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15.05.2024 à 12:55

#Déclarama

la Rédaction

Texte intégral (2490 mots)

15.05.2024 à 11:23

Dominique Boutonnat, le profit avant l’art

Astrid Jurmand

La tête de Dominique Boutonnat est réclamée à la suite d'une accusation de viol sur son filleul. Après deux mandats à la présidence du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC), le bilan n’est pas brillant.
Texte intégral (768 mots)

La tête de Dominique Boutonnat est réclamée à la suite d’une accusation de viol sur son filleul. Après deux mandats à la présidence du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC), le bilan n’est pas brillant.

Lundi 13 mai au matin, une centaine de manifestants se sont mobilisés devant le CNC, brandissant la Une de Libération du vendredi titrée « Dominique Boutonnat, l’homme qui embarrasse le cinéma français », accompagnée de Judith Godrèche derrière une banderole « Séparer l’homme du CNC ». Dès le 12 mai, une pétition demandait également son retrait du CNC. Pour l’instant, Dominique Boutonnat, qui récuse toutes les accusations, est maintenu à son poste et son procès est prévu à partir du 14 juin à Nanterre.

Pourtant, au-delà même de ses concupiscences condamnables, la direction de Dominique Boutonnat au CNC est navrante et porte préjudice à tout le cinéma français. En effet, sous l’impulsion de Dominique Boutonnat, le CNC a pris un tournant néo-libéral, adoptant une vision marchande du cinéma français.

À peine un an avant sa nomination à la direction du CNC, Dominique Boutonnat rédigeait un rapport sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographiques et audiovisuelles, qui a laissé la majorité des professionnels sceptiques, mais qui a ensuite servi de base à son action à la tête du CNC. Dans ledit rapport, il était question de la transformation des conditions de financement de la création française, mais surtout de la rentabilité des œuvres. Avec, par exemple, la préconisation d’aides sélectives en lien avec une approche fondée sur les performances économiques, l’appui sûr des commissions incapables de statuer sur la valeur humaine des projets, adoptant uniquement des critères budgétaires.

Or, il est question d’art, d’innovations, de performances humaines, qu’on ne peut marchander et évaluer uniquement à l’aune de critères monétaires. Par essence, la magnificence du cinéma français, ce qui fait sa renommée à l’étranger, repose sur une liberté créatrice qui doit s’affranchir de critères financiers normatifs pour conserver sa capacité à innover et surprendre.

De plus, à l’instar des Américains, Dominique Boutonnat a favorisé le développement des séries et subséquemment une logique de création manufacturière, dans un contexte où l’industrie cinématographique est mise à mal par l’omniprésence des plateformes.

Business before pleasure

Ainsi, certains membres de la profession avaient déjà pointé du doigt la mise en péril de la politique publique en faveur de la cinématographie. Quelque temps après l’annonce du renouvellement de Dominique Boutonnat à la tête du CNC pour un second mandat, Saïd Ben Saïd, figure importante du paysage cinématographique français, avait alerté sur cette « transformation en profondeur du CNC ».

Une évolution qu’il impute à la soumission de Dominique Boutonnat aux lois du marché, bien loin de l’amour de la culture et la passion du cinéma. L’objectif numéro un du CNC était pourtant sa lutte contre l’omniprésence des blockbusters, notamment américains. Et en 2022, Saïd Ben Saïd déplorait déjà cette volonté d’attirer le plus possible les tournages et plateformes d’outre-Atlantique. Il disait, suivi par un grand nombre de ses homologues, que cette nouvelle approche purement économique dénature le cinéma. Le septième art français a été victime du règne du prédateur libéral. Une raison de plus de « séparer l’homme du CNC ».

15.05.2024 à 11:21

RÉVOLTE DU JOUR

la Rédaction

Mossad ?
Lire plus (126 mots)

La Macronie met le feu à Nouméa

Deux nuits que la Nouvelle-Calédonie s’embrase. Et le président Macron n’a qu’un mot à la bouche : « Indigne ». Ces émeutes, extrêmement violentes, interviennent après le vote des députés du projet de loi constitutionnelle élargissant le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Une loi, votée par la Macronie, la droite et l’extrême droite, qui « minorise encore plus le peuple autochtone kanak », selon les indépendantistes. Après des mois à ignorer les appels au dialogue des organisations locales, l’État entend poursuivre sa réforme à sa manière : par la force. 

15.05.2024 à 11:20

LA LETTRE DU 15 MAI

la Rédaction

Dominique Boutonnat, le profit avant l’art
Texte intégral (1016 mots)

Dominique Boutonnat, le profit avant l’art

La tête de Dominique Boutonnat est réclamée à la suite d’une accusation de viol sur son filleul. Après deux mandats à la présidence du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC), le bilan n’est pas brillant.

Lundi 13 mai au matin, une centaine de manifestants se sont mobilisés devant le CNC, brandissant la Une de Libération du vendredi titrée « Dominique Boutonnat, l’homme qui embarrasse le cinéma français », accompagnée de Judith Godrèche derrière une banderole « Séparer l’homme du CNC ». Dès le 12 mai, une pétition demandait également son retrait du CNC. Pour l’instant, Dominique Boutonnat, qui récuse toutes les accusations, est maintenu à son poste et son procès est prévu à partir du 14 juin à Nanterre.

Pourtant, au-delà même de ses concupiscences condamnables, la direction de Dominique Boutonnat au CNC est navrante et porte préjudice à tout le cinéma français. En effet, sous l’impulsion de Dominique Boutonnat, le CNC a pris un tournant néo-libéral, adoptant une vision marchande du cinéma français.

À peine un an avant sa nomination à la direction du CNC, Dominique Boutonnat rédigeait un rapport sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographiques et audiovisuelles, qui a laissé la majorité des professionnels sceptiques, mais qui a ensuite servi de base à son action à la tête du CNC. Dans ledit rapport, il était question de la transformation des conditions de financement de la création française, mais surtout de la rentabilité des œuvres. Avec, par exemple, la préconisation d’aides sélectives en lien avec une approche fondée sur les performances économiques, l’appui sûr des commissions incapables de statuer sur la valeur humaine des projets, adoptant uniquement des critères budgétaires.

Or, il est question d’art, d’innovations, de performances humaines, qu’on ne peut marchander et évaluer uniquement à l’aune de critères monétaires. Par essence, la magnificence du cinéma français, ce qui fait sa renommée à l’étranger, repose sur une liberté créatrice qui doit s’affranchir de critères financiers normatifs pour conserver sa capacité à innover et surprendre.

De plus, à l’instar des Américains, Dominique Boutonnat a favorisé le développement des séries et subséquemment une logique de création manufacturière, dans un contexte où l’industrie cinématographique est mise à mal par l’omniprésence des plateformes.

Business before pleasure

Ainsi, certains membres de la profession avaient déjà pointé du doigt la mise en péril de la politique publique en faveur de la cinématographie. Quelque temps après l’annonce du renouvellement de Dominique Boutonnat à la tête du CNC pour un second mandat, Saïd Ben Saïd, figure importante du paysage cinématographique français, avait alerté sur cette « transformation en profondeur du CNC ».

Une évolution qu’il impute à la soumission de Dominique Boutonnat aux lois du marché, bien loin de l’amour de la culture et la passion du cinéma. L’objectif numéro un du CNC était pourtant sa lutte contre l’omniprésence des blockbusters, notamment américains. Et en 2022, Saïd Ben Saïd déplorait déjà cette volonté d’attirer le plus possible les tournages et plateformes d’outre-Atlantique. Il disait, suivi par un grand nombre de ses homologues, que cette nouvelle approche purement économique dénature le cinéma. Le septième art français a été victime du règne du prédateur libéral. Une raison de plus de « séparer l’homme du CNC ».

Astrid Jurmand

RÉVOLTE DU JOUR

La Macronie met le feu à Nouméa

Deux nuits que la Nouvelle-Calédonie s’embrase. Et le président Macron n’a qu’un mot à la bouche : « Indigne ». Ces émeutes, extrêmement violentes, interviennent après le vote des députés du projet de loi constitutionnelle élargissant le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Une loi, votée par la Macronie, la droite et l’extrême droite, qui « minorise encore plus le peuple autochtone kanak », selon les indépendantistes. Après des mois à ignorer les appels au dialogue des organisations locales, l’État entend poursuivre sa réforme à sa manière : par la force. 

L.L.C.

ON VOUS RECOMMANDE

  • Rendez-vous demain, jeudi 16 mai, dès 18h30 à la salle Olympe de Gouges (Paris 11ème, métro Père Lachaise) pour assister à une conférence/débat « L’affaire Assange au regard du droit : 14 ans de persécution judiciaire ». À quelques jours de l’audience décisive du 20 à Londres, qui tranchera quant à la possibilité d’un ultime appel du fondateur de WikiLeaks pour empêcher l’extradition vers les États-Unis.

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14.05.2024 à 12:07

LA LETTRE DU 14 MAI

la Rédaction

Choose France : la France pilote-t-elle encore sa stratégie industrielle ?
Texte intégral (1271 mots)

Choose France : la France pilote-t-elle encore sa stratégie industrielle ?

Sous les ors de Versailles, Emmanuel Macron est heureux : il annonce 15 milliards d’euros d’investissements étrangers en France. Super ?

En matière de communication, le grand raout Choose France est un modèle. On regroupe toutes les annonces de grands groupes internationaux en matière d’investissements en France au même moment, on saupoudre de déplacements présidentiels et autres grandes déclarations sur la réindustrialisation et la croissance retrouvée et l’affaire est dans le sac : on croirait presque que c’est Emmanuel Macron qui est allé chercher un à un par la culotte les PDG pour les convaincre.

En vérité, c’est un peu plus compliqué que cela. Si l’État a la capacité d’orienter des investissements que pourraient faire des multinationales étrangères en imaginant des aménagements fiscaux ou en bradant de l’immobilier ou des terres, c’est surtout, comme l’a rappelé le PDG France-Benelux de Spotify sur BFMTV, grâce à la haute technicité et qualité des travailleurs français que les entreprises étrangères sont intéressées par la France.

Si l’on regarde plus précisément ces investissements (qui ne sont pas que des annonces comme l’explique bien L’Usine nouvelle en revenant sur les annonces des 6 derniers sommets Choose France), on se rend d’abord compte que ce sont souvent des extensions de sites plus que des créations ex nihilo. Mais cela reste des créations d’emplois. Assez ? Sûrement pas par rapport à tout ce que la France a perdu d’emplois industriels (plusieurs millions selon l’INSEE) depuis l’après-guerre.

Des emplois, mais quels emplois ?

On apprend par exemple que l’entreprise Amazon veut créer un grand data center et investir ainsi 1,2 milliard d’euros en France. Dont acte. Mais que sont ces emplois qui vont être créés ? On connait, par les nombreuses enquêtes sur le sujet, les terribles conditions de travail qui sont pratiquées par la multinationale américaine. Mais surtout, on sait les dégâts qu’ils vont créer dans les économies dites concurrentes avec de la destruction de nombreux emplois.

Par ailleurs, une grosse partie des investissements étrangers viennent du monde de la tech, notamment américaine. Ce qui n’est pas sans soulever de questions : quid de la nécessité d’indépendance stratégique en cette matière si stratégique ? Il ne s’agit pas de faire là de l’anti-américanisme de base mais on voit les problèmes qui découlent du fait que X (ex-Twitter) soit une entreprise de droit américain… Ne faudrait-il pas mieux essayer de privilégier des entreprises françaises ou européennes, non pas par chauvinisme ou xénophobie mais pour que la direction de ces entreprises reste à porter de pouvoir pour les travailleurs du territoire où ils œuvrent ?

Pablo Pillaud-Vivien

CHIFFRE DU JOUR

Gaza : 30 000 morts selon… Bibi

Caroline Fourest, pour ne citer qu’elle, était trop contente de lire Libération ce 13 mai : « Morts à Gaza : l’ONU cesse de relayer les chiffres incohérents du bureau de presse du gouvernement du Hamas ». Son journal, Franc Tireur, avait donc raison, comme tant d’autres défenseurs du gouvernement d’extrême droite israélien, en affirmant qu’il n’y a pas 30 mais 20 000 morts à Gaza (quelle réjouissance !) et que le Hamas gonfle ses chiffres. Or, il suffit de lire l’article de Libé pour découvrir, dès la première phrase, que l’ONU se réfère désormais aux… « statistiques issues du ministère de la Santé de Gaza ». De plus, « cette modification dans la présentation du bilan n’implique pas, selon l’ONU, une révision à la baisse du nombre de victimes estimé ». Sinon, on peut toujours écouter Benyamin Netanyahou : « 14 000 combattants et probablement environ 16 000 civils ont été tués ». Caramba, encore raté !

L.L.C.

ON VOUS RECOMMANDE

  • Roman Polanski face à la vague #MeToo. Le podcast de Fabrice Drouelle « Affaires sensibles » revient, avec son invitée la journaliste Giulia Foïs, sur la tourmente qui a emporté Roman Polanski. Le cinéaste aux multiples récompenses accumulées, en dépit des 12 accusations de viols portées contre lui au fil des années. Fabrice Drouelle interroge la légitimité à couronner un artiste, tout génie mis de côté, si sa ligne de conduite est répréhensible.

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