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25.03.2024 à 21:55

Aramco, le PDG rassure Pékin sur ses ambitions en Chine

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Amin Nasser, président-directeur général d’Aramco, a récemment prononcé un discours d’ouverture lors du Forum de

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Amin Nasser, président-directeur général d’Aramco, a récemment prononcé un discours d’ouverture lors du Forum de développement de la Chine à Pékin, mettant en avant le potentiel d’une collaboration renforcée entre Aramco et ses partenaires chinois. Dans un contexte régional où les Etats-Unis exercent une pression sur les entreprises et fonds d’investissements du moyen-orient souhaitant se renforcer en Chine.

Nasser a mis en avant les objectifs stratégiques à la fois d’Aramco et de la Chine, en soulignant qu’ils s’alignent particulièrement dans le secteur chimique. Par conséquent, Aramco a signé l’année dernière deux accords d’investissement dans le domaine des liquides-chimiques en Chine, totalisant plus de 15,4 milliards de dollars. Ces accords comprennent l’acquisition d’une participation de 3,4 milliards de dollars dans la société pétrochimique Rongsheng située dans la province du Zhejiang, ainsi qu’un partenariat dans la province du Liaoning avec un investissement total d’environ 12 milliards de dollars.

La force du marché chinois représente 40 % des ventes mondiales de produits chimiques. De plus, Aramco vise à se développer dans ce secteur car il détient une participation majoritaire dans SABIC, un acteur majeur mondial dans le domaine des produits chimiques. Par conséquent, la collaboration avec la Chine est cruciale pour l’objectif ambitieux d’Aramco d’augmenter la transformation des liquides en produits chimiques à 4 millions de barils par jour d’ici 2030.

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25.03.2024 à 21:28

Le Sénégal à la croisée des chemins, la relation avec la Chine à l’ère des élections

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Le 25 Octobre 2005 marque le rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le

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Texte intégral (6722 mots)

Le 25 Octobre 2005 marque le rétablissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Sénégal après 10 ans de rupture.

Les relations entre la République du Sénégal et la République Populaire de Chine ont été établies pour la première fois le 7 décembre 1971. Le 3 janvier 1996, un communiqué de «reprise des relations diplomatiques » est signé par le gouvernement de Taïwan. La République Populaire de Chine voit en cet acte, une violation grave de son principe d’une seule Chine, largement reconnu par la communauté internationale et l’Organisation des Nations unies. Elle avance alors l’atteinte à la souveraineté et à l’intégrité territoriale de la Chine comme motif et justificatif de rupture des relations entre les deux Etats, autrefois, partenaires.

Le 9 janvier 1996, la rupture de ses relations diplomatiques avec le Sénégal est annoncée. Il faudra attendre le début des années 2000 avec l’arrivée au pouvoir du président S.E. Abdoulaye WADE qui coïncide avec la mise sur pied du Forum sur la coopération Chine-Afrique (FOCAC) pour commencer à constater les efforts faits pour rétablir ses relations. Cela passera par la révision de la politique chinoise du gouvernement sénégalais marqué notamment par la volonté de l’impliquer dans sa politique de développement au grand dépit de son rival taiwanais.

Le rétablissement de ses relations offrira un terrain de pouvoir supplémentaire dans sa conquête diplomatique de la sous-région subsaharienne mais surtout ouest-africaine. Pour le Sénégal de l’époque, le rétablissement de ses relations avec l’Empire du Milieu s’inscrit dans une lecture réaliste et pragmatique du contexte géopolitique et économique actuel.

La Chine en pleine ascension, s’érige comme probable future superpuissance politico-économique ; et cela est une raison suffisante de tourner le dos à Taiwan. Tout d’un coup, fermées depuis maintenant dix ans, les écluses des échanges officiels ont été rouvertes, donnant ainsi le feu vert aux deux pays, nouvelles cartes en main, l’opportunité de rebâtir sur une nouvelle base, leurs relations d’amitié et de coopération tous azimuts.

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Président Hu Jintao s’entretenant avec le Président sénégalais Abdoulaye Wade à Dakar, le 13 février 2009

Une coopération fructueuse


En première ligne de la coopération internationale, la relation économique entre le Sénégal et la Chine s’avère extrêmement fructueuse. La Chine est désormais le principal investisseur et le deuxième partenaire commercial du Sénégal. Rien qu’au cours des huit premiers mois de 2017, les investissements directs non financiers chinois au Sénégal ont dépassé les 66 millions de dollars, comparativement à 45,09 millions de dollars en 2016. Cette dynamique positionne le Sénégal à l’avant-garde du développement des relations sino-africaines.

Le parc industriel international de Diamniadio incarne de manière exemplaire cette relation privilégiée. Qualifié de « joyau » par les autorités sénégalaises, ce parc industriel, construit par la China Geology Overseas Construction Group, accueille ses premières entreprises en juillet 2018, dont la société chinoise de confection C&H Garment Company. Le gouvernement chinois encourage vivement ses entreprises à investir dans ce parc afin de favoriser l’industrialisation du Sénégal, et ainsi soutient activement les efforts déployés par le gouvernement sénégalais dans le cadre du Plan Sénégal Émergent (PSE).

Par ailleurs, les bénéfices d’une coopération mutuellement avantageuse avec la Chine sont largement palpables au Sénégal. En mars 2017, le Président Macky Sall a inauguré les travaux des forages multi-villages, incluant la construction de 181 systèmes d’approvisionnement en eau et la réhabilitation de 70 puits. Ce projet, financé par la Chine à un taux préférentiel, permettra à plus de 2 millions de Sénégalais vivant dans les régions rurales d’avoir accès à une source d’eau potable.

Cette coopération pragmatique continue également d’élargir le spectre des domaines d’investissement notamment dans les secteurs du pétrole, de l’énergie solaire, la transformation des produits agricoles et la recherche.

Elections et enjeux


Les relations entre la Chine et l’Afrique de l’Ouest sont un enjeu majeur lors des prochaines élections au Sénégal. Ces dernières ont une importance non seulement pour le pays en question mais également pour toute la région de l’Afrique de l’Ouest.

Qui dit élections, dit changement de politique et donc de priorités. Pendant que le Sénégal se prépare à élire un nouveau dirigeant, les attentions se tournent vers les changements géopolitiques et économiques en cours, en particulier ceux liés à la Chine et à ses projets tels que les Nouvelles Routes de la Soie. Depuis de nombreuses années, la Chine a consolidé son pouvoir en Afrique grâce à des investissements. Le Sénégal ne fait pas exception.

Emergent alors les questions et inquiétudes liés à la dépendance économique et à la concurrence des entreprises locales en raison de la présence chinoise. A l’heure où le débat politique est à son comble, les politiciens et membres de la société civile expriment leur préoccupation quant aux conditions de ces accords et à leur impact sur la souveraineté nationale. Ces questions prennent une importance particulière dans le contexte électoral actuel.

Les candidats et les partis politiques expriment leur point de vue sur les relations avec la Chine et d’autres acteurs internationaux. Certains soutiennent une étroite coopération avec la Chine en soulignant les avantages économiques potentiels, tandis que d’autres demandent une réévaluation des accords actuels en faveur de la souveraineté nationale et du progrès durable. D’autres puissances et initiatives régionales se positionnent également en parallèle.

En outre, d’autres acteurs et initiatives locales se positionnent dans la région, proposant des alternatives aux Nouvelles Routes de la Soie. L’Union européenne à travers son projet Global Gateway s’efforce de renforcer ses relations avec les nations d’Afrique de l’Ouest, en mettant en œuvre le Programme Indicatif Régional (PIR) pour l’Afrique de l’Ouest. Par ailleurs, des États comme les États-Unis visent à renforcer leur influence économique et stratégique dans la région en offrant des investissements et des collaborations axées sur la sécurité et le développement. Ces initiatives concurrentielles offrent aux pays africains, y compris le Sénégal, un large éventail d’options et de partenaires potentiels.

Cependant, elles soulèvent également des questions quant à la manière dont les gouvernements africains devraient naviguer dans ce paysage géopolitique complexe tout en veillant à tirer le meilleur parti des opportunités en gardant comme point cardinal, la conservation de leur autonomie et leurs intérêts nationaux.

Global Gateway Forum: EU and Senegal strengthen partnership - European  Commission
Le Président Macky SALL et la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen

Des élections mouvementées : les esprits s’échauffent

Etape 1 :

À la veille de l’ouverture de la campagne présidentielle pour l’élection du 25 février 2024, le président sortant Macky Sall a annoncé l’abrogation du décret convoquant le corps électoral en attendant les résultats d’une commission d’enquête parlementaire sur le processus électoral. Cette commission fait suite à une demande du Parti démocratique sénégalais (PDS) après l’invalidation de la candidature de Karim Wade pour double nationalité. Le PDS, dirigé par l’ex-président Wade, a également accusé certains membres du Conseil constitutionnel de corruption. Malgré les réfutations du Conseil constitutionnel, le président Sall a souligné la gravité de la situation, notamment la découverte de la bi-nationalité d’une candidate après la publication des candidatures. Cette situation risque de compromettre la crédibilité du scrutin, selon le président. On notera que jamais une présidentielle n’a été repoussée au Sénégal depuis 1963.

Des policiers face une route bloquée par une barricade enflammée lors de manifestations pour protester contre le report de l’élection présidentielle, à Dakar, le 4 février 2024.
Des policiers face une route bloquée par une barricade enflammée lors de manifestations pour protester contre le report de l’élection présidentielle, à Dakar, le 4 février 2024

Etape 2 :


Suite à cela des centaines de personnes, répondant à l’appel de certains candidats à l’élection présidentielle , dont Khalifa Sall et Bassirou Diomaye Faye , ont tenté de se rassembler le 4 février sur la voie de dégagement nord à Dakar pour symboliquement lancer une caravane commune alors que la campagne électorale devait commencer. Les opposants considèrent le décret abrogeant celui convoquant le corps électoral comme illégal et prévoient de contester cette décision devant les tribunaux. Les tentatives de rassemblement ont été dispersées par les forces de l’ordre, entraînant des affrontements dans plusieurs quartiers de Dakar et d’autres villes du pays.

La décision de reporter l’élection présidentielle, dans un contexte de grave crise politique, par le président élu en 2012 et réélu en 2019, a aussi provoqué l’inquiétude à l’étranger, notamment celle de l’Union Africaine (UA), la Communauté des Etats d’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), Union européenne (UE), des Etats-Unis et de la France. Considéré comme un îlot de stabilité en Afrique, le Sénégal est au cœur de troubles politiques depuis 2021.

Etape 3 :

Après une journée de débats houleux à l’Assemblée nationale du Sénégal, marquée par des altercations entre parlementaires, le report controversé de l’élection présidentielle a été validé. La loi repoussant le scrutin du 25 février au 15 décembre 2024 a été adoptée dans la nuit du 5 au 6 février, avec une quasi-unanimité de 105 voix pour et une voix contre, après que les députés de l’opposition, qui bloquaient le vote, ont été évacués par la gendarmerie.

La police monte la garde devant l’Assemblée nationale sénégalaise, à Dakar, le 5 février 2024.
La police monte la garde devant l’Assemblée nationale sénégalaise, à Dakar, le 5 février 2024 

Par ailleurs, lundi, internet a été coupé au Sénégal, une mesure déjà utilisée en juin 2023 pour étouffer les manifestations dans un contexte de crise politique. Cette décision, ainsi que la suspension de la licence de la télévision privée Walf TV, ont été condamnées par de nombreuses organisations de défense des droits, nationales et internationales. Elles ont exhorté les autorités à éviter un recours excessif à la force, aux arrestations arbitraires et aux violations des libertés. La crise actuelle est largement discutée sur les réseaux sociaux et ravive les craintes d’une escalade de violence, comme celle de mars 2021 et de juin 2023, ayant entraîné des morts et des centaines d’arrestations.

Etape 4 :

Depuis le début des émeutes, 3 morts ont été déclarés : un étudiant de 22 ans à Saint-Louis, dans le nord du pays, un commerçant de 23 ans à Dakar et un jeune de 19 ans à Ziguinchor, fief de l’opposant emprisonné Ousmane Sonko.

En effet, le sujet est au cœur du débat politique. Le Conseil considère qu’il est compétent le 16 février, pour se prononcer sur les recours déposés contre  la loi constitutionnelle votée par l’Assemblée nationale du Sénégal le 5 février et sur le décret du chef de l’État qui annulait la convocation du corps électoral. Il avance comme argument principal disposer « d’une plénitude de juridiction en matière électoral ». Autrement dit, tous les actes qui touchent à une élection nationale sont dans son champ de compétence.

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Le Conseil constitutionnel du Sénégal a jugé que la loi sur le report de l’élection présidentielle violait deux articles de la Constitution sénégalaise : l’article 27, qui concerne la durée et le nombre de mandats présidentiels, et l’article 10.3, stipulant que certains aspects fondamentaux de l’État ne peuvent être révisés. De plus, cette loi va à l’encontre du principe de sécurité juridique et de stabilité des institutions, soulignant l’importance d’une stabilité constitutionnelle indépendante des changements politiques.

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Le conseil indique également « que la date de l’élection ne peut être reportée au-delà de la durée du mandat ». Cela veut donc dire que les élections devront avoir lieu avant l’expiration du mandat du président Macky Sall le 2 avril prochain.

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Le Conseil fait le constat que la date du 25 février 2024, initialement retenue pour le premier tour de la présidentielle, ne pourra pas être tenue. Il ne mentionne pas de nouvelle date, mais demande aux autorités d’organiser cette élection « dans les meilleurs délais ». 

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La Une du journal «Walf Quotidien» au lendemain de l'annulation du report de la Présidentielle sénégalaise par le Conseil constitutionnel.
Unes des quotidiens se focalisant sur le veto retentissant mis par le Conseil constitutionnel à la décision de Macky Sall sur le report de la présidentielle prévue fin février – Capture AFPTV

Etape 5:

Suite aux tensions pré-électorales, et sous proposition de Macky Sall, l’Assemblée nationale du Sénégal a examiné et adopté avec 94 voix pour, 49 contre et 3 abstentions, un projet de loi d’amnistie controversé concernant les événements liés aux manifestations politiques entre 2021 et 2024. Le texte de la loi propose une amnistie pour tous les actes considérés comme des infractions criminelles ou correctionnelles, commis entre février 2021 et février 2024, en relation avec des manifestations ou motivés politiquement et cela qu’ils aient eu lieu au Sénégal ou à l’étranger, et ce, qu’ils aient été jugés ou non. Ce projet d’amnistie, annoncé par le président Macky Sall lors du lancement du dialogue national en février dernier, vise à apaiser l’espace politique et social, à favoriser la réconciliation et à maintenir la démocratie dans le pays. L’amnistie pourrait bénéficier à des centaines de citoyens sénégalais détenus à la suite des événements politiques, notamment aux responsables du parti dissous Pastef, Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye, candidats à la présidentielle, tous deux en détention pour diverses accusations.

Le président sénégalais, Macky Sall, à Diamniadio, le 26 février 2024. SEYLLOU / AFP

Bien que la loi d’amnistie soit censée pacifier la situation, elle suscite des critiques de la part de l’opposition et des organisations de défense des droits humains, qui craignent qu’elle n’accorde l’impunité à des responsables de violations des droits humains, notamment du gouvernement.

Etape 6 :

Pour les prétendants en compétition, le début de la campagne électorale a été précipité suite à un mois d’incertitudes qui a suivi l’annonce-surprise du report de l’élection présidentielle par Macky Sall. Alors que le 6 mars, le Conseil constitutionnel avait demandé au président de la République que l’élection se déroule avant le 2 avril, date de la fin de son mandat présidentiel, le premier tour du scrutin a finalement été fixé au 24 mars. Par conséquent, les candidats ont eu moins de deux semaines pour convaincre les Sénégalais de voter pour eux, alors que le code électoral prévoyait initialement une période de vingt et un jours pour la campagne. De manière encore plus inhabituelle, l’un des candidats les plus importants, Bassirou Diomaye Faye, le remplaçant officiel d’Ousmane Sonko, était détenu depuis avril 2023. Il aura fallu attendre le jeudi 14 mars pour les voir quitter la prison de Cap Manuel.

Ousmane Sonko (à droite) et Diomaye Bassirou Diomaye Faye (à gauche), en conférence de presse à Dakar le 15 mars 2024. AFP – JOHN WESSELSH

Un début d’élections calme après plusieurs semaines d’incertitude

Dimanche 24 mars 2024, marquait le début du premier tour des élections sénégalaises tant attendues par la société civile. Ce sont près de 7,4 millions de personnes qui ont été appelées à choisir leur cinquième président parmi une liste de candidats avec une prise de position claire (ou pas,) plus ou moins variés en ce qui concerne leur vision d’un Sénégal émergent et dynamique vis-à-vis de ses partenaires anciens ou nouveaux, notamment vis-à-vis de la Chine.

Après les retraits de Rose Wardini en début février pour double nationalité, ainsi que ceux de Cheikh Tidiane Dieye et Habib Sy les mercredi 20 et jeudi 21 Mars 2024 au profit du candidat antisystème Bassirou Diomaye Faye ; il ne reste de facto que 17 concurrents en lice sur les 20 de départ.

Parmi les 17 candidats, 7 ressortent de façon majoritaire dans les médias et cela grâce à des campagnes dynamiques. Tous ont des ambitions, sans pour autant clairement mettre en avant leur positionnement vis-à-vis de la Chine.

  • Idrissa Seck: ancien premier ministre. Il propose 281 mesures pour accélérer la création d’une monnaie commune en Afrique de l’Ouest et souhaite également consacrer au moins 60% des investissements publics aux régions en dehors de Dakar, renégocier les accords de pêche avec plusieurs pays, et rendre le service militaire obligatoire.

  • Anta Babacar Ngom: seule candidate femme, dirigeante d’entreprise et première femme candidate à la présidence du Sénégal. Elle met l’accent sur la création d’emplois via le soutien au secteur privé, la protection de l’environnement, la gratuité des soins pour les plus vulnérables et une réforme du système éducatif pour inclure l’enseignement dans les langues locales.

  • Mahammed Dionne: ancien premier ministre. Il se concentre sur une plus grande indépendance de la justice, l’accès universel aux soins de santé grâce à une assurance maladie ainsi qu’au renforcement du secteur hospitalier.

  • Aly Ngouille Ndiaye: plusieurs fois ministre sous la présidence de Macky Sall. Il espère devenir le candidat de la coalition présidentielle Benno Book Yakaar après la décision de Macky Sall de ne pas se représenter. Il met en avant son expérience gouvernementale et propose des initiatives pour l’agriculture, l’équipement rural et la souveraineté alimentaire.

  • Amadou Ba: ministre de l’Économie et des Finances de 2013 à 2019 puis, ancien chef du gouvernement et ministre des Affaires étrangères jusqu’en 2020. Il est un inspecteur des impôts diplômé de l’École nationale d’administration et de magistrature de Dakar. Il représente le camp présidentiel en tant que candidat « de la paix » et de la « prospérité partagée ». Il propose la création de plus d’un million d’emplois en cinq ans via un pacte public-privé et des investissements dans divers secteurs tels que l’agriculture, l’industrie, les infrastructures et les énergies renouvelables, avec la mise en œuvre de 22 projets phares.

  • Bassirou Diomaye Faye: désigné comme alternative par la coalition issue du Pastef après l’incarcération de son leader, vise à incarner le candidat du changement de système. Il envisage une révision des contrats dans les secteurs minier et pétrolier, ainsi qu’une réévaluation des accords de pêche avec les acteurs étrangers. Il propose également des réformes institutionnelles, dont la limitation des pouvoirs présidentiels et la création d’un poste de vice-président, ainsi que l’introduction d’une monnaie nationale, le Sénégal, en remplacement du franc CFA.

  • Khalifa Sall, ancien maire de Dakar, bénéficiant d’une modification du code électoral, présente un projet de réforme axé sur les valeurs traditionnelles et familiales, la justice, les libertés et les droits humains. Il propose notamment d’allouer au moins 1 000 milliards de francs CFA du budget national annuel à l’agriculture, de réviser les accords de pêche, et d’effectuer un examen minutieux de tous les contrats miniers, pétroliers et gaziers.

Pour rappel voici les 10 autres candidats en lice pour ces élections :

  • Aliou Mamadou Dia: représentant du Parti de l’Unité et du Rassemblement.
  • Boubacar Camara: ancien directeur général adjoint des douanes.
  • Mamadou Lamine Diallo: député, intellectuel, homme politique et le fondateur du Mouvement Tekk.
  • Papa Djibril Fall: député à l’Assemblée nationale.
  • Malick Gackou: économiste et ancien ministre.
  • Thierno Alassane Sall: ingénieur en télécommunications et en aviation civile.
  • Mamadou Dia: ancien directeur de la Caisse des dépôts et consignations et un candidat indépendant ayant été dans la majorité présidentielle mais se dissociant désormais du camp présidentiel.
  • Serigne Mboup: maire de Kaolack, dirigeant d’une entreprise influente et le candidat de la coalition And Nawle, And Suxali Sénégal.
  • Déthié Fall: vice-président de Rewmi, soutenu par le Parti républicain pour le progrès (PRP).
  • Daouda Ndiaye: chef du département de parasitologie à l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar et un candidat indépendant renommé internationalement pour ses travaux dans le domaine de la santé et de l’éducation.

Il ne reste plus qu’à attendre de voir comment la situation évolue. Jusque-là, la Chine ne s’est pas prononcée sur la situation. Cela reste cependant très peu surprenant si on prend en considération la politique de cette dernière basée sur l’opportunisme commercial, se caractérisant par la formule «business is business». Le commerce passe avant toute préoccupation «occidentale» de transparence, de démocratie, etc. et c’est cette posture qui permet à la Chine de commercer.

Les relations sino-africaines revêtent une importance stratégique majeure dans le contexte des élections sénégalaises. Les choix politiques et économiques qui seront faits auront des répercussions durables sur le développement et la position du Sénégal dans la région.

Pour le Sénégal, Faye, vainqueur proclamé se veut le candidat du changement de système et d’un panafricanisme de gauche. Son programme insiste sur le rétablissement de la souveraineté nationale, bradée selon lui à l’étranger. Il a promis de combattre la corruption et mieux répartir les richesses, et s’est aussi engagé à renégocier les contrats miniers, gaziers et pétroliers conclus avec des compagnies étrangères.

Pékin félicitera le jeune gagnant, en attendant les premières rencontres et discussions sur le nouveau cap à donner aux relations sino-sénégalaises.


Par Nadine EKLU, Chargée de Veille et Analyste au Pôle Afrique de l’Ouest

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02.03.2024 à 14:51

Maldives, la route de liaison Laamu

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La route de liaison de l’atoll de Laamu, reliant les îles maldiviennes de Gan, Maandhoo,

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Texte intégral (2269 mots)

La route de liaison de l’atoll de Laamu, reliant les îles maldiviennes de Gan, Maandhoo, Kadhdhoo et Fonadhoo sur une distance totale de 15,1 kilomètres, a été le fruit d’une collaboration entre le gouvernement maldivien et la Chine, dans le cadre des Nouvelles Routes de la Soie – Belt and Road Initiative (BRI).

A sign next to a rock

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A road with a body of water and a blue sky

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Plaque et photo de la route, publiées par l’ambassade de Chine aux Maldives http://mv.china-embassy.gov.cn/eng/mytz/202210/t20221011_10781014.htm

Le financement du projet a été assuré par un don non remboursable du gouvernement chinois, qualifié de « cadeau », à hauteur de 30 millions de dollars américains. La planification et la réalisation de la route ont été attribuées à des entités distinctes, bien que toutes les deux chinoises, avec la conception confiée à Second Harbour Engineering, une division de la China Communications Construction Company, et la construction confiée au Jiangsu Transportation Engineering Group.

A group of men wearing safety vests and helmets standing on a road

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Membres du Jiangsu Transportation Engineering Group, posant sur la route de Laamu
http://mv.china-embassy.gov.cn/eng/mytz/202210/t20221011_10781014.htm

L’étude d’impact environnemental réalisée par Water Solutions Pvt. Ltd., commissionnée par le ministère du Logement et de l’Infrastructure, a souligné les conséquences visibles telles que l’abattage d’arbres et le nivellement des routes. Pour contrer ces impacts, des mesures d’atténuation, notamment une gestion efficace des déchets, ont été proposées pour minimiser les répercussions sur l’environnement physique des îles de Gan, Fonnadhoo et Maandhoo. De plus, les avantages socio-économiques du projet, tels que l’amélioration de la connectivité et la stimulation du développement régional, ont été jugés supérieurs aux inconvénients environnementaux. Le coût, la durabilité et la sécurité de la conception du projet ont également été évalués comme faisables.

Le projet a été entrepris sous la présidence d’Abdulla Yameen Abdul Gayoom, qui avait une stance pro-chinoise. Lors de la cérémonie d’inauguration, le président Yameen a souligné l’importance du projet, déclarant que la route de liaison de Laamu était un élément clé pour la réalisation des aspirations de développement de l’atoll. Il a annoncé que l’atoll avait été identifié comme une Zone Economique Spéciale (ZES) potentielle, renforçant ainsi son rôle dans les plans de développement économique du pays. Pourtant, cette possibilité n’a pas encore abouti.

A group of people standing on a stage

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L’ex président Abdulla Yameen Abdul Gayoom inaugure le projet de développement routier dans l’atoll de Laamu
https://presidencymaldives.gov.mv/Press/Article/15116

L’actuel président Dr. Mohamed Muizzu, à l’époque ministre du Logement, a également souligné l’importance stratégique de la route de liaison pour le développement de l’atoll de Laamu. Le Dr. Muizzu a exprimé l’espoir que ce projet ouvrira de nouvelles opportunités d’investissement et d’entreprises dans la région, bénéficiant ainsi à l’ensemble de la population locale. Il a déclaré en 2014 que « Les transports sont la clé du développement. Ce projet apportera certainement du progrès et du développement ».

Cependant, cette collaboration sino-maldivienne n’a pas été exempte de controverses et de préoccupations. Des rumeurs ont circulé sur des questions d’espionnage impliquant un avant-poste américain de la CIA et des activités du gouvernement indien, mettant en lumière les tensions géopolitiques dans la région. Par ailleurs, au-delà de la route de liaison, la Chine a étendu son influence dans divers secteurs aux Maldives, suscitant des débats sur les modèles de développement, la transparence des projets d’infrastructure et le rôle des investissements étrangers dans le pays.

A couple of men shaking hands

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Le Président chinois Xi Jinping of China avec l’Ancient Président des Maldives Abdulla Yameen Abdul Gayoom, en 2014
https://presidency.gov.mv/Press/Article/14809

En conclusion, la route de liaison de l’atoll de Laamu représente bien plus qu’une simple infrastructure routière. Elle incarne les complexités des relations internationales, des dynamiques politiques locales et des préoccupations environnementales. Le récit de ce projet reflète les enjeux cruciaux auxquels sont confrontés les pays insulaires en développement lorsqu’ils cherchent à équilibrer le progrès économique avec la préservation de leur environnement et de leur souveraineté.


Par Marie-Solveig MAGNIER, Analyste Océan Indien et Global Gateway

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23.02.2024 à 09:00

Pour Lula et la Chine, quel bilan un an après le début de son mandat ?

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Les élections présidentielles brésiliennes d’octobre 2022 avaient laissé entendre que le choix du prochain président

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Texte intégral (2255 mots)

Les élections présidentielles brésiliennes d’octobre 2022 avaient laissé entendre que le choix du prochain président aurait un impact direct sur la position diplomatique et les engagements commerciaux et économiques du Brésil. On voyait dans Bolsonaro un alignement sur les Etats-Unis et un rejet de la Chine et dans Lula une position anti-impérialiste, donc plus éloignée des Etats-Unis, suggérant un rapprochement avec Pékin. Cependant, cette vision binaire se révèle inexacte, notamment parce que la marge de manœuvre et le pouvoir de décision du président brésilien sur son alignement géopolitique est limité.

D’un côté, la Chine est le premier partenaire commercial et le deuxième plus grand investisseur au Brésil. Il existe donc une dépendance du Brésil envers le marché chinois, sur des exportations de produits comme le boeuf, le soja, le fer et le pétrole.

D’un autre côté, les États-Unis est le pays qui investit le plus au Brésil. Brasilia n’a donc aucun intérêt à s’éloigner de Washington pour des raisons purement économiques. Ainsi, même si Bolsonaro présentait une hostilité verbale envers Pékin dans son discours, en l’accusant d’avoir volontairement introduit le Covid et « d’acheter le Brésil, plutôt que d’acheter au Brésil », il avait tenu une position commerciale réaliste, marquée par une augmentation des exportations vers la Chine de plus de 40% entre 2019 et 2022.

Un principe de non-alignement

Dès le début de son mandat, Lula a été très clair quant à son positionnement géopolitique et sa politique commerciale. Il a annoncé que le Brésil aurait des « relations avec tous » et qu’il respecterait un principe de non-alignement. Ainsi, le président socialiste a rejeté une offre américaine de remplacement de son équipement militaire vieillissant, dans le cas où le Brésil déciderait de le donner à l’Ukraine. Il a également proposé de former un club de paix des BRICS pour aider à la médiation et à la négociation d’une sortie de conflit entre l’Ukraine et la Russie. Lula a aussi fait part de sa volonté de bâtir une indépendance stratégique et de se libérer de l’alignement historique du Brésil sur les États-Unis en déclarant que « personne n’allait empêcher l’intensification des relations entre le Brésil et la Chine », ce qui visait implicitement Washington.

Les avancées des projets commerciaux et des activités chinoises au Brésil

De nombreuses avancées ont été faites par Pékin depuis le début du mandat de Lula. Dès le mois de mars 2023, les deux pays ont arrêté d’utiliser le dollar pour les transactions commerciales et financières. Cet accord leur permet d’échanger directement le yuan contre le real, plutôt que de passer par le dollar, réduisant ainsi les frais de transactions. Dans le but d’implémenter le yuan comme monnaie d’échange, la filiale brésilienne de l’ICBC (Industrial and Commercial Bank of China) a commencé à agir en tant que banque de compensation, tandis que la banque brésilienne BOCOM BBM a annoncé son adhésion au système de paiement transfrontalier en yuan.

La visite diplomatique de Lula en Chine en avril 2023 a conclu une quinzaine d’accords bilatéraux notamment en matière de commerce, de technologie et de recherche. Pour permettre de faciliter les échanges commerciaux de produits agricoles, les deux pays ont mis en place une numérisation des procédures douanières.

Le Président Xi Jinping et le Président Luiz Inácio Lula da Silva en avril 2023 à Pékin

Dans le secteur des énergies renouvelables, la société d’électricité Electrobas Furnas s’est associée à la SGCC (State Grid Corporation of China) pour la rénovation de la plus grande centrale hydroélectrique du Brésil (Itaipu). De même, le producteur brésilien de minerai de fer et de nickel Vale a signé 7 accords avec différentes organisations chinoises, incluant un échange de connaissances avec l’Université Tsinghua et un accord de coopération avec Baoshan Iron and Steel pour produire du biochar dans le but de décarboner l’industrie sidérurgique.

Dans le domaine des technologies et de la construction, un accord a été passé entre les entreprises de télécommunication brésilienne et chinoises Unifique et ZTE, afin de renforcer le réseau 5G dans la partie sud du Brésil alors que l’entreprise d’ingénierie ETERC Engenharia et China CITIC Construction Co. ont signé un accord de coopération portant sur des projets d’infrastructures et des programmes de logements sociaux au Brésil.

Port de Aratu dans la province de Baiha

De même, le plus grand fabricant de voitures électriques du monde BYD a investi 3 milliards de reais pour produire des voitures électriques dans l’État de Bahia au Brésil. En retour, il bénéficiera d’une réduction de 95 % de la taxe sur la valeur ajoutée jusqu’en 2032 ainsi qu’un accès au port d’Aratu, ce qui facilitera l’importation de matières premières et l’exportation de produits finis. Les deux pays ont également annoncé la création d’un dixième satellite de surveillance de la déforestation en Amazonie, le CBERS-6, qui coûtera 100 millions de dollars et qui devrait être effectif en 2028.

Une signature pour rejoindre la BRI qui n’est pas d’actualité

Compte tenu de l’intensification et de la diversification des projets de collaboration sino-brésilien, il est légitime de s’interroger sur une éventuelle signature et adhésion de Brasilia aux nouvelles routes de la soie, ce projet lancé par Xi Jinping visant à renforcer les liens entre Pékin et ses partenaires via des investissements dans leurs structures d’échanges (commerciales, financières, sociales et politiques). L’Argentine, qui est le pays d’Amérique Latine le plus comparable au Brésil en termes économique et commercial, avait fait le choix en Février 2022 de rejoindre ce projet chinois. Cependant, il n’est pas dans l’intérêt de Brasilia de rejoindre cette initiative car les conditions d’adhésion à la BRI sont souvent dictées par Pékin et visent donc des pays dont le pouvoir de négociation est faible. C’est notamment pour cette raison que la Grèce et l’Argentine avaient adhéré au projet lorsque leur stabilité économique et financière avait atteint un stade critique.

Le Brésil dispose aujourd’hui d’une marge de manœuvre importante dans sa relation avec Pékin, notamment car la Chine est dépendante des exportations brésiliennes pour sa sécurité alimentaire. Par conséquent, Brasilia n’a pas d’intérêt particulier à rejoindre une initiative dont il ne maîtriserait pas les termes de l’adhésion. De plus, le Brésil ne veut pas non plus développer un partenariat exclusif avec la Chine, afin de pouvoir continuer à commercer avec tous. Compte tenu du fait que Brasilia ne perd rien de significatif à ne pas adhérer à la BRI, il est improbable que Lula décide de choisir la voie bilatérale avec la Chine, qui est contraire à son positionnement géopolitique.

Les limites d’un rapprochement

Finalement, plusieurs facteurs limitent le rapprochement entre Pékin et Brasilia. Il existe notamment au sein de la classe politique et de la société brésilienne une inquiétude quant à l’augmentation de la présence d’activités et d’entreprises chinoises sur le territoire brésilien. La désindustrialisation, la perte d’emploi des ouvriers brésiliens au profit de la main-d’œuvre chinoise et la dégradation environnementale figurent parmi les préoccupations des Brésiliens. De plus, la signature d’un accord de libre échange entre le Mercosur et l’UE reste d’actualité, malgré la réticence du président Macron. En cas de signature, cet accord risquerait d’entraver les exportations brésiliennes vers la Chine, car le marché européen représente une opportunité immense pour le Brésil.

Depuis l’arrivée de Lula au pouvoir, les investissements, les accords de coopération et les échanges ont augmenté entre la Chine et le Brésil dans plusieurs domaines. Cependant, Lula ne compte pas s’engager dans une relation exclusive avec la Chine, car il a compris que la force du Brésil réside dans sa capacité à dialoguer, commercer et coopérer avec tous. Ainsi, la signature de la Belt and Road Initiative (BRI) n’est pas d’actualité et les relations entre le Brésil et les États-Unis et ses autres partenaires restent et resteront sûrement intactes sous le mandat du président Lula.


Par Aloïs Mottard, Chargé de veille du Pôle Amérique Latine

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