pour la lutte sociale
BLOG COLLECTIF - L.N Chantereau, Olivier Delbeke, Robert Duguet, Alexis Mayet, Luigi Milo, Vincent Presumey ...
Publié le 16.05.2024 à 11:30
Et encore sur les Européennes : le vote qui sert le plus Macron, c’est le vote Bardella. Par VP
aplutsoc
Publié le 15.05.2024 à 17:52
aplutsoc
Publié le 15.05.2024 à 16:43
aplutsoc
Publié le 16.05.2024 à 11:30
Et encore sur les Européennes : le vote qui sert le plus Macron, c’est le vote Bardella. Par VP
La discussion sur les élections européennes a du mal à se développer dans nos colonnes, mais il faut peut-être pour cela comprendre que ce n’est pas un sujet en soi, mais une expression, une conséquence, de la lutte des classes en général, qui va cependant l’impacter.
J’y reviens à nouveau parce que mon dernier article a suscité des réactions, ne prenant pas la forme de propositions d’articles de discussion publique et c’est dommage, mais que je m’explique en partie et qu’il faut aborder : certains ont cru que j’allais, voire qu’Aplutsoc allait, « appeler à voter Glucksmann ».
Si je pensais qu’il faut faire cela, je l’aurais écrit en toutes lettres. Cet article était une tentative d’analyse faite du point de vue du prolétariat, et pas de tel ou tel parti, encore moins à l’aune de telle ou telle culture militante avec ses rituels et ses fétiches. Reprenons : pour le prolétariat, c’est quoi le problème ? C’est quoi le problème aussi pour aborder les élections européennes ?
C’est Macron. Pas pour sa personne, quoique la personne est à l’image de la fonction, mais parce qu’il est le centre de l’État, le président de la présidentielle V° République. Si on ne comprend pas que c’est par là qu’il faut prendre les choses alors on ne comprend pas ce qui est en train de se passer.
Un petit tour sur Google nous fait tomber sur le magazine Challenge qui titre : « Valérie Hayer calle en rase campagne ». Et dit que, du coup, « la Macronie sort l’artillerie lourde » : Attal va débattre avec Jordan Bardella le 23 mai et Macron lui-même répand la rumeur qu’il cherche à débattre avec Marine Le Pen.
On ne saurait mieux désigner l’atout n°1 de Macron pour tenter de sauver sa mise. Cet atout porte deux noms : Bardella, Le Pen.
Attention : si les choses en sont là, ce n’est pas parce qu’il y aurait une formidable extrême-droitisation de la société. Il n’y a rien de tel. C’est parce que Macron n’a pas été défait et chassé au printemps 2023, et que du même coup les courants politiques de la ci-devant NUPES n’ont en rien été une alternative à Macron qu’ils entendaient garder et protéger, cela ni ensemble, ni séparément (et pas un pour rattraper l’autre de ce point de vue). Conséquences : abstentionnisme massif, ce qui n’est en rien de l’indifférence, dans l’électorat du salariat mobilisé, et le RN devant apparaître comme seule alternative.
Le RN est deux choses : l’héritier politique du fascisme (ce qui ne veut pas dire identité : il n’y a pas de formations fascistes à une échelle de masse et leurs germes sont loin d’être exclusivement dans le cadre du RN), et une composante organique et historique de la V° République, toujours présente depuis ses débuts, puisque ce sont eux qui ont accouché de ce régime, avec le coup d’État colonialiste du 13 mai 1958.
Le RN est donc pleinement légitime du point de vue de la V° République. Macron s’en sert pour avoir son bail allant de 2024 à 2027. Donc, à quoi sert le vote Bardella ? Il sert à Macron. Voter Bardella, c’est aider Macron à avoir son bail, à interdire, au nom du fait que sa liste serait n°2 après le RN, qu’on puisse dire « Dehors Macron » d’ici à 2027 !
Voila une arme contre le vote RN : si vous voulez virer Macron, ne votez pas Bardella ! Surtout que Bardella prétend de fait vouloir être premier ministre de Macron avant 2027 en réclamant la dissolution de l’Assemblée. Voter Macron (enfin, Hayer), c’est voter Bardella, et voter Bardella, c’est voter Macron.
C’est dans ce cadre, ce cadre d’un piège institutionnel résultat de la protection du régime et de Macron par nos appareils politiques de gauche, et syndicaux, que survient un élément par rapport à lui imprévu, qui est la poussée de la liste PS-Glucksmann. Ce n’est pas distiller la moindre illusion sur eux que de répondre clairement à deux questions : pourquoi cette poussée ? Et qu’en résulterait il si elle passait devant la liste Macron ?
Pourquoi cette poussée ? Parce que le bilan des partis de la NUPES, LFI en tête, est d’avoir préservé Macron, lequel continue toutefois à s’user. Et parce que les larges masses ne sont en rien indifférentes à l’Ukraine contrairement à ce que l’on s’imagine dans les couches militantes se voulant de gauche radicale ou d’extrême-gauche. D’où un effet levier, en raison de l’Ukraine, vers cette liste au détriment de LFI, suivi d’une percée dans l’ancien électorat PS ayant voté Macron en 2017 et, souvent, Mélenchon en 2022.
Qu’en résulterait il si elle passait devant Macron ? La conséquence la plus importante serait qu’il n’y aurait vraiment aucune difficulté à dire plus encore : « Dehors Macron, et avant 2027 ». L’effet collatéral pourrait être la réorganisation/remontée du PS (Place publique n’est et ne sera pas un mouvement de masse, mais une formation transitoire ayant contribué à ce processus), avec bien entendu ses illusions et ses dangers. Illusions et dangers que nous allons alors combattre, comme les autres, et d’autant plus facilement que Macron se sera pris une claque, par « Dehors Macron, et avant 2027 » !
« Dire ce qui est, c’est faire acte de révolution », disait Ferdinand Lassalle. Cette analyse tente de dire ce qui est, du point de vue du prolétariat. Elle ne saurait nous conduire à une « consigne » de vote qui fermerait nos discussions, d’autant qu’il est tout à fait impossible de dire à ce jour quelle est l’ampleur des processus électoraux abordés ici : Aplutsoc et ses amis comportent des camarades qui ne voteront pas ou voteront pour telle ou telle des listes issues de la « gauche » et du mouvement ouvrier, toutes ces couches étant traversées par ces questions. Le plus important, ce sera la lutte des classes directe (non pas que nous soyons des ennemis des urnes, mais parce qu’avec l’État existant la démocratie passe par la lutte des classes directe). C’est d’ailleurs pour cela que, contre la V° République et son scrutin présidentiel, nous nous étions prononcés pour son boycott en 2022.
Il est possible qu’expliquer que la question centrale pour le prolétariat en France s’appelle Macron ; que le vote Bardella est celui qui sert le plus Macron ; que Macron mise sur lui en comptant sur tous les chefs de la gauche radicale ou pas et de l’extrême-gauche pour interdire qu’on le chasse d’ici 2027 ; que dans ce cadre Glucskmann, ou plutôt sa poussée, n’était pas prévu et a eu pour levier initial l’Ukraine : il est possible que constater tout cela donne le tournis et suscite une grande exaspération momentanée pour qui manque d’une boussole de classe. Exaspération que peuvent nourrir les criailleries et les risques de violence du côté des appareils issus du stalinisme, du populisme et du gauchisme, puisque tout cela démontre surtout une chose les concernant : que dans les faits c’est Macron qu’ils protègent. Et les faits sont durs.
J’ajoute que je ne m’emballe pas : il est tout à fait possible aussi que ces processus en restent où ils en sont. La question de Macron et du RN, c’est la question de la V° République. Elle ne sera pas tranchée par une élection. Mais elle devra l’être, par la lutte des classes la plus directe.
VP, le 15/05/2024.
Publié le 15.05.2024 à 18:05
La similitude entre la présente crise géorgienne et la crise ukrainienne démarrée fin 2013 est frappante. Fin 2013, la présidence ukrainienne qui, jusque-là, manœuvrait à la fois avec Moscou et avec l’Union Européenne, avait tranché du côté de Moscou, déclenchant un soulèvement national et démocratique par refus de la soumission à l’empire colonisateur dont l’Ukraine cherchait à se défaire. De même, le gouvernement géorgien, issue d’un parti dit « pro-européen » (le « Rêve géorgien »), a basculé vers Moscou, par corruption et par soumission. Le point de rupture consiste dans une loi sur les « agents de l’étranger » qui est un décalque de la loi russe.
Au jour où sont écrites ces lignes, elle vient d’être adoptée, mais la foule tente de prendre d’assaut le parlement. La foule, ce sont jusqu’à 500 000 manifestants dans ce petit pays de 3,7 millions d’habitants, ce qui indique le caractère massif, total, d’une mobilisation dirigée aussi contre les oligarques, contre la corruption, contre la dictature. Inutile de dire, mais si, c’est utile alors disons-le, que drapeaux ukrainien et hymne ukrainien, telle la Marseillaise dans l’Europe de 1848, sont parmi les symboles des manifestants.
Une différence importante avec l’Ukraine, outre la taille du pays, est que les zones contrôlées par la Russie depuis 2008 ne sont ni « russophones », ni géorgienne, mais habitées par deux nationalités du Caucase, les Ossètes et les Abkhazes, que l’impérialisme russe a instrumentalisées contre la Géorgie, aidé de fait par les ultra-nationalistes géorgiens qui ne veulent pas comprendre qu’il s’agit de peuples distincts. Seule la démocratie peut permettre de régler les questions nationales.
Dans l’immédiat, cela passe par la lutte contre une répression qui s’intensifie, sous la formes d’hommes armées et cagoulés, appelés souvent « titouchki » comme en Ukraine sur le Maïdan, qui évoquent aussi les Bassidjis et autres nervis des régimes iranien et arabes. Les manifestants ne sont pas disposés à reculer, ce qui veut dire que le moment des combats de rue va arriver, avec la question des armes pour renverser le pouvoir en place.
Le 15/05/2024.
Publié le 15.05.2024 à 17:59
Rafah, Kharkiv : stop aux agresseurs !
Depuis le lundi 6 mai, l’armée israélienne a repris plus intensément sa pression destructrice sur Rafah. Et depuis cette date, ce sont sans doute des centaines de milliers de réfugiés qui ont à nouveau dû fuir dans d’autres parties du réduit de Gaza, l’Égypte leur fermant militairement ses portes. Pour Netanyahou, son ministre Ben Gvir et l’extrême droite raciste israélienne, il s’agit de détruire ou de faire fuir ces centaines de milliers d’êtres humains.
Il faut être clairs : la cible n’est pas le Hamas, ce sont les Palestiniens, ce sont les Gazaouis, et Netanyahou et compagnie comptent sur le Hamas pour continuer leurs crimes. L’arrêt des frappes et de l’agression seul permettrait à la nation palestinienne de se réorganiser hors du Hamas, et permettrait d’arracher la libération des otages. Le cessez-le-feu est demandé par le Hamas dans la mesure où il a été placé dans une impasse par l’opération « tempête d’al-Aqsa » suscitée par le régime iranien pour de tout autres buts que la Palestine.
Indépendamment du Hamas, le cessez-le-feu est l’exigence immédiate que la solidarité internationale doit imposer pour sauver la population du massacre et de l’exode, et pour être efficace elle doit appuyer sur le maillon faible et décisif : le soutien militaire US à Israël. Car les hésitations de Biden et de la Maison blanche sont évidentes : Netanyahou cherche à les mouiller dans le fait accompli de la seconde Nakba, qui signifierait pour eux, outre le laminage d’une grande partie de la base électorale de Biden face à Trump (pour qui toute aide humanitaire à Gaza, même chiche, même hypocrite, devrait être supprimée !), une déstabilisation aggravée de toute la région au profit de ses rivaux impérialistes et sous-impérialistes chinois, russe, iranien, notamment. Il faut les dissocier, exiger l’arrêt de toutes les livraisons d’armes à Israël. C’est là le levier, le point qui fait mal, par où l’on peut peser.
De plus, le besoin d’armes n’a jamais été aussi criant qu’en Ukraine aujourd’hui. En effet, l’offensive de Netanyahou sur Rafah et l’offensive de Poutine au Nord de Kharkiv se sont développées dans un parallélisme parfait. La russification de la zone Nord de l’Ukraine a repris avec la fuite de dizaines de milliers de réfugiés. Les armes de Netanyahou qui tuent les Palestiniens sont les armes qui manquent aux Ukrainiens pour ne pas être tués. Le droit démocratique des peuples se joue devant Rafah et dans les rues de Vovkiansk, au Nord de Kharkiv.
L’internationalisme et la vraie lutte pour la paix, c’est le combat pour le cessez-le-feu à Gaza et pour des armes, des munitions, en urgence, en Ukraine.
Le 15-05-2024.
Publié le 15.05.2024 à 17:52
Macron vient de convoquer le « conseil de défense » et de proclamer l’ « état d’urgence » en Kanaky (Nouvelle-Calédonie). Il déplore la mort d’un gendarme français – trois manifestants ont aussi été tués. Les émeutes ont été déclenchées par le processus de révision des accords dit de Matignon (1988), repris par ceux de Nouméa ouvrant la voie au vote des personnes installées en Nouvelle Calédonie jusqu’en 2014 soit pendant le quart de siècle qui a suivi les accords. Cette rupture est la suite logique du choix d’avoir imposé un dernier référendum en plein Covid, majoritairement boycotté à l’appel des indépendantistes.
Ce serait une erreur totale, du point de vue de la démocratie, de croire que la question est celle du droit de vote pour tous. La question est qu’il existe une nation kanake, plurielle, constituée par son combat contre le colonialisme français et issue des populations dites autochtones de l’île. Et où il apparaît que la stratégie soi-disant démocratique de « droit de vote pour tous » est une stratégie de submersion de cette nationalité. C’est pourquoi nous soutenons l’exigence de retrait immédiat du projet de loi constitutionnel.
A l’heure où sont écrites ces lignes, Macron s’oriente vers le choix de la force, tout en hésitant sur le report ou non du Congrès parlementaire qui opérerait la révision constitutionnelle pour entériner ce coup de force contre la Kanaky.
Au même moment, le choléra affecte la population mahoraise de Mayotte. Cela parce que les proclamations sur le caractère « français » de Mayotte et l’identité « française » des Mahorais, en fait traités comme une sous-caste (projet d’atteinte au droit du sol !), ce qui constitue une menace pour les droits démocratiques citoyens de toutes et de tous, ne changent rien à la réalité néocoloniale où services publics, santé et adduction d’eau sont dans un état plus que catastrophique.
Kanaky, Mayotte : la crise de l’impérialisme français et la crise de la V° République macronienne sont liées.
Le 15-05-2024.
Article mis à jour le 16-05-2024 à 09h35.
Document : communiqué du CCAT kanak du 15 mai 2024
Publié le 15.05.2024 à 16:43
Introduction
Cet appel aux travailleurs et aux militants à l’étranger émane des militants et dirigeants syndicaux ukrainiens de Kryvih Rih, ainsi que du soutien de diverses initiatives de la société civile. Il ne s’agit pas d’un appel officiel d’un syndicat. Mais il exprime très bien l’état d’esprit et les souhaits de nombreux syndicalistes et associations ukrainiens, ainsi que les sujets qu’ils souhaitent communiquer à leurs homologues d’autres pays, à moins d’un mois des élections au Parlement européen.
À la veille des élections au Parlement européen, les militants syndicaux de Kryvy Rih lancent un appel aux candidats et rappellent aux personnalités politiques que ce sont les salariés qui supportent le poids de la guerre contre l’agresseur. Ce sont eux qui manquent de munitions, et ce sont leurs intérêts qui doivent être discutés en haut lieu. En tant que syndicalistes ukrainiens, nous pensons qu’ignorer ces faits entraînerait des conséquences catastrophiques. Nous mettons en garde contre l’utilisation du soutien à l’Ukraine pour dissimuler des agendas égoïstes, ce qui est courant parmi certaines élites internationales.
Yuriy Samoilov, leader du Syndicat indépendant des mineurs, a déclaré : « Dans nos familles, toutes les conversations portent sur la guerre, sur ceux qui servent actuellement, sur la manière de les aider, car la grande majorité des personnes mobilisées sont des travailleurs ordinaires. C’est devenu la priorité du syndicat. Mais en même temps, la législation du travail est suspendue, les dépenses sociales sont réduites et les enfants d’hommes d’affaires et de fonctionnaires s’amusent à l’étranger. Est-ce juste? » interroge Yuriy.
Cet appel a déjà recueilli le soutien d’un groupe diversifié de militants syndicaux, civiques et étudiants de diverses régions d’Ukraine. Ils partagent une insatisfaction commune face au manque d’intérêt pour les enjeux des salariés et croient fermement que leur voix collective est la clé du changement. Ils considèrent ceux qui, en Europe et dans le monde, liront cet appel en tant qu’amis de l’Ukraine et alliés des travailleurs.
Oleksandr Skyba, dirigeant du Syndicat libre des cheminots du dépôt de Darnytsia, souligne que, depuis le début de la guerre, les droits du travail ont été considérablement restreints. Selon lui, la plupart de ces changements n’ont pas renforcé les capacités de défense, mais les ont plutôt affaiblies. « Permettre aux employeurs de suspendre arbitrairement les relations de travail et les dispositions des conventions collectives constitue un coup dur porté au rôle des syndicats et aux fondements de la démocratie », affirme-t-il. Oleksandr souligne sa confiance dans le pouvoir de l’unité et du soutien mutuel dans la lutte et compte sur la solidarité de ses camarades étrangers.
Source : RESU
Appel aux représentants politiques des peuples d’Europe et du monde
Étant donné que notre sort dépend souvent de vos décisions, nous, syndicalistes et militants ukrainiens, souhaitons nous adresser directement à vous et souligner ce qui suit :
Alors que la communauté internationale reste dans l’indécision, les troupes d’occupation russes intensifient volontiers leur offensive. Nos camarades meurent sur la ligne de front, sont obligés de se battre sans suffisamment d’armes, et en l’absence d’une défense aérienne adéquate, nos centrales électriques, nos usines et nos maisons sont touchées par des frappes dévastatrices. Avec un véritable « soutien inébranlable », cela n’aurait pas été inévitable. Cependant, pour l’instant, nous devons faire face à l’agresseur principalement par nous-mêmes.
La résilience de la société ukrainienne dépend des travailleurs ordinaires, qui constituent la majorité des forces armées et assurent le fonctionnement du front intérieur en matière de logistique, de production et d’entretien des infrastructures critiques. Dans le même temps, il existe une fracture sociale de plus en plus visible, où les biens publics n’existent que pour l’élite et le reste de la population n’a que des devoirs. Cela démoralise et menace la capacité de défense du pays et son avenir. Alors que nous continuons à être payés de miettes, à faire des heures supplémentaires et à vivre sous la menace constante d’être mis à la rue, notre gouvernement se préoccupe beaucoup plus de la déréglementation et de la création de conditions favorables aux propriétaires d’entreprises.
La sécurité et le bien-être de nos familles et amis sont pour nous des valeurs primordiales ; elles nous font tenir le coup. Pourtant, il est malheureusement clair que l’Ukraine d’après-guerre ne pourra pas offrir des possibilités d’une vie décente si les salariés ne disposent pas des moyens de pression nécessaires pour résoudre leurs problèmes. C’est avec horreur que nous réalisons que nous devrons probablement chercher une vie meilleure à l’étranger, ou en travaillant jour et nuit, en rivalisant pour obtenir des salaires de misère auprès de maîtres cupides.
Ce n’est également un secret pour personne que vos élites gèlent les salaires, augmentent les prix, annulent les congés et réduisent les dépenses sociales, justifiant tout cela comme une nécessité pour soutenir l’Ukraine tout en poursuivant un commerce mutuellement bénéfique avec la Russie ; votre argent et votre technologie soutiennent leurs capacités militaires. Cette politique est extrêmement dangereuse pour la solidarité et la confiance entre nos peuples.
Nous comprenons que ce n’est qu’ensemble que nous pourrons défendre la démocratie et la justice sociale contre les invasions des impérialistes, la pression des dictateurs, les appétits des oligarques et la démagogie de l’extrême droite.
C’est pourquoi nous vous appelons à :
1. Arrêter les exportations d’armes vers des pays tiers et donner la priorité à la fourniture d’armes et de munitions nécessaires dès maintenant à la défense de l’Ukraine. Notre guerre ne doit pas devenir un prétexte pour profiter des profits des vendeurs de sécurité !
2. Faire en sorte qu’il soit impossible au régime de Poutine de contourner les sanctions. Cela nécessite, entre autres choses, de mettre un terme aux projets douteux utilisés par les oligarques russes, ukrainiens et autres. Chaque transaction et pièce de rechange fournie permettent à la Russie de continuer la guerre !
3. Annuler la dette injuste et assurez-vous que votre argent ne soit pas dépensé dans des expériences antisociales dans notre pays ! Le soutien international devrait contribuer à restaurer et à étendre les soins de santé et l’éducation universels, à reconstruire des logements abordables et des infrastructures publiques, et à garantir des emplois et des conditions de travail décents.
4. Établir des contacts avec les syndicats ukrainiens et les organisations de la société civile, faire pression pour leur implication dans la prise de décision à tous les niveaux et insister sur l’importance de la négociation collective et de la liberté d’association ! Dans un système politique déformé, c’est presque le seul moyen pour les citoyens ordinaires de revendiquer leurs droits.
5. Dénoncer le recours à la solidarité pour couvrir des intérêts particuliers ! Confisquez les avoirs russes, fermez les sociétés offshore et taxez les super-riches. Ne présentez pas à votre peuple le faux choix de sacrifier le sort des Ukrainiens ou d’éliminer les plus vulnérables du pays !
Adopté lors d’une réunion de militants syndicaux et étudiants à Kryvih Rih à l’occasion de la Journée internationale du travail, présidée par Yuriy Samoilov et à laquelle participaient des représentants des syndicats indépendants ArcelorMittal Kryvyi Rih, de l’usine de minerai de fer de Kryvyi Rih, Metinvest et Rudomine, du Free Trade de Kryvyi Rih. Syndicat des travailleurs de la santé, le Syndicat libre des éducateurs et des scientifiques de Kryvy Rih, le syndicat étudiant Action directe, Les Sorcières de Kryvbas, de Spravedlyvist et du Mouvement social.
Le 14 mai 2024 à 12h00, soutenu individuellement par :
- 1. Oleksandr Skyba, leader du Syndicat libre des cheminots du dépôt de Darnytsia
- 2. Natalia Zemlianska, Syndicat ukrainien des ouvriers, entrepreneurs et travailleurs migrants
- 3. Oksana Slobodiana, Sois comme Nina, présidente du syndicat régional de Lviv
- 4. Vasyl Andreyev, président de PROFBUD, Syndicat des travailleurs du bâtiment d’Ukraine
- 5. Liliia Vasylieva, directrice adjointe du Syndicat des travailleurs des grues de la région de Lviv
- 6. Katya Gritseva, militante du syndicat étudiant indépendant Priama Diia (Action directe) et de Sotsialniy rukh (Mouvement social), artiste
- 7. Vitalii Dudin, co-fondateur de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social), docteur en droit du travail
- 8. Artem Tidva, responsable organisateur, FSESP
- 9. Oksana Dutchak, co-rédactrice en chef de Spilne/Commons Journal
- 10. Lidiya Luchyshyn, trésorière du Syndicat des grutiers de la région de Lviv
- 11. Taras Bilous, rédacteur
- 12. Andrij Pacan, tourneur
- 13. Pavlo Bryzhatyi, membre du syndicat étudiant indépendant Priama Diia (Action directe) et de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social), étudiant de l’Université nationale de l’Académie d’Ostroh
- 14. Daria Selishcheva , psychologue
- 15. Volodymyr Skimira , grutier
- 16. Maksym Shumakov, militant du syndicat étudiant de Priama Diia
- 17. Iryna Strumeliak, ouvrière
- 18. Denys Pilash, militant de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social)
- 19. Dmytro Lypetskyi, grutier
- 20. Valerii Petrov, militant de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social), Ph.D, développeur de jeux
- 21. Ihor Duleba, grutier
- 22. Romanenko Maksym, médecin, militant de Sotsialnyi Rukh (Mouvement social)
- 23. Ihor Vasylets, membre du syndicat étudiant Priama Diia (Action Directe)
- 24. Zakhar Popovych, activiste, Ph.D.
- 25. Mykhailo Zvir, grutier
- 26. Oleksandr Kyselov, travailleur migrant, membre du conseil d’administration de Skånes Industrisyndikat
- 27. Mariia Sokolova, militante du syndicat étudiant indépendant Priama Diia (Action directe)
- 28. Artem Remizovskyi, doctorant en études culturelles, Académie Kiev-Mohyla
- 29. Rouslana Mazurenok, présidente du syndicat des travailleurs de la santé de l’hôpital Derazhnyanska , militante de Sois comme Nina.
https://rev.org.ua/zakordonnim-politikam-pro-spravedlivist-dlya-ukra%D1%97nskix-pracivnikiv/
Publié le 09.05.2024 à 19:14
Retour sur le congrès de Solidaires
Nous publions les communiqués de la Fédération SUD Commerce parus pendant et après le congrès de l’Union syndicale Solidaires (USS), qui s’est tenu le mois dernier en son absence après que cette fédération en ait été écartée, ce qu’elle conteste par ailleurs juridiquement.
Le conflit politique ouvert qui oppose cette structure, pourtant dynamique et en pleine expansion, à sa centrale est révélateur de l’évolution de Solidaires : difficulté à faire sa mue alors qu’elle s’est historiquement construite sur la défense du service public et que les possibilités de développement dans le secteur privé n’ont jamais été aussi fortes suite au regain de syndicalisation enregistré lors de la mobilisation contre la réforme des retraites de l’an dernier, recul du nombre de ses adhérent-es, prégnance dans les débats des sujets sociétaux sur ceux sociaux sans articulation concrète entre les deux, focalisation sur l’unification syndicale à l’œuvre là où la CGT veut pourtant se limiter à un duo avec la FSU, dévoiement de l’action syndicale au profit d’une organisation politique…
Cette situation préoccupante ne peut laisser insensible les militant-es syndicaux au moment où les atteintes aux droits des travailleurs/euses et aux libertés publiques sont légions et ne manqueront pas de redoubler après la trêve que l’exécutif escompte lors des Jeux Olympiques.
Correspondant rubrique syndicale.
Communiqué de la Fédération SUD Commerce et Services du 23 avril 2024
Communiqué de la Fédération SUD Commerce et Services du 08 mai 2024
FD-Sud-Commerce_CDP_Congres-Solidaires_08-05-2024TéléchargerLe droit de réponse envoyée à la rédaction d’Alternative Libertaire et refusée à la publication jusqu’à maintenant
FD-Sud-Commerce_Droit-de-réponse-a-UCLTélécharger