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SOS Forêt France défend une autre vision de la gestion forestière et de la filière Bois qui optimise les apports sociaux, écologiques et économiques des forêts à court et long terme.

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11.03.2024 à 08:44
Marie-Anne Guillemain
Texte intégral (953 mots)

Le combat pour interdire l’importation en Europe de produits cultivés sur des terres déboisées, comme l’huile de palme, le soja, le café, le cacao ou le caoutchouc n’est pas encore gagné : alors que le règlement du 9 juin 2023 impose un contrôle strict des importations en provenance de régions sujettes à la déforestation, la Commission européenne tente d’en retarder l’application.

En trente ans, l’équivalent de la superficie de l’Union européenne, 420 millions d’hectares de forêts ont disparu, à 90% dans des zones tropicales là où se trouvent les deux-tiers de la biodiversité forestière, principalement pour être transformés en terres agricoles. Les terres cultivées sont à l’origine de près de 50% de la déforestation mondiale ; le pâturage du bétail responsable de 38,5%. Une étude d’impact de la Commission européenne chiffrait déjà en 2013 à plus du tiers la responsabilité des pays européens dans la déforestation liée au commerce international de produits agricoles. Le soja, utilisé massivement pour nourrir les bovins et les volailles, représentait à lui seul 60 % de ces importations, l’huile de palme, qui a permis aux industriels de l’alimentation de remplacer le beurre et les huiles locales pour beaucoup moins cher, 12 %.

Dix ans après, la longue bataille menée par les ONG européennes (dont Canopée, membre de SOS Forêt France) pour stopper le massacre a abouti : le Parlement européen a voté le 17 avril 2023 l’interdiction d’importation de ces produits. Concrètement, la mise sur le marché d’un produit importé doit être accompagnée des coordonnées de géolocalisation de toutes les terres cultivées pour le produire, de manière à prouver que les parcelles n’ont pas été déboisée après le 31 décembre 2020. En cas de non-respect, les contrevenants s’exposent à une amende de 4% minimum du chiffre d’affaires annuel de l’entreprise dans l’UE.

Pour que cette interdiction soit effective, il faut contrôler les importations. Le règlement publié le 9 juin prévoit donc que les contrôles soient accrus en fonction du risque de déforestation, avec trois catégories : les pays à risques élevés, dont 9 % des opérateurs seraient contrôlés, les pays à risque standard (3 % de contrôles) et ceux à risque faible (1 % de contrôles).

Avant le vote du règlement, le Canada avait fait part de son “inquiétude”, estimant qu’il engendrerait “des barrières commerciales significatives”. Le règlement publié, plusieurs pays d’Asie, d’Afrique et d’Amérique latine se sont joints aux critiques, présentant l’argument classique des organisations réfractaires aux mesures écologiques : trop de règles, trop compliquées.

Selon le Financial Times, relayé par Courrier International. Il semble que la Commission s’apprête à céder aux pays exportateurs en reportant la mise en œuvre du classement des pays en fonction de leur risque, qui devait entrer en vigueur en décembre prochain. Le même niveau de “risque standard” serait attribué à tous les pays, ce qui vide le règlement de sa substance, puisque le but est d’agir en contrôlant davantage les importations des pays qui déboisent le plus.

Même si, selon la FAO, la déforestation ralentit, ce sont 7,8 millions d’hectares de forêts qui ont été rasés tous les ans au cours de la période 2010-2018. Chaque

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23.02.2024 à 15:01
Marie-Anne Guillemain
Texte intégral (718 mots)

SOS Forêt France sera représenté tout au long du 38e salon Primevère de l’écologie et des alternatives, qui se tiendra du 1er au 3 mars 2024 à Eurexpo-Lyon, avec un stand et l’animation d’une conférence sur le thème : “Faut-il planter des arbres pour sauver la forêt ?”
Venez nous rencontrer !

Planter un milliard d’arbres d’ici à 2032 : c’est l’objectif fixé par le Président de la République qui veut renouveler 10 % de la forêt française. Les forêts souffrent, affectées par les sécheresses, les incendies, la prolifération d’insectes ravageurs… mais est-ce seulement en raison du réchauffement climatique ? Préserver les forêts, est-ce compatible avec le développement de l’utilisation du bois comme énergie ? Combien de plantations si les coupes rases étaient stoppées ?

Trois représentants de SOS Forêt France débattront avec Catherine Couturier, députée de la Creuse, autrice d’une proposition de loi “relative à l’adaptation de la politique forestière et des milieux forestiers face au changement climatique” déposée en novembre 2023 à l’Assemblée nationale :

  • Alicia Charennat, membre du syndicat de l’ONF Snupfen-Solidaires (Syndicat national unifié des personnels des forêts et de l’espace naturel)
  • Marie-Anne Guillemain, administratrice d’Adret Morvan
  • Régis Lindeperg, administrateur du fonds de dotation Forêts en vie

Cette conférence se déroulera le 2 mars de 18h00 à 19h30 salle Lumière sur salon Primevère, à Eurexpo Lyon et le débat pourra être anticipé ou prolongé puisque SOS Forêt sera aussi présent pendant toute la durée du salon sur le stand F102 pour vous accueillir.

Toutes les infos pratiques ici

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19.02.2024 à 15:57
Marie-Anne Guillemain
Texte intégral (1239 mots)

Les récentes tentatives de reculades du gouvernement sur les mesures environnementales dans l’agriculture (le débat est loin d’être terminé) inspirent les industriels du bois… Dans une lettre au ministre de la Transition Écologique et de la Cohésion des Territoires Christophe Béchu, datée du 31 janvier 2023, le président de France Bois Forêt Jean-Michel Servant n’a pas caché profiter des “tensions exprimées ces derniers jours par le monde agricole” pour réclamer sa part du recul écologique. 

Comme la Fnsea et les Jeunes Agriculteurs, France Bois Forêt dénonce les réglementations européennes environnementales et “leur transposition voire leur sur-transposition nationale”. L’Office Français de la Biodiversité aurait créé “un climat d’insécurité insupportable pour tous les intervenants en forêt comme pour leurs donneurs d’ordre”.

Et France Bois Forêt de réclamer “un cadre provisoire opérationnel” permettant la reprise des travaux forestiers “sans risque de pénalisation”. En clair : bénéficier d’une totale impunité pour exploiter la forêt sans s’encombrer de considérations environnementales, notamment celles définies par l’article L.411-1 du Code de l’Environnement, qui visent à préserver les espèces et de leurs habitats. Allez traversons gaiement les cours d’eau et tant pis si elle devient imbuvable pour les troupeaux en aval !

La troisième des 16 propositions de SOS Forêt contient la phrase suivante : “Dans les forêts privées, les personnels chargés de l’application et du contrôle de la Loi et ceux qui orientent les pratiques, doivent être implantés en Régions et sur le terrain, avec les moyens humains, techniques et juridiques leur permettant de contrôler la durabilité des pratiques de gestion”. 

Les moyens de l’OFB depuis la rédaction de cette proposition, il y a dix ans, sont malheureusement loin d’avoir été renforcés, comme ceux de l’ONF et de tous les services publics forestiers. La part qui est consacrée à la forêt est minoritaire à l’OFB et les agents ne peuvent en aucun cas fermer un chantier forestier, puisque cette décision revient au préfet ou au juge, selon les cas constatés. En outre, les contrôles comme les contraventions qui pourraient être dressées ne concernent qu’une petite minorité de propriétés, selon les forestiers publics et privés que SOS Forêt a pu contacter. Ils peuvent effectuer des contrôles et dresser des contraventions, mais dans la grande majorité des cas, leurs interventions sur les chantiers prennent la forme d’échanges et de recommandations. Ce sont d’ailleurs surtout les agents de la DDT qui interviennent pour contrôler les chantiers (c’est à la DDT que sont adressées les demandes d’autorisations de coupes). 

SOS Forêt France apporte son soutien aux personnels de l’OFB et à tous les propriétaires et exploitants forestiers qui suivent les préconisations environnementales et les considèrent comme une source d’informations pour mieux protéger la vie de leur forêt, les vies dans leur forêt. La lettre de France Bois Forêt et le ton péremptoire employé sont d’autant plus inquiétants pour nos forêts que France Bois Forêt compte un représentant de l’ONF parmi ses 24 administrateurs.  Les centaines de forestiers naturalistes de l’ONF n’ont certainement pas été consultés, eux qui chaque jour, inventorient, protègent et planifient des travaux forestiers en veillant à préserver toute biodiversité, qu’elle soit commune ou exceptionnelle. Ni les exploitants forestiers qui utilisent des huiles bio, veillent aux périodes de nidification, mettent en place des dispositifs pour protéger les zones humides ou les cours d’eau…

En cette période de dérèglement climatique où les forêts françaises ont un rôle majeur à jouer en terme de captation du CO2, de régulation des températures et de réservoir de biodiversité, nous demandons qu’au contraire le gouvernement annonce la création de postes à l’OFB et à l’ONF, le renforcement des contrôles et recommandations et qu’il soit ordonné aux préfets comme aux procureurs d’appliquer la loi avec tout le zèle nécessaire. Zèle que certains trouvent forts utiles quand ils demandent aux gendarmes de protéger la coupe rase en cours dans leur forêt privée comme cela s’est vu récemment à Sornac (19). Ou comment utiliser le service public pour protéger des intérêts privés !

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