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Un Toit Pour Tous

UTPT se donne pour mission de favoriser l’accès et le maintien dans un logement décent des personnes à faibles ressources en lien avec les collectivités locales.

30.05.2024

Anne-Laure Navarro

Agir auprès de l’opinion publique pour faire changer le regard porté sur le logement social et appeler la société à s’engager dans le combat pour son déploiement dans nos territoires peut passer aussi par un concours photo, qui a pour thème « Au -delà des clichés, la vie dans le logement social ». C’est un des choix d’Un Toit Pour Tous pour accompagner son engagement associatif portant déjà sur l’information, le plaidoyer, la réhabilitation de logements, la gestion immobilière à vocation sociale à destination des ménages précaires et l’accompagnement social.

https://www.untoitpourtous.org/concours-photo-edition-2024/

 

Photographes ne perdez pas de temps : le concours photo est organisé du 14 mai 2024 au 25 juin 2024. La date de clôture pour l’envoi des photos est le 9 juin 2024 à 23h59. Elles doivent être envoyées à l’adresse mail contact@untoitpourtous.org. Chaque participant ne peut envoyer qu’une seule photo au format JPEG et ne doit pas dépasser 5 Mo.

 

Pour mieux comprendre le message passé à travers la photo, il faut fournir, en fichier joint, une brève description (5 à 10 lignes) explicitant l’inspiration, pourquoi ce lieu etc. Pour ce qui est du mail, il faut intégrer dans le corps du message : nom, prénom, adresse postale, numéro de téléphone et adresse e-mail et, comme objet « Concours photo – Au-delà des clichés, la vie dans le logement social ». De plus, pour valider sa participation, le participant doit s’abonner à la newsletter d’Un Toit Pour Tous.

 

Comme pour tout concours, l’association a mis en place des critères éliminatoires.  Ne sont pas autorisés : un contenu inapproprié, le plagiat, le non-respect du règlement, la participation multiple ainsi que la photo générée par IA. Le non-respect de ces règles entraine une élimination directe.

 

Si votre photo fait preuve d’originalité, est pertinente par rapport au thème, démontre votre créativité artistique vous pourrez alors mettre les chances de votre côté pour faire partie de la sélection des 10 meilleures photos. L’association accordera de l’importance autant au niveau de l’expression émotionnelle qu’à la qualité technique.

 

Le 10 juin, les 10 meilleures photos seront sélectionnées par les membres d’un jury spécifique composé de trois bénévoles, 2 salariées et la stagiaire du service communication. Entre le 10 et le 12 juin, l’association demandera aux 10 lauréats l’envoi de documents (1) permettant de publier leur photo sur son site le 13 juin.

 

Puis le 14 juin, la phase finale du concours sera lancée. Les internautes, d’une part, le jury d’Un Toit Pour Tous, d’autre part, auront jusqu’au 23 juin 23h59 pour voter pour leur prix respectif : « Vote des internautes » et « Coup de cœur du jury ». Le jury constitué pour les 10 meilleures photos sera alors enrichi d’un panel de salariés d’autres services de l’association.

Le 24 juin, l’annonce des gagnants sera faite sur les réseaux sociaux et le site d’Un Toit Pour Tous. Les 2 prix à gagner :  un bon d’achat de 100€ chez Smartphoto pour chacun. Une remise des prix se fera dans les locaux d’Un Toit Pour Tous et en visio si les gagnants ne peuvent pas se déplacer aux locaux de l’association.

 

(1) Nom de l’auteur de la photo, autorisation parentale en cas d’auteur mineur, autorisation de publication et d’exploitation par l’association Un Toit Pour Tous, autorisation de droit à l’image pour la/les personnes photographié/es, la photo avec une bonne définition.

 

Pour plus d’infos sur le concours et son règlement : https://www.untoitpourtous.org/concours-photo-edition-2024/

L’article Le concours photo est bien lancé : « Au-delà des clichés, la vie dans le logement social » est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.


30.05.2024

Anne-Laure Navarro

Un groupe de bénévoles s’est constitué depuis 2 ans pour apporter une aide aux locataires suivis par l’association, démunis devant l’utilisation de l’informatique pour la recherche d’un autre logement.

Un long, spontané et passionnant entretien avec la référente du groupe a permis de découvrir la richesse humaine de cette initiative.

 

Une initiative qui s’inscrit dans les valeurs de vivre ensemble et d’intelligence collective d’Un Toit Pour Tous

L’accès au numérique est une vraie barrière pour un nombre important de personnes aux faibles revenus, françaises ou étrangères, ou âgées, particulièrement celles que suit l’association en tant que locataires ou dans le cadre de l’accompagnement LASUR.

 

L’accompagnement, au plus près des personnes, pour transmettre à celles et ceux qui en ont besoin plus que des « modes d’emploi », requière bien plus de temps que ce que peut y consacrer le personnel social accaparé par de multiples autres types d’accompagnements.

 

D’où le projet, qui a vu le jour il y a 2 ans, d’une équipe de bénévoles en lien étroit avec les salariés du pôle social d’Un Toit Pour Tous pour la tenue de permanences numériques consacrées, pour le moment, aux recherches de logement par voie informatique. Des permanences qui ont lieu dans les locaux de l’association, lieu bien connu des bénéficiaires et à l’accueil chaleureux, 1h30 un vendredi matin sur deux (1). Deux bénévoles en moyenne assurent la permanence avec l’assistance d’une travailleuse sociale et peuvent accompagner chacune une personne.

 

Un lien étroit entre les salariées et les bénévoles

Actuellement l’accompagnement mobilise 4 bénévoles et 4 salariées qui ont ajusté petit à petit leurs domaines d’intervention au fil du temps. Au moment des permanences, les salariées sont organisées pour pouvoir se rendre disponibles en cas de besoin. Elles fournissent les informations familiales, sociales, administratives et financières nécessaires à l’évaluation de la situation du ménage d’une part, aux éléments de réflexion ou conseils que les bénévoles peuvent lui apporter, d’autre part.

 

La permanence, un lieu de vie

Qu’y a-t-il de commun entre la personne familière avec l’informatique qui vient et n’aura plus besoin de revenir et celle qui revient plusieurs fois, éventuellement avec quelqu’un de sa famille ? C’est la capacité d’adaptation des bénévoles aux différentes situations rencontrées. Donner des clefs pour que la personne fasse elle-même la recherche et le montage du dossier ou constater que les motivations et arguments de la démarche sont clairs ne nécessitent pas plusieurs entretiens. Alors que pour d’autres il faut prendre le temps d’analyser, de poser discrètement des questions, de déceler au fil du temps le véritable désir derrière la volonté de changer de logement, de faire découvrir qu’en réalité il y a peu d’offre, d’amener à la réflexion. Ce sont parfois de vrais partages de vie (2).

 

À chaque permanence il y a la pause café qui participe à l’ambiance conviviale qui règne et qui attire celles et ceux qui reviennent facilement pour peaufiner leur dossier. On mesure le besoin de contact de certains isolés.

 

Une équipe soudée et polyvalente

L’un aide déjà des personnes âgées dans une autre association, une est allée vivre l’expérience de la rencontre à la permanence DALO, une autre l’expérience de la commission d’attribution à Un Toit Pour Tous pour savoir comment rédiger les commentaires dans les dossiers.

Une quatrième personne est venue s’intégrer au groupe et apporter sa précieuse expérience de locataire à Un Toit Pour Tous : la fluidité des échanges avec d’autres locataires de la même agence immobilière. Quand on est dans le même situation, c’est plus facile de se mettre au diapason de l’autre… et de poser les bonnes questions.

 

Depuis le début de la permanence une quarantaine de personnes sont venues, 75 entretiens se sont déroulés, au moins 4 personnes ont utilisé leurs nouvelles compétences pour trouver leur logement.

 

Un tremplin pour d’autres engagements ? Des constats qui donnent des envies

 

Cette convivialité qui règne pendant les permanences, pourquoi ne pas l’étendre à des rencontres plus larges avec les locataires, pour d’autres accompagnements, services, partages, autour d’un « café-thé-gâteaux ». Une réflexion en cours qui nécessite un local disponible à Un Toit Pour Tous, lieu bien repéré, et un apport de bénévoles.

 

Cet accompagnement ciblé sur la fracture numérique en matière de recherche de logement ne pourrait-il pas s’appliquer à des recherches d’emploi ? Là aussi l’apport de bénévoles serait indispensable ainsi que le lien avec d’autres structures locales comme Ulisse (atelier chantier d’insertion grenoblois).

 

(1) Avec la possibilité de prévoir des rencontres en dehors de ces créneaux quand c’est nécessaire pour le demandeur.

(2) Les logiciels de traduction facilitent grandement la tâche pour certaines personnes ne maitrisant la langue française.

L’article Des permanences pour trouver un logement via l’apprentissage numérique est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.


30.04.2024

Anne-Laure Navarro

Depuis 2007, les familles qui n’ont pas obtenu de logement social ou un hébergement d’urgence dans des délais raisonnables peuvent engager des recours, au nom de la loi dite DALO (Droit d’accès au logement opposable) ou DAHO (Droit d’accès à l’hébergement opposable), pour obtenir gain de cause.

Un Toit pour Tous accompagne les ménages dans leurs démarches et participe au Comité de suivi formé en 2008 pour évaluer la bonne application de cette loi en Isère.

Dans le département, entre 2008 et 2022, plus de 5700 personnes ou familles ont été jugées prioritaires pour un logement ou un hébergement grâce à cette loi mais les décisions ne sont pas toujours suivies d’effets. Et on estime à 90%, le taux de personnes qui pourraient avoir recours aux dispositifs DALO ou DAHO et qui ne le font pas par méconnaissance ou démotivation, au vu de la complexité et de la longueur des procédures.

 

Le Droit au logement opposable, une avancée sociale majeure

 

La Loi du 5 mars 2007 permet aux personnes sans logement, ou vivant dans un lieu insalubre, ou inadapté à la composition de leur foyer, de faire valoir leur droit à un habitat décent et indépendant.

La Loi  DALO/DAHO permet aussi aux sans abris d’obtenir un hébergement d’urgence, sans condition, si ce n’est d’avoir récemment fait appel au 115, le numéro d’urgence pour les personnes à la rue.

Entre 2008 et 2022 en Isère, selon le comité de suivi mis en place pour veiller à la bonne application de la loi, 4422 personnes ou familles ont été reconnues prioritaires pour un logement social et 1325 pour un hébergement d’urgence.

Au fil des ans, les procédures DALO engagées pour obtenir un logement sont devenues moins nombreuses (- 12.4% en 2022 par rapport à 2021) alors que les procédures DAHO en vue d’une place en hébergement d’urgence sont en constante augmentation.

 

La Loi DALO/DAHO, mode d’emploi

 

Concrètement, si une famille attend un logement social depuis trop longtemps (plus de 25 mois dans les agglomérations iséroises, plus de 13 mois ailleurs), elle peut former un recours devant la CoMed, la Commission de médiation composée de représentants de l’État, d’élus locaux, de bailleurs sociaux, de responsables de structures d’hébergement et d’insertion, d’associations.. En cas de décision favorable, le Préfet a 6 mois pour lui proposer un logement, soit dans le parc social qu’il gère, soit dans les 25% de logements que les bailleurs sociaux doivent réserver à ce public prioritaire, depuis la loi Égalité et Citoyenneté de 2017.

Autre volet de la loi, si une personne dort dans la rue, dans un squat, un bidonville, si elle vient d’être expulsée, et qu’elle ne trouve pas d’hébergement d’urgence, elle peut aussi faire un recours devant cette même CoMed, avec des délais plus courts (6 semaines pour la décision, 6 semaines pour avoir une place en cas de réponse favorable).

S’il y a refus, la Loi permet aux ménages de saisir le Tribunal administratif (puis le Conseil d’État en cas d’appel) pour contester la décision, pour la faire appliquer si elle leur est favorable, ou pour demander des indemnités quand l’État est défaillant.

 

Pour réussir, être accompagné

 

Sans aide, il sera difficile de formuler un recours, surtout si l’on maîtrise mal le langage administratif, car il faut remplir un formulaire de 7 pages et y ajouter de nombreuses pièces justificatives tout en respectant des délais précis.

Un Toit pour Tous propose des permanences pour guider les familles dans leurs démarches, et les orienter, éventuellement, vers l’Équipe Juridique Mobile de la Ville de Grenoble pour les actions en justice. Être accompagné peut éviter qu’une décision favorable à une famille reste lettre morte à cause du manque de coordination entre les différents acteurs.

 

Des décisions qui ne sont pas forcément appliquées

 

En 2022 en Isère, 58% des recours DALO (pour un logement social) ont été suivis d’une réponse favorable. Mais la moitié seulement des ménages ont été finalement logés à l’issue de la procédure, en raison notamment du refus de certaines familles quand les logements proposés sont trop éloignés du lieu de travail ou de scolarisation, ou inadaptés (à une personne en situation de handicap, par exemple).. En Isère, le taux de refus (17%) est très supérieur au taux national (5% en 2020).

Pour ce qui est des recours DAHO, 61% des personnes qui ont engagé un recours  (pour un hébergement d’urgence) ont obtenu gain de cause en 2022 en Isère. Mais là encore, seules 17% bénéficieront vraiment d’un hébergement à cause de structures saturées ou d’offres inappropriées.

 

Un parc de logements sociaux réservés suffisant …

 

Le nombre de logements attribués aux ménages suite à un recours DALO est très en-deçà des possibilités existantes en Isère : près de 37 000 logements sont réservés aux familles prioritaires dans le département, soit presque 40 % des  93 000 logements sociaux. Compte tenu des départs et arrivées, cela représente environ 3 500 logements disponibles en 2022.

Or 395 bénéficiaires ont été relogés cette même année, ce qui représente 11,8 % de ce parc réservé. Les logements mobilisables pour les ménages reconnus prioritaires au titre de la Loi sont donc largement suffisants.

 

…mais un accueil d’urgence saturé

 

Pour ce qui est de l’hébergement d’urgence, le nombre de places disponibles a beaucoup augmenté ces dernières années (2132 en hébergement d’insertion, 1031 en foyers de jeunes travailleurs et 1620 en hébergement d’urgence, auxquelles s’ajoutent les 2207 places réservées aux demandeurs d’asile). Mais les besoins se sont accrus encore plus vite, et l’offre est finalement insuffisante.

En 2022, 4 087 ménages distincts ont sollicité le 115 pour un hébergement d’urgence. Et parmi elles, seulement 13 % ont pu être orientés sur une place. De même, 3 614 ménages ont fait une première demande d’asile, ce qui est supérieur aux capacités d’accueil.

Les personnes jugées prioritaires par la CoMed se voient donc inscrites sur une liste d’attente déjà très longue. 66 ménages seulement ont pu être hébergés en 2022 sur les 364 recours déposés (environ 17%) et pas forcément dans les délais prévus par la loi.

 

Les pistes pour une meilleure application de la loi

 

-augmenter le nombre de places en hébergement d’urgence mais aussi en hébergement d’insertion pour tous les types de public pour désengorger le système

-faire en sorte que le principe d’accueil inconditionnel des personnes en difficulté inclus dans la loi soit respecté par la CoMed en sensibilisant les associations qui y siègent

-alerter sur les effets de la Loi Immigration Intégration votée en décembre 2023 sur le droit au logement quand ses critères sont plus restrictifs pour les étrangers en situation régulière ou irrégulière.

L’article DALO en Isère: des avancées mais encore des obstacles à lever pour faire appliquer la loi est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.


15.04.2024

Anne-Laure Navarro

Il n’existe pas de statistiques précises pour quantifier les logements indignes en France, seulement des estimations qui évaluent leur nombre à 600 000 en 2023.

 Leur nombre ne diminue pas, du fait de la complexité des procédures, de la multiplicité des intervenants, et des montants élevés de travaux qui restent à la charge des propriétaires, malgré les aides existantes.

Une étude menée par l’Observatoire de l’hébergement et du logement d’Un Toit Pour Tous pour la Fondation Abbé Pierre permet de mesurer l’impact important de cet habitat insalubre sur la vie quotidienne des occupants et de comparer l’efficacité des dispositifs selon les territoires.

 

Logements indignes ou non-décents, quelles différences ?

 

La distinction est importante puisqu’elle détermine qui intervient en cas de signalement ou danger. On appelle indignes les logements insalubres ou qui présentent des risques d’effondrement. Ils relèvent des préfets et des services de l’État pour les problèmes de santé publique, et des maires ou intercommunalités pour les questions de mise en sécurité.

Sont considérés comme non-décents, les logements qui présentent des défauts de confort ou d’entretien (aération insuffisante, chauffage défaillant, mauvaise isolation…). Là, il faut faire appel à la Justice pour faire condamner le propriétaire à engager des travaux ou indemniser le locataire.

 

Pas de statistiques mais des estimations

 

Des estimations datant de 2015 font état de 11 800 logements potentiellement indignes dans le parc privé en Isère, et 9 000 dans la Loire. Et le rapport 2023 de la Fondation Abbé Pierre évalue à 600 000 le nombre de logements indignes en France. Ces estimations, à défaut de décompte précis, se basent sur certains indices : bâtiments construits avant 1970, diagnostics de performance énergétique (DPE) les plus bas (F, G), logements occupés par des ménages aux revenus faibles…

 

 

Aucun secteur n’est épargné

 

On trouve surtout des habitats indignes ou non-décents dans le secteur privé, mais aussi, en moindre quantité, dans le parc social.

Ils peuvent aussi bien concerner des immeubles en ville que des maisons à la campagne, des maisons « bourgeoises » dans des quartiers anciens que des immeubles récents construits avec de mauvais matériaux, des logements occupés par des locataires ou des propriétaires.

 

De graves répercussions sur la vie quotidienne des occupants

 

Vivre dans des murs délabrés et mal isolés, avec des odeurs d’humidité, des risques électriques, entraîne non seulement un mal être, de la honte et du stress, mais peut aussi réduire la vie sociale (on n’a plus envie d’inviter ses parents ou amis).

Cet habitat dégradé peut également être à l’origine de problèmes de santé, de dépressions, de difficultés financières (s’il faut réparer ou déménager) et de problèmes professionnels (difficultés à assurer son emploi physiquement ou psychologiquement).

 

Principaux touchés, les locataires précarisés et les petits propriétaires aux faibles revenus

 

Ces répercussions touchent surtout des locataires déjà en difficulté qui n’ont pas d’autres choix que d’accepter les loyers trop élevés imposés sans état d’âme par les propriétaires, malgré le mauvais état des logements.

Mais sont aussi concernés les propriétaires à petits moyens (souvent des retraités, des personnes âgées et isolées) qui ne peuvent réaliser de gros travaux, malgré les aides existantes, parce que le reste à charge est trop élevé pour eux (dans un exemple donné dans l’étude, pour des travaux estimés à 82 000 euros, avec 32 000 euros de subventions, le reste à charge serait de 50 000 euros).

 

Malgré les nombreux signalements, le stock de logements délabrés ne diminue pas

 

On l’a vu, les critères qui permettent de qualifier un logement indigne ou non-décent se recoupent et se chevauchent. De plus les procédures pour rénover les logements indignes ou non-décents sont complexes. Elles impliquent des acteurs et des dispositifs multiples :

  • les préfets et les services de l’État ;
  • les maires et intercommunalités ;
  • le Tribunal judiciaire ;
  • les départements ;
  • la CAF, les CCAS, l’ADIL (Agence départementale d’information sur le logement) ;
  • les acteurs de dispositifs locaux (Anah, OPAH..) ;
  • des organismes spécialisés (SOLIHA, Compagnons bâtisseurs ..).

 

Ce mille-feuille administratif est illisible pour les occupants qui souvent ne connaissent pas leurs droits ou ne savent pas à qui s’adresser. Mais il est également illisible pour les acteurs de terrain, notamment dans les petites communes qui manquent de moyens humains et techniques.

Par ailleurs, avec les nouvelles normes destinées à supprimer les « passoires thermiques », les artisans ont un carnet de commandes trop plein pour intervenir vite. Et depuis le vote de la loi Climat Résilience, on trouve maintenant à la vente des logements énergivores qui ne peuvent plus être loués à des ménages fragiles.

 

Tout va mieux quand les acteurs de terrains ont l’habitude de travailler ensemble

 

En Isère, de l’avis même des professionnels concernés, la coordination entre les différents acteurs fonctionne plutôt bien. Car le département s’est engagé depuis plus de 20 ans dans l’amélioration de l’habitat avec son plan « Sortir du Mal-logement » qui facilite la mise en relation entre les différents protagonistes d’un territoire. Dans la Loire, où ce sont les intercommunalités qui sont à la manœuvre, c’est « plus flou », toujours selon les professionnels.

À l’échelle des communes, les procédures sont grandement accélérées quand il existe un SCHS (Service communal d’hygiène et de santé), comme c’est le cas à Grenoble, avec des agents formés en permanence aux évolutions réglementaires.

 

Enfin un guichet unique pour simplifier les procédures !

 

Le ministère de la Transition écologique développe une nouvelle plate-forme numérique, HISTOLOGE destinée à s’étendre sur tout le territoire. Elle fonctionne en Isère depuis 2023, car elle a pu s’appuyer sur les circuits de signalement existants dans le département. Les signalements des particuliers sont redirigés directement par la plate-forme aux services concernés selon les cas de figures.

 

Un accompagnement nécessaire pendant les procédures marathon

 

Enfin, l’étude souligne la nécessité d’un accompagnement au long cours des ménages quand les dossiers prennent plusieurs années à aboutir. Cet accompagnement doit être à la fois technique (pour faciliter la mise en relation entre les différents acteurs), et moral (pour soutenir les ménages dans un parcours souvent éprouvant).

Au sein de son agence à vocation sociale Un Toit Pour Tous est très engagée sur la prévention de l'insalubrité dans les logements de son parc immobilier :

  • l’association mène en effet une politique de prévention dans les opérations de réhabilitation en favorisant la facilité d’entretien des logements et en la faisant figurer dans le cahier des charges.
  • une prévention par les locataires eux-mêmes en leur proposant des ateliers ou en leur faisant bénéficier des conseils et recommandations de ses salariés et de l’aide de ses bénévoles-bricoleurs.

L’article Lutter contre l’indignité dans l’habitat, un combat de chaque jour… est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.


27.03.2024

Anne-Laure Navarro

Retrouvez l’entretien avec Sylvie Zapata Brel, administratrice bénévole à Un Toit Pour Tous.

Investie au sein de plusieurs groupes de bénévoles et sur de nombreux projets, elle revient sur son engagement au sein de l’association et sur les événements qui l’ont marquée depuis.

 

Pouvez-vous vous présenter en quelques mots ?

J’ai rejoint Un Toit Pour Tous il y a un peu plus de dix ans après une carrière d’ingénieure en informatique au sein de plusieurs multinationales. J’ai trois enfants qui m’ont également bien occupée et j’avais envie, une fois à la retraite, de m’engager sur des actions plus locales et aussi de changer de domaine pour me tourner vers le secteur social.

 

Depuis quand connaissez-vous l’association et comment avez-vous connu son action ?

Depuis un peu plus de 10 ans maintenant. C’était au moment où je me disais « mes enfants sont autonomes, je peux faire quelque chose de mon temps libre » car il était important pour moi de m’engager. J’ai commencé à réfléchir vers quelle association me tourner, je voulais une association qui agisse localement, avec des actions de proximité, et à dimension humaine et non une grosse association nationale. Une de mes anciennes collègues m’a alors parlé d’Un Toit Pour Tous.

 

Pour quelles raisons avez-vous souhaité vous engager au sein de l’association ?

Je me suis engagée dans l’association car la lutte contre le mal-logement est importante pour moi, puisque le logement est le pilier fondamental pour tout. On ne peut pas se projeter sur quoi que ce soit – pour la famille, pour un emploi, une formation, pour l’alimentation, pour la santé – si nous n’avons pas la base du logement. Depuis plusieurs années, c’est aussi devenu le premier poste de dépenses pour les familles. Cela conditionne tout.

 

Sur quelles actions, quel(s) groupe(s) de bénévoles êtes-vous impliquée ?

J’ai débuté quand j’étais encore en activité avec le groupe des AG Copro puisqu’elles se déroulaient le soir. J’ai eu un tuteur qui m’a expliqué comment cela se passait, m’a donné les dossiers et qui m’emmenait à ces dernières. Cela a été très formateur pour moi car c’est une mission très concrète : je voyais les logements que proposait Un Toit Pour Tous à la location puis, il y avait aussi le côté humain, l’entraide… Participer à ce groupe c’était être au contact des gens et aussi défendre les valeurs de l’association.

Je me suis également beaucoup investie dans la commission comanim pour travailler, entre autres, sur l’amélioration de l’accueil des bénévoles et l’instauration des référents au sein des groupes. J’ai rejoint par la suite le groupe mécénat et, petit à petit, Andrée Demon (présidente d’Un Toit Pour Tous de 2015 à 2021), m’a proposé de rejoindre le CA d’Un Toit Pour Tous, puis dans un second temps le bureau.

Je suis aussi membre du comité de direction d’Un Toit Pour Tous Développement. Il y a eu un travail important sur les statuts afin de pouvoir ouvrir le capital à des investisseurs privés auquel j’ai participé en lien avec d’autres bénévoles. Le fait d’avoir une foncière solidaire pour notre association est important, chaque logement fait, c’est une famille dedans !

Par la suite, j’ai rejoint le groupe de bénévoles des permanences numériques qui existent depuis bientôt 2 ans.

 

Quelles sont vos relations avec les autres bénévoles et les salariés de l’association ?

J’ai la chance d’avoir pu collaborer avec beaucoup de salariés au sein d’Un Toit Pout Tous que ce soit au niveau de la communication que de la compta, de la production mais aussi plus récemment en lien avec les travailleurs sociaux dans le cadre des permanence numériques. On s’enrichit tous de nos expériences respectives.

 

Quels sont pour vous les enjeux importants dans les années à venir ? 

Pour moi, l’un des enjeux à venir est l’entretien du parc immobilier qui appartient à Un Toit Pour Tous-Développement. C’est un axe important car Un Toit Pour Tous possède, via sa coopérative, désormais près de 500 logements.

Un autre aspect est le recrutement des bénévoles qui rejoignent notre association. Il faut du « sang neuf » pour apporter de nouvelles idées et pour cela il faut diversifier les profils que ce soit au niveau des âges, de l’expérience antérieure, des milieux professionnels…

Pour finir, je dirais aussi que l’un des enjeux fondamentaux pour Un Toit Pour Tous est de pouvoir travailler davantage en réseau, avec d’autres associations. Dans un contexte d’appels à projets de plus en plus conséquents, de craintes parfois pour nos financements, il est important de renforcer cet axe. De plus, nous apprenons beaucoup de nos fonctionnements différents, je pense en particulier à l’ASL42, la SNL, à Terre de Liens avec lesquelles nous avons eu d’intéressantes rencontres.

 

Quels ont été/sont pour vous les temps forts de l’association ?

En dehors de la journée annuelle des adhérents qui est un temps fort de l’association, l’événement qui m’a le plus marqué a été la nuit de la solidarité en 2019. Le travail avec les bénévoles, avec les services de la métropole grenobloise, tout cela m’a permis de toucher des aspects très concrets du mal-logement. Par exemple, j’ai été frappé par l’importance de l’hébergement chez des tiers, de personnes qui sont sans domicile personnel et qui dorment le temps d’une nuit ou deux chez des amis, de la famille.

 

Un mot pour conclure ?

Je pense à un couple que l’on a reçu dans le cadre des permanences numériques et qui subissait des problèmes de voisinage. Leur logement était très correct mais ils voulaient déménager à cause de ces nuisances. Nous avons réussi à faire en sorte qu’ils aient un nouveau logement neuf mais ils l’ont refusé car la taille de l’appartement ne leur convenait pas. Dans le cadre des permanences numériques j’ai pu rencontrer différentes familles, chacune avec ses demandes propres liées à son histoire. Cela ramène à la liberté des gens. Chacun doit avoir le choix, la liberté de choisir et nous devons le respecter.

 

L’article « Chaque logement réalisé, c’est une famille dedans » est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.


26.03.2024

Anne-Laure Navarro

L’association Un Toit Pour Tous recherche des volontaires engagés et enthousiastes dans le domaine de l’économie de la construction pour nous aider à budgétiser nos futures acquisitions de logement.

 

Qui sommes-nous ?

Un Toit Pour Tous est une association à but non lucratif qui a pour objectif de lutter contre le mal-logement en Isère. Notre mission est de créer un impact tangible sur le terrain en offrant un toit aux plus démunis.

 

Votre rôle ?

En tant que bénévole spécialisé dans l’économie de la construction, vous serez chargé(e) de :

  • Analyser les coûts associés à l’acquisition de nouveaux logements et les travaux qui en découlent ;
  • Élaborer des budgets détaillés pour chaque projet ;
  • Collaborer avec notre équipe pour optimiser les dépenses et maximiser l’impact de chaque euro investi.

 

Disponibilité demandée :

Nous recherchons des bénévoles disponibles en général les vendredis après-midi, une fois par mois, pour des réunions de coordination. À noter : cette disponibilité peut varier en fonction des besoins spécifiques de chaque projet.

 

Ce que nous recherchons :

  • Une expertise ou une formation dans le domaine de l’économie de la construction ;
  • Un fort intérêt pour notre mission et un engagement à aider les personnes dans le besoin ;
  • La capacité à travailler en équipe et à communiquer efficacement.

 

Ce que vous gagnez :

  • L’occasion de faire une différence concrète dans la vie des personnes en situation de grande vulnérabilité ;
  • Une expérience enrichissante dans le secteur associatif et social et de la construction ;
  • La satisfaction de contribuer à bâtir un monde où chacun a un toit au-dessus de sa tête au sein de votre propre territoire.

 

Comment nous rejoindre ?

Si vous êtes prêt(e) à vous engager et à apporter votre expertise pour aider ceux qui en ont le plus besoin, contacter nous par mail contact@untoitpourtous.org ou via notre site internet :

 

Nous avons hâte de vous accueillir dans notre équipe et de travailler ensemble pour offrir un avenir meilleur à ceux qui en ont besoin.

 

Rejoignez-nous dès aujourd’hui et aidez-nous à faire avancer la cause du mal-logement en Isère 🌟

L’article Recrutement de bénévoles passionnés par l’économie de la construction ! est apparu en premier sur Un Toit Pour Tous.


END

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CRIC
Crieur de la Villeneuve (le)
Pièces & Main d'oeuvre
Postillon (le)
Sillon 38
Travailleur Alpin (le)
 

 Syndicats

Confédération Paysanne
CGT ST Microelectronics
UD CGT Isère
UD CFDT Isère
FSU 38
SOLIDAIRES
SUD Éducation
 

  Scops · ess · scic

Turbine.Coop (La)
Atelier Paysan
Cap Berriat
Conservatoire des Espaces Naturels
Gresi21 - Centrales Villageoises
Rhône-Alpes Solidaires
Pain des Cairns (Le)
 

 Politiques

Ades
Ensemble-Grenoble
Guillaume Gontard
Élu.e.s isérois.e.s
Les Ecologistes de la métropole de Grenoble
 

 Autres

DREAL
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