Les derniers podcasts
01.10.2025 à 17:51
Dans ce second épisode de la série consacrée aux monuments contestés, nous nous intéressons à la statue de l’abolition de l’esclavage à Nantes. Cette statue a été conçue en 1998 par l’artiste Liza Marcault Derouard à la demande du Collectif du 150e, pour commémorer l’abolition de l’esclavage dans l’empire français obtenue en 1848. Installée de manière sauvage Quai de la Fosse, la statue est renversée peu de temps après son inauguration. A partir de cette statue, nous abordons l’histoire des combats pour la célébration de la liberté et la commémoration de l’esclavage dans la ville de Nantes, avec le militant Octave Cestor, et les historiennes Thaís Tanure et Sophie-Anne Leterrier.
30.09.2025 à 14:47
Dans ce nouvel épisode, on revient sur l'extrême droite française et, plus spécifiquement, sur les stratégies mises en œuvre par le FN/RN pour s'implanter localement. Le parti de Marine Le Pen et Jordan Bardella réalise aujourd'hui de très bons scores à toutes les élections mais, dans la plupart des départements - même ceux où il obtient d'excellents résultats -, il dispose d'un appareil militant faible et fragile, pour ne pas dire insignifiant dans certains cas. En outre, l'organisation attire bien peu de membres des classes populaires et continue d'être dominée par des membres des élites locales, issues dans certains cas de vieilles familles nobles et plutôt ancrées dans les sphères catholiques traditionalistes. Loin de l'image d'un parti enraciné dans les classes populaires que le RN cherche souvent à projeter. C'est ce que montrent les enquêtes menées dans deux départements (la Mayenne et l'Yonne) par le sociologue Guillaume Letourneur, que je reçois dans cet épisode. Ces enquêtes permettent d'aller au-delà des stratégies de communication et de l'opposition binaire entre FN/RN du Nord et FN/RN du Sud, en donnant à voir le fonctionnement concret du parti, les relais dont il dispose localement, les hiérarchies internes, mais aussi la manière dont le noyau dirigeant autour de Marine Le Pen domine sans partage l'organisation et monopolise les ressources, sans espace de démocratie interne. Enfin, on s'interroge ensemble sur les moyens d'enrayer leur implantation locale et leur progression nationale. Mixage : Aurélien Thome.
25.09.2025 à 16:09
À deux mois de la COP30 à Belém, que peut-on encore attendre de ces grands sommets internationaux ? Les luttes pour la justice climatique doivent-elles plutôt être ancrées localement ? De la France au Brésil, du Nord au Sud, comment les développer ?
09.09.2025 à 07:30
Les antifascistes demeurent largement méconnus et souvent stigmatisés, en France et ailleurs. Plusieurs décennies de reculs idéologiques et de dépolitisation néolibérale conduisent même certains à les assimiler aux fascistes, au nom d'un prétendu goût pour la violence qu'ils auraient en partage. On omet alors ce qui est au cœur du militantisme antifasciste : organiser la défense active, par tous les moyens nécessaires, contre les groupes qui prônent et/ou pratiquent la violence, la discrimination et l'exclusion contre l'ensemble des opprimé-es et les mouvements d'émancipation, et ainsi dégager le terrain pour une politique de l'égalité sous toutes ses formes (anticapitaliste, féministe, antiraciste, etc.). Dans cet épisode, je discute avec des militants du Comité antifa de Saint-Étienne, une ville à l'histoire singulière, ouvrière et populaire mais aussi une ville d'immigration. Ils me racontent aussi bien la manière dont, chacun avec son histoire, ils sont entrés dans le militantisme, mais aussi la constitution du Comité, ses modes d'action et le travail antifasciste de veille, sa participation aux mobilisations sociales sur la ville, les alliances qu'il a noué au fil du temps et les solidarités qu'il a contribué à forger à Saint-Étienne. Ils me racontent enfin le projet dans lequel s'investissent certain-es de ses militant-es, avec d'autres organisations, de tenter de reprendre la ville à la droite dans le cadre d'une coalition ("Sainté populaire"). Ils sont par ailleurs en train de réaliser un documentaire sur l'antifascisme en France, "par celles et ceux qui le vivent". Un projet en phase avec "Minuit dans le siècle" et qu'il faut soutenir, y compris financièrement : https://www.helloasso.com/associations/kosmopolitprod/collectes/realisation-d-un-documentaire-sur-l-antifascisme. Mixage de l'épisode : Aurélien Thome.
26.08.2025 à 07:35
Le nazisme fait l'objet d'une fascination morbide mais il est en réalité largement méconnu. En particulier, on ignore bien souvent - et les idées les plus fausses circulent sur - la manière dont les nazis sont parvenus au pouvoir. Qu'on prétende qu'ils auraient gagné les élections, pris le pouvoir par la force ou par la faute de la gauche (notamment communiste), on méconnaît le fait que Hitler ne serait jamais devenu chancelier le 30 janvier 1933 sans le soutien d'une bonne partie des élites allemandes (économiques, militaires, politiques, médiatiques). C'est cette histoire que restitue l'historien Johann Chapoutot dans son dernier livre "Les irresponsables", paru aux éditions Gallimard au début de l'année 2025. Dans cet épisode, qui reprend sous forme podcast une interview vidéo réalisée pour le site Hors-Série, je l'invite notamment à revenir sur la manière dont certains individus, représentant des forces sociales et politiques identifiables et ancrées dans les classes dominantes, ont travaillé ardemment d'abord à nouer une alliance avec les nazis puis à les installer au pouvoir, avec toutes les conséquences que l'on sait. Nous abordons d'autres points de l'ouvrage et concluons sur la manière dont nous pouvons apprendre de cette histoire, à l'heure où progressent et parviennent au pouvoir des mouvements néofascistes.
21.07.2025 à 12:14
Dans ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", je reçois Omar Alsoumi, militant franco-palestinien et l'un des principaux animateurs de l'organisation Urgence Palestine. Centrale dans l'organisation des mobilisations en solidarité avec Gaza et la Palestine au cours des deux dernières années, Urgence Palestine est menacée de dissolution par le gouvernement actuel. Avec lui, nous abordons son parcours et la trajectoire des mouvements de solidarité avec la Palestine au cours des vingt-cinq dernières années en France, revenant sur l'importance de faire place aux récits palestiniens, de Palestiniens qui résistent et combattent, loin de l'image paternaliste de "victimes parfaites" (Mohammed El-Kurd). Nous revenons sur ce que représente le combat pour la libération de la Palestine pour des millions de personnes à l'échelle globale, en particulier dans un pays comme la France marquée à la fois par la vigueur du racisme colonial (islamophobie) et par une forte immigration postcoloniale, la portée à la fois singulière et universelle de ce combat, sa dimension matérielle, géostratégique, mais aussi spirituelle. Nous discutons enfin du lien indissociable entre fascisme et colonialisme, mais aussi des menaces auxquelles fait face Urgence Palestine dans un contexte de fascisation de l'ordre capitaliste-néolibéral, particulièrement marqué en France. Enregistrement le 17 juin 2025. Mixage : Aurélien Thome.
10.07.2025 à 12:30
Quelques semaines après le retour au pouvoir de Trump, j'avais rencontré pour ce podcast l'historienne Sylvie Laurent (autrice notamment de "Capital et race, une hydre moderne", aux éditions du Seuil). Nous avions essayé de comprendre ensemble ce qu'il fallait savoir et attendre du pouvoir trumpiste dans les quatre années à venir, le type de projet qui caractérise actuellement le Parti Républicain, le niveau d'attaque qu'il fallait anticiper de sa part à l'encontre des minorités, des immigrés, des mouvements sociaux ainsi que des droits sociaux et démocratiques. Dans ce nouvel épisode, je la retrouve pour faire un bilan des premiers mois de la présidence Trump (y compris des résistances populaires), mais aussi - à partir de son dernier livre "La Contre-révolution californienne" (au Seuil également) - pour revenir sur le rôle spécifique qu'ont joué les acteurs de la Big Tech, depuis les années 1980, dans la grande offensive réactionnaire en cours. Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
04.07.2025 à 15:18
Réprimer c'est faire des choix politiques et c’est aussi une méthode de gouvernement. De la protection de la "chose publique" à la lutte antiterroriste, en passant par la gestion carcérale de la délinquance ordinaire, on retrace ce soir les transmutations de la répression d'État avec la chercheuse Vanessa Codaccioni qui vient de publier "Comment les États répriment" aux éditions Divergences
27.06.2025 à 17:53
Ce soir nous ferons une socio-histoire des féminicides avec la chercheuse Margot Giacinti qui vient de publier "Le commun des mortelles" aux éditions Divergences. Présentation de l’éditeur : Les meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes, autrement dit les féminicides, ont une histoire trop longue. Plusieurs générations de féministes, depuis la fin du 19e siècle, ont dénoncé à leur façon le caractère genré de ces phénomènes. C’est d’abord à elles que cet ouvrage rend hommage en retraçant leurs combats et leur pensée. C’est ensuite à l’expérience des victimes qu’il s’intéresse. Loin de subir passivement ces formes extrêmes de la domination masculine, celles-ci se sont souvent efforcées de dénoncer, de résister, d’agir contre leurs agresseurs. L’examen des archives (policières, judiciaires, médiatiques) met en lumière, de la Révolution française à aujourd’hui, des centres-villes aux campagnes, des classes bourgeoises aux classes laborieuses, des relations intimes aux meurtres crapuleux, les grands traits d’un fait social tristement structurel.
26.06.2025 à 17:59
Ce soir nous serons avec le sociologue Nicolas Renahy qui a publié aux éditions La Découverte « Jusqu’au bout - Vieillir et résister dans le monde ouvrier », livre consacré à un groupe de camarades de la CGT qui ont milité à Sochaux-Montbéliard dans les usines Peugeot et qui poursuivent la lutte pendant leur retraite, avec les entraves que charrie la vieillesse mais aussi avec la solidarité et les souvenirs joyeux qui maintiennent les liens serrés. Le livre revient avec beaucoup de tendresse sur des trajectoires militantes, sur les groupes Medvedkine, sur les rapports de classes, de genres et entre les générations…
21.06.2025 à 14:29
Un épisode autour de la grossesse comme travail dans une perspective sociologique féministe – avec Sofia, co-animatrice de Sortir du patriarcapitalisme, et Elsa Boulet, sociologue du genre, co-directrice d’Enfanter, entre normes médicales et représentations sociales (Erès, 2024) et autrice de Espaces et temps de la "production d'enfants". Sociologie des grossesses ordinaires (thèse de sociologie, Université Lumière Lyon 2, 2020).
19.06.2025 à 11:15
Le pouvoir de nuisance des ultra-riches sur notre société s’exerce à différents niveaux. Sur l’économie avec leur pratique de captation des richesses et d’évasion fiscale, sur les libertés publiques et la démocratie avec la captation hégémonique des médias et la promotion de l’extrême droite par certains, ou enfin sur le climat de par leur mode de vie.
12.06.2025 à 08:00
Dans ce nouvel épisode, on revient sur les rapports entre les extrêmes droites et l'écologie, que nous avions commencé à aborder dans deux épisodes précédents (voir "Peste brune et greenwashing"). Pour approfondir le sujet, j'ai invité Antoine Dubiau, auteur notamment du livre "Écofascismes" (aux éditions Grevis). Avec lui on parle à la fois des grands partis d'extrême droite, ceux qui occupent le devant de la scène électorale et que l'on peut décrire comme relevant d'un "fascisme fossile" ou d'un "carbofascisme", et de courants ou de sensibilités numériquement plus marginaux et qui construisent un rapport différent à l'écologie, mais toujours à partir d'un socle raciste et réactionnaire, une culture qu'on peut qualifier d' "écofasciste". On montre que les rapports entre ces deux polarités, à l'extrême droite, ne sont pas simplement d'opposition : non seulement certains partis comme le FN/RN tentent de donner un vernis "écologique" à leurs obsessions identitaires mais on pourrait imaginer une cohabitation/collaboration entre un pouvoir carbofasciste et des enclaves écofascistes. On se demande pour finir ce que la gauche radicale et le mouvement écologiste peuvent opposer aux articulations proposées par l'extrême droite (entre mode de vie fondé sur les industries fossiles et identité blanche-occidentale, entre préservation de la nature et maintien des rôles traditionnels de genre, ou encore entre consommation de viande et masculinité). Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
07.06.2025 à 08:31
Trigger warning : Dans cette émission, il est question de violences, notamment sexuelles, exercées contre les femmes et les enfants. Ce soir, nous serons avec Jules Falquet pour parler de son livre paru tout récemment aux éditions Amsterdam « La combinatoire straight - Colonialisme, violences sexuelles et Bâtard·es du capital ». Nous opérerons une plongée dans l’histoire du colonialisme et du capitalisme en lien avec le patriarcat pour mieux saisir les mécanismes à l’œuvre dans nos sociétés aujourd’hui. Il s’agira d’un parcours à travers les questions de race, de genre, de classe en lien avec les stratégies d’alliances matrimoniales et de production d’enfants.
06.06.2025 à 11:28
Si le wokisme n’existait pas, alors il faudrait l’inventer ! Retournons le stigmate de la "bien-pensance" pour la revendiquer et discutons avec Pierre Tévanian de l'obsession "anti-woke" qui n'est que l'autre nom de la pensée réactionnaire, aussi vieille que nos désirs d'émancipation... D'ailleurs ces anti-wokistes ne sont-ils pas, par conséquent, des pro-sleepistes ? Ne veulent-ils pas simplement endormir les luttes sociales et la pensée de gauche ? Ce soir on parle du nouveau livre du philosophe Pierre Tevanian "Soyons Woke : Plaidoyer pour les bons sentiments" paru aux éditions Divergences