04.12.2025 à 22:30

35 ans après la fin de Pinochet, l'extrême droite chilienne pourrait l'emporter au deuxième tour de l'élection présidentielle, le 14 décembre prochain.
Certes Jeannette JARA, candidate du Parti communiste soutenue par la coalition de gauche, est arrivée en tête au premier tour, le 16 novembre, mais son adversaire, le très droitard José Antonio KAST, a beaucoup d'atouts et d'alliés pour ce second tour.
Soutenu par des médias très majoritairement contrôlés par la droite, genre Fox News Bolloré, il n'utilise que deux mots : INSÉCURITÉ/IMMIGRATION. Les deux mots-clés de l'extrême droite qui gagne un peu partout : Argentine, Salvador, Équateur, Bolivie… et bien au-delà.
Pourtant l'immigration irrégulière est limitée au Chili et la criminalité est une des plus basses d'Amérique latine, mais la propagande a installé un climat de peur qui pousse une partie de l'opinion à souhaiter le retour de la dictature, et c'est plutôt la jeunesse qui revendique l'ordre hérité de la dictature d'Augusto Pinochet (1973-1990).
Continuer la lecture…03.12.2025 à 21:48

Génocide ? Pogrom ? Antisémitisme ? Depuis deux ans, tout tourne autour de ces trois mots. Trois mots qui fâchent entre la poire et le fromage comme dans le confort des plateaux de télévision ou le courageux anonymat des réseaux. Les mots ici, les morts là-bas. Gaza n'est plus à la « une » mais la souffrance continue. Imaginez en France, deux millions de morts sous les bombes dont 400 000 enfants. Six millions de blessés et d'amputés. Le pays détruit à 80 %. C'est l'équivalent de Gaza rapporté à la France.
Continuer la lecture…01.12.2025 à 18:35

En ce mois de novembre 1994, François Mitterrand est toujours président de la République, pour quelques mois encore.
Depuis quatorze ans, le nombre de chômeurs a doublé, bondissant de 1 376 000 en 1980 à 2 605 000 en 1994. La création des « Restos du cœur » en 1985 a rendu visibles et concrètes les conséquences du « tournant de la rigueur » adopté par le gouvernement de Pierre Mauroy en 1983. La ratification du traité de Maastricht en 1992 a entériné la soumission de la politique économique et sociale à des « critères de convergence » budgétaires. La conversion des socialistes au capitalisme néolibéral a précipité la désindustrialisation du pays et la destruction de centaines de milliers d'emplois.
C'est donc en novembre 1994, à la toute fin des deux septennats de celui qu'il a naguère soutenu, que Renaud publie son onzième album, À la Belle de Mai, sur laquelle figure cette chanson, Son bleu. L'une des préférées de Renaud, paraît-il, que vous raconte aujourd'hui Olivier Besancenot.
Continuer la lecture…30.11.2025 à 18:53

« Une dame vient me voir : elle avait son bébé mort, elle ne savait pas quoi en faire ». C'est ce qu'une militante associative du Pas-de-Calais a raconté à Elsa Faucillon.
La députée communiste a été invitée à Calais par les associations et les ONG qui voient la situation se dégrader dramatiquement sur les côtes de la Manche. Depuis les accords du Touquet en 2003, c'est l'État français qui est chargé de protéger la frontière britannique sur le sol français (et financé par la Grande-Bretagne pour ça).
Mais à vouloir dissuader les exilés de tenter la traversée vers l'Angleterre, les forces de l'ordre ne font que rendre ces traversées plus difficiles, et donc plus dangereuses. 89 personnes sont mortes en 2024 en tentant de traverser la Manche pour gagner l'Angleterre. Le Monde et Lighthouse Reports viennent de révéler que « pour stopper les embarcations, les autorités s'apprêtent à expérimenter une technique jusque-là jugée trop dangereuse pour la vie des passagers », qui consiste à jeter des filets dans les hélices des moteurs.
De retour du Calaisis, la députée Elsa Faucillon est venue raconter à Laurence de Cock ce qui se passe, dans l'indifférence quasi-générale, sur les côtes françaises.
Continuer la lecture…28.11.2025 à 09:19

Quoi de plus merveilleux que le tableau de la famille rassemblée chaque fin d'année pour les grands dîners de fête ? Mais auparavant, chaque fois, revient la même question : quel menu ? La dinde ou le poisson ? Le foie gras ou les huîtres ? La bûche ou les pommes d'amour ? C'est une angoisse dans toutes les familles françaises.
Continuer la lecture…Quoi de plus merveilleux que le tableau de la famille rassemblée chaque fin d'année pour les grands dîners de fête ? Mais auparavant, chaque fois, revient la même question : quel menu ? La dinde ou le poisson ? Le foie gras ou les huîtres ? La bûche ou les pommes d'amour ? C'est une angoisse dans toutes les familles françaises.
Continuer la lecture…27.11.2025 à 16:58

Il y a des morts qui engendrent des explosions de joie.
Ce fut le cas il y a cinquante ans lorsqu'au bout d'une interminable agonie racontée minute par minute, dans les moindres détails, par tous les médias du monde mourait enfin le dictateur espagnol Francisco Franco après trente-neuf ans, un mois et cinq jours d'une dictature féroce dont les violences et les tortures hantent toujours l'Espagne, corps et âme.
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Ce fut le cas il y a cinquante ans lorsqu'au bout d'une interminable agonie racontée minute par minute, dans les moindres détails, par tous les médias du monde mourait enfin le dictateur espagnol Francisco Franco après trente-neuf ans, un mois et cinq jours d'une dictature féroce dont les violences et les tortures hantent toujours l'Espagne, corps et âme.
Continuer la lecture…10.07.2025 à 17:34

Comme notre empêcheur de tourner en rond préféré, Olive, profite des fêtes pour la faire, la fête, et aussi pour se reposer un peu, on vous propose de vous replonger dans sa brillante analyse de l'utilisation des sondages à des fins idéologiques, et plus précisément d'un type de sondages en particulier : l'enquête de perception. Vous n'écouterez plus la radio de la même façon après ça.
On connaît le penchant des instituts de sondage à s'arranger avec la réalité. On se souvient tous par exemple d'élections récentes où l'écart entre les intentions chiffrées en pourcentage et la réalité finalement sortie des urnes dépassait largement la marge d'erreur ordinaire – ne prenons pas la peine de rappeler dans quel sens. Disons simplement que les instituts de sondages sont des entreprises florissantes aux mains d'une élite patronale fort bien nantie et qu'on ne voit pas bien pourquoi ils se gêneraient. Mais avant de crier au traficotage des chiffres, on peut déjà s'interroger sur la méthode. Le panel, la forme des questions, leur place dans l'actualité : les variables propices à orienter une enquête vers le résultat voulu ne manquent pas. Parmi tous ces procédés, il en est un particulièrement pernicieux : l'enquête de perception. L'outil est redoutable et mérite qu'on l'observe de près. Quelques exemples.
Continuer la lecture…Comme notre empêcheur de tourner en rond préféré, Olive, profite des fêtes pour la faire, la fête, et aussi pour se reposer un peu, on vous propose de vous replonger dans sa brillante analyse de l'utilisation des sondages à des fins idéologiques, et plus précisément d'un type de sondages en particulier : l'enquête de perception. Vous n'écouterez plus la radio de la même façon après ça.
On connaît le penchant des instituts de sondage à s'arranger avec la réalité. On se souvient tous par exemple d'élections récentes où l'écart entre les intentions chiffrées en pourcentage et la réalité finalement sortie des urnes dépassait largement la marge d'erreur ordinaire – ne prenons pas la peine de rappeler dans quel sens. Disons simplement que les instituts de sondages sont des entreprises florissantes aux mains d'une élite patronale fort bien nantie et qu'on ne voit pas bien pourquoi ils se gêneraient. Mais avant de crier au traficotage des chiffres, on peut déjà s'interroger sur la méthode. Le panel, la forme des questions, leur place dans l'actualité : les variables propices à orienter une enquête vers le résultat voulu ne manquent pas. Parmi tous ces procédés, il en est un particulièrement pernicieux : l'enquête de perception. L'outil est redoutable et mérite qu'on l'observe de près. Quelques exemples.
Continuer la lecture…12.12.2023 à 01:33

Dimanche 17 décembre 2023, les Chiliens sont de nouveau appelés aux urnes. Ils sont censés approuver ou rejeter le projet de constitution conçu pour remplacer la constitution élaboré par le régime de Pinochet. C'est la deuxième fois qu'un tel référendum est organisé, après le rejet d'une première version en 2022. Sauf que cette fois, c'est le Parti républicain d'extrême droite qui a piloté la rédaction de cette nouvelle constitution, en lui insufflant une dose conséquente de néolibéralisme et de conservatisme. La probabilité que ce texte soit également rejeté est donc forte, ce qui renverrait les Chiliens à la case départ : la constitution de 1980 dont le président Boric avait promis qu'il se débarrasserait. S'il y a bien une chanson qui incarne la lutte toujours inachevée des Chiliennes et des Chiliens pour leur émancipation, c'est celle des Quilapayún : « le peuple, uni, ne sera jamais vaincu ».
Continuer la lecture…Dimanche 17 décembre 2023, les Chiliens sont de nouveau appelés aux urnes. Ils sont censés approuver ou rejeter le projet de constitution conçu pour remplacer la constitution élaboré par le régime de Pinochet. C'est la deuxième fois qu'un tel référendum est organisé, après le rejet d'une première version en 2022. Sauf que cette fois, c'est le Parti républicain d'extrême droite qui a piloté la rédaction de cette nouvelle constitution, en lui insufflant une dose conséquente de néolibéralisme et de conservatisme. La probabilité que ce texte soit également rejeté est donc forte, ce qui renverrait les Chiliens à la case départ : la constitution de 1980 dont le président Boric avait promis qu'il se débarrasserait. S'il y a bien une chanson qui incarne la lutte toujours inachevée des Chiliennes et des Chiliens pour leur émancipation, c'est celle des Quilapayún : « le peuple, uni, ne sera jamais vaincu ».
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