Surtout, le rapport estimait que des tests supplémentaires devaient être mis en œuvre. Sur les quatre produits à base de glyphosate testés, « les résultats du test d'Ames[recherche d'un effet génotoxique sur des bactéries] et du test du micronoyau in vivo [recherche de fragmentation du noyau des cellules] ne permettent pas de garantir l'absence de potentiel mutagène et génotoxique étant donné leur faible pertinence » dans les conditions de mise en œuvre. Les experts, cette fois unanimes, recommandaient d'utiliser des tests de mutation génique sur des cultures de cellules de mammifères et-ou un test dit « des Comètes » – qui détecte indirectement les cassures de l'ADN – in vivo sur des rongeurs.
« Ce rapport s'appuyait sur des travaux disponibles dans la littérature scientifique pour recommander la mise en œuvre d'un test “des Comètes” in vivo, en raison de sa sensibilité, résume Pauline Cervan, ancienne toxicologue réglementaire pour l'industrie, aujourd'hui à l'association Générations futures. L'Anses prétend que la publication de ce rapport n'aurait rien changé à la manière dont la génotoxicité des formulations va être évaluée à partir de 2017, mais c'est en réalité le contraire ! »