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16.05.2024 à 00:11
lsamuel
Texte intégral (759 mots)

Le congrès 2024 des JNE a lieu les 31 mai, 1er et 2 juin dans la Drôme.

Vendredi
Arrivée à Crest, à 10 h 34
11 h 30 – 14 h : visite de l’Usine Vivante à Crest. Un tiers-lieu associatif qui a de multiples activités productives. Il regroupe un espace de coworking, des ateliers d’échange, des événements.
Pique-nique sur place (chacun apporte son pique-nique).
14 h : départ pour l’ancien monastère de Sainte-Croix où nous sommes hébergés
14 h 30-16 h 30 : repos/balades
16 h 30 – 18 h table ronde sur le thème de la résilience territoriale avec
– Jean Serret, président de la communauté de communes du Val de Drôme- Karine Meltzer, présidente de l’association Biovallée
– Claude Veyret, co-fondateur et longtemps président d’Ecologie au quotidien qui organise chaque année les Rencontres de Die «Ecologie au quotidien»
– Jean-Louis Virat, président du Laboratoire de la Transition
– Nicolas Fermond, de la coopérative Jaillance
– Fabienne Soudé, conseillère municipale de Die
L’association Biovallée réunit plus de 200 adhérents, dont 50 % d’ entreprises et fonctionne avec le support de 3 intercommunalités et près de 100 communes. Son projet : faire de la vallée de la Drôme un territoire résilient : autonomie énergétique ; transformation des pratiques agricoles-alimentaires (alors que la place du bio en France est d’environ 8 %, elle est de de 30 % dans la Biovallée et culmine à 50 % dans le Diois) et des habitudes de consommation ; réduction des déchets et déplacements.
18 h 30 : buffet avec nos interlocuteurs du week-end et, sous réserve de leur présence, des personnalités invitées (Eric Julien,fondateur de Tchendukua et d’autres invités surprise).

Samedi
Matin : découverte de la réserve de vie sauvage du Grand Barry (Aspas) en deux groupes, au coeur d’un vaste massif à la biodiversité exceptionnelle : 105 hectares de bois et de landes situés sur la commune de Véronne. Visite guidée par Richard Holding, salarié de l’Aspas ainsi que Gilbert Cochet et Béatrice Kremer Cochet, spécialistes du réensauvagement et membres de l’Aspas.
Pique-nique sur place.
Après-midi : visites en trois groupes
. 1er groupe : visite naturaliste le long de la Drôme avec Jean-Louis Michelot, adhérent des JNE. Cette balade (environ 6 kilomètres aller-retour, sans difficulté particulière), au départ de l’ancien monastère, nous permettra de partir à la rencontre de la rivière Drôme. Nous découvrirons la géologie de la vallée, les milieux créés par la dynamique de la rivière, leur flore et leur faune typique (castor, loutre…). Ce sera l’occasion d’échanger sur les enjeux de conservation de cette rivière – l’une des seules des Alpes à être dépourvues de barrage.
. 2e groupe : dans la proche vallée de Quint (6 communes), classée Site pilote européen pour l’autoconsommation collective rurale et Territoire engagé pour la nature , découverte des initiatives pour la transition énergétique et l’agroécologie. Avec Gérard Dellinger, ex-maire de Saint-Julien-en-Quint.
. 3e groupe : visite de la cave Jaillance puis d’un viticulteur bio.
18 h 30 Début de l’AG des JNE
19 h 30 Repas
21 h Suite de l’AG des JNE

Dimanche
Matin : présentation de la SCIC Nouveau Monastère par nos hôtes et visite du jardin ethnobotanique de plantes aromatiques et médicinales.
Déjeuner : 12 h
Après-midi de 14 h à 16 h 15 : A Cobonne, près de Crest, découverte de la pépinière Les Alvéoles, où Antoine Talin et François Goldin mettent en place avec Samuel Bonvoisin et leur équipe des pratiques régénératives sous différentes formes. Ils développent notamment l’hydrologie régénérative afin de préserver et économiser la ressource en eau.
Retour Paris 17 h 15 au départ de Crest.

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15.05.2024 à 23:51
lsamuel
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« La Biovallée : un territoire résilient ? » Tel est l’intitulé de la table ronde du 31 mai, à 16 h 30, dans l’ancien monastère de Sainte-Croix, en présence d’une quarantaine de membres de l’association des Journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE) réunis en congrès.

Elle sera animée par Jean-Claude Noyé, avec pour intervant.e.s :

– Jean Serret, président de la communauté de communes du Val de Drôme

– Karine Meltzer, présidente de l’association Biovallée

– Claude Veyret, co-fondateur et longtemps président d’Ecologie au quotidien qui organise chaque année les Rencontres de Die Ecologie au quotidien

– Jean-Louis Virat, président du Laboratoire de la Transition

– Nicolas Fermond, de la coopérative Jaillance

– Fabienne Soudé, conseillère municipale de Die

Les points abordés seront les suivants :

* Rappel historique : quand, comment et pourquoi le concept de Biovallée est-il né ?

* Dans un contexte de crise écologique, voire d’effondrements successifs annoncés, qu’est-ce qu’un territoire « résilient » ?

* En quoi la Biovallée peut-elle prétendre l’être ? Quelles sont ses principales avancées en la matière ? Les leviers utilisés ? Les points de résistance ?

* L’expérience drômoise de la Biovallée peut-elle inspirer d’autres territoires ? A terme, quelle coopération, ou quel maillage envisager avec ceux-ci ?

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15.05.2024 à 11:31
lsamuel
Texte intégral (1280 mots)

par Laurent Samuel

Au cours des 15 dernières années, au moins 44 journalistes spécialisés dans l’environnement ont été assassinés dans le monde. Parmi ces meurtres, cinq seulement ont donné lieu à des condamnations, soit un taux d’impunité de près de 90 %. C’est l’un des révélations les plus frappantes d’un rapport publié le 3 mai dernier par l’UNESCO à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de presse, titré « Presse et planète en danger ». Selon cette consultation menée en mars 2024 auprès de plus de 900 journalistes environnementaux issus de 129 pays, « 70 % d’entre eux ont déclaré avoir subi des attaques, des menaces ou des pressions liées à leurs activités. Parmi eux, deux sur cinq ont par la suite subi des violences physiques. » Le rapport précise : « ces agressions ont plus que doublé au cours des dernières années, passant de 85 entre 2014 et 2018 à 183 entre 2019 et 2023. » Cette enquête montre aussi que les femmes journalistes sont plus exposées que les hommes au harcèlement en ligne.

« Outre les agressions physiques, un tiers des journalistes interrogés a déclaré avoir été censuré, et près de la moitié (45 %) a déclaré s’autocensurer lorsqu’ils couvrent l’environnement, par crainte d’être attaqués, de voir leurs sources dévoilées, ou par conscience du fait que leurs articles pourraient porter atteinte aux intérêts des parties prenantes concernées », indique encore le rapport (cliquez ici pour lire le résumé complet de notre adhérente Houmi Ahamed-Mikidache). « Sans informations scientifiques fiables sur la crise environnementale actuelle, nous ne pourrons jamais espérer la surmonter », a commenté Audrey Azoulay, directrice générale de l’UNESCO. « Pourtant, à travers le monde, les journalistes sur lesquels nous comptons pour enquêter à ce sujet et garantir l’accès à l’information sont confrontés à des risques inacceptables, et la désinformation sur le climat est omniprésente sur les réseaux sociaux. »

En France, la situation n’est pas aussi dramatique que dans nombre de zones d’Asie, d’Afrique ou d’Amérique du Sud, où la plupart des faits relatés dans ce rapport se sont déroulés. Mais notre pays se contente d’une médiocre 21e place dans le classement annuel de Reporters sans frontières sur la liberté de la presse dans le monde, publié début mai. « En dépit de l’adoption d’un nouveau schéma de maintien de l’ordre, plus respectueux des droits des journalistes lors des manifestations, les reporters continuent de faire l’objet de violences policières en plus des agressions de la part de manifestants », estime l’ONG. Ce printemps, le travail des journalistes couvrant les mouvements de protestation contre la construction de l’autoroute A69, entre Toulouse et Castres, a été gravement entravé, comme l’a constaté le rapporteur spécial des Nations unies sur les défenseurs de l’environnement, Michel Forst, venu sur place. La situation a motivé une tribune, signée notamment par les JNE, le Syndicat National des Journalistes et le SNJ-CGT. Rappelons aussi qu’en Bretagne, les journalistes Morgan Large et Inès Léraud subissent depuis de longues années des pressions et des tentatives d’intimidation en raison de leurs enquêtes sur l’agro-industrie et la prolifération des algues vertes.

Certes, la place de l’environnement progresse depuis deux ans dans de nombreux médias grâce à la  dynamique impulsée par la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, que les JNE ont contribué à lancer. Mais les nouvelles inquiétantes se succèdent. Après la disparition forcée fin 2023 par France Télévisions de la chaîne numérique Nowu (prononcez «Now you») qui s’appliquait à raconter l’écologie autrement aux jeunes, on a appris il y a quelques semaines la suppression de l’émission Vert de Rage, diffusée sur France 5. « Lancées en 2018, ces enquêtes au long cours, menées par Martin Boudot, ont permis de dévoiler des scandales environnementaux et de montrer au public les méthodes scientifiques nécessaires à leur démonstration », dénoncent neuf associations de journalistes, dont les JNE, dans une tribune s’alarmant sur le sort des émissions sur les sciences et l’environnement sur France Télévisions (*). « Cette décision de suppression est une hérésie à l’heure de l’urgence climatique et des crises environnementales. D’autant que ces enquêtes ont toutes été largement relayées par la presse grand public, démontrant leur efficacité pour l’information des populations. » Enfin, le magazine en ligne Vert vient de nous révéler la non-reconduction sur France Bleu de l’émission  Planète Bleu, conçue et animée par Benoît Prospero.

Dans ce contexte préoccupant, on se réjouit d’apprendre que La Terre au Carré, émission quotidienne sur l’écologie et les sciences diffusée depuis cinq ans sur France Inter, un temps menacée, restera finalement présente dans la grille de rentrée de la station, avec le répondeur ouvert aux auditeurices et la chronique de Camille Crosnier. Signe de l’intérêt porté par le public à ce programme, une pétition de soutien à l’équipe, lancée par Agir pour l’Environnement, a recueilli près de 30 000 signatures en quelques jours.

(*) Menacé de suppression lorsque ce texte avait été rédigé, le Magazine de la Santé de France 5, seul programme quotidien consacré à la médecine, a en fin de compte sauvé sa peau.

L’article A travers le monde (et en France aussi…), le journalisme d’environnement sous le coup des attaques, des menaces et des pressions est apparu en premier sur Journalistes Écrivains pour la Nature et l'Écologie.

13.05.2024 à 15:23
lsamuel
Texte intégral (1383 mots)

Lors d’un webinaire sur la libre évolution auquel participaient les membres d’une association de protection de la nature, on m’a posé la sempiternelle question du pourquoi prôner la libre évolution alors qu’une prairie a plus de biodiversité qu’une forêt ? Je me souviens avoir répondu par une autre question du genre : comment peut-on croire qu’une prairie a plus de biodiversité qu’une forêt, écosystème le plus complexe qui soit ? Mais à la réflexion, il y a pas mal de choses à dire en réponse à cette question et sur la question elle-même que j’étais incapable de résumer en une phrase le jour du webinaire.

par Jean-Claude Génot **

Ainsi j’aurais pu dire que cette question relève d’une légende qui est répandue au sein de la communauté des gestionnaires de la biodiversité, focalisés principalement sur l’entretien des milieux ouverts. Cette légende, pour ne pas l’appeler contre-vérité, affirme qu’il y a plus de biodiversité dans une prairie que dans une forêt. Est-ce pour justifier leur choix que les gestionnaires se sentent obligés de se raconter de telles histoires ? Car enfin, une prairie est uni-strate quand une forêt est pluri-strate et cette stratification verticale génère une diversité d’espèces que la prairie n’offre pas. Sans parler des arbres dont certains sont des mini-écosystèmes à eux seuls quand ils ont atteint un âge vénérable. Qui plus est, une forêt digne de ce nom est une mosaïque de trouées, de jeunes stades et de parties sénescentes qui offrent des niches écologiques à de très nombreuses espèces. Dans le monde, les forêts abritent 60 000 espèces d’arbres, 80 % des espèces d’amphibiens, 75 % des espèces d’oiseaux et 68 % des espèces de mammifères. François Terrasson aimait à rappeler : « Les végétations puissantes et touffues, les taillis serrés, les broussailles et les jungles restent le refuge majoritaire du plus grand nombre d’espèces et le déclin de celles-ci provient non pas du manque de milieux ouverts, mais de l’extension de ceux-ci sous la pression de l’homme. » Mais de nombreux naturalistes préfèrent une prairie fleurie où virevoltent des papillons en plein soleil à une forêt dense et ombragée où dominent les mousses, les fougères et autres lichens. Sans doute un lointain héritage de la vie dans la savane…

Dans la prairie, l’homme domine la végétation © Jean-Claude Génot

J’aurais pu aussi relever que l’affirmation « la prairie a plus de biodiversité que la forêt » est un abus de langage. Parce que la biodiversité n’est pas mesurable et indénombrable, comme le souligne le chercheur Vincent Devictor. Dans sa volonté de défendre un milieu qu’il apprécie, un naturaliste oublie qu’il est incapable d’en mesurer « la » biodiversité dans son entièreté, notamment celle du sol. Il serait plus rigoureux de dire que pour certaines familles ou certains genres, une prairie est plus diversifiée qu’une forêt, l’inverse étant également le cas pour d’autres familles ou genres. Encore faut-il préciser de quelle prairie on parle, mais aussi de quelle forêt ?

Laissons tomber les prairies engraissées aux engrais ou champs d’herbe et les monocultures de résineux ou champs d’arbres. Ces milieux sont artificialisés à outrance et sont aux antipodes de la nature. Une prairie fleurie sans engrais et fauchée tardivement n’est pas un milieu naturel autonome, mais un pur produit de l’homme, une nature « culturelle », ce qui ne l’empêche pas d’accueillir une faune et une flore diversifiée. Chez nous, seules les pelouses alpines sont des milieux naturels. La forêt a un statut spécial car elle constitue le stade terminal d’évolution naturelle de tous les milieux ouverts d’origine anthropique dans notre pays. Elle s’installe naturellement dès que l’homme cesse de contrarier la succession végétale dans les milieux ouverts. Mais cela se fait par divers stades transitoires, friche herbacée, friche arbustive, jeune boisement spontané et enfin forêt mature, la nature « naturelle » en quelque sorte. Les stades intermédiaires ne sont guère prisés des naturalistes qui y voient une banalisation là où en réalité il y a un foisonnement de vie.

Finalement cette question sur ce que Terrasson nommait « la prétendue supériorité biodiversifiante des milieux ouverts » ne relève pas de la science, mais de la psychologie et de la philosophie de chacun. Quiconque préfère cheminer en milieu ouvert plutôt qu’en milieu couvert a ses raisons : la peur de se perdre en forêt, un cadre de vie bocager agréable ou encore la force de l’habitude. Mais il suffit de voir la fréquentation des massifs forestiers, surtout depuis le confinement, pour se rendre compte que la forêt, même exploitée, symbolise plus la nature qu’un champ de maïs ou des pâturages. La question est différente quand il s’agit du protecteur de la nature. Car comment comprendre ce choix, puisque pour maintenir un milieu secondaire il faut lutter contre l’évolution naturelle ? La prairie fleurie est intéressante, mais cette nature façonnée par l’homme devrait relever d’une agro-écologie mise en œuvre par des agriculteurs respectueux du monde vivant.

Le protecteur de la nature, lui, a bien assez de travail pour sensibiliser au sauvage et convaincre nos contemporains de lâcher prise et de laisser plus de place à la libre évolution. Il y a près de 60 ans, Robert Hainard avait mis en garde sur cette dérive interventionniste de la protection de la nature : « Si la nature sauvage n’est pas son ultime but, je ne vois pas ce qui empêchera la protection de la nature de se résorber dans la culture, l’élevage et le jardinage ». Le monde de la conservation est empêtré dans cette « gestionite », au point que ses adeptes ne voient plus comment faire marche arrière. En devenant des jardiniers d’une certaine biodiversité, les protecteurs de la nature ont perdu de vue l’essence même de la nature, à savoir son caractère sauvage, spontanée, autonome et libre. Ils se rangent ainsi parmi tous ceux pour qui la nature n’existe que si l’humain y met son empreinte, le défaut majeur de la vision anthropocentrique de notre civilisation. La nature n’est pas un patrimoine figé à maintenir en l’état, c’est un potentiel évolutif dynamique qui a juste besoin d’espace et de temps long, ce qui fait son inestimable valeur. Laissons les milieux ouverts devenir des forêts, cela servira à la nature mais aussi aux humains face à un monde changeant.

* Néologisme emprunté à François Terrasson

** Ecologue

Photo en haut : dans la forêt, l’homme est dominé par la végétation © Jean-Claude Génot

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05.05.2024 à 17:11
lsamuel
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Voici la vidéo du Jeudi de l’écologie JNE/Momentum du 2 mai, sur le thème : les J.O. 2024, une dystopie du Grand Paris.

Quelque 10 500 athlètes, 25 000 journalistes et 1,5 million de touristes sont attendus aux Jeux Olympiques de Paris 2024. Malgré leur gigantisme incompatible avec les limites planétaires, ces jeux se veulent différents, moins énergivores, plus responsables sur le plan écologique.

Les organisateurs invoquent de grands projets d’héritage, qui se concrétiseront dès 2025. Le Village des Athlètes, construit au bord d’une autoroute, sur l’Île Saint-Denis, serait, selon eux, transformé en quartier intégrant les meilleures normes environnementales, où plus de 12 000 personnes emménageront, travailleront et se baigneront dans une Seine dépolluée.

Cette soirée-débat questionnera la fabrique du Grand Paris selon une forme d’extractivisme urbain qui consiste aussi bien en la prédation des terres fertiles qu’en extraction de valeur pompée du sol. Les alternatives à cette fabrique sont nombreuses et seront ici abordées pour envisager comment réparer le Grand Paris.

Un débat animé par Alice Le Roy, professeure d’écologie urbaine et membre de l’Institut Momentum

avec

● Jade Lindgaard, journaliste à Médiapart, auteure de Paris 2024. Une ville face à la violence olympique (éditions Divergences, 2023). Responsable du pôle Ecologie, elle enquête sur les injustices environnementales, les pollutions industrielles, l’écologie urbaine, le nucléaire.

● Ivan Fouquet, architecte, Scop d’architecture Fair, co-auteur du blog Réparer le Grand Paris

À l’Académie du climat
2 place Baudoyer
75004 Paris

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30.04.2024 à 16:10
lsamuel
Texte intégral (759 mots)

Vouloir développer des énergies renouvelables est une nécessité à condition que cette volonté s’accompagne d’une importante réduction de notre consommation, donc d’une remise en cause de la société consumériste voulue et entretenue par le pouvoir actuel comme tous ses prédécesseurs.

par Pierre Grillet

Or, nous en sommes loin. Dans le cas de l’agrivoltaïsme, il est également légitime de se demander si, en se basant sur les chiffres et objectifs annoncés officiellement, le développement du photovoltaïque au sol serait réellement une nécessité…
Lors de son discours à Belfort le 10 février 2022, le président de la République avait fixé l’objectif d’une puissance d’au moins 100 GW de photovoltaïque en 2050. France Nation Verte (FNV), prévoit, pour 2050, 140 GW de production assurée par le photovoltaïque. Dans son étude Futurs énergétiques 2050, RTE (gestionnaire du réseau de transport d’électricité français) estime que le parc photovoltaïque pourrait atteindre en 2050 entre 70 et 118 GW, dans les scénarios avec construction de nouveaux réacteurs nucléaires, entre 125 et 214 GW dans les scénarios 100 % sans construction de nouveaux réacteurs, soit entre 7 à 20 fois plus que la capacité installée fin 2020 (1). Or, selon les études 2018 et 2019 de l’Agence de la transition écologique (2), « le gisement en panneaux solaires photovoltaïques serait de 123 GW sur grandes toitures », 49 GW sur des friches industrielles et 4 GW sur des parkings, soit 176 GW. 450 000 ha de zones d’activité, donc artificialisées propices à ce type d’installation, ont été estimées (3). Inutile d’utiliser des panneaux solaires sur sols agricoles, forestiers ou naturels et sans surcoût important (moins de 10 % selon l’ADEME). L’Agence appelle à privilégier ces modèles « pour éviter d’occuper des sols agricoles et de nuire à l’image de cette énergie renouvelable ».

La première des priorités devrait porter sur une réduction importante de la consommation tout en renforçant l’efficacité énergétique. Malgré l’affichage d’un objectif de réduction de la consommation d’énergie d’ici à 2050, les publicités incitant à consommer toujours plus et les grandes surfaces de la consommation n’ont jamais été aussi florissantes, ne laissant aucunement entrevoir une véritable réduction des besoins énergétiques… L’installation de panneaux sur les toitures et les surfaces déjà artificialisées permettra de dépasser largement les objectifs de la France en matière de production d’énergie photovoltaïque. En conséquence, l’agrivoltaïsme au sol n’est pas nécessaire pour la société. De plus, il oriente l’agriculture vers toujours plus de technologies, la rend encore plus dépendante des sociétés privées et l’éloigne de son objectif nourricier et de la nécessité pour le paysans actuels et à venir d’être de plus en plus autonomes, afin de concevoir leurs productions en fonction de leurs souhaits et de ceux exprimés par l’ensemble des citoyens localement. Il induit des impacts forts sur les espaces dits « naturels » (forestiers ou autres) malgré ce tour de passe-passe inventé par le gouvernement : le photovoltaïque au sol ne sera pas comptabilisé dans le total des surfaces artificialisées. Une porte largement ouverte pour le plus grand profit des énergéticiens, encore une fois au détriment du vivant.

Photo du haut : un parc photovoltaïque installé sur une surface à vocation forestière et agricole dans le sud de la Charente-Maritime © Pierre Grillet

(1) https://concertation-strategie-energie-climat.gouv.fr/fiche-thematique-ndeg3-le-photovoltaique

(2) https://librairie.ademe.fr/cadic/1176/evolution-mix-electrique-horizon-2020-2060-010655.pdf?modal=false

(3) La France compte entre 24 000 et 32 000 zones d’activités. Chiffre issu du CEREMA : CEREMA, Zones d’activité économique en périphérie : les leviers pour la requalification, 2015, https://www.cerema.fr/fr/centre-ressources/boutique/zones-activite-economique-peripherie-leviers-requalification

 

 

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30.04.2024 à 16:08
lsamuel
Texte intégral (4059 mots)

« Nous allons accélérer sur l’agrivoltaïsme », déclarait Agnès Pannier-Runacher, ministre déléguée au ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire le 21 mars 2024 (1). La loi de mars 2023 ainsi que le décret n° 2024-318 du 8 avril 2024 en précisent le cadre. Le gouvernement veut favoriser les installations au sol du photovoltaïque en prétextant tout à la fois un nécessaire développement des énergies renouvelables qualifiées de décarbonées et un soutien à l’agriculture en période de changement climatique.

par Pierre Grillet

L’association France Agrivoltaïsme (2), qui promeut cette pratique industrielle, est codirigée par la FNSEA, les chambres d’agriculture, les énergéticiens privés et compte parmi ses membres « les plus gros pollueurs de la planète tel l’empire Mulliez, via sa filiale Voltalia, ou le trust allemand RWE et des poids lourds du secteur du renouvelable comme Boralex, Iberdrola et Engie » (3). De quoi être particulièrement méfiant !

Le photovoltaïque au sol et l’agriculture

C’est en mars 2023, avec la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables (APER) que ce concept d’agrivoltaïsme est défini : une installation agrivoltaïque doit rendre quatre services à l’activité agricole : « augmenter le potentiel agronomique, adapter au changement climatique, protéger contre les aléas et améliorer le bien-être animal » (4). Sun’agri (5), rachetée en 2022 par Eiffage, est le fer de lance de ce concept. Cette société développe, entre autres, un système de panneaux photovoltaïques installés au sol, parfois en position surplombante – on évoque alors la « canopée agrivoltaïque » – qui, tout en produisant de l’électricité, serait un bienfait pour l’agriculture. Une telle représentation n’incite pas, de prime abord, à la contestation. Pourtant, et selon les propres termes du syndicat agricole paysan la Confédération paysanne (la Conf), soutenue par plus de 300 organisations, il s’agit d’une « arnaque » et d’une « fumisterie ». Sun’agri vend une technologie qui permet de piloter l’inclinaison de panneaux solaires à distance via un programme d’intelligence artificielle, accréditant cette croyance en une agriculture high tech, connectée dont la maîtrise échapperait ainsi totalement au paysan.

Développer le photovoltaïque au sol pour soutenir les productions agricoles : trompeur et dangereux vis-à-vis d’une agriculture paysanne qui se veut nourricière et plus autonome

Le paysan va se retrouver contraint d’utiliser les surfaces occupées par le photovoltaïque sans possibilité de modifier ou changer quoi que ce soit. Sous des panneaux solaires, les choix de pratiques sont très limités. L’exploitant risque ainsi de se transformer en agent d’entretien de l’espace au détriment de son rôle premier de producteur alimentaire malgré les précautions affichées dans le décret de 2024. Il subira également les conséquences d’une hausse du prix du foncier ce qui ne fera qu’accentuer les difficultés pour les transmissions (6).

Autre argument concernant directement le changement climatique : les panneaux seraient censés protéger du gel la nuit, de la chaleur l’été et fournissent de l’ombre. Non seulement ces aspects sont largement contestés mais l’agroforesterie qui remplit beaucoup mieux un tel rôle est passée sous silence. Pour la Conf, « la mise à disposition de notre outil de production à des sociétés qui s’enrichissent sur notre dos met en péril l’agriculture paysanne, nous prive de notre autonomie et précarise notre activité. Le photovoltaïque constitue alors un cheval de Troie de la financiarisation de l’agriculture qui prospère grâce à différents montages sociétaires et apporteurs de capitaux ».

L’ADEME prône des projets agrivoltaïques « flexibles » et « adaptables ». Pourtant, toujours selon la Conf, l’agrovoltaïsme ne l’est pas véritablement : « si un·e paysan·ne décide de passer de l’élevage bovin à l’arboriculture de plein vent ou au maraîchage, les énergéticiens viendront-ils changer la configuration des panneaux ? Bien sûr que non… ». Pour France Nature Environnement Midi-Pyrénées : « Une conception systémique de la transition écologique doit permettre d’éviter qu’un impératif énergétique ne vienne imposer un modèle d’agriculture. La notion d’agrivoltaïsme que nous récusons, entre en contradiction avec les démarches de transition écologique dans le monde agricole, la recherche, les circuits alimentaires, impliquant des rapports renouvelés avec la terre nourricière, l’eau, la biodiversité et les paysages, et de nouveaux types de relations entre ces divers acteurs » (7). Enfin, selon la Conf, le régime protecteur des baux ruraux ne s’applique pas dans les cas d’agrivoltaïsme, ce qui ne fera qu’accentuer la précarisation du fermier.

Des controverses au sein du monde agricole

Le débat au sein du monde agricole est très vif. Alors que la Confédération paysanne récuse la notion d’agrivoltaïsme et exige l’interdiction des centrales photovoltaïques sur toutes les terres agricoles, naturelles et forestières, le président des Chambres d’agriculture, Sébastien Windsor, plaide pour un développement « raisonné et encadré » afin d’éviter qu’une poignée de projets de grande ampleur ne suscite une levée de boucliers. Ce qui signifie que la FNSEA (qui contrôle la grande majorité des chambres) y est totalement favorable. Les chambres d’agriculture sont intéressées financièrement : elles peuvent demander 20 000 euros par projet pour réaliser un audit, puis 50 euros par hectare et par an pour suivre le projet, ainsi que 1 500 euros par mégawatt installé en « compensation » de l’artificialisation des terres agricoles.

La Fédération nationale de l’agriculture biologique (FNAB) semble adopter une position intermédiaire. Dans ses écrits (8), la FNAB est en pleine interrogation sur les atouts et les faiblesses de tels projets. Si, à l’instar de la Conf, la FNAB recommande avant tout de « favoriser le développement du photovoltaïque sur les bâtiments agricoles existants », elle précise être favorablement « prioritairement au photovoltaïque sur terrains agricoles ». Donc, a priori mais sans les encourager, elle ne se s’oppose pas formellement, pour le moment, aux installations au sol. Elle affirme aussi que l’agrivoltaïsme peut, dans certaines filières, être une solution pour s’adapter au changement climatique tout en précisant que « l’agrivoltaïsme est une pratique incertaine par manque de données scientifiques » : « incertaine au niveau des paysages, de la biodiversité, des impacts négatifs sur le foncier agricole avec le risque d’un frein pour les nouvelles installations, sur le bien-être animal et au niveau de l’impact sur les cultures ».

Ainsi, pour l’INRAE (Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement), les impacts de l’ombrage fourni par les panneaux photovoltaïques sur les cultures seraient acceptables lorsque les parcelles sont recouvertes à 25 % maximum par ces panneaux. Or, dans les projets agrivoltaïques actuels, le rapport entre la surface de panneaux et la surface de sol au niveau de la parcelle est de l’ordre de 50 %, en moyenne. Sur ce sujet, la FNAB estime que « les enjeux d’économie d’échelle propres aux développeurs photovoltaïques se heurtent à ceux d’une production agricole durable et pérenne dans le temps ». Le récent décret du 8 avril 2024 stipule que « le taux d’emprise au sol des modules ne doit pas excéder 40 % de la parcelle agricole », ce qui reste largement au-dessus des recommandations des chercheurs. Selon la Conf, le taux de couverture maximal de 40 % ne s’applique pas à une liste de « technologies agrivoltaïques éprouvées » élaborée par l’ADEME (cette liste n’est pas encore établie), ni aux installations de moins de 10MWc, c’est-à-dire, de moins d’environ 10 ha. On voit bien que la nécessité de rentabilité des installations rentre en contradiction avec les impératifs agricoles.

Des impacts connus et importants pour l’ensemble du vivant

Concernant le vivant non humain, le photovoltaïque au sol n’est pas exempt d’impacts sérieux et connus. Selon l’Association française pour l’étude du sol : « L’altération des sols et de leurs fonctions ne s’arrête pas à la surface concernée par l’implantation des panneaux photovoltaïque […] : les sols et les communautés vivantes qu’ils hébergent, les productions agricoles qu’ils peuvent assurer sont affectés là où sont implantés les panneaux [et] partout où sont effectuées des tranchées destinées aux passages des réseaux de transport de l’énergie collectée par les panneaux photovoltaïques » (9). L’Office français de la biodiversité (OFB) liste les multiples impacts du photovoltaïque au sol dans un document très complet (10) : ceux qui agissent sur le microclimat au sol sont « susceptibles d’altérer les conditions d’habitats pour les espèces végétales et animales initialement présentes, avec pour éventuelles conséquences une baisse de la richesse en espèces et une modification de leur diversité », sur les sols : « Les pressions exercées par le défrichement, le tassement, le terrassement, la construction des différentes structures de la centrale et la création d’un microclimat sous les panneaux en phase d’exploitation ont des incidences sur les propriétés des sols. Elles peuvent affecter plusieurs de leurs fonctions écologiques, notamment leur capacité à stocker et à infiltrer l’eau, à héberger de la biodiversité et à séquestrer du carbone ». L’OFB note aussi qu’en « phase d’exploitation, la création d’un microclimat sous les panneaux modifie également la végétation » et que « les plantes pollinisées par les insectes sont défavorisées… L’activité des insectes pollinisateurs comme les abeilles est réduite par l’ombrage engendré associé à une moindre production de nectar sous les panneaux. Une telle réduction est aussi constatée pour les papillons. ». Beaucoup d’autres impacts négatifs sont liés aux travaux d’aménagements, aux raccords nécessaires, à la nécessité de clôturer les sites…

L’OFB adopte la compensation comme solution

Mais l’OFB n’en conclut pas que le solaire au sol est dangereux pour le vivant, donc à éviter. Pour cet organisme d’État, comme dans tous les aménagements destructeurs, la fameuse séquence ERC (éviter, réduire, compenser) est censée réduire les impacts négatifs, puis compenser les impacts « résiduels » n’ayant pu être évités… Ne soyons pas dupes. Nous savons très bien que ce système des compensations ne fonctionne pas ou très mal, aura forcément une limite faute d’espace disponible un jour ou l’autre, et n’intéresse que quelques conservatoires d’espaces naturels en mal de financements et de projets. Le rôle essentiel de la compensation est de justifier des projets qui détruisent beaucoup pour protéger un peu (une constante dans une société capitaliste). Concernant l’agrivoltaïsme, l’OFB n’hésite pas à décerner des louanges au partenariat public-privé mis en place entre l’INRAE et les développeurs solaires pour « mutualiser les coûts et favoriser l’innovation vers des projets plus vertueux ». Qu’en attendre alors que l’objectif essentiel des énergéticiens est de faire des bénéfices ?

Les panneaux solaires en forêt

En 2022, le journal Reporterre recensait 82 projets (deux 2 gigaprojets dans les Landes) sur 3400 ha de sols forestiers. « Des projets sur tous types de forêts : des plus jeunes aux plus anciennes, pouvant héberger des zones humides, des espèces remarquables, avec une dominante large de conifères, mais aussi des feuillus, y compris des chênaies » (11). Le journal Le Monde, dans son édition du 21 août 2022, titrait : « Dans les Alpes du Sud, les parcs solaires rongent les forêts ». De plus en plus, des projets gagnent également certains boisements plus nordiques. Un tel développement devrait logiquement « privilégier les terrains déjà artificialisés » et « proscrire les terrains agricoles ou forestiers » si le projet n’est pas compatible avec leur vocation, selon les directives ministérielles. Mais il est facile de considérer, de la part des opérateurs, qu’une forêt serait « artificielle » ou dégradée en raison des plantations réalisées, ou trop « pauvre » pour une production rentable, donc accessible au photovoltaïque. Il se trouve aussi quelques naturalistes pour oser prétendre que la création de tels milieux dits « ouverts » (12) en forêt pourrait être bénéfique pour la biodiversité.

Des conflits et des luttes appelés à se multiplier

La loi sur l’accélération de la production des énergies renouvelables (AER) de mars 2023 ouvre la porte pour toutes les dérogations possibles en permettant à un projet d’énergie renouvelable d’être « réputé répondre à une raison impérative d’Intérêt Public Majeur ». Dans ces conditions, les préoccupations concernant la biodiversité passent vite au second plan. Résultat : les luttes se mettent en place. Le journal Basta du 11 octobre 2023 présente ainsi le combat engagé par le collectif « Elzéard Lure en résistance » pour préserver les forêts de la montagne de Lure, une cible privilégiée des opérateurs (13). À terme, précise Basta, la montagne de Lure devrait subir « une trentaine de parcs déjà réalisés ou projetés, pour une surface totale de plus de 1000 hectares ». On peut craindre un encouragement pour les coupes rases et une généralisation de ce type de projet sur l’ensemble des territoires forestiers identifiés comme pauvres ou dégradés. Ainsi, la forêt de Mercy, à proximité de Metz, fait l’objet d’un projet de parc photovoltaïque initialement prévu sur 60 ha puis sur 10 ha en raison des oppositions initiées par le collectif Sauvons la forêt de Mercy. Ancien terrain militaire, le site est considéré comme dégradé. Pourtant, la nature y a repris ses droits et la forêt s’est installée avec son cortège d’espèces. Un boisement considéré par le collectif comme une forêt d’avenir, libre et en pleine évolution et par les promoteurs du projet comme une friche sans intérêts…

Le devoir de vigilance s’impose pour tous ces projets

Sans nier l’intérêt réel et la nécessité de mieux utiliser et développer l’énergie solaire dans l’avenir, le photovoltaïque sur des sols agricoles, forestiers ou naturels, fortement encouragé de nos jours, profite essentiellement aux opérateurs privés, alors que nous pourrions l’éviter, ce qui ne fera qu’entraîner une multiplication de conflits locaux. Nous ne pouvons que conseiller de suivre les réflexions en cours, nombreuses et étayées au sein de la Confédération paysanne, pour ne pas se laisser emporter par le mythe de ces énergies renouvelables qu’il faudrait accepter dans n’importe quelles conditions, comme s’il n’y avait aucune alternative dans la manière dont le gouvernement et les lobbys décident de les mettre en place !

Le récent communiqué du syndicat paysan suite à la parution du décret destiné à encadrer l’installation de panneaux solaires sur terres agricoles, naturelles et forestières, est très clair : « La teneur de ce décret confirme toutes les mises en garde émises par la Confédération paysanne lors des débats sur la loi d’accélération de la production d’énergies renouvelables… La Confédération paysanne prendra ses responsabilités et déposera un recours contre ce décret, afin de contraindre le gouvernement à revoir sa copie ». Dans une tribune publiée sur le Club deMédiapart (14), 300 organisations, soutenues par plusieurs députés Nupes, rejettent cette « vision d’une transition écologique allant vers une société de surconsommation ultra-connectée » et dénoncent le caractère trompeur de l’argumentaire agricole et sa dangerosité vis-à-vis d’une agriculture paysanne plus autonome. Elles pointent également « le conflit d’intérêt des chambres d’agriculture ». Insistent sur « le mythe d’une gestion future des parcelles par l’intelligence artificielle » (15), celui d’une « nécessité pour la production énergétique, le caractère trompeur de la compensation ». Elles rappellent aussi le coût écologique et humain qu’impliquent la fabrication de milliers de ces panneaux… Le capitalisme montre une nouvelle fois sa faculté de récupération en laissant croire que de tels projets seraient vertueux.

Pour conclure, laissons-leur ces derniers mots que nous partageons totalement : « L’unique raison de la pression industrielle actuelle sur les terres agricoles, naturelles et forestières est financière. Rejetant le mythe d’un capitalisme vert, ainsi que la vision d’une transition écologique allant vers une société de surconsommation ultra-connectée, nous appelons à une opposition massive à tous ces projets photovoltaïques industriels au sol et exigeons leur interdiction sur toutes les terres agricoles, naturelles, forestières et les milieux aquatiques ».

Photo du haut : un parc photovoltaïque installé sur une surface à vocation forestière et agricole dans le sud de la Charente-Maritime. Le troupeau qui s’abrite sous les panneaux en raison de la pluie pourrait être une illustration des bienfaits apportés par cette installation solaire pour le bien-être animal comme on nous le répète sans cesse. Mais on peut aussi se poser quelques questions : des panneaux qui remplacent les arbres, est-ce une bonne chose ? On peut également se demander si la présence d’un tel troupeau n’est pas là essentiellement pour assurer l’entretien de l’espace autour des panneaux et non pour une réelle finalité agricole (installation réalisée avant la loi de 2023 et le décret d’avril 2024) © PG

(1) Dans la foulée, le gouvernement publiait le décret n° 2024-318 du 8 avril 2024 relatif au développement de l’agrivoltaïsme et aux conditions d’implantation des installations photovoltaïques sur des terrains agricoles, naturels ou forestiers.

(2) https://france-agrivoltaisme.org/

(3) Loïc Santiago. Printemps 2024. « L’évangéliste du photovoltaïque agricole ». L’Empaillé & Silence. Il faut aller voir les sites de ces sociétés, de quoi faire très peur, des championnes de la finance qui, à l’instar de Voltalia, veulent « améliorer l’environnement mondial en favorisant le développement local »… Ce genre de phrase provenant de multinationales doit nous rendre très méfiant.

(4) Selon la Confédération paysanne : « La définition des services que l’agrivoltaïsme doit rendre aux parcelles agricoles est une fumisterie. Pour satisfaire ces critères, il suffira à l’énergéticien de prouver qu’un panneau génère davantage d’ombre que… rien du tout. Pourtant, les arbres, les haies, et l’agroforesterie fournissent déjà de l’ombre aux animaux et aux cultures. Autre exemple, alors que selon la loi les panneaux permettraient l’adaptation au changement climatique, le décret considère qu’une baisse tendancielle de production – au moins 10 % – est une preuve de cette adaptation ».

(5) Sun’Agri parle ainsi aux agriculteurs high tech : l’entreprise « vous accompagne pour protéger votre exploitation des effets du changement climatique ».

(6) Selon la Conf, l’impact est majeur sur les prix du foncier, avec un rapport de 1 à 10 ou 30 pour le fermage (ex : 150 €/ha pour un bail rural, contre 1500-4500 €/ha pour un bail emphytéotique pour des surfaces avec photovoltaïque) avec le risque d’une rétention des terrains par les propriétaires, d’où une moindre disponibilité du foncier et un impact fort sur le prix des terres à la vente…

(7) Les réactions de la Conf.et de France Nature Environnement Midi-Pyrénées sont extraites d’un excellent document publié par la Confédération paysanne : Nous ne tomberons pas dans le panneau de l’agrivoltaïsme. Positionnement quant au photovoltaïque sur les terres agricoles et forestières. Septembre 2022. http://www.confederationpaysanne.fr/sites/1/articles/documents/agriphotovoltaique_VF_BD.pdf

(8) FNAB. 2023. L’agrivoltaïsme : un atout pour l’adaptation de l’agriculture biologique ? https://territoiresbio.fr/agriculture-biologique-et-changement-climatique/lagrivoltaisme-et-lagriculture-biologique-un-atout-pour-ladaptation-de-lagriculture-biologique/

(9) Contribution dans le cadre de la consultation sur le projet d’arrêté définissant les caractéristiques techniques des installations de production d’énergie photovoltaïque exemptées de prise en compte dans le calcul de la consommation d’espace naturels, agricoles et forestier, mai 2022

(10) https://ser-evenements.com/IMG/pdf/ser_pv-sol-et-biodiversite_mars2023.pdf

(11) Grégoire Souchay, Vincent Verzat, Alexandre Pillondeau et Stéphane Jungers. 2022 (8 juillet). Ces panneaux solaires qui rasent la forêt. Reporterre. https://reporterre.net/Ces-panneaux-solaires-qui-rasent-la-foret

(12) Il serait bien que les nouvelles générations de naturalistes réfutent une fois pour toute cette opposition malsaine mais entretenue depuis des décennies par les gestionnaires de la nature entre « milieux ouverts » et « milieux fermés ». Les milieux boisés sont assimilés de fait à des milieux « fermés », ce qui est péjoratif. Sans oublier les intérêts bien réels des milieux de pelouses sèches. Par exemple, un milieu boisé peut avoir autant, voire plus d’intérêts pour la diversité biologique qu’un milieu dit « ouvert ». Tout dépend où on situe les intérêts !

(13) Isabelle Bourboulon 2023 (11 octobre). Raser des forêts pour planter des panneaux solaires : un paradoxe qui gagne la France. Basta.

(14) https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/260923/photovoltaique-sur-des-terres-naturelles-agricoles-ou-forestieres-nous-ne-tomberons-pa

(15) « Le concept de l’agrivoltaïsme a été inventé par Christian Dupraz, chercheur à l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement, et Antoine Nogier, PDG de Sun’agri. Rachetée en 2022 par Eiffage, cette entreprise vend une technologie qui permet de piloter l’inclinaison de panneaux solaires à distance via un programme d’intelligence artificielle. Elle est considérée comme le nec plus ultra de l’agrivoltaïsme ». Extrait de l’article de Loïc Santiago & Lola Keraron publié dans Silence, mai 2024 : « Quand l’industrie agrivoltaïque démontre elle-même son inefficacité ».

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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29.04.2024 à 15:22
dboone
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Avec plus de 500 très belles photographies (souvent en macro), Monique Berger, photographe passionnée d’entomologie, nous initie aux mystères de la métamorphose, à son importance, et nous narre de belles histoires d’insectes. Cet ouvrage magistral, avec un grand format très richement illustré, est l’œuvre posthume de l’autrice, qui est décédée en juillet 2023. Cela ravive d’autant plus le caractère précieux de ce livre, qu’on ne cesse pas d’admirer.

Qu’elle soit incomplète (chez les mantes religieuses, les libellules, les demoiselles…) ou bien complète (chez les fourmis coccinelles, les papillons, les syrphes, etc.), la métamorphose est une étape indispensable dans le cycle de vie de nombreux insectes. Monique Berger nous fait vivre tous ces instants, par approche thématique, au travers de ses 500 magnifiques photographies agrémentées de leur intéressante légende et des courts textes qui les accompagnent.

Ce beau livre retrace la vie de nombreux insectes (la fabrication d’un nid d’abeille solitaire, l’organisation d’une fourmilière …). Mais également leurs liens avec leur environnement (pollinisation des plantes, participation à l’écosystème forestier, etc.). Monique Berger est également l’auteure de Découvrir les abeilles sauvages  (Delachaux et Niestlé, 2022) et Le jardin secret des insectes  (Ulmer, 2014).

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Éditions Delachaux et Niestlé, 210 pages, 35,50 € – www.delachauxetniestle.com
Contact presse : Laureen Gatien. Tél.: 01 70 96 88 20 – lgatien@lamartiniere.fr
(Gabriel Ullmann)
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29.04.2024 à 15:18
dboone
Texte intégral (561 mots)

La Belgique a une longue tradition en matière de flore. Elle commence en 1860 avec le Manuel de la flore de Belgique de François Crépin. A chaque nouvelle édition, le Jardin botanique prend soin de refléter les changements intervenus dans la répartition, la dénomination et la classification, ainsi que les nouvelles espèces végétales qui se sont implantées récemment. Ainsi, cet ouvrage de référence reste le plus précis et le plus complet pour le territoire concerné

La Flore est l’ouvrage de référence sur la végétation de la Belgique et des régions avoisinantes. Au fil des ans, quelque 50 000 exemplaires ont permis à des milliers d’étudiants, botanistes, agronomes, forestiers, professionnels et amateurs, de nommer et d’étudier la diversité végétale de la Belgique et de ses environs. Outre les nouvelles espèces, l’ouvrage a fait l’objet de centaines de révisions, reflétant notamment les connaissances récentes en matière de taxonomie au niveau des espèces, des genres, des familles et des ordres. L’arrivée de la recherche sur l’ADN au cours des dernières décennies a accéléré la recherche sur l’évolution des espèces végétales dans le monde entier. Cela a modifié la classification et la compréhension des relations entre les plantes. La présente édition tient compte de ces nouvelles connaissances. Les spécialistes ont complètement remanié les groupes taxonomiquement difficiles que sont les saules (Salix), les roses (Rosa), les ronces (Rubus) et les pissenlits (Taraxacum). Des données actualisées ont permis de réviser les données de distribution.

Cette septième édition française, entièrement remaniée, a également bénéficié d’une nouvelle présentation et d’un format légèrement plus grand. Comme dans les éditions précédentes de la Flore, des dessins botaniques illustrent chaque genre végétal ou détail végétal important. Les illustrateurs botaniques du Jardin botanique de Meise ont dessiné en tout 1943 superbes illustrations très détaillées. Cette technique a été développée en tant que méthode scientifique pour documenter une espèce. Les centaines de nouveaux dessins ajoutés rendent la flore encore plus conviviale et vivante. Cette nouvelle flore est le complément idéal du « Guide des plantes sauvages du Benelux » (520 pages, des centaines de photos couleurs), richement illustré et également publié par le Jardin botanique de Meise. Guide remarquable également qui permet de déterminer 1 400 espèces.

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Éditions Jardin botanique de Meise, 1000 pages, 55 € – www.plantentuinmeise.be/fr
Contact presse : Manon van Hoye – manon.vanhoye@plantentuinmeise.be
(Gabriel Ullmann)
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29.04.2024 à 15:10
dboone
Lire plus (312 mots)

Avec plus d’un million d’espèces connues, les insectes forment le plus grand réservoir de biodiversité de la planète. Ces acteurs essentiels du cycle de la vie sont menacés par l’activité humaine et le dérèglement climatique, et il devient urgent de se mobiliser pour leur préservation. Selon de récentes études scientifiques, près de 80 % de leur population a disparu, menaçant toutes les espèces (très nombreuses) qui dépendent d’eux dans les chaînes trophiques.

Frank Hecker, biologiste et photographe engagé pour la nature, est l’auteur de ce petit guide, superbement illustré de plus de 265 photos, qui permet de découvrir, observer, identifier et préserver 75 insectes les plus connus, en ville comme à la campagne : le bourdon des champs, la coccinelle à sept points, l’abeille charpentière, la belle-dame… Rampants, volants ou polyvalents, discrets ou remarquables, les insectes impressionnent par leur beauté, biologie et incroyable diversité.

Petit guide de poche, loin d’être exhaustif évidemment (comment pourrait-il l’être ?), mais qui donne vraiment envie de mieux découvrir, observer et respecter toute cette gent ailée ou rampante qui ne laisse pas de nous émerveiller si tant est que l’on se prenne au jeu. Ce guide y contribue efficacement.

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Éditions Ulmer, 120 pages, 12,90 € – www.editions-ulmer.fr
Contact presse : Valentine. Tél. 01 88 26 01 81 , port. 06 42 85 81 86 – valentine@editions-ulmer.fr
(Gabriel Ullmann)
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