Spectre

Derniers podcasts parus sur Spectre

mis en ligne le 12.09.2023 à 14:07

Chili 73 : la dictature de Pinochet, une contre-révolution néolibérale

Dans ce double épisode de rentrée, on revient sur ce qui s’est joué il y a exactement 50 ans au Chili : un coup d’État militaire mené contre le président élu Salvador Allende, qui mit fin à l'expérience de l'Unité populaire. L'installation de la dictature anéantit l’espoir pour des millions de Chilien-nes, appartenant notamment à la classe ouvrière et à la paysannerie, d’une sortie de la misère pour beaucoup mais plus profondément d’une société socialiste et démocratique mettant fin à l’exploitation et à toute forme d’oppression. Pour cela, j'ai rencontré Franck Gaudichaud, spécialiste des luttes sociales et politiques en Amérique latine, auteur de plusieurs livres sur le Chili et en particulier sur la séquence allant de l'élection d'Allende, en septembre 1970, au coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973, ces "mille jours qui bouleversèrent le monde" pour reprendre le titre de l'un de ses ouvrages. Dans ce 2nd volet, on revient particulièrement sur la manière dont s'est déroulé concrètement le coup d'État et l'installation d'une dictature militaire sous la férule du général Pinochet, une dictature féroce à l'égard des militant-es de gauche et qui engagea le pays dans une contre-révolution néolibérale extrêmement brutale, une "thérapie de choc" qui a marqué très durablement le Chili.

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mis en ligne le 11.09.2023 à 09:29

Chili 73 : aux origines du coup d’État militaire

Dans ce double épisode de rentrée, on revient sur ce qui s’est joué il y a exactement 50 ans au Chili : un coup d’État militaire mené contre le président élu Salvador Allende, qui mit fin à l'expérience de l'Unité populaire. L'installation de la dictature anéantit l’espoir pour des millions de Chilien-nes, appartenant notamment à la classe ouvrière et à la paysannerie, d’une sortie de la misère pour beaucoup mais plus profondément d’une société socialiste et démocratique mettant fin à l’exploitation et à toute forme d’oppression. Pour cela, j'ai rencontré Franck Gaudichaud, spécialiste des luttes sociales et politiques en Amérique latine, auteur de plusieurs livres sur le Chili et en particulier sur la séquence allant de l'élection d'Allende, en septembre 1970, au coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973, ces "mille jours qui bouleversèrent le monde" pour reprendre le titre de l'un de ses ouvrages. Dans ce 1er volet, on revient tout d'abord sur l'expérience de la gauche au pouvoir et la grande peur que celle-ci engendra du côté des classes dominantes, malgré le légalisme d'Allende et le caractère graduel des réformes. Dès la victoire de celui-ci, les forces de l'oligarchie, appuyées par les Etats-Unis, prirent ainsi des initiatives pour l'empêcher d'accéder au pouvoir puis l'empêcher de gouverner. Après le sabotage économique et le blocage institutionnel, qui n'empêchèrent pas l'Unité populaire de progresser électoralement, c'est vers l'option d'un coup d'État qu'ils se tournent en 1973.

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mis en ligne le 10.07.2023 à 08:00

Aux sources du vote FN/RN (2) : concurrences et solidarités dans les campagnes en déclin

Il faut évidemment refuser le discours dominant selon lequel les classes populaires seraient passées à l'extrême droite. Tenu aussi bien par des néolibéraux que par des idéologues ou des politiciens proches du FN/RN, ce discours valide les prétentions de ce parti : être devenu le parti du peuple, des ouvriers, des gens "modestes", de la classe travailleuse. Du côté du pouvoir néolibéral et de ses porte-voix, il s'agit - dans un mépris de classe évident - de renvoyer les classes populaires à une forme d'incompétence culturelle et de déviance politique : le peuple serait prompt à succomber comme un seul homme à l'autoritarisme et au racisme (alors même que c'est un gouvernement néolibéral qui mène actuellement des politiques autoritaires, anti-migrant·es et islamophobes). Pour autant, on ne devrait pas faire l'autruche en prétendant que les classes populaires seraient allergiques à l'extrême droite : il y a des franges de ces classes et des territoires populaires dans lesquels on vote assez largement - ce qui ne veut pas dire unanimement - pour le FN/RN. Il n'y a pourtant pas grand-chose de "social" dans le programme du FN/RN, et encore moins de propositions qui amélioreraient nettement les conditions de vie des classes populaires. Il importe donc d'interroger les logiques sociales qui conduisent malgré tout à voter à l'extrême droite. C'est de ces logiques dont on discute dans cet épisode avec le sociologue Benoît Coquard, spécialiste des classes populaires rurales et auteur d'un livre marquant il y a quelques années, "Ceux qui restent" (éditions La Découverte), où il relate une enquête par immersion et de long terme dans ce qu'il nomme les campagnes en déclin. Ayant rencontré en chemin la question de la politisation et du vote, sa recherche permet de comprendre comment, dans des territoires ruraux désindustrialisés, la politisation se construit en grande partie dans le cadre des "bandes de potes", c'est-à-dire dans les formes de solidarité qui naissent et s'entretiennent en bonne partie pour résister à la précarisation, à la montée des concurrences et des incertitudes, ou encore dans les processus de construction des masculinités ou de marginalisation des femmes (sur le marché du travail ou dans les sociabilités). C'est tout cela, sur fond de légitimation du racisme et de stigmatisation des "assistés" dans l'espace public, qui conduit concrètement à rendre l'extrême droite quasi-hégémonique dans certains territoires populaires, à amener certain·es à penser que voter pour le FN/RN c'est se ranger du côté des "gens biens".

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mis en ligne le 03.07.2023 à 15:54

Comment le genre construit la classe ? – avec Alexandra Oeser

Cette semaine, on a reçu en plateau la chercheuse Alexandra Oeser à l’occasion de la sortie de son livre "Comment le genre construit la classe- Masculinités et féminités à l’ère de la globalisation" publié aux éditions CNRS. Le 28 octobre 2008, la multinationale Molex Inc. annonce l’arrêt prochain de la production de connectique sur le site Villemur-sur-Tarn (acheté quatre ans plus tôt) et la délocalisation de l’activité en Asie du Sud-Est. Aussitôt, les salarié·es se mettent en grève, entamant un long conflit social, poursuivi ensuite sur le terrain judiciaire, qui parvient à capter l’attention des médias et des politiques. Cette enquête au long cours menée auprès des ouvriers et ouvrières, techniciens et administratives, contremaîtres et cadres de management français ou anglo-saxons aborde de front une question souvent laissée de côté : en quoi une telle mobilisation révèle, met en jeu et par certains aspects bouscule les masculinités et les féminités des actrices et des acteurs, ainsi que les relations nouées entre eux ? L’imbrication du genre et des classes sociales est ainsi mise en lumière, entre normes partagées, modèles convergents ou opposés, affirmation et transformations des rapports de pouvoir.

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mis en ligne le 03.07.2023 à 15:45

La revanche des autrices – avec Julien Marsay

Vous connaissez Madame de Graffigny, Fortunée Briquet, Suzanne Roussi Césaire, Claire de Duras, Olympe Audouard, Germaine Beaumont ou Madame de Villedieu ? Non ? C’est tristement normal… Toutes ces femmes sont des autrices de talent qui ont été invisibilisées, chassées de l’histoire littéraire, et dont les œuvres ont été peu à peu oubliées. Dans son livre « La Revanche des autrices » paru en août 2022 aux éditions Payot, Julien Marsay, professeur de lettres en lycée, nous entraîne dans une enquête sur les stratégies des hommes pour faire disparaître les écrivaines de la mémoire littéraire. Une muse muette, ok, mais une femme qui pense, qui écrit, apparemment ça a beaucoup dérangé… et dérange encore ?

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mis en ligne le 29.06.2023 à 11:00

Enfances et colonisation – partie 1 : Être enfant en situation coloniale, ça veut dire quoi ?

Dans cet épisode, Aliénor et Sara se penchent sur l’enfance en situation coloniale. Ou plutôt, sur les enfances, au pluriel, tant cette notion regroupe des réalités différentes. Souvent en marge des travaux sur la colonisation, les enfants sont pourtant au cœur des dominations sociales et politiques, quels que soit leur âge et leurs origines, des colons aux colonisé·e·s en passant par les métis. Dans ce contexte, les chercheur·se·s, et notamment celleux du Groupe de recherche sur les ordres coloniaux (GROC), s’y confrontent, plus ou moins frontalement. Lydia et Violette reviennent ainsi sur leurs travaux centrés sur l’enfance, en Algérie et en Indochine. Une thématique se distingue alors : celle de l’école et de l’éducation, surtout lorsqu’elles sont à destination des colonisé·e·s. Empreintes d’un pseudo-argument civilisateur parfois encore tristement repris dans certains discours aujourd’hui, les réalisations coloniales ne sont ni précurseures, comme le montre Charlotte Courreye dans le cas algérien, ni accessibles à la majorité des populations des colonies. Réfléchir à l’enfance et à l’éducation, c’est donc mieux comprendre les mécanismes de domination et différenciation à l’œuvre en situation coloniale (et ses malheureuses survivances).

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mis en ligne le 12.06.2023 à 10:06

Services Publics : la richesse de ceux et celles qui n’ont rien

Après la manif de Lure sur les services publics, nous poursuivons le débat : comment défendre et améliorer les services publics alors que leur légitimité est aujourd’hui menacée par les forces néo-libérales ?

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mis en ligne le 08.06.2023 à 21:53

Inde : que veulent Modi et les ultranationalistes hindous ?

Narendra Modi et les ultranationalistes hindous sont au pouvoir depuis 2014, et ils aspirent à s'y maintenir en gagnant les prochaines élections législatives qui auront lieu en 2024. Mais cette mouvance n'est pas réductible à Modi et à son parti le BJP : celui-ci est l'incarnation sur le terrain politico-électoral d'une organisation : le RSS, l'Organisation des Volontaires nationaux. Créé dès les années 1920 sur le modèle notamment des fascismes européens, ce mouvement de masse est largement implanté dans la société indienne et extrêmement ramifié, puisqu'il a engendré au cours du 20e siècle un vaste réseau d’organisations satellites (réseau que l’on nomme le « Sangh Parivar ») : des organisations culturelles et religieuses comme le VHP (qui signifie en français le Conseil hindou mondial), des organisations de jeunes, de femmes, syndicales, d’éducation populaire, des think tanks, des coopératives, des médias, mais aussi des milices et le BJP qui en constitue une sorte de front politique et de vitrine électorale. C'est sur ce mouvement, son histoire et son idéologie, ses objectifs et son mode de fonctionnement, que nous revenons dans cet épisode avec le chercheur Christophe Jaffrelot, l'un des plus grands spécialistes au niveau mondial de l'extrême droite indienne et auteur de nombreux livres sur cette question, en particulier "L’Inde de Modi. National-populisme et démocratique ethnique" (publié en 2019 aux éditions Fayard).

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mis en ligne le 31.05.2023 à 15:18

La grande chasse aux sorcières, Histoire d’une répression – avec Ludovic Viallet

Ce soir nous diffusons un entretien que nous avons enregistré avec l’historien Ludovic Viallet à l’occasion de la nouvelle édition de son livre « Sorcières ! » qui s’intitule désormais « La grande chasse aux sorcières - histoire d’une répression (XVe - XVIIIe siècle) » aux éditions Armand Colin. Il s’agit de comprendre dans quel contexte s’est développée cette chasse aux sorcières, dans quel but et pour quelles raisons les victimes étaient exécutées. Nous revenons notamment avec lui sur les crimes d’hérésie et de sorcellerie pour explorer le fonctionnement de la justice entre la fin du Moyen-Age et l’époque moderne.

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mis en ligne le 31.05.2023 à 15:12

Fin du monde et petits fours – avec Edouard Morena

Ce soir, nous serons avec Edouard Morena, maître de conférences en science politique, pour discuter avec lui de son livre « Fin du monde et petits fours », paru aux éditions La découverte, ouvrage dans lequel il analyse les stratégies des ultra-riches face à la crise climatique. Nous parlerons "capitalisme vert", compensation carbone, philanthropie, lobbying, cabinets de conseil… bref, il s’agira de comprendre les grandes manœuvres des plus riches pour renvoyer l’image de personnalités engagées dans la défense de l’environnement (et surtout dans la sauvegarde de leurs intérêts).

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