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Depuis les années 2000, négaWatt travaille en faveur d’une transition énergétique réaliste et soutenable pour la France.

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27.04.2024 à 13:30
Catherine

Benoît Lebot, membre de la Compagnie des négaWatts, sera le grand témoin de l'association pour l'Atelier Energie Mix.

23.04.2024 à 18:00
Catherine

Paul Neau, membre de la Compagnie des négaWatts, présentera le scénario et répondra aux questions du public.

18.04.2024 à 10:08
Stéphanie Clairet
Texte intégral (1287 mots)

Ces trois métaux sont aujourd'hui utilisés en quantité assez faible, autour de 100 000 tonnes par an pour le cobalt et le lithium et autour de 200 000 tonnes pour la famille des terres rares dont fait partie le néodyme. C'est 15 000 fois moins que la production du fer.

⚡ Ces métaux ont néanmoins une place d'importance dans les scénarios de transition énergétique (batteries, notamment des véhicules électriques mais aussi batteries stationnaires, certaines éoliennes, moteurs de véhicules électriques, etc.).

Dans le scénario de développement durable de l'Agence International de l'Énergie, proposant une trajectoire compatible avec la réalisation des objectifs de l'Accord de Paris, non seulement la consommation de ces métaux augmente drastiquement, mais la part de la consommation de ces métaux dédiée à la transition énergétique devient également très importante en 2040 : 90 % pour le lithium, 70 % pour le cobalt et 45 % pour le néodyme [1].

Quels sont les impacts liés à l'exploitation de ces métaux ?

● Néodyme : environ 60 % de la production mondiale a lieu en Chine [2]. Le plus grand site minier se situe en Mongolie intérieure et est à l'origine du stockage de déchets contenant des substances radioactives, notamment 119000 tonnes de thorium [3], qui se sont diffusées dans l'environnement local au cours du temps. La production au sud de la Chine est à l'origine de pollutions aux métaux lourds et est en partie gérée par le secteur informel.

● Lithium et cobalt : l'exploitation du lithium au Chili (26 % de la production mondiale) provoque un stress hydrique pour les habitants de la région, le déclin de la végétation et a asséché en partie la réserve naturelle Los Flamencos [4]. Quant au cobalt, environ 70 % de la production mondiale de cobalt est extraite en République démocratique du Congo, qui a largement été associée à des violations généralisées, graves et systématiques des droits de l'homme et à des impacts sur l'environnement [5].
Si la production de ces deux métaux est aujourd'hui relativement faible, certaines études récentes alertent sur l'augmentation à venir des flux de matières (déchets miniers, intrants, eau, combustibles) associés à leur exploitation [6], et il est nécessaire de rester prudent quant à l'augmentation des impacts à venir dans ces secteurs.

Il s'agit donc d'anticiper en élaborant des politiques d'atténuation appropriées (sobriété, efficacité, et substitution lorsque c'est possible et souhaitable) en vue d'une transition énergétique la plus soutenable [7] possible.

C'est tout l'enjeu du projet Minimal porté par l'Association négaWatt. Celui-ci vise à fixer des objectifs de consommation pour 8 métaux en Europe (lithium, nickel, cobalt, néodyme, cuivre, fer, or, aluminium) et à élaborer des recommandations politiques afin de réduire progressivement l'extraction et ses conséquences.

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[1] IEA. 2021, revised 2022. The Role of Critical Minerals in Clean Energy Transitions. https://www.iea.org/reports/the-role-of-critical-minerals-in-clean-energy-transitions

[2] USGS. 2022. Mineral Commodity Summaries 2022.

[3] Pigneur, Judith. 2019. « Mise au point d'une méthode intégrée d'analyse des impacts des filières de matières premières minérales ». phdthesis, Université Paris Saclay (COmUE).

[4] de Haan, E., & González, A. (2020). The battery paradox. SOMO.
Liu, W., & Agusdinata, D. B. (2021). Dynamics of local impacts in low-carbon transition : Agent-based modeling of lithium mining-community-aquifer interactions in Salar de Atacama, Chile. The Extractive Industries and Society, Volume 8 (Issue 3).
Liu, W., Agusdinata, D. B., & Myint, S. W. (2019). Spatiotemporal patterns of lithium mining and environmental degradation in the Atacama Salt Flat, Chile. International Journal of Applied Earth Observation and Geoinformation.
Romero, A., Aylwin, & Didier. (2019). Globalización de las empresas de energía renovable : Extracción de litio y derechos de los pueblos indígenas en Argentina, Bolivia y Chile (“Triángulo del Litio”) (p. 59). OBSERVATORIO CIUDADANO.

[5] de Haan, Esther, et Alejandro González. 2020. The Battery Paradox. SOMO.

[6] Valenta, Rick K., Éléonore Lèbre, Christian Antonio, Daniel M. Franks, Vladimir Jokovic, Steven Micklethwaite, Anita Parbhakar-Fox, Kym Runge, Ekaterina Savinova, Juliana Segura-Salazar, Martin Stringer, Isabella Verster, et Mohsen Yahyaei. 2023. « Decarbonisation to Drive Dramatic Increase in Mining Waste–Options for Reduction ». Resources, Conservation and Recycling 190:106859. doi : 10.1016/j.resconrec.2022.106859.
Watari, Takuma, Benjamin C. McLellan, Damien Giurco, Elsa Dominish, Eiji Yamasue, et Keisuke Nansai. 2019. « Total Material Requirement for the Global Energy Transition to 2050 : A Focus on Transport and Electricity ». Resources, Conservation and Recycling 148:91‑103. doi : 10.1016/j.resconrec.2019.05.015.

[7] Watari, Takuma, Benjamin C. McLellan, Damien Giurco, Elsa Dominish, Eiji Yamasue, et Keisuke Nansai. 2019. « Total Material Requirement for the Global Energy Transition to 2050 : A Focus on Transport and Electricity ». Resources, Conservation and Recycling 148:91‑103. doi : 10.1016/j.resconrec.2019.05.015.

16.04.2024 à 16:36
Stéphanie Clairet
Lire plus (290 mots)

L'Association négaWatt a co-rédigé une lettre ouverte signée par plus de 100 organisations (ONG, universitaires, think tanks, syndicats et industries) adressée à plusieurs décideurs européens, et demandant une loi européenne permettant de gérer les ressources* de manière durable.

🌍 Si le monde entier consommait autant que l'Union Européenne (UE), nous aurions besoin de plusieurs planètes ! Cette consommation excessive de ressources contribue au dépassement des limites planétaires : dérèglement climatique, perte de biodiversité, etc. mais aussi aux injustices sociales et aux inégalités.

Alors que l'UE a introduit de nouvelles mesures en matière de climat et de biodiversité, la surconsommation des ressources peut à elle seule mettre en péril le respect de ces objectifs et souligne la nécessité d'une nouvelle loi avec des objectifs de réduction de la consommation.

La signature collective de cette lettre ouverte reflète donc un engagement fort à relever les principaux défis à l'origine de crises mondiales et à défendre une vision soutenable de l'Europe.

⬇ Téléchargez au bas de cette page la lettre ouverte.

En complément, retrouvez des éléments plus complets sur cette proposition dans le livre blanc pour la gestion durable des ressources publié en février 2024.

* Toutes les ressources : halieutiques, forestières, agricoles, minerais non métalliques, métaux, fossiles.

09.04.2024 à 09:59
Stéphane LB
Texte intégral (1046 mots)

Utilisés à grande échelle dans nos sociétés industrielles – infrastructures et bâtiments, modes de transports, biens de consommations, réseaux de transport de l'électricité... – ce sont des métaux extraits en quantité importante partout dans le monde.

Leur extraction a des conséquences sociales et environnementales considérables :

● Le cuivre est le métal le plus polluant pour les écosystèmes. Il est responsable pour moitié :
du volume mondial de résidus, déchets produits lors de la transformation du minerai [1].
des impacts en terme de toxicité sur les écosystèmes de tous les métaux [2].
La production de cuivre risque aussi d'augmenter les pressions sur l'usage de l'eau dans les années à venir [3].

● Le nickel, à travers l'exploitation des latérites, contribue à la déforestation ; en 2019, un tiers de l'extraction mondiale de nickel a eu lieu dans l'une des zones tropicales les plus riche en espèces au monde [4], située sur l‘île de Sulawesi en Indonésie, qui a souffert d'une déforestation massive au cours des dernières décennies.

● Le fer – à travers la filière de l'acier – et l'aluminium sont à l'origine respectivement de 9% et 3% des émissions mondiales de gaz à effet de serre depuis le début du XXe siècle [5] [6] !
Si une évolution du mix électrique des pays producteurs (recours accru aux énergies renouvelables et réduction des fossiles), conformément à l'Accord de Paris, devrait permettre de réduire l'impact de ces métaux sur le changement climatique [7], cela ne suffira pas. La production actuelle est tellement gigantesque que le recyclage ne pourra jamais atteindre un niveau significatif si la consommation ne diminue pas.

Des politiques orientées vers une diminution de la demande (sobriété matière), couplées à plus d'efficacité dans la production minière et dans le recyclage, et accompagnées par un recours aux renouvelables pour la production d'électricité réduiraient considérablement l'impact de nos besoins en métaux.

⛏ C'est tout l'enjeu du projet Minimal porté par l'Association négaWatt. Celui-ci vise à fixer des objectifs de consommation pour 8 métaux en Europe et à élaborer des recommandations politiques afin de réduire progressivement l'extraction et ses conséquences.

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[1] Oberle, B., Brereton, D. and Mihaylova, A. 2020. Towards Zero Harm : A Compendium of Papers. Prepared for the Global Tailings Review

[2] IRP,. 2019. Global Resources Outlook 2019 : Natural Resources for the Future We Want. doi : 10.18356/689a1a17-en.

[3] 90 % de tous les sites d'extraction étudiés correspondent à une disponibilité relative de l'eau inférieure à la moyenne, l'extraction du cuivre et de l'or se produisant en particulier dans des zones où la pénurie d'eau est importante : Luckeneder, Sebastian, Stefan Giljum, Anke Schaffartzik, Victor Maus, et Michael Tost. 2021. « Surge in global metal mining threatens vulnerable ecosystems ». Global Environmental Change 69:102303. doi : 10.1016/j.gloenvcha.2021.102303.

[4] Luckeneder, Sebastian, Stefan Giljum, Anke Schaffartzik, Victor Maus, et Michael Tost. 2021. « Surge in global metal mining threatens vulnerable ecosystems ». Global Environmental Change 69:102303. doi : 10.1016/j.gloenvcha.2021.102303.

[5] Wang, Peng, Morten Ryberg, Yi Yang, Kuishuang Feng, Sami Kara, Michael Hauschild, et Wei-Qiang Chen. 2021. « Efficiency Stagnation in Global Steel Production Urges Joint Supply- and Demand-Side Mitigation Efforts ». Nature Communications 12(1):2066. doi : 10.1038/s41467-021-22245-6.

[6] IRP,. 2019. Global Resources Outlook 2019 : Natural Resources for the Future We Want. doi : 10.18356/689a1a17-en.

[7] IRP,. 2019. Global Resources Outlook 2019 : Natural Resources for the Future We Want. doi : 10.18356/689a1a17-en.

04.04.2024 à 20:00
Catherine
Texte intégral (1046 mots)

Paul Neau, membre de la Compagnie des négaWatts, présentera le scénario 2022 et répondra aux questions du public.

02.04.2024 à 17:51
Stéphane LB
Texte intégral (580 mots)

La réduction des gaz à effet de serre fait partie des problématiques sur lesquelles travaille négaWatt depuis sa création. L'association s'intéresse également aux matériaux et plus récemment aux métaux. Pour quelles raisons ?

🌍 UNE PRODUCTION DE MATÉRIAUX TRÈS ÉMETTRICE DE CO2
La production de matériaux (extraction, transformation, acheminement, etc.) représente une part significative de nos consommations d'énergie et de nos émissions de GES. À elle seule, la filière extraction du fer / production d'acier est responsable d'environ 7% des émissions mondiales. Pour réduire l'ensemble des impacts, il y a différents leviers : réduire la consommation (en concevant des biens durables, en stoppant la surconsommation, etc.), augmenter l'utilisation de matériaux recyclés (afin de réduire la consommation d'énergie et de matières premières), substituer des matériaux par d'autres moins impactants (construire des bâtiments en bois plutôt qu'en béton, beaucoup plus consommateur d'énergie et émetteur de GES)…
Tous ces leviers ont été analysés dans le détail dans le scénario négaMat, couplé au scénario négaWatt 2022.

🛠️ UNE TRANSITION CONSOMMATRICE DE MATÉRIAUX ?
Oui c'est le cas, d'ailleurs certains n'hésitent pas à pointer du doigt cette consommation pour la remettre en question. Mais au-delà des idées reçues, il est nécessaire de s'appuyer sur des chiffrages mettant en évidence les quantités réelles de matériaux consommés par la transition énergétique, et de les comparer aux consommations de ces mêmes métaux pour l'ensemble de nos usages.
Par exemple, dans le scénario négaMat, la consommation de matériaux est fortement réduite, grâce aux différents leviers cités précédemment. Néanmoins, pour certains métaux, la transition énergétique va engendrer une forte hausse de la consommation, et la question de la disponibilité des ressources pour répondre à ces nouveaux besoins doit être posée. C'est le cas pour le lithium avec le développement des véhicules électriques ou la bauxite qui est amenée à remplacer le cuivre pour certains usages. Nous travaillons justement sur ces aspects afin de vérifier que les consommations envisagées sont cohérentes avec nos ressources.

L'action de négaWatt s'inscrit depuis plus de 20 ans dans une recherche de soutenabilité globale de notre société. L'extraction des ressources fossiles et minières fait partie des activités humaines les plus impactantes pour notre environnement et il est impératif de la réduire pour ne pas dépasser les limites planétaires. Il s'agit aussi, dans un cadre global, d'organiser une meilleure répartition des ressources afin de donner accès à chacun·e à un mode de vie décent.
Définir ce plafond environnemental et ce plancher social pour 8 métaux-clés (lithium, cuivre, fer, aluminium, néodyme, cobalt, nickel, or), c'est tout l'enjeu du nouveau projet Minimal que négaWatt vient de lancer !

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29.03.2024 à 20:30
Catherine
Texte intégral (580 mots)

Julien Renucci, Ambassadeur de l'association, présentera le scénario négaWatt et répondra aux questions du public.

27.03.2024 à 17:00
Stéphane LB
Texte intégral (557 mots)

49 % de la demande mondiale en or était destinée à la bijouterie en 2023, 44 % à l'investissement et comme réserve pour les banques centrales et seulement 7 % était destinée à l'industrie.
Ces usages justifient-ils l'extraction minière qu'ils nécessitent et ses impacts ?

Quelques ordres de grandeur pour essayer de répondre à cette question :

🔅 L'or est un métal précieux caractérisé par une concentration très faible, de l'ordre de quelques grammes par tonne de minerai extrait. Si le volume de production de l'or est très faible au regard des autres métaux – environ 3000t par an – sa faible teneur entraîne une extraction de grande ampleur, c'est-à-dire dans de très grandes mines avec des impacts importants.

La production d'une seule tonne d'or nécessite :
● l'utilisation de 200000GJ d'énergie soit la consommation annuelle d'électricité – tous usages confondus – de 11000 foyers français pendant un an ;
● la consommation de 260 millions de litres d'eau soit l'équivalent de la consommation d'environ 5000 français sur un an ;
● l'extraction d'environ 300000t de minerai et trois fois plus de roches déplacées pour atteindre ce minerai.

La production d'une seule tonne d'or génère :
● l'émission de 18000t CO2eq correspondant à l'empreinte carbone moyenne de 2000 français pendant un an ;
● le stockage pour l'éternité de plus d'1 million de tonnes de déchets solides qui vont polluer en libérant des substances toxiques pour les humains et les écosystèmes. Même si la production d'or ne représente qu'un millionième des métaux produits dans le monde, ce métal représentait, avec les autres métaux précieux, 17% des impacts toxiques des métaux sur les écosystèmes en 2015. Les résidus miniers contenant des sulfures sont la principale source d'impacts toxiques pour l'or, via le phénomène du drainage minier acide. Le stockage se fait en parc à résidus (derrière des barrages), mais peut néanmoins impliquer une diffusion continue de polluants dans le sol et les eaux souterraines et peut en outre présenter des risques de contamination par déversements en cas de défaillance.

♻ Aujourd'hui le recyclage couvre 25% de notre consommation et est bien moins impactant que l'extraction. Ne pourrait-on pas envisager de réduire drastiquement notre consommation pour limiter les impacts de l'extraction minière et permettre au recyclage de couvrir une plus grande part de nos besoins ?
⛏ Le projet Minimal porté par l'Association négaWatt vise à faire des propositions en ce sens. Il fixera des objectifs de consommation pour 8 métaux en Europe dont l'or mais aussi le lithium, le nickel, le cobalt, le néodyme, le cuivre, le fer, et l'aluminium. Il s'agira également de proposer des recommandations politiques afin de réduire progressivement l'extraction minière et ses conséquences.

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26.03.2024 à 11:02
Stéphane LB
Lire plus (114 mots)

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