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19.03.2024 à 15:02

Une fumisterie politologique « est-elle une information comme une autre » ?

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Devenu en deux décennies à peine l'épouvantail de la vie politique française, le FN rebaptisé RN n'en finit plus d'obséder et d'exciter sondeurs et journalistes. On ne compte plus les prédictions de victoire électorale de l'extrême droite tout scrutin confondu, y compris hors contexte électoral. Celle de M. Le Pen à la présidentielle de 2027 vient à peine de sortir du faitout de l'Ifop, que celle du RN à l'Assemblée nationale, cuisinée par Ipsos, vient remplir les gamelles de la presse. Sondage confidentiel (...)

- La fabrique des sondages / , , , , , , ,
Texte intégral (2174 mots)

Devenu en deux décennies à peine l'épouvantail de la vie politique française, le FN rebaptisé RN n'en finit plus d'obséder et d'exciter sondeurs et journalistes. On ne compte plus les prédictions de victoire électorale de l'extrême droite tout scrutin confondu, y compris hors contexte électoral. Celle de M. Le Pen à la présidentielle de 2027 vient à peine de sortir du faitout de l'Ifop [1], que celle du RN à l'Assemblée nationale, cuisinée par Ipsos, vient remplir les gamelles de la presse. Sondage confidentiel celui-là, commandé par LR mais éventé avec gourmandise par L'Obs, vite rejoint, entre autres, par BFMTV, le Huffington Post, le JDD...« bien sûr ». Un engouement guère surprenant mais néanmoins déplorable tant les ingrédients qui le composent sont impropres à la consommation, au bas mot pourris, une vaste fumisterie, de la désinformation en bonne et due forme.

Les sondeurs et la presse étant parvenus à instaurer un régime de campagne électorale quasi-permanent et en convaincre la majorité des politiques, la date des scrutins n'est plus un facteur discriminant. Tous les prétextes sont bons pour se perdre en conjectures. La probabilité, la vraisemblance, la possibilité quand elles sont évoquées ou discutées ne sont que des leurres. Les hypothèses impossibles constituent la meilleure illustration, la preuve de cette addiction pour les scrutins imaginaires, les contrefaçons et plus généralement le "toc" dans la vie politique (Cf. Hypothèses impossibles : revirement de jurisprudence ; Campagne et pollution : le « petit jeu » des hypothèses impossibles).

De la rumeur

Sur le contexte proprement dit, que l'absence de majorité absolue du camp présidentiel et l'hostilité du groupe LR - plus marquée lors des débats sur le projet de loi sur l'immigration - aient éveillé opportunément de-ci de-là des craintes ou des espoirs d'une dissolution n'en faisaient pas pour autant une hypothèse sérieuse. Du moins en décembre 2023, au moment du sondage. Tout au plus une vague rumeur, "« des bruits de chiottes » de la capitale" que le distingué et fort connu professeur de science politique, Maurice Duverger, évoquait dans ses cours d'amphis. Sauf peut-être pour le politicien qui croit conformément à la formule liturgique que "prendre le pouls des Français" en les sondant est possible et pertinent [2], a fortiori sur "des bruits qui courent". La misère intellectuelle des politiciens contemporains n'est certes plus à démontrer, même si le choix initial de confidentialité peut laisser supposer la prudence du commanditaire. Ipsos a-t-il offert ce sondage, comme le font parfois les sondeurs ? Un "geste commercial" auquel s'adonne tout commerçant désireux de s'attirer les faveurs de clients potentiels ou existants. Rien de cet ordre n'a filtré. Si LR a acheté ce sondage, le parti a donc de l'argent pour se payer des fake news.

Si l'Obs prétend avoir eu accès à l'ensemble des résultats il n'en publie, ainsi que ses confrères, qu'une partie seulement, les plus biaisés, ceux que les sondeurs eux-mêmes considèrent d'ordinaire comme les plus délicats à établir ou à estimer compte tenu de la nature des législatives : les projections en nombre de sièges obtenus à l'issue du second tour sur l'ensemble des 577 circonscriptions. Pas la moindre trace d'"heureux élus", et pour cause le sondeur ne disposait d'aucun candidat désigné à ce scrutin sorti de nulle part, si ce n'est par lui même. Quand on a en tête les luttes pour les investitures, on mesure la lucidité de Ipsos et de l'Obs. Comment le sondeur a-t-il pu appréhender l'inévitable évolution des forces et de l'offre électorales de l'entre-deux-tours ? Mystère. On l'aura vite deviner, contrairement à la presse, ceci est (et était) une farce, on imagine sans peine le degré de réalité des intentions de vote récoltées, très faible voire nul. La mission était de fait impossible sauf pour un marchand de sable, un rôle que les sondeurs n'ont jamais su refuser.

Ne rien voir pour faire sensation

Que la chasse au "scoop" passe par un "shoot" sondagier n'est pas une nouveauté mais que la presse ayant eu vent de cette fiction n'est publiée - contrairement à ce qu'elle fait d'habitude pour tout sondage relatif à un scrutin (c'est d'ailleurs une obligation légale) - aucun chiffre d'intentions de vote est à notre connaissance une première. Last but not least, c'est aussi à notre connaissance la première fois, du moins de manière aussi tranchée, que des journalistes brandissent les résultats d'un sondage vieux de trois mois, une antiquité dans le domaine, pour prédire une victoire de l'extrême droite.

Qu'importe la "came" pourvu qu'on fasse sensation ? Si toute ressemblance avec Alfred de Musset est purement fortuite, il demeure difficile d'imaginer un tel aveuglement. La presse n'a-telle vraiment rien vu ? Apparemment si comme en atteste le Huff-Post ou le quotidien régional l'Union. Elle n'en demeure pas moins aveugle et de la pire des manières qui soit si l'on se réfère à un proverbe très populaire :

- Huffpost (15 mars 2024) : Même si ce type de sondages présentent de sérieuses limites, dans la mesure où l'étude ne peut pas prendre en compte la spécificité des 577 élections se jouant au scrutin uninominal majoritaire à deux tours (et des potentiels barrages républicains qui pourraient s'ériger dans plusieurs circonscriptions), les résultats offrent une photographie des rapports de force dans l'opinion. Et sur ce point, ce sondage a de quoi donner le sourire au parti d'extrême droite, qui ne manque pas de l'afficher ).

- L'Union (16 mars 2024) : Ces résultats ressemblent à une petite bombe lâchée dans le paysage politique français, mais doivent être pris avec du recul. D'une part, les sondages sont des photographies des intentions des électeurs à un instant T. Rien ne dit que ses résultats seraient identiques s'il était réalisé en mars 2024. De l'autre, le système des législatives en France, un scrutin majoritaire à deux tours, est particulièrement délicat à prédire.

"Il n'est pire aveugle que celui qui ne veut pas voir" dit le proverbe. Sinon comment comprendre qu'en dépit des défauts pointés ces commentateurs persistent à donner crédit au sondage et à y trouver des informations utiles. On reconnait facilement les éléments de langage des sondeurs et leur fameuse et toujours providentielle "photographie des rapports de force politique à un instant t". (cf. Opiniomanie : le directeur de Franceinfo en phase terminale). Des "informations" qu'il faut diffuser car n'est-ce pas le cœur de leur métier ? Même si elles présentent de sérieuses limites" comme le rappelle pudiquement le Huffpost. Autrement dit même si elles sont fausses ? Manifestement oui.

Car un sondage présentant de "sérieuses limites" peut-il raisonnablement être autre chose qu'une fausse information dont la seule utilité est remplir une poubelle avant toute publication, cela va sans dire. Sinon autant décréter que la "théorie platiste" (terre serait plate et non ronde) présente de sérieuses limites et la propager sans autre forme de procès. Mais on est habitué à cette prudence, typique du commentaire sondagier et maintes fois revendiquée. Elle est à l'image des annonces qu'elle colporte, un faux-semblant, un affichage cosmétique, une ficelle rhétorique devenue un tic de langage qui n'engage à rien. Son auteur s'autorise ainsi à raconter des sottises sans plus se préoccuper de la nature de ces propos. Grossier mais pratique.

Soyons "bon prince", on concèdera à ses non voyants professionnels que ce type sondage apporte bien des indications sur un rapport de force, celui qu'ils entretiennent avec les sondeurs. Ils se sont "seulement" trompés de personnes. C'est ballot. Si l'on s'en tient à leur rôle primordial dans la diffusion des produits sondagiers on pourrait les croire dominants. Il n'en est rien. Leur consommation sans modération aucune voire frénétique de sondages pour la plupart de qualité douteuse, indique une indéniable emprise des marchands d'opinion.

Une fois n'est pas coutume le coup de "l'information comme une autre" n'a pas été servi stricto sensu. Difficile il est vrai de qualifier "une bombe", fut-elle petite, lancée dans la vie politique française "d'information comme une autre". Raison supplémentaire de ne pas se cacher derrière une fausse prudence face à des contrefaçons. Non ? Mais qu'on ne s'y trompe pas l"oubli" de ce mantra de la profession journalistique n'est que fortuit. Il est bien trop précieux pour justifier l'usage des sondages par la profession même les plus frelatés.

La paille et la poutre

La veille de son scoop l'Obs publiait un article, "La fabrique d'une fake news" sur B. Macron l'épouse du Président de la République, désignée comme étant un homme. Et la journaliste du magazine de mettre en exergue une consœur auteur d'un livre sur le sujet :

- "Dans “l'Affaire Madame”, notre journaliste Emmanuelle Anizon est entrée dans la tête des complotistes persuadés que l'épouse du président est un homme. Nous avons demandé à deux spécialistes de décrypter son livre".

La méthode de l'auteure l'Affaire Madame est apparemment partagée par nombre de journalistiques politiques. Comme l'illustre une fois encore le scoop sondagier de l'Obs elle n'est toutefois pas sans risque, en cas d'erreur sur les têtes ciblées. En s'immisçant à l'évidence dans la tête des sondeurs la presse a fini par adopter leur langage, leurs visions et leur conception de la politique et de vie publique en générale. Par les comprendre au mauvais sens du terme, c'est à dire excuser leurs incuries, justifier leurs impostures ou ce qui revient au même ne rien voir et ne pas comprendre ce qu'ils sont et ce qu'ils font à la vie politique. Sans doute est-il beaucoup plus aisé d'entrer dans la tête d'un marchand de prophéties que dans celle d'un scientifique fut-il disposer à cette "intrusion", ce qui n'a rien d'évident.
La presse s'est lancée pourtant elle aussi depuis quelques années dans la lutte contre les fake news. Si c'est un combat difficile et sans fin on retiendra que les professionnels de l'information qui luttent contre les fausses nouvelles et la désinformation en générale sont également des professionnels de la désinformation. C'est fâcheux.

PS :

La commission des sondages ne s'est pas encore prononcée sur le sondage Ipsos. Sa publication par L'Obs lui a retiré son caractère confidentiel, il entre désormais par définition dans le champ d'application de la loi relatif aux sondages électoraux. A suivre.


[1] Valeurs actuelles, 8 février 2024.

[2] E. Ciotti, Jdd, 15 mars, 2024.

16.03.2024 à 19:22

Poutine condamne le vote électronique

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Le scrutin présidentiel russe a débuté vendredi 15 mars 2024. Il prendra fin dimanche 17 mars. V. Poutine président en exercice a appelé les Russes à se déplacer pour aller voter. Il a quant à lui, comme son premier ministre M. Michoustine, voté par voie électronique. Les images de ce vote ont été retransmises par les télévisions du pays (cf. ci-dessous).
En quelques secondes le président russe a décrédibilisé le vote électronique, ce qui en toute logique devrait mettre fin aux questions et débats (...)

- Élections
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Le scrutin présidentiel russe a débuté vendredi 15 mars 2024. Il prendra fin dimanche 17 mars. V. Poutine président en exercice a appelé les Russes à se déplacer pour aller voter. Il a quant à lui, comme son premier ministre M. Michoustine, voté par voie électronique. Les images de ce vote ont été retransmises par les télévisions du pays (cf. ci-dessous).

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En quelques secondes le président russe a décrédibilisé le vote électronique, ce qui en toute logique devrait mettre fin aux questions et débats portés notamment par la littérature savante sur la dématérialisation du vote et aux plaidoyers prodomo des sociétés commercialisant les machines de vote électronique et autres technologies connexes. V. Poutine n'imaginait sans doute pas qu'il apporterait aux démocraties occidentales tentées par cette voie la démonstration la plus probante de l'impossibilité de lui faire confiance.

- PS : Le président du conseil européen C. Michel a « félicité V. Poutine pour sa victoire éclatante » (AFP, vendredi 15 mars 2024).

06.03.2024 à 07:49

« Aucune valeur scientifique », les remords du Monde

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Il n'a fallu que vingt-quatre heures au Monde et à son correspondant à Washington pour revenir lors d'un « tchat » avec les lecteurs sur la sentence n'accordant aucune valeur scientifique aux sondages américains notamment ceux donnant D. Trump vainqueur à la présidentielle de novembre 2024 (cf. Élections US : une fausse information est-elle une information ?). Une quasi volte-face sans surprise comme nous le laissions entendre.
Les mots choisis ont-ils été jugés trop forts par le journaliste ? C'est (...)

- Élections / , , ,
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Il n'a fallu que vingt-quatre heures au Monde et à son correspondant à Washington pour revenir lors d'un « tchat » avec les lecteurs sur la sentence n'accordant aucune valeur scientifique aux sondages américains notamment ceux donnant D. Trump vainqueur à la présidentielle de novembre 2024 (cf. Élections US : une fausse information est-elle une information ?). Une quasi volte-face sans surprise comme nous le laissions entendre.

Les mots choisis ont-ils été jugés trop forts par le journaliste ? C'est probable. C'était pourtant simple à comprendre et à dire : que les éléments constitutifs de ces sondages d'intentions de vote respectent ou non une méthodologie rigoureuse importe peu. Qu'ils soient réalisés à une échéance aussi lointaine suffit à en faire de fausses informations. Point. La prudence, la méfiance même du journaliste à leur évocation (cf. l'extrait en note [1]) reste de fait une figure rhétorique. « La crédibilité variable » dont il parle est une précaution fallacieuse, confirmée par sa conclusion : « En conclusion, méfiance à ce stade ! Il faut surtout surveiller les dynamiques, plus que les chiffres, et les stratégies suivies  ». Parole de sondeurs au mot près, même américains. Que des chiffres « bidon » puissent fournir des informations pertinentes sur les dynamiques (mot fétiche des doxosophes pour ne rien dire), ne trouble pas une seconde ce « critique » faussement prudent.

Plantu n'est plus le dessinateur-caricaturiste en chef du quotidien mais on peut raisonnablement imaginer ce qu'il en penserait.

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Mesdames et messieurs les journalistes dans d'autres domaines pourtant vous n'en manquez pas : un peu de courage.


[1] En-direct-super-tuesday (Le Monde 5, mars 2024)
- Bonjour Les places de Joe Biden et Donald Trump semblent leur être promises à l'issue des primaires de leur parti respectif. Y a t-il des sondages ayant déjà été réalisés et montrant la position de l'un ou l'autre candidat dans le cœur des américains, au global ? Merci

- Piotr Smolar (Le Monde) Bonsoir Tomtom,
Vous soulignez à juste titre que Joe Biden et Donald Trump semblent s'avancer, sans encombre, vers un nouveau duel. Les sondages, on croule sous leur poids. C'est une véritable industrie, générant des revenus très importants. Ces derniers jours, plusieurs sondages ont dessiné un tableau inquiétant pour Joe Biden, donnant environ deux points d'avance à Trump.

Mais j'invite à la plus extrême prudence dans leur appréciation. D'abord, d'autres études montrent que Joe Biden serait légèrement en tête. Ensuite, la crédibilité des sondages est variable. Certains manquent de rigueur dans l'échantillon retenu et les questions posées. D'autres, en particulier dans le camp conservateur, ressemblent à de pures commandes politiques, aux résultats arrangés. Mais, surtout, il est trop tôt ! Nous sommes à huit mois de l'élection présidentielle. Les Américains ne sont pas encore entrés dans ce cycle politique. Ils ont d'autant moins d'appétit qu'une vaste et incontestable majorité ne veut pas d'un nouveau duel Biden/Trump ! Nous allons assister à une course longue, à handicap.

Une autre raison pour laquelle il faut se montrer prudent, par rapport aux sondages, est l'expérience récente. On nous annonçait une vague rouge déferlant sur le Congrès, à l'occasion des élections de mi-mandat, en novembre 2022. La vague fut une vaguelette à la Chambre des représentants, où les républicains parvinrent à reprendre une courte majorité. Mais au Sénat, les démocrates ont conforté leur domination.

Tout le calcul du camp Biden repose sur cette expérience. Quels furent les deux ressorts majeurs de la mobilisation démocrate, lors de ce rendez-vous électoral de 2022 ? La démocratie en danger, avec des candidats MAGA [Make America Great Again] extrémistes investis dans certains Etats ; mais surtout, la décision de la Cour suprême, en juin 2022, de supprimer l'avortement comme droit pour toutes les femmes américaines, renvoyant la question aux Etats. Depuis, à chaque élection locale ou référendum, les républicains se font laminer sur l'avortement, qui provoque une vaste mobilisation chez les femmes et les jeunes, deux groupes dont Joe Biden aura grandement besoin en novembre. En conclusion, méfiance à ce stade ! Il faut surtout surveiller les dynamiques, plus que les chiffres, et les stratégies suivies.

06.03.2024 à 00:04

Qui croire ?

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Sud-ouest et le Huffingtonpost se sont unis, bien involontairement certes, pour offrir l'un des grands classiques des sondages et autres baromètres de popularité : l'un et son contraire. Pour Sud-Ouest E. Macron est au plus bas depuis avril 2023, pour le Huffpost il enregistre un rebond en ce début mars.
Pour les opiniomans qui goûtent ses yoyos sans fin et sans intérêt [1], ni incidence institutionnelle, qui « gobent » les explications farfelues et la pensée magique, plus encore lorsqu'elles (...)

- La fabrique des sondages / , , , ,
Texte intégral (504 mots)

Sud-ouest et le Huffingtonpost se sont unis, bien involontairement certes, pour offrir l'un des grands classiques des sondages et autres baromètres de popularité : l'un et son contraire. Pour Sud-Ouest E. Macron est au plus bas depuis avril 2023, pour le Huffpost il enregistre un rebond en ce début mars.

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Pour les opiniomans qui goûtent ses yoyos sans fin et sans intérêt [1], ni incidence institutionnelle, qui « gobent » les explications farfelues et la pensée magique, plus encore lorsqu'elles concernent, comme souvent, des variations infimes (ici 0,5 point pour Sud-ouest, 2 points pour le Huffpost), une question demeure : qui croire ?


[1] Sauf éventuellement pour exciter le narcisse des personnalités ciblées, ceux qui les fabriquent, qui les commentent). Cf. par exemple Popularité présidentielle : le commentaire yoyo ; Attal versus Goldman ; Problème de logique : la causalité sans effet ; Qu'est-ce qu'une cote de popularité ? ; A quoi sert la popularité ? ; Cotes de popularité : c'est parti... ; Recette de la popularité.

05.03.2024 à 14:23

Élections US : une fausse information est-elle une information ?

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Jamais trop tard pour comprendre ou du moins essayer ? De récents sondages donnant D. Trump vainqueur à la présidentielle américaine de novembre 2024 n'ont pas troublé outre mesure la rédaction du Monde. Diagnostic : « aucune valeur scientifique ».
Donald Trump peut aussi se féliciter d'une série de sondages nationaux favorables, qui dessinent un avantage d'environ deux points sur Joe Biden mais n'ont aucune valeur scientifique, à huit mois de l'échéance". (Le Monde 4 mars 2024).
Belle Lapalissade que (...)

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Jamais trop tard pour comprendre ou du moins essayer ? De récents sondages donnant D. Trump vainqueur à la présidentielle américaine de novembre 2024 n'ont pas troublé outre mesure la rédaction du Monde. Diagnostic : « aucune valeur scientifique ».

- Donald Trump peut aussi se féliciter d'une série de sondages nationaux favorables, qui dessinent un avantage d'environ deux points sur Joe Biden mais n'ont aucune valeur scientifique, à huit mois de l'échéance". (Le Monde 4 mars 2024).

Belle Lapalissade que voilà. Sans même se préoccuper du sondage lui même, une évidence énoncée un peu tardivement par le quotidien qui n'est pas a priori à son premier scrutin étasunien. Soit, s'en souviendra-t-il pour des scrutins à venir et pas seulement nord-américains ? Probablement pas, car la sentence du journal insinue que d'autres sondages auraient valeur scientifique à ses yeux. Les fidèles docteurs Knock du Monde, le Cevipof et Ipsos, n'ont à pas à s'inquiéter : chez les journalistes la doxosophie est une maladie incurable.

C'était « bien » d'essayer mais c'est encore raté, car pas plus en matière électorale que dans d'autres domaines les sondages des sondeurs n'ont de valeur scientifique. Est-il bien utile de préciser que D. Trump s'en « contrefiche » totalement, comme de toute la science d'ailleurs.

02.03.2024 à 14:10

Dabi l'extralucide ?

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Directeur général de l'Ifop opinion, Frédéric Dabi est avec Brice Teinturier (directeur général délégué d'Ipsos) le sondeur le plus actif du champ médiatique français. Comme son coreligionnaire, il écume littéralement tous les plateaux TV, tous les studios de radio et tous les journaux. Une activité à plein temps. Même si la date des scrutins n'est plus considérée depuis longtemps par les sondeurs comme une donnée pertinente pour concevoir et publier un sondage électoral, les européennes de juin 2024 devraient (...)

- Européennes 2019 / , , , , , , , , , , ,
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Directeur général de l'Ifop opinion, Frédéric Dabi est avec Brice Teinturier (directeur général délégué d'Ipsos) le sondeur le plus actif du champ médiatique français. Comme son coreligionnaire, il écume littéralement tous les plateaux TV, tous les studios de radio et tous les journaux. Une activité à plein temps. Même si la date des scrutins n'est plus considérée depuis longtemps par les sondeurs comme une donnée pertinente pour concevoir et publier un sondage électoral, les européennes de juin 2024 devraient encore alourdir son agenda.

L'Ifop est devenu, soutenu en cela par de la commission des sondages (cf. Hypothèses impossibles : revirement de jurisprudence), le champion des scrutins imaginaires, des intentions de vote artefactuelles ou fictives, à l'image de celles attribuées à Marine Le Pen pour la présidentielle de 2027 face à l'actuel Premier ministre, Gabriel Attal (Valeurs actuelles, 8 février 2024)...

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- Si l'on s'en tient au scrutin beaucoup plus proche des européennes, le 11 février 2024, il fait part de ses visions du jour sur le plateau de TF1.

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Mais peut-on s'y fier et plus généralement peut-on lui faire confiance ? En toute raison, la réponse est dans la confrontation entre les visions précédentes et le réel.

- 3 jours avant le premier tour de la présidentielle de 2022 F. Dabi a la sensation que la « dynamique » (mot fétiche des doxosophes) de M. Le Pen la rapproche de plus en plus de E. Macron, certes en tête mais de peu, 2,5%. Autant dire le niveau de la marge d'incertitude.

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Au premier tour de la présidentielle E. Macron réalise 27,84% des suffrages contre 23,15% pour M. Le Pen. La « dynamique » a peut-être effectuée une marche arrière express.

- Trois mois avant le scrutin des européennes de 2019 il déclare dans les colonnes du Figaro :

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Au final la liste LR conduite par F. X Bellamy a totalisé 8,5% des voix. Une surprise en effet, mais qui ne ressemble guère a fortiori au pressentiment initial du sondeur, d'autant que deux jours avant le scrutin son rolling-poll (en association avec Fiducial lui promettait encore un score 13,5% [1]. Sauf à y voir de l'humour. Mais il s'agit de l'Ifop donc particulièrement difficile à imaginer.


[1]

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29.02.2024 à 03:42

Prophétie Bolloré : l'enfer après le paradis ?

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On se demandait ce que V. Bolloré voulait faire de CSA, l'entreprise de sondage quelque peu mis en sommeil depuis son rachat en 2008. On le sait maintenant plus précisément. Le réveiller à l'heure propice comme lors de la présidentielle début 2022 ou récemment pour s'immiscer opportunément dans l'invasion ukrainienne par la Russie, à la grande satisfaction sans aucun doute de Marine Le Pen, du RN et de leur ami, V. Poutine.
Après un sondage sur la tradition catholique française (Une place au paradis, un (...)

- L'opinion « ça se travaille » / , , ,
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On se demandait ce que V. Bolloré voulait faire de CSA, l'entreprise de sondage quelque peu mis en sommeil depuis son rachat en 2008. On le sait maintenant plus précisément. Le réveiller à l'heure propice comme lors de la présidentielle début 2022 ou récemment pour s'immiscer opportunément dans l'invasion ukrainienne par la Russie, à la grande satisfaction sans aucun doute de Marine Le Pen, du RN et de leur ami, V. Poutine.

Après un sondage sur la tradition catholique française (Une place au paradis, un sondage sur un envoi de troupes françaises en Ukraine. A l'en croire, 86 pour cent des Français n'en veulent pas.

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Posée ainsi la réponse est dans la question. Cela pourrait rester insignifiant si la presse détenue par V. Bolloré (JDD, Europe 1, Cnews, Canal plus etc.) ne relayait. Quand les sondages participent à ce qui risque de devenir une entreprise de déstabilisation nationale, l'enfer est proche du paradis.

27.02.2024 à 11:56

Une place au paradis

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« 84% des Français considèrent la France comme une nation de culture et tradition catholique ». Parue dans le Journal du Dimanche le 25 février une telle annonce ne manquera pas de réjouir l'Eglise française. Exceptés peut-être, mais rien ne le garantit, ses membres les moins crédules, ceux pour qui le temps et l'histoire ne sont pas des inventions du diable. Plus généralement pour les mieux regardant. Ceux qui croient encore au miracle seront déçus, ce résultat n'est aucunement surprise, la logique, au (...)

- L'opinion « ça se travaille » / , , , ,
Texte intégral (601 mots)

« 84% des Français considèrent la France comme une nation de culture et tradition catholique ». Parue dans le Journal du Dimanche le 25 février une telle annonce ne manquera pas de réjouir l'Eglise française. Exceptés peut-être, mais rien ne le garantit, ses membres les moins crédules, ceux pour qui le temps et l'histoire ne sont pas des inventions du diable. Plus généralement pour les mieux regardant. Ceux qui croient encore au miracle seront déçus, ce résultat n'est aucunement surprise, la logique, au sens mathématique du terme, est parfaitement respectée. Curé ou pas, même le plus nul en mathématique devrait pouvoir comprendre et résoudre sans effort le type d'équation ici posée.

- 1 - Le sondeur qui a conçu et administré le sondage est CSA.
- 2 - Les résultats et les commentaires qui l'ont accompagné ont été publiés dans le JDD, et diffusés sur Cnews et Europe 1, tous trois également commanditaires officiels.
- 3 - Ces commanditaires sont, comme CSA, propriétés de Vincent Bolloré, qui tout le monde le sait - il ne s'en cache pas- est un catholique très fervent, traditionaliste. Un intégriste diront certains. Tout le monde sait également qu'il supporte mal, plus exactement ne tolère aucun autre son de cloche que le sien dans les publications qu'il possède. Les (ex)rédactions de Canal plus, Cnews, et Europe1 et plus récemment du JDD s'en souviennent encore lorsqu'il en est devenu propriétaire).

- Résultat : V. Bolloré veut (ou croit ce qui revient au même) que la France soit présentement une nation de culture et de tradition catholique (termes au demeurant passablement éthérés), on se rassure comme on peut. Depuis la réapparition de CSA dans le champ politique à la faveur de la dernière présidentielle, le sondeur a su montrer son attachement à V. Bolloré [1] . Le sondeur et ses sondés ont donc exaucé le vœu du patron. On est jamais mieux servi que par soi-même.

L'Eglise catholique saura sans doute se montrer indulgente (une vieille habitude), le paradis vaut bien un push poll...


26.02.2024 à 16:59

Question naïve

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Qui fait le lien entre le grand nombre des sondages et l'actualité sociale ? D'un côté, les sondages se sont multipliés depuis plusieurs décennies ; de l'autre les mouvements sociaux sont plus fréquents et prennent manifestement par surprise nos gouvernants. Comment n'ont-ils pas vu venir les protestations sociales depuis les gilets jaunes en 2019 jusqu'aux agriculteurs aujourd'hui ? Comment ont-ils paré au plus pressé en faisant des concessions pressées comme s'ils n'y avaient pas pensé avant ? On n'en (...)

- Actualité / , , ,
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Qui fait le lien entre le grand nombre des sondages et l'actualité sociale ? D'un côté, les sondages se sont multipliés depuis plusieurs décennies ; de l'autre les mouvements sociaux sont plus fréquents et prennent manifestement par surprise nos gouvernants. Comment n'ont-ils pas vu venir les protestations sociales depuis les gilets jaunes en 2019 jusqu'aux agriculteurs aujourd'hui ? Comment ont-ils paré au plus pressé en faisant des concessions pressées comme s'ils n'y avaient pas pensé avant ? On n'en finirait pas de relever les signes d'une impréparation à l'art de gouverner. Pourtant ils ont commandé et payé quantité de sondages. A quoi bon ?

Comment un questionnement naïf aussi criant ne vient-il pas à l'esprit des politiques ? Les sondages seraient nécessaires à la démocratie comme le répètent obstinément et faussement les sondeurs depuis longtemps. A ce compte, la démocratie n'existerait que depuis 1936 aux États-Unis et 1965 en France.

A ce compte les dictatures où, contrairement à ce qu'ils affirment, il y a bien des sondages, ne seraient pas des dictatures. A l'heure de l'invasion russe en Ukraine, le régime poutinien serait démocratique. En tout cas, comment ne pas douter que l'opinion s'exprime bien dans les questionnaires en ligne administrés quotidiennement par les sondeurs ? Peut-être les agriculteurs n'ont-ils pas le temps de répondre. Peut-être est-il difficile de toucher certaines catégories de population. Peut-être les sondés ne sont-ils pas toujours sincères. Peut-être ne pensent-ils pas la même chose devant un écran de smartphone ou d'ordinateur et devant les relevés de banque. Peu importe. Il faut bien parler d'une addiction pour comprendre comment les dirigeants d'un pays continuent à gouverner à l'obscurité des sondages.

05.02.2024 à 18:59

Attal versus Goldman

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Si Jean-Jacques Goldman (à son corps défendant faut-il le rappeler) condense à lui seul toute la vacuité et l'imposture des mesures sondagières et tout particulièrement celle de la popularité, il faut bien admettre qu'en ce début d'année 2024 Gabriel Attal, le tout nouveau Premier ministre, se pose en sérieux concurrent du chanteur de variété à la retraite depuis plus de 20 ans, mais lui s'en réjouit. Il ne viendrait à l'esprit d'aucun politicien, contemporain du moins, de mépriser a fortiori de refuser le (...)

- L'opinion « ça se travaille » / , , , , , , ,
Texte intégral (1327 mots)

Si Jean-Jacques Goldman (à son corps défendant faut-il le rappeler) condense à lui seul toute la vacuité et l'imposture des mesures sondagières et tout particulièrement celle de la popularité, il faut bien admettre qu'en ce début d'année 2024 Gabriel Attal, le tout nouveau Premier ministre, se pose en sérieux concurrent du chanteur de variété à la retraite depuis plus de 20 ans, mais lui s'en réjouit. Il ne viendrait à l'esprit d'aucun politicien, contemporain du moins, de mépriser a fortiori de refuser le titre « d'homme politique préféré des Français » que sondeurs et journalistes s'ingénient à vouloir attribuer continuellement aux gouvernants ou à ceux qui aimeraient le devenir. John Kennedy Toole y aurait vu (peut-être) une conjuration [1] tant les anomalies, au bas mot, truffent l'attribution d'un tel trophée sans parler de l'inanité des pré-requis pour le décrocher [2].

Première anomalie, mais non des moindres dans le cas présent, l'ensemble du gouvernement n'est pas (encore à ce jour) pleinement constitué qu'Odoxa est déjà parvenu à trouver 48% de sondés jugeant G. Attal, "bon Premier ministre", 1 mois à peine après avoir été nommé. De la faculté de juger... "Grâce" à J-J Goldman et surtout à l'Ifop on sait également depuis longtemps à quoi s'en tenir (cf. par exemple Et encore Goldman : le ridicule ne tue pas ; Le « mystère » Jean-Jacques Goldman).

Autre anomalie, il serait plus exact de parler de tentative d'intoxication tant les chiffres sont ici très loin de parler d'eux-mêmes. Si on peut leur faire dire beaucoup de choses, l'élan de générosité combiné de la presse et des sondeurs dans leurs commentaires et conclusions joue sur une ambiguïté pourtant grossière. Toujours la même : le (pas trop) mauvais, devient bon, l'impopularité devient popularité (cf. à ce propos Petits mensonges entre amis ou De la popularité en politique : l'exemple de Jacques Chirac). Quant à la valse des étiquettes des marchands de popularité pourtant probante (de 39% à 48%) : elle est passée sous silence. On ne saurait faire plus simple, et radical.

Que penser des 48% d'Odoxa transmuté en "personnalité préférée des Français" ? Les 51% qui "restent" sont manifestement des égarés pour Public Sénat ? Comment lire le "prudent" (faussement ?) "Prendre la première place du palmarès des leaders politique" d'Ipsos. Cluster17 et Le Point apportent une première réponse avec leur "courageux" : La nomination surprise du plus jeune Premier ministre de l'histoire de la Ve République semble séduire les Français. Avec 39% d'opinion favorables ? Tronçonnés en 24 points de sympathie et 15 points de soutien distillés par le sondeur. Avec son "4 Français sur 10 jugent que la nomination de Gabriel Attal à Matignon est une bonne chose pour le pays" (contre 28% et 31% NSP), Elabe semble plus mesuré, il se rattrape avec "Les Français ont une bonne image de Gabriel Attal", compétent (59%) capable d'obtenir des résultats "53%). "Bonne" réponse : en rire (mais à l'impossible nul n'est tenu dit-on).

« Dynamique  », « sympathique  », « ouvert au dialogue », "compétent", etc., on reconnait bien là les items formatés et prédigérés, sans signification réelle et concrète (cf. De la compétence des politiques : de quoi parle-t-on ?]), qui composent des QCM stéréotypés qui n'engagent à rien, que les vendeurs d'opinion fabriquent et soumettent en permanence à des sondés pleins de bonne volonté qui acceptent de répondre. Contre rémunération mêmes faibles et quelques flatteries de l'égo qui ne coutent rien, bien sûr. Sinon qui peut croire qu'ils peupleraient volontairement les panels, en passe de devenir des usines à trolls comme celles de Toluna opérateur important du secteur qui s'en vante quasi explicitement sur la page d'accueil de son site français [3].

Parler de popularité sur la base de tels instruments sans le moindre doute
pour décréter que G. Attal est « le politicien préféré des Français » c'est parler le langage de la doxosophie, de la politologie. Georges Orwell y aurait vu verrait peut-être de la novlangue sondagière (cf. 1984), Victor Klemperer, une déclinaison de son LTI la langue du IIIe Reich [4], une manipulation du langage. Comment ne pas y songer dès lors qu'il touche au politique ?


[1] cf. La conjuration des imbéciles, 10/18, 2002, pour une édition en poche.

[2] Ipsos avait ouvert le bal le 13 décembre 2023, suivi par l'Ifop (Jdd, 21 janvier 2024), Odoxa (Public Sénat, 30 janvier 2024), Elabe (Les Echos, 1er février 2024, Sans surprise le dernier de la classe, Cluster17 s'est joint également à la « chenille », Le Point 18 janvier 2024.

[3]

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[4] Lti, la langue du IIIe Reich, Agora, 2003, pour une version poche.

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