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15.05.2024 à 06:30

Qu’attendre de la visite de Poutine en Chine ?

Ramona Bloj

Aujourd’hui, Poutine doit partir pour Pékin pour une visite d’État de deux jours qui commencera demain, jeudi 16 mai. Il s’agit du premier voyage à l’étranger du président russe depuis le renouvellement de son mandat à la tête de la Russie le 7 mai.

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Texte intégral (576 mots)

Il s’agit de la 43e rencontre entre Xi et Poutine. Au total, Xi a rencontré Poutine plus de deux fois que n’importe quel autre dirigeant. Si la plupart des pays occidentaux ont condamné les conditions de la réélection de Poutine, le président chinois l’a félicité, appelant à maintenir une « communication rapprochée » entre les deux pays.

  • Selon le Kremlin, Poutine et Xi devraient « discuter en détails de toute une série de questions dans le cadre de leur partenariat global et de leurs relations stratégiques, définir les orientations clés du développement futur du partenariat russo-chinois et procéder à un échange de vues approfondi sur les problèmes internationaux et régionaux les plus urgents »1.
  • Ils devraient également signer une déclaration commune et participer à un événement célébrant le 75e anniversaire de l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et l’Union soviétique.
  • Poutine pourrait aussi chercher à aborder la question du projet de gazoduc « Power of Siberia 2 », essentiel pour Moscou dans un contexte de baisse des importations européennes de gaz russe.
  • Toutefois, depuis la dernière visite de Poutine en 2023, aucune information n’a été rendue publique, ni sur le calendrier, ni sur les possibles financements du projet.

Au début de l’invasion russe de l’Ukraine, en février 2022, Pékin et Moscou se sont voués une « amitié sans limite ». Si aucune information n’indique que la Chine fournit des armes ou du matériel militaire à la Russie, Pékin continue d’approvisionner l’industrie de la défense russe en biens à double usage.

  • Les États-Unis considèrent que 70 % des machines-outils importées par la Russie en 2023 provenaient de Chine, et seraient probablement utilisées pour la construction de missiles balistiques tirés sur les infrastructures civiles et énergétiques ukrainiennes.
  • Washington a déjà averti Pékin que les entreprises chinoises approvisionnant l’industrie de défense russe pourraient faire l’objet des sanctions secondaires.

La visite de Poutine succède à celle de Xi en France, en Serbie et en Hongrie. La présidence française avait annoncé souhaiter pousser la Chine à « changer les calculs de la Russie ». À Paris, Xi a exprimé son soutien à une trêve olympique et s’est engagé à « s’abstenir de vendre toute arme » à Moscou.

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14.05.2024 à 18:30

Déçue de la perspective d’un duel Trump-Biden, la jeunesse américaine se tourne vers RFK Jr.

Marin Saillofest

Selon plusieurs sondages récents, Robert F. Kennedy Jr. n’est désormais plus qu’à quelques points de Biden et Trump dans les intentions de vote des jeunes électeurs américains. Si le candidat indépendant réussit à accéder aux bulletins de vote dans les 50 États, sa candidature pourrait s’avérer déterminante lors du scrutin.

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Texte intégral (1077 mots)

Aux États-Unis, le système politique bipartite a vu sa popularité s’effondrer depuis le début du siècle. En 2003, plus de la moitié des électeurs (56 %) s’estimaient « satisfaits » d’avoir le choix entre deux candidats issus des principaux grands partis lors des élections, selon l’institut Gallup. Lors du dernier sondage conduit en septembre 2023, cette part est tombée à 34 %.

Cette année, alors qu’une majorité d’Américains estime que les deux candidats en lice ne devraient pas se représenter, le choix sur les bulletins de vote sera le même que quatre ans plus tôt : Biden ou Trump1.

  • Tandis que ce scénario largement impopulaire se concrétise de plus en plus, à moins de six mois des élections, le candidat indépendant Robert F. Kennedy Jr. (RFK) bénéficie d’une surprenante popularité parmi les jeunes électeurs.
  • RFK, neveu du président démocrate John Fitzgerald Kennedy, a annoncé sa candidature à la présidence en avril 2023. Le nom de sa colistière, Nicole Shanahan, a quant à lui été dévoilé en mars dernier.
  • Depuis l’an dernier, sa part dans les sondages est relativement stable, autour de 10 % d’intentions de vote.

Toutefois, parmi les jeunes électeurs, les intentions de vote déclarées en faveur de RFK s’approchent désormais des niveaux de Biden ou Trump. Dans une enquête de Generation Lab conduite à la fin du mois d’avril, 29 % des 18-34 ans déclaraient vouloir voter pour le candidat indépendant en novembre2. Le sondage New York Times/Siena publié lundi 13 mai place quant à lui RFK à seulement 8 points derrière Joe Biden parmi les 18-29 ans3.

  • Historiquement, les candidats-tiers réalisent des scores inférieurs à la moyenne des derniers sondages lors des élections présidentielles américaines. L’une des raisons expliquant cette sous-performance chronique réside dans l’accès aux bulletins de vote4.
  • Contrairement aux candidats républicains et démocrates — qui bénéficient d’un accès aux bulletins garanti par les législatures d’État —, les candidats indépendants doivent mobiliser d’importantes ressources financières ainsi que leurs soutiens pour obtenir le seuil de signatures requis dans chaque État.
  • La campagne de RFK a néanmoins signalé qu’elle comptait figurer sur les bulletins de vote des 50 États en novembre5. À ce jour, le ticket RFK/Shanahan revendique avoir accès aux bulletins dans 13 États.

Le vote des 18-29 ans sera crucial pour l’élection de novembre. Les marges de quelques points de pourcentage qui octroieront des grands électeurs à Biden ou Trump dans les États-clefs seront principalement déterminées par le vote de abstentionnistes lors du scrutin de 2020, considérant le faible report de voix attendu en raison de l’extrême polarisation, ainsi que par l’électorat susceptible d’être siphonné par un candidat tiers. Dans le scénario actuel, RFK est particulièrement populaire parmi les électeurs déçus du Parti démocrate ayant signalé vouloir voter pour Trump en novembre6.

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14.05.2024 à 12:30

Qu’est-ce que Moscou cherche à accomplir dans l’oblast de Kharkiv ?

Marin Saillofest

En fin de semaine dernière, l’armée russe a lancé une offensive dans l’est de l’Ukraine, en direction de Kharkiv. En quelques jours à peine, Moscou a capturé plus de 120km² de territoire, soit plus qu’au cours du mois précédent. Si l’armée russe s'établit durablement dans cette zone, son artillerie pourrait sérieusement menacer la capitale de la région et sa population.

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Texte intégral (923 mots)

Depuis fin 2022, les attaques transfrontalières s’étaient largement limitées à des raids sporadiques, à quelques attaques de drones et à des bombardements de faible intensité. Réputée comme étant solidement protégée, la ville de Kharkiv (deuxième plus peuplée du pays), dans l’est de l’Ukraine, a depuis été relativement épargnée par les combats.

Vendredi 10 mai, l’armée russe a lancé une offensive dans le nord de l’oblast de Kharkiv, en direction de Volchansk et de la capitale de la région.

  • Au 13 mai, Moscou a capturé 126 km² de territoire, soit un rythme qui n’avait plus été observé depuis l’offensive ukrainienne de l’automne 2022.
  • En trois semaines seulement, les forces ukrainiennes étaient alors parvenues à reprendre 12 000 km² de territoire autour de Kharkiv.

L’état-major russe a mobilisé deux corps d’armée pour mener cette offensive, soit environ 35 000 combattants1. Les renseignements ukrainiens, qui étaient au courant de la concentration de forces russes en face de Kharkiv, estiment que Moscou « est prêt » à doubler le nombre de combattants dans ce secteur2. Kiev revendique également avoir été au courant du lancement de ces opérations, qui étaient « conformes au calendrier » dont l’armée ukrainienne avait connaissance3.

Si l’état-major ukrainien était au courant de cette offensive, qu’est-ce qui permet d’expliquer l’apparent effondrement des lignes de défense dans l’oblast de Kharkiv ?

  • L’abandon de positions défensives ukrainiennes existantes suggère des dysfonctionnements dans le commandement ukrainien et ses capacités à mobiliser et allouer des ressources.
  • Malgré l’existence de fortifications et de postes défensifs (dont certains étaient abandonnés4), la « zone grise » capturée par l’armée russe était jusqu’alors peu investie par l’armée ukrainienne car difficile à défendre.
  • Au-delà des tranchées, postes d’observation et autres infrastructures, il semble que ce secteur n’avait pas été préalablement miné pour ralentir la progression des véhicules — ce qui explique cette avancée si rapide5.

Malgré cette victoire tactique russe, il semble pour l’heure peu probable que Moscou soit en mesure de sérieusement menacer Kharkiv. L’armée russe pourrait néanmoins s’établir suffisamment dans cette zone grise pour que la ville se trouve à portée d’artillerie, ce qui représenterait un risque accru pour les populations civiles et les infrastructures. Le gouverneur de l’oblast de Kharkiv a déclaré dans la matinée du 14 mai que plus de 7 000 personnes avaient d’ores et déjà été évacuées6.

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14.05.2024 à 11:09

La doctrine Lighthizer, au cœur de la géopolitique de Donald Trump

Matheo Malik

Aux États-Unis, le président Biden est sur le point d’imposer des tarifs à 100 % sur les voitures électriques chinoises. À l’ère de la sécurité économique, une nouvelle présidence Trump changerait-elle vraiment la donne ? Selon Renaud Lassus, cela ne fait pas de doute. Après avoir étudié pendant plusieurs mois Robert Lighthizer, son principal conseiller sur le commerce et la mondialisation — qu’on appelle à Washington « the consigliere » et « the enforcer » — il dresse le portrait géopolitique d’une figure clef, encore trop méconnue en Europe.

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Texte intégral (5080 mots)

Des deux côtés de l’Atlantique, nous sommes entrés en campagne permanente. Dans l’année des grandes élections, le scrutin américain de novembre est un barycentre géopolitique. Pour comprendre ses dynamiques profondes, ses tendances lourdes et pour découvrir des profils clefs, nous vous recommandons de débloquer tous nos contenus en vous abonnant au Grand Continent.

Un second mandat de Donald Trump, si celui-ci était élu en novembre, serait beaucoup plus agressif, dès le premier jour, sur tous les sujets économiques et commerciaux internationaux, notamment à l’égard de l’Europe1. L’ex-président avait institué des sanctions contre les exportations européennes, notamment françaises, en seconde partie de mandat. Il reprendrait son action là où il l’avait laissée. Il avait commencé sa présidence sans préparation ni équipe cohérente. Comme l’analyse Niall Ferguson, il se présente aujourd’hui de façon plus organisée, avec un programme et une équipe qui a déjà travaillé avec lui et qui dispose de l’expérience du pouvoir.

Un consigliere discret au cœur du dispositif Trump

Au sein de cette dernière, Robert Lighthizer occupe une position très particulière. Représentant du président pour le Commerce (US Trade Representative) entre 2017 et 2021, il a exercé une influence qu’aucun membre du cabinet n’avait eu avant lui dans ces fonctions, pas même Mike Froman qui avait été aussi le sherpa de Barack Obama. Plusieurs des décisions les plus importantes de Donald Trump comme président portent directement sa marque, comme le tournant beaucoup plus ferme donné à la politique commerciale américaine à l’égard de la Chine. En cas de succès électoral en novembre, Bob Lighthizer occuperait à nouveau une place centrale dans une nouvelle administration Trump sur les sujets économiques et commerciaux internationaux. Il serait à la fois un conseiller essentiel (« the consigliere »), mais aussi celui qui met en œuvre les décisions du Président (« the enforcer »).

Plusieurs des décisions les plus importantes de Donald Trump comme président portent directement la marque de Bob Lighthizer.

Renaud Lassus

Dans un tel contexte, il est important en Europe de connaître et de comprendre la vision et les idées de celui qui propose une doctrine et un programme d’action à Donald Trump, pour aller beaucoup plus loin dans l’affirmation de la souveraineté exclusive et l’action économique unilatérale des États-Unis.

Bob Lighthizer ne fréquente pourtant pas les plateaux de télévision des médias conservateurs où Donald Trump repère ses futurs collaborateurs. Il n’est pas connu des Américains et ne cherche pas à l’être. Il est aussi très différent, par ses origines Midwest, des milieux dans lesquels évolue généralement l’ancien président.

Robert Lighthizer, représentant des États-Unis pour le commerce, témoigne lors d’une audition de la commission des finances du Sénat américain sur «  Le programme de politique commerciale du président pour 2020  » au Capitole, mercredi 17 juin 2020, à Washington, DC. © Andrew Harnik/CNP

Mais Donald Trump et Bob Lighthizer partagent la même vision nationaliste (« America first »). Ils sont tous deux convaincus que les déficits commerciaux sont une marque de faiblesse et le signe inacceptable que les États-Unis se laisseraient abuser par leurs partenaires. Lorsque Bob Lighthizer évoque les « trois péchés capitaux » qui auraient profondément affaibli l’Amérique — la création de l’Organisation mondiale du commerce en 1995, l’accession de la Chine à celle-ci en 2001 et l’accord commercial avec le Mexique et le Canada en 1994 —, il reçoit l’attention personnelle et le soutien de Donald Trump.

Bob Lighthizer ne fréquente pourtant pas les plateaux de télévision des médias conservateurs où Donald Trump repère ses futurs collaborateurs. Il n’est pas connu des Américains et ne cherche pas à l’être.

Renaud Lassus

À quelques mois près, ils ont aussi le même âge et la nostalgie des mesures protectionnistes qu’avait institué Ronald Reagan contre le Japon — en particulier Bob Lighthizer, qui a fait ses premières armes dans l’administration de ce dernier. Certaines des mesures que propose Bob Lighthizer à Donald Trump, comme l’instauration d’une surtaxe générale de 10 % sur toutes les importations — « a ring », un « cercle protecteur » autour de l’Amérique — sont aussi directement inspirées d’une décision de Richard Nixon, lorsque celui-ci mit fin aux accords de Bretton Woods sur la convertibilité or du dollar en 1971.

Bob Lighthizer est aussi celui qui — en mobilisant certaines procédures qui étaient tombées en désuétude — a donné à Donald Trump la possibilité d’utiliser les tarifs douaniers avec une grande liberté vis-à-vis du Congrès pour projeter l’image d’un « homme fort » qui impose sa volonté aux pays étrangers. Plus largement, Bob Lighthizer apporte dans ses propositions, ses interventions ou son livre récent No Trade Is Free2, une approche conceptuelle, analytique et professionnelle au service d’un patron qui n’en a pas.

Robert Lighthizer, représentant des États-Unis pour le commerce, témoigne lors d’une audition de la commission des finances du Sénat américain sur «  Le programme de politique commerciale du président pour 2020  » au Capitole, mercredi 17 juin 2020, à Washington, DC. © Andrew Harnik/CNP

Hégémonie politique : contrer le choc chinois

Mais l’influence de Bob Lighthizer s’explique aussi par d’autres facteurs plus larges et plus originaux. Bob Lighthizer est un animal politique « hybride », plus proche du parti démocrate et des syndicats sur certains sujets que de la ligne traditionnelle du parti républicain et des grandes organisations du business américain. 

Bob Lighthizer est un animal politique « hybride ».

Renaud Lassus

Certains fondements de son analyse sont désormais largement bipartisans aux États-Unis, comme la prise de conscience de l’impact de la concurrence internationale sur les communautés et les régions ouvrières — le « Chinese shock » mis en avant par David Autor. L’accord avec le Canada et le Mexique qu’il a renégocié pendant la présidence de Donald Trump fut approuvé au Congrès avec le soutien de Nancy Pelosi et de nombreux démocrates. Cet accord est le premier à introduire des dispositions conditionnant l’accès au marché américain au niveau du salaire minimum au Mexique, pour prévenir les délocalisations motivées par les différences de coûts du travail.

Bob Lighthizer emporte aussi un large accord lorsqu’il insiste, avec d’autres, pour que les États-Unis « redeviennent un pays de producteurs » ou lorsqu’il souligne que l’autonomie et la capacité des États-Unis à produire sur leur sol doivent prévaloir sur l’approche, dominante depuis plus d’une décennie, donnant la priorité à la baisse du prix des produits. Bob Lighthizer cite souvent les secteurs où les États-Unis avaient été en avance s’agissant de produits qu’ils importent désormais massivement, comme les semi-conducteurs ou les panneaux photovoltaïques. Il préconise de fortes hausses de droits de douane pour forcer le retour à une production nationale. L’administration Biden poursuit aujourd’hui les mêmes objectifs, même si elle a d’abord recours aux subventions pour développer les investissements aux États-Unis.

Certains fondements de l’analyse de Lighthizer sont désormais largement bipartisans aux États-Unis.

Renaud Lassus

Enfin, Bob Lighthizer a été l’un des principaux précurseurs et acteurs du basculement de la politique commerciale américaine à l’égard de la Chine. Il est celui qui a proposé et mis en œuvre la hausse très importante des droits de douane sur les importations chinoises, que l’administration Biden n’a pas remise en cause depuis lors. Bob Lighthizer affirme que les États-Unis ont fait une erreur stratégique et historique majeure en soutenant l’intégration de la Chine dans les échanges internationaux au début des années 2000. Le PIB de la Chine a été multiplié par 15. Le déficit commercial bilatéral américain a très fortement augmenté. Mais contrairement aux prévisions initiales, la Chine est devenue, du point de vue américain, de plus en plus autoritaire sur le plan intérieur et nationaliste sur le plan extérieur, tout en étant désormais dotée des moyens de la puissance. Aujourd’hui, dans la perspective d’un second mandat, Bob Lighthizer propose d’aller beaucoup plus loin que les mesures prises pendant la présidence de Donald Trump et prépare un plan de séparation des deux économies pour les secteurs les plus importants.

Pour autant, si Trump revenait à la Maison Blanche, Bob Lighthizer ne bénéficierait plus des mêmes soutiens bipartisans. Il ne se prononce jamais sur les risques pour la démocratie américaine liés au comportement et aux annonces de Donald Trump. Il soutient fidèlement celui qui lui donnerait les moyens d’agir à nouveau, à la différence de certains de ses anciens collègues, qui ont pris définitivement leur distance après l’attaque contre le Capitole et la contestation de la légitimité de l’élection de 2020. De plus, sa vision des États-Unis semble se résumer aux régions industrielles. Il ne parle pas des dizaines de millions de salariés ou de travailleurs contractuels, qui ne disposent pas de l’accès aux protections sociales, dans les activités de services peu qualifiées, les entrepôts du commerce électronique ou la restauration rapide, qui forment aujourd’hui, une grande part des classes populaires américaines et dont la situation sociale n’est pas liée au commerce international.

Sa vision des États-Unis semble se résumer aux régions industrielles.

Renaud Lassus

« L’Europe est pire que la Chine » : concevoir une souveraineté sans limites commerciales

Si certaines des analyses de Bob Lighthizer peuvent susciter un intérêt et même une convergence de vues s’agissant de la situation et des enjeux de l’Europe, il faut cependant prendre conscience de la force du nationalisme et du désintérêt de Bob Lighthizer à l’égard de la relation transatlantique.

Sa vision s’oppose d’abord frontalement aux positions européennes sur le  multilatéralisme. Elle refuse toute limite posée à la souveraineté américaine, comme les systèmes d’arbitrage internationaux et l’organe de règlement des différends de l’OMC. Bob Lighthizer accuse celui-ci d’avoir cherché à établir un « gouvernement des juges » du commerce international, qui n’aurait jamais été l’intention des États signataires, lors de la création de l’organisation. Il lui reproche d’avoir promu, sous couvert de décisions jurisprudentielles, une vision idéologique en faveur de la plus grande libéralisation commerciale, tout en se désintéressant des pratiques déloyales chinoises. En conséquence, Bob Lighthizer a bloqué, pendant son mandat, le renouvellement des membres de l’organe de règlement des différends, poursuivant la politique de l’administration Obama sur ce sujet. 

Robert Lighthizer, représentant des États-Unis pour le commerce, témoigne lors d’une audition de la commission des finances du Sénat américain sur «  Le programme de politique commerciale du président pour 2020  » au Capitole, mercredi 17 juin 2020, à Washington, DC. © Andrew Harnik/CNP

Il entend aussi délibérément introduire une part essentielle d’instabilité et d’imprévisibilité pour les partenaires des États-Unis, pour mettre la pression sur ceux-ci et les amener à faire des concessions. Il propose de mettre fin à « la durée éternelle » des accords commerciaux conclus par les États-Unis et d’instituer des clauses de révision, périodiquement reconsidérées.

Lighthizer entend délibérément introduire une part essentielle d’instabilité et d’imprévisibilité pour les partenaires des États-Unis.

Renaud Lassus

Au même titre que Donald Trump — qui répétait lors de sa présidence que « l’Europe est pire que la Chine » — Bob Lighthizer estime que les pays européens ne respectent ni la lettre ni l’esprit d’un système commercial équitable et réciproque, comme en témoignerait l’ampleur des déficits commerciaux américains à l’égard de certains pays européens. C’est notamment à l’égard de l’Europe que Bob Lighthizer conçoit son programme « œil pour œil » pour accroître les tarifs douaniers américains et les mettre au même niveau de ceux des pays tiers — ce qui signifierait en pratique sinon en droit, la sortie des États-Unis de l’OMC.

Avec l’Union européenne, l’Asie du Sud-Est et le Japon, il envisage des accords d’autolimitation des exportations, sur le modèle de ceux exigés par Ronald Reagan à l’égard du Japon dans les années 1980. Il propose de revenir à l’esprit des accords du Plaza en 1985, lorsque les pays européens s’étaient engagés à intervenir sur le marché des changes afin de déprécier le cours du dollar.

Bob Lighthizer ne cherche pas à modérer ses demandes et ses exigences à l’égard de l’Union, en contrepartie d’un soutien européen à l’égard de la Chine s’agissant du respect de conditions équitables de concurrence. Il pense que nous sommes trop ambigus au plan géopolitique et trop faibles politiquement en raison de la dépendance de certains des membres à l’égard du marché chinois. Pour lui, les États-Unis n’ont rien à attendre de l’Europe sur ces questions. 

Il se revendique comme fondamentalement « ultraréaliste ». Les liens d’alliance et la force de l’influence des États-Unis ne dépendent pas pour lui des accords commerciaux ou économiques que Washington pourrait passer avec les pays tiers, mais avant tout de la force de leur économie et de la puissance de leur armée.

Lighthizer se revendique comme fondamentalement « ultraréaliste ».

Renaud Lassus

Une question majeure reste cependant ouverte dans la vision de Bob Lighthizer : la position que devrait adopter une nouvelle administration Trump à l’égard de l’agenda climatique européen. En cas de second mandat de Donald Trump, le scénario le plus probable, outre une nouvelle sortie des États-Unis de l’accord de Paris, est celui d’un contentieux transatlantique sur la taxe carbone aux frontières de l’Union. Le conseiller de l’ancien président exprime cependant son intérêt pour les mesures commerciales qui prennent en compte le contenu en carbone des importations. Il souligne que les panneaux photovoltaïques produits aux États-Unis ont un contenu carbone plus faible que ceux importés de Chine. À cet égard, il inscrit ses réflexions dans le prolongement de plusieurs projets de loi récemment déposés par des parlementaires républicains au Congrès. Les lignes sont plus nuancées et moins figées sur cette question que dans d’autres domaines.

L’Europe doit se préparer à ces perspectives

Cela concerne d’abord les entreprises européennes pour lesquelles la relation transatlantique revêt une dimension stratégique et qui se trouveraient gravement menacées par la mise en œuvre des propositions préconisées par Bob Lighthizer.

Robert Lighthizer, représentant des États-Unis pour le commerce, témoigne lors d’une audition de la commission des finances du Sénat américain sur «  Le programme de politique commerciale du président pour 2020  » au Capitole, mercredi 17 juin 2020, à Washington, DC. © Andrew Harnik/CNP

L’application de son agenda pourrait aussi diviser l’Union. L’institution de mesures commerciales défavorables aux intérêts européens pourrait en effet faire apparaître une opposition entre les États membres qui souhaiteraient une réponse ferme et ceux qui seraient plus prudents face aux menaces d’un « Armageddon tarifaire » de Donald Trump en cas de représailles européennes. Certains pays européens pourraient aussi être tentés, sous la pression d’une nouvelle administration Trump, à la fois sur le niveau des dépenses militaires et pour réduire leur surplus commercial avec les États-Unis, d’acheter essentiellement du matériel militaire américain, au détriment de l’autonomie stratégique de l’Europe.

L’application de l’agenda de Bob Lighthizer pourrait diviser l’Union.

Renaud Lassus

Il faut aussi prendre pleinement conscience du fait que les idées mises en avant par Bob Lighthizer n’ont pas pour seule finalité de structurer un second mandat de Donald Trump. Il se donne aussi pour objectif de réformer profondément l’agenda du parti républicain pour le long terme, avec une plateforme politique protectionniste destinée à attirer les communautés populaires et ouvrières et les classes moyennes américaines, autour du rejet de la mondialisation. Pour Bob Lighthizer, le parti républicain ne ferait que revenir à sa tradition historique sur ces sujets. Loin d’être conçues dans une parenthèse Trump, les idées de Bob Lighthizer trouvent un écho plus large dans les positions de sénateurs républicains, comme Josh Hawley ou Marco Rubio,  qui se donnent des ambitions présidentielles à moyen terme et qui souhaitent la hausse du salaire minimum ou le renforcement du pouvoir des syndicats, à rebours de la position traditionnelle de leur parti depuis au moins deux générations.

L’Europe doit aussi prendre la mesure et faire la différence entre ce qui correspond à des mouvements bipartisans aux États-Unis et ce qui caractérise l’agenda de Donald Trump et de Bob Lighthizer. La question automobile est intéressante à cet égard. Trump répète que la transition énergétique est une « transition vers l’enfer » pour les communautés ouvrières et populaires américaines, qui se trouveraient menacées dans leurs emplois et leur mode de vie. Il veut interdire les importations de véhicules électriques chinois pour protéger la production d’automobiles à moteur thermique aux États-Unis. Joe Biden estime au contraire que la transition énergétique offre une opportunité historique pour réindustrialiser et apaiser le pays. C’est ainsi que l’on doit comprendre le renforcement substantiel de barrières sur l’accès au marché américain pour les véhicules chinois, comme une mesure qui vise à protéger la production d’automobiles électriques, en développement aux États-Unis.

Sur le climat, l’Europe entrerait en divergence avec une nouvelle administration Trump à la fois sur les finalités — la reconnaissance du changement climatique et le besoin de réduire les émissions — et sur les instruments. Une seconde administration Biden aurait une vision convergente avec l’Europe sur les finalités mais pourrait diverger sur les instruments. Dans la lutte contre le réchauffement climatique, Joe Biden met l’accent sur la subvention, la régulation et bientôt sur la protection commerciale. L’Europe insiste surtout sur la taxation du carbone et sur la régulation. Il est cependant très clair que les agendas proposés par Donald Trump et Joe Biden sont différents, s’agissant de leurs effets sur l’Europe. Joe Biden a suspendu les sanctions commerciales que Bob Lighthizer avait instauré à l’encontre des entreprises européennes sur l’acier, l’aéronautique et la taxation du digital.

Enfin, les Européens devraient chercher à trouver des alliés aux États-Unis en cas de deuxième mandat de Donald Trump pour contenir les mesures protectionnistes et nationalistes préconisées par Bob Lighthizer. L’élection au Congrès, qui interviendra au même moment que l’élection présidentielle, sera très importante à cet égard. Donald Trump devrait, s’il n’obtenait pas la majorité dans les deux chambres, composer avec un Congrès qui ne lui serait pas exclusivement favorable, ce qui limiterait ses capacités d’action. Le renforcement du dialogue entre les universités, les fondations, la presse, les centres de réflexion, les sociétés civiles au sens large, est aussi un enjeu important pour conserver et protéger les liens transatlantiques dans un contexte où ceux-ci pourraient être profondément affectés par l’arrivée d’une nouvelle administration Trump.

Les Européens devraient chercher à trouver des alliés aux États-Unis en cas de deuxième mandat de Donald Trump pour contenir les mesures protectionnistes et nationalistes préconisées par Bob Lighthizer.

Renaud Lassus

Au total, la doctrine Lighthizer, au-delà des effets très concrets qu’elle pourrait avoir à l’égard de l’Europe et du reste du monde, est à la fois un vecteur de changement et un révélateur des évolutions des États-Unis. Avec d’autres membres de l’entourage proche de Donald Trump, sur les questions domestiques, militaires ou diplomatiques, Bob Lighthizer met en avant une vision et une doctrine qu’il est urgent de comprendre en Europe pour en anticiper les conséquences, bien au-delà des seules questions de politique commerciale ou d’économie internationale.

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14.05.2024 à 07:00

En finir avec l’Europe des scandales : 7 propositions pour protéger notre démocratie avant les élections

Matheo Malik

Après le Qatargate et le Russiagate, face à l'arsenalisation du Parlement européen, il faut découvrir un art européen de la séparation.

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Texte intégral (2862 mots)

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Un an et demi après l’éclatement du Qatargate, les autorités tchèques et belges ont récemment affirmé avoir démantelé un important réseau d’influence diffusant de la propagande pro-Kremlin en Europe par l’intermédiaire d’hommes politiques européens — y compris des membres du Parlement européen. Ce nouveau scandale vient confirmer ce sur quoi le Médiateur européen, la sous-commission INGE du Parlement européen et un certain nombre d’ONG de lutte contre la corruption alertent depuis un certain temps : les processus décisionnels qui régissent la réglementation du marché unique — qui réunit 450 millions d’habitants et 22 millions d’entreprises — sont soumises à de puissantes stratégies d’influence de la part d’une grande variété d’acteurs, y compris désormais des États étrangers — ou des fractions de ceux-ci — qui les utilisent par le biais de la voie diplomatique traditionnelle.

Pourtant, la réaction de l’Union au Qatargate laisse à désirer.

Non seulement l’enquête pénale lancée par les magistrats belges est au point mort — une situation qui met en lumière la fragilité de la protection pénale de la démocratie européenne — mais la réponse politique est également restée, jusqu’à présent, très modeste. Au lieu de reconnaître l’ampleur de la menace, les décideurs européens ont opté pour des solutions de continuité, ne réformant que marginalement un système fondé sur des outils essentiellement préventifs tels que des règles de transparence, des codes de conduite et l’autorégulation par le biais de comités d’éthique consultatifs. Le récent accord sur la création d’un organe européen pour les normes éthiques est emblématique de ce manque de fermeté : sa mission se limite à harmoniser les normes et à promouvoir une « culture de l’éthique » dans les institutions de l’Union — sans aucun pouvoir d’enquête significatif sur les conflits d’intérêts, ni d’ailleurs de capacité à sanctionner les agents publics de l’Union qui résistent à les résoudre… Alors que la présidente du Parlement européen s’était initialement montrée relativement ferme dans ses déclarations, le « plan Metsola » — qui a finalement été adopté comme nouveau règlement intérieur du Parlement européen — n’a apporté que très peu de changements à l’exception d’une mesure modeste : il est désormais interdit aux eurodéputés de rencontrer d’anciens députés européens devenus lobbyistes ou représentants des autorités publiques d’États étrangers dans les six mois qui suivent la fin de leur mandat. En outre, la mise en œuvre effective de cette nouvelle politique relève d’une commission ad hoc interne des députés européens — et, en dernier ressort, de la présidente du Parlement européen elle-même.

La réaction de l’Union au Qatargate laisse à désirer.

Raluca Bercea, Martin Böse, Emilia Korkea-aho, Juliette Lelieur, Kalypso Nicolaidis, Thomas Piketty, Guillaume Sacriste, Françoise Tulkens, Antoine Vauchez, John A.E. Vervaele

Ces réactions habituelles démontrent que les décideurs politiques de l’Union continuent de sous-estimer les enjeux et l’ampleur du problème. La prévention des conflits d’intérêts et la lutte contre la corruption sont des objectifs qui vont bien au-delà de la protection de la réputation des institutions de l’Union ou du projet européen, comme on le dit trop souvent. Ils sont par ailleurs fermement établis dans la littérature académique1. Car en définitive, tous les citoyens européens sont des victimes diffuses de la corruption. Les scandales en chaîne sapent la légitimité même de la démocratie à relever les défis monumentaux de notre époque — la guerre et la paix, la transition écologique, les inégalités sociales, etc.

Dans ce contexte, il s’agirait de retrouver rien moins qu’un « art de la séparation »2 renouvelé entre, d’une part, l’intérêt public européen issu du vote des Européens et confiés à des fonctionnaires et d’autre part les dynamiques de lobbying qu’il convient de discuter à nouveau frais car elles risquent de peser de manière disproportionnée sur les processus décisionnels3.

Il faut retrouver un « art de la séparation » entre l’intérêt public européen issu duvote et les dynamiques de lobbying.

Raluca Bercea, Martin Böse, Emilia Korkea-aho, Juliette Lelieur, Kalypso Nicolaidis, Thomas Piketty, Guillaume Sacriste, Françoise Tulkens, Antoine Vauchez, John A.E. Vervaele

La mise en œuvre complète des règles de transparence concernant les groupes d’intérêt et les fonctionnaires est le premier pas important dans cette direction4

Alfons Borrell, Sans titre, non daté

Pourtant, si leur vertu démocratique est indéniable, elles n’empêchent pas les conflits d’intérêts ou la corruption d’exister — aussi bien documentés soient-ils. Nous avons plutôt besoin d’une politique véritablement proactive qui établisse un système unique et complet d’incompatibilités à même de freiner les pratiques néfastes des « ménages » — l’exercice d’une activité professionnelle tout en occupant un poste au Parlement européen — ou du « pantouflage » entre le public et le privé5.

C’est pourquoi nous formulons des propositions concrètes visant à :

  • limiter les « ménages » en interdisant aux députés européens de nouvelles activités professionnelles parallèles ;
  • fixer une période de réflexion de 12 mois après le mandat pendant laquelle les députés ne peuvent pas s’engager dans des activités de lobbying auprès de l’ensemble des institutions et agences de l’Union ;
  • sanctionner les entreprises et les bureaux d’études qui, en dépit des règles, recrutent des « pantoufleurs », en les excluant des marchés publics ;
  • la création d’un organe européen d’intégrité unique et indépendant, doté de pouvoirs d’enquête et chargé de contrôler et de sanctionner ce nouvel ensemble de règles d’intégrité par des mesures disciplinaires.

Surtout, l’Union doit renforcer son arsenal répressif qui a fait cruellement défaut dans l’affaire du Qatargate. En effet, le Parquet européen, qui a commencé à fonctionner en 2021 pour lutter contre la fraude au budget de l’Union, n’a pas de compétence au-delà de ce champ d’action précis. 

Nous proposons la création d’un organe européen d’intégrité unique et indépendant, doté de pouvoirs d’enquête.

Raluca Bercea, Martin Böse, Emilia Korkea-aho, Juliette Lelieur, Kalypso Nicolaidis, Thomas Piketty, Guillaume Sacriste, Françoise Tulkens, Antoine Vauchez, John A.E. Vervaele

C’est la raison pour laquelle il revient à la justice belge de mener les enquêtes, alors que ce n’est pas la démocratie belge qui, en l’occurrence, a été bafouée. En réponse à l’étrangeté de cette situation, il est nécessaire de préparer l’extension de la compétence du Parquet européen pour poursuivre les infractions pénales contre les intérêts démocratiques de l’Union.

Alfons Borrell, Sans titre, non daté

Nous formulons donc une série de propositions qui vont dans ce sens :

  • l’adhésion de l’Union au Groupe d’États contre la corruption (GRECO) afin de permettre une évaluation externe et indépendante des normes et pratiques de l’Union ;
  • l’adoption d’une directive européenne sur la protection des intérêts démocratiques par le droit pénal, établissant un système complet d’infractions pénales contre l’intégrité des fonctionnaires de l’Union ;
  • l’extension des compétences du Parquet européen aux infractions pénales portant atteinte aux intérêts démocratiques de l’Union.

S’il faut reconnaître qu’il n’y a pas de solution miracle face à un mal qui a des racines politiques et économiques profondes, il est désormais crucial que les candidats au Parlement européen s’attaquent à ce problème urgent et s’interrogent sur le niveau de protection que nous, citoyens européens, voulons donner aux processus décisionnels démocratiques de l’Union.

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