’époque annonce que son pays reconnaîtra la République populaire. Il s’agit alors du premier pays d’Asie du Sud-Est non communiste à le faire (1). Mais ce début de relation demeure sans engagement et froid. Une méfiance existait entre les deux parties durant la période 1949-1953. Pékin voyait la Birmanie comme un subalterne des pays occidentaux tandis que Rangoune craignait d’être envahie par la Chine (2).

Les relations ont commencé à se réchauffer en 1954 lorsque les Premiers ministres Zhou Enlai et U Nu se sont mutuellement rendus visite et ont signé l’accord d’amitié et de non agression entre les deux pays (3) sous le principe de  du Pauk Phaw (affinité ou fraternité en birman)

Mais en 1957, les tensions entre les deux pays s’intensifient avec l’entrée des forces chinoises dans la région de Wa (nord-est de la Birmanie) dans le but de combattre les Nationalistes chinois ayant fui la Chine dans les années 1950 après la guerre civile. Ce fut finalement l’accord frontalier de 1960 entre Pékin et Rangoune qui régla cette question (4). De plus, les émeutes anti-chinoises de 1967 en Birmanie et l’expulsion de communautés chinoises du pays vont envenimer les tensions. Cela pousse Pékin à accroître son soutien au parti communiste birman. Il faudra attendre les années 1970 et l’arrivée de Deng Xiaoping au pouvoir pour une amélioration des relations. Ce dernier réduit son soutien au Parti communiste birman, signe un accord commercial avec la Birmanie et apporte  une aide militaire et économique à la junte birmane.

Premier Zhou Enlai and Prime Minister U Nu in Myanmar, June 1954
Premier Zhou Enlai and Prime Minister U Nu in Myanmar, June 1954, Global Times, https://www.globaltimes.cn/page/202106/1225991.shtml

En 1988, la Birmanie connaît des manifestations pro-démocratie qui seront réprimées. La communauté internationale condamne Rangoune et impose des sanctions isolant le pays. Pékin se présente alors comme un acteur essentiel pour contrer cet isolement (5). Jusqu’en 2010, la République populaire a fourni un soutien économique et matériel à la junte. Pas moins de 60 % de l’armement de l’armée birmane et 42 % des investissements directs étrangers (IDE) provenaient de Chine (6).

Au niveau des investissements, les IDE chinois en Birmanie s’élevaient de 20 millions de dollars US en 2004 pour atteindre 2 milliards en 2010 (7). Encouragée par la politique chinoise du Go Global lancée en 1999, la Birmanie était à l’époque le deuxième récepteur d’investissements chinois au sein de l’ASEAN après Singapour. Ces investissements portaient essentiellement sur des projets d’extraction de ressources gazières ou pétrolières ou encore hydroélectriques. Ils étaient encadrés par des entreprises d’État chinoises comme la China Wanbao Mining company dans le projet minier de Letpadaung ou encore la China Power investment Corporation pour le projet de barrage d’Irrawaddy.

Les élections contestées de 2011 en Birmanie voient l’arrivée au pouvoir de Thein Sein et d’un gouvernement civil marquant un signe d’ouverture et de libéralisation, même si ce gouvernement comprend encore des militaires. Thein Sein voulait « un gouvernement propre, une bonne gouvernance » avec l’objectif de montrer que son administration pouvait mener des réformes allant à contre-courant de ce que la junte avait mené jusque là. Le but était également d’ouvrir de nouvelles perspectives diplomatiques et économiques à l’international afin de garantir l’autonomie du pays.

Car pour de nombreux Birmans, la Chine s’est trop étendue dans le pays. Des protestations anti-chinoises avaient éclaté contre les projets miniers, pétroliers et hydroélectriques mettant au défi la politique de bonne gouvernance de Thein Sein. La dépendance à la Chine a été jugée trop importante et la recherche de légitimité au niveau international vise à réduire l’isolement birman et les sanctions des pays occidentaux afin de précisément réduire cette dépendance envers Pékin.

La place de la Chine dans la Birmanie d’Aung San Suu Kyi

La victoire de la Ligue Nationale pour la Démocratie (National League for Democracy, NLD) et l’arrivée au pouvoir d’Aung San Suu Kyi après les élections de 2015 marque un tournant dans une Birmanie faisant face à de nombreux défis. L’un de ces défis est économique, un aspect qui redonnera une place importante à Pékin dans l’espace politique et économique birman. Ce soutien sera moindre que celui qu’a connu la Birmanie de 1988 à 2010 (8) mais sera cependant celui de l’ancrage du pays au sein des Nouvelles Routes de la Soie.

Le président chinois Xi Jinping et la conseillère d’État du Myanmar, Aung San Suu Kyi, se serrent la main au palais présidentiel de Naypyitaw, au Myanmar, le 17 janvier. Crédit photo : Reuters

En effet, la NLD a maintenu de bonnes relations avec Pékin malgré le sentiment anti-chinois au sein de la population. Aung San Suu Kyi a ainsi assisté au forum de la BRI en 2017 et 2019, et Xi Jinping a visité la Birmanie en 2020. L’objectif est avant tout économique puisque le gouvernement birman a fait du développement des infrastructures un des ses principaux objectifs (9). Ce besoin en infrastructures, ainsi que les liens entre Pékin et Naypyidaw, a amené à la signature du Corridor Économique Sino-Birman (China Myanmar Economic Corridor, CMEC) en 2018 (10). Naypyidaw privilégie alors le partenariat public-privée avec des entreprises chinoises et birmanes pour le développement des infrastructures dans le pays.

Mais le sentiment anti-chinois persiste au sein de la population. Les oppositions aux projets chinois restent fortes et des renégociations de projets ont eu lieu. Les préoccupations de la Birmanie portent surtout sur la question de la dette, du foncier et de l’environnement.

La relation Pékin-Naypyidaw depuis le coup d’État de février 2021

Peu de temps après la visite de Xi Jinping en Birmanie en 2020, la pandémie de Covid-19 a entraîné la fermeture de la frontière sino-birmane. 13 mois plus tard, le 1 février 2021, la Birmanie connaît un coup d’État, Aung San Suu Kyi est arrêtée et une guerre civile démarre. Dans les premiers jours qui ont suivi ce coup, Pékin prend ses distances avec Naypyidaw.

Ayant beaucoup investi dans sa relation avec la Birmanie d’Aung San Suu Kyi, il est clair que le coup d’État a mis à mal des années de relations diplomatiques. L’ambassadeur chinois en Chine a dû démentir les accusations d’implications chinoises dans ce coup d’État en affirmant qu’elle n’y avait aucun intérêt et que la situation politique actuelle n’était « absolument pas ce que la Chine voulait voir ». Face à ce bouleversement politique, Pékin a dû recalibrer son approche afin de préserver ses intérêts dans le pays.

La Chine fait alors le choix du pragmatisme en se rangeant derrière la junte afin de continuer à alimenter le CMEC en investissements (11). Ainsi, à l’ONU, la Chine refuse de sanctionner la junte. S’ensuit un réchauffement des relations, bien que les deux parties fassent profil bas. Cette reprise est marquée par une rencontre entre Wang Yi, le ministre des affaires étrangères chinois et son homologue birman en juin 2021. En avril 2022, Wang Yi déclara que, quelle que soit l’évolution de la situation, la Chine soutiendra la Birmanie, signe d’un retour définitif à la normale.

Le chef militaire du Myanmar, le général Min Aung Hlaing, et le président chinois Xi Jinping se rencontrent à Pékin le 24 novembre 2015

Si lors de la décennie précédente Naypyidaw avait pu concilier sa relation avec la Chine et d’autres acteurs internationaux, le coup d’État de 2021 laisse une économie birmane en difficulté face à des IDE en chute libre. C’est alors Pékin qui détient désormais la plupart des cartes en Birmanie. La priorité demeure le CMEC et la sécurité frontalière. Le corridor économique est toujours à l’ordre du jour mais la trajectoire de la relation est modifiée par ces nouvelles dynamiques politiques et l’évolution des besoins stratégiques de Pékin et de Naypyidaw.

Cette relation s’axe également d’autres thématiques que celle des infrastructures, les  récents développements semblent en tout cas aller dans ce sens (12). Cela s’est d’abord manifesté par la diplomatie des vaccins de Pékin lors de la pandémie. Des transferts de technologies chinoises vers la Birmanie ont eu lieu pour permettre la production de vaccins sous la marque Myancopharm (13). Face à l’absence de concurrents sur le marché birman, la diplomatie des vaccins chinois a ouvert la voie à l’établissement d’entreprises chinoises sur le marché pharmaceutique birman qui est encore fortement dominé par des importations en provenance d’Inde (14).

Autre exemple au niveau des technologies, le renminbi numérique pourrait s’avérer utile pour la Birmanie. Depuis l’introduction du renminbi en tant que monnaie officielle de règlement pour les échanges transfrontaliers sino-birmans (15), la monnaie numérique permettrait une réduction de la dépendance de la Birmanie au dollar US, notamment dans ses échanges commerciaux, et d’atténuer les restrictions de son accès au système international SWIFT (16). Le règlement en renminbi numérique est une projection stratégique pour Naypyidaw et un avantage pour Pékin en termes d’efficacité commerciale et de financement des futurs projets.

Pourtant, à la fin du mois d’octobre 2023, Pékin semble reconsidérer ses intérêts face aux ravages de la guerre civile en cours. L’offensive menée en octobre par l’Alliance des trois confréries, une coalition de groupes ethniques armés s’opposant à la junte birmane au pouvoir, contre des installations de l’armée régulière birmane, semble à première vu exposer un double jeu de Pékin. Cette Alliance des trois confréries entretient des relations avec les services de sécurité chinois (17) et opère dans le nord du Myanmar, à la frontière chinoise, en s’emparant notamment de bases militaires et de quatre points de passage frontaliers essentiels pour le commerce entre la Chine et la Birmanie. L’Alliance a également annoncé que l’un de ses objectifs est l’éradication du réseau de cyber-escrocs s’étant développé le long de la frontière entre le Myanmar et la Chine, des opérations qui constituent un problème de sécurité majeur pour la Chine (18). Il faut cependant noter que c’est au côté de la junte que la Chine lutte contre cette cyber-escroquerie, elle ne s’oppose cependant pas aux agissements des groupes ethniques armés qui vont dans ce sens (19).  

Mais Pékin n’a pas changé de camp pour autant. Pour rassurer la junte, des exercices navals conjoints entre les deux armées ont été réalisés en décembre 2023 et Wang Yi a rencontré le vice-premier ministre du Myanmar, Than Swe, à Pékin. Cette approche de Pékin envers la junte, au premier abord contradictoire, distingue en fait les intérêts chinois à court et long terme. À court terme, Pékin s’inquiète pour sa sécurité, notamment les 2 000 km de frontière commune qui demeurent très peu contrôlés par Naypyidaw et de possible débordement du conflit sur son territoire. À long terme, la Chine craint pour ses intérêts économiques, ses investissements dans le CMEC. 

Il semble donc important de noter que ces groupes ethniques armés ne sont pas des proxys de Pékin et encore moins que la Chine s’immisce dans la guerre civile birmane. Ces groupes armés défendent leurs propres intérêts et Pékin a toujours mené une politique de non-ingérence dans les affaires intérieures de la Birmanie (20). La Chine craint donc que l’escalade du sentiment anti-chinois au Myanmar menace ses actifs stratégiques et économiques. Par conséquent, Pékin a, pour le moment, plutôt intérêt à ne pas s’immiscer dans la guerre civile pour éviter une vague de sentiments anti-chinois. 


Par Théo Banse, Chargé de Veille Asie du Sud-Est à l’OFNRS

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