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(...) "L’élection de Javier Milei, le 19 novembre, est l’expression massive (55,65 % des voix) d’un rejet du péronisme et de ses avatars néolibéraux, ayant plongé 40 % des 46 millions d’habitants dans la pauvreté et détruit les revenus avec 143 % d’inflation. L’analyse du vote montre que les 29,99 % de voix qui se sont portées sur lui au premier tour sont principalement celles des jeunes, qui n’ont pas connu la dictature et qui votaient pour la première fois. Ils ne s’émeuvent pas des propos révisionnistes de Javier Milei voulant, par exemple, supprimer la pension attribuée aux torturés, pour la donner à leurs tortionnaires à qui il rendra la liberté. "
(...) "Cette colère des urnes argentines ne parle pas de projet possible dans un monde chaotique. On est dans un processus de refus de prise en compte du réel pour le transformer. Une expression de l’impuissance à maîtriser une situation. Un vote sans autre espoir que de tout casser, ce n’est pas pour rien que le symbole de Milei est la tronçonneuse qu’il a brandie à longueur de campagne. Le vote pour Milei est un gigantesque lâcher-prise, un appétit de jouissance barbare. Dans La Psychologie de masse du fascisme, écrit entre 1930 et 1933, Wilhelm Reich souligne que « le peuple n’a pas été trompé, à un moment donné il a désiré le fascisme ». Une pulsion de mort collective."