Publié le 04.11.2025 à 12:35
Bernard TOURNIER
Fidèle à sa promesse de transparence et de participation, le collectif a profité de cette soirée pour présenter les résultats du questionnaire diffusé auprès des habitants de Saint-Marcellin. Plus d’une centaine de réponses ont été analysées, révélant plusieurs préoccupations majeures : la qualité de vie, les transports, la mobilité, les commerces de proximité, l’environnement, le logement et le sentiment d’un manque d’écoute des élus. Deux thématiques se sont cependant imposées comme prioritaires : la santé et la vie associative et culturelle.
Le militant communiste Christophe Ghersinu a été désigné tête de liste par le collectif « Unis pour Saint-Marcellin ».Le débat s’est ainsi concentré sur ces deux axes, en présence de plusieurs intervenants : Éric Hours, conseiller régional PCF et membre de la commission santé, Jean-Michel Bochaton, ancien conseiller régional et tête de liste à Portes-lès-Valence, et Agnès Pagès, co-présidente de l’association « Pour la création d’un centre de santé public » à Portes-lès-Valence.
Sur le plan de la santé, « Unis pour Saint-Marcellin » défend une position claire : l’accès à une santé publique de proximité est un droit fondamental à reconquérir.

Dans un contexte où près de 15 % des habitants n’ont pas de médecin traitant, Christophe Ghersinu a formulé une proposition forte : « Nous créerons un centre de santé complémentaire à la maison de santé et à l’hôpital, et impliqué dans la politique de santé du territoire. » Ce centre offrira un service public, solidaire et humain, en intégrant les praticiens dans une structure salariale pratiquant le tiers payant et sans dépassements d’honoraires.
Les intervenants ont souligné la crise du système de santé français, affaibli par trente ans de politique de restriction budgétaire et de concentration des médecins dans les zones favorisées. Éric Hours a rappelé qu’il manque chaque année près de deux mille médecins pour répondre aux besoins de santé. La mise en place d’un centre de santé communal serait, selon lui, une réponse concrète pour attirer et retenir les professionnels tout en améliorant l’accès aux soins. Une nécessité qu’a illustrée Jean-Michel Bochaton en évoquant les dépassements d’honoraires constatés dans sa région (parfois jusqu’à 50 euros). Inégalités dont les populations les plus précaires sont les premières victimes.
Pour Agnès Pagès aussi, la situation est alarmante. La France est en effet passée en vingt ans de la première à la vingtième place mondiale en matière de santé tandis que la mortalité infantile augmentait de 4 %. En outre, plus de 350 centres de santé sont aujourd’hui gérés par des collectivités locales, a souligné la militante associative, preuve que les élus peuvent agir, même si la santé ne relève pas directement de leurs compétences.
La seconde partie du débat a porté ensuite sur la vie associative et culturelle, considérée comme l’âme de la commune. « Notre ambition est simple mais forte : faire de Saint Marcellin une ville vivante, participative et solidaire, où la culture et les associations sont reconnues comme des piliers de la vie locale », a expliqué Alexandra Rutigliano, membre du collectif d’union de la gauche.
Celle-ci a présenté trois propositions fortes : la création d’une commission culturelle participative réunissant élus, associations et citoyens ; la gratuité des salles municipales pour les associations locales afin de favoriser leurs initiatives ; et l’intégration d’une page associative dans chaque numéro du journal communal, pour renforcer la visibilité et la reconnaissance du tissu associatif.
Élisabeth Pouech (Génération.s), élue dans l’ex-majorité de Jean-Michel Revol — avant de démissionner — et ancienne responsable de la FCPE, conduira la liste aux côtés de Christophe Ghersinu.En conclusion, Christophe Ghersinu a rappelé les valeurs fondatrices du collectif : une démarche de gauche, humaniste et écologique, orientée vers la convivialité, la solidarité et la préparation de l’avenir. Le candidat a lancé un appel à l’unité face à la droite et à l’extrême droite, invitant les habitants, anciens élus et élus actuels refusant la résignation, à rejoindre ce projet collectif, avec un objectif clair : faire de Saint-Marcellin une ville vivante, solidaire et actrice de son avenir.
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Publié le 31.10.2025 à 14:21
Manuel Pavard
Si les municipales 2026 divisent les militants insoumis à Grenoble, à Échirolles ces divergences ne datent pas d’hier. Au sein du conseil municipal actuel, on a en effet d’un côté, le groupe d’opposition « Échirolles a’venir, notre ville rassemblée », qui regroupe les élus LFI adoubés par la direction nationale du mouvement, à l’instar du président de groupe Alban Rosa. Et de l’autre, les « insoumis unitaires » — auparavant « insoumis-es historiques » — qui siègent dans la majorité d’Amandine Demore. Une fracture que l’on retrouve pour le scrutin de mars prochain.
Zaïm Bouhafs (à gauche, aux côtés d’Arié Alimi et Jérémie Giono), lors d’une soirée débat organisée par le Travailleur alpin.Les premiers présentent ainsi une liste baptisée « Échirolles a’venir », conduite par Antar Labiod (LFI) et réunissant des militants d’autres formations de gauche. Quant aux seconds, ceux-ci « apportent leur soutien à Amandine Demore et l’appellent à conduire une liste de rassemblement pour les élections municipales », indiquent-ils, ce mercredi 29 octobre, dans un communiqué signé du président de groupe Zaïm Bouhafs.
« Amandine est une femme de conviction, droite et humaine, proche des habitantes et des habitants de notre ville », affirment les insoumis unitaires. Et d’égrener les « engagements forts » menés par la majorité sous sa conduite, depuis deux ans : « le soutien au monde associatif, l’aide aux personnes fragiles au travers du CCAS, la solidarité internationale avec notamment le camp de réfugiés d’Askar en Cisjordanie ou avec notre commune jumelle du Bénin, mais également des actions concrètes en faveur de la jeunesse, de la transition écologique ».
Amandine Demore au micro lors de la réunion publique organisée par le collectif citoyen, le 14 octobre 2025.Le groupe loue également la capacité de l’édile PCF à « travailler avec la majorité municipale dans le dialogue, l’écoute et dans le respect de la pluralité et des convictions de chaque groupe ». Une maire qui incarne, selon lui, « un rempart contre l’extrême droite, toujours en embuscade dans les villes populaires comme la nôtre ».
« Je suis convaincu qu’Amandine Demore est la plus à même de rassembler toutes les forces vives de notre ville pour les prochaines élections municipales et de former une majorité solide capable de parachever les projets majeurs lancés ces dernières années. »
Zaïm Bouhafs, président du groupe des insoumis unitairesZaïm Bouhafs se dit ainsi « convaincu qu’Amandine Demore est la plus à même de rassembler toutes les forces vives de notre ville pour les prochaines élections municipales et de former une majorité solide capable de parachever les projets majeurs lancés ces dernières années ». Mais aussi de « faire face aux enjeux d’avenir et de faire rayonner notre ville, comme elle l’a démontré avec l’exposition Banksy qui a réuni plus de 39 000 spectateurs et spectatrices ».
Laurent Vanplin, Isabelle Gmira et Yassine Zouaoui, coordinateurs du Collectif citoyen pour Échirolles, ont eux aussi annoncé leur soutien à Amandine Demore.D’où l’appel à soutenir la maire d’Échirolles lancé par le président du groupe des insoumis unitaires à ses « amis », aux « habitants et habitantes » ainsi qu’à « l’ensemble des forces de gauche ». Peut-être un message subliminal glissé aux membres de l’autre liste… Et un nouveau soutien de poids pour Amandine Demore, après celui du Collectif citoyen pour Échirolles.
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Publié le 30.10.2025 à 19:33
Edouard Schoene
L’équipe bénévole veut « redonner au Cairn sa place dans l’écosystème économique local et en faire un véritable levier de transformation sociale ». Rappelons qu’une monnaie locale est une monnaie utilisée, sur un territoire donné, par des consommateurs et des commerçants ou services qui l’ont choisie. Le dispositif répond à des réglementations précises (1 cairn = 1 euro) et se fixe pour objectif de favoriser l’économie locale (producteurs, magasins, services…).
En 2018, 70 000 cairns circulaient parmi les 1 300 adhérents et 200 entreprises (cf le Travailleur alpin de novembre 2018). Mais avec la crise du Covid et la suppression de la subvention de la métropole (25 000 euros en 2021), le Cairn a failli disparaître, n’ayant plus de salarié. Résultat des courses, les adhérents individuels sont aujourd’hui moins de cent et les professionnels, une dizaine, tandis que le nombre de cairns en circulation est descendu à 42 000, fin 2024.
De son côté, la ville de Grenoble ne paie qu’une cotisation annuelle de 300 euros, tout en affichant son soutien au Cairn avec lequel on peut payer un certain nombre de services : abonnement TAG à l’espace de l’avenue Alsace-Lorraine, repas du personnel municipal…
Certains services et prestations peuvent être payés en Cairn à Grenoble.L’association Cairn portait en outre, en 2024, un projet intéressant d’usage d’une monnaie locale numérique pour le paiement des paniers des Grenoblois bénéficiaires de la « caisse alimentaire » mise en œuvre en octobre dernier. Hélas, l’Union des mutuelles de France — Savoie, qui a remporté la direction du dispositif, a refusé le projet Cairn.
L’association s’est dotée par ailleurs de nouveaux statuts, revus dans la perspective d’un rôle accru des bénévoles et des commissions de travail. Elle a acté un plan de développement de la monnaie Cairn, basé notamment sur le lancement de la monnaie numérique, une transformation de la cotisation et du rôle des professionnels qui acceptent la monnaie.
L’assemblée générale n’a pas évoqué les interventions brutales d’Alain Carignon qui, au cours d’un conseil municipal de novembre 2024, s’était moqué de la monnaie locale. On ne s’étonnera pas que l’ami des multinationales méprise des initiatives qui se placent dans le cadre du développement de l’économie sociale et solidaire.
L’association Cairn tenait un stand pour présenter sa monnaie locale à la dernière Biennale des villes en transition, en mai 2025, à Grenoble.Plusieurs projets de communication et d’éducation populaire sont en cours dont « la fresque de la monnaie », jeu pour appréhender ce qu’est la monnaie dans notre société, les perspectives pour une économie plus solidaire. C’est un atelier ludique et participatif pour comprendre l’histoire de la monnaie, sa création et les alternatives actuelles.
Matteo, bénévole de l’association éponyme, décrypte les enjeux liés au fonctionnement et à la circulation du Cairn : « N’importe quelle méthode de paiement en euro, alimente plus ou moins rapidement la spéculation financière. Payer en monnaie locale est un acte militant, une méthode pour doubler l’effet de l’argent : si d’un côté, les Cairn circulent dans le territoire en soutenant le circuit court, d’un autre côté, l’argent converti est déposé dans des banques plus éthiques et transparentes (Crédit Coopératif et la Nef) pour financer des projets locaux. »
Et le militant associatif de poursuivre : « Comme pour la plupart des monnaies locales en France, nous aussi avons eu la nécessité de passer au numérique pour nous adapter aux besoins de paiements dématérialisés. Et cela change aussi l’approche au paiement qui devient plus simple : c’est le client qui note le montant sur son smartphone, pendant que le commerçant confirme sa réception. Nous avons réfléchi à un nouveau modèle économique avec une cotisation moindre pour les commerçants, qui n’auront plus de frais de TPE ou bancaire. »
Néanmoins, souligne Matteo, « l’utilisation du Cairn numérique fera un appel d’air pour le paiement en papier qui va continuer à circuler. Ainsi, les commerçants (environ cinquante) pourront bénéficier de l’attrait du paiement en numérique pour toucher de nouveaux publics attirés par la démarche, complémentaire au Cairn papier qui continuera à circuler », anticipe-t-il.
Les lecteurs du Travailleur alpin peuvent rencontrer les membres de l’association Cairn. Ils et elles se réunissent en effet chaque deuxième jeudi du mois, à 19 heures, à la maison des associations de Grenoble. On peut également leur écrire à l’adresse suivante : contact@cairn-monnaie.com
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Publié le 30.10.2025 à 18:27
Manuel Pavard
C’est l’une des grandes — et nombreuses — fiertés de la ville d’Échirolles. Depuis plusieurs années, celle-ci accumule les distinctions et récompenses honorant sa stratégie numérique. Dernière en date, ce mercredi 29 octobre, lors de la huitième édition de Numérique en commun(s) (NEC), co-organisée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT), la ville et l’eurométropole de Strasbourg.
Plus de 1 500 professionnels se retrouvent durant deux jours pour cette initiative visant à promouvoir « un numérique d’intérêt général, inclusif et responsable ». Et qui distingue chaque année expériences, bonnes pratiques et actions collectives en faveur du développement de la souveraineté numérique en France. C’est dans ce cadre qu’Échirolles a reçu le NEC d’or 2025 de la cohérence.
Un nouveau prix national qui survient dix mois après le label Territoire numérique libre, dont le niveau 5 (plus haut niveau de labellisation) a été décerné à la commune pour la troisième année consécutive, en décembre 2024. Aurélien Farge, adjoint en charge du numérique libre, de l’informatique et des logiciels libres, salue ainsi « une nouvelle reconnaissance du travail engagé par la ville — et tout particulièrement par sa direction de la stratégie et de la culture numérique — pour le développement et la mise à disposition, pour toutes et tous, d’un numérique accessible techniquement, économiquement, et libéré des logiques de capitalisation des données par les GAFAM ».
Fière de la politique accomplie, la mairie entend bien poursuivre cet engagement, que ce soit à l’échelle municipale ou au niveau collectif, au sein du Syndicat intercommunal pour les télécommunications et les prestations informatiques (SITPI) — qui regroupe dix communes de la région grenobloise (Claix, Échirolles, Fontaine, Pont-de-Claix, Seyssins, Seyssinet-Pariset, Saint-Égrève, Saint-Martin‑d’Uriage, Varces-Allières-et-Risset et Vif).
Aurélien Farge se projette ainsi sur la prochain date en ligne de mire. « Grâce à l’implication de nombreux acteurs du numérique libre et de l’open data, nous aurons d’ailleurs le grand plaisir d’accueillir, le 17 février 2026, sur le territoire échirollois, une nouvelle édition d’AlpOSS, événement attendu de l’écosystème open source en Isère », se félicite l’élu communiste.
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Publié le 29.10.2025 à 18:52
Manuel Pavard
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Publié le 29.10.2025 à 17:31
Travailleur Alpin
Cela fait désormais trois semaines qu’ils sont en grève. Avec une détermination intacte et une colère de plus en plus forte. Leur mouvement a en effet pris un nouveau tournant depuis le coup de poignard reçu le 16 octobre : l’annonce par la direction de Teisseire de la fermeture de l’usine de Crolles, en avril 2026. Un choix du groupe danois Carlsberg — propriétaire de la marque iséroise de sirops depuis 2024 — qui laissera 205 d’entre eux sur le carreau, s’indignent les salariés.
Fathi Ghiloufi, délégué syndical, et Florent Duc, secrétaire du CSE, représentent la CGT lors des négociations sur le PSE avec la direction de Teisseire.Ces derniers dénoncent une décision « injustifiée » et « incompréhensible », triste conséquence d’une succession d’erreurs stratégiques ayant conduit à sacrifier le site crollois, en délocalisant la production de sirops au Havre. Toutefois, pas question pour les salariés de Teisseire de jeter l’éponge et d’accepter de payer les pots cassés sans une indemnisation correcte.
Les grévistes ont donc décidé de durcir le mouvement depuis lundi 27 octobre, jour où s’ouvraient, en CSE, les négociations sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE) entre direction et syndicats. Ils étaient ainsi plus d’une soixantaine à se rassembler ce lundi sur le piquet de grève, avec un double objectif : soutenir les représentants du personnel et faire pression sur les dirigeants pour tenter d’obtenir des conditions de départ décentes — ce qui est loin d’être le cas à ce stade.
« On lutte pour négocier des indemnités à la hauteur de l’investissement des salariés et du préjudice moral que ça engendre. »
Fathi Ghiloufi, délégué syndical CGT à TeisseireMembre de la délégation syndicale, Fathi Ghiloufi ne décolère pas. Employé chez Teisseire depuis 2006 et délégué syndical CGT depuis 2017, celui-ci a appris la fermeture prochaine pendant qu’il était en congés à l’étranger. « C’est une terrible nouvelle, d’une brutalité, d’une froideur qui glace le sang, s’insurge-t-il. Je me sentais démuni parce que je n’ai pas pu participer au mouvement jusqu’à mon retour. »
Délégué syndical CGT, Fathi Ghiloufi dénonce la brutalité de l’annonce faite par la direction.Conscient qu’il n’y aura maintenant pas de retour en arrière, le responsable CGT évoque un choc pour toute la vallée du Grésivaudan. « Aujourd’hui, on a compris que l’arrêt de l’activité sur le site de Crolles est une décision irréversible pour la direction », déplore-t-il.
Seule consolation, la combativité exemplaire de ses camarades. « Bien heureusement, il y a une forte mobilisation des salariés qui nous aident dans notre bras de fer avec la direction », salue Fathi Ghiloufi. Lequel est désormais pleinement engagé dans la bataille pour « négocier des indemnités à la hauteur de l’investissement des salariés et du préjudice moral que ça engendre ».
Illustration de la montée en puissance du mouvement, les travailleurs en lutte ont commencé à investir de nouveaux fronts. À commencer par le Stade des Alpes où cinquante salariés de Teisseire ont pris place ce mardi 28 octobre au soir, invités par le GF38 pour la réception de Guingamp.
Banderole déployée par les salariés de Teisseire au Stade des Alpes, lors du match du GF38 contre Guingamp, mardi 28 octobre.Après avoir distribué des tracts aux abords du stade pour présenter leur combat et leur cagnotte de grève (voir encadré), ceux-ci ont déployé en tribune Nord une banderole fustigeant la « mise en bière par Carlsberg ». Une initiative à laquelle se sont joints sans surprise les ultras du Red Kaos 1994. Fidèles à leur tradition de solidarité, les supporters grenoblois ont ainsi déroulé deux banderoles en tribune Ouest, à la 25e minute du match : « Non à la fermeture de l’usine Teisseire » et « Soutien aux 205 employés menacés ».
Pierre-Jean Crespeau et Manuel Pavard
Les salariés en lutte de Teisseire ont ouvert une cagnotte solidaire en ligne sur Leetchi. Celle-ci fait office de caisse de grève, les dons servant à soutenir la logistique du mouvement : repas, boissons chaudes, matériel… « Chaque euro compte, chaque partage compte, soulignent les grévistes. Ensemble, nous tiendrons bon — malgré la pluie, le froid et l’injustice. »
Plus de 4 000 euros avaient déjà été récoltés ce mercredi 29 octobre, en fin d’après-midi.
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Publié le 27.10.2025 à 21:15
Edouard Schoene
Le Collectif des usagers des cliniques mutualistes, les Amis des cliniques mutualistes de Grenoble, l’union de quartier Berriat-Saint-Bruno-Europole et le syndicat FO du GHM (souvent appelé « la Mut’ » à Grenoble) alertaient la presse le 17 octobre dernier. Ceci, un peu plus d’une semaine après la décision du tribunal de commerce de Bobigny qui, le 8 octobre, a ordonné la liquidation judiciaire du groupe Avec (plus de 10 000 salariés sur le territoire dans environ 150 structures), déjà en redressement depuis dix-huit mois.
Étienne Manteaux, procureur de Grenoble, a tenu un point presse le 2 octobre 2025 pour annoncer la demande de renvoi en correctionnelle de Bernard Bensaid adressée par le parquet. © Manuel PavardUn nouveau revers judiciaire pour la société, mais aussi pour Bernard Bensaid. Son fondateur et ex-PDG accumulait en effet les dettes en ponctionnant toutes les structures du groupe Avec (plus de 177 millions d’euros en 2023), dont le GHM. Bernard Bensaid qui est par ailleurs renvoyé en correctionnelle : l’audience est programmée le 8 septembre 2026, pour « détournement de fonds publics et privés » et « prise illégale d’intérêts ».
Les défenseurs du GHM demandent quant à eux la liquidation de la société Doctocare, créée par Bernard Bensaid pour faire main basse sur le GHM. C’est ainsi via cette mutuelle écran — une entité « fantôme » sans activité ni salarié — que la trésorerie du GHM a été pompée par Avec en 2022.
Les associations et le syndicat, qui ont engagé plusieurs actions en justice dès 2021, demandent un « jugement sur le fond », malheureusement est reporté d’année en année. Cela signifierait que la justice se prononce sur l’irrégularité de la cession du GHM au groupe Avec. Des comptes sont à rendre sur les conséquences de cette cession « contraire au code de la mutualité », avec notamment 9,2 millions d’euros détournés par Bernard Bensaid vers des bénéficiaires (ADREA, Mutualité française Isère), au détriment de l’hôpital grenoblois.
La trésorerie du GHM a été allègrement pompée par le groupe Avec et son ex-PDG Bernard Bensaid, notamment via la mutuelle écran Doctocare. © Luc RenaudEn outre, la demande des défenseurs du GHM porte sur l’identification et la mise sous séquestre de tous les biens de l’industriel. Et ce, dans la perspective de réparer les dégâts commis dans nombre de structures du groupe Avec.
Quid de la situation de la Mut’ à ce jour ? Pour rappel, le groupement hospitalier est depuis le 22 mai 2023 sous administration provisoire. Les associations et le syndicat FO se prononcent et agissent pour que rapidement une reprise du GHM soit préparée et actée.
Leurs exigences sont précises. « Le futur repreneur doit répondre à un certain nombre de critères, détaillent-ils. Celui-ci doit s’inscrire totalement dans l’économie sociale et solidaire (ESS) : il doit être à but non-lucratif et totalement indépendant de tout groupe privé ; il doit s’engager dans une gouvernance démocratique en associant le personnel, les habitants et les usagers, les collectivités. Le repreneur doit également appartenir au territoire pour bien connaître les réalités de celui-ci et les autres acteurs de santé du bassin grenoblois avec lesquels il va travailler. Enfin, les administrateurs provisoires doivent être missionnés pour organiser la reprise du GHM. »
Rassemblement, en janvier 2023, des usagers et salariés du GHM qui contestent depuis l’origine la cession au groupe Avec. © Luc RenaudIl est grand temps pour que les usagers du GHM et le personnel de l’hôpital reprennent confiance dans l’avenir. Pour cela, l’Agence régionale de santé (ARS) doit rétablir le versement de dotation au GHM tandis que le service des impôts doit revenir à la situation précédente, c’est-à-dire ne pas imposer une taxation à un hôpital n’étant pas à but lucratif.
Les défenseurs de la Mut’ concluaient leur conférence de presse ainsi : « Nous poursuivons nos actions en justice pour un GHM autonome et nous participons à la préparation d’un nouvel avenir pour le GHM. »
Cet article Grenoble. Après la liquidation d’Avec, mobilisation pour la reprise du GHM est apparu en premier sur Travailleur alpin.