Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français
Publié le 14.11.2024 à 12:19
christian et claudine didierPremière édition, ces dimanche 10 et lundi 11 novembre, de la présence du Travailleur alpin à la Foire de la Saint-Martin, à Voiron, avec un stand plus grand proposant petite restauration et buvette. Et un coin « famille », qui apportait une convivialité fort appréciée par les enfants. Les camarades communistes du département sont venus renforcer les sections PCF du Pays voironnais pour assurer notre visibilité.
Le dimanche après-midi, un débat a eu lieu autour de la montagne, après le spectaculaire éboulement rocheux survenu le 25 juillet dernier à La Rivière. Un tract « Non au racket des automobilistes forcés d’emprunter l’autoroute après l’éboulement » a ainsi été diffusé largement aux visiteurs de la foire. La pétition du collectif « La montagne gronde, sauvons-là ! », demandant la gratuité totale de l’autoroute entre Saint-Marcellin et Voreppe, est accessible sur le site leslignesbougent.org, avec déjà près de 5 700 signatures recueillies le 14 novembre.
Le Travailleur alpin donne rendez-vous à tous les visiteurs de la foire en 2025.
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Publié le 13.11.2024 à 19:54
Manuel Pavard« Le groupe La Poste veut-il couler son service public ? » Derrière le ton volontairement incisif employé par François Auguste, du collectif « J’aime ma poste », se cache une vraie question. C’est en effet l’incompréhension qui prédomine parmi la grosse cinquantaine de manifestants rassemblés samedi 9 novembre devant le bureau de poste Alsace-Lorraine, à Grenoble.
Salariés, syndicats (CGT FAPT et Sud PTT), usagers, élus – dont le sénateur Guillaume Gontard, la députée Elisa Martin et les adjoints Isabelle Peters, Alan Confesson et Margot Belair, ceints de leur écharpe tricolore… Tous ont répondu à l’appel du collectif « J’aime ma poste », afin de protester contre la fermeture imminente du bureau de poste. D’abord annoncée pour le 15 juin, puis le 24 août, celle-ci a déjà été reportée à deux reprises, grâce à la mobilisation.
Cette fois pourtant, les dés semblent quasiment jetés, du moins pour le groupe La Poste, qui prévoit de baisser le rideau ce vendredi 15 novembre. Cerise sur le gâteau, les salariés indiquent avoir appris la date « par la mairie, et non par la direction… Un comble ! » Quant aux explications fournies pour justifier la décision, « on n’arrive pas à les comprendre« , grince Arnaud Vossier, représentant syndical Sud PTT, guichetier au bureau de la place Saint-Bruno et occasionnellement à celui d’Alsace Lorraine.
« La direction nous a menti pendant des mois »
Le syndicaliste évoque en effet la « forte activité » de ce bureau de poste, « toujours plein« . « La seule chose qu’on nous ait dit, c’est qu’il fallait réduire les coûts. Mais ce n’est pas aux usagers et aux postiers de payer les mauvais choix des dirigeants de La Poste« , s’insurge-t-il. Arnaud Vossier souhaite en outre « insister sur le côté inhumain de cette fermeture« , pointant les « mensonges » de la direction : « On nous a menti pendant des mois et des mois en nous disant qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que le bureau ne fermerait pas. C’est une honte !«
Si le site d’Alsace-Lorraine est ciblé à (très) court terme, son cas illustre une situation globale également inquiétante, dans l’agglomération grenobloise comme ailleurs en France. « En défendant le bureau d’Alsace-Lorraine, nous défendons tous les bureaux de poste de Grenoble« , affirme ainsi François Auguste. « Nous demandons à La Poste d’accélérer les travaux pour l’ouverture du bureau de poste Jean-Perrot et le maintien du distributeur de billets. Et nous défendrons s’il le faut les bureaux de poste Stalingrad et Bajatière, qui sont eux aussi menacés » – avec une fermeture potentielle d’ici septembre 2025.
Par conséquent, « une table ronde s’impose dans les meilleurs délais« , estime le militant du collectif, qui entend solliciter à cet effet la nouvelle préfète de l’Isère Catherine Séguin. Dès son arrivée, celle-ci trouvera ainsi sur sa table ce dossier particulièrement symbolique. Car aujourd’hui, l’accès à un service public comme La Poste « fait partie du droit à la communication« , souligne Serge Benito, postier et élu CGT. C’est « l’un des droits fondamentaux » dont doivent bénéficier « tous les citoyens« , ajoute-t-il. Et ce, « au même titre que la santé, l’éducation, la culture ou les sports« .
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Publié le 12.11.2024 à 20:18
Manuel PavardLes négociations menées ce mardi 12 novembre, dans l’après-midi, n’ont conduit à aucune avancée. La direction a simplement « proposé de réfléchir à nous payer ce qu’on nous doit », ironise Laure Drillat, déléguée syndicale CGT. Les salariés de la clinique psychiatrique du Dauphiné, à Seyssins, poursuivent donc leur grève illimitée entamée lundi 11 novembre au soir.
Deux ans après un premier mouvement massif, le mécontentement est toujours généralisé, avec plus de 95 % de grévistes parmi les 86 salariés. « Il n’y a que trois soignants qui ne font pas grève », précise Laure Drillat. En cause cette fois-ci, le management de la nouvelle direction, qui « met en souffrance de nombreux salariés », ainsi que la dégradation des relations sociales et des conditions de travail.
Tant qu’ils n’auront pas de garanties sur ce dernier point, le mouvement perdurera, assurent les grévistes. Concrètement, cela implique notamment « qu’on ne touche pas à notre planning », mais aussi d’obtenir « des garanties sur les effectifs infirmiers », précise la soignante. Ses craintes ? Passer à « deux le week-end au lieu de trois, pour 35 patients », et la nuit, « de un pour 35 à un pour 70, comme dans d’autres cliniques du groupe ». Si la direction n’a pas confirmé de telles intentions, elle refuse toutefois de donner des gages à ce sujet.
« Des financiers qui détruisent des vocations »
« Ce sont des financiers », tacle Laure Drillat en évoquant le groupe Orpea (désormais Emeis), qui a racheté la clinique en 2020. « On a l’impression qu’on ne parle pas le même langage », ajoute-t-elle.
Après la grève d’octobre 2022, les soignants n’ont « pas eu d’augmentation de salaire » suivant l’inflation, déplore la déléguée CGT. Avant d’énumérer : « Ils nous devaient une prime de 150 euros net. La participation n’a pas été versée, alors qu’elle doit l’être en juin normalement. Et on a aussi des salariés qui travaillent sans contrat, une collègue qui n’est pas payée et a dû faire un crédit… »
Laure Drillat fustige ainsi « la manière dont sont traités les gens ». « On a des collègues qui sont complètement déprimés », constate-t-elle, accusant ces « financiers qui détruisent des vocations ». Et de rappeler le passif d’un « groupe alpagué pour maltraitance ». Laquelle touche à la fois les soignants et les patients.
En psychiatrie, les conséquences peuvent être en effet particulièrement lourdes pour ces derniers. « Que font les patients une fois dehors ? », s’interroge la représentante syndicale, pointant notamment les risques de décompensation ou de suicide. Pour elle, le groupe Orpea/Emeis ne réfléchit qu’en termes de profit et de bénéfices potentiels. « Mais il y a des limites quand on travaille avec des êtres humains », s’insurge-t-elle.
Les grévistes seront de nouveau reçus par la direction ce mercredi matin. Avec des revendications inchangées : l’organisation du travail en douze heures, la non-diminution du ratio patients/soignants, les acquis sociaux, les embauches sur les postes vacants et l’augmentation générale des salaires.
« On essaye de limiter la casse, même pas de gagner de nouveaux droits », souligne Laure Drillat. Pour l’instant, la seule réponse de la direction est de « faire rentrer des huissiers tous les jours », observent les soignants, amers. Il y a pourtant urgence. Car le turn-over est déjà presque inexistant à la clinique du Dauphiné. Et si rien ne change, « on partira », préviennent-ils.
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Publié le 12.11.2024 à 16:57
Edouard SchoeneCe samedi 9 novembre, plusieurs centaines de personnes se sont retrouvées rue Félix-Poulat, pour cette nouvelle manifestation de soutien aux Palestiniens et Libanais. Les manifestants ont ainsi pu écouter avec attention François Moscato (AFPS) expliquer les raisons supplémentaires de se réunir et manifester face au silence assourdissant des médias dominants et des gouvernants, qui taisent les massacres perpétrés par l’armée israélienne.
« Vous, au moins, pourrez témoigner, chers amis, à vos enfants et petits enfants que vous étiez là pour résister. Honte aux médias qui se taisent, merci au Travailleur alpin, qui soutient semaine après semaine notre cause », a lancé le militant, debout sur les marches de l’église.
Le tract, distribué lors du rassemblement précédant le départ du cortège, revendiquait pêle-mêle « un cessez-le-feu immédiat, total et permanent, à Gaza et en Cisjordanie, l’arrêt immédiat de l’agression israélienne contre le Liban, le retrait total de l’armée israélienne de la bande de Gaza, l’arrêt des livraisons d’armes à Israël ». Mais aussi « l’acheminement d’urgence d’une aide humanitaire à la hauteur des besoins, la protection internationale pour les personnels humanitaires sur le terrain et le respect des institutions de l’Onu, des sanctions contre Israël tant qu’il ne respectera pas le droit international, la libération de tous les prisonniers politiques palestiniens ainsi que des otages israéliens »… Sans oublier « la fin de l’occupation, de la colonisation et de l’apartheid, la suspension de toute collaboration entre nos universités et les universités israéliennes, le respect de la liberté d’expression sur la nature et les acteurs de ces conflits », et enfin « la reconnaissance de l’État de Palestine ».
Parmi les points importants évoqués, la nécessité de faire pression sur les gouvernants afin que ceux-ci s’opposent à la volonté d’Israël d’interdire les activités de l’UNRWA. L’agence humanitaire de l’Onu fournit en effet une aide à à 2,2 millions de personnes à Gaza, à Jérusalem et en Cisjordanie.
Avant le départ du cortège, dans les rues de Grenoble, l’AFPS et les associations présentes en soutien ont également vanté l’impact de la campagne BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), un moyen d’action prioritaire face au gouvernement israélien, selon ces organisations.
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Publié le 12.11.2024 à 12:03
Edouard SchoeneL’affiche annonçant le rendez-vous précisait les objectifs de la rencontre. C’est « grâce à la formidable mobilisation unitaire du mois de juillet, grâce au Nouveau Front populaire », que nous avons empêché le RN de prendre le pouvoir, rappellent les partis de la coalition de gauche. Pourtant, Emmanuel Macron a « refusé le résultat des urnes et les aspirations populaires » en nommant Michel Barnier, qui « continue en pire la politique anti sociale, anti étrangers, anti écologique, avec la bénédiction du RN ».
Et de poursuivre : « Nous refusons de subir cette situation. Le programme du NFP apporte des solutions d’urgence dont le pays a besoin. Nous devons continuer à faire front populaire pour les imposer. L’extrême droite, qui a fait 10 millions de voix, progresse et menace nos libertés. Nous devons être uni.e.s pour agir, occuper le terrain et redonner espoir. »
Les représentants fontainois des partis ont ouvert la réunion. Tour à tour, Michel Szempruch (NPA), Jérémie Delaire (LFI), Camille Monmasson (EELV) Claudine Didier et Renaud Lugli (PCF) – Amélie Amore (PS) étant excusée – ont ainsi détaillé les propositions du NFP dans les domaines du budget, de l’écologie, de la lutte contre le racisme, du droit des immigrés, de la laïcité, de l’écologie, de la démocratie. Sans oublier les combats des parlementaires sur le budget 2025.
Cap sur les municipales 2026
Les prises de parole se sont ensuite succédé dans le public. Parmi elles, beaucoup se sont projetées sur les municipales 2026 à Fontaine. Et ce, en exprimant un souhait unanime : celui de voir les citoyens se rassembler pour élaborer un mouvement et un programme, afin de battre l’actuelle majorité.
Un représentant du mouvement Place publique, créé par Raphaël Glucksmann, s’est lui aussi déclaré favorable à l’appel, cet été, des communistes, à un rassemblement en vue des échéances de 2026. Une initiative également soutenue par Flora, militante d’un collectif soutien. Celle-ci a souligné la nécessité de « construire un programme avant de penser aux candidats » et de faire émerger une énergie collective, via par exemple des moments festifs tels des repas républicains.
Blaise Paillard, syndicaliste, a quant à lui pointé l’importance de l’appel intersyndical (CGT, CFDT, Unsa, FSU, Solidaires) inédit lancé en juin dernier, « pour porter la nécessité d’alternatives de progrès pour le monde du travail ».
La soirée s’est terminée avec la perspective de rencontres régulières pour prolonger le mouvement engagé dans la soirée, pour faire front populaire à Fontaine. Des rendez-vous militants ont été annoncés sur des thèmes variés, que ce soit la solidarité avec les victimes des agressions d’Israël (Palestine, Liban) ou le soutien en salariés en lutte, en particulier pour sauver l’avenir des sites industriels de la chimie (Vencorex à Pont-de-Claix, notamment).
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Publié le 08.11.2024 à 18:20
Manuel PavardLe bras de fer se poursuit entre La Poste et le collectif “J’aime ma poste”. Un peu plus de six mois après un précédent rassemblement ayant attiré plus de 150 personnes, le 30 avril, ce dernier appelle de nouveau à se réunir devant le bureau de poste d’Alsace-Lorraine, ce samedi 9 novembre, à 12h, pour protester contre sa fermeture programmée.
Après deux fausses alertes, celle-ci serait cette fois imminente. « La direction de La Poste, après avoir reporté à deux reprises sa décision de fermeture, persiste et signe : elle l’annonce pour le 15 novembre », précise ainsi dans un communiqué le collectif, qui regroupe les syndicats Sud PTT et CGT FAPT, des usagers, élus et unions de quartier.
Décision « arbitraire et sans aucun fondement »
Les membres du collectif, qui tirent la sonnette d’alarme depuis de longs mois, ne cachent pas leur amertume, dénonçant une décision « totalement arbitraire et sans aucun fondement ». De fait, soulignent-ils, « ce bureau de poste est toujours plein à craquer et son activité courrier colis marche très bien ».
« Rien ne justifie cette fermeture si ce n’est une obsession de réduire les missions de service public de La Poste pour privilégier la rentabilité financière du groupe La Poste », déplore le collectif. Lequel en veut pour preuve la récente décision annoncée par Philippe Wahl de « supprimer 50 millions d’euros accordés pour le financement des agences postales communales ».
Face à cette politique qui « nous mène droit dans le mur », le collectif “J’aime ma poste” lance un appel à la résistance. Ceci pour exiger le développement de tous les services publics « au service de l’intérêt général ».
Une lutte qui dépasse le cadre d’Alsace-Lorraine. L’union de quartier Malherbe Teisseire demande ainsi en parallèle le maintien du distributeur de billets et le démarrage des travaux pour la réouverture du bureau de poste Jean-Perrot, fermé depuis les émeutes de l’été 2023.
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Publié le 07.11.2024 à 20:33
Manuel PavardLa période d’observation prolongée jusqu’au 6 mars 2025
La décision du tribunal de commerce de Lyon, attendue la veille, a finalement été rendue ce vendredi 8 novembre, deux jours après l’audience. Un sursis obtenu par les salariés de Vencorex puisque la période d’observation est prolongée jusqu’au 6 mars 2025 – au lieu du 12 décembre, date prévue initialement.
Cela donne ainsi plus de temps pour examiner l’offre de reprise actuelle du groupe chinois Wanhua, mais aussi et surtout pour permettre à un autre repreneur éventuel de manifester son intérêt. Ce délai vise également, pour les syndicats, à négocier les mesures d’accompagnement et le plan social pour les salariés qui ne seraient pas inclus dans la reprise.
(Mise à jour du 8 novembre 2024 à 15h18)
Elle a salué une « mobilisation exemplaire depuis seize jours de grève reconductible », sous les acclamations des centaines de personnes présentes. Des salariés de Vencorex auxquels Sophie Binet est venue apporter son soutien, ce jeudi 7 novembre. La secrétaire générale de la CGT s’est rendue sur le piquet de grève, à l’entrée nord de la plateforme chimique de Pont-de-Claix, où elle a pris la parole en début d’après-midi.
Le site est bloqué depuis le 23 octobre, conséquence des sombres perspectives s’offrant à l’entreprise, placée en redressement judiciaire en septembre. Vencorex n’a fait en effet l’objet que d’une seule offre de reprise émanant de BorsodChem, filiale du groupe chinois Wanhua, qui prévoit de conserver seulement 25 des 450 salariés. Au total, ce sont plus de 1 000 emplois qui sont menacés sur les deux plateformes de Pont-de-Claix et Jarrie, et même près de 5 000 emplois indirects.
« Derrière les plans de licenciements, il y a des vies, des territoires qui sont dévastés, des familles qui sont torpillées », s’est ainsi insurgée Sophie Binet, qualifiant la situation « honteuse » de Vencorex de « symbole ». Celui « du scandale des politiques gouvernementales et patronales ». Car « Vencorex, c’est d’abord l’histoire d’une faillite organisée », a-t-elle fustigé.
Prenant à témoin les salariés, la secrétaire générale de la CGT a rappelé que « jusqu’en 2022, tout allait bien. L’entreprise était rentable. » Que s’est-il passé alors ? « Une opération de concurrence déloyale organisée par l’État chinois pour déstabiliser notre industrie, avec un dumping sur les prix », a-t-elle dénoncé. Avant d’ironiser : « Grande surprise, qui est le seul repreneur de Vencorex aujourd’hui ? Cette même entreprise chinoise qui a orchestré sa faillite. »
« La ficelle est grosse »
Pour Sophie Binet, « la ficelle est grosse ». Mais la mobilisation des salariés de Vencorex, très vite rejoints par leurs camarades d’Arkema, a totalement rebattu les cartes. En effet, « le plan était bien huilé », a-t-elle souligné. « Ils avaient prévu que tout se passe en quelques semaines, avec un repreneur qui se positionne et qui propose 25 emplois »… Soit l’équivalent de « ce qu’il faut pour gardienner le site ».
Et la responsable syndicale de s’interroger : « Pourquoi garder 25 emplois et pas zéro ? » D’une part « parce que ça évite de payer la dépollution », mais aussi car « ça permet de racheter les brevets, les savoir-faire, et de continuer le pillage ». De fait, pour accéder au marché européen, « un certain nombre de normes et de certifications » sont nécessaires et « les Chinois ont besoin de racheter nos entreprises », a expliqué Sophie Binet.
La leader de la CGT a vivement taclé ces « gouvernements qui font rentrer le loup dans la bergerie ». Vencorex, « c’est l’exemple de l’incurie gouvernementale », a-t-elle poursuivi. « Ici, c’est près de 5 000 emplois qui sont en jeu. Ici, les productions que vous réalisez sont un enjeu stratégique pour tout le pays. » Et ce, pour l’approvisionnement des centrales nucléaires ou le carburant de la fusée Ariane.
Les salariés sont dans l’attente du jugement imminent du tribunal de commerce de Lyon, au lendemain de l’audience tenue ce mercredi 6 novembre. La juridiction doit se prononcer sur la requête unanime de l’ensemble des parties, qui demandent de prolonger la période d’observation jusqu’en mars 2025. Ce qui donnerait plus de temps à un autre repreneur éventuel pour se manifester.
Une journée de mobilisation nationale le 12 décembre
Naturellement, les regards se tournent vers Arkema. Sophie Binet a, comme une partie des élus locaux présents à la tribune – dont le président de la Métropole et maire de Pont-de-Claix Christophe Ferrari, la députée Élisa Martin ou le maire de Grenoble Éric Piolle -, répété qu’il s’agissait du « repreneur évident ». Pourtant, le géant de l’industrie chimique se fait prier. Et pour la représentante syndicale, hors de question de se contenter d’une reprise partielle des activités.
Faute d’offre sérieuse, il existerait toutefois une piste alternative. Sophie Binet a ainsi évoqué la proposition défendue également par les élus communistes, à l’instar, la semaine précédente, de la maire d’Échirolles Amandine Demore ou du conseiller régional Éric Hours. Selon elle, « si l’État n’est pas en capacité de trouver un repreneur, la CGT demandera d’organiser une nationalisation temporaire », sur le même modèle qu’à Saint-Nazaire.
Évoquant le contexte global, la secrétaire générale de la CGT a relié la lutte des salariés de Vencorex à celles de leurs camarades d’Atos, d’Auchan, de Michelin… Pour s’opposer aux plans de licenciements – plus de 180 dans toute la France –, une large mobilisation nationale sera organisée à l’initiative de la CGT le 12 décembre, a annoncé Sophie Binet, qui a appelé à « une grande journée de convergence de toutes les luttes pour l’emploi ».
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