Publié le 07.11.2025 à 19:19
Travailleur Alpin
La MJC de Rives, c’est l’accueil de loisir enfance-jeunesse qui prend en charge les enfants de 3 à 12 ans les mercredis, mais aussi des dizaines d’activités réalisées pour petits et grands : yoga, gymnastique, modern jazz, arts… et des animations majeures comme le carnaval.
On peut donc dire que dans la commune, c’est une véritable institution. Une institution qui est aujourd’hui en danger.
Ils étaient présents mercredi 5 novembre, en dehors de leur temps de travail, pour informer et échanger avec les familles venant chercher leurs enfants au centre des 3 fontaines. Un préavis de grève, inédit, a été déposé pour le mercredi 19 novembre.
Pour Jean-Baptiste, délégué du personnel, l’heure est grave : « Face à l’augmentation des coûts de tous les côtés et au gel – voire à la baisse – des financements publics, ça fait plusieurs années que la MJC est contrainte de puiser dans ses réserves pour boucler ses budgets. Sauf que les réserves s’amenuisent, et on arrive au bout : sans un sursaut, ce sont des suppressions de postes qui se profileront, et donc la mort à petit feu de la MJC… »
Celui qui est par ailleurs responsable du pôle animation enfance-jeunesse depuis 2021 insiste : « On s’adresse à tous. Notre mouvement est apolitique, nous ne sommes pas là pour influencer le débat [NDLR : les élections municipales se tiendront les 15 et 22 mars 2026] mais s’il n’y a pas de prise de conscience, c’est un acteur majeur du lien social et de l’éducation populaire qui va disparaitre, et rien ne remplacera cela. »
Il faut dire que les équipes de salariés et bénévoles se démènent. En cinq ans, le nombre d’adhésions a ainsi grimpé de plus de 50 % et depuis quelques années, la MJC assure la formation des jeunes animateurs au BAFA. En 2025, ce sont vingt-cinq jeunes qui auront eu leur diplôme dans ce cadre-là, une bouffée d’oxygène dans un contexte général de pénurie de personnel qualifié.
Pourtant, les financements publics, qui représentent la moitié des recettes de la MJC, ne suivent pas. Pire, d’un côté, l’État supprime certains programmes de subventions, et de l’autre, la municipalité de Rives lui fait porter de nouvelles contraintes financières, avec notamment la fin de la mise à disposition du minibus, auparavant fourni par la ville. L’association a donc dû investir, payant les frais de fonctionnement de son transport.
En parallèle, le portage de la formation des animateurs BAFA représenterait un coût supplémentaire de 12 000 euros, et l’augmentation de tous les coûts liés à l’inflation vient encore creuser le déficit. Ceci, au point qu’une sortie du centre de loisirs, lors des dernières vacances, n’a pu avoir lieu que grâce à la contribution d’un généreux donateur, outré par le fait que la MJC n’ait plus les moyens d’en organiser.
Pour un bénévole, l’équipe municipale élue en 2020 tient en réalité un double discours : « D’un côté, ils [NDLR : les élus de la majorité] se vantent sur tous les toits d’avoir alloué 10 000 euros supplémentaires à la MJC dans la convention. Mais de l’autre, les subventions restent gelées et ils font porter sur nous des coûts directs plus importants, tout en augmentant leurs exigences en termes d’objectifs ! »
La MJC et la ville de Rives concluent en effet ce qu’on appelle une « convention d’objectifs et de moyens ». Laquelle stipule que, si les objectifs ne sont pas remplis, la subvention baissera… tout en — aux dires de beaucoup — ne donnant pas les moyens à la MJC de réaliser ces objectifs. L’actuelle convention s’achevant en juin 2026, elle devra donc être renégociée, avec l’équipe qui sera élue en mars prochain.
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Publié le 07.11.2025 à 18:18
Pierre-Jean Crespeau
Le Travailleur alpin — Comment avez-vous réagi à l’annonce de la fermeture ?
Pascal Kroepfle — Ça fait toujours un choc ! Quand on a fait quarante ans dans la même boîte, comme moi chez Teisseire, on connaît tout le monde. Mes collègues sont devenus des copains, on a nos enfants qui ont grandi ensemble pour certains…
Comment avez-vous eu l’idée de cette initiative ?
Comme ça, naturellement ! J’ai vu que les salariés avaient lancé une cagnotte sur internet mais j’ai préféré faire autre chose. Organiser ça et aller voir les commerçants de Crolles pour les solliciter, je me suis dit que ce serait plus sympa. En plus, c’était le meilleur moyen de voir si ces commerçants étaient solidaires ou pas. Et au final, la plupart l’ont été… sauf certaines grandes surfaces.
On a cru comprendre que vous aviez une certaine expérience de ces grands repas collectifs ?
Oui, quand je travaillais à Teisseire, j’avais l’habitude d’organiser dans mon service des repas tous ensemble. Du coup, ça ne me dérange pas de l’avoir fait, surtout pour Teisseire !
Cela fait désormais quatre semaines que les salariés de Teisseire sont en grève, sur le site de Crolles. Un mouvement débuté le 9 octobre et qui s’est encore durci depuis l’annonce par la direction, le 16 octobre, de la fermeture de l’usine prévue au printemps 2026. Le tout, avec 205 emplois supprimés à la clé.
Le groupe Carlsberg et l’ancien propriétaire Britvic sont jugés responsables de la situation actuelle par les salariés.Côté syndical, les négociations qui se sont ouvertes, fin octobre, en CSE, sur le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE), sont aujourd’hui dans l’impasse. Mardi 4 novembre, le deuxième round a ainsi tourné court, la CGT claquant la porte à la suite d’échanges houleux avec la direction. La prochaine réunion liée au PSE est programmée le 13 novembre.
Les grévistes ont accroché devant l’usine des affiches portant les noms et visages des 205 victimes de la fermeture.Ce vendredi 7 novembre, vers 18 heures, le montant des dons collectés sur la cagnotte mise en ligne sur Leetchi, en soutien aux salariés de Teisseire en grève, atteignait 5206 euros. Il est toujours possible de participer, tout don étant le bienvenu, souligne le collectif des salariés à l’initiative de la cagnotte.
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Publié le 07.11.2025 à 12:55
Didier Gosselin
Porter une nouvelle fois les revendications du syndicat et obtenir un rendez-vous avec le sous-préfet : tels étaient les deux objectifs principaux du rassemblement organisé ce jeudi 6 novembre, devant la sous-préfecture. Les orateurs successifs, s’exprimant au nom des différents syndicats de retraités (Daniel Barbier pour Bourgoin, Josiane Blanc pour La Tour-du-Pin, Daniel Merighi pour Villefontaine) et de l’UL de La Tour-du-Pin (Isabelle Fayolle), ont inscrit les revendications de la CGT dans la grande bataille des retraites menée ces dernières années. Laquelle a permis, sinon l’abrogation, du moins la suspension et le retour au premier plan de cette grande question sociale. Daniel Barbier a insisté sur le rapport de force qui a certes permis de faire évoluer la situation mais qu’il convient d’élever et d’élargir pour obtenir satisfaction.
Les retraité·es CGT du Nord-Isère se mobilisaient notamment, ce jeudi, pour exiger la revalorisation de 10 % de toutes les pensions et des mesures concrètes immédiates pour les petites retraites. Mais aussi pour l’indexation des pensions sur l’évolution des salaires, le retour à la retraite à 60 ans avec des départs anticipés pour les métiers pénibles, le maintien de l’abattement fiscal de 10 %.
Isabelle Fayolle a quant à elle dénoncé les attaques prévues en 2026 contre les retraité·es : l’année blanche avec la non-revalorisation de l’ensemble des prestations sociales, la revalorisation des pensions à minima de 0,4 point sous l’inflation de 2027 à 2030 (une quinzaine de milliards d’économie sur trois ans !) et le gel de la retraite complémentaire imposé par le patronat, qui préfère acheter 3,6 millions d’euros d’actions dans des entreprises d’armement avec les cotisations des salarié·es…
Dénoncés également le doublement des franchises médicales, la remise en cause du statut « Affection de longue durée », la diminution de la prise en charge des cures thermales et l’absence de mesures sur la prise en charge de la perte d’autonomie… Autant de décisions qui vont contraindre nombre de retraités à se priver de soins et de suivi médical.
Les retraités du Nord-Isère sont bien décidés à rester mobilisés pour faire aboutir leurs revendications.
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Publié le 07.11.2025 à 11:56
daniel Oriol
Nommé ministre de la Santé dans le gouvernement de François Bayrou, le 23 décembre 2024, Yannick Neuder avait dû être remplacé au Palais Bourbon par sa suppléante Sylvie Dézarnaud. Redevenu député de la septième circonscription de l’Isère, après la démission de l’ex-Premier ministre, il retrouvait l’Assemblée nationale ce jeudi 6 novembre. L’occasion pour le syndicat CGT des retraité-es de se rappeler à son bon souvenir.
Yannick Neuder au soir de sa réélection comme député de la 7e circonscription de l’Isère, en juillet 2024.C’est donc une petite centaine de militant-es qui est partie dès 8h30 de Roussillon, pour se retrouver sur la place, devant la mairie de Saint-Étienne-de-Geoirs, où se tenait le rassemblement, à partir de 10 heures. Alain Issartel et Anthony Martinez, respectivement secrétaire du syndicat des retraité-es et secrétaire de l’union locale CGT Roussillon / Beaurepaire, ont été reçus par le chef de cabinet du député LR de l’Isère.
Objet de la discussion, porter leurs revendications dans le cadre de l’examen du budget de la Sécurité sociale et de la mise en place d’un centre de santé sur le territoire. Yannick Neuder étant absent — puisque de retour à l’Assemblée nationale ce jeudi -, il a été proposé la date du 28 novembre pour une rencontre avec celui-ci.
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Publié le 06.11.2025 à 18:53
Manuel Pavard
« Pas de moyens, pas de rentrée ! » Le mot d’ordre choisi par les personnels des écoles et collèges de l’agglomération grenobloise pour leur journée de grève du 3 novembre témoigne autant de leur dépit que de leur détermination. Enseignants, AESH, AED… Tous partagent le même constat : malgré les mobilisations massives — parties des quartiers populaires de Grenoble, avant de gagner le reste du territoire métropolitain — des 10 avril, 5 mai, 14 mai et 26 juin, « les moyens promis par le recteur ne sont pas au rendez-vous au démarrage de cette nouvelle année scolaire », déplorent-ils dans un communiqué.
Enseignants et personnels de l’école Jean-Racine étaient en grève dès le matin, réclamant des moyens à la hauteur de la situation des élèves.Rassemblés devant le rectorat de l’académie de Grenoble, à l’heure de la pause méridienne, les enseignants étaient nombreux à reconnaître une réelle impasse. Après les vacances de la Toussaint, beaucoup auraient ainsi préféré se retrouver devant leurs élèves en ce jour de reprise des cours. Mais dans des conditions aussi dégradées, impossible de faire une rentrée dans un climat serein et acceptable… Pour eux comme pour les élèves.
L’un des cas les plus édifiants à cet égard est celui des écoles dites « orphelines » (Simone-Lagrane, Marguerite-Tavel, Jean-Racine, Anatole-France, Libération, Malherbe…). Des établissements victimes d’une « injustice », s’insurge Nelly Grazia, enseignante à l’école Jean-Racine : « On devrait être classé en réseau d’éducation prioritaire (REP) du fait d’un IPS très faible [NDLR : l’indice de position sociale (IPS) est un indicateur évaluant les conditions socio-économiques et culturelles des familles des élèves accueillis dans l’établissement]. Donc avec des moyens supplémentaires. Mais avec les difficultés qu’on connaît dans l’école, on n’a même pas ce minimum ! »
Des enseignantes des écoles orphelines, en difficulté mais non classées en REP, ont pris la parole lors du rassemblement.Nelly Grazia énumère ainsi les « avantages » inhérents au REP dont est injustement privée l’école Jean-Racine : « des formations supplémentaires, des enseignants surnuméraires, des effectifs réduits en CP et CE1 — alors qu’on a des effectifs similaires à ceux d’écoles n’ayant pas un IPS aussi faible. Il nous manque aussi 96 heures d’AESH. » Ce qui a de lourdes conséquences pour les élèves à besoin éducatifs particuliers : « Aujourd’hui, on a des enfants qui ne peuvent pas venir à l’école tant qu’il n’y a pas ces AESH, ils doivent rester à la maison. »
L’enseignante accuse aussi le rectorat de les avoir « baladés » tout au long des derniers mois, sans tenir ses promesses. Les services académiques ont en effet proposé à l’école Jean-Racine, comme aux autres écoles orphelines, un contrat local d’accompagnement (CLA), destiné aux établissements en difficulté ne relevant pas du statut REP. « Sur le papier, on a un contrat qui nous donne un enseignant surnuméraire et des formations spécifiques. Mais à ce jour, on n’a toujours rien obtenu », se désole Nelly Grazia. Idem pour le dispositif inclusif Respire, qui connaît de nombreux ratés au démarrage. « Ce n’est pas ce qu’on demande », résume-t-elle.
Les écoles orphelines souffrent toutes d’un manque de personnel et moyens criant.Le bilan n’est pas plus positif avec le déploiement depuis la rentée de septembre des Pôles d’appui à la scolarité (PAS), autre dispositif visant à l’inclusion des élèves à besoins particuliers. « Dans notre collège, la mise en place des PAS avait été présentée comme une réponse aux besoins mais pour l’instant, c’est loin d’être le cas », observe Christelle Blanc-Lanaute, professeure de français au collège Vercors.
Valérie Favier, du syndicat SNUIPP-FSU, enseignante à l’école des Genêts.« On n’a jamais vu autant de fluctuation des conditions de travail de nos collègues AESH qui suivent des enfants, puis qui ne les suivent plus, souligne-t-elle. Certaines vont dans les écoles, en plus du collège, et ensuite, il y a des besoins dans les écoles donc on ne les voit plus. » De fait, il manque 22 heures d’AESH au collège Vercors. Et « un peu moins de 200 heures sur l’ensemble du PAS » — qui inclut le collège Vercors, le lycée Argouges et les écoles primaires de secteur (Léon-Jouhaux, Jules-Ferry et Clémenceau) — selon sa collègue d’anglais Soundous.
Au total, en Isère, quelque 700 enfants ne disposent pas d’un accompagnement suffisant, dont 140 à 150 qui ne sont pas du tout accompagnés. Toujours dans le département, près d’un enfant sur six qui devrait être suivi par un AESH n’en a pas en réalité, selon les propres estimations de l’Éducation nationale.
Émilie (CNT) et Salomé (Sud), AESH, ont évoqué les conditions de travail très précaires de leur métier.Particulièrement mobilisés ce lundi 3 novembre, AESH et AED dénoncent par ailleurs des conditions de travail qui n’aident pas à l’attractivité de la profession. Outre de vraies formations sur leurs missions, leurs droits, et sur le handicap, ceux-ci réclament une augmentation générale des salaires, des postes supplémentaires, de vraies primes REP et REP+ égales à celles des enseignant·es… Sans oublier « un vivier de remplaçant·es pour les AESH et de vrais remplacements d’équipe de vie scolaire, pas des brigades qui sont aujourd’hui le relais du rectorat et permettent de casser les grèves en utilisant la précarité des contractuel·les et AED ».
Le rassemblement s’est terminé par un concert de casseroles afin de « perturber la sieste du recteur », ironisaient les manifestants.Pour couronner le tout, le sous-effectif concerne également d’autres catégories de personnel, dans une grande partie des établissements scolaires de l’agglomération — et plus globalement de l’Hexagone. Illustration au collège Vercors où « il manque également une enseignante référente et un médecin scolaire », déplore Christelle Blanc-Lanaute. Résultat des courses, « les conditions d’inclusion des enfants ne sont pas du tout satisfaisantes ». Et pour recruter de nouveaux AESH, il faudra bien « former correctement des gens et les payer en conséquence ».
Deux représentantes de l’intersyndicale enfants migrants ont rappelé la situation des écoles occupées (douze actuellement à Grenoble) pour mettre à l’abri des familles à la rue.Cet article « Pas de moyens, pas de rentrée ! » : enseignants et AESH à bout à Grenoble est apparu en premier sur Travailleur alpin.
Publié le 05.11.2025 à 19:35
Manuel Pavard
« On ne vit pas de la politique. Pour nous, la solution viendra d’en bas. » Baptiste Anglade a beau être rompu aux joutes électorales, après les législatives et les européennes en 2024, l’éducateur spécialisé de 34 ans n’a aucune intention de personnaliser la campagne des municipales 2026. Pas le genre de la maison. Si le NPA-Révolutionnaires a décidé de présenter une liste à Grenoble, c’est au contraire pour « faire de la politique au sens collectif ». Avec un double objectif : « battre en brèche les idées réactionnaires, racistes et chauvines, mais aussi les illusions répandues par les promesses électorales ».
Cortège du NPA-Révolutionnaires lors du défilé du 1er mai 2025 à Grenoble.Si la droite et l’extrême droite restent bien sûr les ennemis principaux, la « gauche institutionnelle » est donc clairement dans le viseur du parti. Cette question du « rapport avec les organisations réformistes » a d’ailleurs constitué la « base politique » de la scission du NPA, en décembre 2022, estime Baptiste Anglade. Alors que le NPA‑R entend construire « un pôle des révolutionnaires », le NPA-L’Anticapitaliste s’est, lui, plutôt tourné vers les coalitions de gauche comme la Nupes puis le NFP, selon ses ex-camarades. « Le slogan ‘de Hollande à Poutou’, on s’en désole un peu. Le NPA‑A cherche l’unité de ce côté-là et nous, avant tout avec Lutte ouvrière », compare le candidat.
Malgré tout, poursuit-il, « on discute quand même avec LFI ou le PCF dans les mobilisations de solidarité avec le peuple palestinien, contre l’extrême droite, dans les grèves… Il faudrait même discuter plus. » Et ce, alors que le NPA-Révolutionnaires reconnaît avoir « d’importants désaccords » avec ces organisations. « De notre côté, par exemple, on ne porte pas une loi d’interdiction des licenciements mais on lie cette interdiction avec les questions de l’expropriation, du contrôle ouvrier », précise Baptiste Anglade, qui se dit prêt à débattre de ce type de sujet… « Mais pas dans le cadre des élections », nuance-t-il.
Baptiste Anglade, éducateur spécialisé, s’exprime pour la CGT lors d’une manifestation des travailleurs sociaux.La tête de liste du NPA‑R se défend d’être un puriste mais pointe une différence idéologique. « Lorsqu’ils se retrouvent en position de gérer les institutions, ces camarades [des autres partis de gauche] trahissent les intérêts des travailleurs », accuse-t-il, citant l’exemple des Atsem à Grenoble. Cas édifiant, selon lui, « d’une ville de gauche qui va réappliquer une loi Sarkozy » et dont les élus se font « traiter de macronistes par les organisations syndicales ». « Pour nous, les institutions étant au service de la bourgeoisie, notre projet de société ne va pas passer par les gérer mais par les détruire », assène Baptiste Anglade.
Celui-ci évoque également le candidat insoumis « Allan Brunon qui débat avec Carignon pour reprocher à la droite d’avoir enlevé des policiers à Grenoble. Mais pour nous, la solution n’est pas d’avoir plus de police nationale ou d’armer la police municipale. Contre les armes à feu, il ne faut pas qu’il y ait plus d’armes à feu », résume-t-il. Et d’appeler, sous sa casquette de travailleur social, à d’autres politiques dans les quartiers populaires, tout en dénonçant « les responsabilités de la droite et de la gauche dans la casse des services publics ».
Plus encore que l’arrêt de cette casse, le NPA-Révolutionnaires prône « l’extension et la gratuité des services publics. Il faut plus de crèches, plus de bibliothèques, plus de maisons de la jeunesse », égrène Baptiste Anglade. Autres points phares de son « programme de lutte », l’emploi, avec « l’interdiction des licenciements », et les salaires, qui doivent tous « augmenter d’au moins 400 euros par mois ». Le tout, avec « aucun salaire mensuel inférieur à 2000 euros ». Sans oublier la thématique cruciale du logement : « On revendique la baisse des loyers et la réquisition des logements vides », explique-t-il.
« Si on avait des élus, ils seraient avec les Atsem sur leur piquet de grève et au tribunal avec eux pour défendre le droit de grève, dans les actions de réquisition du DAL, dans les mobilisations en solidarité avec les salariés de Teisseire, avec le collectif l’Oasis des jeunes pour exiger des rendez-vous avec Jean-Pierre Barbier… Peut-être même qu’on rentrerait avec ces jeunes au conseil départemental. »
Baptiste Anglade, tête de liste du NPA‑RPour cela, le NPA‑R espère envoyer au conseil municipal « des élus au services des mobilisations ». Dans le cas de Grenoble, détaille ainsi Baptiste Anglade, « si on avait des élus, ils seraient avec les Atsem sur leur piquet de grève et iraient au tribunal avec eux pour défendre le droit de grève ; ils seraient dans les actions de réquisition du DAL ; ils interviendraient en solidarité avec les salariés de Teisseire ; ils seraient avec le collectif l’Oasis des jeunes et exigeraient des rendez-vous avec Jean-Pierre Barbier [NDLR : le président du département de l’Isère]… Peut-être même qu’on rentrerait avec ces jeunes au conseil départemental. »
Le drapeau du NPA-Révolutionnaires flotte régulièrement dans les manifestations (ici pour la journée « Bloquons tout » du 10 septembre).Comment juge-t-il ses concurrents pour le scrutin de mars prochain ? Pour le candidat du NPA-Révolutionnaires, la liste d’union de la gauche de Laurence Ruffin comme celle de la France insoumise conduite par Allan Brunon se situent toutes deux « dans la continuité de celle d’Éric Piolle ». Elle sont donc, l’une et l’autre, « comptables du bilan de la municipalité, que ce soit la fermeture des bibliothèques, la non-réquisition des logements vides, la fermeture des services publics dans les quartiers Sud ou les attaques contre le droit de grève » Et que dire de » l’incompréhensible jumelage avec Rehovot » auquel le parti souhaite mettre fin ?
Sévère envers la gauche, Baptiste Anglade n’entend toutefois « pas épargner la droite et l’extrême droite ». Il ironise ainsi sur « Carignon qui veut revenir aux affaires au moment où Sarkozy est en prison et qui promet d’assainir les finances de la ville alors qu’il s’est fait corrompre à hauteur de plusieurs millions ». Alain Carignon qui, pour le militant NPA‑R et CGT, est le parfait « symbole des liens existant entre les hommes politiques et les entreprises capitalistes ». Et qui porte « un projet dangereux pour sa stigmatisation des habitants des quartiers populaires ».
Pour le NPA-Révolutionnaires, l’enjeu est maintenant de réussir à composer une liste dans les temps impartis. Ce qui passera localement par « des discussions avec nos milieux, c’est-à-dire partout où nous intervenons : sur le campus, dans les mobilisations du travail social, des métallos, dans les hôpitaux, sur les marchés… » Dans toutes ces sphères, le parti espère convaincre suffisamment de militants associatifs, syndicaux ou politiques de les rejoindre sur la liste.
Restera ensuite à mener une campagne qui ne s’annonce pas de tout repos tant « l’exercice est réservé aux grosses machines et favorise les gros partis », déplore Baptiste Anglade. Et ce dernier de fustiger la « règle dégueulasse » du temps de parole dans les médias, attribué par l’Arcom au prorata des scores électoraux. Une « fausse équité », s’insurge-t-il.
Militant-e‑s du NPA‑R au milieu du cortège pour la solidarité avec le peuple palestinien.Cela n’empêche cependant pas le NPA‑R d’être « totalement indépendant financièrement », se félicite le candidat. Sa campagne dépendra donc en grande partie des souscriptions militantes. D’où son appel lancé à « tous les gens pour lesquels il est important qu’un courant politique comme le nôtre soit représenté ».
Le NPA-Révolutionnaires organisera sa première réunion publique pour les municipales, mardi 18 novembre, à 19 heures, à la salle Moyrand (27 rue Moyrand), « autour de la constitution de la liste ». Un grand meeting viendra également clôturer la campagne, à la fin de la période électorale — date à définir.
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Publié le 04.11.2025 à 12:35
Bernard TOURNIER
Fidèle à sa promesse de transparence et de participation, le collectif a profité de cette soirée pour présenter les résultats du questionnaire diffusé auprès des habitants de Saint-Marcellin. Plus d’une centaine de réponses ont été analysées, révélant plusieurs préoccupations majeures : la qualité de vie, les transports, la mobilité, les commerces de proximité, l’environnement, le logement et le sentiment d’un manque d’écoute des élus. Deux thématiques se sont cependant imposées comme prioritaires : la santé et la vie associative et culturelle.
Le militant communiste Christophe Ghersinu a été désigné tête de liste par le collectif « Unis pour Saint-Marcellin ».Le débat s’est ainsi concentré sur ces deux axes, en présence de plusieurs intervenants : Éric Hours, conseiller régional PCF et membre de la commission santé, Jean-Michel Bochaton, ancien conseiller régional et tête de liste à Portes-lès-Valence, et Agnès Pagès, co-présidente de l’association « Pour la création d’un centre de santé public » à Portes-lès-Valence.
Sur le plan de la santé, « Unis pour Saint-Marcellin » défend une position claire : l’accès à une santé publique de proximité est un droit fondamental à reconquérir.

Dans un contexte où près de 15 % des habitants n’ont pas de médecin traitant, Christophe Ghersinu a formulé une proposition forte : « Nous créerons un centre de santé complémentaire à la maison de santé et à l’hôpital, et impliqué dans la politique de santé du territoire. » Ce centre offrira un service public, solidaire et humain, en intégrant les praticiens dans une structure salariale pratiquant le tiers payant et sans dépassements d’honoraires.
Les intervenants ont souligné la crise du système de santé français, affaibli par trente ans de politique de restriction budgétaire et de concentration des médecins dans les zones favorisées. Éric Hours a rappelé qu’il manque chaque année près de deux mille médecins pour répondre aux besoins de santé. La mise en place d’un centre de santé communal serait, selon lui, une réponse concrète pour attirer et retenir les professionnels tout en améliorant l’accès aux soins. Une nécessité qu’a illustrée Jean-Michel Bochaton en évoquant les dépassements d’honoraires constatés dans sa région (parfois jusqu’à 50 euros). Inégalités dont les populations les plus précaires sont les premières victimes.
Pour Agnès Pagès aussi, la situation est alarmante. La France est en effet passée en vingt ans de la première à la vingtième place mondiale en matière de santé tandis que la mortalité infantile augmentait de 4 %. En outre, plus de 350 centres de santé sont aujourd’hui gérés par des collectivités locales, a souligné la militante associative, preuve que les élus peuvent agir, même si la santé ne relève pas directement de leurs compétences.
La seconde partie du débat a porté ensuite sur la vie associative et culturelle, considérée comme l’âme de la commune. « Notre ambition est simple mais forte : faire de Saint Marcellin une ville vivante, participative et solidaire, où la culture et les associations sont reconnues comme des piliers de la vie locale », a expliqué Alexandra Rutigliano, membre du collectif d’union de la gauche.
Celle-ci a présenté trois propositions fortes : la création d’une commission culturelle participative réunissant élus, associations et citoyens ; la gratuité des salles municipales pour les associations locales afin de favoriser leurs initiatives ; et l’intégration d’une page associative dans chaque numéro du journal communal, pour renforcer la visibilité et la reconnaissance du tissu associatif.
Élisabeth Pouech (Génération.s), élue dans l’ex-majorité de Jean-Michel Revol — avant de démissionner — et ancienne responsable de la FCPE, conduira la liste aux côtés de Christophe Ghersinu.En conclusion, Christophe Ghersinu a rappelé les valeurs fondatrices du collectif : une démarche de gauche, humaniste et écologique, orientée vers la convivialité, la solidarité et la préparation de l’avenir. Le candidat a lancé un appel à l’unité face à la droite et à l’extrême droite, invitant les habitants, anciens élus et élus actuels refusant la résignation, à rejoindre ce projet collectif, avec un objectif clair : faire de Saint-Marcellin une ville vivante, solidaire et actrice de son avenir.
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