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22.12.2025 à 17:42

Comment rendre nos discussions politiques en famille moins conflictuelles ?

Antoine Marie, Chercheur post-doctorant, École normale supérieure (ENS) – PSL
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Les échanges se tendent souvent sur les sujets politiques. Des recherches éclairent les mécanismes qui alimentent ces conflits et ceux qui permettent de les désamorcer.
Texte intégral (2183 mots)
Les recherches sur les processus de résolution de conflits signalent que, pour susciter la confiance, il est utile de paraître rationnel et autonome par rapport à son « camp » politique. Gorodenkoff

Pendant les fêtes de fin d’année, les échanges se crispent souvent sur des questions politiques. Des recherches en psychologie et en sciences politiques éclairent les mécanismes qui alimentent ces conflits et ceux qui permettent de les désamorcer.


Nombreux sont ceux qui redoutent les discussions de famille sur les sujets politiques : écologie, immigration, conflit israélo-palestinien, relations entre les sexes et les générations… Celles-ci sont souvent tendues, et peuvent créer de l’autocensure ou du ressentiment.

Des recherches en psychologie et en sciences politiques, de nature aussi bien qualitative qu’expérimentale, offrent un éclairage sur les mécanismes qui causent ces tensions. Elles identifient également de bonnes pratiques susceptibles de faire de nos discussions politiques des lieux d’apprentissage et d’échange plus cordiaux et respectueux, tout en permettant l’influence idéologique et sans nier la légitimité des désaccords politiques.

La tendance à présumer de mauvaises intentions

Notre esprit est configuré pour surdétecter l’hostilité chez autrui – un mécanisme qui a vraisemblablement protégé nos ancêtres dans leurs environnements évolutionnaires, mais qui nous induit souvent en erreur aujourd’hui. En surdétectant l’hostilité, nous nous prémunissons du risque de maltraitance, mais nous risquons de présupposer de l’agressivité quand elle est absente.

Or, dans nos sociétés modernes et démocratiques, riches et condamnant largement la violence verbale et physique, la plupart de nos concitoyens n’ont qu’exceptionnellement des intentions négatives. L’un des effets psychologiques majeurs d’un environnement social plus riche et moins violent est en effet la diminution de l’impulsivité et de l’agressivité individuelle.

Les citoyens peuvent, bien sûr, être en désaccord politique vivace, et légitime, sur ce qu’il convient de faire pour rendre la société meilleure. Et la société est indéniablement parcourue de rapports de pouvoir et d’inégalités entre groupes. Mais la plupart des citoyens souhaitent des changements qu’ils pensent sincèrement susceptibles d’améliorer la société. L’impression qu’un interlocuteur est hostile ou stupide provient souvent de la distance entre ses croyances et les nôtres, acquise auprès de sources médiatiques et de fréquentations sociales très différentes, plutôt que de défaillances morales fondamentales.

Les pièges rhétoriques qui empoisonnent les échanges

Les travaux philosophiques sur l’argumentation ont identifié de longue date plusieurs procédés rhétoriques, souvent inconscients, qui empoisonnent facilement nos échanges. Comme mettent en garde les chercheurs Peter Boghossian et James Lindsay dans leur livre How to Have Impossible Conversations (2019), deux d’entre eux apparaissent particulièrement souvent dans les discussions politiques.

L’« homme de paille » (ou strawman) consiste à caricaturer la position de l’autre pour la rendre facile à contrer. Les recherches montrent que ce procédé est un produit naturel de notre esprit en contexte de désaccords moraux et qu’il empêche d’entrer réellement en dialogue.

L’interlocuteur perçoit, à raison, une absence d’effort pour comprendre ce qu’il dit dans toute sa finesse, ce qui génère une impression d’être pris pour un idiot. Il en résulte une impression de fermeture à son point de vue, de mépris pour son intelligence, qui retire toute marge de manœuvre pour la persuader.

À l’inverse, la pratique de « l’homme d’acier » ou steel man
– reformuler la position de l’interlocuteur de la manière la plus charitable possible, dans des termes dans lesquels la personne se reconnaît – permet de signaler son respect. Il est très rare que le discours idéologique soit en déconnexion totale avec les faits (fake news mises à part). La construction d’un steel man force chaque interlocuteur à adopter un minimum la perspective de l’autre, ce qui enrichit la compréhension mutuelle et produit une impression de bienveillance.

De même, notre tendance à poser de « faux dilemmes » apparaît souvent contre-productive. Ces derniers réduisent des questions nécessairement complexes à deux alternatives simplistes, mutuellement exclusives : soit nous acceptons une immigration incontrôlée, soit nous vivons dans une république raciste ; soit c’est la culture, soit c’est la biologie qui explique les différences psychologiques entre les sexes, etc.

La tendance à réduire une question sociale complexe à un faux dilemme constitue presque un réflexe lorsqu’on possède de fortes convictions morales sur le sujet. Cela amène les personnes à se comporter comme si elles avaient un message à délivrer, qu’elles affirmeront avec rigidité jusqu’à ce qu’elles aient le sentiment d’avoir été « entendues » – quitte à dénier toute nuance et toute validité aux observations pertinentes du point de vue opposé.

L’importance de reconnaître les extrémistes dans son propre camp

Les recherches qualitatives et expérimentales sur la négotiation et la résolution de conflit – dialogues intercommunautaires entre Israéliens et Palestiniens – suggèrent qu’un enjeu important pour susciter la confiance dans les situations conflictuelles est de paraître rationnel et autonome par rapport à son « camp » politique.

La reconnaissance du fait que dans son propre camp aussi, certaines personnes défendent des positions excessives, commettent des violences verbales ou physiques, ou nient certains faits scientifiques, constitue un signal d’autonomie. Cette attitude démontre qu’on n’est pas totalement aveuglé par la loyauté partisane, établit plus de confiance et peut ouvrir des voies d’influence.

Les bénéfices d’une posture d’apprentissage

La pratique de l’enquête de terrain ethnographique montre que même face à quelqu’un dont les idées nous indignent ou nous inspirent l’incrédulité (croyants en la théorie de la Terre plate), il est possible d’apprendre, avec empathie, sur sa vision du monde.

De même, il est utile d’envisager son partenaire de discussion politique comme le membre intéressant d’une tribu lointaine, qui mérite le respect, plutôt que comme le soutien d’un parti politique que l’on est tenté de mépriser.

Garder ses inférences sous contrôle

Les travaux sur la pragmatique linguistique montrent que les discussions politiques sont faites d’échanges de répliques au sujet desquelles les participants font des inférences (tirent des conclusions à partir de ce qu’ils entendent) qui vont souvent au-delà du sens que les locuteurs ont réellement voulu donner à leurs phrases. Cette pratique consistant à inférer ce que la personne serait en train de dire à partir de ce qu’elle a littéralement dit nous sert à compenser le caractère inévitablement vague de la parole.

Le problème est que ces inférences sont souvent biaisées par des stéréotypes qui négligent les subtilités des opinions individuelles, et par la peur d’entendre quelqu’un dire des choses dont on craint qu’elles aient des conséquences « dangereuses ».

Ces inférences peuvent alors conduire à « accuser » nos interlocuteurs de défendre des positions qu’ils n’ont jamais défendues ni même pensées, simplement parce que leurs phrases ressemblent à des opinions qui nous effraient. Par exemple :

« Les discriminations systémiques sont partout » : cet énoncé peut être perçu comme relevant d’une idéologie de gauche radicale, ce qui irritera nombre de personnes de droite. Mais il peut aussi simplement constater que certaines inégalités persistent au-delà des intentions individuelles, sans imputer de culpabilité collective ni nier les progrès réalisés.

« La sécurité doit redevenir une priorité » : ce type d’énoncé peut être associé, à gauche, à des positions sécuritaires, autoritaires ou à une stigmatisation des minorités. Mais il peut aussi exprimer une préoccupation légitime pour les victimes de criminalité dans certains quartiers, sans impliquer de solutions répressives disproportionnées.

Les motivations sociales au-delà de la recherche de vérité

Il importe aussi de garder en tête que nos discussions politiques sont influencées par des motivations sociales, souvent inconscientes, comme paraître moral et bien informé pour se donner une bonne image, et mobiliser les autres autour de nos causes.

Le problème est que ces préoccupations, bien qu’adaptatives dans nos cercles sociaux, nous poussent souvent vers l’exagération et la mauvaise foi. Par exemple, l’exagération d’une menace sociale – impact de l’immigration, imminence du changement climatique – ou le déni d’un progrès – déclin du sexisme, de la pauvreté – peuvent permettre de signaler sa loyauté envers un « camp » politique et de mobiliser l’engagement autour de soi.

Mais lorsque notre audience n’est pas politiquement alignée, exagération et mauvaise foi peuvent faire passer les membres de son propre camp politique comme refusant la nuance sur des sujets complexes. Cela peut endommager le lien de confiance avec ses interlocuteurs, et retire alors toute perspective d’influence.

Ces principes de base qui, lorsqu’ils sont appliqués, peuvent permettre aux discussions politiques de devenir des lieux d’influence et d’apprentissage plutôt que de confrontation stérile entre des thèses caricaturales. Sans non plus nier la légitimité de nos différences d’opinions.

The Conversation

Antoine Marie ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

22.12.2025 à 17:42

Au-delà du QI et de la stigmatisation des personnes avec déficience intellectuelle, repensons l’intelligence

Quesne Julien, Chercheur post-doctorant en sociologie, Université Paul Valéry – Montpellier III
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Limiter l’intelligence au QI est stigmatisant pour les personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle et réducteur, car cela ne rend pas compte du contexte social, éducatif, culturel et politique.
Texte intégral (2078 mots)

Réduire l’intelligence au QI se révèle stigmatisant pour les personnes qui vivent avec une déficience intellectuelle. Cela ne rend pas compte de la diversité de l’intelligence qui reste façonnée par le contexte social, éducatif, culturel et politique.


Dans le débat public comme en psychologie, le quotient intellectuel (QI) tient une place particulière. On l’interprète souvent comme une mesure neutre, scientifique, objective – un outil honnête d’évaluation cognitive des capacités humaines. Mais derrière les nombres qu’il distribue, le QI produit une véritable charge sociale : celui d’une classification, d’une hiérarchisation, d’une normalisation.

Pour les personnes chez qui a été diagnostiquée une déficience intellectuelle
– entre 2 et 3 % de la population générale – le QI peut devenir un outil d’assignation, de stigmatisation ou encore d’exclusion qui produit socialement du handicap. Si le DSM-5 (manuel diagnostique de référence en santé mentale) marque un progrès en rappelant que l’intelligence ne se réduit pas à un score et doit être appréciée à partir des capacités d’adaptation dans la vie quotidienne, son évaluation par la mesure est très loin de disparaître.

La récente affaire Jean Pormanove a tristement permis de mettre en lumière la permanence et l’intensité des maltraitances handiphobes en France. Le décès en direct, en août dernier, du streamer Raphaël Graven (alias Jean Pormanove) faisait suite à des mois d’humiliation à l’écran de plusieurs personnes en situation de handicap invitées à l’émission « Questions pour un golmon » sur la plateforme Kick et moquées pour leur supposée faiblesse d’esprit.


À lire aussi : Mourir pour divertir : Jean Pormanove et l’économie du sadisme numérique


Ce drame fait directement écho à nos imaginaires collectifs où l’intelligence est encore considérée comme un attribut fixe, voire naturel, mais surtout mesurable. Ainsi, ceux et celles possédant un « bon » QI sont valorisés ; ceux et celles qui sont en dessous d’un seuil arbitraire – souvent autour de 70 – sont pathologisés, médicalisés, étiquetés et stigmatisés par la société.

Cette logique ne date pas d’hier : elle puise notamment ses racines dans l’histoire de la psychométrie, portant l’empreinte d’idéologies plus anciennes, coloniales et modernes, qui ont entériné de nouvelles hiérarchies de la vie humaine.

L’héritage d’une science pas si neutre

L’histoire du QI ne peut pas être racontée sans évoquer son lien avec les idées eugénistes ou coloniales de la modernité occidentale. Les premiers travaux européens sur le crâne datant du XIXe siècle, cherchaient à établir des différences « naturelles » d’intelligence entre les groupes (notamment pour justifier l’invention de la race) en se fondant sur des mesures du crâne ou du cerveau. Ces croyances pseudoscientifiques ont servi à légitimer des politiques de domination, d’exclusion et de violence envers les esclaves, les femmes, les enfants ainsi que les personnes en prise avec une déficience intellectuelle.

Au début du XXe siècle, les psychologues français Alfred Binet et Théodore Simon voulaient, avec la création du QI, repérer et aider les enfants ayant besoin d’un accompagnement scolaire spécifique. Le QI se résume alors à un score obtenu à des tests qui mesurent certaines capacités mentales et cognitives, comme la mémoire, le raisonnement ou la compréhension des mots.

Son score moyen est fixé à 100, là où une part importante de la population mondiale possède aujourd’hui un score généralement compris entre 85 et 115.

Plus tard, la psychométrie moderne – avec des psychologues comme Charles Spearman (1904) ou plus tard Anne Anastasi (1954) – développe des tests psychomoteurs très sophistiqués, dont certains visent à capturer et naturaliser ce que Spearman désignera comme le « facteur g », c’est-à-dire une intelligence générale censée être universelle. Mais cette universalité masque l’influence prépondérante de valeurs très contextuelles et politiques dans l’évaluation de l’intelligence : des cultures, des langages, des environnements éducatifs et des positions sociales et historiques qui n’ont rien de fixe.

Le piège de la mesure et de son seuil

Le diagnostic de déficience intellectuelle repose encore largement sur un seuil de QI (par exemple, ≈ 70). Lorsqu’une personne passe en dessous, elle peut être considérée comme ayant un déficit cognitif, même si sa vie quotidienne, son autonomie, ses compétences sociales ou émotionnelles ne peuvent pas être résumées à un simple nombre.

Or, ce seuil arbitraire ne tient pas suffisamment compte de la diversité des expériences humaines : certaines personnes avec un QI faible sont très autonomes dans certains aspects de la vie, d’autres ont des compétences très différentes (mémoire visuelle, créativité artistique, etc.). Réduire les personnes vivant avec une déficience intellectuelle à un score, c’est invisibiliser leur singularité, leur histoire, mais c’est surtout les délier de leur humanité en les ramenant à de simples fonctions productives et économiques.

Cette catégorisation peut conduire à ce que la société attende moins de ces individus – ou pire, les considère comme moins dignes d’autonomie et de participation pleine à la vie sociale. Cette idée d’absence ou de perte constante d’autonomie suggère aussi celle d’un stade de développement inachevé des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

On tombe alors dans un piège : la mesure prétendue objective devient un outil de marginalisation voire de stigmatisation qui enferme souvent ces personnes dans une sorte d’enfance chronique.

L’intelligence, un bien collectif

Pour changer cette dynamique, il est urgent de repenser l’intelligence non pas comme un bien individuel (à maximiser, à hiérarchiser), mais comme un bien collectif et pluriel en rupture avec sa logique productiviste actuelle. Plusieurs chercheur·es, dans des domaines variés tels que la psychologie critique, les études sur le handicap, la philosophie, suggèrent que l’intelligence se joue dans les échanges, les relations, les environnements. Elle ne se limite pas aux tâches abstraites définies par les tests.

L’intelligence existe dans les gestes, dans la créativité, dans la façon d’apprendre autrement et est, à ce titre, plurielle tant elle est influencée et façonnée par le contexte social, éducatif, culturel et politique.

Reconnaître cela, c’est admettre qu’un QI ne peut pas tout dire, qu’il ne définit pas la richesse d’une personne. Au contraire, il s’agit pour nous de comprendre la fonction politique et sociale d’un tel outil pour l’organisation de la société. Pourquoi a-t-on besoin de mesurer l’intelligence ? Et dans quel but ?

Changer les normes sociales

Il faut repenser les valeurs que nous associons à l’intelligence : performance, productivité, rentabilité. Il est important de défendre une vision de la dignité qui ne passe pas par la mesure, mais par la reconnaissance de chaque être humain dans sa singularité, et dans une démarche critique de retournement voire de destruction des valeurs imposées par l’idéologie capitaliste.

Ainsi, c’est une démarche populaire autour de la dignité politique qu’il faut bâtir, avec, par et pour les personnes concernées, et qui dépasserait les stratégies trop souvent inefficaces de visibilité, de reconnaissances ou d’inclusion.

Quelques idées reçues à déconstruire


À lire aussi : Recherche participative en santé : rapprocher les citoyens et les scientifiques au sein de projets de recherche


En finir avec un modèle limité de l’intelligence

Parce que repenser l’intelligence est plus qu’un enjeu académique : c’est une urgence sociale. À l’heure où les inégalités cognitives – et la neurodiversité – deviennent de plus en plus visibles (mais encore trop incomprises), maintenir un modèle limité de l’intelligence revient à reproduire les exclusions et l’infantilisation des personnes vivant avec une déficience intellectuelle.

Nous devons contraindre les institutions (école, travail, santé, services sociaux, etc.) à évoluer et rompre avec ces pratiques discriminantes de classement de la vie humaine. La dignité des personnes concernées par une déficience intellectuelle ne peut pas être subordonnée à un score obtenu à un test : elle réside dans leur capacité à être reconnues, entendues et soutenues depuis leur humanité tout en luttant contre leur invisibilisation.


Cet article est publié dans le cadre de la Fête de la science (qui a eu lieu du 3 au 13 octobre 2025), dont The Conversation France est partenaire. Cette nouvelle édition porte sur la thématique « Intelligence(s) ». Retrouvez tous les événements de votre région sur le site Fetedelascience.fr.

The Conversation

Quesne Julien ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

22.12.2025 à 17:41

From stadium to the wild: Sports clubs as new champions of biodiversity

Ugo Arbieu, Chercheur postdoctoral, Université Paris-Saclay
Franck Courchamp, Directeur de recherche CNRS, Université Paris-Saclay
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Animals feature in sports club logos and become mascots, but their actual populations are declining. What if we turned this sporting attachment into concrete action?
Texte intégral (2772 mots)

When you walk around the Groupama Stadium in Lyon (France), you can’t miss them. Four majestic lions in the colours of Olympique Lyonnais stand proudly in front of the stadium, symbols of the influence of a club that dominated French football in the early 2000s. The lion is everywhere in the club’s branding: on the logo, on social media, and even on the chests of some fans who live and breathe for their team. These are the ones who rise as one when Lyou, the mascot, runs through the stands every time the team scores a goal. Yet while it roars in the Lyon stadium, in the savannah, the lion is dying out.

On the ninth day of Ligue 1 (whose matches took place from October 24 to 26, 2025), there were twice as many people in the stadium for the Lyon-Strasbourg match (just over 49,000 spectators) as there are lions in the wild on the planet (around 25,000). Lion populations in Africa and India fell by 25% between 2006 and 2018, like many other species on the planet, according to the International Union for Conservation of Nature (IUCN).

One of the lions that stand guard in front of the Groupama Stadium in Lyon (France). Zakarie Faibis, CC BY-SA

This is a striking paradox: while the sports sector is booming – often capitalising on animal imagery to develop brands and logos and unite crowds around shared values – those same species face numerous threats in the wild, weakening ecosystems without fans or clubs being truly aware of it.

This paradox between the omnipresence of animal representations in sport and the global biodiversity crisis was the starting point of a study published in BioScience. The study quantified the diversity of species represented in the largest team sports clubs in each region of the world, on the one hand, and assessed their conservation status, on the other. This made it possible to identify trends between regions of the world and team sports (both women’s and men’s).

The goal was to explore possible links between professional sport and biodiversity conservation. Sport brings together millions of enthusiasts, while clubs’ identities are based on species that are both charismatic and, in most cases, endangered. The result is a unique opportunity to promote biodiversity conservation in a positive, unifying, and rewarding context.

Nature on jerseys: The diversity of species represented in team sports

This research, based on 43 countries across five continents, reveals several key insights – chief among them, the importance and sheer scale of wildlife represented in sports emblems. A full 25% of professional sports organisations use a wild animal in their name, logo, or nickname. This amounts to more than 700 men’s and women’s teams across ten major team sports: football (soccer), basketball, American football, baseball, rugby union and league, volleyball, handball, cricket, and ice hockey.

Bears (here, a polar bear for the Orlando hockey team in the United States) are among the animals most commonly used as mascots by the team sports listed in the study. Vector Portal/Creative Commons, CC BY

Unsurprisingly, the most represented species are, in order: lions (Panthera leo), tigers (Panthera tigris), wolves (Canis lupus), leopards (Panthera pardus), and brown bears (Ursus arctos).

While large mammals dominate this ranking, there is in fact remarkable taxonomic diversity overall: more than 160 different types of animals. Squid, crabs, frogs, and hornets sit alongside crocodiles, cobras, and pelicans – a rich sporting bestiary reflecting very specific socio-ecological contexts. We have listed them on an interactive map interactive map available online.

Animal imagery is often associated with major US leagues, such as the NFL, NBA, or NHL, featuring clubs like the Miami Dolphins (NFL), the Memphis Grizzlies (NBA), or the Pittsburgh Penguins (NHL). Yet other countries also display diverse fauna, with over 20 species represented across more than 45 professional clubs in France for instance.

Cultural, aesthetic, or identity-based motivations behind animal emblems

Club emblems often echo the cultural heritage of a region, as in the Quetzales Sajoma basketball club in Mexico that uses the quetzal (Tragonidaespp.), an emblematic bird from the Maya and Aztec cultures. Animal symbols also communicate club values such as unity or solidarity – for example, the supporter group of LOU Rugby is called “La Meute” (“The Pack”). Nicknames can also highlight a club’s colours, as with the “Zebras,” nickname of Juventus FC, whose jerseys are famously black and white.

Logo of the Lyon Olympique Universitaire rugby team. LOU Rugby

Finally, many emblems directly reference the local environment – such as the Parramatta Eels, named after the Sydney suburb, whose Aboriginal name means “place where eels live”.

The Wild League: Sports clubs as allies to wildlife

The sports sector has grown increasingly aware of climate-related issues, both those related to sports practice and sporting events. Biodiversity has not yet received the same attention. The study also shows that 27% of the animal species used in sports identities face risks of extinction in the near or medium term. This concerns 59% of professional teams. Six species are endangered or critically endangered, according to the IUCN: the black rhinoceros (Diceros bicornis), blue whale (Balaenoptera musculus), African elephant (Loxodonta africana), Asian elephant (Elephas maximus), tiger, and Puerto Rican blackbird (Agelaius xanthomus). Lions and leopards – two of the most represented species – are classified as vulnerable.

Moreover, 64% of teams have an emblem featuring a species whose wild population is declining, and 18 teams use species for which no population trend is known. If this seems surprising, think again: the polar bear (Ursus maritimus), orca (Orcinus orca), and European wildcat (Felis silvestris) are among these poorly understood species.

Under these circumstances, can sport help promote biodiversity conservation in an inspiring way? Indeed, iconic clubs and athletes, whose identities are based on often charismatic but endangered species, bring together millions of enthusiasts.

Another study by the same research team presents a model aligning the interests of clubs, commercial partners, supporter communities, and biodiversity advocates around the central figure of animal sports emblems.

Playing as a team for a common goal: Protecting biodiversity

The Wild League project, which builds upon these recent scientific publications, aims to implement this model with the support of clubs (professional and amateur) and their communities, in order to involve as many stakeholders as possible (teams, partners, supporters) in supporting ecological research and biodiversity conservation.

These commitments are win-win: for clubs, it is an opportunity to reach new audiences and mobilise supporters around strong values. Sponsors, for their part, can associate their brands with a universal cause. By scaling up, a professional league, if it mobilised all its teams, could play a key role in raising awareness of biodiversity.

Almost all of the emblems of the German ice hockey league DEL refer to animals. Deutsche Eishockey Liga/X.com

Many mechanisms could help implement such a model, involving teams, partners, and supporters in changes to individual and institutional behaviour. Teams from different sports that share the same emblem could pool resources to create coalitions for the protection of the species and its ecosystem.

Conversely, an entire professional league with numerous teams represented by different animals could raise awareness by embracing biodiversity as a collective theme. For example, Germany’s top ice hockey league (DEL) includes 15 teams, 13 of which feature highly charismatic animals: every week, panthers face polar bears, penguins battle tigers, and sharks challenge grizzlies! These emblems provide a unique opportunity to raise awareness of the Earth’s biological diversity.

Some well known but taxonomically vague nicknames – such as “Crabs,” “Bats,” or “Bees” – conceal immense species diversity: more than 1,400 species of freshwater crabs, as many bat species (representing one in five mammal species), and over 20,000 species of bees exist worldwide.

Finally, more than 80 professional teams have a unique one-to-one association with a species. The Auckland Tuatara basketball team, for instance, is the only one to feature the Tuatara (Sphenodon punctatus), a reptile found only in New Zealand. These exclusive connections create ideal opportunities to foster a sense of responsibility between a species and its team.

Sport is above all an entertainment industry, offering powerful emotional experiences rooted in strong values. The animal emblems of sports clubs can help reignite a passion for the natural world and engage sporting communities in its protection and in broader biodiversity conservation – so that the roar of lions does not become a distant memory, and so that the statues proudly standing before our stadiums regain their colour and meaning.

The Conversation

Ugo Arbieu is the founder of The Wild League, an international project aimed at promoting the integration of biodiversity protection issues into professional sports organisations.

Franck Courchamp ne travaille pas, ne conseille pas, ne possède pas de parts, ne reçoit pas de fonds d'une organisation qui pourrait tirer profit de cet article, et n'a déclaré aucune autre affiliation que son organisme de recherche.

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