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 Le CRIEUR DE LA VILLENEUVE

Journal participatif


Publié le 27.06.2024 à 09:56

Pour ce cinquième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur voit grand en s’intéressant à un lieu particulièrement emblématique du quartier, la place des Géants. Elle tire son nom des sculptures en brique et en céramique qui la décorent, réalisées par l’artiste allemand Klaus Schultze. Celui-ci est d’ailleurs venu dans le quartier en mai en 2024.

Alors que l’Arlequin incarnait l’enchevêtrement des niveaux de circulation, la place des Géants, inaugurée en novembre 1980, marquait un retour à un urbanisme sur dalle plus classique. Une vaste place de 200 mètres par 40 (250 par 40 en comptant la place des Saules), aménagée au-dessus d’un parking, sur laquelle donnaient les copropriétés et différents équipements publics. Parmi eux, deux établissements scolaires : l’école des Trembles, actuellement en travaux, à un bout ; l’ancien collège des Saules à l’autre bout. Quelques commerces, la plupart disparus, agrémentaient cette place centrale des Baladins, le second quartier de la Villeneuve.

Pour décorer la dalle, neuf sculptures monumentales (dont deux doubles), sur lesquelles des générations d’enfants ont joué, furent commandées en 1978 à l’artiste allemand Klaus Schultze, résident français depuis 1952. Familier des commandes artistiques pour les grands ensembles, le sculpteur et céramiste imagina l’histoire d’un couple de géants qui se lèvent d’un côté de la place jusqu’à disparaître de l’autre.

Deux sculptures ont été démolies : un géant endormi, surnommé la chenille, en face de l’actuel centre de santé, détruit en 1994 pour construire un escalier reliant la place à la rue du 8-Mai-1945 ; celle d’un livre ouvert, à l’entrée de l’école des Trembles.

En photo, un géant particulier de la place, le géant allongé, de sa conception à son inauguration en passant par sa construction :


Publié le 26.06.2024 à 11:15

La chorale des enfants des cinq écoles primaires de la Villeneuve, les Buttes, le Lac, les Genêts, la Fontaine et les Trembles, a animé la place Rouge, mardi 18 juin 2024. En trois quarts d’heures et sept chansons, plusieurs centaines d’enfants ont chanté, dirigés et accompagnés par les musiciens du conservatoire. Quelques dizaines de parents avaient fait le déplacement pour assister à la chorale.

Les photos de la chorale (les écoles de gauche à droite : le Lac, les Genêts, la Fontaine, les Buttes et les Trembles) :

Et en vidéo, la chanson finale, Un poquito cantas, un chant traditionnel canarien :


Publié le 26.06.2024 à 09:42

Pour ce quatrième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur se penche sur la crique centrale de l’Arlequin, plus particulièrement sur un monstre de béton disparu, le parking silo 3. Oui, tout un numéro sur un parking silo. Si si, vous allez voir, ça va être intéressant !

Comment construire suffisamment de places de parkings pour 1800 logements sans bétonner tout le quartier ? En construisant des parkings en silo ! À l’Arlequin, quatre furent construits de 1972 à 1973, numérotés du sud au nord de 1… à 5. Le silo 2, programmé dans la crique sud, ne fut jamais édifié. Ils furent réalisés par la ville de Grenoble, avec un emprunt auprès d’une filiale de la Caisse des dépôts et consignation.

Semi-enterrés, vastes d’environ 350 places (libres ou en boxes), trois des parkings silos abritaient des écoles sur leur toit. Le sommet du parking silo 3, en plein centre de la crique centrale, le plus proche des immeubles, fut laissé libre. Un système de passerelles reliait les silos entre eux et les silos aux immeubles d’habitation.

Avec leur architecture proche du bunker, les silos n’étaient pas vraiment des canons de beauté mais ils avaient néanmoins l’intérêt esthétique d’adoucir la vue sur l’Arlequin et en casser l’effet muraille, comme des collines devant des montagnes. Les incendies réguliers de voiture n’ont cependant pas aidé à en faire des lieux réjouissants.

Le toit du parking silo 3 fut le terrain d’activités des écoles maternelles des Bouleaux et des Charmes. Les jardinières étaient entretenues par les espaces verts de la Ville. Mais cet entretien fut abandonné après la fermeture des écoles, au début des années 2000. Le toit du parking silo 3 devint un terrain de jeux pour les enfants comme pour les chats. La végétation resta en jachère une dizaine d’années, avant que des habitants ne se réapproprient les jardinières pour en faire des jardins partagés. Pendant quelques années, le toit du silo fut un espace de sociabilisation. Les premiers ateliers de rue de Mme Ruetabaga, avant même la création de l’association, s’y sont ainsi tenus.

N’ayant plus vraiment d’utilité, les parkings silos 3 et 4 furent démolis en 2017 pour laisser place à un espace libre temporaire qui, comme souvent, dure à n’en plus finir. Triste crique centrale désormais, avec sa pelouse clairsemée, ses maigres arbres et sa fontaine hors d’usage. Vivement la réhabilitation de la place !


Publié le 20.06.2024 à 15:27

Pour ce troisième épisode des photos de la Villeneuve, Le Crieur a voulu s’intéresser aux traces du passé avant la construction du quartier. Certains arbres, témoins des différents événements qui ont marqué le territoire de la future Villeneuve, sont les témoins de cette époque révolue.

Avant la Villeneuve, il y avait quoi ? Surtout des champs. Jusqu’en 1936, à l’emplacement du quartier, seule une poignée de fermes rompt la monotonie d’une vaste plaine battue par les vents, entre la ville intramuros au nord, le Drac à l’ouest, les villages d’Échirolles, de Bresson et d’Eybens au sud et la vallée du Grésivaudan à l’est. La plaine est entrecoupée par une succession de routes orientées nord-sud qui convergent vers la ville. D’ouest en est, ce sont :

  • le cours Saint-André, ouvert en 1684, construit sur une digue pour protéger la plaine et Grenoble des inondations du Drac. Les parties grenobloise et échirolloise (il s’étend aussi au Pont de Claix, où il garde son nom) prendront le nom de cours Jean-Jaurès puis la partie grenobloise nord du cours (jusqu’aux grands bouelvards) deviendra cours de la Libération-et-du-Général-de-Gaulle ;
  • le chemin d’Échirolles, qui deviendra la rue de Stalingrad et son prolongement, la rue Aimé-Pupin ;
  • le chemin de Bresson, dont la rue Marcel-Peretto, l’avenue Marcellin-Berthelot et l’avenue Marie-Reynoard suivent à peu près le tracé ;
  • la route d’Eybens, aujourd’hui l’avenue Jean-Perrot sur sa partie grenobloise et l’avenue Jean-Jaurès sur sa partie eybinoise.

Parmi les fermes de la plaine, la plus connue est la ferme Prémol – aussi appelée tour Prémol ou même château de Prémol – dont certains bâtiments ont été conservés lors de la construction du Village Olympique pour former la MJC Prémol. Les autres fermes ont des noms oubliés sauf des anciennes cartes, comme La Borde (ou Les Bordes), à l’emplacement actuel du parking de la crique sud de l’Arlequin, sur la rue Dodero, ou Quinsonnas, à peu près à l’emplacement actuel de la déchetterie des Peupliers.

Une bonne partie des terres du sud de Grenoble sera ensuite achetée par la Chambre de commerce pour construire un aéroport, ouvert en 1936, l’aéroport Jean-Mermoz. De lui ne subsiste qu’une petite partie d’une des pistes d’atterrissage, au niveau d’Alpexpo. L’urbanisation croissante de Grenoble entraînera la fermeture de l’aéroport en 1967.

Divers jardins ouvriers seront établis après-guerre, au sud de l’avenue La Bruyère, et ne seront abandonnés qu’au tout début de la Villeneuve.

En 1968, l’éphémère stade d’ouverture des Jeux Olympiques sera construit à l’emplacement de l’actuelle crique nord de l’Arlequin, tandis que le quartier du Village Olympique se dresse à l’ouest.

Un des témoins de tous ces événements est un peuplier noir à l’entrée du parc, près du 10 galerie de l’Arlequin. Surnommé par certains « l’Ancien », par d’autres « le Vénérable », il est présent sur de nombreuses photos présentées ici. « Quand je suis arrivé en 1974, je n’avais qu’une trouille, c’est qu’il meure, car le tronc avait été enterré par un remblai d’un mètre. », témoigne Jean-Paul Cugno, un habitant du quartier qui fut responsable des espaces verts pour le parc de la Villeneuve pendant 30 ans. « Mais il s’en est remis. On pourrait aussi l’appeler le Miraculé ! Des arbres comme cela, ce sont des monuments végétaux. » « À mon avis, il a sûrement cent ans, mais on a tendance à surestimer l’âge des arbres urbains. »

Les photos aériennes disponibles permettent déjà de remonter avec certitude sa trace jusqu’en… 1944.

Ci-dessous, une sélection de photos et de plans montrant à quoi ressemblait les terrains de la Villeneuve avant sa construction (passez la souris en survol pour mettre en pause le défilement automatique, cliquez pour afficher les images en plus grande taille).

Ci-dessous une superposition de photos aériennes, issues du Geoportail, superposées entre elles. Elles montrent l’évolution, sur une cinquantaine d’années, du paysage de la future Villeneuve (cliquez dessus pour lancer l’animation).


Publié le 13.06.2024 à 14:52

Dédales et des gens, l’émission pour se retrouver à la Villeneuve, revient pour un deuxième épisode. Filmée encore une fois en public et diffusée en direct sur YouTube, l’émission a cette fois été tournée à la Machinerie, la ressourcerie de la Régie de quartier Villeneuve-Village Olympique. L’émission est coproduite par Le Crieur de la Villeneuve et la Maison de l’image.

Au sommaire de cette émission :

  • rencontre avec Mathilde Ajius et Kallystos Krassas, deux habitants du quartier en Kaps, colocation à projet solidaire ;
  • une enquête sur les espaces communs de la Villeneuve, entre habitat participatif, locaux collectifs résidentiels et coursives partagées ;
  • un tête-à-tête avec Jean Giard, habitant du quartier, ancien conseiller municipal et ancien député communiste de l’Isère ;
  • retour sur le carnaval de la Villeneuve et le défi Giga’Batuk de la BatukaVI, la batucada de jeunes du quartier, en avril dernier ;
  • retour sur l’Urban Cross, la course à travers la Villeneuve et le Village Olympique, également en avril dernier ;
  • l’actu sur un plateau, le sujet central, celui du lac baignable, avec en plateau deux membres du collectif du lac, Alain Manac’h et Nicole Mackiewicz, qui s’oppose au projet porté par la mairie, le tout entrecoupé d’une interview de Chloé Pantel, adjointe au maire en charge du secteur 6, et d’un micro-trottoir, qu’en pensent les Villeneuvois ?
  • un bref aperçu de la semaine des Géants, qui s’est tenue fin mai sur la place des Géants, à la Villeneuve, avec une interview de Klaus Schultze, l’artiste qui a réalisé les sculptures monumentales de la place ;
  • l’agenda de Dédales et des gens : la réouverture du Barathym, la fête de quartier, le vide-grenier et les bandes-annonces du Studio 97, le médialab de la Maison de l’image.

L’émission complète :


Publié le 10.06.2024 à 16:50

Les élections européenne du 9 juin 2024 n’ont pas réservé de grandes surprises. La Villeneuve est toujours un quartier qui s’abstient plus que la moyenne et qui vote, quand il le fait, à gauche. Dans un découpage électoral remanié, la gauche augmente globalement son score, bien que le vote écologiste s’effondre.

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Avant-propos : redécoupage électoral

Suite à un arrêté préfectoral du 8 août 2023, les bureaux de vote grenoblois ont changé depuis les précédentes élections. Aux bureaux de vote Arlequin 1, 2 et 3 et Baladins 1, 2, et 3 succèdent les bureaux de vote Jean-Philippe-Motte-Arlequin 1 et 2 et Les Trembles 1 et 2. Le redécoupage implique aussi que la plupart de l'emprise du bureau de vote Malherbe 3 est incluse dans la Villeneuve. Cependant, le bureau de vote Jean-Philippe-Motte-Arlequin 2 inclus désormais le quartier Grenoble Village, au Village Olympique. De même, les Résidences 2002 et une partie de la copropriété des Hauts-du-Parc, rue Helbronner, sont incluses et ne forment qu'une petite part du bureau de vote Malherbe 1. Il a donc été décidé de ne pas retenir ce bureau de vote pour la Villeneuve.

Il a donc été retenu, comme bureaux de vote représentant la Villeneuve :

  • Malherbe 3 (bureau 39) : copropriété La Bruyère, copropriété les Jardins de la Bruyère, Résidences 2000 + une partie des rues Pascal, Le Nôtre et Turgot qui ne sont pas à la Villeneuve ;
  • Jean-Philippe-Motte-Arlequin 1 (bureau 81) : du 10 au 150 galerie de l'Arlequin, sauf le 80 ;
  • Jean-Philippe-Motte-Arlequin 2 (bureau 82) : 170 galerie de l'Arlequin, copropriété Grand Parc + Grenoble Village qui n'est pas à la Villeneuve ;
  • Les Trembles 1 (bureau 40) : 80 galerie de l'Arlequin, copropriété Constellations, copropriété Le Zénith, une partie de la copropriété des Hauts-du-Parc, allée du Verderet, 1 place des Saules ;
  • Les Trembles 2 (bureau 41) : copropriété Ampelopsis, les Cascatelles, les Troubadours et toute la place des Géants.

Les résultats

L'abstention est en baisse de près de 10 points, avec 52,85 % d'abstention en 2024 contre 62,72 % en 2019, suivant en cela la tendance nationale. Elle reste légèrement supérieure à l'abstention nationale (48,51 %) mais demeure bien plus élevée qu'à Grenoble (39,81 %).

Sans surprise, deux listes de gauche sont en tête : celle de la France insoumise, menée par Manon Aubry, recueille 37,41 % des voix (première dans quatre des cinq bureaux de vote et qui obtient même plus de 50 % des voix dans deux bureaux de vote, Les Trembles 2 et Jean-Philippe-Motte-Arlequin 1), devant la liste Place publique/Parti socialiste de Raphaël Glucksmann (20,7 %, première dans le bureau de vote Malherbe 3). La liste du Rassemblement national (Jordan Bardella) devance légèrement celle des Écologistes (Marie Toussaint) avec 9,98 % contre 9,46 %. La liste de la majorité présidentielle Ensemble (Valérie Hayer), avec 6,94 %, ferme la marche des listes à plus de 5 %, seuil minimal pour obtenir des députés européens.

Pour compléter, quelques listes obtiennent des scores notables, comme le Parti communiste (Léon Deffontaines) avec 2,73 %, Reconquête (Marion Maréchal-Le Pen) avec 2,43 % et Les Républicains (Françoix-Xavier Bellamy) avec 2,3 %. Le Parti animaliste (Hélène Thouy) avec 1,13 % et l'Union populaire républicaine (François Asselineau) avec 1,09 % complètent les listes à plus de 1 % des suffrages exprimés. Douze listes, sur 38, n'obtiennent aucune voix à la Villeneuve.

Le découpage électoral ayant modifié le périmètre des bureaux de vote, les comparaisons entre 2019 et 2024 sont délicates. Notons toutefois que la grande gagnante est la France insoumise, qui multiplie son score de 2019 par plus 2,5, passant de 14 % à 37 %. La liste de Raphaël Glusckmann réalise un score légèrement supérieur aux listes PS et Génération.s de 2019 (20,7 % contre 11,2 % et 6,75 % en 2019), tandis que le Rassemblement national progresse à peine (9,98 % contre 9,53 % en 2019). Les listes Ensemble (6,94 % contre 19,06 % en 2019) et des Écologistes (9,46 % contre 19,49 % en 2019) s'effondrent.

Dans les grandes tendances, la gauche obtient plus de 70 % des voix dans le quartier ; l'extrême droite plus de 14 % ; le centre-droit présidentiel près de 7 % et la droite traditionnelle 2 %. La gauche semble en position de force pour les législatives à venir les 30 juin et 7 juillet. Pour rappel, la Villeneuve est incluse dans la troisième circonscription de l'Isère, qui avait largement élu Élisa Martin (LFI), ancienne première adjointe du maire Éric Piolle, en 2022. Cependant, celle-ci est visée par une enquête à la suite de révélations du Canard enchaîné : frustrée par la baisse des indemnités des élus à la mairie de Grenoble, elle aurait touché de l'argent en liquide (400 € par mois pendant trois ans et demi) de la part d'un membre du cabinet d’Éric Piolle, dont le salaire avait été augmenté pour l'occasion, avec l'assentiment du maire de Grenoble.

Les résultats complets à la Villeneuve (cliquez sur l'image pour agrandir) :


Publié le 15.05.2024 à 15:17

L’ancienne piscine Iris, fermée en 2015, va retrouver un semblant de vie. Les travaux de transformation, provisoire, en halle pour accueillir diverses activités prennent en effet fin. L’association la Halle des Iris en prendra bientôt la gestion.

Mardi 12 mars, la Ville de Grenoble avait convié la presse et l’association Halle des Iris à une visite du chantier de la future Halle des Iris (ou Halle Iris selon la mairie). L’ancienne piscine Iris, fermée en 2015 après 40 ans de bons et loyaux services, est l’objet d’un projet de reconversion afin de la transformer en halle pouvant accueillir divers événements. La première étape d’une espérée reconversion totale en lieu de soin et de bien-être.

Des ouvriers à l’œuvre sur le chantier de la future Halle des Iris. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Les travaux, débutés en septembre 2023, doivent prendre fin en avril, avec trois mois de retard. Le bassin a été comblé, une partie des anciens vestiaires démolie, le toit scellé et les murs ont reçus de nouvelles fenêtres. Le tout pour 800 000 €, financés par la Ville, Grenoble Alpes-Métropole et l’Agence nationale pour la rénovation urbaine (Anru, lire l’article Les 10 et 90 galerie de l’Arlequin rénovés, les 110 et 120 non).

En avril, la gestion du lieu sera confiée à l’association la Halle des Iris, créée en 2023, à la suite du collectif Iris. Ce collectif d’associations s’était emparé de la question de l’usage du bâtiment dès sa fermeture avec, rapidement, une idée phare : la création d’un hammam-sauna dans l’ancienne piscine (lire Crieurs n° 37 & 54). La plupart de ces associations ont laissé la main ou se sont retirées, éreintées par le long processus de construction du projet et les négociations avec l’Anru.

Processus qui a fini par aboutir à une rénovation en deux phases : une première a minima, financée, pour la structure du bâtiment, ce qui permet sa sécurisation ; une seconde, non-financée, pour son aménagement intérieur, avec toujours dans l’idée d’accueillir un hammam-sauna.

Le lieu sera donc livré en avril tel quel : un espace rudimentaire couvert, non-chauffé et sans mobilier. Deux activités portées par la Halle des Iris vont toutefois pouvoir démarrer dès la fin des travaux : le jardin de plantes aromatiques (à la place de l’ancien solarium) et la tisanerie. L’association, composée en majorité de femmes habitantes ou usagères du quartier, appelle les autres structures de la Villeneuve à proposer des activités dans la halle. Elle organisera également des ateliers de fabrication de mobilier.

Quant à la seconde phase d’aménagement, reste à trouver les financements, estimés à plusieurs centaines de milliers d’euros. L’association a cependant l’atout d’avoir à sa disposition un lieu dont l’enveloppe aura déjà été rénovée.

Mise à jour du 17 juin 2024 : la Halle des Iris sera officiellement inaugurée lors de la fête de quartier, le samedi 22 juin 2024, à 16 heures

Lors de la visite de chantier de la future Halle des Iris, le 12 mars 2024. (photo : BB, Le Crieur de la Villeneuve)

Publié le 29.04.2024 à 14:22

Vendredi 2 mars, au Patio, a eu lieu le lancement de l’association Souly, dont « le but est de venir en aide aux personnes dans la précarité, aux handicapés et aux jeunes ». Elle a été créée par des amis de Soulyman, un jeune du quartier tué au Village Olympique en décembre 2022. « C’est la perte d’une personne qui nous a poussés. Le nom de l’association, c’est pour se rappeler de lui. », a ainsi dit Makan Traoré, le président de l’association. L’association projette d’écrire le nom de Souly sur un mur du quartier, en sa mémoire. Un repas réunissant une centaine de personnes, dont deux élues de la Ville, était organisé.


Publié le 08.04.2024 à 16:31

Le collège Lucie Aubrac de la Villeneuve se mobilise contre le « choc des savoirs » prôné par le gouvernement Attal, notamment la mise en place de groupes de niveau. Les professeurs et les parents d’élèves y voient la fin du collège unique.

Un cercueil « Égalité des chances », de la musique funèbre et un enterrement devant les grilles du collège Lucie Aubrac, tout un symbole. Mardi 26 mars, pendant la pause de midi, les professeurs du collège de la Villeneuve entendent protester contre le « choc des savoirs » que le gouvernement Attal met en place. Une trentaine de personnes, professeurs, parents d’élèves, habitants du quartier, s’est ainsi rassemblée pour dénoncer la fin de l’égalité des chances au collège. Principale mesure annoncée, l’instauration de groupes de niveau, pour les classes de 6e et de 5e, en mathématiques et en français, à la rentrée de septembre 2024. Concrètement, dès leur entrée en 6e, les collégiens seraient classés et répartis dans différents groupes selon leur niveau, pour l’instant seulement en maths et en français. Ces « groupes de besoin », selon la terminologie officielle, deviendraient la norme dans ces matières et les cours en classe entière l’exception.

« Nous ne sommes pas du tout d’accord avec la mise en place de groupes de niveau, argumente Damien Calvino, prof d’EPS , c’est une catastrophe, ici encore plus qu’ailleurs car le collège est classe en REP+ [voir encadré ci-dessous, ndlr], donc avec beaucoup d’élèves en difficulté. Cela va complexifier la tâche des profs : pour que les classes fonctionnent bien, il faut une tête de classe, un ventre mou et des élèves en difficulté. En classe entière, on peut faire du tutorat, les élèves peuvent s’aider les uns les autres, ce qu’on appelle la métacognition : le fait d’intégrer les consignes et de les expliquer aux autres. Les plus forts aident les plus faibles tout en progressant. Avec les groupes de niveaux, plus d’entraide entre les élèves. »

REP+ ?
REP+ pour réseau d’éducation prioritaire renforcé, un dispositif de l’Éducation nationale qui zone les établissements – un collège et les écoles primaires qui en dépendent – avec un nombre d’élèves en difficulté scolaire particulièrement élevé. Le dispositif permet d’allouer des moyens supplémentaires mais tend à accroître la mauvaise réputation de l’établissement. Le collège de la Villeneuve, devenu collège Lucie Aubrac dans les années 2000, est classé en éducation prioritaire depuis la mise en place de cette politique publique, en 1982. En Isère, onze collèges sont classés en REP et deux en REP+, Lucie Aubrac et le collège Jean Vilar d’Échirolles.

« Au collège Lucie Aubrac, on passera de cinq classes de 5e et cinq classes de 6e à six ou sept groupes de niveau en 6e et pareil en 5e, mais avec le même nombre de profs, explique Matthieu, prof de maths. Avec le même nombre de profs, on doit donc créer 20 heures de cours pour six groupes, 10 heures de maths et 10 heures de français, et 40 heures pour sept groupes. Or ces 40 heures sont utilisées pour des dispositifs qui fonctionnent dans notre collège, comme le co-enseignement, deux enseignants en classe dans une matière donnée. » « Tous les emplois du temps vont être chamboulés car, par exemple, tous les groupes devront avoir français tous en même temps. Ça nous oblige à ouvrir un créneau de cours de 17 heures à 18 heures. », abonde M. Calvino.

Outre le manque de moyens logistiques et humains, nombre de profs dénoncent une stigmatisation des élèves en difficulté, comme Anaïs Collot, prof de lettres : « On a déjà des élèves qui nous disent : « On va être dans le groupe des nuls ! » C’est très difficile de se libérer de cette étiquette. Dès le CM2, les instits vont devoir faire remonter les élèves en difficulté. » « C’est démontré par toute la recherche, dès qu’on entre dans un groupe en difficulté, on n’en sort pas, c’est stigmatisant. », complète Matthieu.

Les élèves aussi craignent d’être pointés du doigt. Devant le collège, Hadile et Ornella, en classe de 6e, n’hésitent pas à interpeller les journalistes venus couvrir la mobilisation : « Les groupes de niveau ça ne sert à rien à part rabaisser les gens ! » « C’est une injustice. Les élèves en difficulté vont arrêter de participer. Ça te démotive même de venir au collège. » Elles craignent ainsi que les groupes de niveaux ne renforcent le harcèlement.

« C’est important d’être en classe entière, déjà pour l’ambiance de travail, dit Hadile. En classe, on a un tableau on s’inscrit, ceux qui vont aider et ceux qui ont besoin d’aide. Je préfère aider les autres plutôt que faire genre je suis forte ! Déjà que Macron veut nous faire porter l’uniforme. Dans quelques années, tout le monde va quitter la France ! »

La réussite scolaire étant liée au milieu social (dix ans après leur entrée en 6e, 85 % des enfants de cadres ont leur bac contre seulement 35 % des enfants d’ouvriers non-qualifiés, selon l’Insee), des syndicats d’enseignants pointent que les groupes de niveau conduiraient à la mise en place d’une ségrégation selon la classe sociale des élèves. Quant aux études scientifiques sur les groupes de niveau, leurs conclusions sont contrastées. « Le groupement par niveau est significativement nuisible aux progressions des élèves faibles et favorable à celles des élèves forts (par référence à un contexte de classe hétérogène). », concluent les sociologues Marie Duru-Bellat et Alain Mingat en 1997, tandis que le rapport Pisa (Programme international pour le suivi des acquis des élèves) 2022 de l’OCDE note qu’« une relation positive entre la performance obtenue en mathématique et le regroupement d’élèves est observée si le regroupement est limité à quelques matières, alors que la relation est négative s’il est mis en œuvre pour toutes les matières. »

Mercredi 27 mars, c’est une opération « collège mort » qui est organisée par les parents d’élève, qui incitent les parents à ne pas mettre leurs enfants au collège. Cette forme de mobilisation fait des émules un peu partout en France. Une vingtaine d’établissements en Isère suivent le mouvement mercredi 27 mars. Plusieurs syndicats d’enseignants appellent aussi à la grève mardi 2 avril, pour réclamer « l’abandon du choc des savoirs et pour de vrais moyens pour l’école publique ».


Publié le 08.04.2024 à 16:30

Début mars, Le Crieur devait organiser une présentation du média et du quartier à une délégation suisse. Pas de chance, on s’est fait bananés par la mairie de Grenoble.

Tout commence le 1er février dernier. On reçoit un sympathique mail, en français, du secrétaire d’une commission municipale (composée d’une douzaine d’élus) de Zurich, en Suisse, qui organise une visite à Grenoble du 7 au 9 mars. La délégation suisse souhaite nous rencontrer, qu’on présente le journal et qu’on leur fasse un tour du quartier, en allemand ou en anglais, en abordant notamment les problématiques du logement dans le quartier. Ce n’est pas vraiment dans nos habitudes mais on se dit que pourquoi pas. Des Suisses qui visitent la Villeneuve, ça rend bien. Les discussions avancent et le 12 février, nous décidons d’organiser cette rencontre le vendredi 8 mars, le matin, avec deux personnes de l’équipe du Crieur.

La délégation suisse contacte également d’autres structures grenobloises, dont la Ville de Grenoble, qui, le 14 février, leur mitonne un programme aux petits oignons : visite de la Bastille en prenant les bulles, rencontre avec des élus et… visite de la cité des Volets verts, dans le quartier de l’Abbaye [voir encadré ci-dessous, ndlr], le vendredi 8 mars au matin et de la Villeneuve l’après-midi.

La délégation suisse se trouve fort contrite devant ce télescopage de calendrier : deux visites dans la même matinée et deux visites de la Villeneuve dans la même journée ! Le Crieur prend donc contact, le 27 février, avec Aurélie Le Meur, la responsable du service Ville ouverte à la Ville de Grenoble (qui vient de prendre ce poste après avoir été première adjointe à la mairie de Chambéry pendant plus de trois ans). Le même jour, d’un commun accord, la Ville et Le Crieur font trois propositions aux Suisses :

  • annuler la visite des Volets verts, rencontrer Le Crieur le matin et revisiter la Villeneuve avec la Ville l’après-midi ;
  • séparer leur groupe en deux pour faire toutes les visites ;
  • organiser une visite commune Ville-Crieur le vendredi matin et laisser l’après-midi libre.

Le lendemain, les Suisse, bien exigeants, optent pour la troisième proposition, en demandant à ce qu’une visite d’un autre lieu soit organisée le vendredi après-midi.

Le 1er mars, le couperet tombe : la Ville estime qu’il « est très compliqué de caler un nouvel élément de programme » et propose de maintenir son programme initial, empêchant, de fait, la rencontre avec Le Crieur le vendredi matin, à notre grand désespoir et à celui des élus suisses. La Ville n’a, en tout cas, pas daigné répondre à notre rouspétance.

Les Volets verts
Aussi appelées les Vieilles Cités, les Volets verts sont le surnom de la Cité de l’Abbaye, trois ensembles de cinq immeubles de logement social construits dans les années 30, gérés par Actis. Très dégradée, la Cité est vouée à la démolition, vidée de ses locataires et un premier immeuble est détruit en 2017. Un collectif s’insurge contre cette démolition de logements sociaux et du patrimoine architectural de la ville. La Ville rachète finalement la Cité en 2018 et étudie sa réhabilitation. Vides pendant plusieurs années, les Volets verts sont occupés par des familles sans logement en 2021, appuyées par l’association Droit au logement. En février 2024, la mairie vote finalement la vente de 12 des 14 immeubles restants au promoteur immobilier Ogic (propriété du milliardaire Norbert Dentressangle) pour trois millions d’euros, les deux derniers immeubles étant réhabilités par le bailleur social Grenoble Habitat. Ogic prévoit de réhabiliter une partie des logements pour les vendre, d’en transformer une autre partie en résidence étudiante et de construire des commerces.


END

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