Les derniers podcasts
27.06.2025 à 17:53
Ce soir nous ferons une socio-histoire des féminicides avec la chercheuse Margot Giacinti qui vient de publier "Le commun des mortelles" aux éditions Divergences. Présentation de l’éditeur : Les meurtres de femmes parce qu’elles sont des femmes, autrement dit les féminicides, ont une histoire trop longue. Plusieurs générations de féministes, depuis la fin du 19e siècle, ont dénoncé à leur façon le caractère genré de ces phénomènes. C’est d’abord à elles que cet ouvrage rend hommage en retraçant leurs combats et leur pensée. C’est ensuite à l’expérience des victimes qu’il s’intéresse. Loin de subir passivement ces formes extrêmes de la domination masculine, celles-ci se sont souvent efforcées de dénoncer, de résister, d’agir contre leurs agresseurs. L’examen des archives (policières, judiciaires, médiatiques) met en lumière, de la Révolution française à aujourd’hui, des centres-villes aux campagnes, des classes bourgeoises aux classes laborieuses, des relations intimes aux meurtres crapuleux, les grands traits d’un fait social tristement structurel.
26.06.2025 à 17:59
Ce soir nous serons avec le sociologue Nicolas Renahy qui a publié aux éditions La Découverte « Jusqu’au bout - Vieillir et résister dans le monde ouvrier », livre consacré à un groupe de camarades de la CGT qui ont milité à Sochaux-Montbéliard dans les usines Peugeot et qui poursuivent la lutte pendant leur retraite, avec les entraves que charrie la vieillesse mais aussi avec la solidarité et les souvenirs joyeux qui maintiennent les liens serrés. Le livre revient avec beaucoup de tendresse sur des trajectoires militantes, sur les groupes Medvedkine, sur les rapports de classes, de genres et entre les générations…
21.06.2025 à 14:29
Un épisode autour de la grossesse comme travail dans une perspective sociologique féministe – avec Sofia, co-animatrice de Sortir du patriarcapitalisme, et Elsa Boulet, sociologue du genre, co-directrice d’Enfanter, entre normes médicales et représentations sociales (Erès, 2024) et autrice de Espaces et temps de la "production d'enfants". Sociologie des grossesses ordinaires (thèse de sociologie, Université Lumière Lyon 2, 2020).
19.06.2025 à 11:15
Le pouvoir de nuisance des ultra-riches sur notre société s’exerce à différents niveaux. Sur l’économie avec leur pratique de captation des richesses et d’évasion fiscale, sur les libertés publiques et la démocratie avec la captation hégémonique des médias et la promotion de l’extrême droite par certains, ou enfin sur le climat de par leur mode de vie.
12.06.2025 à 08:00
Dans ce nouvel épisode, on revient sur les rapports entre les extrêmes droites et l'écologie, que nous avions commencé à aborder dans deux épisodes précédents (voir "Peste brune et greenwashing"). Pour approfondir le sujet, j'ai invité Antoine Dubiau, auteur notamment du livre "Écofascismes" (aux éditions Grevis). Avec lui on parle à la fois des grands partis d'extrême droite, ceux qui occupent le devant de la scène électorale et que l'on peut décrire comme relevant d'un "fascisme fossile" ou d'un "carbofascisme", et de courants ou de sensibilités numériquement plus marginaux et qui construisent un rapport différent à l'écologie, mais toujours à partir d'un socle raciste et réactionnaire, une culture qu'on peut qualifier d' "écofasciste". On montre que les rapports entre ces deux polarités, à l'extrême droite, ne sont pas simplement d'opposition : non seulement certains partis comme le FN/RN tentent de donner un vernis "écologique" à leurs obsessions identitaires mais on pourrait imaginer une cohabitation/collaboration entre un pouvoir carbofasciste et des enclaves écofascistes. On se demande pour finir ce que la gauche radicale et le mouvement écologiste peuvent opposer aux articulations proposées par l'extrême droite (entre mode de vie fondé sur les industries fossiles et identité blanche-occidentale, entre préservation de la nature et maintien des rôles traditionnels de genre, ou encore entre consommation de viande et masculinité). Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
07.06.2025 à 08:31
Trigger warning : Dans cette émission, il est question de violences, notamment sexuelles, exercées contre les femmes et les enfants. Ce soir, nous serons avec Jules Falquet pour parler de son livre paru tout récemment aux éditions Amsterdam « La combinatoire straight - Colonialisme, violences sexuelles et Bâtard·es du capital ». Nous opérerons une plongée dans l’histoire du colonialisme et du capitalisme en lien avec le patriarcat pour mieux saisir les mécanismes à l’œuvre dans nos sociétés aujourd’hui. Il s’agira d’un parcours à travers les questions de race, de genre, de classe en lien avec les stratégies d’alliances matrimoniales et de production d’enfants.
06.06.2025 à 11:28
Si le wokisme n’existait pas, alors il faudrait l’inventer ! Retournons le stigmate de la "bien-pensance" pour la revendiquer et discutons avec Pierre Tévanian de l'obsession "anti-woke" qui n'est que l'autre nom de la pensée réactionnaire, aussi vieille que nos désirs d'émancipation... D'ailleurs ces anti-wokistes ne sont-ils pas, par conséquent, des pro-sleepistes ? Ne veulent-ils pas simplement endormir les luttes sociales et la pensée de gauche ? Ce soir on parle du nouveau livre du philosophe Pierre Tevanian "Soyons Woke : Plaidoyer pour les bons sentiments" paru aux éditions Divergences
29.05.2025 à 08:00
Alors que la guerre génocidaire menée par l’État colonial d'Israël se poursuit à Gaza, avec son cortège quotidien de crimes de masse, alors que l'extrême droite progresse partout, l'actuel gouvernement n'a rien trouvé de mieux que de s'en prendre à Urgence Palestine et à la Jeune Garde antifasciste en les menaçant de dissolution. Nouvelle étape dans l'offensive autoritaire que mène tambour battant la classe dominante française depuis une quinzaine d'années, et de manière amplifiée la Macronie depuis 2017. Dans cet épisode j'ai rencontré Raphaël Arnault, militant antifasciste, co-fondateur et porte-parole de la Jeune Garde, député élu en juillet dernier dans le cadre du Nouveau Front populaire, et Mathilde Millat, militante anticapitaliste, membre du NPA-L'Anticapitaliste et suppléante de Raphaël. Tou-tes deux ont milité ensemble à Lyon, y ont construit des mobilisations, en particulier contre l'extrême droite, et iels se retrouvent à présent à l'Assemblée nationale pour prolonger ce combat. On revient ensemble sur leurs parcours militants, les raisons et les circonstances de leur engagement, à Lyon où ils se sont rencontrés dans les années 2010. On discute de la création de la Jeune Garde antifasciste (entre 2016 et 2018), des objectifs de ce collectif, de sa stratégie, de ses pratiques, et de ses acquis. On revient sur ce qu'iels ont essayé de faire vivre dans leurs deux campagnes électorales aux législatives de 2022 (à Lyon) et 2024 (à Avignon), en particulier de la manière dont iels conçoivent l'articulation entre luttes sociales et batailles électorales. On parle avec Mathilde de la bagarre des assistants parlementaires contre le média fasciste Frontières. On essaie de comprendre avec elleux ce que font des militant-es de terrain à l'Assemblée nationale, les obstacles qu'iels y rencontrent mais aussi les combats qu'iels y mènent. Et enfin on évoque la situation politique, qui peut trop facilement nous pétrifier alors que la gauche de rupture a des points d'appui, en particulier au sein de la jeunesse comme le souligne Raphaël. Enregistrement et montage : Ugo Palheta.
24.05.2025 à 15:12
La détérioration des services publics est en marche : soumis à des contraintes de rentabilité, les fonctionnaires peinent à servir leurs missions d’intérêt général. Les usagers, qui subissent les résultats concrets de ces attaques, notamment la disparition des services de proximité, doivent ils se résoudre à la stigmatisation des fonctionnaires? Attention à ne pas se tromper de cible : pour défendre leur bien commun, comment les citoyen·nes peuvent ils se mobiliser pour organiser la riposte? Nous discuterons de tout cela avec Claire Lemercier, historienne, co-autrice de « La haine des fonctionnaires », Nina Palacio de la FSU et Angélique Grosmaire et Nicolas Galepides de Sud-PTT. Une émission animée par Vincent Gay.
20.05.2025 à 08:00
Pour ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", j'ai invité l'historienne Ludivine Bantigny. Avec elle, nous abordons l'histoire longue de l'extrême droite française, en revenant sur plusieurs épisodes incontournables de sa trajectoire. Tout d'abord ses origines dans la Réaction à la Révolution française, qui se manifeste en particulier en 1815 au moment de la Restauration. Puis les transformations de cette extrême droite à la fin du 19e siècle et au début du 20e siècle, du moment boulangiste à l'affaire Dreyfus, avec le rôle central que joue alors l'antisémitisme. On discute également des années 1930, en particulier sous l'angle de la controverse entre historien-nes sur la prétendue "allergie française au fascisme". Un nouveau saut dans le temps nous amène jusqu'aux années 1980 et à la résurrection de l'extrême droite avec les premières poussées électorales du Front national. Enfin, on discute de la conjoncture politique présente, marquée par l'alliance de plus en plus ouverte entre une droite extrémisée et le FN/RN. Enregistrement et mixage : Aurélien Thome.
17.05.2025 à 21:33
Un épisode sur la reproduction du capitalisme patriarcal et la dépossession systémique des femmes au moment des séparations et des héritages, à partir de Le genre du capital. Comment la famille reproduit les inégalités (La Découverte, 2020) – avec les autrices, Céline Bessière, professeure de sociologie à l’Université Paris-Dauphine, et Sybille Gollac, sociologue chargée de recherche au CNRS.
08.05.2025 à 11:15
Ce soir nous serons avec l’historienne Isabelle Backouche qui a écrit avec Sarah Gensburger et Eric Le Bourhis « Appartements témoins - La spoliation des locataires juifs à Paris, 1940-1946 » paru aux éditions La Découverte. Nous parlerons avec elle d’un pan assez peu connu car peu travaillé de l’histoire de la Seconde guerre mondiale : la spoliation des appartements et du mobilier des locataires juif·ves à Paris et à l’entour. Comment s’est-elle mise en place ? Quels en sont les principaux acteurs ? Quels étaient les types de bien visés et comment étaient-ils repérés ? À qui ont-ils été proposés ? Comment s’est passé l’après, lorsque les locataires sont revenu·es comme cela a parfois été le cas ? Nous aborderons ces questions et d’autres encore dans Les Oreilles Loin du Front.
07.05.2025 à 08:00
Après un double épisode sur la dictature fasciste au Portugal, qui a duré près d'un demi-siècle (1926-1974), on aborde dans ce double épisode la Révolution des oeillets, à nouveau avec l'historien Victor Pereira. Cette révolution est souvent réduite au 25 avril 1974, journée magnifique durant laquelle un soulèvement militaire organisé par des officiers intermédiaires - les fameux "capitaines d'avril" - fait tomber enfin la dictature. Ce récit dissimule non seulement que la révolution a commencé sur le terrain colonial (comme on l'avait montré dans les précédents épisodes sur la dictature), avec l'offensive politico-militaire des mouvements de libération nationale - en Angola puis en Guinée, au Cap-Vert et au Mozambique - qui se déploie à partir du début des années 1960 et qui va considérablement affaiblir le régime. Mais la focalisation sur le 25 avril 1974 manque également ce qui va se jouer dans les 19 mois qui vont suivre, à savoir l'intrusion des classes populaires - ouvriers et employés des villes mais aussi paysans pauvres des campagnes du Sud - sur la scène politique. Dès les semaines qui suivent la chute du régime émerge ainsi le plus grand mouvement gréviste de l'histoire du pays. Il signale d'emblée que le peuple portugais n'aspire pas à troquer une élite modernisatrice contre une caste réactionnaire. Ce qui est vite à l'ordre du jour à mesure que la révolution se développe, c'est à la fois la décolonisation immédiate, la conquête d'une démocratie réelle (ne se réduisant pas à l'élection de "bons" représentants), et la sortie de la misère pour l'ensemble des travailleurs·ses. À travers des pratiques de lutte radicale et auto-organisées, cela va progressivement conduire à la montée d'une conscience anticapitaliste et à une aspiration à construire un "pouvoir populaire". Victor Pereira a publié notamment le livre "C'est le peuple qui commande. La Révolution des Œillets : 1974-1976", aux éditions du Détour en 2023. Épisode enregistré en octobre 2024. Enregistrement, montage et mixage : Aurélien Thome.
30.04.2025 à 16:19
Se relever après un burn-out professionnel, reprendre possession de sa santé physique et mentale, est un processus qui peut durer des années. Se relever et se tenir debout, c’est aussi, dans l’entreprise, oser prendre la parole et résister à la détérioration des conditions de travail. Ce soir, on parlera avec le sociologue Remy Ponge de son livre "Se tenir debout. Un siècle de luttes contre les souffrances au travail" publié aux éditions La dispute.
26.04.2025 à 23:07
Un épisode en deux parties qui va aux racines de la domination masculine à partir de travaux de l’anthropologue et féministe matérialiste Paola Tabet rassemblés dans Les doigts coupés. Une anthropologie féministe (La Dispute, 2018) – avec Lise K., doctorante en sociologie du travail et du genre, et Leila Ouitis, autrice de plusieurs articles sur l’Algérie et une approche matérialiste de la question raciale.