Derniers podcasts parus sur Spectre
mis en ligne le 28.10.2024 à 08:00
.Avec l'historien Fabrice Riceputi, spécialiste de la guerre d'Algérie et auteur d'un livre récent sur le sujet (publié aux éditions du Passager clandestin), on fait le point dans ce nouvel épisode sur la question de la torture en Algérie et de la participation à Jean-Marie Le Pen à la grande répression d'Alger en 1957. Cela nous permet de revenir sur la question des rapports entre colonialisme et fascisme. Dans le contexte français, si le projet colonial fut porté tout aussi bien par la "gauche" républicaine que par la droite, la renaissance de l'extrême droite après la Seconde Guerre mondiale doit beaucoup aux guerres coloniales (en Indochine et en Algérie). Non seulement de nombreux militants néofascistes s'y engagèrent, y faisant leurs premières armes au sens littéral du terme, mais cela permit également à ces courants compromis dans la collaboration avec l'occupant nazi d'apparaître à nouveau publiquement autour d'une cause considérée alors comme juste par de larges pans de la population : la défense de l'Empire. Cela les amena en outre à substituer progressivement le nouvel ennemi - le mouvement indépendantiste algérien, et à travers lui les populations arabes - au groupe qui avait constitué si longtemps la cible par excellence des extrêmes droites européennes : les juifs. Si Jean-Marie Le Pen joua un rôle absolument mineur dans la guerre d'Algérie, il est au cœur de cette histoire parce qu'il est le dirigeant politique qui, dans le champ politique français postérieur à la guerre, va donner à nouveau une expression politique spécifique, systématique et assumée à un racisme - anti-Arabes mais aussi négrophobe, et un peu plus tard islamophobe - consubstantiel à la domination coloniale et structurel dans la société française. Comprendre et combattre l'extrême droite suppose ainsi nécessairement de prendre au sérieux et d'affronter le colonialisme.
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mis en ligne le 15.10.2024 à 17:21
.Ce soir, nous serons avec l’historienne Camille Cleret qui a co-dirigé l’ouvrage « Femmes contre le changement - Conservatisme, réaction et extrémisme en Europe. XVIIIème-XXIème siècle » paru aux Presses Universitaires de Rennes. Alors que Marine Le Pen, Caroline Fourest, Eugénie Bastié et compagnie ont une place médiatique considérable, que le gouvernement se droitise toujours plus, nous reviendrons sur la place et le rôle des femmes dans les mouvements et partis conservateurs à travers l’histoire européenne (et pas seulement). Qui sont-elles ? Comment militent-elles ? Quelles sont leurs motivations pour s’engager dans des luttes qui paraissent aller contre de leurs intérêts ?
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mis en ligne le 08.10.2024 à 12:58
.Ce soir, on parlera de la politique coloniale de la France des années 1950 avec Thomas Deltombe qui vient de publier "L’Afrique d’abord ! Quand François Mitterrand voulait sauver l’Empire français", aux éditions La Découverte Dans son livre, documents à l'appui, il montre comment Mitterrand a réussi, à partir des années 1960, à donner le change sur son itinéraire et à se faire passer pour un opposant au colonialisme. Mais, tant au plan des principes politiques généraux qu'au plan de son réseau personnel tissé en Afrique sous la IVe République, ce « maître mystificateur » a bien été, avant même les gaullistes, un pionnier de la Françafrique.
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mis en ligne le 05.10.2024 à 19:00
.Une émission sur l'ingénierie, la division technique du travail productif, ce que son analyse nous apprend sur l'architecture productive moderne et les perspectives communistes de reconfiguration de cet appareil productif, à partir de textes récents de Nick Chavez. Émission enregistrée à la Parole Errante avec Tom, ingénieur de métier et membre de l'équipe de sortir du capitalisme (2ème partie)
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mis en ligne le 03.10.2024 à 09:00
.On a longtemps présumé, notamment à gauche, que le vote pour le FN/RN ne constituait qu'un vote par dépit, faute de mieux. Dès lors que l'électorat de l'extrême droite s'est solidifié, jusqu'à devenir le plus stable dans l'ensemble du champ politique, il paraît difficile de maintenir cette hypothèse d'un vote par défaut. Si ces électeurs·rices n'adhèrent sans doute pas à un programme, souvent méconnu, ils se reconnaissent dans un certain imaginaire qui imprègne ce programme mais surtout les discours et les postures des porte-parole du FN/RN. D'après le philosophe Michel Feher, que l'on reçoit dans ce nouvel épisode de Minuit dans le siècle pour son dernier ouvrage ("Producteurs et parasites", éd. La Découverte), cet imaginaire doit être désigné par le concept de "producérisme" : une vision morale du monde (et de ses divisions) dans laquelle s'opposent non pas des exploiteurs et des exploités, non pas des possédants et des dépossédés, mais des producteurs méritants et des parasites nuisibles. En précisant d'emblée qu'il s'agit dans le cas des extrêmes droites d'un producérisme racialisé, puisque les parasites sont considérés comme tels car on leur attribue une essence malfaisante liée à leur statut irréductible d'étranger (à la nation française, à la civilisation européenne, à la culture occidentale, etc.). Ainsi l'extrême droite parvient-elle, selon l'auteur, à se rendre désirable en promettant d'améliorer la vie des producteurs (blancs) sans rien changer de fondamental dans l'organisation sociale et économique, par la simple soustraction des parasites d'en haut (financiers, technocrates, intellectuels, etc.) et des parasites d'en bas (immigrés, minorités, musulmans, etc.).
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mis en ligne le 25.09.2024 à 22:00
.Ce deuxième épisode de la série « Enfances et colonisation » se penche plus spécifiquement sur la question des métis·ses en situation coloniale. Pour cela, Sara échange avec Violette Dolin, qui prépare depuis 2023 une thèse sur les écoles d’enfants de troupes dans l’empire colonial français et, plus particulièrement, en Indochine. Si le métissage n’est pas une invention coloniale, les colonisateurs l’ont considéré comme un enjeu, voire un problème, dès la deuxième moitié du XIXe siècle. En Indochine française, l’action de sociétés d’assistance précède celle de l’État colonial. Il s’agit de déterminer la place qu’ont ces métis·ses dans la société coloniale, afin de ne pas déstabiliser cette dernière. La « question métisse » se révèle être une affaire politique, liée à la citoyenneté. Mais être métis·se, c’est aussi une identité, un vécu. Des historien·ne·s mobilisent aujourd’hui les témoignages disponibles, dont des extraits émaillent la deuxième partie de l’épisode, afin de mieux saisir la réalité derrière cette catégorie. Malgré la diversité de situations, des thématiques communes transparaissent, comme le rapport au père et au patronyme, la stigmatisation au sein de la société coloniale ou encore, les tentatives d’acculturation, via l’école notamment. Finalement, la décolonisation et les luttes qui l’accompagnent donnent une nouvelle ampleur à l’expérience des métis·ses. Des rapatriements ont lieu, conduisant jusqu’à la métropole à partir de 1954 pour les métis·ses indochinois·es. Ces migrations subies marquent, dès le voyage, profondément les enfants métis.
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mis en ligne le 06.09.2024 à 15:33
.Chaque rapport concernant la biodiversité, le climat ou les pollutions, vient confirmer l’ampleur et l’approfondissement de la crise écologique. Cette crise qui menace le vivant est la crise d’un système et d’un mode de production : le capitalisme. Dans ce podcast, Daniel Tanuro, ingénieur agronome et militant écosocialiste, auteur du récent ouvrage "Écologie, luttes sociales et révolution" (Ed. La Dispute, 2024), prend à bras le corps ces problèmes pour tenter y apporter des réponses stratégiques. Alors que les luttes écologistes se développent et se radicalisent, un marxisme vivant, autrement dit l’écosocialisme, est un outil nécessaire en ce sens, à condition qu’il apprenne des luttes concrètes en défense du vivant. Situant les enjeux écologiques dans le cadre des transformations contemporaines du capitalisme et insistant sur l’importance des questions liées au travail, Daniel Tanuro apporte une contribution essentielle pour envisager une transformation radicale de nos sociétés et éviter une chute dans la barbarie. Enregistrement et montage : Thomas Guiffard-Colombeau.
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mis en ligne le 05.09.2024 à 19:00
.Une émission sur l'ingénierie, la division technique du travail productif, ce que son analyse nous apprend sur l'architecture productive moderne et les perspectives communistes de reconfiguration de cet appareil productif, à partir de textes récents de Nick Chavez. Émission enregistrée à la Parole Errante avec Tom, ingénieur de métier et membre de l'équipe de sortir du capitalisme (1ère partie).
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mis en ligne le 09.08.2024 à 16:39
.Pour les médias face au NFP, c'est "Plutôt Hitler que le Front populaire" !
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mis en ligne le 01.08.2024 à 10:18
.Depuis les années 1980, Jean-Jacques Lecercle développe une œuvre (une trentaine de livres) à la croisée de la philosophie du langage et de la littérature anglaise. La parution de "Système et style. Une linguistique alternative", en 2023, présente la particularité et l’intérêt d’offrir une distillation de cette longue trajectoire d’enseignement, de recherche et d’écriture : quelles en ont été les thèses centrales, les concepts majeurs ? Au gré de quels compagnonnages philosophiques ? Et peut-être surtout, à travers quel rapport à la littérature (anglaise, en particulier) ? "Système et style" donne l’occasion à l’auteur à la fois de revenir sur l’ ensemble des sources théoriques et les lectures de textes littéraires qui lui ont permis d’élaborer une pensée du langage comme institution historique et comme champ de forces. En écho à son "The Violence of Language" (Routeldge, 1990), les titres des deux autres livres que Lecercle à fait paraître dans les quelques mois qui succédèrent la publication de cette « linguistique alternative » apportent une explicitation utile : "Histoire de mots et luttes de langues" (Editions sociales, octobre 2023) et "Lénine et l’arme du langage" (La fabrique, janvier 2024) ; violence, luttes, armes, mais aussi, conjoncture linguistique, interpellation/contre interpellation,… la linguistique prend ici, au contact de Gramsci, Deleuze, Althusser - mais aussi Lucien Sève -, ou Lewis Carroll et Jane Austen (parmi bien d’autres) des couleurs que beaucoup trouveront peut-être imprévues et dans tous les cas, aussi renouvelées et stimulantes que peut l’être de longue date l’approche de l’auteur de "Une philosophie marxiste du langage" (Puf, 2004), entre autres. Entretien réalisé à l'automne 2023. Montage : Ugo Palheta.
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