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Institut de Relations Internationales et Stratégiques - Think tank français spécialisé sur les questions géopolitiques et stratégiques

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14.05.2024 à 14:10

La mondialisation du sport : un voyage à travers les continents

Aurelie Roché

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À l’aune des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, responsable du programme Sport et géopolitique, vous propose un rendez-vous régulier pour étudier les enjeux géopolitiques du sport. Dans cette septième chronique, il … Suite
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À l’aune des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024, Lukas Aubin, directeur de recherche à l’IRIS, responsable du programme Sport et géopolitique, vous propose un rendez-vous régulier pour étudier les enjeux géopolitiques du sport. Dans cette septième chronique, il analyse la mondialisation du sport moderne et son émergence au quatre coins du monde, des arts martiaux japonais au football en Grande-Bretagne en passant par le développement du sport nord-américain. Il revient ainsi sur l’institutionnalisation, la structuration et la standardisation du sport moderne, notamment grâce à des pôles de diffusion influents comme l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Asie. Quels sont les facteurs qui expliquent l’expansion du sport moderne et des sociétés sportives ? En quoi celui-ci se différencie-t-il des jeux dits traditionnels ? Judo, football, rugby… voyage à travers les continents en compagnie de Lukas Aubin.

14.05.2024 à 13:46

La Géorgie sous contrôle russe | Les mardis de l’IRIS

Déborah Yapi

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Chaque mardi, retrouvez en live Pascal Boniface et un membre de l’équipe de recherche de l’IRIS pour décrypter un fait d’actualité internationale. Aujourd’hui, échange avec Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’IRIS, … Suite
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Chaque mardi, retrouvez en live Pascal Boniface et un membre de l’équipe de recherche de l’IRIS pour décrypter un fait d’actualité internationale. Aujourd’hui, échange avec Jean de Gliniasty, ancien ambassadeur de France en Russie et directeur de recherche à l’IRIS, autour de la mobilisation de la population géorgienne, notamment de la jeunesse, contre le projet de loi controversé sur l’« influence étrangère ». Si la loi venait à passer, elle pourrait entraver le processus de candidature de la Géorgie à l’UE, tout en renforçant à l’inverse l’influence de la Russie dans le pays.

13.05.2024 à 17:51

J’ai lu… « Diplomatie française » par Michel Duclos

Victor Pelpel

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Comment appréhender le concept de « Sud global » ? Comment les États non occidentaux perçoivent-ils la diplomatie française ? Quel(s) alignement(s) pour ces États au regard des Occidentaux, de la Chine et de la Russie ? La politique étrangère française fait-elle … Suite
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Comment appréhender le concept de « Sud global » ? Comment les États non occidentaux perçoivent-ils la diplomatie française ? Quel(s) alignement(s) pour ces États au regard des Occidentaux, de la Chine et de la Russie ? La politique étrangère française fait-elle naufrage ? Quelles perspectives pour la stratégie ukrainienne française ? Pour l’OTAN à l’heure où la Chine se rapproche de la Russie ?

Autant de questions posées par Pascal Boniface à Michel Duclos, diplomate et conseiller spécial à l’Institut Montaigne, à l’occasion de la parution de son livre « Diplomatie française » aux éditions Alpha.

Pour aller plus loin :
📕 Michel Duclos, « Diplomatie française », éditions Alpha, 2024.

11.05.2024 à 17:19

Sanctions américaines contre Israël : la marque d’un désaveu des États-Unis ?

Déborah Yapi

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10.05.2024 à 18:23

« Les Républicains redoutent que Taylor Swift déclare son soutien à Joe Biden »

Déborah Yapi

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10.05.2024 à 16:51

Capter et stocker le CO2 : pas de miracle et des risques de tensions, prévient une experte

Déborah Yapi

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Quelle place est donnée à ces technologies dans les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre ? Ces techniques ont été pensées pour venir compenser les émissions excédentaires, c’est-à-dire celles qu’on n’arriverait pas à diminuer en … Suite
Texte intégral (620 mots)

Quelle place est donnée à ces technologies dans les trajectoires de réduction des émissions de gaz à effet de serre ?
Ces techniques ont été pensées pour venir compenser les émissions excédentaires, c’est-à-dire celles qu’on n’arriverait pas à diminuer en changeant de source d’énergie. L’idée était de venir capter et stocker le CO2 de secteurs aux émissions incompressibles, comme l’aluminium.

Mais ce vers quoi on semble se diriger, c’est un paradigme où le développement de ces techniques n’est pas associé à une atténuation des émissions suffisante. On vient donc se reposer beaucoup trop sur leur potentiel alors qu’elles ne sont souvent qu’à l’état de projets pilotes. Cela devient un moyen pour atteindre les objectifs climatiques en soi, et non pas une technique additionnelle pour agir sur ce qu’on n’arriverait pas à atténuer.

Il faut aussi se poser la question de comment est-ce que l’usine de captage et de stockage, procédés très énergivores, va fonctionner ? Est-ce qu’on a un gain à venir les développer ou est-ce que c’est aussi la cause d’émissions supplémentaires?
Leur fonctionnement implique aussi une augmentation des pressions mises sur l’eau (qui sert de diluant pour filtrer le CO2 ou l’injecter dans le sol, NDLR), qui tend déjà à manquer.

Par ailleurs, la production scientifique sur ces innovations est aussi tributaire des commanditaires des études et des angles de traitement demandés. De ce fait, certains enjeux sont encore peu traités ou mis de côté.

Qui va en bénéficier ?
Dans ce contexte, il y a un regain d’intérêt, notamment de la part de ceux qui les développent, souvent les pétrogaziers. Cela vient s’ajouter à la panoplie des services qu’ils peuvent offrir et exporter dans le cadre des transformations du marché de l’énergie. Et qui peut aussi constituer in fine un facteur de puissance des États auxquels ces compagnies appartiennent, et dans leur stratégie pour obéir à leurs objectifs climatiques de long terme.

Ce qui caractérise aujourd’hui les stratégies de moyen-long terme, surtout des pays les plus émetteurs, c’est leur flou sur le captage et le stockage. On le mentionne sans précisément expliquer comment ça va être fait et où, et qui va encadrer cette répartition.

Y a-t-il des risques sécuritaires ?
On a besoin de pouvoir transporter le CO2 de manière sécurisée, de pouvoir l’injecter de manière sécurisée et de pouvoir sécuriser le site de stockage. Mais on voit déjà des tensions dans le cadre de l’énergie conventionnelle avec les pipelines qui peuvent être des sites vulnérables.

La question du potentiel de stockage est très variable en fonction des pays et elle est encore hypothétique : on n’a jamais stocké à grande échelle.

Par ailleurs, la capacité géologique d’un État à pouvoir stocker sur son territoire ne signifie pas qu’il le fera. Il y a la question de l’acceptabilité sociale.

Est-ce qu’on va voir des oppositions, comme on en a sur la question des réouvertures de mines, au regard des risques de fuites, de l’endroit où ça va se situer, que ce soit un site historique, un site touristique ou un endroit où il y a des activités économiques importantes ?

Propos recueillis par la rédaction ID avec AFD.

07.05.2024 à 16:45

Le monde selon Poutine : la doctrine Karaganov

Victor Pelpel

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Le nouveau rapport russe de politique étrangère et de défense qui avait été publié en 2023 sous la direction de Sergueï Karaganov a récemment été traduit en français par Le Grand Continent. Succédant à la doctrine Primakov, ce document stratégique … Suite
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Le nouveau rapport russe de politique étrangère et de défense qui avait été publié en 2023 sous la direction de Sergueï Karaganov a récemment été traduit en français par Le Grand Continent. Succédant à la doctrine Primakov, ce document stratégique développe les nouvelles orientations de la Russie et traduit les ambitions de Vladimir Poutine à l’égard des États non occidentaux, qualifiés, non pas sans sens, de « majorité mondiale ». Cette désignation fait figure de rappel à l’Occident, lui rappelant qu’il est marginal sur le plan démographique et permet d’éviter l’emploi peu apprécié en Russie du terme « global ». Depuis le début de la guerre en Ukraine, Moscou identifie de multiples intérêts à se rapprocher d’une partie des États de cette « majorité mondiale ». Sa réorientation stratégique vers ces derniers lui permet de déjouer les sanctions occidentales et de s’inscrire dans un véritable contre-poids à l’Occident. Si les pays non occidentaux ne sont pas nécessairement antioccidentaux, les experts russes estiment qu’il y a là une opportunité pour Moscou de « désoccidentaliser » le monde, de protéger le « pluralisme idéologique » et de redéfinir une architecture mondiale multipolaire. En d’autres termes, le rapport Karaganov nous donne la vision du monde selon Vladimir Poutine où la Russie veut s’inscrire dans un ensemble visant à contrer l’influence de l’Occident.

L’analyse de Pascal Boniface.

07.05.2024 à 16:43

Xi Jinping en France : soixante ans de relations franco-chinoises contrastées

admin_iris

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Pour la première fois depuis 2019, le président chinois Xi Jinping observe une visite d’État en France les 6 et 7 mai 2024. C’est en réalité une tournée européenne puisque ce dernier poursuivra son périple en Serbie et en Hongrie, … Suite
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Pour la première fois depuis 2019, le président chinois Xi Jinping observe une visite d’État en France les 6 et 7 mai 2024. C’est en réalité une tournée européenne puisque ce dernier poursuivra son périple en Serbie et en Hongrie, deux pays marqués par une forte présence économique chinoise. Alors que Pékin et Paris célèbrent le soixantième anniversaire de leurs relations diplomatiques, quel est l’état des rapports franco-chinois ? Quels sont les enjeux stratégiques de la venue de Xi Jinping au moment où la guerre en Ukraine occupe une place importante de la politique étrangère française ? Éléments de réponse avec Emmanuel Lincot, chercheur associé à l’IRIS, professeur à l’Institut catholique de Paris et auteur de Le très grand jeu. Pékin face à l’Asie centrale.

Xi Jinping entame une tournée de plusieurs jours en Europe en commençant par la France les 6 et 7 mai. Quels sont les enjeux de cette visite d’État en France, marquant la célébration des soixante ans de relations diplomatiques entre les deux pays ? Quel est l’état des relations entre Pékin et Paris ?

Il y a tout d’abord cet anniversaire qui est important puisqu’en Chine, 60 ans marquent la fin d’un cycle. Ce cycle a été marqué par une histoire parfois tourmentée, et des échanges désormais profondément déséquilibrés. Le déficit commercial pour la France n’a cessé de se creuser et des menaces de taxation pour certains produits français destinés au marché chinois confirment ce que nous observons partout ailleurs : la guerre économique est durablement installée. La Chine n’a pas d’autre choix que d’exporter massivement ses surplus de production (voitures électriques…) pour maintenir un niveau de croissance sérieusement en difficulté et va se heurter vraisemblablement à son tour à des taxations européennes. Tout cela ne présage rien de bon. Sur le plan stratégique, la Chine ne changera pas sa position vis-à-vis de la Russie. Au reste, cyniquement, elle n’a aucun intérêt à ce que le conflit avec l’Ukraine cesse. Ce conflit affaiblit chaque jour un peu plus la Russie, en voie de devenir la vassale de Pékin, et retient les Américains sur le front européen pour les écarter de l’enjeu taïwanais. La Chine n’a pas davantage intérêt à ce que le conflit israélo-palestinien cesse, tout simplement parce que le monde musulman pèse pour elle davantage et que cette guerre compromet le projet mis en œuvre à la fois par les Indiens et leur partenaire israélien, l’IMEC (l’India Middle East European Corridor) ; un projet concurrent à celui des Nouvelles Routes de la soie développé par Pékin. Dans ce contexte, la France et la Chine vont traverser une zone de turbulences, et pour longtemps. La dégradation de leurs relations va survenir après les élections américaines (novembre 2024) ; lesquelles, et quel qu’en soit le résultat, vont accélérer cette guerre économique. Rétrospectivement, en 1964, Pékin sortait de son isolement diplomatique provoqué par sa rupture avec Moscou en jouant la carte française, et partant pour se rapprocher ainsi de l’Occident. 60 ans après, Pékin renforce son partenariat avec Moscou et entre dans une logique de confrontation avec l’Occident. Mais la Chine a sans doute beaucoup plus à perdre dans ce renversement.

La guerre en Ukraine va occuper une place importante dans l’agenda politique de cette visite. Comment se positionne la Chine à l’égard du conflit russo-ukrainien ? Qu’attend Emmanuel Macron de son homologue chinois sur ce sujet ainsi que sur les autres grands dossiers internationaux ?

Nous n’avons rien à attendre des Chinois sur la guerre en Ukraine pour les raisons exprimées plus haut. De même que nous n’avons pas grand-chose à espérer des Américains, car cette guerre est une composante parmi d’autres qui oppose le duopole russo-chinois à Washington. La solution ne peut donc venir que des Européens eux-mêmes. Ce qui intéressant ici c’est de voir que la Chine, par ailleurs très attachée au principe du respect de la souveraineté des États, ne se prononce pas, comme on le sait, sur l’agression russe. Cette ambiguïté permet d’intimider par ailleurs les Occidentaux sur la question de Taïwan. Les Américains, par un effet de loupe, en font le prochain conflit alors qu’il me paraît fondamentalement difficile à envisager pour la Chine. Au reste, la Chine a une expérience suffisamment ancienne de savoir gagner une guerre sans combattre. De ce point de vue, Emmanuel Macron a raison de ne pas vouloir entraîner la France, de toute évidence à ses dépens et sans en avoir les moyens, dans une confrontation belligène au sujet de Taïwan. De même qu’il a raison de s’opposer à l’ouverture d’un bureau de l’OTAN à Tokyo. Désamorcer le risque d’un conflit sino-américain, chercher une troisième voie est la vocation historique, d’aucuns diraient « gaullienne », de la France. Cette troisième voie doit s’appliquer dans le domaine de l’écologie aussi et en la matière, il y a davantage d’appuis à espérer du côté chinois que du côté américain. En somme, vous l’avez compris, nous sommes les alliés des Américains mais nous ne partageons pas les mêmes intérêts.

Quels sont les objectifs de la tournée européenne de Xi Jinping ? Pour quelles raisons le président chinois poursuit-il sa tournée en Serbie et en Hongrie après avoir quitté la France ?

C’est une façon d’annoncer la suite, et qui est : nous, Chinois, souhaitons donner la priorité au développement de nos relations avec des pays qui affichent leur proximité de vue avec Moscou et avec nous. Dont acte. In fine, Xi Jinping recevra Vladimir Poutine à son retour à Pékin. Ce qui me conforte dans l’idée que Xi Jinping ne changera pas sa position vis-à-vis de la Russie. En somme, il existe désormais trois Europe. En premier lieu, la France, seule puissance nucléaire militaire de l’Union européenne, seule puissance de l’Union européenne à être membre du Conseil de Sécurité de l’ONU, et la présence de Madame Von der Leyen aux côtés d’Emmanuel Macron pour recevoir Xi Jinping était là pour rappeler que la France et les autorités de Bruxelles faisaient bloc face à la Chine. L’Allemagne, en second lieu, tentée par l’aventure de faire cavalier seul hier vis-à-vis de la Russie, aujourd’hui vis-à-vis de la Chine ; le chancelier Olaf Scholz s’étant rendu quelques jours plus tôt à Pékin. L’Europe des Balkans, enfin, et qui est la plus vulnérable. C’est l’Europe qui tourne le dos à Bruxelles. En d’autres mots, la visite de Xi Jinping est révélatrice des tensions fortes qui existent entre les Européens.

07.05.2024 à 10:27

« L’inflation alimentaire est une bonne nouvelle »

Déborah Yapi

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Texte intégral (1260 mots)

06.05.2024 à 15:37

Une jeunesse américaine vent debout contre Netanyahou

Coline Laroche

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Jodie est une jeune femme d’une vingtaine d’années, originaire de la Nouvelle-Angleterre. Cheveux bruns ondulés encadrant un visage délicat et des yeux expressifs, elle peut faire penser à Ali MacGraw, la star du film Love Story. Inscrite à l’école de … Suite
Texte intégral (931 mots)

Jodie est une jeune femme d’une vingtaine d’années, originaire de la Nouvelle-Angleterre. Cheveux bruns ondulés encadrant un visage délicat et des yeux expressifs, elle peut faire penser à Ali MacGraw, la star du film Love Story. Inscrite à l’école de droit de l’université Columbia, la prestigieuse Columbia Law School, elle loue une chambre dans le quartier de Washington Heights à quelques stations de métro de là.  Lorsque je la rencontre, c’est la première fois qu’elle participe à l’occupation d’un campus.

La très réputée université de Manhattan est l’épicentre depuis plusieurs semaines d’un mouvement qui se répand comme un feu de poudre sur les campus américains de part et d’autre des États-Unis – et bien au-delà. Mouvement en soutien à la cause palestinienne qui voit se dresser vent debout contre la guerre que conduit Benyamin Netanyahou dans la bande de Gaza, la jeunesse d’un pays pourtant connu pour être le plus proche allié d’Israël.

« Le 7 octobre a été une horreur. Mais on ne doit pas répondre à la violence par une autre forme de violence encore plus grande », me dit Jodie, assise fasse à un café dans un Starbucks où se sont réfugiés en ce mardi 30 avril de nombreux étudiants après une nouvelle intervention musclée des forces de l’ordre. Celle-ci faisant suite à celle qui avait eu lieu le 18 avril précédent à la demande de la présidente de l’université, Nemat « Minouche » Shafik, regardée depuis avec désapprobation par la quasi-totalité de la faculté.

« Israël a bien sûr le droit de se défendre, mais pas de la sorte ! », ajoute mon interlocutrice. « C’est à un véritable massacre auquel on assiste ! Une démocratie ne peut pas se comporter ainsi ! Je ne vois pas de différence entre ce qu’il se passe à Gaza et ce que Poutine fait en Ukraine ou Xi Jinping avec les Ouïghours. ». Tout est dit.

Deborah, une camarade de Jodie, véritable athlète de plus d’un mètre quatre-vingt-dix qui affiche fièrement un tee-shirt où est inscrit le slogan « Not in my Name », se joint à nous. « Je suis juive, lance-t-elle d’emblée, mais il est hors de question que je cautionne ce qui ressemble à un début de génocide. »

En entendant le mot « génocide », Jodie poursuit dans la même veine : « Votre président Macron a récemment déclaré que la France aurait pu arrêter le génocide au Rwanda mais n’a pas eu la volonté de le faire. Je ne sais pas si c’est vrai, mais ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, sous ses yeux, se déroule quelque chose qui y ressemble, et il ne fait rien ! »

« Même chose avec Biden, ajoute Deborah. Il passe son temps à critiquer Netanyahou et à répéter qu’une attaque de Tsahal sur Rafah causerait des dommages inacceptables, mais il continue à leur livrer des armes ! » Une fois encore, tout est dit.

Jodie fait partie de ces dizaines de milliers d’étudiants américains qui, tout en condamnant les actions terroristes du Hamas début octobre ainsi que les prises d’otages, protestent avec force contre les crimes de guerre de l’armée israélienne. Elles et ses amis militent ardemment pour que, au-delà d’un cessez-le-feu qui ne serait être que provisoire, la solution à deux États soit enfin sérieusement relancée. Plusieurs milliers de ces étudiants ont déjà été arrêtés.

Deborah, elle, a rejoint début novembre les nombreux activistes juifs qui militent pour plus de justice en faveur des Palestiniens. Activistes le plus souvent soutenus par la communauté juive new-yorkaise, qui, bien que très attachée à l’existence de l’État hébreu, et d’ailleurs peut-être en partie pour cela, n’en a pas moins conscience de la nécessité d’une solution équitable et durable pour les deux peuples en conflit.

On est loin ici des hordes de « militants antisémites » qui, selon certains médias français et Bernard-Henri Lévy en particulier, terroriseraient les campus américains. Bien qu’il y ait quelques cas regrettables de judéophobie, ils demeurent isolés et sont immédiatement condamnés par la quasi-entièreté des manifestants.

En voyant les deux jeunes femmes s’éloigner, souriant au « V » de la victoire que Deborah adresse malicieusement à un officier de police sous le regard des caméras du monde entier, rassemblées devant l’entrée de l’université, je me demande ce que l’avenir réserve à Israël après s’être ainsi coupé d’une bonne partie de ce qui sera demain l’élite américaine.

 

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Romuald Sciora dirige l’Observatoire politique et géostratégique des États-Unis de l’IRIS, où il est chercheur associé. Essayiste et politologue franco-américain, il est l’auteur de nombreux ouvrages, articles et documentaires et intervient régulièrement dans les médias internationaux afin de commenter l’actualité. Il vit à New York.

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