LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie BLOGS Revues Médias
Paris-Luttes.info

Site coopératif d’infos et de luttes Paris - banlieue

Rubrique «À LIRE AILLEURS»

▸ les 13 dernières parutions

16.11.2025 à 14:00

« Notre santé n'est pas à vendre ». Luttes ouvrières autonomes pour la santé

Projections et discussion autour des films :

  • Porto Marghera – les derniers tisons
  • Dossier Penarroya : les deux visages du trust

Dimanche 23 novembre à 15h à la Bourse du travail d'Aubervilliers

Texte intégral (1370 mots)

Projections et discussion autour des films :

  • Porto Marghera – les derniers tisons
  • Dossier Penarroya : les deux visages du trust

Dimanche 23 novembre à 15h à la Bourse du travail d'Aubervilliers

Pour cette deuxième séance organisée par le CLASS, on revient en image sur deux luttes des années 1970, en France et en Italie qui ont en commun le fait de mettre au centre la question de la nocivité du travail, et le refus de monnayer l'intoxication contre des primes salariales.

À Penarroya comme à Porto Marghera, les luttes s'organisent sur la base d'un rapport distant voire conflictuel aux organisations syndicales, qui défendent une stratégie d'indemnisation face à la destruction de la santé. Dans les deux cas, le soutien vient de groupes autonomes — les Cahiers de Mai d'un côté, Potere Operaio de l'autre — et de collectifs fournissant des contre-expertises médicales (Groupe Information Santé, médecin de Padoue et sympathisants de Medicina Democratica).
Ces nouvelles expériences d'organisation vont porter un discours plus radical sur le lien entre travail et santé :

« Le travail n'est pas une façon de vivre. Mais l'obligation de se vendre pour vivre. Et c'est en luttant contre le travail, contre cette vente forcée d'eux-mêmes (les ouvriers) qu'ils se heurtent aux règles de la société. Et c'est en luttant pour travailler moins, pour ne plus se laisser empoisonner par le travail qu'ils luttent aussi contre la nocivité. Car il est nocif de se lever tous les matins pour aller travailler, il est nocif de suivre les rythmes, les modes de la production, il est nocif de faire les roulements, il est nocif de rentrer chez soi avec un travail qui te contraint le lendemain de retourner à l'usine ».

(Assemblée autonome de Porto Marghera, 1974 cité dans Autonomie ! de Marcelo Tari)

"Porto Marghera – les derniers tisons ", réalisé par Manuela Pellarin (Vostfr / 55min / 2004)

Ce film retrace, à partir du récit des ouvriers, l'expérience d'organisation autonome dans la zone pétrochimique de Venise à la fin des années 1960 et au début des années 1970.
Les témoignages mettent au premier plan la dureté du travail et l'exposition quotidienne aux substances toxiques. Contre l'idée que cette destruction du corps pourrait être rendue acceptable par des primes salariales, la lutte de Porto Marghera affirme que la santé passe par le refus du travail.

"Dossier Penarroya : les deux visages du trust", réalisé par D. Anselme & D. Dubosc (vf / 18 min / 1972)

Ce film est commandité par les ouvriers de Penarroya à la veille d'une grève d'ampleur en février 1972, avec pour appel « Nous réclamons le droit de vivre ».

Dans l'usine de Lyon, la grève dure et se radicalise sur la question d'un “droit à la santé”. Cette revendication s'affirme dans un contexte où les ouvriers - pour la plupart immigrés - ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se préserver des nuisances liées au travail et de l'intoxication au plomb. La lutte s'organise notamment contre une médecine du travail au service des intérêts patronaux.

CLASS, c'est le ciné club des luttes autonomes pour la santé et le soin.
On veut porter une critique de l'institution médicale et de son rôle dans le système productif capitaliste, en partant du postulat que la médecine ne vise pas la promotion du bien-être mais la mise et le maintien au travail pour celles et ceux jugé.e.s productives et productifs, et la relégation sociale et les mauvais traitements pour celles et ceux jugé.e.s improductives et improductifs. Nous voulons montrer des films qui racontent des luttes contre cette médecine du capital et pour des vies autonomes.
affiche séance 2

Espace accessible en fauteuil roulant.

Bourse du travail d'Aubervilliers, 1 rue des 21 appelés
93 300 Aubervilliers
Métro Aimé Césaire

*Gratuit*

PDF

16.11.2025 à 13:00

Mobilisations du travail social dans les prochaines semaines

Appel de la commission de Mobilisation Travail Social d'Île-de-France.

Texte intégral (783 mots)

Appel de la commission de Mobilisation Travail Social d'Île-de-France.

Salarié-es, étudiant-es du social, du médico-social et de la santé : il est temps d'arrêter les rustines !

Le constat est clair et partagé : la situation se dégrade partout ! À l'hôpital, dans l'hébergement d'urgence, en protection de l'enfance, dans la prévention spécialisée... C'est tout le secteur de la solidarité qui est attaqué par les politiques d'austérité.

Nous le voyons toutes et tous au quotidien :

  • Des salaires indignes qui ne compensent pas notre engagement ;
  • Des conditions d'accompagnement dégradées par le manque d'effectifs, générateurs de maltraitance institutionnelle et de souffrance au travail ;
  • Des attaques incessantes : coupes budgétaires, fermetures d'établissements, réforme des diplômes visant ouvertement à marchandiser encore plus nos secteurs...

Des AG dans nos établissements pour préparer la grève !

Les Rencontres nationales du travail social en lutte ont appelé à 3 jours de grève les 16, 17 et 18 décembre.

Comme les 53 collectifs et organisations syndicales (à ce jour), nous pensons aussi qu'il faut dépasser la stratégie intersyndicale, perdante et démotivante, des journées saute-mouton.

Rejoins-nous tous les mardis, à partir du 18 novembre à 18h30 à la Bourse du travail de Paris pour préparer ensemble 3 jours de grève déter !

Retrouvons-nous dans les manifestations suivantes pour former un cortège du travail social en lutte :

  • 20 novembre 17h : rassemblement des Jeunes du Parc de Belleville, place de la République
  • 22 novembre 14h : manifestation contre les violences faites aux femmes, filles et minorités de genre, place de la République
  • 29 novembre 14h : manifestation nationale Solidarité Palestine, place de la République.

Comité de mobilisation du travail social IDF : @commobtravailsocialidf

PDF

16.11.2025 à 12:00

Deux salles, deux ambiances : un colloque sur la Palestine annulé au Collège de France, un lobby israélien accueilli en catimini au Sénat

L'état de putréfaction politique du pays n'a jamais été aussi grand autour du génocide palestinien. Alors que les soutiens de la Palestine sont censurés, traqués, humiliés et réprimés, des lobbyistes d'un régime colonial et génocidaire sont accueillis au Sénat.

Texte intégral (1833 mots)

L'état de putréfaction politique du pays n'a jamais été aussi grand autour du génocide palestinien. Alors que les soutiens de la Palestine sont censurés, traqués, humiliés et réprimés, des lobbyistes d'un régime colonial et génocidaire sont accueillis au Sénat.

Annulation d'un colloque sur la Palestine au Collège de France

« Il ne peut pas y avoir d'occupation heureuse, démocratique et c'est elle qui engendre la violence » disait Henry Laurens, historien, invité sur le plateau de France 24, le 20 septembre 2025 à propos de la situation en Palestine et du régime colonial israélien. L'homme en question est titulaire et professeur au Collège de France, spécialiste du monde arabe. L'établissement parisien est rattaché au ministère de l'enseignement. C'est un lieu de recherche et de liberté académique où l'on dispense des cours gratuits ouverts à toutes et tous, sans conditions d'inscriptions ou de diplômes. Un lieu préservé au sein de l'espace universitaire français.

Un colloque, intitulé « La Palestine et l'Europe : poids du passé et dynamiques contemporaines », devait être coorganisé par Henry Laurens et le Centre arabe de recherches et d'études politiques de Paris (Carep Paris) les 13 et 14 novembre 2025. Il a tout simplement été annulé sous la pression des sionistes, avec la complicité du Ministre de l'enseignement supérieur.

La Licra, organisation prétendument anti-raciste et réellement pro-israélienne, a signalé immédiatement le cycle de conférences au ministère de l'enseignement supérieur. Cette organisation a dénoncé une « foire antisioniste » et évoqué le « dévoiement d'une institution prestigieuse ». On a du mal à comprendre en quoi organiser une conférence autour d'un État reconnu par les organisations internationales pourrait dévoyer le prestige du Collège de France. Quant à l'accusation en antisionisme, il ne s'agit pas encore d'un délit, même si les macronistes et les défenseurs du régime israélien ont un fort désir de le criminaliser.

Yonathan Arfi, président du Crif, sioniste forcené lui aussi et pourfendeur de la cause palestinienne, a dénoncé l'événement sur le réseau social X. Il estimait que « rien n'allait dans ce colloque. Ni l'approche partiale et militante, ni les intervenants contestables, ni la date indécente du 13 novembre ». En associant dans cette déclaration marécageuse des interventions universitaires et les attentats du Bataclan et des terrasses du 13 novembre 2015 à Paris, Arfi veut sciemment jeter l'opprobre sur les organisateurs. En sous-texte, Henry Laurens et le Carep, en organisant des discussions autour de la Palestine, seraient complice du terrorisme international. Une accusation déjà utilisée à tort et travers contre les soutiens du peuple palestinien.

Rappelons qu'en février 2024, ce même monsieur Arfi affirmait qu'il n'y avait « pas d'équivalence morale » entre les morts israéliens et palestiniens, avant de parler de « victimes collatérales » à Gaza lors d'une interview sur France info. Mais attention ce discours négationniste au service de la propagande du régime génocidaire israélien n'est, lui, ni militant, ni partial sur le sujet…

C'est dans ce contexte boueux que ce dimanche l'administration du Collège de France a annoncé l'annulation de la manifestation à la demande du ministre macroniste Philippe Baptiste « en réaction à la polémique entourant la tenue » de l'événement.

Dans un communiqué, l'administrateur du Collège de France explique qu'il « se voit dans l'obligation, en tant que chef d'établissement, responsable de la sécurité des biens et des personnes ainsi que de la sérénité des événements tenus dans l'enceinte du Collège de France, d'annuler la manifestation ». Le Collège de France « ne prône, ni n'encourage, ni ne soutient aucune forme de militantisme », a affirmé l'établissement qui assure de sa « stricte neutralité (…) au regard des questions de nature politique ou idéologique ». Les soutiens des colonialistes et criminels de guerre ont encore une fois eu gain de cause. « Cette annulation est un soulagement » s'est félicité le président du CRIF sur X.

Quelques heures après la censure du colloque le Carep répondait avec amertume au ministre de l'enseignement : « Sous couvert de ‘garantir la scientificité', le ministère justifie une intervention politique dans le champ de la recherche […] Accuser ces chercheurs d'antisémitisme ou de militantisme revient à disqualifier sans fondement leurs travaux, pourtant validés par leurs pairs et publiés dans les revues scientifiques les plus prestigieuses. Cette confusion entre évaluation savante et contrôle idéologique met directement en péril l'indépendance du savoir. La recherche n'a pas vocation à être ‘équilibrée' politiquement : elle doit reposer sur la compétence, la méthode et la probité intellectuelle. Depuis quand le pouvoir politique se substitue-t-il aux instances de la recherche pour décider de ce qui est ‘scientifique' ou non ? »

Un lobby israélien au Sénat

Dans le même temps, les problèmes de militantisme et d'ingérence étrangère ne se posent évidemment pas lorsqu'il s'agit d'Israël. En effet, on apprenait sur Mediapart ce lundi 10 novembre que le Sénat accueille discrètement un colloque financé directement par Israël. C'est le lobby Elnet, porte-voix de l'entité génocidaire en France, qui en est l'instigateur. Elnet, c'est cette institution qui a payé des voyages en Israël à des centaines de parlementaires français.

Un lobby qui ne s'est jamais inscrit à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP). Sauf que le ministère des affaires étrangères israélien finance l'événement à hauteur de 72.000€, alors même que le groupe d'influence prétend être indépendant de l'État génocidaire. Des représentant·es du gouvernement israélien seront également présente·s. Un scandale : leur place est devant une Cour Pénale Internationale, pas sur un des palais de la République française.

Summum de l'indécence, ce colloque s'intitule « coalition mondiale des femmes contre les violences basées sur le genre utilisées comme armes de guerre ». Alors même que les violences sexuelles perpétrées par Israël sur les Palestiniennes et les Palestiniens sont largement documentées. En mars 2025, les Nations Unies dévoilaient un rapport sur les violences sexuelles, soulignant que « Israël a eu de plus en plus recours à la violence sexuelle et procréative, ainsi qu'à d'autres formes de violence fondée sur le genre contre le peuple palestinien, dans le cadre d'un effort généralisé pour affaiblir les droits de la population à l'autodétermination ».

Ces violences sont systémiques et organisées et ne résultent nullement d'actes isolés : « Des viols et des actes de violence ciblant les organes génitaux, ont été commises soit sur ordre explicite, soit avec l'encouragement implicite des hauts responsables civils et militaires d'Israël » conclue le rapport. Autre élément accablant, « des femmes et des filles sont mortes de complications liées à la grossesse et à l'accouchement en raison des conditions imposées par les autorités israéliennes, qui leur ont refusé l'accès aux soins de santé procréative, des actes qui relèvent du crime contre l'humanité par extermination ».

Mais le Sénat estime que ce n'est pas un problème que les responsables de tels crimes fassent un colloque sur cette thématique. Les autrices de cette mascarade sont la sénatrice Dominique Vérien et la ministre Aurore Bergé, qui s'est vue offrir des voyages en Israël par Elnet à de nombreuses reprises et qui est une fervente soutien du régime génocidaire. La présence de Manuel Valls est également annoncée. Dans un avis favorable du gouvernement israélien rendu en avril, ce colloque est surtout présenté comme une « occasion de renforcer la position politique et l'image d'Israël dans le monde ». Du lobbying pur et dur.

Au Sénat, on a un penchant particulier pour les génocidaires. Déjà en avril 2024, Gérard Larcher recevait Amir Ohana, le président du Parlement israélien, avec tous les honneurs. Ce même Gérard Larcher qui sera présent à une soirée de « débats » organisée par le Crif, autre relais du sionisme en France, le 12 novembre prochain, avec la présidente de l'Assemblée Nationale Yaël Braun-Pivet.

Que retiendront les générations futures de cette période de négation de l'Histoire, où les dirigeants français déroulent le tapis rouge aux tortionnaires israéliens et leurs soutiens, tandis qu'ils frappent celles et ceux qui osent dénoncer le génocide ?

PDF

16.11.2025 à 11:00

De Budapest à Dresde : chronique d'une fascisation démocratique

Ce que les affaires Budapest et Antifa Ost disent de la fascisation en cours.

Texte intégral (2534 mots)

Ce que les affaires Budapest et Antifa Ost disent de la fascisation en cours.

Sur l'affaire Budapest

En 2023, une mobilisation antifasciste s'est opposée au Jour de l'Honneur, un rassemblement néonazi organisé chaque année autour du 11 février à Budapest pour célébrer la résistance de l'armée hongroise et des SS allemands aux troupes soviétiques. La suite est connue : des nostalgiques et des fanatiques du IIIe Reich perdent des plumes, et le régime hongrois lance une traque aux antifascistes à l'échelle européenne, à grand renfort de mandats d'arrêt européens. C'est le début de « l'affaire Budapest », dans laquelle 18 antifascistes sont poursuivi·es.

En Italie, elle est médiatisée après que la militante antifasciste Ilaria soit présentée enchaînée et tenue en laisse à ses juges hongrois, provoquant une indignation nationale et une mobilisation pour la faire élire au Parlement européen, conduisant à sa libération. Un autre militant italien, Gabriele, échappe à l'extradition vers la Hongrie, où la peine encourue est jugée disproportionnée et le procès inéquitable. En France, la justice se prononcera également contre l'extradition d'un militant antifasciste, Gino, et doit à présent statuer sur l'avenir d'un autre camarade, Zaid. En Allemagne, les nouvelles sont beaucoup moins bonnes.

Avant d'aller plus loin, précisons qu'il n'est pas question de savoir si les antifascistes sont coupables ou innocent·es. Cette question est totalement impertinente.

  • En France, la justice a créé un précédent avec le cas de Gino, mais rien n'est joué pour Zaid. Son audience prévue aujourd'hui, mercredi 12 novembre à 16h au Palais de Justice, a été renvoyée au mercredi 14 janvier à 16h. Si nous gardons notre optimisme révolutionnaire comme boussole, nous n'oublions pas la tentative d'extradition de dix ressortissants italiens soutenue par le président et son ministre de la Justice, en violation absolue de la « doctrine Mitterrand » qui avait conditionné leur exil, finalement rejetée par la Cour de cassation le 28 mars 2023.
  • En Hongrie, où l'on est en droit de se demander si le régime ne cherche pas à fabriquer des coupables, le procès des militant·es antifascistes s'est tranformé en procès du mouvement entier, considéré comme une idéologie terroriste depuis le 26 septembre 2025. Orbán copie Trump, qui copiera Orbán ?
  • En Allemagne, l'affaire Budapest doit être analysée en lien avec une autre affaire dite « Antifa Ost » (Antifa Est), à travers laquelle les forces politiques de droite comme de gauche espèrent siphonner des voix à l'AfD en réprimant spectaculairement l'extrême gauche et le mouvement antifasciste. À bien des égards, c'est la situation allemande qui présage le plus d'un avenir possible du processus de fascisation en cours en Europe.

Pour suivre l'actualité de l'affaire, nous vous conseillons de suivre les publications du BASC (Comité de Solidarité avec les Antifascistes de Budapest) et du Comité Solidarité Budapest.

@corto_malaise

Sur le continuum répressif

Il faut d'abord dire un mot du « mandat d'arrêt européen » (MAE). Instauré après les attentats du 11 septembre 2001, il étend au droit pénal le principe de reconnaissance mutuelle des décisions de justice déjà en vigueur dans le droit civile et commercial. L'extradition perd, du point de vue de son exécution, sa dimension politique en se réduisant à un acte judiciaire et procédurier. Les personnes menacées d'extradition sont en conséquence encore plus exposées qu'auparavant aux aléas des relations diplomatiques et des rapports de force entre les États membres de l'Union Européenne et leurs partenaires.

On nous objectera peut-être que la justice est indépendante, et qu'il existe des garde-fous visant à protéger les personnes visées par une demande d'extradition. Il n'y a rien à objecter à la première objection, tant elle est ridicule. Quant à la seconde, il est vrai qu'en théorie, une extradition ne peut être ordonnée que si le pays émetteur de la demande garantit le respect des droits de la personne, des conditions de détention conformes aux exigences européennes, un procès équitable et une peine proportionnelle en cas de condamnation. Dans les faits, l'État peut extrader une personne en toute illégalité pourvu que le pouvoir exécutif, dont on sait qu'il s'autonomise dangereusement, le décide. C'est arrivé à Maja, embarqué·e de force dans un hélicoptère le 28 juin 2024 et déporté·e en Hongrie alors que la justice allait se prononcer contre son extradition. Plus de 500 jours après, Maja est toujours enfermé·e dans les geôles du régime d'Orbán.

Pour comprendre d'où vient le MAE, dans quelle histoire répressive il s'inscrit, il faut évoquer la Convention Européenne pour la Répression du Terrorisme, adoptée en 1976 par les ministres des Affaires Etrangères du Conseil de l'Europe. Cet outil purement répressif visait à faciliter l'extradition des militant·es politiques dans un contexte de coopération croissante entre les organisations révolutionnaires armées au niveau européen et international. On constate cette filiation répressive non seulement dans le recours grandissant aux unités et juridictions antiterroristes dans la répression de la contestation politique, mais jusque dans l'emballement médiatique autour de l'affaire Antifa Ost, dans laquelle les inculpé·es ont été directement comparé·es à la Fraction Armée Rouge (RAF).

Le continuum répressif ne trouve évidemment pas son origine dans le cycle de luttes de l'après-68 : les outils développés à cette époque sont venus supplanter ceux rendus obsolètes par le passage du temps. Sans se hasarder à dater l'origine de ce continuum répressif, nous pouvons toutefois rappeler que les Lois scélérates de 1893 et 1894, pointe avancée de la lutte contre les courants révolutionnaires de leur époque, n'ont été que partiellement abrogées en 1992. Et plus généralement, que tout travail de renseignement et de fichage opéré par des régimes démocratiques est un outil de liquidation sociale et politique en puissance. L'exemple de la Commission Internationale de Police Criminelle, l'ancêtre d'Interpol, devrait suffire à répondre aux idiot·es utiles qui défendent le fichage au nom de la défense de la démocratie : fondée en 1923 à Vienne, ses fiches ont été saisies par le régime nazi après l'Anschluss en 1938, et ont fini entre les mains de Reinhard Heydrich, adjoint direct d'Himmler, planificateur de l'extermination par balle des Juifs de l'Est de 1939 à sa mort en 1942.

Le continuum répressif constitue à bien des égards une sorte de « déjà-là » fasciste qui opère en temps de démocratie, ou plus précisément à l'intérieur même de la démocratie, comme un moyen de sa reproduction.

@mamostedin

Sur la répression de l'antifascisme allemand

La répression du mouvement antifasciste allemand précède l'affaire Budapest. En 2019, la police criminelle du Land de Saxe se dote d'une unité d'enquête spécialement dédiée à la lutte contre l'extrême gauche, qui va rapidement concentrer ses activités sur le mouvement antifasciste. Cette unité, appelée Soko LinX, fait preuve d'un zèle à toute épreuve, y compris celle de la loi : en 2020, elle mène neuf perquisitions dont deux illégales. Peu de temps après, elle égare des preuves dans une affaire d'incendie criminelle. Elle multiplie également les récompenses en échange d'information pouvant incriminer des militant·es dans son viseur. Des informations relatives à ses enquêtes ou au contenu saisi lors de ses perquisitions fuitent régulièrement dans la presse d'extrême droite. Pire, ses agents seraient même impliqués dans un scandale de détournement de munitions au profit d'un réseau survivaliste néonazi, Nordkreuz, qui a bénéficié d'entraînements au tir organisés par les forces spéciales de la police de Dresde. Le gouvernement du Land de Saxe, qui est évidemment impliqué dans ce scandale, n'a pas estimé nécessaire de revoir la composition et les missions de son unité spéciale anti-antifa composée d'agents philo-nazis.

La répression policière du mouvement antifasciste allemand s'appuie sur une redoutable arme judiciaire : l'article 129 du Code pénal, qui permet à l'État de fabriquer des organisations criminelles pour mieux justifier sa répression politique. Le 4 novembre s'ouvrait, à Dresde, le procès de sept antifascistes dans le cadre des affaires Budapest et Antifa Ost, poursuivi·e précisément au titre de l'article 129. L'accusation de « participation à une organisation criminelle » fait écho à d'autres chefs d'accusation mobilisés pour mieux ficher, filer et réprimer les militant·es politiques, à l'instar de notre « association de malfaiteurs ». La lutte contre le narco-trafic, comme hier la lutte anti-mafia et son article 41 bis en Italie, fournit un autre prétexte aux États pour durcir la loi et les conditions de détention : attaques contre les messageries cryptées et la vie privée, retour des quartiers haute sécurité, normalisation de la torture blanche - fouilles au corps répétées voire systématiques, mise à l'isolement prolongé, transferts sans préavis d'une prison à l'autre (une arme employée en Allemagne contre Emmi, le 3 novembre, pour briser son moral et entraver la solidarité à son égard).

L'extension des pouvoirs de la police est un phénomène généralisé. À Berlin, la coalition de la gauche (SPD), du centre (CSU) et de la droite (CDU) s'apprête à voter, en décembre prochain, une loi liberticide qui élargira l'éventail d'outils cybernétiques et biométriques au service des forces de l'ordre. Cette fièvre policière allemande nous rappelle instinctivement un acte majeur de la répression politique en Allemagne de l'Ouest : le Radikalenerlass du 28 janvier 1972. Ce « décret contre les radicaux » instaurait une enquête systématique des services de renseignement sur les fonctionnaires en poste et les candidat·e à un poste de la fonction publique. Ce décret, en place jusqu'en 1991, aboutit à l'espionnage de 3,5 millions de candidats pour l'enseignement, 11 000 actions judiciaires, 2 200 procédures disciplinaires, 1 250 interdictions professionnelles et 265 licenciements.

Le tout justifié au nom de la défense de la Constitution, garantie par un service de renseignement à part entière, l'Office Fédéral de Protection de la Constitution créée en 1950 et placée sous l'autorité du ministère de l'Intérieur. De ce point de vue, le processus de fascisation allemand vise moins à conquérir l'ordre institutionnel pour le subvertir qu'à le défendre à tout prix. C'est une fascisation démocratique, constitutionnelle, qui se manifeste sous la forme d'un républicanisme de guerre faisant feu de tout bois pour sauver une démocratie représentative entrée en phase terminale. Aucun outil démocratique ne nous sauvera, car tous sont dans les mains de la bête immonde. Résonne la formule deleuzienne : « Il n'y a pas lieu de craindre ou d'espérer, mais de chercher de nouvelles armes. »

24.04.2024, action de solidarité GRC x MIRA x SAMBA devant les ambassades d'Allemagne, de Hongrie et d'Italie

Paris, le 12 novembee 2025

[Groupe Révolutionnaire Charlatan]
Twitter : @GRCpaname
Instagram : @grcpaname
WordPress : https://lacharlatanerie.wordpress.com/
Mail : contact_grc@protonmail.com

PDF

16.11.2025 à 10:00

[Radio] Comment résister à la militarisation en cours ?

Dans cette émission de Vive la Sociale - FPP 106.3 FM - nous vous proposons des extraits d'une table ronde sur le thème « Faire la guerre à la guerre au travail, est-ce possible ? ». Bonne écoute !

Lire la suite (407 mots)

Dans cette émission de Vive la Sociale - FPP 106.3 FM - nous vous proposons des extraits d'une table ronde sur le thème « Faire la guerre à la guerre au travail, est-ce possible ? ». Bonne écoute !

[Vive la Sociale] Comment résister à la militarisation en cours ?
Après quelques infos et réflexions générales sur la tendance à la remilitarisation des sociétés occidentales et ses conséquences, est proposé l'enregistrement de larges extraits d'une table ronde sur le thème « Faire la guerre à la guerre au travail, est-ce possible ? », organisée, le 22 juin dernier à Bobigny, par Stop Arming Israel France et la CGT 93, dans le cadre de la campagne menée par le regroupement de plusieurs collectifs et syndicats baptisé « Guerre à la guerre ».
Prennent la parole successivement : des membres de la CGT des entreprises Thales, STMicroelectronics et des Ateliers de la haute Garonne, puis de Solidaires informatique, de SUD Aérien, du collectif Non au SNU et du collectif britannique Workers for a free Palestine.
PDF

16.11.2025 à 09:00

Les jeudis antispécistes #11

Rendez-vous jeudi 20 novembre de 19h à 22h au Baranoux (Paris 19e) pour un arpentage du livre Braves Bêtes de Sunaura Taylor à l'occasion des jeudis antispécistes

Texte intégral (1059 mots)

Rendez-vous jeudi 20 novembre de 19h à 22h au Baranoux (Paris 19e) pour un arpentage du livre Braves Bêtes de Sunaura Taylor à l'occasion des jeudis antispécistes

Les Jeudis antispécistes on lieu un jeudi par mois au Baranoux. L'idée c'est d'avoir un lieu de sociabilité, d'accueil et de réflexion régulier pour pouvoir se retrouver en dehors des cadres organisationnels entre personnes antispécistes, véganes ou en questionnement sur le sujet.

C'est quoi, un arpentage ?

Un arpentage est une méthode de lecture collective d'un livre, issue de l'éducation populaire. Lors d'un temps déterminé, plusieurs participant.es se partagent un document écrit et chacun.e lit individuellement une courte partie de ce document. Ensuite, les participant.es partagent aux autres membres du groupe le contenu de leur lecture.

Programme :

  • 17h : Ouverture du bar
  • 19h-21h30 : Arpentage du livre « Braves Bêtes » de Sunaura Taylor
  • 22h : Fermeture du bar

Résumé du livre :

"Le récit de ce texte commence à s'écrire lorsque, petite fille, l'autrice, atteinte d'arthrogryposis, une maladie congénitale qui paralyse les articulations, entend des enfants dire d'elle qu'elle marche comme un singe, mange comme un chien, et que son handicap la fait ressembler à un animal. Ils la considèrent comme leur inférieure, elle se voit comme leur égale. Elle s'étonne également que la comparaison avec l'animal soit péjorative.

Quelle influence joue notre capacité physique et mentale sur la compréhension de notre humanité ? Qu'est-ce qui différencie l'homme de l'animal, les handicapés des valides et que signifierait faire tomber ces différences, pour reconnaître l'animal et le vulnérable dans chacun de nous ?

En tentant de répondre à ces questions, Sunaura Taylor signe un texte qui va marquer l'histoire du militantisme pour la cause du handicap et de l'animal. Ces deux engagements ont été mis dos à dos en raison de l'idée de validisme défendue par Peter Singer, figure de la cause animale. Sunaura Taylor s'oppose à cette conception en pointant la dangerosité du propos et en mettant en évidence les racines communes qui dévalorisent la vie d'une personne ayant un handicap et celle d'un animal."

Dites-nous si vous comptez venir en nous écrivant un mail (jeudisantispes @ protonmail.com) ou en nous envoyant un mp sur insta (@les_jeudis_antispecistes).

Infos pratiques :

Jeudi 20 novembre de 19h à 22h
au Baranoux
78, rue Compans
75019
métro Place des Fêtes / métro Botzaris

Bar et restauration 100% vegan

PDF

15.11.2025 à 14:16

Rassemblement contre Milipol - salon de la guerre contre les peuples

De la Palestine au Soudan, du Congo au Cameroun, des territoires dits “d'outre mer” aux quartiers populaires, de Sainte-Soline aux gilets jaunes...
Rassemblement contre Milipol, salon de la guerre contre les peuples mercredi 19 novembre à 13h devant l'entrée du salon au parc des expositions de Villepinte

Texte intégral (812 mots)

De la Palestine au Soudan, du Congo au Cameroun, des territoires dits “d'outre mer” aux quartiers populaires, de Sainte-Soline aux gilets jaunes...
Rassemblement contre Milipol, salon de la guerre contre les peuples mercredi 19 novembre à 13h devant l'entrée du salon au parc des expositions de Villepinte

À l'heure où Macron valide la participation de 38 entreprises israéliennes au salon qui doit se tenir du 18 au 21 novembre au parc des expositions de Villepinte, Milipol incarne plus que jamais la guerre globale menée par les États contre les peuples.

Les industriels des frontières militarisées, de la surveillance, des prisons, de la répression, des guerres et des génocides, venus du monde entier, s'apprêtent à se réunir pour faire la promotion de leurs technologies de mort. Dans ses allées et sur ses stands, les armes « à létalité réduite » qui tuent et mutilent dans les quartiers populaires et les prisons, contre les exilé·es et dans les manifestations seront exposées. Les entreprises qui fournissent à l'armée et à la police israélienne le matériel nécessaire au génocide, à la colonisation et à l'apartheid seront présentes aux côtés des exposants et délégations des Émirats Arabes Unis qui arment le génocide au Soudan. La France ne manquera pas cette occasion d'accueillir les délégations de tous les régimes autoritaires qu'elle équipe et conseille pour réprimer leurs peuples. Des contrats juteux seront signés pendant ces quelques jours en toute impunité.

Nous refusons de laisser ce grand marché de la guerre et du contrôle se tenir impunément aux portes de Paris.

Stop aux génocides, à la répression et au business de la mort !

RDV mercredi 19 novembre à 13h devant l'entrée du salon
RER B Parc des expositions - Villepinte

https://www.instagram.com/p/DREqnnmjJvt
https://guerrealaguerre.net/rassemblement-contre-milipol-salon-de-la-guerre-contre-les-peuples/

PDF

15.11.2025 à 11:00

Ma fission ma bataille / une émission de Minuit Décousu

Des neutrons, des protons, des produits de fission, des bombes et des réacteurs qui lâchent, du colonialisme atomique et des nucléocrates qui s'accrochent... 1h de fanzine radiophonique contre le nucléaire et son monde. ☢️

Texte intégral (630 mots)

Des neutrons, des protons, des produits de fission, des bombes et des réacteurs qui lâchent, du colonialisme atomique et des nucléocrates qui s'accrochent... 1h de fanzine radiophonique contre le nucléaire et son monde. ☢️

Minuit Décousu, c'est un fanzine radiophonique nocturne sur Radio Canut (Lyon et alentours) et Cause Commune (Paris/IDF). Semaine après semaine pendant une heure, on en découd avec la nuit et on tire les fils de sons, de textes, d'archives et de voix qui s'entremêlent.

Alors qu'on vit un drôle de remake de la guerre froide avec la reprise des essais nucléaires par les États-Unis et la Russie, que Macron est habité par le mythe du nucléaire civil français et que les nucléocrates de tous bords font de l'atome l'horizon d'attente du futur décarboné, on s'est dit que ça valait de découdre tout ça. En collant des petits bouts par ci par là, on a concocté 1h de fanzine radiophonique contre le nucléaire et son monde. Tu pourras ainsi entendre :

  • Le nucléaire : une énergie, des filières (entretien avec Laure et Bubu, militant·es antinucléaires*)
  • La lutte contre la centrale de Golfech (1972-1990)
  • « Boucler la boucle », le rêve des nucléocrates (*)
  • Et de droite et de gauche : le nucléaire français
  • Travailler en zone contrôlée : les travailleur·euses du nucléaire (*)
  • La bataille de Maleville (archive de Minuit Décousu, 2022)
  • Le milieu écolo et le nucléaire : l'énergie « décarbonée », le nucléaire et ses désastres (*)

L'émission s'écoute sur notre audioblog, ici, et un peu partout en podcast. Bonne écoute !

Ma fission ma bataille / une émission de Minuit Décousu

Minuit Décousu, le 23h-00h de création sonore/documentaire sur Radio Canut tous les mardis soirs et en rediff' sur Cause Commune à Paris/IDF et Radio Kipik en Ariège 📻
En podcast ici ou sur toutes les autres applications de podcast :
https://audioblog.arteradio.com/blog/139527/minuit-decousu

PDF

15.11.2025 à 10:00

Présentation du Claf

Le Collectif en lutte pour l'autodermination féministe est né de la transition de l'AG Féministe Paris Banlieue

Texte intégral (528 mots)

Le Collectif en lutte pour l'autodermination féministe est né de la transition de l'AG Féministe Paris Banlieue

Une journée de restructuration en juillet 2025 nous a permis de faire le bilan de l'assemblée féministe depuis sa création. Si le but initial de l'AG était l'organisation de la grève féministe du 7 et 8 mars 2023, les luttes contre la réforme des retraites et pour la libération de la Palestine ont marqué un tournant.

Ainsi, après le 8 mars 2023, l'assemblée a continué d'exister en tant qu'espace de débat, d'organisation et d'investissement dans les luttes sociales du moment. Une ligne commune s'est progressivement dégagée d'assemblée en assemblée, fruit des débats et de la volonté de se positionner, sur l'antisionisme par exemple.

Aujourd'hui, si nous souhaitons garder des temps ouverts à tous.tes, nous pensons avoir atteint les limites d'une organisation en assemblée ouverte et l'évolution en collectif nous paraît plus adaptée pour continuer de s'investir dans les combats qui nous tiennent à cœur. C'est dans ce sens que s'est créé le CLAF.

Nous luttons pour une transformation radicale de la société, en lien avec les autres collectifs et organisations qui partagent nos valeurs. Nous croyons en la force des alliances, notamment avec les luttes antiracistes, anticapitalistes, écologistes, queer, et populaires. Nous souhaitons faire exister un féminisme autre que le féminisme blanc, bourgeois et institutionnel, complice du système raciste, classiste et validiste.

L'autodétermination est un terme qui nous rassemble, en tant que porteur d'un éventail de significations, personnelles et communes, et
d'horizons souhaitables.

Nous voulons que le CLAF constitue un outil à échelle humaine pour s'investir dans le mouvement social depuis le prisme du féminisme. Il est ouvert à celles et ceux qui partagent nos valeurs et veulent construire, ensemble, des formes de luttes féministes radicales, ancrées, joyeuses et déterminées.

Ce qui nous rassemble :

  • L'envie de construire un féminisme par le bas, ancré dans les réalités locales, nos lieux de vie, nos colères et nos espoirs et de s'opposer à toutes les formes d'exploitation et de répression.
  • La volonté de participer à construire un mouvement féministe antiraciste, antifasciste, antisioniste et anticolonial, en solidarité avec les peuples opprimés et leurs luttes pour l'autodétermination.
  • L'envie de réfléchir à comment on s'organise afin de s'améliorer en avançant, et de militer dans le respect et le soin des un.es et des autres.

@le.claf

PDF

14.11.2025 à 21:00

Rencontre Nationale - Paris - 16N

Nous invitons l'ensemble des assemblées Indignons Nous - Bloquons Tout à se retrouver le 16 novembre à Paris pour une première rencontre nationale en physique !

Texte intégral (2645 mots)

Nous invitons l'ensemble des assemblées Indignons Nous - Bloquons Tout à se retrouver le 16 novembre à Paris pour une première rencontre nationale en physique !

L'heure est grave

La bataille du budget qui fait rage à l'assemblée nationale est révélatrice de la crise politique dans laquelle s'enlise le pays depuis le non respect du résultat des élections. Le président monarque s'entête à vouloir nous imposer sa politique antisociale rejetée dans les urnes pour préserver quoi qu'il en coûte les privilèges des grandes fortunes. De son côté la classe dominante nous prépare le pire, c'est-à-dire la solution fasciste, qu'elle nous ressort à chaque fois qu'elle se sent menacée.

C'est dans cette séquence politique de la dernière heure qu'un sursaut du mouvement social est plus qu'attendu pour éviter ce pire, en particulier depuis le 10 septembre dernier. Des assemblées citoyennes ont émergé dans des centaines de villes et villages pour organiser la résistance et chaque dimanche depuis deux mois nos Rencontres Nationales leur permettent de communiquer. Nous invitons donc l'ensemble des assemblées Indignons Nous - Bloquons Tout à se retrouver le 16 novembre au Baranoux pour une première Rencontre Nationale en physique.

Dans un cadre propice au travail de groupe, cette journée sera l'occasion de faire du lien entre les villes, les luttes, les militants de terrain et réfléchir ensemble à la suite de la mobilisation générale pour amplifier le rapport de force. Des projets concrets sont déjà sur la table, élaborés depuis des semaines à travers nos échanges inter AGs et via nos groupes de travail. Le moment est venu de les transformer en réalité et de les coordonner sur l'ensemble du territoire.

Programme :

https://framaforms.org/inscription-a-la-rencontre-inter-ags-du-16-novembre-a-paris-1760480074

Table 1 : débordons tout / semaine noire

Pour une coordination nationale des travailleur-euses en lutte

Les directions syndicales ne remplissent clairement plus leur fonction d'impulsion. les séquences se succèdent et nous confirment à chaque fois leur véritable nature, celle de contrôler les mouvements sociaux et d'éviter tout débordement afin de rester des interlocuteurs respectés par nos dominants. Le but de telles structures ne devrait-il pas être justement de provoquer leur propre débordement ?

Nos rangs sont remplis de travailleurs et travailleuses isolé-es, d'intérimaires, d'auto-entrepreneurs, d'intermittents, de privé d'emploi, de retraités, de jeunes lycéens ou d'étudiants précarisés qui ne se sentent pas légitimes à construire la grève et le blocage économique que le mouvement réclame alors que ce sont bien les directions syndicales qui ont perdu toute légitimité.

De nombreuses solutions à cette situation ont été étudiées et seront partagées pour construire ensemble les conditions d'une Semaine noire en mars 2026 :

  • Création d'assemblées interprofessionnelles par ville et de commissions grèves dans nos assemblées Bloquons Tout, citoyennes et inter-luttes pour faire le lien entre ces assemblées.
  • Coordination représentative locale, départementale, régionale et nationale de ces structures pour décider ensemble et organiser la lutte à grande échelle.
  • Ouverture de Maisons de la Grève pour mutualiser les efforts et les ressources, coordonner le soutien aux grévistes dans l'action mais aussi via des caisses de grève, des garderies, et cantines populaires...
  • Élaboration de plateformes de revendications larges pour inclure l'ensemble de la population dans la bataille et se battre réellement toustes pour toustes.
  • Organisation de Cafés des luttes, de porte-à-porte solidaires, de meeting de rue, de grèves marchantes, de tournées des boîtes, de grèves des usagers, de formations sur le droit de grève, de protections juridiques, etc, pour mobiliser largement.

Table 2 : Boycottons Tout / Carrefour des colères / Block Friday

Pour une coordination nationale du boycott général ciblé

Avec la grève et le blocage économique, le boycott est l'une de nos meilleures armes pour lutter contre le capitalisme et la bourgeoisie. Il est par contre important de se concentrer sur une même enseigne pour ne pas disperser nos forces mais aussi pour augmenter nos chances d'obtenir de grandes victoires. Chaque heure de perturbation peut faire perdre des dizaines de milliers d'euros de chiffre d'affaire à un enseigne et si cette action se coordonne sur plusieurs localités les dommages se comptent rapidement en millions.

Une campagne réservée à une élite militante ne peut pas être une campagne populaire. Il est donc important de proposer et/ou construire des alternatives réelles à cette enseigne mais aussi de choisir une cible offrant de très nombreuses manières d'agir, du symbolique ou informel au blocage ou sabotage, seul ou en groupe, sur le terrain ou sur les réseaux, avec des risques juridiques différents... Cette campagne pourra donc être menée en plein hiver et maintenir le mouvement jusqu'au retour des beaux jours.

Boycotter soi-même c'est bien, inviter individuellement et collectivement les autres à le faire (avec des tracts, lettres, mails, banderoles, stickers sur les produits, campagnes médiatiques, trollage internet, action antipub...) c'est mieux, mais convaincre les autres de communiquer et mobiliser autour d'elleux pour le boycott et la dynamique devient vite exponentielle !

Notre objectif sera donc mettre en place nos deux campagnes :

  • une ponctuelle contre Amazon les 28 et 29 novembre
  • et une sur le long terme contre Carrefour,

mais aussi de structurer un réseau national de militant-es pour diffuser largement ces pratiques, ce matériel et former d'autres militant-es autour d'elleux pour un boycott généralisé.

Table 3 : Débloquons tout

Pour une coordination nationale du processus constituant populaire

le refus du résultat des urnes, l'impasse du budget, la crise institutionnelle qui en résulte, la terreur policière et la poussée vers le fascisme comme solution de repli, tout ceci n'est la volonté que d'un seul homme au sommet de l'État.

Ce verrouillage antidémocratique qui ne peut mener qu'au pire nous prouve que la 5e République est clairement arrivée en bout de course. La nécessité de changer les règles du jeu fait désormais consensus pour une grande majorité de la population.

Dans chaque village, chaque quartier, sur les places et les rond-points, des assemblées s'organisent depuis le 10 septembre, depuis même des années et spécialement depuis Macron. Elles résistent, elles construisent et ouvrent des possibles.

Reliées entre elles, ces assemblées peuvent devenir le cœur d'un processus constituant populaire qui serait la meilleure réponse pour débloquer la situation. Celui-ci aura un seul objectif : changer les règles démocratiques, du local au national, pour le peuple et par le peuple.

Plus il y aura de monde dans ce processus, plus notre légitimité sera grande. le premier objectif de ce groupe de travail sera donc de recenser, contacter et agglomérer toutes les initiatives existantes sur le sujet en vue de constituer une coordination nationale de ce processus populaire.

Son objectif sera également de mettre en commun l'ensemble des cahiers de doléances et revendications du mouvement social, incluant les assemblées Bloquons Tous mais aussi celles des Gilets Jaunes et autres luttes sociales comme base de ce processus.

Enfin, ce groupe de travail devra proposer une méthode au mouvement social, fondée sur une étude de ce qui s'est déjà fait dans l'Histoire et à l'international, une stratégie et un calendrier planifiés dans le temps afin que nos assemblées puissent prendre en main ce grand chantier nationale et coordonner entre elles sa mise en action sans attendre passivement une hypothétique prise de pouvoir par les urnes.

Table 4 : Médiatisons nous

Pour un réseau national des médias citoyens / Média center

L'arme la plus puissante entre les mains de nos adversaire c'est ce qu'on appelle le 4e pouvoir, cette classe médiatique qui fabrique du consentement, façonne les esprits, nous droitise, nous fascise, nous divise les un-es contre les autres, nous démoralise ou nous criminalise quand nous essayons de nous organiser.

C'est elle qui décide de ce qui doit faire l'actualité, de ce que nous devons penser et de ce à quoi nous ne devons surtout pas penser.

Dans notre société du spectacle, ce qui n'est pas raconté n'existe pas. C'est à nous tous-tes de documenter le réel pour qu'il arrive aux yeux, aux oreilles, aux têtes et aux cœurs d'un maximum de personnes afin qu'elles nous rejoignent dans la lutte.

Nous avons donc la responsabilité d'utiliser notre talent pour faire des dessins et des tags, écrire des articles et poèmes, créer des pochoirs et pancartes, monter des podcasts et vidéos, organiser des débats et conférences, publier sur les réseaux sociaux ou contacter des médias.

N'attendons plus qu'ils parlent de nous, soyons notre propre média !

Nous qui voulons que notre mobilisation réussisse, généraliser le blocage, la grève reconductible, le boycott ciblé ou le processus constituant populaire, utilisons cette Rencontre nationale pour nous mettre en lien, mutualiser nos talents et nos ressources afin de constituer un média center capable de se mobiliser partout, produire rapidement et diffuser largement.

(Informations transmises par le collectif Organisons-nous ; l'auteur.ice de cet article n'est pas organisateur.ice de l'événement.)

PDF

14.11.2025 à 15:42

Le 15 novembre, ce n'est pas une date sortie d'un calendrier militant

Le 15 novembre, ce n'est pas une date sortie d'un calendrier militant.

C'est le moment où celles et ceux qui vivent le pays pour de vrai décident de se remettre debout.

Pas les ministères, pas les plateaux télé. Nous. Les quartiers. Les campagnes. Les ateliers. Les caisses. Les chambres d'hôpital. Les écoles fatiguées. Les boulots qui cassent le dos. Les vies qu'on serre pour tenir jusqu'à la fin du mois.

Depuis sept ans, on nous traite comme si notre parole n'avait plus de valeur. Comme si notre colère n'était qu'un bruit de fond. Comme si la misère, le mépris et la répression pouvaient remplacer la justice. Mais dans les cités comme dans les villages, dans les services publics comme dans les boîtes privées, quelque chose gronde encore. Quelque chose refuse de mourir.

On ne descend pas dans la rue par folklore. On descend parce qu'on en a assez de se faire marcher dessus. Assez de voir nos salaires bloqués pendant que les prix s'envolent. Assez de payer pour tout pendant que les puissants et les puissantes encaissent sans jamais rendre de comptes. Assez de vivre sous la menace permanente : la matraque, la précarité, le logement hors de prix, le service public qui se casse la gueule.

Le 15 novembre, on ne vient pas chacun·e pour sa cause. On vient pour toutes nos causes réunies.

On vient pour tisser un bloc. Un bloc massif, mélangé, indéchirable. On veut que les luttes se parlent, se reconnaissent, se renforcent. Des soignant·e·s aux paysan·ne·s, des profs aux précaires, des travailleur·se·s aux étudiant·e·s, des personnes porteuses et/ou en situation de handicap aux familles qui galèrent.

Le pays ne tient debout que grâce à nous. Pas grâce aux ministres. Pas grâce aux actionnaires. Pas grâce à celles et ceux qui nous méprisent depuis leur confort. Grâce à nous, qui vivons ici, qui travaillons ici, qui aimons ici.

Alors le 15 novembre doit être massif.
Pour montrer que nous n'avons pas dit notre dernier mot. Que nous refusons de crever en silence.
Que les travailleur·se·s ne veulent plus être traité·e·s comme des pièces détachées.
Que la jeunesse n'acceptera pas une vie déjà tachée par la peur et l'injustice.

On ne demande plus.
On s'impose.
On ne supplie plus.
On existe.
On ne baisse plus les yeux.
On relève la tête.

Le 15 novembre, faisons savoir à ce pouvoir qu'il ne gouvernera plus contre nous.

Descendons ensemble.
Fort·e·s. Nombreux·ses. Indivisibles.

Le pays réel, c'est nous.
Et nous revenons !

Texte intégral (518 mots)

Le 15 novembre, ce n'est pas une date sortie d'un calendrier militant.

C'est le moment où celles et ceux qui vivent le pays pour de vrai décident de se remettre debout.

Pas les ministères, pas les plateaux télé. Nous. Les quartiers. Les campagnes. Les ateliers. Les caisses. Les chambres d'hôpital. Les écoles fatiguées. Les boulots qui cassent le dos. Les vies qu'on serre pour tenir jusqu'à la fin du mois.

Depuis sept ans, on nous traite comme si notre parole n'avait plus de valeur. Comme si notre colère n'était qu'un bruit de fond. Comme si la misère, le mépris et la répression pouvaient remplacer la justice. Mais dans les cités comme dans les villages, dans les services publics comme dans les boîtes privées, quelque chose gronde encore. Quelque chose refuse de mourir.

On ne descend pas dans la rue par folklore. On descend parce qu'on en a assez de se faire marcher dessus. Assez de voir nos salaires bloqués pendant que les prix s'envolent. Assez de payer pour tout pendant que les puissants et les puissantes encaissent sans jamais rendre de comptes. Assez de vivre sous la menace permanente : la matraque, la précarité, le logement hors de prix, le service public qui se casse la gueule.

Le 15 novembre, on ne vient pas chacun·e pour sa cause. On vient pour toutes nos causes réunies.

On vient pour tisser un bloc. Un bloc massif, mélangé, indéchirable. On veut que les luttes se parlent, se reconnaissent, se renforcent. Des soignant·e·s aux paysan·ne·s, des profs aux précaires, des travailleur·se·s aux étudiant·e·s, des personnes porteuses et/ou en situation de handicap aux familles qui galèrent.

Le pays ne tient debout que grâce à nous. Pas grâce aux ministres. Pas grâce aux actionnaires. Pas grâce à celles et ceux qui nous méprisent depuis leur confort. Grâce à nous, qui vivons ici, qui travaillons ici, qui aimons ici.

Alors le 15 novembre doit être massif.
Pour montrer que nous n'avons pas dit notre dernier mot. Que nous refusons de crever en silence.
Que les travailleur·se·s ne veulent plus être traité·e·s comme des pièces détachées.
Que la jeunesse n'acceptera pas une vie déjà tachée par la peur et l'injustice.

On ne demande plus.
On s'impose.
On ne supplie plus.
On existe.
On ne baisse plus les yeux.
On relève la tête.

Le 15 novembre, faisons savoir à ce pouvoir qu'il ne gouvernera plus contre nous.

Descendons ensemble.
Fort·e·s. Nombreux·ses. Indivisibles.

Le pays réel, c'est nous.
Et nous revenons !

PDF

14.11.2025 à 10:00

1er décembre journée mondiale de lutte contre le VIH-Sida

À l'appel d'Act Up-Paris, les associations descendent dans la rue le 30 novembre contre les politiques nationales et internationales qui font le lit du VIH-Sida.

Texte intégral (956 mots)

À l'appel d'Act Up-Paris, les associations descendent dans la rue le 30 novembre contre les politiques nationales et internationales qui font le lit du VIH-Sida.

Le monde se fascise, l'épidémie s'éternise

Nous dénonçons des décisions politiques de réduction et de suppression des financements pour la santé, l'accès aux soins et à la prévention.

Nous dénonçons des décisions politiques qui privatisent la santé et la rendent spéculative et
opportuniste.

Nous dénonçons des décisions politiques qui marginalisent et criminalisent les communautés tout en fragilisant toujours plus les actions des soignant.es communautaires et des associations qui interviennent auprès des publics.

Depuis plus de 35 ans nous dénonçons des décisions politiques qui discriminent, stigmatisent et tuent.

Rendez-vous :

  • Rejoignez-nous le 30 novembre à 14h30 à Opéra pour des prises de paroles et le départ de la manifestation.
  • Pour préparer la manifestation, atelier pancartes le 24 novembre à partir de 19h00 à l'Espace Libertés, 16 rue Oberkampf (Paris 11e)

Soirées de soutien :

  • 23 novembre 16h - 00h A la Folie, 26 avenue Corentin Cariou (Paris 19e)
  • 30 novembre après la manifestation, A la folie, 26 avenue Corentin Cariou (Paris 19e) avec @inverti.e.s
PDF

14.11.2025 à 08:00

Dans le 20e, la lutte continue

Quelques nouvelles des luttes dans le 20e de ces dernières semaines. Rendez-vous samedi 15 novembre pour une fête de quartier rue Elisa Borey devant le foyer des Amandiers (Paris 20e)

Texte intégral (895 mots)

Quelques nouvelles des luttes dans le 20e de ces dernières semaines. Rendez-vous samedi 15 novembre pour une fête de quartier rue Elisa Borey devant le foyer des Amandiers (Paris 20e)

Plusieurs fêtes de quartier ont rythmé cette année : la kermesse antiraciste d'avril, le banquet pour l'Aïd-el-kébir, un goûter antiraciste en juillet. Depuis le mouvement du 10 septembre, nous avons entretenu le lien entre collectifs, associations, antennes syndicales et habitant-es du 20e à l'occasion de 5 assemblées de quartier au métro Ménilmontant. Nous vous invitons à une nouvelle fête de quartier en soutien aux luttes du 20e le samedi 15 novembre, sur la place devant le foyer des Amandiers !

  • Les résident-es des Foyers de travailleurs migrants vivent dans des conditions de logement de plus en plus difficiles : expulsions pour hébergement solidaire, intrusions policières, fermeture des cantines collectives, sur-facturations de l'eau. Les gestionnaires des foyers (Coalia, Adef, ADOMA), en profitant de la transformation des foyers en « résidences sociales », cherchent à détruire la vie commune et ses réseaux de solidarité. Les résident-es se mobilisent pour garantir leur droit à une vie privée. le jeudi 16 octobre, l'accès du foyer des Mûriers a été bloqué à son gestionnaire Coalia pour ordonner le départ de la gérante. La lutte continue et nous, voisin-es et habitant-es, devons nous mobiliser avec elleux.
  • Sans salaire ni ouverture de droits possible, les salariées d'Antinéa (association d'aide à la personne) sont en grève depuis 4 mois contre leur patron voyou. À la suite des rassemblements dans le quartier et de leur procès aux Prud'hommes, la lutte continue !
  • Depuis 2 ans de mobilisation, le Collectif des Jeunes du Parc de Belleville défend l'accès à l'école, au logement et à la santé pour toutes et tous. Nous continuerons de nous mobiliser pour des places d'hébergement et pour la cause des mineur-es isolé-es à l'occasion d ela journée internationale des droits des enfants du 20 novembre.

Chaque jeudi à 19h : réunion au foyer des Mûriers
15 novembre : fête de quartier rue Elisa Borey.

Collectifs, associations, antennes syndicales, habitant-es du 20e, organisons-nous par la base !

À l'appel de : Foyer des Mûriers, 20e en lutte, COPAF, Salariées d'Antinéa en grève, Collectif des Jeunes du Parc de Belleville, FASTI, Antifascistes Paris 20, Collectif Saint Fargeau

PDF
13 / 13
 Persos A à L
Carmine
Mona CHOLLET
Anna COLIN-LEBEDEV
Julien DEVAUREIX
Cory DOCTOROW
Lionel DRICOT (PLOUM)
EDUC.POP.FR
Marc ENDEWELD
Michel GOYA
Hubert GUILLAUD
Gérard FILOCHE
Alain GRANDJEAN
Hacking-Social
Samuel HAYAT
Dana HILLIOT
François HOUSTE
Tagrawla INEQQIQI
Infiltrés (les)
Clément JEANNEAU
Paul JORION
Michel LEPESANT
 
 Persos M à Z
Henri MALER
Christophe MASUTTI
Jean-Luc MÉLENCHON
MONDE DIPLO (Blogs persos)
Richard MONVOISIN
Corinne MOREL-DARLEUX
Timothée PARRIQUE
Thomas PIKETTY
VisionsCarto
Yannis YOULOUNTAS
Michaël ZEMMOUR
LePartisan.info
 
  Numérique
Blog Binaire
Christophe DESCHAMPS
Louis DERRAC
Olivier ERTZSCHEID
Olivier EZRATY
Framablog
Tristan NITOT
Francis PISANI
Irénée RÉGNAULD
Nicolas VIVANT
 
  Collectifs
Arguments
Bondy Blog
Dérivation
Économistes Atterrés
Dissidences
Mr Mondialisation
Palim Psao
Paris-Luttes.info
ROJAVA Info
 
  Créatifs / Art / Fiction
Nicole ESTEROLLE
Julien HERVIEUX
Alessandro PIGNOCCHI
Laura VAZQUEZ
XKCD
🌓