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Le Travailleur Alpin

 

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 12.05.2025 à 16:54

Travailleur Alpin

C’est « l’autre 8 mai 1945 », depuis trop longtemps gommé de l’historiographie officielle, au profit d’une célébration sans fausses notes de la victoire contre le nazisme. Ce jour-là pourtant, les Algériens manifestant pour l’égalité des droits et pour l’indépendance subissent une féroce répression coloniale, qui se poursuivra durant plusieurs semaines. Le bilan sera très lourd : de 10 000 à 40 000 victimes selon les historiens et les estimations, à Sétif, Guelma et Kherrata.

Parmi les élus présents, Kheira Capdepon, Guillaume Gontard, Sylvette Rochas, Laurent Jadeau, Élisa Martin (liste non exhaustive)… © Édouard Schoene

C’est pour commémorer le 80e anniversaire de ce massacre qu’une assistance nombreuse s’est rassemblée ce jeudi 8 mai dans le parc André-Malraux, à Fontaine. Quarante-huit organisations (associations, partis de gauche et syndicats) ont apporté leur soutien à cet hommage, dont les huit associations réunies au sein du collectif « 17 octobre 1961 Isère » : Algérie au cœur, Amal, l’Association nationale des pieds-noirs progressistes et leurs amis (ANPNPA), ASALI, Coup de Soleil en Auvergne Rhône-Alpes, le Collectif de soutien aux réfugiés algériens (CSRA), la Libre Pensée, le Mouvement de la paix.

Une pétition pour demander la reconnaissance des massacres

Mariano Bona a pris la parole, au nom des organisateurs, devant la plaque apposée en 2017 par l’ex-municipalité communiste « à la mémoire des milliers de victimes du colonialisme qui manifestaient le 8 mai 1945 à Sétif, Guelma, Kherrata ». Quatre-vingts ans après, c’est l’occasion, a‑t-il souligné, de « mener campagne pour que cette répression sanglante soit reconnue comme crime contre l’humanité, au sens du statut de Rome de 1998 ».

Mariano Bona a réitéré au micro la demande d’une reconnaissance par l’État français de ces crimes coloniaux. © Édouard Schoene

Rappelant les timides premiers pas du président François Hollande, qui a reconnu en 2016 l’injustice du système colonial en Algérie, le militant a toutefois rappelé que la France devait « aller plus loin en disant la vérité » sur ce crime d’État. ll a également appelé le public à signer la « pétition pour demander la reconnaissance des massacres de Sétif, Guelma et Kherrata. C’est une campagne qui est à l’initiative de l’historien Olivier Le Cour Grandmaison et d’un collectif qui s’est créé pour cela », a‑t-il précisé.

Mariano Bona a ensuite signalé un rendez-vous important, ce mercredi 14 mai, à 18h, à la maison des associations de Grenoble. À savoir « les témoignages de trois personnes qui se sont opposées, chacune à sa manière, à la guerre contre le peuple algérien ». En effet, a poursuivi l’orateur, « en ces temps de violence contre les peuples, il est important de sortir de l’oubli ces parcours ».

Élu-es et responsables associatifs présents en nombre

Les manifestants n’ont pas manqué de rendre hommage à Marie-Thérèse Lloret, décédée il ya quelques jours, qui fut depuis le début une militante infatigable de la solidarité avec l’Algérie, en particulier les réfugiés accueillis à Grenoble. Un extrait de l’appel des 48 organisations a aussi été lu, suivi par la lecture d’un texte du poète Kateb Yacine, extrait de Nedjma, sur les événements tragiques de mai 1945.

Dépôt de gerbe devant la plaque commémorative apposée par l’ancienne mairie PCF en 2017. © Édouard Schoene

Des élus sont par ailleurs intervenus tour à tour, notamment Kheira Capdepon, adjointe à la ville de Grenoble, Guillaume Gontard, sénateur, et Élisa Martin, députée. Laquelle a souligné avec mécontentement le caractère des cérémonies du matin où les autorités militaires auraient donné le « la » des commémorations. Élisa Martin a situé le contexte de cette cérémonie en mémoire aux victimes du régime colonial français en dressant un parallèle avec les massacres commis par Israël à Gaza et en Cisjordanie.

De son côté, le sénateur Guillaume Gontard a évoqué la présence d’une délégation de parlementaires de gauche en Algérie, ce 8 mai, pour commémorer le massacre. Parmi l’assistance, figuraient également de nombreux responsables d’associations ainsi que d’autres élus, comme Sylvette Rochas (conseillère départementale d’Échirolles), Isabelle Miroglio (La Tronche) ou Laurent Jadeau, élu d’opposition de Fontaine.

La chorale Les Barricades a interprété des chants algériens en fin de cérémonie. © Édouard Schoene

Plusieurs gerbes ont enfin été déposées devant la plaque commémorative, avant une minute de silence. Puis la chorale Les Barricades a conclu cette commémoration en entonnant deux chants algériens : Min Djibalina et La Casa del Mouradia.

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Publié le 12.05.2025 à 12:29

Travailleur Alpin

L’occasion était trop belle. Mercredi 7 mai, Franck Longo, maire MoDem de Fontaine, assistait à la Source à la « Soirée des talents », un événement musical entrant dans le cadre de sa communication. Les quelque cinquante manifestants réunis devant la salle de concert fontainoise en ont donc profité pour tenter de lui remettre le « prix des talents des territoires », catégorie « meilleure mise à la rue ». Un trophée que l’édile a sans surprise refusé.

La distinction ironique renvoyait en effet au mot d’ordre du rassemblement : « Stop à l’expulsion de la famille M. par la mairie de Fontaine ». À l’initiative de la mobilisation, un large collectif regroupant RESF Fontaine, conseil local FCPE du collège Jules-Vallès, Association des parents d’élèves et personnels du collège Gérard-Philipe, FCPE Isère, Intersyndicale « Enfants migrant.e.s à l’école » (FSU, Sud, CNT), DAL 38, Groupe solidarité de la paroisse catholique Saint-Michel-du-Drac.

Les manifestants se sont rassemblés devant la Source, qui accueillait la « Soirée des talents ». © Édouard Schoene

Pour ces enseignants, parents d’élèves et militants, la ville de Fontaine « persiste dans son ignominie en mettant tout en œuvre pour expulser de son domicile la famille M. dont deux enfants sont scolarisé.e.s à Fontaine (école maternelle Langevin et collège Gérard Philipe). Alors qu’aucune nouvelle solution d’hébergement n’est proposée à la famille à ce jour, le tribunal a validé la décision d’expulsion lors d’une audience le 27 mars 2025 », précise également le collectif.

La famille pourrait être expulsée début juin

La famille vit depuis de longues années « un parcours de précarité dans des hébergements successifs », ajoute-t-il. Aujourd’hui logée dans un appartement municipal, elle se retrouve avec une épée de Damoclès au-dessus de la tête. Car Franck Longo, qui a tout de même reçu une délégation de manifestants, l’a annoncé : le tribunal ayant confirmé la décision de la municipalité, la famille M. sera expulsée début juin.

S’exprimant au nom du collectif, Xavier Lecoq (RESF Fontaine et FCPE Jules-Vallès) a dénoncé le travestissement de la réalité des faits par le maire concernant les expulsions de familles à Fontaine, s’insurgeant des propos injurieux — qui n’avaient pas lieu d’être — tenus par l’élu à l’encontre de la famille expulsable. Le militant a aussi demandé l’arrêt de la procédure d’expulsion et la mise en œuvre de tous les moyens à disposition de la mairie pour l’hébergement des personnes à la rue ou menacées de l’être à Fontaine.

Refusant le trophée décerné par le collectif, le maire Franck Longo s’est néanmoins entretenu avec une délégation de manifestants. © RESF Fontaine

Des représentants de la FCPE et du DAL ont pris ensuite la parole pour rappeler l’inconditionnalité du droit au logement ainsi que le droit à des conditions matérielles et une scolarisation digne pour deux enfants mineurs. Les manifestants ont réaffirmé leur « opposition à toute expulsion qui ne soit pas accompagnée d’un relogement digne et pérenne ». Et de conclure, non sans ironie : « La responsabilité en incombe à M. le maire ou en effet, au préfet ou au gouvernement, dont le Premier ministre est, sauf erreur, du même parti politique que M. Longo. »

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Publié le 08.05.2025 à 22:11

Luc Renaud

L’annonce en a été faite le 29 avril, lors d’une réunion du comité social et économique central. STMicroelectronics s’apprête à supprimer 2 800 emplois, dont 1000 dans ses usines françaises.

A cela s’ajoute, souligne la CGT de STMicroelectronics, 2500 « mobilités volontaires », selon les termes de la direction. « Mais, peut-on parler de « volontariat » quand chaque salarié·e, dont le métier est jugé « en transition », recevra un courrier individuel l’en informant ? », s’interroge le syndicat. « Ceci n’est pas du « volontariat » : c’est une assignation déguisée à quitter son emploi. »

Plus globalement, ce sont les choix stratégiques du conseil d’administration du groupe que le syndicat remet en cause. Et la passivité de l’État, actionnaire et subventionneur.

Des technologies du futur seront mises en œuvre… en Chine

Le gouvernement français comme la Commission européenne sont prolixes de discours sur la souveraineté et l’enjeu de la production de semi-conducteurs. Les décisions de STMicroelectronics s’opposent frontalement à ces déclarations d’intention. « Des technologies du futur, tel le carbure du silicium, permettant d’augmenter l’autonomie d’un véhicule électrique, ou des produits phares de ST tel le STM32, microcontrôleur que l’on retrouve dans bon nombre d’applications, vont être produits en Chine », révèle la CGT. La désindustrialisation du pays et la délocalisation industrielle en Chine a ses décideurs : les actionnaires et les directions des grands groupes industriels français et européens.

Des fautes stratégiques dictées par le profit de cours terme

Ces choix à rebours de l’intérêt général, de l’intérêt du pays et de l’Europe, ont une raison d’être : le niveau de profit et la rémunérations des actionnaires prime sur toute autre considération. La CGT rappelle que des décisions contraires à l’intérêt de l’entreprise ont été prises : « il y a quelques années, ST a renoncé aux produits et technologies avancés. Or, la croissance du marché des semi-conducteurs se fait actuellement là où ST a renoncé. »

Des décisions prises sans que l’État ne lève le petit doigt. « Le silence et le laisser-faire de l’État Français, pourtant actionnaire de ST, deviennent eux aussi intolérables. Son absence totale de réaction aux différents courriers d’interpellation de la CGT, et face à cette gestion opaque, aux annonces de suppressions d’emplois et de délocalisations de la production, révèle l’hypocrisie entre promesses publiques et réalité », s’indigne la CGT.

Des subventions pour les suppressions d’emplois et les délocalisations

Un silence et un laisser-faire assorti des belles enveloppes financières. « Ainsi, à Crolles, jusqu’à 2,9 milliards d’euros de subventions de l’État Français, en échange d’un engagement de création de 1000 emplois », rappelle le syndicat. « Et aujourd’hui ? On parle de suppressions d’emplois ! À Tours, des aides publiques pour développer la technologie GaN, et en retour une menace sur l’activité locale. Ce double discours est intolérable. L’argent public ne doit pas servir à financer des suppressions d’emplois et des délocalisations de production. »

Abandons de souveraineté dans un secteur stratégique

Les discours sur la réindustrialisation ne peuvent plus masquer la complicité de l’État dans les délocalisations, les abandons industriels et la perte de souveraineté nationale et européenne : la filière de l’industrie chimique est là pour en témoigner.

Pour la CGT, « à l’instar de l’Asie et des États-Unis, un plan d’investissement massif à la hauteur des enjeux doit être enfin décidé et ST doit réaliser un retour programmé dans les produits et technologies avancés. Aucune ligne de production ne doit être délocalisée, ni aucun produit ne doit quitter la France ! »

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Publié le 07.05.2025 à 17:41

Travailleur Alpin

Juin 1995 : Jean-Michel Revol ravit au RPR Louis Ferrouillat le fauteuil de maire de Saint-Marcellin. Celui qui sera l’un des plus jeunes maires de France – trente ans lors de son élection – restera à la tête de la commune pendant vingt-cinq ans, siégeant en parallèle au conseil général de l’Isère de 2004 à 2011 sur les bancs du groupe socialistes et apparentés, et s’engageant comme suppléant d’André Vallini lors des élections législatives.

En 2020, l’édile annonce qu’il passe la main. De son équipe désormais « sans étiquettes », c’est Raphaël Moccelin qui se désigne pour reprendre le flambeau, officiellement toujours dans une logique de « majorité locale sans étiquette ». Il sera rapidement coopté au sein de la liste de Laurent Wauquiez lors des élections régionales de 2021.

Une majorité municipale qui explose après le départ de Jean-Michel Revol

L’héritage ne fait pas l’unanimité, et la majorité sortante se divise.

D’un côté, Noëlle Thaon, adjointe au maire sortant, présente sa propre liste, « sans étiquette ». Elle récoltera 21,75% des voix au premier tour des élections de mars 2020, maintiendra sa liste au second tour, et a annoncé récemment sa volonté de se présenter de nouveau en 2026.

De l’autre, les communistes, jusqu’alors présents dans l’équipe – même si le sujet avait fait débat au sein de la section locale en 2014 –, s’organisent pour constituer une liste de gauche. Une démarche qui aura mis du temps à éclore, mais aboutit à l’élection de Christophe Ghersinu au conseil municipal, pour « Saint Marcellin écologique et progressiste ».

Mais le coup de tonnerre de ce scrutin restera le fait que l’extrême droite, opposition historique conduite par Jacques Lascoumes, passera très près de la victoire, rassemblant 30,08% des voix au second tour face à la liste de Raphaël Moccelin qui récoltera quant à elle 31,77% des suffrages.

2026 : face à l’extrême droite, la gauche citoyenne ?

Manque de concertation sur les projets municipaux, budgets « insincères » selon l’opposition, mécontentement dans le monde associatif et chez les commerçants… durant ce mandat, l’équipe de Raphaël Moccelin enchaîne les déconvenues et les désillusions.

Jacques Lascoumes se frotte les mains, les astres semblent s’aligner en sa faveur, à l’aune d’un contexte où médias dominants et milliardaires soufflent dans les voiles de l’extrême droite.

C’était sans compter sur l’invitée surprise du scrutin : une gauche qui entend bien « jouer en première division » ce coup-ci, et rejouer 1995 !

Depuis 2020, Christophe Ghersinu n’a pas chômé, en effet. Candidat du « Printemps Isérois » (l’union de la gauche et des écologistes) aux départementales de 2021, il intègre le comité sénatorial de Guillaume Gontard, et noue des liens avec de nombreux élus du territoire, pour en tirer des expériences utiles à sa commune. En parallèle, la section communiste se redynamise, et mène plusieurs combats : défense de la gare TER, bataille pour la réparation des ascenseurs…

Commerçant, il connaît bien sa ville, et sait que seule une large union ouverte à toutes les bonnes volontés pourra permettre d’enrayer le scénario écrit à l’avance d’une victoire de l’extrême droite, et surtout « écrire une nouvelle page de l’histoire de la commune », en positif.

Des discussions s’engagent, des relations humaines se tissent, à base d’écoute, de dialogue… Et une idée émerge : initier une démarche commune, de large implication citoyenne, pour construire un projet et une liste destinée à l’emporter en mars 2026.

Vendredi 23 mai : le début d’une aventure commune

C’est ainsi qu’advient l’annonce de la réunion publique du vendredi 23 mai, à l’appel de plusieurs personnalités locales, à 19h à la salle polyvalente. Outre Christophe Ghersinu et sa colistière de 2020, Jeanne Maury, syndicaliste CFDT, on y retrouve Jonathan Soen, qui conduisait une liste « écologiste indépendante » en mars 2020 [ndlr : il appelle à cette rencontre « en son nom propre »].

Fait notable, deux anciens élus importants des équipes conduites par Jean-Michel Revol sont parties prenantes de cet appel : Pierre Liotard, qui siégea un temps au conseil de la communauté de communes et qui s’engage aujourd’hui dans le monde de la solidarité associative ; et Elisabeth Pouech, ancienne responsable d’une importante fédération de parents d’élèves.

Enfin, le sénateur Guillaume Gontard, figure de l’union de la gauche et des écologistes dans le département, sera présent.

Pour les initiateurs de cet appel, il s’agit de poser les premières pierres d’une démarche de rassemblement qui entend jouer le premier rôle lors du scrutin de mars 2026. Comme le notait nos confrères du Dauphiné libéré le 15 avril dernier, Saint-Marcellin sera bien l’une des communes de l’Isère où « le scrutin s’annonce brûlant »

Affaire à suivre !

Robert W. Wellnes

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Publié le 07.05.2025 à 16:12

Luc Renaud

L’accord avait été obtenu après les mobilisations des travailleurs sans papiers, en 2014. Il avait été passé entre la préfecture de l’Isère et le syndicat CGT des travailleurs sans-papiers.

Il permettait, lors de dépôts collectifs de dossiers, un dialogue via un contact régulier entre les deux parties et donc un moyen de résoudre les difficultés qui surviennent fréquemment lors de la régularisation des sans-papiers. Le droit qui régit ce domaine est complexe ; il est souvent appliqué sans considération des aspects humains et de la réalité des situations.

Cet accord a été unilatéralement dénoncé par la préfecture en avril dernier. Lors d’une rencontre avec le secrétaire général de la préfecture, les syndicalistes ont appris qu’il n’y aura plus ni rencontres entre le service d’immigration et le syndicat, ni d’interlocuteur au sein des services de l’Etat. Qu’il n’y aura plus de dépôts collectifs : les demandes se feront individuellement au guichet, en application de la circulaire Retailleau avec toutes ses restrictions. Que les demandeurs devront se rendre en préfecture à Grenoble, quelle que soit leur lieu d’habitation en Isère.

Plus d’interlocuteur pour discuter des situations concrètes

Le rôle de la CGT des travailleurs sans-papiers en tant qu’interlocuteur n’est plus reconnu.

« Après la loi Darmanin, la circulaire Retailleau veut supprimer toute possibilité de régularisation », constate la CGT sans-papiers. Le gouvernement s’attaque ainsi directement aux travailleurs sans-papiers, pourtant indispensables dans tant de secteurs : nettoyage, bâtiment, restauration, aide à la personne… Le règne de l’hypocrisie.

« C’est une attaque contre notre droit de vivre, de travailler, d’étudier en paix », dénonce la CGT qui souligne que « c’est aussi un danger pour tous les travailleurs qui se trouvent à la merci des patrons qui abusent impitoyablement de leur conditions vulnérables, ce qui entraîne plus de précarité, moins de droits, plus d’exploitation !  »

Les sans-papiers dans la précarité pour peser sur tous les travailleurs

Et c’est la possibilité d’une mise en cause des droits de tous les travailleurs : il y aura toujours un travailleur sans-papiers contraint pour vivre d’accepter l’exploitation qui pourra être mis en concurrence avec d’autres travailleurs.

La CGT des travailleurs sans-papiers appelle à un rassemblement le 10 mai à 14h30, rue Félix Poulat à Grenoble, pour protester contre ces injustices, « exiger la régularisation de toutes et tous et défendre nos droits, notre dignité, notre avenir ! Sortons de l’ombre, faisons entendre nos voix ».

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Publié le 05.05.2025 à 19:21

Max Blanchard

Depuis plusieurs mois, les personnels de plusieurs écoles et établissements (en majorité de l’agglomération grenobloise, mais aussi du Nord-Isère) sont en lutte pour réclamer les moyens nécessaires à des conditions de travail et d’accueil des élèves dignes de ce nom.

« Nous voulons une école publique qui fonctionne, qui s’assure que tous les besoins de tous les enfants, sans exception, soient satisfaits. Une école qui leur permette d’apprendre sereinement, de grandir et de s’émanciper et où se vivent chaque jour la solidarité et l’égalité indispensables pour se construire un avenir commun », ont déclaré les organisateurs soutenus par plusieurs organisations syndicales (Snes FSU, Snuipp FSU, CNT, Sud, CGT, ainsi que la FCPE).

Les personnels de l’éducation nationale se sont rassemblés devant le rectorat de l’académie de Grenoble.

« Il s’agit de faire entendre à la hiérarchie de l’Education nationale que l’école publique est à bout de souffle, particulièrement dans les quartiers populaires », explique Marie-Josée, enseignante.  Pour les manifestants, faute de moyens suffisants pour répondre aux besoins, l’école n’arrive plus à fonctionner et à jouer son rôle qui est d’ accompagner et prendre soin de tous les élèves, notamment les plus fragiles, en leur offrant les conditions pour apprendre, grandir et s’émanciper. 

Plusieurs centaines de participants étaient là pour le dire et les pancartes arborées lors du rassemblement étaient d’ailleurs explicites : « Des moyens pour nos élèves », « Inclusion sans moyen = école en déclin », « Des sous pour l’école », « Pas d’élèves sans enseignant », « Education sacrifiée, avenir menacé »…

Les moyens : un besoin crucial

Les personnels travaillant dans les écoles, les collèges et les lycées refusent de cautionner la maltraitance institutionnelle des élèves qui découle de la pénurie organisée des moyens. Ils refusent d’être empêchés d’accomplir leur mission et la perte de sens dans leur travail qui en découle. Des revendications relayées par les Accompagnants des élèves en situation de handicap (AESH), fortement représentés.

L’argent existe.

Pour tous, il faut des moyens. Des moyens pour l’élargissement de la carte des REP et la défense de l’éducation prioritaire ; pour renforcer les moyens UPE2A et les équipes RASED (création de postes option G notamment) ; pour un statut de fonctionnaire de catégorie B pour tous les AESH et un recrutement massif afin d’honorer toutes les notifications des élèves porteurs de handicap avec une formation adaptée aux besoins ; pour le remplacement systématique de tous les personnels : AESH, RASED, UPE2A, ATSEM, enseignants référents, enseignants… ; pour renforcer les équipes d’ATSEM avec un statut de fonctionnaire de catégorie B, des primes équivalentes à celles des REP/REP+ et une mensualisation de tous les agents municipaux pour mettre fin à la précarité ; pour dénoncer les pressions exercées à l’encontre des collègues soutenant des mises à l’abri d’élèves dans les écoles et établissements scolaires ; pour un renforcement conséquent du partenariat avec le secteur médico-social et la création de postes Éducation nationale dans l’accompagnement des élèves (éducatif, médical, social, psychologique)…

Des moyens nécessaires pour l’école.

En dépit d’une météo fort maussade, c’est une foule colorée et ardente, galvanisée par une batucada endiablée qui est venue revendiquer les moyens nécessaires à l’école publique. Affaire à suivre.

Nouvel appel à la grève pour les 13, 14 et 15 mai

L’assemblée générale réunie ce 5 mai a publié une déclaration — que l’on lira ci-après — pour appeler à la grève et à un rassemblement le 13 mai à 17h devant le rectorat, le 14 à un goûter à 16h devant le rectorat et le 15 à un rassemblement à 12h30 à la DDETS (tram A arrêt Malherbes).

« Ce lundi 5 mai 2025, jour de rentrée des vacances de printemps, à Grenoble, nous, travailleurs et travailleuses de l’éducation, sommes réunie.s à plus de 150 en Assemblée Générale de grévistes avec les organisations syndicales CNT éducation 38, CGT éduc’action 38, SNUIPP-FSU 38, SUD éducation 38.

Après plusieurs audiences pour alerter et une première journée d’action le 10 avril, nous partageons toujours le constat d’une maltraitance institutionnelle généralisée pour les élèves et de conditions de travail dégradées entraînant une perte de sens du travail pour les personnels, en particulier dans les écoles et établissements des quartiers les plus pauvres.

Suite au refus du recteur de nous rencontrer, nous continuons à exiger des réponses concrètes à nos revendications :

 l’élargissement de la carte des REP,

 le renforcement des moyens UPE2A et des équipes RASED (création de postes option G notamment),

 un statut de fonctionnaire de catégorie B pour tou.te.s les AESH et un recrutement massif afin d’honorer toutes les notifications des élèves porteurs/euses de handicap, avec une formation adaptée aux besoins,

 le remplacement systématique de tous les personnels : AESH, RASED, UPE2A, ATSEM, enseignant·es référent·es (le secteur Grenoble Ouest en est dépourvu depuis 2 ans !), enseignant·es…,

 le renforcement des équipes d’ATSEM avec un statut de fonctionnaire de catégorie B, des primes équivalentes à celles des REP/REP+ et une mensualisation de tou.te.s les agent·es municipaux/ales pour mettre fin à la précarité,

 la fin des pressions exercées à l’encontre des collègues soutenant des mises à l’abri d’élèves dans les écoles et établissements scolaires,

 le renforcement conséquent du partenariat avec le secteur médico-social et la création de postes Éducation Nationale dans l’accompagnement des élèves (éducatif, médical, social, psychologique).

Nous voulons une école publique qui fonctionne, qui permette à nos élèves d’apprendre sereinement, de grandir et de s’émanciper et où se vivent chaque jour la solidarité et l’égalité indispensables pour se construire un avenir commun. Nous savons qu’ensemble nous serons plus fort.e.s !

Nous appelons à la grève le mardi 13 mai, le mercredi 14 mai et le jeudi 15 mai. Organisons-nous pour élargir encore le mouvement !

Mardi 13 mai, nous appelons :

- à rejoindre la mobilisation fonction publique avec un cortège « écoles et établissements en lutte » (rendez-vous à venir)

- à une nouvelle AG éducation à 15h30 au rectorat

- à un rassemblement à 17h devant le Rectorat (avec des casseroles): nous exigeons la présence du recteur à l’audience que nous avons demandée

Mercredi 14 mai, nous appelons ;

- à une RIS pour les écoles orphelines de l’éducation Prioritaire à 12h30 à la bourse du travail de Grenoble

- à un goûter au rectorat à 16h avec les familles

Jeudi 15 mai nous appelons :

- à 12h30 devant la DDETS (tram A arrêt Malherbes) à faire un cortège « écoles et établissements en lutte » dans la manifestation du travail social

L’école pour tous et toutes, TOUS ET TOUTES pour l’école ! »

Les signataires

Les personnels grévistes des écoles et collèges mobilisés présents à l’assemblée générale représentaient les établissements de :

Grenoble :

Écoles la Rampe, Anatole France, Painlevé, Sidi Brahim, les Genêts, Libération, Daudet, les Frênes, Marie Reynoard, le Lac, Léon Jouhaux, Nicolas Chorier, Joseph Vallier, Jean Racine, les Buttes, les Trembles, Malherbe, Simone Lagrange, Clémenceau, Florence Arthaud, la Fontaine, Berriat, Painlevé, Anthoard, Bizanet, Diderot. Collèges : les Saules, Lucie Aubrac, Olympique, Vercors, Aimé Cesaire. Lycée : Mounier ;

Échirolles :

Écoles Jean-Paul Marat, Marcel Cachin, Paul Langevin, Marcel David, Auguste Delaune. Collèges : Pablo Picasso, Jean Vilar,

Fontaine :

Écoles : Marcel Cachin, Marguerite Tavel. Collèges : Gérard Philipe.

La Tour du Pin :

École Thévenon.

L’Isle d’Abeau :

École les Chardonnerets,

Saint Martin d’Hères :

Collège Edouard vaillant.

Villard-de-Lans :

Cité scolaire Jean Prévost.

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Publié le 04.05.2025 à 15:22

Luc Renaud

À l’ombre des grands arbres, au bord de l’eau, face à la chaîne de Belledonne… Ce cadre idyllique, c’est celui de l’espace naturel des marais de Montford, sur la commune de Crolles. Un espace naturel préservé grâce à l’action de la municipalité du maire communiste Jean-Claude Paturel, dès 1991. Quarante hectares qui accueillent aujourd’hui 271 espèces végétales et 462 espèces animales, pas moins et un espace de détente ouvert à tous.

Une trentaine de pêcheurs avaient répondu à l’invitation de la section communiste.

Et c’est dans ce cadre que se déroule – entre de nombreuses autres initiatives de pleine nature – le safari pêche qu’organise chaque année au printemps la section communiste du Grésivaudan.

La paëlla de midi a réuni une centaine de convives.

Un rendez-vous où l’on parle aussi politique. Comme à leur habitude, les communistes avaient invité l’ensemble des formations du Nouveau Front populaire du Grésivaudan et les échanges se sont poursuivis toute la journée sur les perspectives politiques pour le pays et pour la vallée, les échéances sociales au moment où des réductions d’emplois sont annoncées à ST Micro et la préparation de la fête du Travailleur alpin, les 27 et 28 juin à Saint-Egrève.

A l’œuvre, en cuisine.

Ce samedi 3 mai, plus d’une centaine de personnes avaient répondu à l’invitation. Des pêcheurs, naturellement, une trentaine venue s’essayer à la pêche à la truite dans le grand étang du marais. La pêche n’est pas le seul intérêt du rendez-vous. On s’y retrouve pour le plaisir d’un repas partagé. Une centaine de convives ont ainsi pu déguster la paëlla de Jean-Louis avant la traditionnelle tomme de Savoie de producteur.

Les militants organisateurs de cette journée de pleine nature.

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