LePartisan.info À propos Bastille Podcasts Fil web
Médias
flux grenoblois

Le Travailleur Alpin

Publié le 03.12.2025 à 10:49

daniel Oriol

Une soixantaine de militants retraités, agents publics hospitaliers, et salariés du privé a accompagné la délégation composée d’un membre de l’union locale de Roussillon, un de Voiron, du secrétaire de l’union syndicale départementale CGT santé, d’un des organismes sociaux, d’un retraité roussillonnais et un membre du collectif santé du Voironnais lors de la rencontre avec Yannick Neuder redevenu député de la 7e circonscription.

La délégation a bien entendu interpellé le députe sur le projet de loi de finances de la Sécurité sociale (PLFSS) qu’elle qualifie du plus grave depuis sa création, ce qui impactera terriblement les plus précaires, et le bon fonctionnement des établissements public de santé.

Yannick Neuder juge trop faible l’Objectif national de dépenses d’assurance maladie

Le député à répondu qu’il partageait l’analyse, qu’il avait décidé de ne pas reconduire son mandat au ministère de la Santé (!) pour ces raisons, qu’il était complètement d’accord sur l’ONDAM (Objectif national de dépenses d’assurance maladie) bien trop faible, aggravant encore le fonctionnement des hôpitaux et qu’il était opposé à la suspension de la réforme des retraites.

Le député estime au contraire qu’il faut une réforme des retraites afin de préserver le système par répartition. Le débat a permis à la CGT de réaffirmer que notre système de retraite peut largement fonctionner si les financements sont à la hauteur des enjeux, en allant récupérer toutes les aides publiques aux entreprises qui leur sont versé sans contrepartie citant Vencorex, Teisseire, les Aciéries de Bonperthuis entre autres.

Yannick Neuder a répondu  qu’il fallait se méfier des annonces sur les aides publiques aux entreprises, car certaines sont plus que nécessaires pointant certains dispositifs comme les aides aux PME. Le député, conscient des enjeux, va organiser prochainement une visite dans les aciéries, afin de faire la lumière sur ce dossier.

Centres de santé. Le député a changé d’avis

Concernant le centre de santé de Beaurepaire, la CGT lui a fait part de sa déception, alors qu’il avait acté la création d’un comité de pilotage sur l’installation de centres de santé. L’ex-ministre a « chargé » sa suppléante, indiquant qu’elle n’a pas souhaité la création de ce COPIL, alors qu’il reste persuadé que c’est une bonne idée. Il se dit toujours prêt à travailler avec les gens qui le souhaitent, il s’engage à reparler de ce comité de pilotage avec la présidente de la communauté de communes Entre Bièvre et Rhône, mais qu’il ne pourra pas lui forcer la main. La CGT réaffirme sa volonté de participer à ce COPIL, en rappelant son souhait qu’il soit composé de professionnels de santé, d’élus, de citoyens et des organisations syndicales, ce qui serait une plus value dans le développement de ce projet.

Le député Neuder réaffirme qu’il fera le nécessaire, d’autant plus qu’il reconnaît que la CGT a réussi à le faire changer d’avis sur les centres de santé.

Hôpital de Voiron. Des mesures à concrétiser pleinement

Le collectif santé du Voironnais a rappelé  à Yannick Neuder les engagements pris lors de sa visite à l’hôpital de Voiron en mars dernier alors qu’il était encore ministre de la Santé, il salue les engagements pris et constate que certains sont en bonne voie d’exécution. Il souligne la création de 2.8 équivalents temps plein de médecins pour l’ouverture des urgences, mesure qui reste pour l’heure bloquée dans sa phase de recrutement alors que des candidats se sont bien manifestés.

Yannick Neuder explique que tout est en bonne voie, qu’il suit le dossier de près, il demande au collectif de santé de lui fournir les noms des candidats et fera un point rapidement avec la directrice CHU de Grenoble Voiron afin que ce dossier puisse aboutir rapidement.

Anthony Martinez, secrétaire de l’union locale de Roussillon, interpelle le député sur la situation dramatique de l’Ehpad Bellefontaine. Les conditions de travail des agents se détériorent gravement ayant un impact direct  sur la santé des agents ; il se dit très inquiet, surtout suite aux déclaration de la direction de l’EHPAD qui se déclare contrainte de prendre des mesures pour préserver l’équilibre budgétaire de l’établissement. Il remet au député un dossier précis sur cette situation.

Le député interviendra auprès de l’agence régionale de santé et alertera sur les difficultés rencontrées par les agents.

Inquiétude pour Elkem, sur la plateforme chimique

Pour terminer, un courrier du syndicat CGT Elkem a été remis au député, réclamant une visite de celui-ci sur site, car les annonces du groupe sur l’avenir du site de Roussillon sont inquiétantes. La CGT alerte sur de graves répercussions potentielles sur l’équilibre de la plateforme chimique de Roussillon. Le député apprend cette information, va faire un point rapide et se rapprochera du syndicat et de l’union locale dans les plus brefs délais.

Cet article Roussillon. La CGT Roussillon et le collectif santé du Voironnais font le point avec le député Neuder est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 02.12.2025 à 18:13

Manuel Pavard

[Mise à jour] Des parents proposent d’héberger la famille pendant deux semaines à Meylan

La bonne nouvelle est arrivée ce mercredi 2 décembre au soir alors que les parents et enseignants mobilisés, rassemblés devant le collège Vercors, s’apprêtaient à passer une deuxième nuit sous la tente, en compagnie de la famille. Des parents d’élèves d’une école de Meylan — où est scolarisé l’un des quatre enfants — ont en effet proposé d’héberger temporairement cette dernière. Delphine, la Meylanaise à l’initiative de cette solution, raconte : « Mon fils est dans la même classe que le plus petit de la famille et cet après-midi, la directrice de l’école, qui me connaît un peu, m’a raconté l’histoire et sollicitée. On vit dans un habitat participatif où il y a un studio et une chambre libres : on a donc demandé aux autres habitants, qui sont tous d’accord pour accueillir la famille pendant quinze jours. On ne peut pas proposer ad vitam æternam car la solution doit être ailleurs qu’ici. »

La famille angolaise de six personnes va donc pouvoir, dès ce mardi soir, dormir dans un lieu chauffé où elle sera entièrement indépendante. Une solution d’urgence et un petite victoire, du moins à court terme. « Notre action médiatique a un peu porté ses fruits », estime Crystelle Blanc-Lanaute, professeure de français au collège Vercors et membre du collectif, qui se félicite des « élans de solidarité individuels », comme celui de ces parents d’élèves de Meylan. Ou comme ceux des habitants du quartier, à l’image des « personnes de la mosquée qui ont préparé un repas » pour la famille et les membres du collectif.

Les membres du collectif ont pu partager un repas préparé par les personnes de la mosquée, mardi soir, avant de plier les tentes… au moins pour quinze jours. © Manuel Pavard

Mais « rien n’est réglé sur le fond », tempère l’enseignante. « Dans quinze jours, on sera encore en hiver. Et surtout, on n’a toujours aucun retour des institutions », s’insurge-t-elle. Et de prévenir que le collectif est prêt à réinstaller le campement au terme de ces deux semaines. Chrystelle Blanc-Lanaute explique par ailleurs que les parents et profs mobilisés vont se mettre en lien avec l’intercollectif des écoles occupées « pour évoquer la question des collèges ». Car la situation du collège Vercors est loin d’être unique, souligne-t-elle, rappelant la poursuite de l’occupation du siège de la Métropole. Son constat est ainsi sans appel : « L’État est défaillant. »

[Article publié le 2 décembre 2025 à 18h13 et mis à jour à 20h46]

Devant le collège Vercors, dans le quartier Abbaye-Jouhaux, trois tentes ont été montées ce lundi 1er décembre. Malgré le froid glacial, des parents d’élèves et enseignants ont passé la nuit dans ce campement de fortune, avec une famille de six personnes (quatre enfants, dont deux scolarisés dans l’établissement), à la rue depuis le jour même.

La situation de cette famille angolaise, arrivée depuis plusieurs mois sur le territoire, est pourtant connue, les personnels et parents mobilisés alertant depuis des semaines à ce sujet. Celle-ci ayant déposé une demande d’asile, elle devrait pourtant avoir droit à un hébergement et une prise en charge, en l’occurrence l’allocation de demande d’asile. Mais « rien de tout cela n’est mis en place à ce jour », déplore le collectif dans un communiqué.

Trois tentes avaient été installées devant les grilles du collège Vercors, dans le quartier Abbaye-Jouhaux. © Manuel Pavard

Les soutiens de la famille ont bien sûr envisagé de mettre le couple et leurs quatre enfants à l’abri à l’intérieur du collège, « grand bâtiment chauffé », au moins pour la nuit. « À cela, on [NDLR : la direction académique] nous a répondu que les forces de l’ordre pourraient être envoyées pour déloger les occupants et qu’un dépôt de plainte pour intrusion serait effectué contre toutes les personnes présentes dans l’établissement », s’indignent-ils.

« Un contexte alarmant »

Au lendemain de cette première nuit, « aucun retour ni aucune proposition de solution n’a émergé », regrette le collectif, déterminé à poursuivre sa mobilisation. Parents d’élèves et enseignants appellent ainsi à un nouveau rassemblement ce mardi 2 décembre, à 19 heures, devant le collège Vercors, pour « une deuxième nuit de solidarité ».

Une dizaine de personnes ont passé la nuit devant le collège, avec la famille, lundi 1er décembre. DR

« Nous continuons à appeler les acteurs susceptibles d’aider, en premier lieu les autorités compétentes et les élus locaux, à se mobiliser de toute urgence pour garantir une mise à l’abri immédiate de cette famille », indiquent-ils. Une mobilisation qui s’inscrit en outre dans « un contexte alarmant » alors que plusieurs dizaines de familles sans-logis occupent le siège de la Métropole de Grenoble depuis le 19 novembre. Là encore, le collectif exige « la réquisition des logements vacants ».

Cet article Grenoble. Après une nuit sous la tente devant le collège Vercors, une mise à l’abri temporaire « mais rien de réglé » est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 01.12.2025 à 23:06

Didier Gosselin

Quatre-vingt personnes se sont retrouvées à la salle Daniel Balavoine de Villefontaine, samedi 29 novembre 2025, dans une ambiance conviviale pour évoquer l’histoire de la Sécurité sociale et son devenir. Des représentant·es de l’Institut d’histoire sociale du Rhône, de la mutuelle Solimut, de la Sécurité sociale et les comédiennes et comédiens de la cie théâtrale Osera ont chacun·e à leur manière et en fonction de leurs vécus ou recherches mis en relief les enjeux et fonctionnements de cette institution majeure, depuis sa création jusqu’aux menaces d’aujourd’hui.

Repartir à l’offensive

Ont été également avancées les propositions pour « repartir à l’offensive » selon les mots d’Emmanuel Defouloy, journaliste et syndicaliste SNJ-CGT qui a présenté son livre Ambroise Croizat : Justice sociale et humanisme en héritage. Les intervenant·es ont longuement présenté les propositions de la CGT pour le 100% Sécurité sociale du XXIe siècle et prolonger le principe « contribuer selon ses moyens et recevoir selon ses besoins ». A savoir par exemple un financement par la seule cotisation et non la fiscalisation (CSG), le rétablissement de la gestion démocratique par le retour des élections pour en finir avec l’étatisation et la limitation des dépenses imposées par le PLFSS (projet de loi de financement de la sécurité sociale), la reconquête d’une sécurité sociale intégrale, la constitution d’une filière industrielle française du médicament, le développement de la recherche, la mise en place de nouvelles branches comme la dépendance ou la sécurité d’emploi…

Le fruit d’un rapport de forces

Ces interventions ont été suivies d’un échange avec la salle qui a permis de mettre en évidence le formidable rapport de force syndical et politique qui a permis d’imposer la Sécu et dans lequel la CGT et le Parti Communiste ont joué un rôle de premier plan, notamment avec Ambroise Croizat qui était membre des deux organisations, et celui qu’il convient aujourd’hui de construire pour défendre et développer la sécurité sociale.

La Sécu sur scène

Après un entracte gourmand et fraternel préparé par les retraités CGT du Nord-Isère, la compagnie de théâtre Osera a présenté son spectacle sur la Sécurité sociale. Les différentes scènes interprétées par des comédiens et comédiennes inspiré·es ont porté tout autant sur le rapport de l’institution avec le grand public, les entreprises ou le gouvernement que sur la déshumanisation ou la perte de sens générées par le tout numérique ou les enjeux du financement de la sécurité sociale.

Les participant·es se sont séparé·es en s’engageant à poursuivre le combat pour la sécurité sociale et pour faire vivre la mémoire d’Ambroise Croizat.

Cet article Le Nord-Isère célèbre les 80 ans de la Sécurité sociale ! est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 01.12.2025 à 22:25

Edouard Schoene

Les délégués départementaux de l’Éducation nationale siègent dans les conseils des écoles primaires et maternelles. « L’ancêtre de notre fonction est le « magistrat aux mœurs » créé par la Convention en 1793 » nous précise Pascal Costarella lui-même responsable au sein des DDEN du secteur  « Rive gauche du Drac-Vercors » qui comprend les communes de Seyssins à Veurey, rive gauche du Drac. Quarante écoles, soit quarante conseils d’école pour… neuf DDEN.

« La loi Falloux du 15 mars 1850 crée les délégués cantonaux. Ce sont alors des auxiliaires de l’administration, de véritables inspecteurs surveillant les sentiments politiques et religieux des instituteurs et la moralité de leur action. Avec les lois de 1886–1887, le « délégué cantonal » devient le regard de la société. C’est une sorte de « missionnaire laïque » et républicain soucieux de son indépendance, et qui va contribuer à l’enracinement de l’école publique dans le pays.  En 1940, le régime de Vichy supprime les délégations cantonales. Elles seront rétablies en 1945. En 1969 le délégué cantonal devient le « délégué départemental de l’Éducation nationale ». Les délégués, nommés par l’administration de l’éducation nationale, tous les quatre ans, siègent donc dans les conseils d’écoles et se réunissent régulièrement au sein d’une association départementale. Ils sont 255 dans le département pour 897 écoles (onze à Fontaine pour trente-trois écoles).

Leur rôle est important, comme l’illustre ce projet concernant une école fontainoise. Début  2024, le conseil d’école de maternelle Anatole France est saisi d’une proposition de fusion des écoles maternelle et primaire. Une telle proposition est toujours issue de l’administration de l’Education nationale, l’inspection académique, en concertation avec la municipalité. Le DDEN de l’école, Serge Chaléon se prononce contre cette fusion en avançant un argument assez traditionnel en la circonstance, celui de la défense de l’intérêt des élèves. Les petits groupes sont en général plus favorables aux apprentissages et élèves que des regroupements en école souvent trop grosses. Il note n’avoir pas reçu de dossier et souligne que l’école n’est pas préparée à cette fusion d’autant qu’un problème de poste de femme de service est posé.

Selon nos informations, la représentante de la municipalité de Fontaine au conseil d’école, Mme Anne-Sophie Chardon (adjointe, conseillère départementale) prétend alors refuser le vote du DDEN (pourtant membre de droit) et demande, après consultation d’un correspondant en mairie, un vote nominatif. Ceci est contesté par les membres du conseil d’école et, après un  nouvel appel  téléphonique, elle se ravise et le conseil vote, délégué départemental compris.

Le vote est défavorable à la fusion. Quelques jours plus tard le conseil d’école primaire est sollicité pour se prononcer sur la fusion des écoles, en présence de l’inspection d’académie. Il se prononce contre, malgré l’avis de l’élu de la ville, M. Thoviste, qui y est favorable.

Des instances de concertation mises à mal

Les DDEN constatent une tendance lourde de municipalisation des décisions relatives aux locaux scolaires dont la charge est municipale. Certes, des dotations d’État sont censées compenser les charges mais la réalité est autre : l’État n’assume pas de compensation intégrale de ces charges.

Les décisions sur les horaires sont aujourd’hui municipales. En outre le rôle des directions d’écoles tend de plus en plus vers l’administratif. Un tract intersyndical soulignait ainsi : « Ce qui est prioritaire aujourd’hui pour le ministre, ce n’est pas l’amélioration des conditions de travail des directrices et directeurs. C’est bien la volonté de finaliser une modification profonde de ce que représente l’école primaire aujourd’hui en instaurant une chaine hiérarchique permettant de valider une gestion par le pilotage et les évaluations. » Serge Chaléon regrette qu’à Fontaine, les instances de concertation, comme la commission de l’enseignement, ont disparu sur le dernier mandat municipal.

Une mission qui reste motivante

Les DDEN du territoire étaient informés, invités aux instances démocratiques où étaient traitées les questions concernant les élèves et parents d’élèves : travaux dans les locaux, projets de constructions, effectifs prévisibles et leurs conséquences…). Dans le passé, précise Pascal Costarella, nous avions de l’ordre de 50% des DDEN qui étaient des directeurs d’écoles ou instituteurs à la retraite. Aujourd’hui avec l’aggravation des conditions de travail et le recul de l’âge de la retraite le recrutement de DDEN est plus difficile. Serge Chaléon ajoute que les enseignants depuis la transformation de leur statut et la perte du logement sur place, remplacé par une indemnité dans le statut de professeur des écoles, ne sont plus des acteurs associatifs dans le quartier, puisque résidant souvent dans d’autres communes. 

Le rôle d’un DDEN, précise Pascal Costarella, demeure riche et motivant : « La surveillance des bâtiments scolaires constitue l’aspect le plus évident. Il peut être consulté sur les projets de construction, d’aménagement et d’équipement des locaux,  l’utilisation des locaux scolaires en dehors des heures de classe,  les activités péri-scolaires. Sa fonction s’étend en outre aux centres de loisirs, transports, restaurants scolaires, bibliothèques… en un mot à tout l’environnement éducatif pour le bien-être des élèves. La visite d’école est l’une des missions les plus importantes du DDEN. Nous accueillerons avec plaisir les candidat(es) pour cette fonction. » 

Rappelons que l’Éducation nationale reçoit les candidatures, en particulier celles qui transitent par les associations de délégués départementaux de l’Éducation nationale.

Cet article « DDEN », leur rôle dans les écoles est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 29.11.2025 à 17:21

Manuel Pavard

C’était quasiment un secret de Polichinelle. Pour ses soutiens, à l’image du Collectif citoyen pour Échirolles qui l’avait adoubée lors d’une soirée aux faux airs de lancement de campagne, l’affaire était même entendue. Mais jusqu’à présent, Amandine Demore n’était pas encore officiellement candidate à sa réélection. C’est désormais chose faite depuis ce samedi 29 novembre. Entourée de ses soutiens et des futurs membres de la liste, la maire d’Échirolles avait convié la presse à la Maison des associations pour annoncer son entrée en campagne.

Amandine Demore, 48 ans, est maire d’Échirolles depuis octobre 2023.

À ses côtés, des élus sortants comme des nouveaux venus. Des militants communistes , une coordinatrice du collectif citoyen, un insoumis historique en rupture de ban avec LFI, des militants associatifs de quartier… Bref, « une équipe à l’image d’Échirolles, qui représente bien les différents quartiers et l’énergie de cette ville », vante l’édile, qui avait « besoin » d’une telle « équipe, compétente et soudée ». Leur point commun ? Tous partagent la conviction qu’Amandine Demore est la femme de la situation.

« Le futur mandat doit être co-construit avec les habitants »

On aurait presque tendance à l’oublier au vu de son activité et de sa visibilité, pourtant celle-ci n’est maire « que » depuis deux ans. C’est d’ailleurs en partie pour la préparer à cette échéance de mars 2026 que son prédécesseur Renzo Sulli avait transmis le flambeau à son ex-première adjointe, en octobre 2023. Deux ans ont passé depuis, permettant à Amandine Demore de « prendre pleinement [ses] marques », mais aussi de prendre goût à cette écharpe de maire et au rôle qu’elle implique.

Les élus sortants côtoyaient des « nouvelles têtes », moins connues médiatiquement, ce samedi 29 novembre.

« J’ai découvert cette fonction très exigeante, qui nécessite parfois de prendre de la hauteur pour toujours défendre les questions d’intérêt général ; cette fonction de proximité avec les habitants », explique la candidate. Pour elle, une maire se doit en effet d’être « utile pour le territoire, pour les habitants et habitantes ». Et d’être « là dans les bons comme dans les mauvais moments ».

La maire insiste sur la « proximité » avec les habitants, cruciale dans cette fonction.

Amandine Demore insiste sur ce lien avec la population échirolloise, évoquant fièrement les « plus de 600 personnes qui ont déjà apporté leur soutien à [sa] démarche » — signatures récoltées par le collectif citoyen. Les réunions publiques qui débuteront dans quelques jours et se poursuivront dans les trois prochains mois s’inscrivent ainsi dans ce cadre. « C’est comme ça que je conçois le futur mandat : il doit être co-construit et travaillé avec les habitants », indique-t-elle.

Sécurité publique et santé

Quid des grandes priorités de la liste ? Amandine Demore cite d’abord sans surprise « la sécurité publique », thème qu’elle a particulièrement porté au niveau médiatique, à travers son combat pour l’ouverture d’un commissariat de plein exercice à Échirolles ou son initiative de fermer le Carrare. Un sujet de « protection » fondamental, selon elle. « On ne va rien lâcher, sans jamais tomber dans la stigmatisation, comme le font certains », promet la tête de liste, rappelant que « le narcotrafic touche 80 % des communes en France ».

« Il faut que l’État y mette les moyens au niveau des services publics », exige-t-elle. « Je suis de gauche donc je défends les services publics et les populations subissant de plein fouet la violence du narcotrafic, qui sont d’ailleurs les populations les plus fragiles », lance l’élue communiste.

Discours lors du rassemblement pour la création d’un commissariat de plein exercice, en novembre 2024, combat qu’Amandine Demore a porté au niveau national.

Autre axe majeur, « la santé », domaine dans lequel Échirolles s’est montrée « très active », se félicite la maire. Et citer notamment l’aide financière, votée en conseil municipal, à l’extension du centre de santé Village Sud ou la participation financière à la création du pôle de santé et de commerce de la Villeneuve, à côté de la Butte.

La municipalité tente aussi de « favoriser autant que possible l’installation des médecins sur le territoire, même si ça devient une denrée rare », reconnaît Amandine Demore. Laquelle souligne « l’angoisse » ressentie par nombre d’habitants, notamment les personnes âgées, devant les difficultés à trouver un médecin traitant. Les représentants de la ville d’Échirolles ont récemment rencontré le cabinet de l’ancien ministre de la Santé Yannick Neuder « pour lui faire des propositions ». Affaire à suivre donc.

Pouvoir d’achat et quotidienneté

Troisième priorité, « le pouvoir d’achat ». Sur ce point, une commune a bien sûr « des moyens limités mais quand même le pouvoir d’agir » à son échelle, estime la candidate. Exemple, la création de la mutuelle communale qui permet, entre autres, de « négocier les tarifs, le blocage des prix après 75 ans, la gratuité dès le troisième enfant ».

Amandine Demore cite également la création prochaine d’une cuisine centrale commune avec Grenoble. « L’objectif est de faire baisser la tarification de la cantine pour les familles échirolloises, précise-t-elle. On a un modèle produisant deux mille repas par jour, qui atteint ses limites en termes de réduction des coûts. Cela permettra de réaliser des économies d’échelle et d’aller vers plus de qualité en développant encore plus l’alimentation bio et locale. »

Amandine Demore et Éric Piolle ont annoncé en juillet 2025 la mutualisation de la cuisine centrale des deux villes, lors d’une visite de l’actuel équipement grenoblois.

Enfin, « la quotidienneté pour les habitants ». Soit tous ces sujets pouvant sembler un peu anodins à première vue mais auxquels la maire d’Échirolles tient beaucoup car ils concernent tous les aspects de la vie des gens. Ce sont par exemple « les nuisances sonores nocturnes » : la ville a ainsi récemment fait fermer le parking situé derrière le cinéma, qui était devenu un lieu de regroupement pour des voitures la nuit. C’est aussi « la propreté urbaine ».

« On est capables de porter des projets fous »

De manière générale, regrette Amandine Demore, « on parle souvent négativement de la commune pour les faits divers mais pas assez pour tout ce qui se passe bien ». Pourtant, « il y a plein de belles choses à Échirolles », ville qui peut compter sur « une vitalité associative incroyable », avec plus de deux cents associations.

« On est capables de porter des projets fous, comme on a pu le faire en accueillant l’exposition Banksy », se félicite l’édile. Pourtant, celle-ci se souvient de certains regards interloqués lorsqu’elle a parlé pour la première fois d’exposer les œuvres d’une telle référence du street art, « artiste mondialement connu ». Résultat des courses : l’évènement a permis de « faire rayonner Échirolles et d’accueillir 39000 visiteurs, plus que la population de la ville » [NDLR : qui est d’environ 37 000 habitants].

L’exposition Banksy a connu un énorme succès, avec 39 000 visiteurs recensés à Échirolles.

Amandine Demore a conscience que des défis de taille attendent la future équipe municipale. À commencer par le dérèglement climatique auquel aucun territoire n’échappera, de surcroît en zone urbaine. La ville d’Échirolles s’y confronte déjà, rappelle sa première magistrate : « On a beaucoup œuvré avec les bailleurs pour réhabiliter les quartiers populaires, on végétalise, on plante des arbres, on amène de l’eau… »

« Je ne renonce pas à cette union de la gauche »

Cette commune d’Échirolles, qui a déjà « échappé à sa destinée de devenir une ville dortoir », la candidate veut en faire une ville protectrice, « une ville qui rassemble ». Une ambition qui concerne la population, mais aussi son camp politique. « Je suis très attachée au rassemblement des forces de gauche », affirme Amandine Demore, qui rappelle avoir lancé un appel en ce sens dès sa prise de fonction. Il y a urgence, d’après elle, d’autant que « l’extrême droite est plus que jamais en embuscade, au niveau local comme dans le pays ».

Problème, sa vision n’est pas partagée unanimement au sein de la gauche échirolloise. Si les discussions avec le PS et avec son adjointe Laëtitia Rabih sont actuellement en bonne voie, selon la maire, les choses sont beaucoup plus compliquées avec la France insoumise, qui a investi Antar Labiod. Une candidature qui reflète les divisions locales du mouvement avec d’un côté, des élus LFI siégeant dans l’opposition, de l’autre, le groupe des insoumis unitaires, membre de la majorité.

Zaïm Bouhafs (à gauche, aux côtés de Sylvette Rochas), président du groupe des insoumis unitaires, soutient de nouveau Amandine Demore en 2026, contrairement à LFI.

Le président du groupe, Zaïm Bouhafs, est d’ailleurs présent ce samedi aux côtés d’Amandine Demore. Celui qui a créé le premier groupe d’action insoumis sur le territoire a depuis été suspendu par LFI. « Mais ça ne change rien à mes convictions de gauche », assure-t-il. Sans citer les insoumis ni Antar Labiod, Amandine Demore évoque, elle, « des stratégies nationales de la part de certains. Je le déplore », ajoute-t-elle. Pour autant, elle « continue à lancer ce message. Je ne renonce pas à cette union de la gauche… »

Cet article Échirolles. Amandine Demore candidate pour continuer à être « utile » aux habitants est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 29.11.2025 à 11:36

Luc Renaud

L’ensemble des syndicats de l’enseignement supérieur – Snesup-FSU, CGT, CFDT, UNSA – soutenus par la totalité des élus étudiants dénoncent le projet d’augmentation des droits d’inscription pour les étudiants. Le projet de la présidence de l’INP-UGA vise à « augmenter significativement les frais d’inscription, avec la mise en place d’une modulation selon le revenu des parents, avec un niveau maximal de l’ordre de 6000 euros pour les plus hauts revenus », indiquent les syndicats.

La direction de l’INP-UGA – écoles d’ingénierie et de management – entend ainsi disposer d’une ressource supplémentaire de six millions d’euros. Ce projet devrait figurer à l’ordre du jour de la prochaine réunion du conseil d’administration de l’établissement, en décembre.

Les syndicats affirment leur opposition à une mesure qui marquerait une « rupture de l’égalité au service public », qui reviendrait à « faire porter aux étudiant·es le désengagement de l’État des services publics de l’enseignement supérieur » et dont l’indexation « sur le revenu fiscal du foyer, ou des parents » limiterait «  l’autonomie de nos étudiant·es, et leurs choix d’avenir ».

Les syndicats appellent à la mobilisation et à la signature d’une pétition en ligne.

Cet article Grenoble. Mobilisation contre la hausse des frais d’inscription à l’INP-UGA est apparu en premier sur Travailleur alpin.


Publié le 29.11.2025 à 10:34

Luc Renaud

« Un médecin nous a contacté pour nous demander d’acheter la belle maison qu’il avait en vue moyennant quoi il ouvrait un cabinet à Vizille ; on a dit : non, ça on ne va pas faire », sourit Bernard Ughetto, adjoint PCF. L’anecdote en dit long. La pénurie de médecins met certains d’entre eux – il en est de soucieux de leur patrimoine, semble-t-il – en position de discuter le bout de gras avec les collectivités locales. Le fruit d’une décision prise en 1971 : la limitation, par le gouvernement de droite de l’époque, du nombre de médecins formés chaque année, pendant cinquante ans.

Et la réalité d’aujourd’hui, « ce sont des personnes âgées ou atteintes de maladies chroniques qui viennent nous voir parce qu’elles ne trouvent pas de médecin », témoigne Catherine Troton, maire divers gauche de Vizille, le centre d’un bassin de population de 15000 habitants.

C’est dans ce contexte que le projet de création d’une maison de santé pluriprofessionnelle a vu le jour.

Une idée qui a fait son chemin

L’affaire est ancienne. L’idée était déjà en débat lors de la précédente élection municipale, en 2020. A l’époque, le projet avait été avancé de création d’une maison de santé dans les locaux abandonnés par la CPAM, qui venait de fermer son antenne vizilloise. Des discussions avaient eu lieu en 2021. Un projet privé, qui n’avait pas abouti.

Début 2023, une solution provisoire se dégage : la municipalité met à la disposition de médecins un local, la salle de l’Avant-garde dans le quartier de l’Alliance. Trois médecins y travaillent, deux autres y proposent des consultations hebdomadaires. Cette communauté médicale s’organise sous la forme d’une société interprofessionnelle de soins ambulatoires (Sisa).

Recomposition politique

2023, c’est aussi l’année où se construit une recomposition politique de la majorité municipale – avec l’arrivée du groupe des élus présidé par Bernard Ughetto-Montfrin et le départ des élus qui reconnaissent Lionel Coiffard comme leur leader. Recomposition qui n’est pas sans conséquences concrètes. Parmi celles-ci, la volonté de donner un coup de pouce à ce dossier du médical à Vizille.

En juillet 2024, les professionnels regroupés au sein de la Sisa se tournent vers la municipalité pour construire avec la ville un projet de maison de santé pérenne. « Bernard a joué un rôle de catalyseur », souligne la maire Catherine Troton.

La décision du 4 novembre

C’est ce dossier qui vient de connaître un premier aboutissement : lors de sa réunion du 4 novembre dernier, le conseil municipal a décidé d’acheter d’anciens locaux d’EDF, à l’entrée de la ville, au 235 de la rue Jean Jaurès, qui abritera la future maison de santé. Un bâtiment de 700 mètres carrés sur deux niveaux dont le docteur Delphine Mortas, gérante de la Sisa, a pu déclarer dans les colonnes du Dauphiné libéré qu’il était « idéal ».

La ville sera propriétaire

Le projet est conçu pour accueillir treize cabinets médicaux – médecins, sage-femmes, infirmières… Plusieurs partenaires de la villes ont été mobilisés pour l’opération. La commune a fait l’acquisition du terrain et du bâtiment pour une somme de 288 888 euros. Les travaux – estimés à 1,1 million d’euros – seront pris en charge par la société publique Isère aménagement – société dirigée par le département et d’autres collectivités locales dont Vizille. Cette même société se chargera de la gestion de la maison de santé, et notamment du recouvrement des loyers réglés par les professionnels de santé. La commune règlera une participation à l’équilibre de l’opération évaluée de 70 000 à 90 000 euros par an pendant 23 ans, aux termes desquels elle sera pleinement propriétaire du bâtiment rénové. Des subventions ont été demandées au conseil régional et au conseil départemental.

Les études auront lieu en 2026 et les travaux débuteront en 2027 pour une ouverture prévue au premier semestre de l’année 2028.

Santé, comment les collectivités locales mettent la main à la pâte

Financer l’installation de professionnels de santé dont les frais professionnels sont réduits d’autant ? « Ils paieront un loyer, certes inférieur à ce qu’ils auraient pu trouver dans le privé, mais ce ne sera pas gratuit », souligne Bernard Ughetto-Montfrin. Et l’installation de médecins, mais aussi de professionnels de santé dans la commune, répond à un besoin : sans être un désert médical à proprement parler, Vizille compte parmi les « zones d’intervention prioritaires » de l’agence régionale de santé.

L’engagement des collectivités locales pour favoriser les installations est d’ailleurs partout à l’ordre du jour. « A Brié, c’est quasi gratuit, pour un médecin », relève Bernard Ughetto-Montfrin.

Et la création de structures pluridisciplinaires de santé n’est pas seulement une réponse à un nombre insuffisant de professionnels. « Les jeunes médecins souhaitent exercer dans des conditions différentes de celles de leurs aînés », constate Catherine Troton. Ils aspirent à pourvoir prendre des congés en étant remplacés, à une vie de famille plus sereine, à des horaires de travail moins importants. « C’est une évolution dont ils bénéficient, mais leurs patients aussi : dans des locaux communs et pluridisciplinaires, ils ont la possibilité de consulter un confrère pour un avis en cas de doute ; le médecin épuisé n’est pas nécessairement le plus à même de poser le diagnostic le plus affûté », note la maire de Vizille.

Reste que l’engagement des collectivités locales pour faire face à des situations d’urgence ne relève pas nécessairement de leurs responsabilités vis-à-vis d’une profession libérale historiquement jalouse de son indépendance professionnelle et financière.

C’est sans doute la raison pour laquelle des collectivités territoriales – départements ou intercommunalités de taille importante où se multiplient les déserts médicaux – optent pour la création de centres de santé qui emploient des médecins salariés, ce que permet l’article L.6323–1‑5 du Code de la santé publique. Décision prises par exemple par les départements de Saône-et-Loire ou du Gers.

Cet article Vizille. Une maison de santé va ouvrir début 2028 est apparu en premier sur Travailleur alpin.