Source BLAST-info.fr
(...) Les entreprises bien de chez nous qui passent au scan de la douane russe ne sont pas de petites PME de l’armement, qui, grâce à leur ingéniosité de challengers, auraient trouvé le moyen de contourner coûte que coûte l’embargo. Il s’agit de ces fleurons de l’industrie nationale, auxquels le président Macron a demandé de passer en mode « économie de guerre ».
Parmi elles, ++ Lynred ++affiche volontiers son statut de numéro 2 mondial de l’imagerie thermique. Détenue à part égales par Safran et Thalès, deux conglomérats dans la sphère d’influence de l’État (qui les détient en partie), l’entreprise emploie quelque 1 000 salariés, principalement à son siège de Veurey-Voroize, au cœur de la Silicon valley qui s’est développée autour de Grenoble (Isère), et qui fait la fierté de la France.
Ses détecteurs infrarouges et ses caméras thermiques sont particulièrement prisés, notamment le PICO 640 Gen 2. Dans la brochure commerciale de ce petit bijou technologique, le constructeur vante sa « qualité d’image améliorée, [sa] fiabilité éprouvée, [son] intégration facile ». Une triple promesse qui séduit partout, jusqu’à l’Oural : selon les documents obtenus par Blast, des composants siglés Lynred ont été livrés en Russie à neuf reprises entre le 2 mars 2022 et le 24 avril 2023 - soit bien après le début de la guerre en Ukraine. Pour un total de 2 458 568 dollars. (...)
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