Les Affiches
Annonces légales - Marchés publics - Ventes aux Enchères
Publié le 11.12.2025 à 15:10
Alors que dans cent jours pile, se déroulera le deuxième tour des élections municipales, la campagne électorale accélère, entre préparation des programmes et constitution des listes.
Les dimanches 15 et 22 mars 2026, comme partout en France, les électeurs des 512 communes iséroises seront appelés aux urnes afin d’élire les équipes municipales pour le mandat 2026-2032. Alors que les candidats se font connaître et que la campagne commence à s’activer sur le terrain, les maires sortants sont pour certains encore indécis à l’idée de repartir pour six nouvelles années d’engagement au service de leurs administrés et de leurs communes. Il faut dire que le mandat précédent a été celui de toutes les crises : sanitaire, énergétique, économique, politique, géopolitique…
Repartir ou pas ?
Entre baisse drastique des finances publiques et attentes toujours plus exigeantes des habitants, les équipes municipales ont eu bien du mal à jongler pour faire aboutir leurs projets, sans compter les violences verbales ou physiques dont ils font l’objet. De quoi refroidir leur volonté d’engagement au service de l’intérêt général ? Pas vraiment, selon l’enquête menée au niveau national par l’Association des maires de France et le Cevipof, publiée en novembre dernier : « Près de six maires sur dix déclarent envisager de se représenter en 2026, soit une proportion supérieure à celle observée avant les élections de 2020. La fatigue est réelle, tout comme le sentiment d’avoir exercé un mandat souvent “empêché”, mais le sens du service public et l’envie d’agir demeurent puissants. » L’adoption définitive de la loi sur le statut de l’élu local par le Parlement, le 8 décembre dernier, peut aussi contribuer à décider certains maires et conseillers municipaux de repartir pour six ans.
Nouvelles règles de scrutin
Parmi les nouveautés de ces élections municipales 2026 figure une évolution du mode de scrutin pour les communes de moins de 1 000 habitants, suite à la loi du 21 mai 2025. L’objectif affiché est d’harmoniser les règles pour toutes les communes, mais aussi de favoriser la parité et la cohésion des équipes. C’est donc fini pour le scrutin majoritaire plurinominal et la possibilité de panachage ; place au scrutin de liste paritaire proportionnel. La loi prévoit cependant une dérogation pour les petites communes : la liste pourra comporter jusqu’à deux candidats de moins que l’effectif légal du conseil municipal, alors que pour celles de plus de 1 000 habitants, chaque liste candidate devra faire figurer au moins autant de candidats que de sièges à pourvoir, avec au maximum deux candidats supplémentaires.
Des élections locales à la loupe
Après les législatives anticipées de 2024, ces élections locales seront d’autant plus observées au plan national qu’il s’agira du dernier scrutin avant l’élection présidentielle de 2027. Dans un contexte politique national instable depuis un an et demi, car sans majorité à l’Assemblée nationale, ce qui retarde les travaux législatifs, cette campagne électorale, forcément de proximité, saura-t-elle redonner confiance aux citoyens en leurs représentants ?
Retrouvez ce dossier en intégralité dans l’édition des Affiches de Grenoble et du Dauphiné du 12 décembre 2025.
Les contenus de ce grand format :
- "La situation est difficile, mais tout ne s'arrête pas" : l'interview de Daniel Vitte, président de l'Association des maires de l'Isère (AMI)
- Les ambitions des grandes formations
- De Roussillon à Grenoble, des campagnes innovantes
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Publié le 11.12.2025 à 14:28
Entre obligations réglementaires et volontariat encadré, la CSRD redéfinit les pratiques du reporting extra-financier en Europe. Son évolution récente, notamment via la directive Omnibus et la norme VSME, illustre la volonté d’alléger les contraintes, tout en maintenant une exigence de transparence et de compétitivité. Premiers retours d’expérience.
La CSRD (Corporate sustainability reporting directive) est une directive européenne qui impose aux entreprises, selon certains seuils, de publier des informations détaillées sur leurs impacts environnementaux, sociaux et de gouvernance (ESG). Elle remplace la précédente NFRD et élargit considérablement le nombre d’entreprises concernées afin d’instaurer un cadre harmonisé et transparent à l’échelle de l’Union européenne et de répondre aux attentes croissantes des investisseurs, clients et régulateurs.
Un profond changement du périmètre des entités concernées
L’implémentation de la CSRD fin 2023 a eu pour effet de tisser une toile d’obligations en matière de réflexions et de mise en place de reporting de durabilité et, par capillarité, de toucher de manière exponentielle un très grand nombre d’acteurs. Cette réglementation a suscité de très nombreux débats tant au sein du monde de l’entreprise que du monde politique : difficultés de mises en œuvre et d’interprétation, coût de déploiement, pertinence du référentiel… qui ont contraint l’Union européenne, dans un contexte géopolitique mondial complexe, à ralentir sa mise en place et à en réduire les effets.
Initialement destinée à concerner un grand nombre d’entités de manière directe (environ 55 000 en Europe), la directive Omnibus du 26 février 2025 a profondément impacté le périmètre des entités concernées par la CSRD à la baisse, limitant les obligations aux entités dont le CA est supérieur à 450 millions d’euros et l’effectif à 1 000 employés (environ 11 000 en Europe). Le Parlement européen a finalement porté ces seuils à 450 millions d’euros et 1 750 employés le 13 novembre dernier lors d’une plénière, réduisant encore drastiquement le nombre d’entités concernées.
Outre la réduction du périmètre, la directive Omnibus a simplifié et rationalisé le cadre du Pacte vert. Par ailleurs, elle a assoupli le cadre du reporting, tout en maîtrisant la charge de la demande au niveau des PME, dans le cadre de la chaîne de valeur. Elle a également décalé les délais d’entrée en application pour permettre aux États et aux entreprises de s’adapter. Le calendrier d’application de cette directive reste, à date, en cours de définition.
Les premiers enseignements de la vague 1
La première vague de publication concernait uniquement les grandes entreprises cotées en Bourse déjà concernées par le reporting extra-financier dont l’effectif était supérieur à 500 employés avec un CA supérieur à 40 millions d’euros ou bien un total bilan supérieur à 20 millions d’euros. Les premiers reportings publiés ont donc concerné des données établies au 31 décembre 2024. Parmi les reportings publiés, les différentes études menées laissent apparaître différents éléments sur cette directive exigeante, mais adaptée à la mesure des enjeux.
Ainsi, les entreprises concernées par la CSRD ne sont pas engagées dans cette démarche uniquement du fait d’une obligation réglementaire et traduisent dans leur rapport des actions souvent préexistantes. Trois thématiques semblent dominantes : l’égalité des traitements, l’atténuation du changement climatique et la lutte contre la corruption. Ces sujets semblent n’être cependant ni plus ni moins que la consolidation de la réglementation déjà existante en France en la matière. Par ailleurs, les entreprises ont des niveaux de maturité différents : si les secteurs de l’énergie, agroalimentaire et automobile mettaient en évidence dix normes ESRS (European Sustainability Reporting Standards, normes européennes de reporting environnemental, social et de gouvernance) matérielles en moyenne, la moyenne de tous les autres secteurs confondus était à 7.
Il n’en demeure pas moins que les entreprises ont globalement difficilement trouvé l’équilibre entre le coût de la mise en place de la CSRD et le retour sur investissement potentiel pour maintenir leur niveau de compétitivité. Et ce, notamment dans un contexte où cette réglementation n’avait pas été adoptée par de très nombreux États, tant au niveau européen qu’international.
L’avènement du volontariat dans un cadre normé
Compte tenu des difficultés de mise en œuvre de la CSRD, le législateur a souhaité fortement alléger son déploiement au travers de la directive Omnibus et a néanmoins conforté le besoin de normer le reporting extra-financier en adoptant le 30 juillet 2025 la norme VSME (voluntary sustainability reporting standard for non listed SMEs). Même si, à date, il apparaît que l’acte délégué de l’UE nécessaire à son implémentation ne sera vraisemblablement pas adopté avant 2026, la norme VSME est une norme de reporting de durabilité, d’application volontaire, établie pour aider les micro-entreprises et surtout les PME à mieux comprendre et communiquer leur impact environnemental, social et de gouvernance. Les objectifs recherchés sont notamment de satisfaire les demandes des grandes entreprises qui exigent des informations sur la durabilité auprès de leurs fournisseurs ; de satisfaire les demandes des banques et des investisseurs et d’aider les entreprises dans leurs accès au financement ; d’améliorer leur prise en compte des enjeux de durabilité et leurs réponses aux défis environnementaux, de favoriser la compétitivité et de renforcer leur résilience à court, moyen et long terme ; de contribuer à une économie plus durable et plus inclusive.
Le référentiel VSME, en maintenant un cadre homogène de reporting tout en simplifiant la collecte d’informations RSE (responsabilité sociétale des entreprises) et le nombre d’indicateurs, permet d’adapter et d’alléger la démarche tout en permettant de diffuser une information attendue. Ainsi, la norme VSME comporte 15 pages présentant 80 points de données potentiels sur lesquels communiquer, pour 1 144 pour la CSRD expliqués en plusieurs centaines de pages. Si la CSRD est complexe à mettre en œuvre et nécessite souvent un accompagnement extérieur, le VSME est davantage accessible en autonomie et constitue une porte d’entrée adaptée aux capacités réelles des PME. Enfin, cette norme favorise une montée en compétences progressive, sans pression réglementaire, avec une forte adaptabilité possible grâce à une version basique ou complète.
Un volontariat pas si volontaire ?
Même si le périmètre des entités concernées par la CSRD s’est très fortement réduit et peut laisser imaginer un recul significatif de cette réglementation, il n’en demeure pas moins que le reporting extra-financier reste un outil nécessaire pour l’accès au financement : les investisseurs et institutions financières intègrent de plus en plus les critères ESG dans leurs décisions d’investissements. Une bonne performance extra-financière peut ainsi faciliter l’accès à des financements dédiés à des conditions plus favorables auprès des banques. Il est aussi pertinent pour la différenciation et l’innovation : l’engagement dans des initiatives ESG permet à l’entreprise de se démarquer lors des appels d’offres en répondant aux attentes croissantes des donneurs d’ordres en matière de durabilité et de responsabilité. Ce reporting de données RSE tend même à devenir un critère obligatoire dans beaucoup d’appels d’offres.
Par ailleurs, ce reporting permet l’attraction et la rétention des talents : les jeunes générations d’employés sont de plus en plus sensibles aux valeurs et à l’engagement sociétal des entreprises. Des données positives des performances extra-financières peuvent ainsi rendre l’entreprise plus attractive et donner du sens aux équipes en place. La CSRD aide aussi à l’amélioration de la performance globale : les entreprises qui surveillent et améliorent leurs performances extra-financières peuvent constater des gains en efficacité opérationnelle et une réduction des coûts, par exemple grâce à une meilleure gestion des ressources et à des pratiques de travail plus responsables.
Il semble donc illusoire d’imaginer que la diminution du caractère réglementaire obligatoire de la CSRD implique un recul total des entreprises dans la mise en place de leur reporting extra-financier, ces dernières restant dans l’obligation de mener les actions pour rester compétitives voire en faire une opportunité. Ainsi, quand bien même la norme VSME revêt un caractère volontaire, toutes les conditions de marché tendent à rendre l’établissement d’un reporting extra-financier adapté obligatoire pour les entreprises et confèrent, de facto, à cette norme, un caractère de référence permettant à l’ensemble des acteurs d’homogénéiser et de standardiser les principales composantes de leur reporting financier. Il semble donc raisonnable d’imaginer que, dans un futur proche, l’application d’une norme initialement volontaire puisse devenir une référence de marché pour formaliser les actions de l’entreprise sur ces sujets.
Par Attika Bellahcène-Guérin et Antoine Sirand, commissaires aux comptes.

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Publié le 11.12.2025 à 11:57
Phénomène initialement perçu comme marginal, les cryptomonnaies ont désormais leur place dans le patrimoine des contribuables. Bien que l’administration fiscale s’y soit très tôt intéressée, le régime fiscal des cryptos suscite encore des questions.
L’évolution de la fiscalité
Dès 2014, l’administration fiscale s‘est préoccupée de taxer les gains issus des opérations liées à la cryptomonnaie, soit dans la catégorie des bénéfices industriels et commerciaux (BIC) pour les opérations réalisées à titre habituel, soit comme bénéfices non commerciaux (BNC) en présence d’opérations occasionnelles. Cette approche avait notamment pour conséquence l’imposition des gains au barème progressif de l’impôt sur le revenu et aux cotisations sociales.
Fin 2017, l’envolée de la valeur du bitcoin a conduit des contribuables à contester cette doctrine administrative. Dans une décision rendue en 2018, le Conseil d’État a censuré l’imposition en BNC des gains occasionnels pour les soumettre au régime des plus-values sur cession de biens meubles. Les gains habituels demeuraient soumis aux BIC.
Constatant l’inadaptation du régime des biens meubles aux actifs numériques, le législateur a créé, à compter du 1er janvier 2019, un régime autonome d’imposition pour les particuliers : celui des plus-values sur actifs numériques (cf. article 150 VH bis du Code général des impôts), soumises à la « flat tax » au taux de 30 %.
Deux régimes possibles d’imposition des gains professionnels à la frontière incertaine
Désormais, la fiscalité des cryptomonnaies repose sur une distinction essentielle entre gains non professionnels, relevant du régime des particuliers, et gains professionnels, soumis aux BNC (activité quasi-professionnelle) ou aux BIC (activité habituelle mais non quasi-professionnelle).
Depuis 2023, sont taxées en BIC les personnes physiques exerçant une profession consistant en l’achat-revente d’actifs numériques. Relèvent des BNC, les personnes qui, sans en faire leur profession, réalisent des opérations dans des conditions analogues à celles d’un professionnel. Cette définition vise à écarter le critère traditionnel d’habitude, inadapté au volume d’opérations parfois élevé des particuliers. Sont visés les contribuables disposant de compétences techniques spécifiques, utilisant des algorithmes de trading ou déployant des moyens informatiques comparables à ceux de professionnels. Ces opérateurs restent soumis à une imposition au barème progressif de l’impôt sur le revenu (IR) et aux cotisations sociales. Ils ont l’obligation de tenir une comptabilité et de souscrire un certain nombre de déclarations : immatriculation en début d’activité, déclaration annuelle des résultats, déclaration en cas de transfert de domicile hors de France assimilé à une cessation d’activité.
Le risque qui pèse sur ces contribuables est celui de la qualification d’activité occulte, autorisant le fisc à exercer sur dix ans son droit de reprise.
Un régime d’imposition des particuliers caractérisé par le sursis crypto-à-crypto
L’article 150 VH bis du Code général des impôts (CGI) s’applique aux personnes réalisant des opérations sur actifs numériques dans le cadre de la gestion de leur patrimoine privé et ce, quel que soit en principe le volume des transactions.
L’une des caractéristiques majeures du régime est le sursis dit « crypto-à-crypto » ou sursis C2C. Ainsi, ne sont pas taxables mais mis en sursis d’imposition les échanges d’actifs numériques sans soulte. Ce sursis est limité aux opérations des particuliers et ne s’applique ni aux professionnels, ni aux actifs exclus de la qualification d’actifs numériques, ni aux opérations présentant un transfert différé ou incomplet de contreparties. La taxation n’intervient qu’en cas de cession d’actifs numériques (ce qui suppose un transfert de propriété) à titre onéreux : en contrepartie de monnaies ayant cours légal, d’un service, de l’échange d’un bien autre qu’un actif numérique ou de l’échange avec soulte d’un actif numérique. Le gain est alors soumis à la flat tax au taux de 30 %, soit 12,8 % d’IR et 17,2 % de prélèvements sociaux. En ce qui concerne l’IR, le contribuable a toutefois la faculté d’opter pour le barème progressif.
Il faut souligner que la plus-value n’est pas déterminée opération par opération, mais de manière globalisée, par référence à la valeur totale du portefeuille d’actifs numériques au jour de chaque cession imposable. Pour le calcul de la plus-value, le prix d’acquisition retenu est calculé en fonction de la part que représente la cession dans la valeur globale du portefeuille. Ce qui peut conduire à faire apparaître un gain imposable même en cas de vente d’un actif qui, prise isolément, constitue une perte.
Les moins-values subies au titre d’une année ne peuvent être imputées que sur les plus-values de même nature réalisées au cours de cette même année, sans possibilité de report sur les exercices ultérieurs ou d’imputation sur le revenu global.
Cette méthode de taxation implique une obligation de suivi précis et continu du portefeuille, tant pour la valorisation que pour la conservation de l’historique des investissements. Compte tenu de la facilité qu’offrent certaines plateformes pour mener ce type de transactions et du volume qu’elles peuvent vite représenter, il est particulièrement conseillé aux particuliers d’adopter un outil de suivi afin de tracer les opérations imposables et d’être en mesure de déterminer le montant des plus-values, afin de circonscrire le risque de redressement.
Quant aux obligations déclaratives des particuliers, le formulaire n° 2086 doit être souscrit en annexe à la déclaration d’impôt sur le revenu, afin de calculer la plus-value imposable. En outre, la plupart des plateformes permettant de détenir et gérer des actifs numériques étant situées à l’étranger, le contribuable doit déclarer, sur l’imprimé n° 3916, tout compte à l’étranger, sous peine d’amende.
Des impositions complémentaires peuvent se rajouter à la taxation de la plus-value
À partir d’un certain montant de gain, l’intégration de ce gain dans le revenu fiscal de référence du contribuable peut entraîner une imposition complémentaire au titre de la contribution exceptionnelle sur les hauts revenus (CEHR) et de la contribution différentielle sur les hauts revenus (CDHR). Pour ce qui concerne la CDHR, elle vise les contribuables dont les revenus de l’année 2025 seraient, selon leur estimation, supérieurs à 250 000 euros pour un célibataire ou 500 000 euros pour un couple, des montants qui peuvent être vite atteints avec les transactions sur cryptomonnaies. Les contribuables sont alors soumis à l’obligation de déclarer et de payer avant le 15 décembre prochain l’acompte au titre de la CDHR, soit 95 % de la contribution attendue. Enfin, il faut souligner un autre point de vigilance, souvent méconnu, en matière de cotisations sociales, relatif à la cotisation Puma (protection universelle maladie). Les contribuables réalisant des gains importants sur actifs numériques, sans percevoir de revenus d’activité suffisants, peuvent être redevables de cette cotisation, assise sur les revenus du capital, lors du dépassement de certains seuils.
Malgré l’adaptation permanente de la norme fiscale aux cryptomonnaies, il reste des incertitudes
La diversité des activités liées aux cryptomonnaies (mining, staking, farming, lending, trading…) et des produits (NFT par exemple) dépasse les catégories traditionnelles du droit fiscal. Chaque activité ou produit présente des mécanismes techniques spécifiques que le législateur intègre progressivement, avec un délai inévitable entre l’innovation et la norme.
Ce qui explique la persistance de zones d’incertitude et de risque, notamment sur la qualification de certaines opérations ou produits, sur les situations intermédiaires entre activité patrimoniale ou professionnelle, sur le suivi des opérations ou encore, en cas de transmission des cryptomonnaies par donation ou succession. La fiscalité des actifs numériques demeure donc un droit encore en construction.

Par Me Anne Przybyl, avocat au Barreau de Grenoble.
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Publié le 11.12.2025 à 11:39
Cet hiver, le musée de Grenoble et la Fondation Glénat rendent hommage au neuvième art. En montrant plus de 400 planches de BD originales et en révélant le talent d’artistes européens, américains et japonais pour le premier ; en déroulant le tapis rouge à Mickey pour la seconde.
Vif et dynamique, le parcours est rythmé par une prodigieuse mise en espace, au gré de couleurs qui tranchent, de perspectives étourdissantes, de bleus, verts et noirs audacieux, qui vous enveloppent ou vous réveillent. Les documents exposés proviennent essentiellement du Fonds Hélène & Édouard Leclerc et représentent quarante ans de collection d’œuvres créées sur plus d’un siècle. Au commencement était le besoin de rire et faire rire, voyager et faire voyager. Furieusement efficace dans sa fonction de satire sociale, l’humour fait la sève des BD de la première moitié du XXe siècle, irrigue encore les décennies suivantes et reste une composante quasi systématique de la plupart des BD. Des exemplaires de Spirou, Fluide Glacial ou encore Mad (venu d’Amérique) jalonnent notre chemin. Bien conservées, leurs couvertures montrent bel et bien le passage du temps et nous rappellent aussi à cette ère sans numérique – accentuant la nostalgie éveillée par les planches croisées. Qu’on le veuille ou non, observer des pages d’encre et de crayons signées Franquin, Zep, Morris ou encore Peyo a ce quelque chose de touchant que des visuels numériques n’auront jamais. On croise ainsi de vieux amis comme Gaston Lagaffe et son gaffophone, Lucky Luke et Spirou, le Marsupilami et Yakari…
Des frissons, au futur comme au présent
Après l’humour vient la science-fiction, grande maîtresse du neuvième art. Premier berceau de cette dernière avant que le cinéma ne s’en empare, la BD est le lieu idéal pour inventer des mondes, déployer des imaginaires débridés mais nourris d’angoisses existentielles bien réelles. Au fil des décennies, on part à la conquête de l’espace (Flash Gordon, Les mondes d’Aldébaran), on défend la veuve et l’orphelin (Astro Boy du Japonais Osamu Tezuka, l’univers américain Marvel gorgé de super-héros), on traverse des mondes apocalyptiques terrifiants (Le Transperceneige de Jean-Marc Rochette trouve ici une place de choix). Peu à peu, on glisse vers l’horreur de mondes où la violence et la distorsion n’ont pas de limites : cauchemars, polars, le genre fantastique s’avère un terreau fécond pour faire mûrir de terrifiants récits. Consacrée à « eros – un imaginaire débridé », une salle réservée aux adultes est le théâtre d’un traitement des femmes qui serait nettement moins bien accueilli aujourd’hui qu’à l’époque de sa création, mais qui reste intéressant et parfois beau (l’encre de Chine Hanashinju de Kazuo Kamimura est un superbe exemple d’efficacité de l’image).
Le tour des arts
En déployant des récits de plus en plus romanesques et autobiographiques, la BD se rapproche de la littérature. Et avec l’audacieux talent d’auteurs comme Enki Bilal, Philippe Druillet et Jean-Marc Rochette, elle vient démontrer toute la puissance picturale d’un art longtemps considéré comme un sous-genre sur le plan artistique. Portée par ces maîtres incontestés de l’image, la BD révèle sa parenté avec la peinture sans rougir, au fil de toiles absolument saisissantes. Centrée sur l’intimité, la dernière salle nous rappelle la grande beauté de récits mêlant la vie des auteurs aux remous politiques (pour ne pas dire aux déflagrations qui perturbent le monde), avec notamment quelques planches de la merveilleuse Persepolis de Marjane Satrapi. La mise à l’honneur se poursuit au couvent Sainte-Cécile où la Fondation Glénat offre un focus sur la souris star mondiale qu’est le personnage de Mickey. L’exposition s’attache à remonter le fil de l’histoire en présentant des dessins et objets jamais montrés auparavant pour la plupart : peluches, marionnettes, dînettes, mais surtout de fameuses esquisses au crayon et des celluloïds sur décor incroyablement bien conservés !
Épopées graphiques. Bande dessinée, comics, manga : jusqu’au 19 avril 2026, au musée de Grenoble. 04 76 63 44 44. museedegrenoble.fr
Mickey. Tout a commencé par une souris : jusqu’au 18 avril, au couvent Sainte-Cécile, à Grenoble. 04 76 88 75 75. couventsaintececile.com
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Publié le 11.12.2025 à 11:29
Radova, à Grenoble
Au pied de l’Estacade et de son fameux marché, Radova est un restaurant qui sort des sentiers battus. Tenu depuis dix ans par Erwin Lalo, d’origine albanaise, il distille une cuisine gourmande signée du chef Loïc Garceau, lequel met un point d’honneur à bouleverser sa carte quasi quotidiennement. Dans un cadre qui se fait sobre et discret, agrémenté de deux bars et éclairé par de grandes baies vitrées, prenez place pour un tour d’horizon des suggestions de l’ardoise. En entrée, l’œuf cocotte, mascarpone et crème truffée va séduire vos sens. Original et très savoureux, ce ramequin au cœur duquel trône un œuf mollet, vous emporte par ses arômes de truffe dans une autre dimension gustative. Une vraie réussite. Autres choix de l’ardoise : un velouté d’oignons gratinés, ravioles du Royans poêlées, un houmous maison pain libanais.
Joue contre joue…
Magret de canard farci ; braciole de volaille sauce Alfredo, linguine à l’ail roquette et tomates ; pavé de saumon rôti, beurre blanc, œuf dur, croûtons, épinard, riz basmati ; bœuf bourguignon traditionnel, polenta ; entrecôte charolaise : les propositions de plat principal se bousculent sur l’ardoise. Liste non exhaustive car y figure également, cette joue de porc confite au miel, moutarde et gratin dauphinois qui sautera dans notre assiette. Toute la générosité de la cuisine du chef résumée dans ce plat copieux, où des nombreux morceaux de joue assez fondants reposent sur un lit de gratin dauphinois et de quelques carottes al dente. Quant aux noix de Saint-Jacques, elles peuvent compter sur des linguine en quantité et une sauce safranée. Terminons par cette mousse au chocolat de belle proportion. Mais ce qui pourrait bien motiver votre visite au Radova, outre la générosité de la cuisine, c’est bien la possibilité de déguster quelque nectar en provenance directe d’Albanie, comme le magnifique Kallmet du Domaine Uka ou la Serina de la Kantina Pupa, des vins gorgés de soleil à découvrir absolument.
DEMANDEZ L’ADDITION
Cadre : la sobriété domine, tables en bois brut, terrasse sur la rue, serviettes en papier.
Menus : carte.
Le chef : Loïc Garceau a fait ses gammes au Clos d’Or. Il a bien bourlingué, est passé par les cuisines de Chicago et des pays du Golfe par exemple. Il sait tout faire.
Carte des vins : le corbières de Haut Gléon à 39 euros, le saint-joseph de Jean-Luc Colombo, certes, mais surtout des vins albanais puissants et chaleureux qui sont en train de conquérir l’Europe.
Pain : baguette.
Café : vraiment excellent, servi sec.
Parking : non.
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Publié le 11.12.2025 à 11:12
Lauréate du classement général de la coupe du monde de snowboardcross l’hiver dernier, Léa Casta remet son globe en jeu à partir de ce samedi à Cervinia (Italie), première étape d’une coupe du monde réduite à la portion congrue (huit courses).
Alors qu’elle voulait « juste faire quelques podiums – plus d’un, j’aurais déjà été ravie – et être régulière », Léa Casta a finalement largement dépassé ses objectifs l’hiver dernier, en remportant le globe de cristal ! « Je n’ai commencé à y croire que très tard dans l’hiver, tellement ça me semblait inimaginable. Les coachs y croyaient plus que moi ! », se rappelle la snowboardeuse des Deux-Alpes. « Léa est très respectueuse. Elle veut bien faire mais sans empiéter sur les autres. Peut-être que l’absence de Chloé Trespeuch (lauréate du globe l’hiver d’avant, en pause maternité en 2024-2025, NDLR) a joué. Léa s’est assumée, a pris conscience de son potentiel. Je l’ai aussi incitée à ne pas attendre son tour, parce qu’elle a le talent et le mérite », explique Kevin Strucl, l’entraîneur de l’équipe de France de snowboardcross.
Progresser sur tout
Si elle a « forcément plus d’attentes que la saison passée » et que « remporter le globe [lui] a donné confiance en [elle] », la snowboardeuse de 19 ans ne se considère pas comme favorite pour cet hiver. « J’ai encore beaucoup de choses à apprendre. Je dois progresser sur à peu près tout, mais surtout sur les fins de parcours. » Très forte sur les départs, Léa s’est attelée, pendant la préparation, à « ne pas forcément partir devant, de façon à me forcer à trouver des solutions pour finir en tête quand même. » « Hyper impatiente de découvrir les Jeux olympiques, qui [la] font rêver », Léa va toutefois prendre les courses les unes après les autres. Ne serait-ce parce qu’elle n’est pas encore assurée d’être en Italie, au sein d’une équipe de France très forte avec cinq athlètes pour seulement quatre places.
Dédramatiser le résultat
La tenante du titre du gros globe abordera les Jeux avec « beaucoup d’envie, pour m’amuser et faire de beaux résultats. Mais ce ne sera pas dramatique si je repars sans médaille. Et même chose si je ne suis pas sur le podium final de la coupe du monde. » Pour Léa, la saison sera réussie si « [elle] arrive à prendre toutes les qualifications en coupe du monde, si [elle fait] quelques podiums et surtout si [elle peut] prendre autant de plaisir que l’hiver dernier, qu’[elle a] vraiment adoré. »
11e du classement général pour sa première saison de coupe du monde en 2022-2023, Léa Casta avait terminé 7e l’hiver suivant, avant de remporter le globe de cristal la saison passée. Elle a totalisé neuf podiums dont quatre victoires en dix courses, avec une cinquième place comme plus mauvais résultat.
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Publié le 11.12.2025 à 10:40
Cette balade, à réaliser à pied ou à raquettes selon l’enneigement, offre un superbe panorama sur le mont Aiguille, le Grand Veymont et la mosaïque des bocages du Trièves.
Du parking, il faut d’abord suivre sur 300 m la route qui descend vers Saint-Michel-les-Portes et prendre le chemin forestier qui part sur la gauche pour mener au hameau de Chauplane. Dès les premiers pas, on bénéficie d’une vue magnifique sur le versant nord du mont Aiguille et ses puissantes falaises, qui se dressent d’un jet au-dessus des éboulis sur près de 500 m de hauteur. Plus loin, le regard porte sur le bassin du Trièves, dominé par les cimes du Grand Ferrand et de la Tête du Lauzon. En arrivant en vue des maisons du hameau, on aperçoit, sur la gauche, le départ d’un large sentier (bonne trace en hiver), qui s’enfonce sous les arbres d’une forêt de pins. C’est l’itinéraire à suivre.
Le vallon de Chauplane
Quelques cairns facilitent la direction, mais l’orientation ne pose aucun problème car la marche se déroule en permanence au bas du vallon de Chauplane, en bordure d’un petit ruisseau, le plus souvent à sec, et sur une pente modérée qui n’impose qu’un effort limité. On remarque, au-dessus, la longue échine du Sommet Longue et, en face, les crêtes rongées par l’érosion des Rochers des Côtes. Bientôt, le son cristallin d’une source se perçoit à l’approche de la fontaine des abreuvoirs, où une petite pause est la bienvenue pour profiter d’une belle vue sur la fine dentelle des aiguilles de Lus, qui apparaissent dans le débouché de la vallée. En amont de la fontaine, on débouche dans la partie supérieure du vallon, en l’occurrence la combe de Chatelard. Désormais, la suite de la balade se déroule au gré de sa propre motivation et de sa condition physique. Au fil de la progression, on remarque, dans la végétation, une harmonieuse cohabitation entre des essences méridionales, comme les pins maritimes, et des essences septentrionales, telles que les sapins, les épicéas et même quelques mélèzes.
Plus haut et plus loin
Du haut d’un petit raidillon, on aperçoit le sommet des Baconnets, qui surplombe le vallon de près de 400 m. Sans aller jusqu’au sommet, en s’élevant sur les pentes, on bénéficie, grâce à un environnement dépouillé de végétation, d’une vue qui s’étend des montagnes de la Drôme à la barrière orientale du Vercors. Il est évident que les plus courageux prolongeront leur effort pour atteindre la cime, d’autant plus que la montée ne pose aucun problème malgré une pente plus soutenue, agrémentée, en été, de succulents plants de myrtilles… Du sommet (1 808 m), on bénéficie d’un immense panorama qui porte, par la trouée du col de Lus-la-Croix-Haute, jusqu’aux Alpes-de-Haute-Provence. Mais le regard est surtout attiré par le mont Aiguille, tout proche, les falaises du Rocher du Parquet et du Grand Veymont, mais aussi par les bocages du Trièves, qu’on domine de plus de 1 000 m, et la fine silhouette de l’Obiou. Par temps clair, le panorama s’étend du mont Blanc aux glaciers du parc des Écrins, en passant par Belledonne et le Taillefer. La descente se déroule par le même itinéraire, mais il est possible, surtout en période estivale, d’effectuer un retour en boucle en passant par la Croix de Gresse, les pentes du Serpaton et un long cheminement par des chemins forestiers pour revenir sur le col de l’Allimas.
Difficulté : 2/4.
Temps aller-retour : 3 h 30.
Dénivellation cumulée : 350 m (550 m pour le sommet).
Carte de référence : carte IGN Villard-de-Lans-Mont Aiguille 3236 OT.
Balisage : panneaux de randonnée, cairns.
Départ : du col de l’Allimas, à 55 km de Grenoble, en passant par Vif, Monestier-de-Clermont et Gresse-en-Vercors (parking, aire de pique-nique, panneaux d’information et de randonnée).
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Publié le 11.12.2025 à 10:29
On ne choisit pas sa famille, mais on peut choisir ses collègues. Créé en 2021, le collectif Maison courbe est non seulement artiste associé au Théâtre municipal de Grenoble, mais aussi en résidence dans le Grésivaudan. Portrait de cette structure qui rythmera l’actualité culturelle du territoire durant les trois ans à venir.
Brésil, Danemark, Israël, France… À regarder les nationalités des cinq « colocataires », on se croirait dans une auberge espagnole. Maison courbe est un collectif artistique grenoblois créé en 2021, à la croisée de la danse, du cirque et des arts visuels. « C’est le format qui nous a paru le plus pertinent pour pouvoir se soutenir, partager les mêmes valeurs, faire ensemble, mais aussi se laisser la place de créer individuellement, commente la codirectrice Domitille Martin, également plasticienne, scénographe et performeuse. Cette maison commune nous permet de travailler avec les différents membres du collectif et d’inviter des personnes extérieures. »
Des murs et un paysage…
La structure n’avait jusque-là de « maison » que le nom. Depuis le début de la saison, la voilà artiste associée du Théâtre municipal de Grenoble (TMG), mais aussi liée au Grésivaudan par le biais d’une résidence artistique lancée le 12 décembre. « C’est une manière d’avoir des murs dans lesquels nous retrouver régulièrement, s’enthousiasme Domitille Martin. Le théâtre devient un peu notre maison et le territoire du Grésivaudan devient le paysage dans lequel nous allons évoluer pour les trois années à venir. » De quoi laisser le temps de tisser des liens avec la population et de nourrir de futures créations.
… pour diffuser et créer
Au TMG comme dans le Grésivaudan, les artistes profitent de l’occasion pour diffuser leurs spectacles, dont Obaké, Racine(s), et deux nouveaux venus, Le bruit des pierres etLe paradoxe des jumeaux. « Nous allons aussi organiser un road-trip pour aller à la rencontre du territoire, savoir à qui nous avons affaire et créer à partir du réel », complète la codirectrice. Sensible à la nature, Maison courbe imaginera d’abord un cycle autour du végétal, avec Les rencontres sous l’arbre, suivi d’un cycle en lien avec le minéral. La dernière année, le public sera convié à célébrer le chemin parcouru, lors d’« un grand moment de retrouvailles ». D’autres temps rythmeront également ces trois années, comme une tournée à vélo dans les crèches et des ateliers de médiation. « À Grenoble ou dans le Grésivaudan, les personnes ne doivent pas hésiter à venir aux rendez-vous et à suivre notre cheminement, annonce l’artiste. Nous avons besoin d’elles pour créer et réfléchir ensemble. » L’invitation est lancée, il ne reste plus qu’à pousser la porte.
Le paradoxe des jumeaux :
- vendredi 12 décembre, à 20 h 30, au Coléo, à Pontcharra.
04 76 97 90 87. De 5 à 19 €. Dans le cadre du lancement
de résidence dans le Grésivaudan (à partir de 19 h).
- vendredi 13 mars 2026, à 20 h, à l’Espace Aragon, à Villard-Bonnot. 04 76 71 22 51. De 5 à 18 €.
Le bruit des pierres : vendredi 27 mars 2026, à 19 h 30, à l’Espace Paul Jargot, à Crolles. 04 76 04 09 95. De 7 à 17 €.
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Publié le 11.12.2025 à 10:12
L’Agence d’urbanisme de l’agglomération grenobloise (AURG) publie une étude sur les tendances démographiques
de l’Isère à l’horizon 2050-2070. Intitulée « Avenirs démographiques isérois », elle est portée par le Département.
« La population de l’Isère continue d’augmenter, de 0,4 % par an, mais ce taux d’accroissement annuel fléchit depuis vingt ans. Aujourd’hui, il est même moins dynamique que la moyenne de la région Aura », contextualise Lucas Jouny, chargé d’études démographiques et sociétales à l’AURG. Trois phénomènes l’expliquent, selon lui : l’augmentation des décès, « partagée par l’ensemble du pays et qui se poursuivra jusqu’en 2050 » ; la baisse des naissances, observée depuis cinq à dix ans ; et un solde migratoire « qui s’érode depuis peu ». Un dernier paramètre qui constituera à l’avenir « le principal moteur de la démographie », souligne Lucas Jouny. Plus localement, l’étude révèle un ralentissement du Nord-Isère, pourtant considéré comme « la locomotive démographique du département », du fait de la périurbanisation de la banlieue lyonnaise. « C’est une petite surprise, parce qu’il y a cinq ans, les dynamiques n’étaient pas du tout celles-là », ajoute-t-il. La principale surprise touche plutôt les territoires historiquement peu peuplés, « en moyenne montagne, comme dans le Vercors », qui enregistrent une petite croissance de leur nombre d’habitants. Côté méthodologique, les chercheurs de l’AURG se sont intéressés aux logements pour estimer les tendances à venir, en complément des paramètres traditionnels (natalité, espérence de vie, mortalité, immigration…). Ainsi, l’étude estime que les projections de l’Insee sont bien supérieures à ce que montrent les dynamiques immobilières sur la rive gauche du Drac.
Penser la décroissance
Dans cette tendance nationale de décroissance démographique, « il y a bien une population qui ne va pas décroître : celle des plus âgés «, relève Lucas Jouny, qui rappelle en parallèle qu’une projection n’est pas une prévision. » Nous avons cherché les territoires où le taux de vieillissement est fort, parce qu’il faut apprendre à aménager les régions avec ces données. » Une telle étude servira aussi à dimensionner les besoins d’Ehpad par exemple, et montre que le vieillissement à domicile nécessite un accompagnement particulier, en raison du manque de structures pour prendre en charge la perte d’autonomie. « Au Département, chef de file des solidarités humaines, ce vieillissement nous oblige. Cette étude permet d’adapter nos politiques aux besoins », affirme Annick Merle, vice-présidente à l’évaluation des politiques publiques. Partenaire de l’AURG, le Département a sollicité l’étude, alors que la précédente datait d’il y a huit ans. Sophie Robert, statisticienne au service observation, documentation et évaluation de la collectivité, ajoute : « On sait que la population va vieillir, mais mesurer que le nombre de personnes de plus de 85 ans va doubler, cela pose les choses. »
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Publié le 11.12.2025 à 09:57
La Métropole grenobloise a remporté le prix iCapital décerné par le Conseil européen de l’innovation. Une reconnaissance internationale qui salue son approche globale, mêlant innovation technologique, sociale et écologique.
Grenoble Alpes Métropole a décroché, le 4 décembre dernier à Turin, le prestigieux titre de Capitale européenne de l’innovation 2026. Ce prix, attribué par le Conseil européen de l’innovation, distingue les villes qui expérimentent des solutions innovantes au service des citoyens et du climat. Après avoir été élue Capitale Verte européenne en 2022, la métropole confirme son rôle de pionnière. « Remporter le prix iCapital 2026 est une immense fierté pour notre Métropole. Cette victoire reconnaît notre engagement collectif pour une innovation véritablement utile : non seulement technologique, mais aussi sociale, durable et citoyenne », souligne Christophe Ferrari, président de Grenoble Alpes Métropole. Cette distinction s’accompagne d’une dotation d’un million d’euros, tandis que Rotterdam et Liverpool, finalistes, reçoivent 100 000 euros chacune. Le jury européen a salué « l’approche globale et stratégique de l’innovation, axée sur la durabilité environnementale et le renforcement de l’écosystème local », citant des initiatives en matière de réduction des déchets, de résilience climatique et de santé des sols.
Un écosystème renforcé
Pour Mélina Herenger, vice-présidente chargée de l’innovation, ce prix « conforte le soutien à l’innovation et renforce notre attractivité pour les investisseurs étrangers ». La Métropole revendique déjà une position unique en France, avec « 70 % d’investisseurs étrangers, plus que nationaux », rappelle Guy Jullien, vice-président à l’économie. Au-delà de la visibilité internationale, cette distinction s’inscrit dans une histoire longue. « Nous sommes les héritiers d’une tradition pionnière et nous faisons évoluer les choses en fonction du monde qui change », insiste Christophe Ferrari. L’écosystème grenoblois, classé 7e hub deeptech mondial, s’appuie sur 23 000 chercheurs et une coopération étroite entre université, industrie et collectivités. Si la candidature a séduit, c’est aussi grâce à son volet participatif. La Convention citoyenne métropolitaine pour le climat, réunissant plus de 100 habitants en 2022, a marqué les esprits : 86 % des propositions ont déjà été mises en œuvre. « Notre force, c’est d’interroger les usages et de lier innovation technologique et innovation sociale », explique Mélina Herenger. Avec la récompense financière de ce titre, Grenoble Alpes Métropole entend poursuivre sa stratégie : soutenir les start-up et travailler sur le foncier pour faciliter leur industrialisation.
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