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14.05.2024 à 18:40

Le Comité économique et social européen souhaite créer de nouveaux ponts entre les jeunes de part et d’autre de la Manche

Boran Tobelem

Le CESE souligne que “les modifications des modalités de mobilité entre le Royaume-Uni et l’Union européenne induites par le Brexit ont eu une incidence disproportionnée sur les plus jeunes, tant dans l’UE qu’au Royaume-Uni, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la science”. Reconnaissant les perturbations et les changements causés par le retrait […]

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Texte intégral (1223 mots)
Rapporteur de l'avis du CESE "L’engagement des jeunes de l’Union européenne et du Royaume-Uni", Cillian Lohan est membre de l'organe consultatif depuis 2014 et en a été le vice-président de 2020 à 2023 - Crédits : CESE
Rapporteur de l’avis du CESE “L’engagement des jeunes de l’Union européenne et du Royaume-Uni”, Cillian Lohan est membre de l’organe consultatif depuis 2014 et en a été le vice-président de 2020 à 2023 - Crédits : CESE

Le CESE souligne que “les modifications des modalités de mobilité entre le Royaume-Uni et l’Union européenne induites par le Brexit ont eu une incidence disproportionnée sur les plus jeunes, tant dans l’UE qu’au Royaume-Uni, en particulier dans le domaine de l’éducation et de la science”.

Reconnaissant les perturbations et les changements causés par le retrait du Royaume-Uni de l’UE, l’avis intitulé “L’engagement des jeunes de l’Union européenne et du Royaume-Uni”, adopté lors de la session plénière du CESE en avril, met en avant que les restrictions à la mobilité ont “touché le plus durement les jeunes, y compris les travailleurs, les personnes en début de carrière et les étudiants de différents niveaux d’éducation”.

Il présente plusieurs initiatives qui visent à promouvoir l’engagement des jeunes, la coopération dynamique et le dialogue structuré. Pour reprendre les termes de Cillian Lohan, membre du CESE et auteur de l’avis, “les approches stratégiques porteront leurs fruits”.

Bâtir un partenariat réciproque pour un maximum d’avantages

Le CESE encourage vivement la Commission européenne à initier et à négocier un partenariat réciproque complet et ambitieux relatif à la mobilité des jeunes, dans le but d’établir un cadre clair en la matière dans les domaines de la recherche, de l’éducation, de la formation et des échanges de jeunes.

Dans le cadre de cette approche globale, l’avis invite instamment la Commission à poursuivre les négociations avec le Royaume-Uni en vue de la pleine réintégration de ce pays dans le programme Erasmus+, une position que soutiennent officiellement le Forum européen de la jeunesse et le British Youth Council (Conseil de la jeunesse britannique).

De manière plus générale, le CESE recommande également de renforcer les capacités permettant d’informer les jeunes de l’UE et du Royaume-Uni sur les possibilités pratiques dont ils peuvent tous disposer. Il convient de définir des parcours professionnels clairs et, ce faisant, d’apporter aux jeunes une expertise en la matière par l’intermédiaire des écoles, de coopératives et de conseils d’orientation.

Construire des structures de coopération solides

A travers cet avis, le CESE soutient le développement d’une forme de participation structurée à laquelle les jeunes seraient étroitement associés, notamment dans le cadre de l’animation socio-éducative et de l’apprentissage non formel, entre l’Union européenne, les pouvoirs publics à l’échelon du Royaume-Uni et les nations britanniques dotées de pouvoirs dévolus, afin de renforcer le dialogue et la coopération autour de la jeunesse avec la société civile.

Dans ce contexte, le CESE souhaite qu’un dialogue proactif avec le Royaume-Uni soit entamé afin de lever les obstacles à la mobilité des professionnels de la création, en instaurant éventuellement une exemption réciproque de visa pour les secteurs créatifs ou une “dérogation culturelle” à l’accord de commerce et de coopération entre l’UE et le Royaume-Uni.

Promouvoir la paix et le dialogue

Soucieux de défendre un sujet qui lui tient à cœur en tant que membre irlandais du CESE, M. Lohan entend profiter de cet avis pour favoriser le dialogue entre les gouvernements britannique et irlandais et l’exécutif d’Irlande du Nord. Il s’agit, à cet égard, de mettre en lumière les travaux du programme transfrontalier PEACE PLUS conçu pour soutenir la paix et la prospérité en Irlande du Nord et dans les comtés limitrophes de l’Irlande.

L’esprit de l’avis va de pair avec le débat que nous avons eu précédemment sur la démocratie et le multilatéralisme. Il insiste sur l’importance de rétablir et de favoriser les échanges éducatifs, culturels et sociaux entre les jeunes Européens de l’UE et du Royaume-Uni, qui deviendront sans aucun doute les architectes de notre avenir commun”, a expliqué M. Lohan.

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14.05.2024 à 17:48

Eurovision 2024 : 26 pays européens s’affrontent en musique

Valentine Neirinck-Fauvelle

Organisé par l’Union européenne de radio-télévision (UER), l’Eurovision a vu le jour en 1956 pour resserrer les liens entre les Européens. Durant le concours, tous les participants représentent un pays (37 au total pour l’édition 2024), et interprètent une chanson originale allant jusqu’à trois minutes, tous styles confondus. Les différents artistes se sont retrouvés en […]

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Texte intégral (1711 mots)
C'est le suisse Nemo qui l'emporte avec sa chanson "The Code" en 2024 - Crédits : X: @EBU_HQ
Nemo a remporté le concours avec sa chanson “The Code” - Crédits : Corinne Cumming / UER

Organisé par l’Union européenne de radio-télévision (UER), l’Eurovision a vu le jour en 1956 pour resserrer les liens entre les Européens. Durant le concours, tous les participants représentent un pays (37 au total pour l’édition 2024), et interprètent une chanson originale allant jusqu’à trois minutes, tous styles confondus.

Les différents artistes se sont retrouvés en demi-finale mardi 7 et jeudi 9 mai dans la Malmö Arena de la ville suédoise éponyme. Tous espéraient décrocher un des 26 billets pour la finale disputée samedi 11 mai. Principaux contributeurs de l’UER, la France, l’Allemagne, l’Espagne, l’Italie et le Royaume-Uni étaient automatiquement qualifiés. Tout comme la Suède organisatrice cette année, car vainqueure de l’édition précédente.

L’Europe dans sa diversité

Parmi les 26 pays représentés pour la finale de l’édition 2024, une grande diversité musicale s’est révélée dans leurs performances. Le concours a voyagé entre le métal alternatif pour la Croatie, les sonorités électros de l’autrichienne Kaleen ou encore le disco des années 80 avec le duo espagnol Nebulossa. C’est la Suisse qui a finalement remporté la victoire avec Nemo, premier artiste non-binaire à accomplir cette performance. Sa chanson “The Code” retrace son parcours pour se défaire du carcan du genre.

Parmi les 26 pays qualifiés pour la grande finale, 13 sont membres de l’Union européenne, un est membre de l’Espace économique européen et trois sont candidats à l’adhésion à l’UE :

  • Arménie
  • Autriche
  • Chypre
  • Croatie
  • Estonie
  • Finlande
  • Géorgie
  • Grèce
  • Irlande
  • Israël
  • Lettonie
  • Lituanie
  • Luxembourg
  • Norvège
  • Pays-Bas
  • Portugal
  • Serbie
  • Slovénie
  • Suisse
  • Ukraine

Auxquels se rajoutent les six pré-qualifiés, majoritairement membres de l’UE (à l’exception du Royaume-Uni).

La France et l’Eurovision

Côté français, Slimane a atteint la quatrième place de l’édition 2024 avec son titre “Mon Amour”.

Depuis la première émission en 1956, la France a remporté 5 victoires. La première en 1958 par André Claveau pour “Dors mon amour” et la dernière en 1977 par Marie Myriam avec “L’Oiseau et L’Enfant”. Jacqueline Boyer, avec “Tom Pillibi” (1960), Isabelle Aubret et “Un premier amour” (1962), ainsi que Frida Boccara pour “Un jour, un enfant” (1969) complètent ce palmarès.

Gérard Lenorman (1988), Amina (1991), Patrick Fiori (1993), Natasha Saint Pier (2001), Les Fatals Picards (2007) et Sébastien Tellier (2008) figurent parmi les candidats français marquants au concours de l’Eurovision. Plus récemment, l’Hexagone a été représenté par Amir (2016), Bilal Hassani (2019), ou encore Barbara Pravi qui est arrivée deuxième en 2021.

Histoire du concours

C’est en 1956 que la première édition du concours Eurovision s’est tenue, réunissant sept pays participants : les Pays-Bas, la Suisse, la Belgique, l’Allemagne, la France, le Luxembourg et l’Italie. On peut reconnaitre parmi eux les six signataires du traité de Rome de 1957 ! Par la suite, le nombre de pays participant à l’Eurovision a augmenté bien plus vite que celui des membres des Communautés européennes. Des pays d’’Europe de l’Est par exemple ont rejoint le concours deux ans seulement après la chute du bloc soviétique dans les années 1990… et onze ans avant leur accession à l’Union européenne.

L’Eurovision ne s’arrête pas toutefois aux frontières de l’Union européenne : Israël, Turquie, Maroc y ont par exemple déjà participé, tout comme l’Australie.

Pendant les premières années du concours, chaque pays interprétait deux morceaux. Le format a depuis évolué pour devenir celui que nous connaissons aujourd’hui : une chanson par nation, représenté par un candidat dont la nationalité n’est pas forcément celle du pays pour lequel il se présente. C’est ainsi par exemple que la chanteuse québécoise Céline Dion a remporté le trophée au nom de la Suisse en 1988.

De la même façon, les chansons interprétées ne doivent pas nécessairement l’être dans la langue officielle du pays. Aux origines du concours, la tradition voulait que les candidats chantent dans leurs langues nationales. Une règle définitivement abandonnée en 1999.

Eurovision : théâtre géopolitique

Temps fort culturel au niveau européen, l’Eurovision mêle toujours chanson, kitsch et géopolitique. Cette édition 2024 ne fait pas exception. La Russie a été bannie du concours, tout comme l’année dernière, après l’invasion de l’Ukraine. Kiev avait d’ailleurs soulevé le trophée en 2022.

De plus, pour cette édition 2024, de nombreux activistes avaient appelé au boycott du concours auquel participe Israël, pour dénoncer la situation dans la bande de Gaza. Plus de 400 artistes irlandais avaient également appelé leur candidate Bambie Thug à ne pas participer à l’Eurovision cette année. “Je soutiens quiconque boycotte. Je pense que si je n’étais pas dans la compétition, je boycotterais aussi”, a finalement répondu l’artiste bien présente.

Lors de l’édition précédente, le groupe ukrainien Tvorchi interprétant “Heart of Steel” n’avait pas choisi sa scénographie par hasard. Sur fond sombre, un écran diffusait un écran de téléphone sur lequel s’affichaient des conversations émouvantes de réfugiés ukrainiens envoyant des nouvelles à leurs proches.

Ces tensions ou affinités géopolitiques ont toujours été présentes. Particulièrement durant les finales, lors de l’attribution des points pour chaque pays. Des “blocs d’affinités” ont ainsi émergé avec le temps, qui dessinent une carte de l’Europe assez originale. Car il n’y a pas de jury unique, chaque pays est en effet invité à distribuer des points sur la qualité des autres prestations.

Enfin, l’Eurovision est souvent le théâtre de débats de société, notamment lorsque les candidats exposent leurs engagements : droits sociaux, mariage pour tous, dénonciation de la guerre, asile et migrations, représentation LGBTQIA+… En 2015 par exemple, les Arméniens ont souhaité aborder le génocide de 1915 avec la chanson “Don’t deny” (Ne niez pas). L’année précédente, l’artiste autrichienne symbole de la cause homosexuelle Conchita Wurst avait remporté l’Eurovision.

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14.05.2024 à 16:46

Que fait l’Union européenne en matière d’emploi et de protection sociale ?

Rédaction Toute l'Europe

L’Union européenne ne se limite pas à son marché intérieur. Socle européen des droits sociaux en 2017, directive sur les salaires minimums en 2022 ou encore plus récemment celle sur les travailleurs des plateformes… L’emploi et la protection sociale font partie des domaines d’action de l’UE, qui tend à renforcer son engagement en la matière. […]

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Texte intégral (3931 mots)
La dimension sociale de la construction européenne tend à se renforcer au fil des années et des crises connues par l’UE, comme celle du Covid-19 en 2020 - Crédits : AlxeyPnferov / iStock


CE QUE VOUS ALLEZ APPRENDRE DANS CET ARTICLE

  • Si l’Union européenne possède des compétences limitées en matière sociale, elle muscle néanmoins son action dans ce domaine depuis plusieurs années.
  • En 2017, un texte majeur a été adopté : le socle européen des droits sociaux. Non contraignant, il fixe cependant 20 principes sociaux vers lesquels l’Europe doit tendre.
  • Lors du sommet de Porto en 2021, les Etats membres se sont mis d’accord sur trois grands objectifs chiffrés à atteindre d’ici à 2030 : un emploi pour au moins 78 % des 20-64 ans, une participation à des activités de formation pour au moins 60 % des adultes chaque année, au minimum 15 millions de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale en moins.
  • Doté de 88 milliards d’euros pour la période 2021-2027, le Fonds social européen+ permet de financer de très nombreux projets à travers l’UE.
  • Au cours de la mandature 2019-2024, l’Union européenne a adopté des textes clés parmi lesquels la directive sur les salaires minimums, la directive sur les travailleurs des plateformes, ou encore la directive sur la transparence des salaires.


L’Union européenne ne se limite pas à son marché intérieur. Socle européen des droits sociaux en 2017, directive sur les salaires minimums en 2022 ou encore plus récemment celle sur les travailleurs des plateformes… L’emploi et la protection sociale font partie des domaines d’action de l’UE, qui tend à renforcer son engagement en la matière.

Mais il est vrai que son rôle était limité aux origines du projet européen en 1957. L’UE connaîtra un tournant social dans les années 1980, à la faveur de l’Acte unique européen, orientation qui se confirmera nettement au cours de la décennie suivante. Avant un retour en force des sujets sociaux depuis plusieurs années.

Les débuts de la politique européenne de l’emploi et de la protection sociale

En 1957, le traité instituant la Communauté économique européenne, plus connu sous le nom de traité de Rome, est signé et lance officiellement la construction européenne. Si celui-ci vise à assurer le “progrès économique et social”, cet objectif est principalement poursuivi à travers l’économie, par une levée progressive des barrières commerciales entre Etats membres de la Communauté économique européenne (CEE), à savoir la France, l’Allemagne de l’Ouest, l’Italie, la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas.

La dimension sociale de l’Europe des Six n’est pas pour autant éludée. Le traité de Rome institue le Fonds social européen (FSE), le plus ancien fonds structurel de l’UE, qui finance initialement la reconversion des travailleurs et leurs mobilités entre Etats membres.

Seize ans après le traité de Rome, en 1973, l’Europe est frappée de plein fouet par le premier choc pétrolier, qui acte la fin des “Trente Glorieuses” et d’une période de prospérité économique. L’inflation et le chômage prennent de l’ampleur. En réaction, les désormais neuf Etats membres de la CEE adoptent leur premier plan d’action sociale au niveau européen en 1974. Celui-ci vise notamment à élaborer des directives relatives aux restructurations d’entreprises, à la protection de la santé et de la sécurité des travailleurs et à l’égalité hommes-femmes dans le milieu professionnel. Mais le véritable tournant social de la construction européenne n’arrive que dans les années 1980, sous l’impulsion du président de la Commission européenne Jacques Delors (1985-1995). Il initie les rencontres de Val Duchesse, du nom du château belge où elles ont lieu, qui permettent aux partenaires sociaux européens de participer à la création des normes sociales de la CEE. C’est la naissance du “dialogue social européen”.

L’adoption de l’Acte unique européen en 1986, traité qui ouvre la voie au marché unique, constitue un autre moment clé de la prise en compte des questions sociales. La lutte contre le chômage devient alors un objectif important de la Commission européenne, avec pour visée la cohésion économique et sociale. C’est aussi lors de la présidence de Jacques Delors qu’est lancé le Programme européen d’aide aux plus démunis (PEAD), en 1987. Celui-ci visait à redistribuer les invendus de la politique agricole commune (PAC) à des associations caritatives, comme le Secours populaire ou les Restos du Cœur en France.

Une intégration européenne encore plus poussée est confirmée en 1992 avec le traité de Maastricht, qui transforme la CEE en Union européenne. Mais c’est le traité d’Amsterdam, signé en 1997, qui vient réellement changer la donne au niveau européen. L’emploi est dès lors perçu comme aussi important que les autres domaines de l’économie européenne. Le titre VI du traité d’Amsterdam est entièrement consacré à cette question. La dynamique d’Amsterdam est ensuite précisée lors du sommet de Luxembourg en novembre 1997, qui donne naissance à la “stratégie européenne pour l’emploi”. Si chaque Etat membre reste souverain en matière d’emploi, la coordination dans ce domaine est renforcée, avec la mise en place d’objectifs communs. Chaque année, les pays de l’UE élaborent alors des Plans nationaux pour l’emploi (PNAE) – aujourd’hui appelés Programmes nationaux de réforme (PNR) – comportant les mesures prises pour atteindre leurs cibles concernant l’emploi et la lutte contre le chômage.

Depuis les années 2010

Au cours des années 2010, l’Union européenne, qui se remet petit à petit de la crise économique de 2008, cherche encore à renforcer sa dimension sociale. En 2017, un texte majeur est adopté : le socle européen des droits sociaux. Non contraignant, il fixe cependant 20 principes sociaux vers lesquels l’Europe doit tendre. Ceux-ci sont divisés en trois chapitres “Egalité des chances et accès au marché du travail”, “Des conditions de travail équitables” et “Protection et inclusion sociales”. Le socle européen des droits sociaux aboutit à l’adoption, en 2021 par les Vingt-Sept, les eurodéputés et les partenaires sociaux lors du sommet de Porto, de trois grands objectifs chiffrés à atteindre d’ici à 2030 : un emploi pour au moins 78 % des 20-64 ans ; une participation à des activités de formation pour au moins 60 % des adultes chaque année ; au minimum 15 millions de personnes menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale en moins.

En 2020, la crise liée à la pandémie de Covid-19 et ses lourdes conséquences économiques placent les préoccupations sociales au cœur des priorités européennes. Dans un premier temps, l’UE a réagi en mettant en place l’initiative temporaire SURE (aide à l’atténuation des risques de chômage en cas d’urgence). Concrètement, ce soutien financier aux Etats membres (sous forme de prêts) a permis de financer des mesures de sauvegarde de l’emploi comme des régimes de chômage partiel.

Dans un second temps, l’UE a répondu aux problématiques économiques en mettant en place un plan de relance européen, baptisé Next Generation EU, lequel prévoit le versement de 750 milliards d’euros aux Etats membres sous forme de transferts et de prêts. Dans leurs plans de relance nationaux, les Etats membres sont incités, outre la lutte contre le changement climatique et la préservation de l’environnement, à favoriser la résilience économique et sociale.

En 2023, l’UE a instauré l’Année européenne des compétences. Le but de cette année thématique est notamment de promouvoir l’acquisition des compétences nécessaires à de bonnes perspectives professionnelles pour l’ensemble des citoyens européens.

Le FSE+, la principale manne financière européenne pour l’emploi et la protection sociale

Doté de 88 milliards d’euros pour la période 2021-2027, le Fonds social européen+ permet de financer de très nombreux projets à travers l’Union européenne. Une multitude d’acteurs différents — entreprises, collectivités locales, associations, universités… — peuvent prétendre aux financements du FSE+.

Programmes de formation en entreprise, d’aide pour les chercheurs d’emplois et les plus démunis ou encore de réinsertion de prisonniers… les exemples d’initiatives financées par le FSE+ (dont les fonds sont gérés à 35 % par les Régions et à 65 % par l’Etat en France) sont très variés.

Certains programmes de la période budgétaire européenne 2014-2020 font maintenant partie intégrante du FSE+. A savoir l’Initiative pour l’emploi des jeunes (IEJ), qui finance des projets pour les moins de 30 ans n’étant ni en emploi, ni en étude, ni en formation (NEET). Mais aussi le Fonds européen d’aide aux plus démunis (FEAD), successeur du Programme européen d’aide aux plus démunis créé en 1987 et qui vient en aide aux associations de lutte contre la pauvreté. Ainsi que le programme pour l’emploi et l’innovation sociale (EaSI), soutenant l’emploi et la mobilité professionnelle dans une perspective de réduction des inégalités sociales.

Depuis 2022, l’initiative Alma propose un séjour supervisé à certains jeunes (ni en emploi, ni en étude, ni en formation) dans un autre Etat membre d’une durée de deux à six mois pour favoriser leur inclusion et améliorer leurs compétences.

Exemples récents de mesures européennes pour l’emploi et la protection sociale

Directive sur les salaires minimums (2022)

Le but de ce texte est de favoriser une convergence à la hausse des salaires minimums en Europe. Il n’impose pas la mise en place d’un “smic” dans les cinq pays qui n’en disposent pas au niveau national (Danemark, Finlande, Suède, Autriche et Italie), où il est défini par branches. Ce qui serait contraire aux traités européens. La directive invite notamment les Etats membres à favoriser les négociations collectives, qui impliquent une importante mobilisation des partenaires sociaux, dans la définition des salaires minimaux. Car celles-ci favorisent des salaires minimums plus élevés. Le texte prévoit aussi un suivi des mesures mises en place par les Etats membres.

Directive sur l’équilibre femmes-hommes dans les conseils d’administration des entreprises cotées en bourse (2022)

Le texte impose une féminisation des conseils d’administration des grandes sociétés cotées en bourse. D’ici à juillet 2026, 40 % des postes d’administrateurs non exécutifs devront être occupés par le genre sous-représenté, le plus souvent les femmes, ou bien 33 % de tous les postes d’administrateur. Les Etats membres de l’Union européenne, qui disposent de deux ans pour transposer la directive dans leur droit national, seront tenus de mettre en place des sanctions dissuasives telles que des amendes pour s’assurer du respect des nouvelles règles. Les PME de moins de 250 salariés ne sont pas concernées par cette nouvelle législation.

Directive sur la transparence des salaires (2023)

Les inégalités hommes-femmes se reflètent notamment à l’endroit des salaires. En 2022, les femmes gagnaient en moyenne 12,7 % de moins que les hommes dans l’UE, d’après Eurostat. Pour réduire ces écarts, l’Union européenne a adopté en mai 2023 une directive fixant des règles de transparence des rémunérations. Le texte impose aux Etats membres de mettre en place, d’ici le 7 juin 2026, des dispositifs permettant une meilleure transparence et une meilleure communication des salaires, aussi bien pendant la phase de recrutement que pendant l’exécution du contrat de travail.

Directive sur les travailleurs des plateformes numériques (en phase finale d’adoption, 2024)

Proposée fin 2021 par la Commission européenne, la directive a notamment pour objectif de permettre aux travailleurs des plateformes numériques de bénéficier d’un statut en adéquation avec leur situation professionnelle. A savoir de ne pas être considéré en tant que travailleurs indépendants lorsqu’un fort lien de subordination avec la plateforme dont ils dépendent est établi. Après un accord politique des Etats membres début mars 2024, la directive a été définitivement adoptée par les eurodéputés le 24 avril. Elle doit encore être formellement approuvée par les Vingt-Sept pour entrer en vigueur.

Le Fonds social pour le climat (adopté en 2023, lancement en 2026)

L’UE s’est engagée à atteindre la neutralité carbone à l’horizon 2050. Une importante transition écologique, déclinée à travers le Pacte vert pour l’Europe, est ainsi prévue pour y parvenir. Mais l’UE et ses Etats membres souhaitent limiter le coût social des mesures envisagées et adoptées. Comme l’extension du marché du carbone européen aux secteurs du transport routier et du chauffage. Le Fonds social pour le climat, adopté en 2023 pour la période 2026-2032, sera alimenté par une partie des nouvelles recettes du marché du carbone et permettra des aides matérielles et financières pour les ménages et entreprises les plus vulnérables. L’UE a fixé le budget du fonds à 65 milliards d’euros, qui seront complétés par les Etats membres.

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