A l'occasion de la fête des 15 ans de l'Atelier Paysan, plusieurs centaines de tee shirts ont été fabriqués et mis en vente. Les tee shirts sont désormais accessibles à la vente, profitez-en !
Les tee shirt sont vendus au prix de 20 € TTC.
Composition : 100 % Coton biologique Labellisé Organic Content Standard (OCS)
Entretien : Lavage en machine à 40 °C maximum
Les tee shirts sont unisexes.
Taille du mannequin : La personne (homme) mesure 174 cm et porte une taille M
Taille du mannequin : La personne (femme) mesure 163 cm et porte une taille M
Taille du mannequin : La personne (femme) mesure 169 cm et porte une taille S
Instructions pour acheter votre tee shirt :
1. Cliquez sur ce lien 2. Cliquez sur l'onglet "En formation" 3. Parmi les tee-shirts, cochez le/les tee shirt(s) selon la taille et la quantité choisie 4. Cliquez ensuite sur "Ajoutez ces outils et pièces à ma demande de devis" 5. Cliquez ensuite en haut à droite de la page sur "Accéder à ma demande de devis" 6. Indiquez vos coordonnées et validez votre demande 7. L'équipe reçoit ensuite votre demande de devis et la traite 8. Un règlement vous sera demandé (chèque ou virement) 9. Une fois le paiement réalisé le produit est expédié par la poste à domicile.
Omniprésent sur les fermes, le bois fait partie des matériaux couramment utilisés et indispensables pour aménager et construire des équipements. L'Atelier Paysan vous propose des formations pour vous aider à mettre à profit cette ressource pour équiper votre ferme : utiliser du bois rond pour autoconstruire une charpente, faire des travaux de menuiserie avec les bons outils et en toute sécurité.
Les formations bois prévues pour fin 2024 sont les suivantes :
Formation Initiation à la construction d'une charpente en bois rond à la tronçonneuse :
Sur trois jours vous apprendrez la méthode pour réaliser un abri à outil attelé en bois rond : épure, assemblage, affûtage de chaîne. Alternance de topos théoriques et nombreux exercices pratiques, avec comme fil rouge un nouveau guide technique de charpente à la tronçonneuse, écrit en autonomie par d'anciens stagiaires !
2 dates possibles : En Bretagne : du 9 au 11 octobre 2024 à Saint Nolff (56) En Auvergne-Rhone-Alpes : du 27 au 29 novembre 2024 à Renage (38)
Formation avancée à la construction d'une charpente en bois rond à la tronçonneuse :
En Bretagne, participez à la construction d'un bati charpente bois rond avec la Base Low Tech de Saint Alban : Formation du 20 au 24 janvier 2025 à Saint Alban (22)
Formation initiation à la construction d'une charpente en bois rond à la tronçonneuse, en 2024 à Renage (38)
Formation initiation au travail du bois (menuiserie) :
Cette formation s'adresse à tout public paysan désireux de découvrir les bases du travail du bois afin de pouvoir fabriquer, adapter, aménager et réparer son outil de travail au quotidien : tracer, mesurer, manipuler les outils manuels et électroportatifs de travail du bois, réaliser des assemblages traditionnels (tenon, mortaise, rainure, languette, feuillure) et modernes (clous, tourillons, lamelles, vis, colles, mastics…)
La formation aura lieu en Bretagne du 26 au 28 novembre 2024 à Saint Nolff (56)
Retours sur une formation bois au printemps dernier en Ile et Vilaine !
Ce printemps, l'Atelier Paysan a animé une formation ossature bois sur une ferme céréalière en Ille-et-Vilaine. Au terme de la formation, les stagiaires ont pu réaliser un point de vente à la ferme et une mezzanine de stockage avec son escalier d'accès depuis l'atelier de la ferme. Les stagiaires ont ainsi construit de nombreux ouvrages : un mur en ossature bois, un solivage costaud, un escalier d'atelier et une reprise en sous œuvre d'un arbalétrier défaillant !
L'Atelier Paysan recherche de manière continue des fermes ayant des chantiers charpente prévus, afin de greffer une de ses formations dessus. Si vous êtes intéressés, n'hésitez pas à nous contacter par email à cette adresse : a.dietrich [-at-] latelierpaysan.org
Photos du chantier terminé à la ferme céréalière en Ille et Vilaine, avec les stagiaires
Une ferme maraîchère, des planches permanentes, un épais couvert végétal composé d'un mélange seigle-vesce écrasé 3 semaines plus tôt au roloflex : les conditions étaient réunies le 28 juin dernier pour les premiers tests du strip-till de prêt au Potager de la Coccinelle.
Après environ 5 ans de travaux sur le sujet, depuis 2019, l'Atelier Paysan construit un nouveau prototype de strip-till destiné au maraîchage, afin de le prêter à des maraîchers intéressés et ainsi d'augmenter les situations de test.
Après des essais en Alsace (projet SEFerSol), en Isère, puis un séjour sur la ferme de Biodivy dans le Finistère en 2023, ce prototype de prêt migre en juin 2024 au Potager de la Coccinelle (Rhône) où il sera utilisé dans plusieurs situations : plantation de courgettes et basilic après un couvert végétal hivernal, semis de navets ou radis après un couvert végétal estival, puis plantation d'ail après un couvert d'été sensible au froid.
L'outil réalise un travail du sol localisé sur une à plusieurs lignes, à profondeur réglable, dans un couvert végétal roulé. Contrairement aux rouleaux qui permettent d'écraser les couverts végétaux et qui le précèdent, le strip-till est encore au stade de prototype. De nombreux paramètres peuvent en effet varier d'une situation d'usage à l'autre (nature du sol, sa structure, les conditions d'humidité au moment de l'usage, la nature et la qualité du couvert végétal, son stade au moment de la destruction, etc.), rendant son réglage complexe. La proximité des rangs de légumes en maraîchage diffère aussi des situations de grandes cultures où ce type d'outil est plus largement utilisé, et les bourrages sont encore trop fréquents.
Ce nouveau prêt est donc destiné à multiplier les situations de test, et recueillir les avis et observations des maraîchers du Potager de la Coccinelle, ferme en agriculture biologique qui a recourt massivement aux engrais verts et couverts végétaux dans ses itinéraires techniques. La ferme est par ailleurs membre d'un GIEE (Groupement d'intérêt économique et environnemental), porté par Agribio Rhône et Loire, destiné à faire progresser la réduction du travail du sol en maraîchage biologique.
Cette mise à disposition du prototype de strip-till est l'occasion de rappeler l'importance du partage d'expérience et de la prise en compte des retours d'usage dans la mise au point ou le perfectionnement des technologies paysannes diffusées par l'Atelier Paysan.
Le strip-till, configuré en 3 éléments fixés sur une barre porte-outil (BPO) et muni d'un distributeur d'engrais et de semences dans une version “combinée”
Vue du disque et de la dent en plein travail, dans une configuration en 1 ligne
Sillons laissés dans le couvert végétal par le strip-till réglé pour travailler 3 lignes
En zone rurale, on vit au quotidien l'impact des politiques agricoles menées depuis des années, qui mènent à la disparition de toujours plus de fermes, victimes de concurrence déloyale et étranglées entre les coûts de production et les prix de vente. Aujourd'hui, en vue des élections législatives des 30 juin et 7 juillet, le RN affirme vouloir « soutenir notre agriculture ». Mais ces dernières années, au Parlement européen (où Jordan Bardella siège depuis 2019) comme à l'Assemblée nationale, le RN a fait l'inverse !
Tract (version image) à diffuser en milieu rural.
OutilDem est un nouveau projet piloté par l'Atelier Paysan. L'idée est simple : proposer à des maraîchers en agroécologie de tester des outils autoconstruits afin de perfectionner leurs pratiques. Durant une saison, les maraîchers situés pour le moment dans la Drôme et dans les Pyrénées Atlantiques pourront se familiariser avec l'usage des outils prêtés, et vérifier qu'ils sont bien adaptés à leur contexte. Ils pourront ensuite partager leur expérience avec d'autres professionnels de leur territoire à l'occasion de démonstrations techniques en fin de saison.
Les maraîchers sont appuyés dans la prise en main des outils par l'Atelier Paysan et ses partenaires drômois Agribiodrôme et l'ADAF. L'enjeu est de faciliter la bonne appropriation de l'outillage, un volet souvent omis dans les parcours d'accompagnement des jeunes installés en maraîchage, tout en facilitant des choix cohérents au sein d'un parc matériel.
Ces dernières semaines ont été consacrées à la construction de plusieurs outils et à leur livraison et prise en main dans les quatre premières fermes partenaires : un épandeur à compost/fumier/BRF autoporté, un cultibutte - outil emblématique du travail du sol en planches permanentes, une barre porte-outil (BPO) équipée de modules de buttage et de binage, des plantoirs à poireaux manuels (voir les photos en bas de l'article).
Les premiers travaux donnent satisfaction et font émerger certaines adaptations à envisager, ce qui constitue aussi le cœur de notre approche des technologies paysannes : l'adaptation par l'usage, permise par l'autoconstruction. A l'image de l'équipe de l'Îlot 1000 feuilles à Eure (26) : “il y a un coup de main à prendre pour charger le broyat et parvenir à remplir complètement l'épandeur, on doit encore s'améliorer. Et pour épandre une planches de 50 mètres, on continue de faire le même nombre de passages qu'avant mais au lieu de le faire à 3 personnes à la bennette, on peut désormais le faire seul !”.
Le projet devrait se poursuivre jusqu'en 2027, ce qui permettra de confirmer l'intérêt de ce type d'accompagnement au choix d'équipements appropriés. grâce au concours financier de la Banque des Territoires et du dispositif des Démonstrateurs Territoriaux, piloté dans notre cas par La Ceinture Verte.
Prise en main de l'épandeur autoporté à la ferme L'îlot 1000 feuilles à Eurre (26)
Livraison du cultibutte à la Ferme d'à côté à Lescar (64)
Premiers passages du cultibutte sur les planches dont le sol a souffert d'une météo compliquée ce printemps.
Binage des pommes de terre au GAEC Pietometi, à Ogeu les bains (64)
L'Atelier Paysan s'est associé avec de nombreux autres partenaires locaux* pour initier, dans la petite ville audoise de Lézignan Corbières, un dispositif de caisse de l'alimentation selon le principe de la Sécurité Sociale de l'Alimentation (SSA).
Nous faisons le constat d'un système de production alimentaire défaillant et nocif tourné vers un modèle agro-industriel, d'un mauvais accès à une alimentation choisie, notamment pour les plus précaires et d'une réponse insatisfaisante des pouvoirs publics à travers une aide alimentaire systématique et peu qualitative.
Inspirés par les travaux que nous menons avec le collectif national qui travaille sur la SSA et les nombreuses dynamiques qui émergent partout en France, nous souhaitons à travers ce projet répondre aux enjeux d'accessibilité alimentaire en mobilisant les habitants du territoire, proches de notre Maison des Technologies Paysannes d'Occitanie.
Une Caisse de Sécurité Sociale d'Alimentation de Lézignan viserait à offrir à toutes et tous (mais notamment aux plus précaires) un accès digne à une alimentation de qualité, choisie en connaissance de cause. En pratique c'est un système qui vise à constituer une caisse commune qui permettrait aux habitants de s'approvisionner gratuitement en produits locaux et de qualité dans les magasins qui auraient conventionné avec la caisse. Mais il reste encore tout à préciser. Le première réunion avec les habitant.e.s est prévue début septembre.
La SSA se positionne comme une solution à la la précarité alimentaire mais aussi à la précarité paysanne, spécialement dans cette région où les communautés paysannes ont été détruites, et dont les survivants se maintiennent à peine, pris en tenaille entre le réchauffement climatique (sécheresses, incendies) et le libre échange (monoculture viticole peu valorisée). Les rencontres qui verront le jour, une fois le collectif de citoyen.ne.s constitué, viseront à rapprocher ces précarités qui ne se fréquentent pas et permettront à chacun.ne de se faire une idée, en connaissance de cause, du système agricole et alimentaire qu'ils et elles souhaitent.
En 2024 et 2025, le projet sera financé par la Région Occitanie, la DRAAF Occitanie et le Département de l'Aude.
* Partenaires impliqués dans l'expérimentation : Maison Paysanne de l'Aude, Biocivam de l'Aude, Chemin Cueillant, Collectif les pieds dans le plat, Greenpeace Narbonne, L'Atelier Paysan, MP2 environnement, Un pas de coté, GEee Aude
Situé entre Carcassonne et Narbonne, à cheval sur l'Aude et l'Hérault, le Minervois est un territoire rural spécialisé en viticulture. Sur la commune de Félines Minervois, il n'y a plus d'activité d'artisan ferronnier métallier depuis quelques années. L'Atelier Paysan s'est installé depuis 2021 dans les locaux de cet ancien commerce et souhaite faire revivre cette activité, très en lien avec nos missions et compatible avec notre projet de tiers-lieux Manufacture de proximité.
Cliquez ici pour télécharger l'appel à candidature au format pdf
Qui sommes nous
L'Atelier Paysan est une coopérative nationale qui accompagne depuis 15 ans sur tout le territoire français, les agriculteurs et agricultrices dans la conception et la construction d'outils et de bâtis agricoles appropriés, adaptés à une agroécologie paysanne. L'autonomie technique acquise par la réappropriation des savoirs et savoir-faire participe à réintégrer la valeur ajoutée sur les fermes, à miser sur l'humain plutôt que sur le sur-équipement, à transformer le modèle agro-industriel vers un système alimentaire relocalisé fournissant une alimentation saine accessible à tous. Nous organisons principalement, à Félines Minervois, des formations à l'autoconstruction d'outils agricoles et à l'installation paysanne. Notre antenne à vocation à devenir un tiers-lieux structurant pour une communauté locale paysanne et rurale intéressée par le travail du métal et la réappropriation des savoir-faire paysans.
Le local et l'espace à louer
La Maison des Technologies Paysannes d'Occitanie est installée dans un hangar de 432 m² avec une cour attenante de 250, situés au 31 ter route de Camplong à Félines Minervois (34210). La surface à louer est située dans le hangar. Elle forme un rectangle de 25m2 (5m x 5m) situé directement à droite à l'entrée du hangar. Elle est équipé d'un boîtier électrique.
La mise à disposition de matériel mutualisé
Des parties communes sont mises à disposition du locataire : toilettes, douche, évier et salle cuisine moyennant le payement des charges fixes inclues au loyer. La Maison des Technologies Paysanne est aussi équipée de machines et d'installations qui pourront être utilisées par le locataire moyennant le respect des règles d'utilisation et un tarif inclus dans le loyer : ◦ Perceuses colonne ◦ Perceuses magnétiques ◦ Scies à ruban ◦ Postes à souder (MMA & MIG acier, TIG inox) ◦ Matériel de levage ◦ Tables, rideaux et système d'évacuation des fumées ◦ Forge
Les consommables et les détériorations resteront à la charge du locataire.
Propositions attendues
Des candidatures pour l'installation d'une activité de métallerie sont attendues. En plus des activités professionnelles habituelles du ou de la candidate, nous demandons la réalisation de prestations de réparation d'outils agricoles des professionnels qui le solliciteraient.
Modalités d'accueil
Le local est immédiatement disponible.
Le partage de l'espace commun devra se prévoir avec les formations et événements de l'Atelier Paysan et celles des autres structures utilisant ponctuellement l'Atelier. Cela représente en moyenne 10 semaines par an.
L'Atelier Paysan génère une activité dynamique autour du travail du métal agricole et aura à cœur d'en faire faire bénéficier le ou la métallier.e installé.e.
La personne installée ne pourra pas exercer les mêmes activités que l'Atelier Paysan.
Loyer et participation aux frais
Le montant mensuel du loyer est fixé en 2024, à 220 € loyer et charges incluses.
La participation aux charges fixes est établie sur les charges annuelles dans le bilan comptable de l'année 2023 au prorata de la surface occupée. Les charges entrant dans le calcul sont : consommation d'eau, d'électricité, collecte des déchets, taxe foncière, frais de sécurité, accès au réseau internet, assurance, taxe foncière… Cette somme sera révisée chaque année.
Toutes les candidatures sont les bienvenues et les collaborations peuvent être nombreuses dans le cadre fixé ci-dessus.
Pour plus d'information : Kristel Moinet - k.moinet[at]latelierpaysan.org – 09.52.56.49.60
Le vendredi 31 mai 2024, 9 maraîchers et maraîchères ont participé à une journée de co-conception d'une laveuse à légumes, animée par l'Atelier paysan et avec l'accompagnement d'un conseiller en prévention de la MSA.
Cette rencontre a permis aux membres du groupe de se rencontrer et d'initier le processus de co-conception avec l'Atelier paysan. Au programme : état des lieux de l'existant, partage des besoins, écriture du cahier des charges et émergence des premières idées en dessins.
Cet atelier s'inscrit dans le projet « Laveuse à légumes » porté par le GAEC Ferme Laporte, la MSA Gironde et l'Atelier paysan, et soutenu par la Fondation Au Nom de Sélène. L'objectif est de repenser le pôle lavage des légumes, trop souvent jugé moins prioritaire lors de l'installation, en prenant en compte la durabilité, l'autonomie, l'écologie, et surtout l'ergonomie.
Le travail avec le groupe va se poursuivre cet été, afin de valider une conception pour la laveuse à partir du cahier des charges et des idées émergées. Une première réunion à distance a déjà eu lieu cette semaine afin de continuer la réflexion, le partage des idées, et de comparer les premières solutions avec le cahier des charges. Une autre réunion est prévue le 1er juillet prochain.
L'objectif de ce projet étant de pouvoir construire un premier prototype en formation début 2025 !
État des lieux des installations recensées pour laver les légumes
Partage des besoins et écriture du cahier des charges
Émergence des premières idées et dessins
L'Atelier Paysan se situe naturellement plus volontiers du côté des mouvements sociaux que des rendez-vous électoraux. Pourtant, conscients du danger immense que représentent la poussée du RN et sa possible arrivée au pouvoir, nous apportons aujourd'hui clairement notre pierre aux fondations du nouveau front populaire.
Entre les trois blocs - la macronie, l'extrême-droite et le front populaire - pas de tergiversations et nul besoin de mettre des conditions préalables : l'urgence est là. Partout, nous appelons à rejoindre les mobilisations contre l'extrême droite, à voter et à se tenir prêt-es pour la suite. Mais si nous appelons au vote, c'est avant tout pour garder la possibilité de parer au pire : la perte massive et brutale de libertés.
Car dès le 8 juillet, comme nous l'avons toujours fait, nous serons sur le terrain, au coeur des territoires dans lesquels nous vivons, travaillons, cultivons et luttons, pour engager les rapports de force nécessaires à un véritable changement de société.
Notre action s'inscrit dans le temps long. Depuis 15 ans, nous construisons une alternative efficace, dont nous percevons l'impuissance à transformer le modèle de production de notre alimentation et au-delà à transformer notre société toute entière. Nous savons que rien ne sera concédé par la bourgeoisie qui domine maintenant de façon écrasante l'économie, les médias, et le pouvoir. Aussi nous appelons dès le lendemain des élections à engager tous les moyens nécessaires pour lutter contre le mépris social, l'accaparement de l'eau et des terres, la destruction des ressources et l'étau du complexe agro-industriel - État, FNSEA, firmes, banques, assurances, et leurs institutions satellites.
En zone rurale, le « malaise social » [1] sur lequel capitalise le RN s'est abreuvé à la source intarissable de l'élimination économique des paysan-nes. Nous avons vu la crise alimentaire se développer, un-e Français-e sur deux sautant désormais des repas pour des raisons économiques [2], dans les campagnes comme dans les quartiers populaires, où cette violence alimentaire vient s'ajouter aux violences policières. Nous avons vu se poursuivre de façon effrénée le même type de politiques agricoles, menant chaque jour à la disparition de davantage de fermes, par les traités de libre échange, l'accaparement des ressources, la mise en concurrence permanente au plan international et la prise en étau des paysan-nes entre fournisseurs amont (les vendeurs de pesticides, de semences, de machines, et les fournisseurs de services) et acheteurs aval (les industries agro-alimentaires et la grande distribution...).
Cette mise sous pression permanente, couplée à une politique intentionnelle de dégradation des services publics pour mieux privatiser, a offert un terreau fertile à l'extrême-droite : quelques jours avant le scrutin des européennes, une étude montrait que 32,5 % des agriculteurs et agricultrices avaient l'intention de voter RN ou Reconquête, dont le score montait à 40 % dans l'ensemble du milieu rural [3].
Surfant sur les mobilisations du début d'année, sur la détresse agricole et le sentiment d'abandon des territoires ruraux - où l'on perçoit, plus que dans les bureaux du ministère de l'Agriculture, l'importance de maintenir le tissu social et économique que s'emploie à détruire le complexe agro-industriel -, le RN a fait de l'agriculture un de ses chevaux de bataille électoraux, multipliant les manœuvres de séduction, en totale contradiction avec son programme économique et social [4]. Il faut le répéter : le RN ne sera jamais la solution, ce n'est pas dans leurs intentions, et certains de ses électeurs et électrices pourraient bien en être les premières victimes.
Ne soyons pas dupes : une élection ne suffira pas à faire barrage à l'extrême droite et à cette idéologie nauséabonde que les précédents gouvernements de la droite, de la gauche et du centre ont largement contribué à installer. En appelant à faire barrage au RN à chaque élection, ils ont tous "en même temps" appliqué des politiques libérales au plan économique, réactionnaires au plan social, rétrogrades au plan écologique, répressives face aux mobilisations. Ils ont tant et si bien foulé au pied les électrices et électeurs venu-es en renfort, que ces sursauts ont été moqués et leurs artisans nommés « peuple des castors ».
Mais à l'Atelier Paysan nous respectons le peuple et nous respectons les castors. Nous savons que leurs barrages ne visent pas tant à endiguer qu'à édifier et irriguer, et c'est ce que nous nous engageons à faire pour rassembler, construire et mobiliser, au-delà de nos cercles, dans une perspective auto-gestionnaire et populaire. Nous serons présent-es, sur ce sujet comme sur tant d'autres, pour construire d'autres politiques publiques agricoles et que nos barrages soient enfin à la hauteur.
1. « Luc Rouban, politiste : "La généralisation du vote RN traduit un malaise social qui dépasse la question du racisme" », Le Monde, 11 juin 2024 2. « Un Français sur deux saute des repas, d'autres renoncent à aller chez le coiffeur… Les chiffres marquants du rapport de l'Ifop sur l'inflation », L'Obs, 1er juin 2023 3. Pierre-Henri Bono et François Purseigle, « Les agriculteurs et les européennes : un isolat électoral encore repérable, mais de plus en plus bigarré », Note de recherche, Élections européennes 2024, vague 4 de l'enquête électorale, note 11, mai 2024, 13 p. 4. Voir « Sur l'agriculture, les lignes erratiques des votes du RN », Pauline Graulle, Manuel Magrez et Amélie Poinssot, Mediapart, 2 mars 2024
L'année des 15 ans de l'Atelier Paysan, alors que nous célébrons le travail de diffusion de l'approche collective des technologies paysannes de la coopérative, nous l'enrichissons de la perspective féministe en incluant clairement et fièrement la voix des paysannes et la perspective de subsistance dans notre projet.
Pour développer cette perspective féministe, la coopérative s'est doté depuis l'AG de décembre 2023 d'un espace de discussion sur les liens entre technique, genre et agriculture : le groupe "Féminisme, Subsistance et Autonomie Paysanne" (FSAP). Ce groupe œuvre à construire un dialogue entre, notamment, les perspectives technocritiques, de subsistances et écoféministes – en s'assurant qu'elles soient inclusives, matérialistes et non essentialistes.
Lors de la fête des 15 ans de l'Atelier Paysan, les sociétaires impliqué·es dans le groupe FSAP ont donc proposé deux temps d'échanges politiques sur ces sujets : Une table ronde et un atelier d'éducation populaire.
La table ronde « Féminisme, subsistance et autonomie paysanne »
Cette table ronde a consisté à mettre en lumière comment l'approche féministe peut nourrir les luttes paysannes. Pour ce temps dédié, nous avons eu le plaisir d'accueillir Geneviève Pruvost (sociologue médaillée de bronze du CNRS et autrice de Quotidien Politique, Inès de Rancourt (administratrice et référente sur le genre dans le réseau CIVAM et ancienne paysanne) et Agathe Demathieu (sociétaire de l'Atelier Paysan et autrice d'un mémoire de DU sur le rôle des techniques dans la division sexuelle du travail agricole.
Nous avons discuté de comment, à travers une analyse des bases matérielles du capitalisme, le féminisme de la subsistance montre que les rapports de pouvoir liés au genre font partie des verrous au développement d'une autonomie paysanne et alimentaire. En effet, l'émancipation n'est possible qu'avec un accès général à des moyens de subsistance. En tant qu'actrices de la subsistance à l'échelle mondiale, les femmes et les luttes qu'elles portent pour elles et leurs communautés dans leur ensemble sont primordiales pour augmenter nos capacités de résistance au capitalisme.
L'atelier d'éducation populaire « Il est où le mécano ? »
Cet atelier a porté sur l'accès inégal aux outils et aux compétences techniques ainsi que ses impacts sur la division sexuelle du travail.
Des échanges ont par ailleurs porté sur les possibilités de subversion de cette division sexuelle du travail via la montée en compétence technique grâce aux témoignages d'agricultrices engagées dans l'autoconstruction de leur matériel agricole et à une analyse de la participation des agricultrices aux activités de l'Atelier Paysan.
Ces temps ont permis de poser des lignes claires de la position du groupe FSAP, notamment que :
- La révolution sera féministe ou ne sera pas,
- Ni les fermes ne sont des territoires de conquêtes,
- Notre féminisme sera révolutionnaire ou ne sera pas
Si vous souhaitez rejoindre le groupe de travail FSAP, écrivez nous à la liste mail fsap[at]framagroupes.org. Nous vous donnerons les infos sur les prochaines rencontres.
Table ronde "Féminisme, autonomie paysanne et subsistance" lors de la fête des 15 ans de l'Atelier Paysan, juin 2024