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MOUTAIN WILDERNESS - Association Nationale De Protection de la Montagne
Par wilderness, on entend cet environnement d’altitude, où tous ceux qui le désirent peuvent encore faire l’expérience d’une rencontre directe avec les grands espaces, et y éprouver en toute liberté la solitude, les silences, les rythmes, les dimensions, les lois naturelles et les dangers

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29.03.2024 à 17:39
Juliette JOANNES
Texte intégral (2025 mots)

Le week-end des 23 et 24 mars 2024, les adhérents, administrateurs, salariés et amis de Mountain Wilderness France se retrouvaient à Corrençon-en-Vercors, pour les Rencontres annuelles de l'association. Le séjour était riche en réflexions et perspectives, le temps de sorties sur le terrain, d'ateliers participatifs, de moments conviviaux et de l'assemblée générale statutaire.

À LA DÉCOUVERTE DU TERRITOIRE DES “QUATRE MONTAGNES”

Les membres de MW agissant par un amour commun de la montagne, les sorties nature sont toujours une partie intégrante de nos rencontres annuelles.

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Balade sur le plateau avec la Grande Cordée

Le vendredi après-midi s'est tenu un temps dédié avec quelques-uns des membres de la Grande Cordée de Mountain Wilderness. Créée en 2023, ce collectif rassemble et fédère des femmes et des hommes engagé·es qui soutiennent la cause portée par notre association. Artistes, athlètes, journalistes, philanthropes… ensemble, les membres de la Grande Cordée participent à faire connaitre l'action de Mountain Wilderness et faire rayonner les messages en faveur des territoires de montagne.

Les rencontres annuelles de Mountain Wilderness se sont tenues à ZeCamp, Hôtel à Valeur Sportive Ajoutée. Le choix du lieu n'était pas fortuit ! En effet, créé et tenu par par Marie Dorin-Habert, membre de la Grande Cordée, nous avons pensé créer une synergie entre nos membres. C'est ainsi que Marie nous a emmené à la rencontre des enjeux du territoire du Vercors lors d'une balade sous le soleil avec vue sur Corrençon et la Grande Moucherolle, suivie d'un temps d'échange sur les prochaines actions fortes à venir pour l'association.

La journée du vendredi s'est clôturée par un temps d'apéritif partagé entre les membres de la Grande Cordée et les adhérents arrivés pour la suite du WE. Intimité et échanges stimulants ont été au rendez-vous pour ce premier temps fort du WE.

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Sortie naturaliste | Sortie tremplin JO 1968

La majorité des participants au week-end sont arrivés sur place le samedi matin, juste à temps pour enfiler des baskets et partir à la découverte du territoire.

Un groupe s'est formé pour participer à une sortie naturaliste accompagnée par Jean Andrieux, garde de la Réserve naturelle des Hauts-Plateaux du Vercors. C'était l'occasion d'aborder les enjeux de cohabitation avec la faune sauvage, le droit de chasse sur la réserve, de la (sur)fréquentation, ainsi que le rôle des Réserves en matière de protection, de gestion de sensibilisation...

Le deuxième groupe s'est rendu à l'ancien tremplin de saut à ski de St Nizier du Moucherotte, reliquat des JO de Grenoble de 1968. C'était l'occasion d'échanger sur la candidature des Alpes françaises aux JO d'hiver 2030 et tous les enjeux associés : enfermement des imaginaires dans le tout-ski, aménagements lourds à vocation d'usage unique ou presque.

ATELIERS “VIVRE DANS LE VERCORS DE 2040”

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Ateliers Vercors 2040 samedi 23.03

Samedi après-midi, Mountain Wilderness s'est associée au collectif local "Vercors Citoyens" et l'association KAP pour une après-midi d'ateliers participatifs sur le thème “Vivre dans le Vercors de 2040”.

Les participants étaient des adhérents de Mountain Wilderness présents pour le WE ainsi que des citoyens, socio-pro et élus du territoire. Plus de 150 personnes se sont ainsi réunies pour cogiter sur les pistes d'avenir souhaitables pour le territoire en matière de tourisme, de mobilités, d'écosystèmes, d'habitabilité, d'agriculture, d'économie… Une restitution graphique de l'atelier est à venir très prochainement sur notre le site web de Vercors Citoyens. Guillaume Gontard, sénateur de l'Isère, était présent pour assister à la restitution des ateliers.

Les adhérents de MW ont ensuite participé à une soirée de projection-débat autour du film « Transition : un raid anthropologique dans le Queyras », en présence du réalisateur Mikaël Chambru (maître de conférences en sciences sociales à l'UGA).

RETOURS SUR L'ASSEMBLÉE GÉNÉRALE

Le dimanche s'est tenue la 36e assemblée générale de Mountain Wilderness. Fait notable cette année, la révision de nos statuts qui seront présentés au Ministère de l'intérieur en vue de leur validation. Ces derniers ont été validés par l'AG avec des propositions mineures de modifications.

Guy Schutter, trésorier, a ensuite présenté le bilan financier 2023 et le budget prévisionnel 2024, en soulignant la bonne santé financière de l'association. Il n'a pas manqué de remercier l'ensemble de nos donateurs, particuliers, mécènes, financeurs publiques et a rappeler l'importance de la valorisation du bénévolat grâce à la déclaration de frais bénévoles.
- Consultez le bilan financier 2023 et le budget prévisionnel 2024

JPEG - 121.8 koVint ensuite le temps du bilan de nos activités de l'année écoulée et les perspectives d'actions pour 2024. Temps forts, victoires, développement de nos moyens salariés, parutions presse, représentations institutionnelles... autant de sujets sur lesquels nous avons pu échanger.
- Retrouvez le Rapport d'activité 2023

La présidente Fiona Mille a ensuite présenté son rapport moral, dans lequel elle fait le tour des actions de l'association, et de la dynamique de transition des territoires de montagne que nous accompagnons.
- Parcourez le Rapport moral de la Présidente

RENOUVELLEMENT DU CONSEIL D'ADMINISTRATION

Les membres du nouveau conseil d'administration (CA) ont été élus ! Nous remercions les administrateurs sortants pour leur engagement au sein du CA : Olivier Bustillo, Anne-Claire Jude, Philippe Massot et Gilles Privat, et souhaitons la bienvenue à celles et ceux qui rejoignent la gouvernance : Paul Bogucki, Anne Bordet, Elisa Flandrin, Thierry Gamot et Philippe Siouffi.

Le CA a choisi de conserver le bureau, reconduisant le mandat de présidence à Fiona Mille, celui de vice-présidence à Frédi Meignan et Philippe Burguière, celui de trésorier à Guy Schutter, de trésorier adjoint à Sébastien Truche, et le secrétaire Rémy Bernade est rejoint par Francis Charpentier.

Merci à toutes les personnes impliquées dans l'aventure de Mountain Wilderness. À très vite pour porter ensemble les actions et projets de notre association !

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29.03.2024 à 10:37
Juliette JOANNES
Texte intégral (1764 mots)
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Corrençon-en-Vercors

Le réchauffement climatique impose aux territoires de montagne précédemment tournés autour du ski alpin de s'adapter rapidement. Dans le Vercors, des associations et collectifs ont convergé spontanément pour accélérer la prise de conscience des habitants et anticiper une progressive évolution de l'attractivité à tout prix vers la notion d'habitabilité.

Du vendredi 22 au dimanche 24 mars, le plateau du Vercors (38) s'animait d'événements autour de son avenir et de l'indispensable adaptation aux défis climatiques. À l'initiative des associations Sentiers Communs, Vert&Co, Méautransition et Vercors citoyens (soutenues par 2TM et MW), le week-end « Vercors : quelles pistes d'avenir ? » proposait trois temps d'échanges pour mettre en mouvement l'ensemble des acteurs locaux.
Retour sur un week-end qui donne du souffle aux montagnards !

VENDREDI : « DÉPENDANCE AU TOURISME ET À LA NEIGE : QUEL AVENIR POUR LA MOYENNE MONTAGNE ? »

Vert&Co & 2TM

JPEG - 30.8 ko5 intervenants et plus de 150 personnes étaient réunis à l'Escandille à Autrans pour aborder cette question de fond qui interpelle pour l'avenir de nos territoires de moyenne montagne. Les échanges ont notamment tourné autour de la question : Pourquoi avons-nous tant de mal à nous mobiliser pour cette nécessaire transition ? Des graines ont été semées et les organisateurs sont convaincus qu'elles vont finir par germer.

« Il fallait un peu de courage pour se lancer sur cette question au regard de la saison et du contexte local. On ne peut que reconnaître que Vert&Co l'a fait en laissant toute liberté de parole. » Hugues François, chercheur à l'INRAE Grenoble (LESSEM), spécialiste de l'aménagement touristique de la montagne.

- Vidéo de la table ronde : à retrouver prochainement sur la page YouTube de Vert&Co.

SAMEDI : OUVRIR LES IMAGINAIRES POUR VIVRE DANS LE VERCORS DE 2040

Mountain Wilderness et Vercors Citoyens

L'après-midi du 23 mars, plus de 160 citoyens habitants, visiteurs, socio-pros et élus se sont retrouvés à Corrençon-en-Vercors dans le cadre d'ateliers participatifs autour de 8 thématiques :
- Vercors : terre d'accueil, de vie et de fréquentation ;
- Accès et mobilités dans le Vercors, et les défis de l'énergie ;
- Quelles relations équilibrées à nos écosystèmes ?
- Coopération et action(s) locale(s) ;
- Loger les habitants, questionner l'emprise au sol ;
- Soin, santé et solidarités ;
- Économie et création de valeurs sur le territoire ;
- Agriculture et forêts.

Les participants ont échangé en intelligence collective en partant du constat que le Vercors passe d'une logique d'attractivité touristique vers celle d'habitabilité. L'enthousiasme des participants, la richesse des discussions et l'ambiance à la fois joyeuse, studieuse et respectueuse ont fait de cet après-midi un très beau succès, la démonstration que le territoire du Vercors et ses habitants sont prêts à s'engager dans sa transition et sont ouverts au dialogue.

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Une restitution graphique complète des ateliers sera disponible prochainement sur vercorscitoyens.fr.

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DIMANCHE : OUVRIR LE DIALOGUE ET CONSTRUIRE AUTOUR DE NOS ATTACHEMENTS

Meautransition

JPEG - 45.2 koToutes et tous ont leurs raisons d'aimer le Vercors. Ces raisons sont nombreuses et riches de potentiels et d'espérance. C'est précisément autour de ces liens qu'a été organisée la soirée du dimanche à Méaudre « Paroles du Vercors » à l'initiative de Méautransition.

150 personnes ont répondu présentes, toutes venues avec un objet qui symbolise leur lien au Vercors. L'occasion de discuter de ces liens à la fois intimes et universels (historique, sportif, gastronomique, géologique, familiaux...) qui réunissent bien au-delà des appréhensions actuelles et peuvent servir de solides ferments à de nouvelles trajectoires pour le territoire. Une soirée enthousiasmante qui a regonflé les participants d'optimisme !

Le territoire du Vercors est prêt et même en attente d'évolution. Espérons que les élus, communes et collectivités sauront accueillir cette énergie pour co-construire un avenir durable et désirable pour le Vercors.

ALLEZ PLUS LOIN

- Sites web des associations transition dans le Vercors : Vercors Citoyens | Vert&Co | Sentiers Communs | Méaudre Transition

MERCI A NOS PARTENAIRES POUR LEUR SOUTIEN

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14.03.2024 à 12:30
DELAITTRE Cécile
Texte intégral (2322 mots)
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Ze Camp | Corrençon-en-Vercors - massif du Vercors
(c) Christophe Sorin

Adhérents, sympathisants, partenaires, amis, nous sommes ravis de vous convier pour un week-end de rencontres, les 23 & 24 mars, à l'occasion de l'assemblée générale 2024 de Mountain Wilderness. Cette année, nous serons accueillis au gite Zecamp, à Corrençon-en-Vercors, au cœur du Parc régional du Vercors, pour partager ensemble ce rendez-vous fédérateur de notre vie associative.

L'assemblée générale est un moment essentiel dans la vie démocratique de l'association -c'est LE rendez-vous annuel des membres de notre association- où chacun·e peut poser des questions, s'exprimer et surtout exercer son pouvoir de décision.
A cette occasion nous reviendrons sur nos actions et victoires 2023 et nous projetterons dans les défis de l'année 2024.
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PROGRAMME DES RENCONTRES

VENDREDI 22 MARS 2024

- 17h30 Arrivée à ZeCamp dès 17h30 | Hébergement en pension complète possible
- 19h00 > 20h30 Dîner (pour les pensionnaires)

SAMEDI 23 MARS 2024

- 7h30 > 9h Petit déjeuner (pour les pensionnaires)
- 10h > 12h Sortie accompagnée avec un guide local à la découverte de la faune et flore du Vercors OU Visite des sites des JO de Grenoble à Saint-Nizier [1]
- 12h > 13h30 Repas (pour les pensionnaires)
- 14h > 18h Ateliers participatifs - Vivre dans le Vercors de 2040. Ateliers sur la transition du Vercors, en collaboration avec les collectifs citoyens et les acteurs du Plateau. Cet évènement s'inscrit dans un weekend citoyen « Vercors : Quelles pistes d'avenir ? ».
- 18h > 19h Temps libre
- 19h > 20h Dîner pour les pensionnaires
- 20h30 Projection / débat « Transition : un raid anthropologique dans le Queyras », en présence du réalisateur Mikaël Chambru – Maître de conférences en sciences sociales à l'UGA

DIMANCHE 24 MARS 2024

- 7h30 > 9h Petit déjeuner (pour les pensionnaires)
- 9h > 13h ASSEMBLÉE GÉNÉRALE DE MOUNTAIN WILDERNESS FRANCE

En cas d'absence, faîtes-nous parvenir votre pouvoir
Le droit de vote est ouvert aux adhérents à jour de cotisation (ensemble des adhérents 2023 ainsi que les nouveaux adhérents 2024)
- 13h > 14h Repas (pour les pensionnaires)
- 14h > 15h30 Conseil d'administration constitutif

SE RENDRE À ZECAMP

- Adresse : Les Ritons, Le Bruchet, 38250 Corrençon-en-Vercors
- En transports en commun : ligne T64 & T67 (à la demande), détails sur Cars Isère
- En covoiturage : le trajet

PLUS DE PLACES DISPONIBLES À ZECAMP ?

Trouver un hébergement aux alentours : Villard-Corrençon tourisme.

DES QUESTIONS SUR LE WE DES RENCONTRES ?

Contactez l'équipe : contact@mountainwilderness.fr | 04 76 01 89 08


[1] Départ du gîte à 10 h ou rdv au bas du Tremplin de Saint Nizier-du-Moucherotte à 10h30

14.03.2024 à 11:53
Juliette JOANNES
Texte intégral (949 mots)

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Lundi 4 mars 2024, Mountain Wilderness et la Société Alpine de Protection de la Nature - FNE 05, soutenues par le collectif Les Escartons autrement, ont déposé un recours en annulation devant le Tribunal administratif de Marseille.

Ce recours tend à solliciter l'annulation de l'arrêté portant dérogation à l'interdiction de destruction d'habitats et d'espèces protégées qui a été accordée par le Préfet des Hautes-Alpes dans le cadre du projet d'aménagement du Clôt Enjaime sur la Commune de Montgenèvre.

Le village Haut-Alpin de Montgenèvre est niché au cœur d'un massif culminant à plus de 3 000 mètres d'altitude, avec le sommet du Chaberton. Cet écrin de biodiversité est aujourd'hui menacé par un vaste projet immobilier de création de 1 800 nouveaux lits touristiques, s'ajoutant aux plus de 15 000 lits touristiques déjà existants, sur une emprise de 7,2 hectares de prairies à forte valeur agronomique et qui abritent une biodiversité exceptionnelle.

Parmi les 16 espèces protégées répertoriées sur le secteur, on retrouve notamment le papillon Grand Apollon (Parnassius Apollo), le Petit Murin (Myotis blythii - Chiroptère), le Bruant Jaune (Emberiza citrinella) et le Chardonneret élégant (Carduelis carduelis), présentant une sensibilité très forte, sont lourdement impactées par le projet du Clôt
Enjaime.

Ce projet, imaginé il y a plus de 20 ans, s'inscrit aujourd'hui à l'encontre des trajectoires de lutte contre l'artificialisation des sols, de protection et de maintien de la biodiversité et de l'impérieuse nécessité de préparer la transition écologique des territoires montagnards particulièrement exposés au réchauffement climatique.

L'arrêté contesté est entaché de multiples illégalités et les associations requérantes ont notamment fait valoir que :
- La procédure de participation du public par voie électronique est viciée ;
- Le projet d'aménagement (porté à 70 % par des propriétaires privés) ne répond à aucune raison impérative d'intérêt public majeur ;
- La Commune de Montgenèvre n'a étudié aucune solution alternative à ce
projet dans lequel elle s'enferre depuis plus de vingt ans ;
- Le maintien dans un état de conservation favorable des populations des
espèces concernées dans leur aire de répartition naturelle n'est absolument pas assuré au regard des mesures ERC parfaitement insuffisantes.

Dans cette procédure, le cabinet de Me Benjamin Cottet-Emard, avocat au Barreau de Lyon, est chargé de la défense des intérêts des associations requérantes.

Les associations requérantes restent vigilantes et contesteront toutes futures décisions administratives qui porteraient atteinte aux intérêts qu'elles se sont donné pour mission de défendre. Elles appellent à l'abandon pur et simple du projet du Clôt Enjaime.

08.03.2024 à 14:01
Juliette JOANNES
Texte intégral (962 mots)

Communiqué de presse Mountain Wilderness, FNE Isère, FNE Savoie, Société Alpine de Protection de la Nature-FNE 05 et FNE Provence-Alpes-Côtes d'Azur.

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(c) Lucile Lux

Bien qu'alerté par France Nature Environnement Provence-Alpes-Côte d'Azur et la Société Alpine de Protection de la Nature, le maire confirme un projet susceptible de se heurter à la fois aux dispositions du code de l'environnement et du code du sport. Suite au recours gracieux déposé le 7 décembre 2023, les autorités compétentes avaient deux mois pour répondre à notre requête. Cette absence de réponse vaut refus d'abroger l'autorisation de pratiquer la motoneige à des fins récréatives sur un espace illégal. Nos associations sont ainsi contraintes de porter l'affaire devant le Tribunal administratif.

UN PROJET CONTESTÉ À PLUS D'UN TITRE

En France, l'utilisation des motoneiges à des fins récréatives est strictement interdite en-dehors de terrains aménagés pour la pratique sportive et sur autorisation du maire. C'est ainsi que le 8 février 2018, le maire de la commune d'Orcières a fait valider par son conseil municipal une convention de mise à disposition de circuit de motoneiges sur le domaine de Merlette. Toutefois, la localisation de cette commune, en plein cœur du Parc national des Ecrins, impose un respect accru des dispositions législatives et réglementaires afin d'asseoir juridiquement le projet du maire. En l'absence de garanties suffisantes, les moyens de contestation se sont ainsi cristallisés autour de l'autorisation administrative nécessaire pour valider le projet ainsi que sur la nature du terrain dont les caractéristiques ne semblent pas répondre aux exigences du code du sport.

FNE ENGAGÉ EN FAVEUR DE L'ENVIRONNEMENT

Conformément à son objet statutaire, FNE Provence-Alpes-Côte d'Azur s'engage aux côtés de la SAPN-FNE 05 pour veiller au respect de la réglementation et ne pas dénaturer un site phare du parc national des Ecrins. La pratique de ce sport motorisé en montagne perturbe la faune sauvage, dont certaines espèces particulièrement vulnérables en saison hivernale, et perturbe la quiétude nécessaire au bon accomplissement du cycle biologique des espèces. L'exigence d'un dialogue environnemental doit trouver une application concrète avec les acteurs locaux. En l'état du dossier, FNE Provence-Alpes-Côte d'Azur est contrainte de déposer un recours en annulation devant le tribunal administratif de Marseille.

UNE PROBLÉMATIQUE COMMUNE AU TERRITOIRE DES ALPES

Bien qu'illégales, la promotion de randonnées en motoneige est pratique courante dans les stations. De nombreuses associations de défense de l'environnement se constituent parties civiles sur des affaires semblables.

Télécharger notre Communique de presse commun

05.03.2024 à 18:08
Juliette JOANNES
Texte intégral (2775 mots)
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(c) Collectif Notre Village Rimbach

Auparavant, le droit de circuler permettait aux randonneurs de se promener librement dans les espaces naturels de France qui n'étaient pas délimités par des grillages ou barrières. Depuis début 2023, un changement dans la loi permet aux propriétaires de restreindre l'accès à leurs terres en posant de simples panneaux. Des propriétaires partout en France ont déjà fait jouer cette loi pour restreindre l'accès à leur terres, souvent dans le but de commercialiser l'accès aux espaces naturels et leurs ressources. C'est dans ce contexte que des collectifs locaux s'organisent pour mutualiser les efforts afin d'inscrire le droit d'accès à la nature dans la loi.

Retour sur l'historique de ce dossier et les prochaines étapes.

UN PREMIER CAS : L'AFFAIRE DES HAUTS DE CHARTREUSE

Le 25 janvier 2023, les députés français ont adopté quasiment à l'unanimité (2 voix contre) une loi ambitieuse pour lutter contre l'engrillagement et protéger la propriété privée [1]. Qu'il s'agisse d'un effet de bord non anticipé ou d'une volonté politique, la loi du 2 février 2023 permet aux propriétaires fonciers d'interdire l'accès à leur bien moyennant la matérialisation des limites de la propriété (par des panneaux, des haies ou des clôtures). Il a fallu attendre la fin de l'été 2023 pour voir fleurir les premiers panneaux d'interdiction, remarqués par quelques amoureux de la nature arpentant les sentiers de la Réserve Naturelle Nationale des Hauts de Chartreuse. Mountain Wilderness s'était alors immédiatement associée aux nombreuses voix [2] s'élevant contre cette décision unilatérale, inéquitable et infondée.

Mountain Wilderness défend les espaces naturels protégés comme outil de préservation de la nature et de la wilderness. Notre association se positionne avant tout en garde-fou pour veiller à ce que la réglementation soit appliquée et pour dénoncer les dérives qui amoindriraient la protection. Nous veillons également à ce que les conditions d'accès et de découverte de ces espaces de ressourcement soient équitables et justifiées. Notre position était alors la suivante : Mountain Wilderness souhaite la libre circulation pour tous sur tout le territoire de la Réserve naturelle nationale, dans le respect du règlement de cette dernière. Les restrictions supplémentaires pour préserver le milieu, si elles s'avéraient nécessaires, devraient être prises par la réserve et les autorités publiques compétentes, et faire l'objet d'une concertation et d'un débat. Cette position reste inchangée aujourd'hui.

UNE MULTIPLICATION DES INTERDICTIONS

La première interdiction en Chartreuse a créé un précédent, faisant planer la menace de l'interdiction d'accès sur d'autres espaces naturels privés [3]. Ce que nous redoutions collectivement a fini par se produire :

- Villeneuve-Loubet (Alpes-Maritimes - 06) | Début novembre 2023, le marquis de Panisse-Passis interdisait l'accès à sa propriété de 700 ha, privant les riverains d'un des derniers espaces de verdure entre les métropoles de Cannes et Nice [4].
- Rimbach-près-Masevaux (Haut-Rhin - 68) | Le 11 janvier 2024, le groupement foncier forestier privé du Wustkopf écrivait à la branche locale du Club Vosgien pour l'informer de son choix d'interdire l'accès à sa propriété de 64 ha. Les sentiers reliant Ermensbach aux lacs de Neuweiher, deux magnifiques reliques de la glaciation de Würm, étaient ainsi subitement fermés au public [5].

Là encore, ces décisions unilatérales sur fond de chasses privées confisquent aux riverains et aux visiteurs des espaces de ressourcement indispensables. Comme en Chartreuse, ces interdictions ont eu un fort retentissement et les principaux concernés ont manifesté leur mécontentement à grands renforts de rassemblements et de pétitions. A ce jour les différentes pétitions totalisent plus de 61 000 signatures. Plus de 2 000 randonneurs et randonneuses se sont mobilisées sur le terrain. Si ces trois cas ont été largement relayés dans la presse, de nombreuses autres interdictions apparaissent sur le territoire national : carte. Par ailleurs, de nombreuses autres sont sans doute passées sous nos radars malgré la veille active des collectifs.

UN ENLISEMENT DES LUTTES LOCALES

Malgré l'ampleur des mobilisations successives, aucun des trois propriétaires concernés n'est revenu sur sa décision. Que les syndicats professionnels et les fédérations de pratiquants prennent le relais des collectifs locaux et associations de protection de l'environnement : rien n'y fait.

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Saccage d'un sentier par un groupement
forestier dans les Vosges (1/2)
(c) Collectif Notre Village Rimbach

Dans le Haut-Rhin, le groupement forestier s'est livré à un véritable saccage de la forêt [6] pour barrer l'accès à sa propriété. Dans les Alpes-Maritimes, la Fédération Française de Randonnée est contrainte d'adapter son balisage pour contourner la parcelle désormais interdite. Dans les Hauts de Chartreuse, le propriétaire Bruno de Quinsonas n'a pas ratifié la convention de passage sur les sentiers inscrits au Plan Départemental des Itinéraires de Promenade et de Randonnée (maigre lot de consolation au regard de la longue liste des espaces désormais inaccessibles).

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Saccage d'un sentier par un groupement
forestier dans les Vosges (2/2)
(c) Collectif Notre Village Rimbach

Les interdictions d'accès se multiplient donc sur le territoire national et les discussions locales se heurtent systématiquement au refus des propriétaires, ces derniers s'appuyant sur la loi du 2 février 2023 dont l'esprit est détourné pour garantir l'exploitation privée d'un endroit.

LA CONTESTATION CHANGE D'ÉCHELLE

Cette incapacité à débloquer la situation localement pousse les collectifs à reconsidérer leur action. La loi actuelle permet la privatisation de l'espace et l'exploitation mercantile de la nature dans des espaces nécessaires à l'équilibre et à la santé de chacun : il semble nécessaire de modifier ce texte afin qu'il corresponde à la volonté initiale de son rapporteur sans que ne se multiplient les interdictions infondées.

C'est dans cet esprit que quatre collectifs [7] se sont réunis le 20 février dernier. Dans le même temps, plusieurs parlementaires se sont emparés du sujet, avec en tête deux d'entre eux : Lisa Belluco et Jérémie Iordanoff. Ces derniers ont d'ores et déjà déposé une proposition de loi visant à dépénaliser l'accès à la nature [8]. Par ailleurs, notre présidente Fiona Mille participera le 28 mars prochain à un colloque à l'Assemblée Nationale ayant pour thème de l'« Accès à la nature ».

EN SAVOIR PLUS

- La position de Mountain Wilderness
- La pétition pour le libre accès à la nature en Chartreuse
- La pétition pour le libre accès à la nature à Villeneuve-Loubet
- La pétition pour le libre accès à la nature à Rimbach-près-Masevaux


28.02.2024 à 15:07
DELAITTRE Cécile
Texte intégral (1340 mots)

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Par Vincent Neirinck, Expert Protection de la montagne

Il n'y a pas tout à fait un an, le député des Hautes-Alpes Joël Giraud, ancien ministre, s'est vu confier par la Première ministre Élisabeth Borne une mission gouvernementale pour « dessiner un nouveau visage de la montagne ». Quelques jours seulement après que la Cour des comptes épingle le modèle des stations de sports d'hiver « trop dépendant du ski », il vient de rendre public ce rapport sur la montagne, fort de 34 propositions.

« SORTIR DE L'ANCIEN MODÈLE »

Le rapport préconise d'arrêter « de vouloir aller toujours plus haut, de viser toujours plus grand et avec toujours plus de canons à neige. Il faut arrêter l'extension des domaines skiables et la neige artificielle. Il faut revenir à la notion de villégiature en montagne. »
L'immobilier touristique, sujet récurrent en montagne, fait aussi l'objet de préconisations fortes : « J'ai également demandé un moratoire sur tous les nouveaux programmes immobiliers. Il faut faire une pause dans les constructions et prendre le temps de réfléchir pour ne pas reproduire les mêmes erreurs que par le passé. »

LE PROJET DE T3 À LA GRAVE POURSUIT UNE FUITE EN AVANT

En effet, le projet de téléphérique dit « T3 de La Grave » vise très clairement un gain en altitude et la poursuite « du modèle ancien ». Il vise à monter les piétons « toujours plus haut » (comme si la vue de la gare sommitale actuelle de 3200m n'était pas suffisamment belle), mais aussi à « stocker les skieurs sur le glacier les jours de grande affluence » (1/3 dans le vallon, 1/3 dans les bennes, 1/3 sur le glacier !). Impacter les paysages fabuleux du glacier pour monter plus haut ou « stocker des clients », voilà qui ne résonne pas très en phase avec la volonté affichée par le Président de la République en conclusion du One Planet - Polar Summit de novembre dernier de mettre sous protection forte 100 % des glaciers français. Rappelons également les engagements du gouvernement au Sénat en décembre dernier, qui en réponse à une question directe sur le projet du T3, disait la nécessité d'« interroger le modèle touristique proposé » et de « minimiser l'impact du projet voire de proposer une alternative durable. » Car c'est un fait : les glaciers sont parmi les derniers lieux de wilderness d'Europe et, à ce titre, sont au cœur du patrimoine culturel de l'Humanité. Les glaciers et les espaces proglaciaires sont de véritables refuges pour la biodiversité. Ils sont aussi réservoirs de paysages et d'ambiances uniques, sans parler du rôle de stockage de l'eau qu'ils assurent. Il est de notre devoir de laisser tranquilles nos géants de glace !

ANCRER LES PROJETS DANS UN ESPRIT DE MONTAGNE À VIVRE

JPEG - 67.7 koCe projet de téléphérique s'accompagne de création de lits touristiques, d'UTNs structurantes (plus de 12000 m2) étant prévues pour La Grave dans le schéma de cohérence territorial du Briançonnais. Avant que de n'être mystérieusement retirées, des offres immobilières avaient été publiées sur Internet, ventant « des prestations haut de gamme pour votre patrimoine », dans une station « classée parmi les plus beaux villages de France », offrant « des vues à couper le souffle sur le Massif de la Meije », avec « décoration soignée réalisée dans des matériaux noble, spa, jacuzzi, hammam »...

Selon les chiffres de l'INSEE, si la population est en hausse en général dans les départements de montagne, elle est en nette diminution dans les communes des stations de ski. Tous les efforts devraient être tournés vers la vie à la montagne à l'année et pas sur la construction d'appartements « haut de gamme », car les prix de l'immobilier font fuir les jeunes, les familles, les habitants nécessaires pour faire vivre nos montagnes après le ski.

La transition des territoires de montagnes se fera en diversifiant non seulement le tourisme montagnard mais aussi l'économie plus généralement : une vie en montagne respectueuse du vivant et tournée vers ses habitants, et pas que ses visiteurs.

POUR UNE APPROCHE ÉCONOMIQUE COHÉRENTE

On notera enfin, sujet plus vaste mais qui va dans le même sens de cette diversification nécessaire de l'économie de la montagne, que le rapport Giraud recommande également d'« établir la mesure exacte du poids économique et financier des activités de tourisme hiver et été par massif en utilisant les mêmes approches et les mêmes indicateurs. » Une mesure que nous avions proposée lors de nos auditions, que ce soit devant la Mission Giraud ou devant les magistrats de la Cour et des Chambres régionales des Comptes, et qui devrait permettre de définir en toute connaissance de cause les axes de construction d'un avenir de la montagne résilient au changement climatique, à La Grave comme ailleurs !

13.02.2024 à 17:28
Juliette JOANNES
Texte intégral (1369 mots)

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86% des français privilégient l'Hexagone comme destination de vacances et de loisirs, mais 72% de nos trajets de loisirs se fait alors en voiture. La montagne ne fait pas figure d'exception. Si vous allez en station faire du ski, la moitié des gaz à effet de serre émis sur la journée est générée par votre moyen de transport. La dramatique absence de neige en hiver est déjà un motif suffisant pour décarboner nos sorties en montagne. Mais qui n'a jamais pesté devant les parkings bondés au départ des pistes, ou perdu patience pendant les terribles embouteillages du dimanche soir, « l'heure de pointe » des montagnard·es qui redescendent en vallée ?

Se rendre en montagne sans voiture n'est pas une utopie, en tout cas, pas lorsque l'on habite près de Chambéry ! C'est le message qu'a voulu faire passer Elodie Mermet, salariée de la salle d'escalade de Wattabloc, en partenariat avec Mountain Wilderness France, lors d'une soirée ouverte le mercredi 7 février. La place manquait pour accueillir les client·es de la salle d'escalade ainsi que les adhérent·es des clubs de montagne, venues très nombreux ce soir-là. Et pour cause, ils n'étaient pas moins de 12 intervenant·es pour répondre à toutes les questions - pratiques et politiques ! - ayant trait à l'offre de mobilité existante sur le territoire de Grand Chambéry, pour se rendre dans les massifs avoisinants.

DE RICHES ÉCHANGES AVEC LES PROFESSIONNELS DE LA MOBILITÉ

C'est un dialogue très riche qui s'est installé entre le public et les pouvoirs publics locaux, représentés par l'Office de tourisme Chambéry Montagnes, la direction transport de Grand Chambéry et le délégataire SYNCHRO, gestionnaire du réseau de transport en commun. Emplacement des points d'autostop, fréquence des navettes saisonnières, tarification, services de consignes sécurisées en station et salles hors-sac, toutes les solutions permettant d'aller en montagne sans voiture ont été détaillées et explicitées.

Antoine Pin, Directeur de Protect Our Winters, a très justement rappelé que l'offre de mobilité en montagne dépend de nos choix individuels et collectifs. Ainsi, prendre la navette pour montrer que la demande existe est tout aussi important que partager nos retours usagers aux agents et aux élus du territoire, afin de pérenniser et améliorer l'existant.

PARTAGE DE BONS PLANS POUR CHANGER SON APPROCHE A CHAMBÉRY

Même lorsque la neige manque, la montagne est encore là ! L'office de tourisme, le Parc naturel régional des Bauges et Benoît Landèche, accompagnateur en moyenne montagne, ont présenté un large choix de randonnées accessibles en transport en commun depuis la page Rando Bus de Synchro, Rando Bauges, ou sur l'article collaboratif dédié de Camp to Camp.

Enfin, sur la mezzanine surplombant les grimpeurs, Florian Gallice, Guide de Haute montagne, accompagnés de Damien Mossuz et Gaëtan Laurent, membres du groupe Alpiniste éco-sensibles du CAF de Chambéry, ont partagé leurs expériences. En Vanoise, dans les Bauges, ou en Belledonne, de très nombreux parcours existent pour peu que l'on prenne le temps de sortir des itinéraires rebattus ou que l'on pousse l'audace à mettre un vélo dans un train pour une sortie alpinisme. Impulsée par Wattabloc, une carte collaborative des itinéraires sans voiture s'est vue enrichir de nombreuses idées !
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COMMENT ENCOURAGER LES PRATIQUANTS DE LA MONTAGNE À CHANGER D'APPROCHE ?

Pour changer d'approche, Mountain Wilderness est convaincue qu'il faut démultiplier ce type d'actions de sensibilisation, où les professionnels de la montagne et les pouvoirs publics vont directement au sein des clubs ou sur les lieux de pratiques (salle d'escalade, parkings…), afin d'informer les pratiquant·es des alternatives à la voiture. Chacun·e repart avec des idées concrètes de parcours, mais également avec une meilleure compréhension des choix politiques en matière de transport sur son territoire.

Pour organiser une soirée Changer d'approche dans votre club de montagne ou une salle d'escalade proche de chez-vous, contactez l'équipe pour bénéficier de notre kit de sensibilisation (films, quizz, tutos, …) : cda@mountainwilderness.fr

08.02.2024 à 17:26
Juliette JOANNES
Texte intégral (1655 mots)
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Crédits photos
(c) Village de Montgenèvre | CC0 1.0 Universal

Comme nous l'alertions dans un communiqué de presse en novembre dernier, le village de Montgenèvre, dans les Hautes-Alpes, est menacé par un projet immobilier d'ampleur. La commune entend lancer rapidement un programme de 1800 nouveaux lits, dans un nouveau lotissement qui s'appellerait le « Clos Enjaime ». Cet aménagement reviendrait à faire disparaître plusieurs hectares de terres naturelles pour créer de nouveaux lits froids, sur une commune où ces derniers représentent déjà plus d'un tiers des logements.
Fortes de ces contestations, le collectif Les Escartons Autrement, la Société Alpine pour la Protection de la Nature-FNE 05 et Mountain Wilderness déposaient un recours gracieux auprès du préfet des Hautes Alpes. Sans réponse à cet appel, nos associations vont s'engager dans une nouvelle action en justice. C'est en ce sens que nous avons besoin de votre soutien.

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LE PROJET

L'emprise totale du projet est de 7,2 hectares, sur des prairies à forte valeur agronomique, et qui abritent une biodiversité exceptionnelle. Plus de 16 espèces protégées sont présentes, notamment le papillon Grand Apollon (Parnassius Apollo), protégé au niveau national par arrêté ministériel.

Le rapport défavorable du C.S.R.P.N. (Conseil Scientifique Régional du Patrimoine Naturel) PACA pour ce projet est extrêmement sévère : « S'il a pu être considéré comme pertinent à la fin du XXe siècle, les circonstances actuelles le rendent totalement obsolète. Il est en effet assez incompréhensible que de tels projets d'extension urbaine, qui plus est en montagne sur des milieux sensibles, puissent être validés aujourd'hui compte tenu de la situation globale de l'environnement, des engagements internationaux de la France et des lois récentes sur la protection de la biodiversité, des sols (Zéro artificialisation nette), etc. ».

Faisant fi de l'avis des experts du C.S.R.P.N., la préfecture des Hautes-Alpes a délivré un arrêté préfectoral daté du 5 septembre 2023 et publié le 19 septembre 2023 portant sur la dérogation à l'interdiction de destruction d'habitat et d'individus d'espèces protégées, concernant le papillon Grand Apollon.

Après une longue période d'attente due à la crise sanitaire, la mairie relance actuellement toutes les procédures menant au lancement des travaux.

DES ACTIONS DE CONTESTATION RENDUES POSSIBLES PAR VOTRE SOUTIEN

1. REJET D'UN RECOURS GRACIEUX

L'association Les Escartons autrement s'est tournée vers Mountain Wilderness et la Société Alpine de Protection de la Nature - FNE 05 (SAPN) au titre de nos expériences et agréments qui nous mettent en capacité d'œuvrer sur le plan juridique.

C'est ainsi que nous déposions en novembre 2023 un recours gracieux auprès du préfet des Hautes-Alpes, à l'encontre de la dérogation à l'interdiction de destruction d'habitats et d'individus d'espèces protégées. Le préfet disposait de deux mois pour statuer sur notre demande : la date butoir étant dépassée sans réponse de ses services, notre recours est implicitement rejeté.

2. PRÉPARATION D'UN RECOURS CONTENTIEUX

Il existe encore une réelle chance de stopper le projet en contestant, devant le Tribunal administratif de Marseille, ce "permis de détruire des espèces protégées" afin d'en obtenir l'annulation. Ce recours « en annulation » dirigé contre le Préfet des Hautes-Alpes impose de développer un argumentaire juridique complexe fondé notamment sur l'absence de réunion des trois conditions requises par le code de l'environnement pour obtenir une dérogation à l'interdiction de destruction des espèces protégées.

Les associations Les Escartons Autrement, SAPN-FNE05 et Mountain Wilderness France ont mandaté un avocat en vue de préparer ce recours qui devra être déposé courant mars 2024. En cas de démarrage des travaux, les associations devront aussi envisager, en urgence, d'exercer un référé-suspension.

Les actions en justice et la communication pour contrer ce projet anachronique entraînent des coûts que les associations concernées ne peuvent pas assurer en l'état. Nous en appelons donc à la sensibilité de chacun.e afin de collecter la somme induite par les frais engagés et à venir pour empêcher ce projet écocide de voir le jour.

Merci par avance pour votre générosité.
Vous avez besoin de la montagne ? La montagne a besoin de vous !

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* Le saviez-vous : 66% du montant de votre don vous seront remboursés sur votre impôt sur le revenu.

ALLER PLUS LOIN

- Mountain Wilderness : Facebook | LinkedIn | Instagram
- Les Escartons Autrement : mail | Facebook
- SAPN-FNE05 : web | Facebook

07.02.2024 à 13:28
Juliette JOANNES
Texte intégral (940 mots)

Communiqué de presse Alsace Nature, Mountain Wilderness, SOS Massif des Vosges et Lorraine Nature Environnement

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Crédits photos

Alors que la Cour des Comptes vient de rendre un rapport sans appel mettant en évidence l'impact du réchauffement climatique pesant sur l'équilibre financier des stations de montagne et appelant à repenser le modèle économique de ces territoires, les associations font, sur le terrain, le constat d'une toute autre réalité.

Décembre 2023, alors que l'enneigement n'est pas au rendez-vous*, d'aucuns ont jugé pertinent d'effectuer en pleine nuit des rotations en camion, au cœur d'espaces protégés, pour transporter au moins de 70 tonnes neige selon notre estimation.

Cette anecdote traduit malheureusement la cécité de certains acteurs devant l'urgence de changer de paradigme.

Nos associations, Alsace Nature, Mountain Wilderness, SOS Massif des Vosges et Lorraine Nature Environnement appellent à ce qu'un réel travail collectif soit engagé autour des mutations permettant non seulement de vivre correctement en montagne, de répondre aux enjeux touristiques mais aussi d'offrir la nécessaire protection aux ressources et milieux naturels.

A l'heure où la loi « climat et résilience » impose à chaque Comité de Massif d'établir un plan stratégique d'adaptation au changement climatique, où la Cour des Comptes appelle à réorienter des fonds vers la mutation des activités, il est plus que temps d'ouvrir ce débat auquel nos associations demandent d'être alliées.

Lire l'article complet

Consulter les captures d'écran des webcams qui montrent l'arrivée de la neige en pleine nuit :

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