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Notre objectif : 10 % d’espaces laissés en libre évolution en France métropolitaine d’ici 2030

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16.01.2024 à 10:19
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Texte intégral (513 mots)

Les 8 et 9 janvier dernier, le Comité Français de l’UICN a organisé, en partenariat avec la Commission nationale française pour l’UNESCO, un séminaire inter-réseaux sur la libre évolution des milieux naturels au siège de l’UNESCO. Ces journées ont permis de rassembler les acteurs qui agissent sur ce sujet : gestionnaires de forêts, responsables d’espaces naturels, scientifiques, associations de protection de la nature…La Coordination Libre Evolution, représentée par Dominique Souchier et Valérie Thomé d’Animal Cross, a présenté les solutions offertes aux collectivités territoriales, réunies dans notre brochure dédiée.

La seconde journée a permis la tenue d’ateliers pratiques pour réfléchir à la mise en place concrète des zones en libre évolution.
Ce colloque qui a rassemblé plus de 400 participants en distanciel et présentiel avait également pour objectif de créer des synergies pour faire progresser ces réflexions.

Une déclaration commune a été signée par la Présidente du Comité français de l’UICN, Maud Lelievre, et le Secrétaire Général de la Commission nationale française pour l’UNESCO, Alexandre Navarro.

Parmi les engagements pris dans cette déclaration : la poursuite des actions sur la libre évolution et la valorisation de cette approche dans les instances engagées, la poursuite de la convergence des acteurs français de la libre évolution et l’ouverture d’une réflexion sur les formes de valorisation possible de la libre évolution au sein de l’UNESCO (chaire UNESCO spécifique sur la libre évolution, reconnaissance de territoires au Patrimoine Mondial au titre de la libre évolution, proclamation d’une charte internationale de la libre évolution).

Les différents acteurs seront invités également à signer cette déclaration.

 

 

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21.11.2023 à 11:33
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Le Parc National du Groenland s’étend sur une surface équivalente à presque deux fois celle de la France.
L’existence de zones vierges de cette taille a quelque chose de rassurant. Il existe encore des territoires où la vie sauvage peut s’exprimer sans la contrainte humaine.
Mais, autre sujet de satisfaction, quand l’homme se retire, spontanément, la nature reprend ses droits. Ensauvagement ou réensauvagement ? Une belle démonstration de Jean-Claude Génot montre que derrière les mots, les réalités sont diverses. A lire pour tenter de parler la même langue ! Et rêver en silence avec ce beau numéro de Naturalité.
Gilbert Cochet

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17.10.2023 à 11:43
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L’association ETATS SAUVAGES a acquis cet été, deux nouvelles forêts qui viennent rejoindre son réseau de réserves forestières. La première de 3,4 ha est située en région Basse-Normandie, dans le parc naturel régional du Perche, et la seconde d’1,2 ha, en Ile-de-France, dans le parc naturel régional du gâtinais français, au cœur du massif de Fontainebleau. Deux lieux de forêts emblématiques propices à la création de refuges pour la biodiversité.

Située en zone Natura 2000 la forêt de Normandie est composée d’essences de feuillus (frênes, aulnes, bouleaux, châtaigniers…), et intégrée dans une étendue boisée installée sur un ancien marais. Cette zone humide se situe sur la ligne de partage des eaux entre la Manche et l’Atlantique, qui donne naissance à plusieurs cours d’eau et fleuves.

La seconde forêt située à Fontainebleau, en région Ile-de-France, possède des caractéristiques uniques en raison de la combinaison de sols sableux et de formations rocheuses. Ce massif est réputé pour sa remarquable biodiversité. Il abrite par exemple la faune d’arthropodes la plus riche d’Europe (3.300 espèces de coléoptères, 1.200 de lépidoptères) ainsi qu’une soixantaine d’espèces végétales protégées. Il offre en outre une grande diversité d’habitats, permettant la création de niches écologiques pour de nombreuses espèces.

Avec ces nouvelles acquisitions, ce sont désormais 4 forêts pour une surface totale de 14,5 ha, qui sont laissées en libre évolution par ETATS SAUVAGES.

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16.10.2023 à 10:03
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Texte intégral (1265 mots)

Les membres de l’association Libre Forêt nous ont donné rendez-vous au bois des Roches, à Messein, à une quinzaine de kilomètres de Nancy. Une forêt communale de 25 hectares qui n’est pas totalement en libre évolution, car il y a des sentiers, mais qui n’a pas été touchée depuis la tempête de 1999.

Laisser des parcelles en libre évolution, sans intervention humaine : c’est l’objectif que s’est fixé l’association, qui regarde de l’autre côté de la frontière, en Allemagne, où 10% des forêts publiques sont en réserve intégrale selon Jean-François Petit, président et fondateur de Libre forêt. « Il y a cinq stades dans la libre évolution », nous explique-t-il, « la croissance, la maturité écologique, la sénescence, puis l’écroulement. Ensuite, il y a la régénération« .

« C’est à la nature de décider »

Un exemple de régénération devant nous, justement : « il y a un petit charme, un petit érable champêtre, un petit frêne. Le forestier, son métier, c’est de dire : ‘celui là est plus beau que les autres, donc je vais favoriser sa croissance’. Et il va couper les autres. En libre évolution, on va les laisser se batailler. C’est à la nature de décider« .

Les bénévoles de Libre forêt rachètent des parcelles, grâce à des dons, et les laissent en libre évolution.
Les bénévoles de Libre forêt rachètent des parcelles, grâce à des dons, et les laissent en libre évolution. 
© Radio France – Cécile Bidault / France Inter

Pour Libre Forêt, la biodiversité a besoin de forêts qui respirent. « Regardez ce chêne« , lance Jean-François Petit, « il est mort et il est creux. Un chêne de ce diamètre-là peut accueillir jusqu’à 2500 espèces d’animaux, de végétaux, de champignons… Si on l’abat, on perd cette biodiversité« .

Un peu plus loin, un hêtre, on le mesure : 3,5 mètres de circonférence. « Il doit avoir entre 150 et 180 ans« , estime Jean-François Petit. « La durée de vie des arbres en France aujourd’hui est inférieure à l’espérance de vie des hommes. A cause de la tronçonneuse. Alors, je ne remets pas tout en cause, on ne veut pas mettre les forêts de Lorraine sous cloche. Ce sont des îlots qui permettent à la forêt de se régénérer, et d’être tranquille« .

Ce hêtre, de plus de trois mètres de circonférence, doit avoir entre 150 et 180 ans.
Ce hêtre, de plus de trois mètres de circonférence, doit avoir entre 150 et 180 ans. 
© Radio France – Cécile Bidault / France Inter

Lutte contre le changement climatique

Parmi les autres arguments de l’association : le stockage de carbone serait plus efficace dans une forêt en libre évolution que dans une forêt exploitée. En cas d’incendie, assure-t-elle, une forêt dont tous les arbres n’ont pas le même âge et la même taille peut ralentir la progression des flammes.

Libre forêt possède trois parcelles après deux ans d’existence : deux en Moselle, une en Meurthe-et-Moselle, achetées grâce à des dons. « Nous avons des donateurs partout en France« , se réjouit Jean-Marc Collin, trésorier et secrétaire de l’association, « on le fait pour nos enfants, et pour la sauvegarde de la planète« .

Utopie ?

Jean-François Petit le reconnaît : son projet peut paraître « utopique« . Ce qui l’anime ? « La beauté, la vie. Car la vie de l’humain est intrinsèquement liée à la survie de la forêt. Il faut la protéger« .

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29.09.2023 à 11:54
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ETATS SAUVAGES était au micro du média indépendant Le Zéphyr qui a lancé le podcast « EN FORÊT » courant septembre. Une émission qui part à la rencontre des nombreux citoyens -naturalistes, ingénieurs, grimpeurs, forestiers – qui se mobilisent pour prendre soin des forêts et les protéger. Julie de Saint Blanquat, présidente-fondatrice d’ETATS SAUVAGES participait au premier numéro.

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18.08.2023 à 09:26
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Texte intégral (1125 mots)

Les incendies de l’été 2022 en France ont été d’une violence inouïe. Il est donc normal, après de tels épisodes, de se poser des questions en termes de prévention. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des incendies doit-elle remettre en question la présence de forêts en libre évolution ?
Les associations de la Coordination Libre Evolution répondent.

Incendies : la monoculture en question

Les incendies qui ont touché les Landes de Gascogne l’été dernier ont marqué les esprits, atteignant des dizaines de milliers d’hectares. Le constat est effrayant. Mais peut-on comparer la « forêt » des Landes à  une forêt naturelle ?

Il est important de comprendre que la « forêt » des Landes n’est pas une véritable forêt mais une plantation, un champ d’arbres. Cette « forêt » est essentiellement composée de pins maritimes, des résineux naturellement inflammables et dont la reproduction naturelle est stimulée par le feu (on les qualifie pour cela de « pyrophiles »). En outre, comme les arbres ont presque tous le même âge, la propagation du feu par les houppiers de même hauteur est facilitée, ce qui aggrave l’intensité des incendies (feux de cimes). Enfin et surtout, ces pins ont été plantés sur d’anciennes zones humides et des tourbières asséchées par un drainage excessif. Ces sols organiques asséchés sont connus pour brûler en profondeur. Les feux sont aussi facilités par la litière des aiguilles, qui est hydrophobe. Tout se conjugue donc pour que les feux soient fréquents et difficiles à maitriser !

Et pourtant, les forêts des Landes étaient à l’origine composées d’espèces feuillues : chênaies, aulnaies ou saulaies selon l’humidité des lieux, dont l’ensemble constituait de véritables pare-feu.

Forêts en libre évolution : résistance et résilience

Autre réalité, autre lieu : les Canaries, en proie à des sécheresses intenses depuis quelques décennies. L’incendie qui a ravagé 10 % de l’île de la Gomera en 2012 s’est arrêté aux portes de la forêt primaire1. Alors pourquoi une telle différence ?
Les forêts naturelles en libre évolution, extrêmement diversifiées en espèces d’arbres, résistent très bien aux incendies. D’abord parce qu’elles sont principalement composées de feuillus, beaucoup moins inflammables que les résineux. Ensuite parce qu’elles sont peuplées d’arbres d’âges très variés. Les gros arbres agissent en dissipateurs de chaleur. En effet, plus un arbre est âgé, plus son écorce est épaisse et plus il est résistant aux flammes.
Une forêt naturelle comporte de nombreux étages de végétation, qui permettent de retenir l’humidité et de freiner le vent. Les sous-bois denses de feuillus entretiennent une atmosphère humide.
En plus de l’évapotranspiration du couvert forestier dense, les gros bois morts sont riches en eau, qu’ils restituent au sous-bois. Enfin les sols profonds des forêts en libre évolution retiennent les eaux de pluie.

Faut-il systématiquement entretenir les forêts ?

Prévenir ces feux passerait-il alors par une meilleure gestion des forêts, régulièrement débroussaillées ? Dans la « forêt » des Landes, où le sous-étage est absent ou régulièrement éliminé, de nombreuses pinèdes ont malgré tout été totalement détruites.  L’entretien récurrent de la forêt, au sens sylvicole, est donc assurément un faux débat. Dans ce contexte, il ne faut pas oublier que 90% des départs de feu sont d’origine anthropique2. Or les forêts débroussaillées favorisent la pénétration humaine et les comportements irresponsables.
Même une forêt méditerranéenne dense et peu pénétrée ne brûle que très rarement à l’état naturel. Hélas, les forêts méditerranéennes en bon état de conservation écologique sont rares.

Bien sûr, au-delà d’une certaine puissance du feu, toutes les forêts brûlent, qu’elles soient artificielles ou naturelles. Cela n’empêche pas que ces dernières résistent mieux à une partie des incendies que les premières.

Une relation à la nature qui doit évoluer

Le changement climatique et les mégafeux font apparaître un vrai questionnement sur notre relation à la nature. L’humain va-t-il continuer à se penser comme responsable de la biodiversité et des décisions ou bien va-t-il enfin miser sur la nature et sa résilience ? Voilà des millions d’années que la forêt existe. Elle a su surmonter tous les bouleversements climatiques et nous voudrions la gérer partout ?

Offrons 10% de notre territoire à la nature, sans intervention humaine. Redonnons de la place au vivant !

1 Angel Fernandez Lopez, conservateur du parc naturel Garajonay à la Gomera  www.vieillesforets.com
2 https://www.ecologie.gouv.fr/prevention-des-feux-foret

 

Associations signataires :

  • Francis Hallé – Association Francis Hallé pour la forêt primaire – Président
  • Gilbert Cochet – Forêts Sauvages – Président
  • Valérie Thomé – Animal Cross – Vice-présidente
  • Julie  de Saint Blanquat – Etats Sauvages – Présidente
  • Marc Giraud – Association pour la protection des animaux sauvages ASPAS – Porte-Parole
  • Michel Jarry – France Nature Environnement Auvergne Rhône-Alpes  – Président
  • Gwenola Kervigant – Bretagne Vivante – Présidente
  • Michèle Grosjean – Alsace nature – Présidente
  • Jean-François Petit – Libre Forêt – Président
  • Jean-Marie Ouary – Mille Traces – Cofondateur
  • Alexandre Patureau – Wild Bretagne
  • Toby Aykroyd – Wild Europe – Directeur
  • Emmanuel Forrichon – FNE Occitanie Pyrénées – Vice président

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16.08.2023 à 16:51
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Texte intégral (1091 mots)

texte traduit par JC Génot et en ligne sur le site de la European Wilderness Society

La relation entre forêt et feu est complexe. Elle présente deux aspects : la destruction et la régénération. Les feux peuvent être catastrophiques et ils sont aussi essentiels pour les écosystèmes forestiers. Des feux contrôlés élimine des débris secs,
favorise la régénération et améliore la biodiversité.
Cependant, des feux incontrôlés constituent une sérieuse menace, détruisant de vastes paysages, mettant en danger la vie sauvage, et compromettant des vies humaines. Le changement climatique exacerbe la fréquence et l’intensité de ces
incendies, nécessitant une meilleure prévention et des stratégies de gestion.

Pourquoi nous haïssons le feu en forêt?

Notre aversion pour les feux de forêt est liée à la potentielle dévastation qu’ils causent. Les forêts sont des écosystèmes complexes, grouillant d’une faune et d’une flore diverse, crucial pour le maintien de l’équilibre écologique de la Terre. Les feux
incontrôlés peuvent effacer de vastes parties de ces habitats inestimables, mener à une perte de biodiversité, provoquer des déplacements de la faune sauvage, ainsi qu’une dégradation des sols. Des vies humaines et des propriétés sont aussi
menacées quand les feux s’étendent de façon incontrôlable.
Historiquement, les forêts étaient vénérées, et les feux contrôlés étaient utilisés comme un outil permettant la croissance et le renouvellement. Cependant, dans notre civilisation avancée, les feux sont devenus synonymes de désastre à cause des
activités humaines, du changement climatique. En conséquence, le feu de forêt est devenu une crainte.

Il y a 9000 ans l’attitude de l’homme vis-à-vis des feux de forêt différait probablement de la perception actuelle.
Est-ce que l’homme haïssait les feux de forêt il y a 9000 ans?
Il y a 9000 ans, l’attitude des humains face aux feux de forêt était probablement différente de celle d’aujourd’hui. Les sociétés de chasseurs-cueilleurs avaient compris l’importance du feu pour leur survie. Ils utilisaient une forme de feu contrôlé pour gérer le paysage, favoriser une nouvelle croissance de la végétation, et attirer le gibier pour la chasse. Les feux ont ainsi joué un rôle vital dans la structure des écosystèmes.
Ils respectaient et exploitaient les bénéfices du feu, et ils reconnaissaient aussi les dangers des incendies naturels, qui pouvaient menacer leur communauté et leur ressources. Cependant, avec une faible population humaine et une relation à la nature plus intime, leur rapport au feu de forêt relevait probablement de l’équilibre. L’adaptation et l’appréciation de la signification du feu étaient des éléments fondamentaaux de leur vie.

Est-ce que l’homme haïssait les feux de forêt il y a 3 000 ans?

Il y a 3000 ans, la relation des humains au feu de forêt a probablement été fonction de leur compréhension, de leur culture, et de leurs expériences. Très tôt les civilisations humaines ont reconnu le pouvoir et l’importance du feu pour la survie, utilisant les feux contrôlés pour des raisons diverses comme la chasse, l’agriculture, et l’ouverture des milieux. Cependant, ils craignaient aussi les feux non contrôlés, qui pouvaient détruire de précieuses ressources et menacer leurs communautés.
Les anciens mythes et le folklore représentent souvent le feu comme une force de la nature, représentant à la fois la création et la destruction. Tandis que des communautés pouvaient vénérer le feu, d’autres s’en méfiaient et même le craignaient. Avec des connaissances et des techniques limitées, l’atténuation des feux naturels était un défi, rendant leur impact plus redoutable.

Comment les gens perçoivent le feu aujourd’hui?

Aujourd’hui les perceptions des feux de forêt sont multiples. D’une part, nous reconnaissons le potentiel destructif des feux non contrôlés, occasionnant souvent des dommages immenses aux écosystèmes, à la vie sauvage, aux propriétés et aux vies humaines. D’autre part, la prise de conscience croissante de la nature a mis en évidence le rôle positif des feux contrôlés dans le maintien de la santé des forêts.
Les brûlis dirigés sont utilisés pour nettoyer les sous-bois, réduire les éléments combustibles et stimuler une nouvelle croissance, favorisant ainsi la biodiversité.

Conclusion

La forêt et le feu relèvent d’une interaction complexe entre ces deux éléments naturels. Les brûlis dirigés peuvent bénéficier aux forêts, mais les feux incontrôlés présentent des dangers significatifs.
Dans l’ensemble, les opinions contemporaines reflètent un mélange de peur, de vigilance et une appréciation de l’équilibre délicat entre l’exploitation des avantages du feu et la prévention des dommages potentiels .
La forêt que nous connaissons a survécu grâce au feu depuis des millénaires. Le feu a joué un rôle clé dans la survie des forêts à travers l’histoire. Le concept de brûlis dirigé a été développé par l’homme, non pas pour promouvoir la biodiversité mais pour minimiser les dommages causés par le feu.

Vlado Vancura
Société Européenne de la Wilderness

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22.06.2023 à 15:53
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Allez ! Ne boudons pas notre plaisir. Voilà un numéro qui va nous mettre un peu de baume au coeur. Lorsque vous demandez à monsieur tout le monde chez les Belges de proposer deux parcs nationaux, ils vous en offrent sept avec de la surenchère dans la protection ! Donc oui, les habitants veulent des zones protégées. C’est plutôt rassurant !
D’ailleurs, une enquête sur les Français et la nature montre ce besoin de ressourcement, notamment grâce à la forêt.
L’affaire est entendue, nos différentes approches pour plus de préservation répondent à un réel besoin. Nous sommes sur une bonne voie.
Gilbert Cochet
Président

Voir la lettre de naturalité n°26 

 

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21.04.2023 à 10:35
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Texte intégral (2810 mots)

Incendies et libre évolution 

Les incendies de l’été 2022 en France ont été d’une violence inouie. Il est donc normal après de tels épisodes de se poser des questions en terme de prévention. L’augmentation de la fréquence et de l’intensité des incendies doit-elle remettre en question notre souhait de développer les espaces en libre évolution ?
Voici quelques éléments de réponse.

Incendies : la monoculture en question

Citons Thomas Brail qui exprime une évidence à garder dans tous les esprits : « Ce qui se passe actuellement est emblématique : le massif landais est essentiellement composé de pins maritimes plantés par les humains, qui sont des arbres résineux extrêmement inflammables. Or, s’ils étaient mêlés à des arbres feuillus de différentes variétés, le feu progresserait moins vite, car ces essences-là sont plus chargées en humidité. Faites le test : arrachez une feuille de feuillu, prenez un briquet et mettez-y le feu, puis faites pareil avec une aiguille de pin ; vous allez très vite voir laquelle s’enflamme le plus vite. La diversification sert de pare-feux. Là, il n’y a pas de diversité au sein de ces champs d’arbres. » Philippe Canal, du collectif SOS Forêt, emploie les mots suivants : « pour avoir des forêts plus résistantes aux incendies, il n’y a pas de secret : il faut créer des forêts plus mélangées, avec notamment des feuillus en accompagnement du pin maritime. Après chaque catastrophe, cette préconisation est revenue… mais elle est toujours restée lettre morte. ». Quant à elle, l’évolution naturelle des forêts anciennes de la Teste de Buch, parties en fumée, a été vivement critiquée*. Pourtant, dans la forêt des Landes, beaucoup de pinèdes parfaitement entretenues ont été totalement détruites, au même titre que celles de la Teste de Buch au sous étage dense, ou que d’autres boisements embroussaillés. Pour certains forestiers et analystes, l’entretien de la forêt semble donc être là un faux débat, le critère majeur étant la puissance de l’incendie, avec des feux capables de tout emporter*. Il semble qu’une réalité s’invite de plus en plus dans ces sujets sensibles : la puissance de tir du discours dominant est rapidement contrebalancée par nombre d’avis éclairés paraissant dans plusieurs médias notamment sur internet, donnant au citoyen curieux des clés pour tirer ses propres conclusions. Autre réalité, autre lieu : les Canaries sont en proie à des sécheresses intenses depuis quelques décennies. L’incendie qui a ravagé 10 % de l’île de la Gomera en 2012 s’est arrêté aux portes de la forêt primaire. La densité du couvert forestier et le très gros bois mort y maintenaient une humidité relative ; la diversité des diamètres d’arbres et des strates de la forêt, cassa la force du vent.
Source : Angel Fernandez Lopez, conservateur du PN Garajonay à la Gomera (source : www.vieillesforets.com)

* selon les pompiers qui sont intervenus sur ce site, ils sont mieux arrivés à fixer le feu quand il y avait des feuillus que lorsque que les résineux dominaient (NDLR).

Bibliographie

Science, septembre 2022 : Monoculture plantations fuel fires amid heat waves by Jennifer Sills

Résistance et résilience :

les atouts de la futaie irrégulière face aux incendies

 (…) Un peuplement irrégulier est un peuplement avec des âges différents. Or, pour un arbre comme le pin maritime, plus un arbre est âgé, plus son écorce est épaisse et plus il est résistant aux flammes. Mélanger des arbres d’âge différents, c’est éviter de se retrouver avec des jeunes plantations de pin maritime de 10-20 ans, hyperdenses et qui constituent des poudrières. Pour le propriétaire, c’est réduire le risque de toute perdre.
(…) Un peuplement irrégulier permet d’avoir des arbres semenciers et donc d’avoir des peuplements plus résilients. Si le peuplement brûle, les cônes de pin maritime s’ouvrent et les graines germent. Le peuplement peut se régénérer naturellement. Pour le propriétaire, c’est moins de coûteuses plantations (et pour les coopératives, c’est moins de travaux et de plants à facturer, ce qui constitue le vrai nœud du problème). A Landiras, après la tempête de 2009, tous les semenciers debout ayant survécu ont été coupés, la parcelle « nettoyée » et replantée alors que l’option de régénération naturelle était possible. Une dizaine d’années après, tout a brulé. Sauf que cette fois-ci, les semenciers ayant disparu, l’option régénération naturelle est plus compliquée.
(Source : Sylvain Angerand, 14 septembre 2022) 

La question de l’entretien des forêts dans les incendies

  Prévenir ces feux passerait donc par une meilleure « gestion » des forêts, l’intervention de l’homme étant avancée comme la solution incontournable, allant ainsi à l’encontre de toute politique de protection stricte de la nature, de toute stratégie d’aires protégées en libre évolution.
À la lecture, ou à l’écoute de ces prises de positions, l’association Francis Hallé pour la forêt primaire a souhaité revenir sur le fond d’un
problème qui ne peut trouver de solution dans des pratiques de gestion qui, pour beaucoup, ont justement montré toutes leurs limites et
sont à l’origine même du délabrement des forêts et de la crise climatique.

Annik Schnitzler, membre de l’association, chercheuse associée au Muséum National d’Histoire Naturelle et spécialiste en écologie
forestière a bien voulu répondre à nos questions.

Redéfinir la place de l’Homme
Compte tenu de la responsabilité de l’homme sur les causes du réchauffement climatique et la survenue des grands feux – dont 90% sont
d’origine humaine – le contexte nous paraît avant tout propice à questionner notre rapport à la nature. Justement en Méditerranée, très
touchée cet été par les grands feux, les forêts bien conservées sont rares. La plupart des forêts sont jeunes et riches en pin d’Alep naturellement inflammable et pyrophile (dont la reproduction est stimulée par le feu). La pénétration humaine y est forte et les comportements irresponsables. Rien d’étonnant à la fréquence de feux dans ces zones. Or une forêt méditerranéenne dense et peu pénétrée ne brûle que très rarement à
l’état naturel. Quant au débroussaillage, il favorise la pénétration humaine et donc les risques de feux*.
Ces publications soulèvent une autre question essentielle : l’homme va-t-il « régler » la question du réchauffement climatique et en particulier la
question des mégafeux en restant dans un réflexe de gestion ? Il est permis pour le moins d’en douter. Surtout quand on sait que la forêt, présente depuis des millions d’années, a, elle, su s’adapter aux bouleversements climatiques tout en créant les conditions de notre vie sur terre.
La société actuelle privilégie l’artificialisation en réponse à l’artificialisation. Geste désespéré qui ne tient pas compte des résiliences
des forêts naturelles, qu’il faut laisser s’étendre au lieu d’intervenir. Les héritages anthropiques sont catastrophiques, notamment dans les zones
méditerranéennes, mais elles le sont aussi dans les régions aux latitudes plus élevées : fragmentation excessive des forêts qui limite les effets
bénéfiques de l’évapotranspiration et des aérosols initiateurs de pluies, perte de sols par érosion, enrésinement massif dans des écosystèmes naturellement feuillus, avec pour conséquence des sols plus inflammables car la litière y est plus hydrophobe.
D’autres facteurs importants des forêts naturelles ont été perdus dans les forêts surexploitées (donc plus jeunes, moins complexes au niveau de
l’architecture et dépourvues de bois morts) : les gros arbres qui agissent en dissipateurs de la chaleur, les sols profonds qui retiennent les eaux de pluie et les pluviolessivats lors des épisodes pluvieux, les sous-bois denses de feuillus qui entretiennent une atmosphère humide dans les sous-étages, l’absence de bois morts qui sont des accumulateurs d’eau…

 

Forêts en libre évolution : voir au-delà de la seule conservation

Compte tenu de ces multiples bénéfices des forêts en libre évolution – désormais bien documentés – au sein de l’association Francis Hallé pour la Forêt Primaire nous sommes convaincus qu’il est urgent d’adopter une nouvelle approche, résolument moins interventionniste, vis-à-vis de la
nature et de la forêt en particulier.
Il apparaît en effet, comme on vient de le constater, que la fonction de grands espaces forestiers préservés de l’exploitation humaine ne se limite
pas à la seule conservation. Les grands espaces en libre évolution déploient des solutions pour faire face au réchauffement climatique, notamment dans leur capacité à opérer une sélection des espèces les plus aptes à s’y plaire, en captant et en stockant d’immenses
quantités de carbone, en apportant de l’humidité dans l’atmosphère ou encore en stockant et en filtrant les ressources hydriques.
Enfin, concernant plus spécifiquement la question de l’accumulation de biomasse dans les massifs forestiers non exploités – souvent soulignée
comme un facteur de risque – nous avons vu que les bois morts secs sont certes inflammables mais la décomposition du bois génère de
l’humidité, en plus de l’évapotranspiration du feuillage (plus prononcée sous feuillus). Les gros bois morts en particulier sont riches en eau, qu’ils
restituent au sous-bois.
Quoi qu’il en soit, dans un cas dramatique de montée des températures trop brutale (à l’échelle des écosystèmes), aucune forêt actuelle ne pourra résister, qu’elle soit naturelle ou plantée. Il faudra laisser le temps faire son œuvre, sans garantie qu’elle puisse encore revenir. Il faut donc éviter d’en arriver là. Il est encore temps, c’est l’affaire des générations actuelles.

Il faut réensauvager les terres et les mers, en estimant les services de la nature à leur juste valeur. Et l’on pourrait ajouter que les aires protégées ou susceptibles de s’inscrire dans les stratégies nationales ou européennes de protection stricte doivent être d’emblée d’une superficie suffisamment grande pour supporter ce type de stress et éviter ainsi leur totale destruction ; c’est tout le sens de notre proposition de renaissance d’une forêt primaire en Europe de l’ouest.
Calculer la valeur du monde sauvage et les services environnementaux est déjà fait pour les fleuves. La gestion durable des forêts, où les arbres
sélectionnés sont abattus et emportés avec soi, en tenant compte des processus naturels – impliquant le respect des sous-bois et des sols – est
fondamental pour conserver la stabilité du système.
Propos recueillis par Éric Fabre et Ghislain Journé. association Francis Hallé pour la Forêt primaire

* il faut aussi souligner qu’en dehors du pourtour des zones habitées, le débroussaillage des forêts spontanées, des friches et des maquis est totalement irréaliste que ce soit par des moyens mécaniques ou par du pâturage (NDLR).

 

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27.02.2023 à 11:41
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Vous êtes propriétaire d’un espace naturel que vous souhaitez protéger sur une longue durée ? Il existe un outil juridique récent, l’Obligation Réelle Environnementale (ORE), vous permettant de conserver votre propriété tout en préservant sa biodiversité. Cette protection environnementale officielle s’appliquera à tous les propriétaires successifs de votre terrain sur la durée que vous aurez décidée. 

Vous souhaitez protéger votre propriété avec une ORE ? 

La Coordination Libre Evolution  peut vous accompagner dans votre démarche. 

Merci de nous en dire plus sur votre projet afin que nous puissions vous recontacter rapidement.

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