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25.04.2025 à 08:00
Après un double épisode sur la dictature fasciste au Portugal, qui a duré près d'un demi-siècle (1926-1974), on aborde dans ce double épisode la Révolution des oeillets, à nouveau avec l'historien Victor Pereira. Cette révolution est souvent réduite au 25 avril 1974, journée magnifique durant laquelle un soulèvement militaire organisé par des officiers intermédiaires - les fameux "capitaines d'avril" - fait tomber enfin la dictature. Ce récit dissimule non seulement que la révolution a commencé sur le terrain colonial (comme on l'avait montré dans les précédents épisodes sur la dictature), avec l'offensive politico-militaire des mouvements de libération nationale - en Angola puis en Guinée, au Cap-Vert et au Mozambique - qui se déploie à partir du début des années 1960 et qui va considérablement affaiblir le régime. Mais la focalisation sur le 25 avril 1974 manque également ce qui va se jouer dans les 19 mois qui vont suivre, à savoir l'intrusion des classes populaires - ouvriers et employés des villes mais aussi paysans pauvres des campagnes du Sud - sur la scène politique. Dès les semaines qui suivent la chute du régime émerge ainsi le plus grand mouvement gréviste de l'histoire du pays. Il signale d'emblée que le peuple portugais n'aspire pas à troquer une élite modernisatrice contre une caste réactionnaire. Ce qui est vite à l'ordre du jour à mesure que la révolution se développe, c'est à la fois la décolonisation immédiate, la conquête d'une démocratie réelle (ne se réduisant pas à l'élection de "bons" représentants), et la sortie de la misère pour l'ensemble des travailleurs·ses. À travers des pratiques de lutte radicale et auto-organisées, cela va progressivement conduire à la montée d'une conscience anticapitaliste et à une aspiration à construire un "pouvoir populaire". Victor Pereira a publié notamment le livre "C'est le peuple qui commande. La Révolution des Œillets : 1974-1976", aux éditions du Détour en 2023. Épisode enregistré en octobre 2024. Montage : Aurélien Thome.
18.04.2025 à 11:43
Ce soir, nous recevons l’historienne et journaliste Hélène Frouard pour parler de son livre « Jacqueline Manicom, la révoltée » paru aux Éditions de l’Atelier. Nous reviendrons avec elle sur cette figure du féminisme des années 60 et 70. Sage-femme et écrivaine née en Guadeloupe où elle a créé le premier Planning familial d’Outre-mer, elle a lutté pour le droit des femmes d’accéder à la contraception et à l’avortement mais aussi contre la colonialisme.
16.04.2025 à 10:55
Haïti traverse aujourd’hui des épreuves dramatiques : la montée des gangs armés et les crises économique, sociale, sanitaire et éducative poussent de nombreux Haïtiens à fuir leur pays au péril de leur vie. Face à cette situation, le peuple manifeste dans les rues, et les organisations sociales et politiques du pays et de la diaspora se mobilisent. En cette année bicentenaire de la rançon réclamée par la France, nous parlerons de l'histoire et de l'actualité du pays avec Jean-Marie Théodat, géographe et spécialiste d’Haïti, et Jane-Léonie Bellay, membre de l’espace enjeux et mobilisations internationales d’Attac et de la la Plateforme française de solidarité avec Haïti, qui agit pour le droit à l’autodétermination et la réparation de la dette.
15.04.2025 à 08:28
Dans cet épisode de « C’est quoi le plan ? », nous recevons Céline Marty et Simon Duteil. Nos deux invité·es échangent sur les idées, les propositions défendues par André Gorz (1923-2007) – notamment sur l’aliénation, le pouvoir et l’autogestion, l’écologie, le syndicalisme – pour en mesurer non seulement l’actualité mais aussi en quoi elles peuvent rencontrer les préoccupations, l’intervention, les stratégies, des syndicats, des associations, des mouvements sociaux d’aujourd’hui. Céline Marty a publié en début d’année un petit ouvrage, "Découvrir Gorz", aux éditions sociales et fait paraître ce mois-ci aux Presses universitaires de France, "L’écologie libertaire d’André Gorz". Simon Duteil a été co-porte-parole de l’Union syndicale Solidaires de 2020 à 2024 et dans ce cadre a été l’un des artisans de l’Alliance écologique et sociale qui rassemble associations écologistes et syndicats. Théo Roumier est quant à lui membre du comité de rédaction de la revue en ligne Contretemps. Enregistrement et montage : Aurélien Thome.
11.04.2025 à 18:32
Alors que les expulsions reprennent depuis la fin de la trêve hivernale, cette semaine nous parlerons en plateau avec la sociologue Marie Loison de la situation des femmes sans domicile.
09.04.2025 à 15:02
Alors que le droit semble un truc démodé, que la vérité ou le mensonge c’est apparemment du pareil au même, qu’on entend crier à la censure d’Hanouna ou de Zemmour, que certaines personnes se plaignent que, décidément, on ne peut plus rien dire à cause des wokes et des bien-pensant·es, nous recevons Thomas Hochmann, professeur de droit public, qui a publié aux éditions Anamosa « ‘’On ne peut plus rien dire…’’ - Liberté d’expression : le grand détournement ».
28.03.2025 à 17:27
Ce soir, nous serons avec Sarah Durieux pour parler de son livre paru aux éditions Hors d’atteinte « Militer à tout prix ? - Pourquoi nos collectifs nous font mal et comment les soigner ». Alors que les champs de luttes se multiplient, que nous nous sentons pris·es dans un tourbillon réactionnaire, raciste, sexiste, LGBTphobe, avec des coups portés notamment aux services publics, aux retraité·es, aux plus précaires, à l’environnement, à la démocratie, il est urgent de se mobiliser. Cependant les collectifs militants ne sont pas toujours des espaces safe, ils reposent souvent sur des fonctionnements qui nous usent, nous font du mal et nous dégoûtent parfois de l’action. Voulons-nous vraiment militer dans des organisations où la compétition, la soif de pouvoir, de visibilité et de reconnaissance nous conduisent à l’épuisement ? Comment inventer d’autres modèles ?
25.03.2025 à 15:49
Contrairement à une représentation courante, faisant de l’École une sorte de chasse gardée pour la gauche, les droites et extrêmes droites ont fortement investi la question scolaire ces vingt dernières années. Le premier aspect de cette offensive des droites, sans doute le plus visible, ce sont les politiques austéritaires qui - depuis Sarkozy notamment - ont contribué à dégrader les conditions de travail des personnels de l’Éducation nationale et les conditions d'étude pour les élèves. Ce qui ne pouvait manquer d'accroître les inégalités sociales face à l’École tout en favorisant l'enseignement privé (en France ultra-majoritairement un enseignement confessionnel catholique). Mais les forces réactionnaires et libérales ne se sont pas arrêtées là : une offensive idéologique et institutionnelle a été menée à plusieurs niveaux : pour délégitimer la démocratisation scolaire, favorisant - explicitement ou non - un retour à des procédures précoces de tri scolaire (qui fonctionne largement et objectivement comme tri de classe et racial) ; pour s'opposer aux politiques visant à lutter contre les inégalités de genre, les discriminations en fonction de l'orientation sexuelle, et les violences sexistes et sexuelles ("ABCD de l'égalité", "Enseignement de la vie affective, relationnelle et sexuelle", etc.) ; et enfin pour stigmatiser (et au besoin exclure) les enfants et adolescents de confession musulmane, au nom d'une "laïcité" vidée de son sens et transformée en arme de discrimination massive. On discute de toutes ces questions avec deux syndicalistes enseignant-es, Céline Sierra et Antoine Chauvel, et avec Cécile Ropiteaux, ancienne syndicaliste enseignante et militante associative. A noter que cet entretien a été réalisé en novembre 2024, avant la publication du nouveau programme d'éducation à la vie affective, relationnelle et à la sexualité.
25.03.2025 à 10:41
Ce soir, on a reçu en plateau le journaliste Sébastien Bourdon pour parler de son livre "Drapeau noir, jeunesses blanches - Enquête sur le renouveau de l’extrême droite radicale" publié aux éditions du Seuil. Dans cette enquête, il montre à la fois le renouveau générationnel, idéologique et stratégique des groupuscules d'extrême-droite, mais aussi comment les dissolutions successives ont paradoxalement renforcé une "interfaf" (pour utiliser les mots mêmes des premiers concernés) et la menace grandissante qu'elle représente...
14.03.2025 à 12:17
Ce soir, Les Oreilles se délocalisent en pensée dans le 18e arrondissement pour parler avec Hajer Ben Boubaker de « Barbès blues - Une histoire populaire de l’immigration maghrébine », paru aux éditions du Seuil. Nous plongerons avec elle dans l’histoire de ce quartier emblématique des luttes anti-racistes, nous partirons à la rencontre de personnages qui ont milité pour l’indépendance des peuples colonisés, pour la défense des travailleurs immigrés, contre la haine et les frontières qui enferment. De Tati à l’église Saint-Bernard, de la rue de la Charbonnière à la rue de la Goutte d’Or, nous arpenterons des lieux où s’est construit et où se poursuit l’histoire de l’immigration maghrébine.