À bien les regarder, les êtres humains ne sont totalement innocents que lorsqu’ils dorment et lorsqu’ils lisent. Dans le premier cas, où ils sont détachés d’eux-mêmes, c’est juste un état ; dans le second, où ils s’oublient, c’est un luxe, acquis au prix d’un effort d’abstraction. La musique et la peinture, simples ondes électromagnétiques, touchent directement l’émotion, mais pour pénétrer le stock d’univers artificiels portatifs que sont les livres, les lecteurs