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"Cette épidémie électrise la gauche" / itw Mediapart / 16 Mai 2020
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" pour satisfaire des exigences climatiques, ne serait-ce que minimales, il faut mettre en œuvre un monumental projet de refonte des infrastructures globales. On peut parler de nucléaire, de géo-ingénierie, de reforestation, d’agroécologie, d’économie circulaire, de tout ce que vous voulez, mais ça devrait être notre unique sujet de discussion. Ou plutôt, notre sujet de discussion devrait être : entre quelles mains va-t-on mettre ces technologies et ces infrastructures pour qu’elles servent l’intérêt commun ? Quelles relations internationales sont nécessaires à la mise en place de ce projet ? Voilà un programme qui pourrait mobiliser quelques idées sur l’après, non ? Mais pour cela il faudrait que les écolos arrêtent de parler de façon consensuelle de la Terre qu’il faut sauver, et accepter de déclarer la guerre."
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Quel type de socialisme faudrait-il réinventer, si c’est le mot qui convient, pour espérer un monde d’après habitable, c’est-à-dire à la fois vivable et soutenable ?
La question est de savoir si le socialisme du XXIe siècle est celui qui empêche que toutes ces catastrophes ne se produisent, ou celui qui les encaisse, limite leur portée, et distribue de façon socialement juste leurs effets. J’ai pas mal d’amis anticapitalistes qui ont l’air de penser, en affirmant que tout ce qui nous arrive est l’œuvre du capitalisme, que le socialisme est un rempart contre toute pathologie sociale, qu’avec lui « rien de tout ça ne nous serait arrivé ». Je n’en crois rien, et je crois qu’il ne faut pas faire de fausses promesses. Pour l’avenir radieux, c’est trop tard.
En revanche, dans une période caractérisée par la certitude de crises écologiques majeures et la forte probabilité de crises sanitaires, s’équiper d’un outil politique haut de gamme, qui résiste bien aux chocs et qui organise l’effort collectif vers la justice sociale, cela me semble nécessaire.