LePartisan.info À propos Podcasts Fil web Écologie Blogs Revues Médias
flux grenoblois • associations

Le Travailleur Alpin

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

28.05.2024

Luc Renaud

Place de Verdun, devant la préfecture de l’Isère, à Grenoble.

Le syndicat CGT des travailleurs sans papiers a organisé un rassemblement devant la préfecture de l’Isère le 28 mai. Il dénonce le verrouillage de la préfecture qui refuse les régularisations et les renouvellement de titres de séjour. Un système mis en place pour remettre en cause l’accès aux droits des travailleurs.

« C’est comme si la préfecture était fermée. » Steve Fluxman, l’un des animateurs du syndicat CGT des travailleurs sans papiers s’inquiète de l’évolution de la situation. « Depuis la création de notre syndicat en 2009, explique-t-il, nous avons avons toujours eu des contacts réguliers avec les services de l’État pour faire aboutir des dossiers de régularisation qui entrent des les critères des lois en vigueur ; depuis quelques mois, il n’est plus possible d’obtenir le moindre rendez-vous ».

Un blocage qui a conduit le syndicat à l’organisation d’un rassemblement, ce lundi 28 mai devant la préfecture de l’Isère place de Verdun. Plusieurs centaines de personnes y ont participé pour manifester leur solidarité.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Steve Fluxman.

En prenant la parole devant les manifestants, Ayache Benhanis, secrétaire du du syndicat, décrivait les drames qu’entraînent les dispositions aujourd’hui en vigueur. « Un travailleur d’origine étrangère, qui vit en France depuis des années voire des décennies, peut se voir refuser le renouvellement de sa carte de séjour : une autorisation de travail, demandée par l’employeur au ministère de l’Intérieur sur une plateforme numérique est maintenant systématiquement exigée, et cela pour un salarié qu’il emploie depuis des années. Il suffit que le patron ne veuille pas faire cette demande ou n’en ait pas le temps pour que le titre de séjour ne soit pas renouvelé. » Ce qui entraîne la perte de l’emploi, la perte des droits sociaux voire l’expulsion, alors même que l’attestation de travail a été fournie lors de la demande initiale de titre de séjour.

Ayache Benhanis.

« C’est comme si l’on voulait mettre les salariés dans la clandestinité, commente Steve Fluxman, et l’on comprend bien pourquoi : un travailleur clandestin est sans défense vis-à-vis du patron qui l’emploie et certains en profitent ».

Plusieurs salariés se sont d’ailleurs succédés au micro du syndicat pour témoigner de leur situation.

« Nous ne laisserons pas nos camarades seuls face à ces injustices, souligne Ayache Benhanis, nous poursuivrons nos actions pour faire entendre la justice. »

Grenoble Veynes SNCF

Sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Social »

foule floutée

Retrouvez les derniers dossiers de notre rubrique "Social"

Livreurs à vélo. Pourquoi leur combat nous concerne tous

Le combat des livreurs pour leurs rémunérations, la régularisation des sans papiers, leurs conditions de travail, est d’intérêt général. C’est aussi une illustration des objectifs de la loi immigration : accroître la précarité de ces travailleurs pour mieux affaiblir les revendications de tous les travailleurs.

0 commentaire
Bergers syndicat CGT

Syndicalisme. Comment se crée la CGT des gardiens de troupeaux

Un syndicat CGT des gardiens de troupeaux s’est créé ce printemps. Avec la volonté de mieux fixer les règles d’une profession saisonnière dont les membres travaillent le plus souvent seuls dans leurs alpages. Métier exigeant, en pleine évolution, et indispensable à la production d’une alimentation de qualité. Reportage en altitude.

0 commentaire

« Pour construire des logements sociaux, il faut une volonté politique »

Une politique du logement qui associe les habitants à ses choix ? C’est l’ambition de Nicolas Beron Perez, vice-président communiste chargé du logement à Grenoble Alpes métropole. Et ce n’est pas gagné, face à la politique de l’État et à des choix locaux qui ne vont pas toujours en ce sens. Entretien.

0 commentaire

Cet article Grenoble. « Comme si l’on voulait mettre les travailleurs dans la clandestinité » est apparu en premier sur Travailleur Alpin.


26.05.2024

Maryvonne Mathéoud

Au départ de la manifestation.

Ce jeudi 23 mai une nouvelle manifestation a eu lieu à Fontaine pour défendre l’école publique. Des rassemblements sont organisés devant les collèges. En cause la réforme gouvernementale qui prévoit le tri des élèves par groupes de niveaux, sous l’appellation de « choc des savoirs ».

« Si nous sommes là mobilisés et réunis aujourd’hui, c’est parce que que nous sommes inquiets pour l’école et en colère à cause de ce qui est en train de se passer. Nous pensons que le projet de société qui se dessine à travers la mise en place du « Choc des savoirs » et la destruction du service public d’éducation, organisés par le gouvernement, est dangereux », déclare Marie, enseignante dans le primaire.

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Elle ajoute : « Nous voulons une école publique qui soit accessible à toutes et à tous, qui accompagne chaque enfant vers son émancipation, qui construise un rapport critique aux savoirs et apprenne à questionner, pour que chacun·e puisse décider de son avenir, une école qui soit un lieu de vie collective où on apprend l’entraide, la coopération et la solidarité. Or, l’école qui nous est promise aujourd’hui est une école privée des moyens nécessaires pour fonctionner, une école qui trie et sélectionne les élèves dès leur plus jeune âge, une école qui prône la compétition et la concurrence, une école toujours plus inégalitaire, une école qui stigmatise, qui divise et qui exclut. Je suis enseignante en maternelle, et à l’école primaire, nous ne pouvons pas nous résoudre à laisser nos élèves les plus fragiles, au bord du chemin, dès leur plus jeune âge ».

Laetitia une enseignante du secondaire explique que « le « choc des savoirs » est synonyme de mise à mort du collège unique et de l’égalité des chances. »

Des parents d’élèves s’indigent : «nous ne voulons pas que nos enfants soient étiquetés, mis dans des cases. Privilégier les uns, dans le savoir et la connaissance, mettre à l’écart les autres tels des parias, humiliés, rabaissés. Nos enfants sont notre présent, individuellement aujourd’hui. Mais ils seront le futur collectif, communautaire de tous demain. »

Plusieurs s’interrogent : « Comment développer l’empathie, le vivre ensemble, le partage de connaissance, de culture, de savoir être et de savoir faire, si dès le plus jeune âge nous les séparons, les parquons dans un schéma, un futur presque déjà choisi d’avance pour chacun d’eux, mais pas par eux. Nous parents souhaitons, au-delà de l’éducation, l’élévation de notre jeunesse, l’élévation intellectuelle, philosophique. Le savoir est la clé de l’épanouissement. Le sans critique est la clé de la liberté individuelle et de l’émancipation. L’école, au sens noble, est une chance une richesse. Nous parents voulons le mieux pour nos enfants, pour la jeunesse pour le futur ».

Grenoble Veynes SNCF

Les manifestants s’accordent pour dire « non à l’école du tri, non au groupes de niveau, non aux fermetures de classes ; non à l’école du choc des savoirs ».

Un rassemblement avait eu lieu le mardi 21 mai devant le collège Gérard Philipe et un nouveau rassemblement s’est déroulé le jeudi 23 mai à 18h devant les collèges Gérard Philipe et Jules Vallès.

Collectif de l'étoile ferroviaire de Veynes
Grenoble Veynes SNCF Lus-la-Croix-Haute
Grenoble veynes fanfare Trièves

A lire sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Société »

foule floutée

Retrouvez les derniers dossiers de notre rubrique "Société"

Fête du TA. « Nous espérons bien nous poser là pour un nouveau cycle »

Une nouvelle équipe et des ambitions intactes. La fête du Travailleur alpin prend ses quartiers à Saint-Egrève, parc Marius Camet, devant l’hôtel de ville. Une édition 2024 qui retrouve l’herbe verte et les grands arbres avec une perspective, le centième anniversaire de sa création, en 1929. Entretien avec Adrien Guerre, son nouveau directeur.

0 commentaire

Le travail paysan, variable d’ajustement des marges de l’industrie et de la distribution

Vivre de son travail. D’un travail indispensable. C’est la revendication première des agriculteurs. Dans un pays où des millions de personnes n’ont pas accès à une nourriture saine en quantité nécessaire, c’est aujourd’hui un enjeu de société. Et plus des mutations incontournables liées au changement climatique et à la sauvegarde de la biodiversité.

0 commentaire

Oisans. La montagne face au réchauffement climatique

Pour l’heure, la réponse des stations, c’est plus beau et (beaucoup) plus cher. Il faut pourtant se résoudre à une réduction progressive de l’impact du ski. Et imaginer de nouvelles pistes, celles d’un avenir. On n’en est pas encore tout à fait là.

0 commentaire

Cet article Fontaine. L’école de la ségrégation, parents et enseignants la refusent est apparu en premier sur Travailleur Alpin.


21.05.2024

Edouard Schoene

Janine Guespin-Michel.

Janine Guespin-Michel, coautrice du livre « Dynamiques citoyennes. Un engagement au service de l’Humain » était de passage à Grenoble le 21 mai.

Janine Guespin-Michel est microbiologiste honoraire à l’université de Rouen et fut membre du groupe Science et démocratie d’Espaces Marx. Elle est co-responsable du collectif économie sociale et solidaire (ESS) du PCF.

« J’avais travaillé avec Lucien Sève sur un livre paru en 2005, autour de la pensée dialectique complexe. La rencontre avec Jean-Paul Pla fut l’occasion de mettre en œuvre un livre autour d’une pratique en économie sociale et solidaire (ESS) », nous dit-elle.

Jean-Paul Pla, conseiller municipal délégué pour l’ESS à Toulouse (2008-2014), a travaillé dans différentes structures de l’ESS, et anime avec son collègue Moussa Becherif l’association Folies, au titre de laquelle il enseigne dans plusieurs cursus post-bacs où il initie les étudiants à l’ESS et à la citoyenneté, et il accompagne des porteurs de projet à la création de structures d’ESS.

Ce livre analyse ces expériences en forme de pensée dynamique. « La pensée dominante exclue la dynamique, car celle-ci porte le changement. Ainsi le chapitre sur les monnaies citoyennes met-il en évidence le débat, le temps nécessaire pour la mise en œuvre d’un projet, les structures citoyennes nouvelles d’associations pour porter dans la durée de tels projets. Il faut une vigilance sur la dynamique elle-même », commente Janine Guespin-Michel

Ce livre mérite d’être lu par celles et ceux qui s’intéressent aux expériences citoyennes et veulent s’inscrire dans des dynamiques de construction d’une société radicalement nouvelle.

Il sera en vente à la fête du Travailleur alpin, les 28 et 29 juin, parc Marius Camet, à Saint-Egrève.

Dynamiques citoyennes. Un engagement au service de l’humain.
Jean-Paul Pla et Janine Guespin-Michel, mars 2024, ed Edilivre

Grenoble Veynes Lus-la-Croix-haute

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Société »

foule floutée

Retrouvez les derniers dossiers de notre rubrique "Société"

Fête du TA. « Nous espérons bien nous poser là pour un nouveau cycle »

Une nouvelle équipe et des ambitions intactes. La fête du Travailleur alpin prend ses quartiers à Saint-Egrève, parc Marius Camet, devant l’hôtel de ville. Une édition 2024 qui retrouve l’herbe verte et les grands arbres avec une perspective, le centième anniversaire de sa création, en 1929. Entretien avec Adrien Guerre, son nouveau directeur.

0 commentaire

Le travail paysan, variable d’ajustement des marges de l’industrie et de la distribution

Vivre de son travail. D’un travail indispensable. C’est la revendication première des agriculteurs. Dans un pays où des millions de personnes n’ont pas accès à une nourriture saine en quantité nécessaire, c’est aujourd’hui un enjeu de société. Et plus des mutations incontournables liées au changement climatique et à la sauvegarde de la biodiversité.

0 commentaire

Oisans. La montagne face au réchauffement climatique

Pour l’heure, la réponse des stations, c’est plus beau et (beaucoup) plus cher. Il faut pourtant se résoudre à une réduction progressive de l’impact du ski. Et imaginer de nouvelles pistes, celles d’un avenir. On n’en est pas encore tout à fait là.

0 commentaire

Cet article  « Dynamiques citoyennes », un livre riche de perspectives est apparu en premier sur Travailleur Alpin.


20.05.2024

Maryvonne Mathéoud

Le monde du spectacle isérois veut faire entendre la voix des Iraniens qui demandent la libération de deux rappeurs dont l’un a été condamné à mort par le régime.

Un nouveau rassemblement a eu lieu samedi 18 mai à Grenoble pour exiger la libération sans condition des rappeurs kurdes/iraniens Toomaj Salehi et Samen Yasin.

Les deux artistes rappeurs ont été condamnés par le régime iranien à cinq ans de prison pour Samen et à la peine de mort pour Toomaj. La politique répressive en Iran se déroule dans le cadre d’une république théocratique islamique féroce particulièrement dans les régions kurdes qui sont soumises à une répression inédite depuis la mort de la jeune Jina Mahsa Amini, kurde/iranienne, arrêtée par la police des mœurs.

Le slogan « Femmes, vie, liberté ! », a largement été scandé. Les raisons de la colère des Iraniens et des Iraniennes sont profondes et anciennes. Les militants iraniens demandent la liberté totale pour les artistes en Iran. Ils exigent la fin du régime théocratique, l’abolition de la peine de mort.
Un appel initié par la Self 38, CGT Spectacle culture pour exiger la libération sans condition de ces artistes, ainsi que tous les prisonnier.ers d’opinion rassemble plus de 50 artistes, technicien.nes, structures du secteur culturel isérois. Cet appel est soutenu par une quinzaine d’associations, syndicats et partis politiques, dont la Ligue des droits de l’Homme Grenoble métropole, la LDH Iran, Amnesty international Grenoble, AIAK( Association Iséroise des amis des kurdes).

Contact pour signer l’appel : cgtculture38@gmail.com

Eric-Piolle

Sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Solidarités »

foule floutée

Retrouvez nos articles de la rubrique "Solidarités" dans ces dossiers

métrop

La lutte contre le racisme et l’imposture sociale de l’extrême droite

Salima Djidel est une personnalité publique dans l’agglomération grenobloise. Ce qui ne l’empêche pas d’être confrontée au racisme ordinaire. Elle a décidé de ne pas laisser passer. Au nom de tous ceux qui n’ont pas les mêmes possibilités de s’exprimer. Et elle pose une question : le combat antiraciste n’a-t-il pas perdu de sa vitalité ? Témoignage.

0 commentaire

Secours populaire. Ils font vivre la solidarité au quotidien

Le comité de Saint-Martin-d’Hères du Secours populaire a assuré la continuité de l’aide aux bénéficiaires grenoblois pendant la parenthèse qu’a connue la fédération de l’Isère de cette association solidaire. Des locaux qui abritent une activité fébrile et une fréquentation soutenue. Rencontre avec Samir Rebadj, son responsable. Et le point sur six mois de crise.

0 commentaire

Ukraine. La mobilisation pour la paix et la solidarité

Sidération. C’est un peu le sentiment partagé par Anastasia Moshak et sa famille après l’agression russe de l’Ukraine. Une guerre qu’elle suit au jour le jour avec ses grands-parents ukrainiens aujourd’hui réfugiés à Échirolles. Sans préjuger de l’avenir, elle souligne que les peuples russes et ukrainiens ne sont pas ennemis.

0 commentaire

Cet article Grenoble. Pour la libération de deux artistes iraniens est apparu en premier sur Travailleur Alpin.


19.05.2024

Maryvonne Mathéoud

Rue Félix Poulat, à Grenoble, ce 18 mai. La mobilisation est toujours là.

Près d’un millier de personnes ont défilé dans les rues de Grenoble ce samedi 18 mai. Soixante-seize ans après, la Nakba continue : ça suffit !

François Moscato, co président de l’Association France Palestine solidarité Isère, lance les mots d’ordre : « Halte au génocide du peuple palestinien ; cessez le feu immédiat total et permanent à Gaza ; stop à la Cisjordanie occupée ; reconnaissance de l’apartheid ; protection du peuple palestinien à Gaza et en Cisjordanie ; arrêt des ventes d’armes à Israël et de toutes les coopérations militaires ; sanction contre Israël ; défense de toutes nos libertés publiques et du droit d’expression. »

François Moscato.

Puis Sylvette Garcin lit la déclaration nationale de l’AFPS :

Soixante-seize années ont passé depuis la catastrophe – la Nakba – subie par le peuple palestinien au moment de la création de l’État israélien entre 1947 et 1949. Des années terribles où 80% de la population a été expulsée de ses terres et dépossédée de ses biens. Près de 600 villages et quartiers des villes palestiniennes ont été détruits et 31 massacres de civils ont eu lieu dont ceux de Deir Yassin et de Tantura ; 800 000 Palestiniens ont été expulsés vers la Cisjordanie, Gaza ou les pays voisins pour devenir des réfugiés pendant que des dizaines de milliers étaient déplacés à l’intérieur d’Israël perdant eux aussi leurs biens et leurs terres.
Les expulsions, le vol des terres et des biens sont devenus la règle et la loi du plus fort a imposé la colonisation de peuplement avec le soutien des instances internationales.
Depuis 76 ans, malgré une résistance acharnée et multiforme, génération après génération, le peuple palestinien subit l’oppression d’un État qui ne respecte aucune résolution des Nations-Unies, ni le droit international Depuis 76 ans, la Nakba a continué dans toute la Palestine par la mise en place d’un régime d’apartheid se traduisant par une multitude de lois discriminatoires « légalisant » la dépossession, par le nettoyage ethnique, une répression féroce, la négation totale des droits humains et du droit à l’autodétermination du peuple palestinien.
Elle s’accentue aujourd’hui avec une violence inégalée : dans une totale impunité, Israël, impose depuis sept mois une deuxième Nakba avec le génocide en cours à Gaza grâce à la complicité active de nombreux gouvernements occidentaux
Un génocide qui a fait plus de 35 000 victimes, 10 000 disparus, 80 000 blessés, 2 millions de déplacés, et a entraîné la destruction complète de la bande de Gaza : habitations, infrastructures et tous les services publics. Cette stratégie brutale et génocidaire vise à causer des dommages irréparables afin de créer un environnement tel que les Palestiniens quittent leurs terres, reproduisant ainsi à grande échelle le nettoyage ethnique de 1948 dans le but de terminer le travail inachevé. La Cisjordanie occupée, dont Jérusalem-Est, avait vu dès le début de l’année 2023 une accélération de la colonisation, de la répression, des destructions et du nettoyage ethnique. Depuis le 7 octobre, on y compte près de 10 000 arrestations, près de 500 assassinats. Ce sont des agressions permanentes des camps de réfugiés, une colonisation à marche forcée, et une multitude d’attaques de colons violents et armés… En Israël même, la répression contre les Palestiniens et ceux qui les soutiennent et le nettoyage ethnique, ont également redoublé avec récemment la destruction de villages dans le désert du Naqab/Néguev. Des députés dénonçant les massacres à Gaza ont été expulsés de la Knesset.
Il est de la responsabilité des États de mettre fin à cette injustice et à ces crimes qui perdurent. Ils doivent passer aux actes. Aucune discussion, aucun raisonnement n’a de prise sur Israël. Il faut en finir avec l’impunité dont il jouit depuis 76 ans. Cela passe par des sanctions : la suspension de l’accord d’association entre l’Union européenne et Israël, l’arrêt de toute coopération sécuritaire et militaire, un embargo diplomatique et économique. Par ailleurs, la France et l’UE doivent soutenir pleinement les enquêtes en cours de la Cour pénale internationale ainsi que la procédure contre Israël introduite par l’Afrique-du-Sud devant la Cour internationale de justice afin de stopper le génocide et le nettoyage ethnique du peuple palestinien. La France doit emboîter le pas de la Slovénie, Malte, l’Espagne et l’Irlande qui s’apprêtent à reconnaître l’État de Palestine. Ce serait un premier pas dans la reconnaissance effective du droit à l’autodétermination du peuple palestinien. L’oppression de tout un peuple, la colonisation, l’occupation et l’apartheid ça suffit ! Le génocide doit prendre fin et place doit être faite à l’égalité des droits. Le droit au retour des réfugiés palestiniens doit être appliqué
Le peuple palestinien a droit à l’autodétermination et Israël n’a aucun droit à décider du contraire, pas plus qu’aucun autre État.
Le bureau national de l’AFPS
Le 15 mai 2024

Eric-Piolle

Sylvette Garcin.

Eric-Piolle
Eric-Piolle

Sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Solidarités »

foule floutée

Retrouvez nos articles de la rubrique "Solidarités" dans ces dossiers

métrop

La lutte contre le racisme et l’imposture sociale de l’extrême droite

Salima Djidel est une personnalité publique dans l’agglomération grenobloise. Ce qui ne l’empêche pas d’être confrontée au racisme ordinaire. Elle a décidé de ne pas laisser passer. Au nom de tous ceux qui n’ont pas les mêmes possibilités de s’exprimer. Et elle pose une question : le combat antiraciste n’a-t-il pas perdu de sa vitalité ? Témoignage.

0 commentaire

Secours populaire. Ils font vivre la solidarité au quotidien

Le comité de Saint-Martin-d’Hères du Secours populaire a assuré la continuité de l’aide aux bénéficiaires grenoblois pendant la parenthèse qu’a connue la fédération de l’Isère de cette association solidaire. Des locaux qui abritent une activité fébrile et une fréquentation soutenue. Rencontre avec Samir Rebadj, son responsable. Et le point sur six mois de crise.

0 commentaire

Ukraine. La mobilisation pour la paix et la solidarité

Sidération. C’est un peu le sentiment partagé par Anastasia Moshak et sa famille après l’agression russe de l’Ukraine. Une guerre qu’elle suit au jour le jour avec ses grands-parents ukrainiens aujourd’hui réfugiés à Échirolles. Sans préjuger de l’avenir, elle souligne que les peuples russes et ukrainiens ne sont pas ennemis.

0 commentaire

Cet article Grenoble. Nouvelle manifestation pour le cessez-le-feu à Gaza est apparu en premier sur Travailleur Alpin.


18.05.2024

Edouard Schoene

Un rassemblement organisé par l’Anacr et le PCF auquel ne participe plus la ville de Fontaine depuis qu’elle est dirigée par la droite.

Vendredi 17 mai se tenait un rassemblement à Fontaine devant la plaque commémorative de l’assassinat de deux résistants, Marco Lipzyc, « commandant Lenoir » dans la résistance, et Antoine Polotti (« Georges »). Dans le lourd climat de montée de l’extrême droite et de retrait de la municipalité de droite de Fontaine de plusieurs commémorations, la cérémonie, organisée par PCF et ANACR, était emprunte d’une grande émotion.

Jacques Rolland, secrétaire de l’amicale ANACR, a pris la parole en premier. « Antoine Polotti et Marco Lipzyc ont été assassinés ici le 17 mai 1944. Rien ou presque marque en Isère leur mémoire. Il nous faut transmettre leur héritage, sans compromission. Tous les deux communistes, étrangers exilés en France. Ils sont morts jeunes et n’ont pas pu raconter » (lire Marco Lipszyc – Etranger et notre frère pourtant, Claude Collin 2015).

Syndicats retraites Vizille Nupes

Jacques Rolland.

Marco Lipszyc, Polonais d’origine juive, adhère aux idées de la troisième Internationale et rejoint le Parti communiste français. Depuis la France, il part combattre l’armée franquiste en Espagne puis s’engage dans la lutte contre le nazisme. Il sera arrêté et exécuté le 21 juillet 1944 à Seyssinet.

C’est en Espagne qu’Antoine et Marco se rencontrent. Après la défaite des combattants républicains, ils défilent devant 30 000 personnes, salués par Dolorès Ibarruri. Antoine participe à la résistance en Isère, deviend secrétaire régional du PCF clandestin en 1943 ; Marco milite à Merlin Gérin, son entreprise, et participe à la création des FTP en Isère.

Michel Vallon, président de l’amicale des FTP, dénonce dans son intervention les idées extrémistes qui envahissent l’Europe. « N’oublions pas que le RN qui siège dans des collectivités territoriales n’a pas renoncé à des idéologies nauséabondes. »

Retraites Nupes Vizille

Laurent Jadeau, élu d’opposition à Fontaine, a pris la parole au nom de la fédération de l’Isère du PCF. Ne reprenant pas les éléments biographiques énoncés par les précédents orateurs il a énoncé l’actualité de la commémoration.

« Quelques mois après l’adoption de l’inique loi « Darmanin » sur l’immigration, je dirais que nous avions là un bel exemple d’immigration choisie ! Choisie par deux hommes, l’un Polonais, l’autre Italien, pour combattre, en France, pour la France et pour tous les peuples. Combattre contre l’horreur nazie, combattre pour la liberté. …
« Résistant », était-ce alors « un métier en tension » ? Ceux qui aujourd’hui attisent les haines, dénient le statut même de citoyen, d’être humain aux femmes et aux hommes qui choisissent la France, pour fuir des régimes tyranniques, des guerres, des famines, ceux-là ne sont pas dignes de la mémoire de nos deux camarades. Comme n’en sont pas dignes non plus, ceux qui font le lit des idées d’extrême-droite par simple calcul politicien.
Une nouvelle fois, d’ici un peu plus de trois semaines, le 9 juin, ces idées nauséabondes ont malheureusement de grands risques de se retrouver sur le devant de la scène, dans des proportions effrayantes, non seulement dans notre pays, mais également dans une bonne partie de l’Europe.
Pour notre part, nous refusons toute idée d’une Europe «forteresse» et d’une immigration sélective, en particulier la création de quotas qui ont pour seul but de satisfaire les intérêts des entreprises européennes et qui dépouillent de leur main- d’œuvre qualifiée les pays du Sud.
Nous refusons une Europe qui s’enferme dans une politique inhumaine, laissant des milliers d’être humains mourir chaque année en méditerranée. Nous refusons une Europe qui laisse le champ libre aux forces du capital, pour détricoter méticuleusement ce que les résistants unis, au sortir du cauchemar de 39-45, avaient construit avec en ligne de mire les « jours heureux ». Ce programme du CNR qui a permis toutes les conquêtes sociales piétinées les unes après les autres aujourd’hui. Ces « jours heureux » restent pour notre part notre but intangible !
Que dire également des responsables politiques locaux qui piétinent à bas bruit la mémoire et l’identité d’une ville comme la notre ? L’histoire de Fontaine est en effet charnellement liée à la fois à la résistance et aux apports des immigrations successives qui ont fait de notre cité un creuset si vivant.
De nombreuses rues de notre ville portent les noms de ces hommes, qui comme Polotti et Lenoir, ont laissé leur vie pour nous dans notre pays, dans notre région, parfois à Fontaine même (A. et M. Barbi, Doyen gosse, Docteur Valois, Abbé Vincent, Jean Prévost, Jean Bocq, Jean Pain, Joseph Francesconi, Paul Vallier, Danielle Casanova, Germaine Tillon…).
Les campagnes de « débaptisation » sont depuis longtemps une marque de l’esprit revanchard des édiles de droites qui parviennent à déloger des Municipalités populaires conduites par des maires communistes. A Fontaine, le parc Karl Marx, vient d’en faire les frais, faisant fi de l’apport historique et philosophique sans égal du penseur allemand, reconnu par ses adversaires même. Mais avant, c’était déjà une école au nom de la femme résistante « Danielle Casanova » qui était effacée !
Au delà de ces actes autoritaires, et pour tout dire, assez mesquins, on assiste également au rabougrissement des commémorations en rapport à la résistance et à la seconde guerre mondiale. Depuis 2020, la municipalité de Fontaine n’est plus partie prenante de cet hommage du 17 mai et il faut toute la ténacité de nos amis de l’Anacr pour poursuivre cette mémoire à nos côtés. Mais ce sont également les hommages à Paul Vallier et Jean Bocq, autres héros tombés dans notre ville, qui ne sont plus honorés. Quant à la commémoration du 8 Mai, elle se trouve maintenant réduite à sa plus simple expression.
Pourtant, aujourd’hui plus que jamais, la mémoire de cette période, des hommes qui ont sauvé l’honneur de l’Humanité doit être absolument préservée. Nous avons cette année, eu la grande satisfaction de d’assister à l’hommage national rendu à Missak et Mélinée Manouchian, et au delà, à tous les « immigrés » de l’affiche rouge. Antoine Polotti et Marco Lipszyc sont également honoré à travers cette reconnaissance de la nation qui avait tardé à venir… beaucoup trop tardé !
Quatre-vingts ans après, les tout derniers témoins nous quittent et nous voyons bien que, comme le disait Bertold Brecht, « Le ventre est encore fécond, d’où a surgi la bête immonde. » La guerre, les crimes contre les peuples épris de liberté sont de nouveau à nos portes. L’immense besoin d’Europe fraternelle, rassemblée et pacifique exige la justice sociale, le progrès en commun de tous les peuples dans un monde solidaire. Cet espoir est vivant.

Assistait à la cérémonie et au dépôts de gerbes, Maryse, fille de Jean Bocq, résistant, assassiné le 26 mars 1944.

Nupes PS retraites Vizille

Sur le même sujet

Retrouvez les dernières parutions de notre rubrique « Politique »

foule floutée

Retrouvez nos articles de la rubrique politique dans ces dossiers

Élections européennes. L’enjeu industriel

Marc Dorel, ingénieur à Moirans, est candidat sur la liste conduite présentée par le PCF aux élections européennes. Outre les enjeux démocratiques d’un fonctionnement de l’Union européenne aujourd’hui confisqué aux peuples, il met en cause des stratégies industrielles soumises aux marchés financiers et contraires aux intérêts de la France et du monde.

0 commentaire

Fête du TA. « Nous espérons bien nous poser là pour un nouveau cycle »

Une nouvelle équipe et des ambitions intactes. La fête du Travailleur alpin prend ses quartiers à Saint-Egrève, parc Marius Camet, devant l’hôtel de ville. Une édition 2024 qui retrouve l’herbe verte et les grands arbres avec une perspective, le centième anniversaire de sa création, en 1929. Entretien avec Adrien Guerre, son nouveau directeur.

0 commentaire

La majorité grenobloise à la recherche d’un second souffle

Mi-mandat pour l’équipe municipale grenobloise. Interrogations sur son fonctionnement et son avenir. Et projets en cours et à venir. Comment les différentes sensibilités de la gauche majoritaire envisagent-elles les deux ans qui viennent ? Comment construire l’après Éric Piolle qui a fait part de son intention de ne pas briguer un troisième mandat ? Décryptage.

0 commentaire

Cet article Fontaine. 80e anniversaire de l’assassinat de deux résistants est apparu en premier sur Travailleur Alpin.


END

🦉 Une chouette asso nous aurait échappé ? Signalez-la ici merci !
 ‣ Vos suggestions

AMAPS
Accueil Demandeurs d'asile
ADTC
Alternatiba
Aide et Action en Isère
Amis du Monde Diplo
Antigone
BAF (la)
Bobine (la)
Camp de base
Centre Social Tchoukar
Collectif Stop Métrocâble
Collectif STopMicro 38
Collectif Transports Gratuits
Droit au Logement
FNE - Isère
Friday For Future - Gre
Fratrie des Glaneurs Solidaires
Labo Ouvert Grenoblois
Maison de la Nature et de l'Environnement
Observatoire International pour la Réinstallation des Cabines Téléphoniques
Office de l'Anti-tourisme
Pacifique (Le)
Parlons-y-vélo
Pluri-elles
Réseau Éducation Sans Frontières
Salle 5
Terre de liens
Unions de Quartiers
Un ptit Vélo dans la Tête
Un Toit Pour Tous
Verger Aventure
ZeroWaste
102 (Le)
 

 Publications

Affiches (les)
Bon Plan (le)
Collectif Ruptures
CRIC
Crieur de la Villeneuve (le)
Pièces & Main d'oeuvre
Postillon (le)
Sillon 38
Travailleur Alpin (le)
 

 Syndicats

Confédération Paysanne
CGT ST Microelectronics
UD CGT Isère
UD CFDT Isère
FSU 38
SOLIDAIRES
SUD Éducation
 

  Scops · ess · scic

Turbine.Coop (La)
Atelier Paysan
Cap Berriat
Conservatoire des Espaces Naturels
Gresi21 - Centrales Villageoises
Rhône-Alpes Solidaires
Pain des Cairns (Le)
 

 Politiques

Ades
Ensemble-Grenoble
Guillaume Gontard
Élu.e.s isérois.e.s
Les Ecologistes de la métropole de Grenoble
 

 Autres

DREAL
INSEE
INRIA
UGA
 
‣ Sources fermées ou en sommeil