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 Antigone

Café Bibliothèque Librairie 22 rue des Violettes - Grenoble

26.10.2024

Annabel

Cultiver son jardin offre bien souvent un refuge, surtout dans un contexte de bouleversement écologique profond. Or, le potager n’est pas une oasis coupée du monde. Il subit les assauts toxiques de nos modes de vie industriels, qui ont introduit dans la terre, l’eau et les airs de nombreux polluants (ozone, dépôts acides, métaux lourds, HAP, pesticides, OGM, plastiques, nanomatériaux, médicaments, radionucléides…) auxquels nous ne pouvons échapper.

Bertille Darragon, botaniste passionnée et passionnante, nous présentera les principaux polluants auxquels sont exposés nos potagers dans la cuvette grenobloise, ainsi que leurs effets sur les plantes de nos jardins.

Elle nous donnera aussi de précieux conseils pratiques pour limiter les dégâts du monde industriel sur nos bouts de jardin : Quelle plante pour décomposer les pesticides ? Que faire face un sol pollué aux médicaments ? Comment limiter le plastique dans nos jardins ? Faut-il tuer les limaces ?…

Une conférence à la frontière du politique, de l’écologie, de la botanique et du jardinage. Venez nombreux·ses.

Avec Bertille Darragon, autrice de Jardiner dans les ruines aux Éditions Ecosociété

Ouverture des portes : 19h
Conférence : 20h
Prix libre


26.10.2024

Annabel

Comment pense-t-on l’architecture ? Quel rôle peut et doit avoir l’architecture face aux crises écologiques et sociales ? Quelle est sa survie possible face à l’obsolescence engagée de la discipline ?

Pour réfléchir à ces questions, nous accueillons Mathias Rollot, maître de conférence à l’École nationale supérieure d’architecture de Grenoble, dans le cadre de la parution de son dernier livre, Décoloniser l’architecture.

Mathias Rollot défend une approche selon laquelle l’architecture, milieu très varié, se doit d’être au service du monde du vivant, les rôles et responsabilités de l’architecte devant être pensés en dialogue avec les environnements sociaux. Enrichissant sa pensée de multiples références, il défend de nouvelles formes d’architectures marquées par la diversité et la pluralité, dans la perspective d’une architecture décoloniale vivante et libérée, en insistant sur l’importance que l’architecture appartienne aux peuples et aux milieux.

Ouverture des portes : 19h
Présentation : 20h
Prix libre.


21.10.2024

Annabel

Échangisme littéraire – octobre 2024

Les notes ci-dessous sont un résumé de ce qui a été dit sur chaque titre, et non une retranscription complète des propos échangés.

  • Diva syndicat : Spectacle qui est passé à l’amphithéâtre de Pont-de-Claix et qui passe à L’Ilyade en avril (mais c’est complet). Deux chanteuses multi-instrumentistes. Mille ans d’histoire des femmes compositrices, du Moyen Âge à aujourd’hui. Moment vraiment joyeux, chouette spectacle qui faisait du bien. Spectacle de très grande qualité et les deux artistes jouent super bien.

  • Une soupe aux herbes sauvages, Émilie Carles : Autobiographie, notamment sur son enfance au début du 20è siècle dans une zone très reculée en montagne. Elle a été institutrice là-bas, également. Elle raconte son ouverture au monde, à l’anarchisme, au féminisme, au pacifisme. Elle raconte sa vie avec beaucoup de passion et d’attachement pour la vie en montagne et les gens qui y vivent. Hyper intéressant, même les anecdotes sur son quotidien d’institutrice. Style simple à lire.

  • Les mots des riches, les mots des pauvres, Jean-Louis Fournier : Roman court avec des dessins. La forme de ce livre est vraiment bien. Disserte, en se moquant beaucoup, sur les équivalences entre les mots des riches et des pauvres, il y a plein de textes courts où il part des deux vocabulaires.

    • Il a jamais tué personne, mon papa : roman sur son père, médecin généraliste alcoolique

    • La servante du seigneur : roman dans lequel il règle ses comptes avec sa fille.

    • Dans ces trois romans, l’humour est piquant. Jean-Louis Fournier a écrit beaucoup de livres, sur chaque membre de sa famille.

  • Médiacritiques : Trimestriel publié par Acrimed (Action Critique Médias), association de critique des médias, composée de professionnels du secteur (mais pas que). Dans cette revue, l’association publie ses analyses sur le fonctionnement des médias. Ce sont de supers analyses des discours médiatiques mais aussi des dispositifs médiatiques (choix des invités, des angles d’analyse, etc.). Disponible gratuitement en ligne. Et en version papier, dans les librairies le proposant : en Isère, il n’y a que la librairie Au bord du jour à Voiron !

    • Le génie lesbien, Alice Coffin : Dans son essai, A. Coffin parle du traitement médiatique de la cause lesbienne.

    • Manuel d’autodéfense intellectuelle – Histoire : Publié récemment par le Monde diplomatique, décrypte des idées reçues sur l’histoire. Un régal.

    • Madame, Monsieur, Bonsoir ! : Spectacle qui est passé lors du festival Merci Bonsoir, qui parle du traitement médiatique de l’information. Il y a de bonnes trouvailles, d’autres moins.

  • Habitant de nulle part, originaire de partout, Souleymane Diamanka : L’auteur est un slameur. Recueil de poésie, composé dans une première partie des textes de son premier album, puis d’autres poèmes. Recueil incroyable pour la musicalité de la langue, la façon dont l’auteur joue avec les sonorités. Les textes ne sont pas abstraits, ils sont simples, ça parle. Lecture de deux poèmes, Je te salue vieux Sahara et La révolte des poètes.

  • Un enfant du pays, Richard Wright : En cours de lecture. Roman. Publié en 1940. L’auteur est afro-américain. Il raconte la vie d’un jeune noir, à la 3è personne du singulier mais on est tout le temps avec lui. Raconte la pression, la difficulté à vivre et la peur permanente dans l’existence de ce jeune adulte. Le patron de la grosse entreprise du coin décide de faire sa bonne action de l’année en embauchant ce jeune noir comme chauffeur. Mais ça ne se passe pas très bien, notamment car la fille du milliardaire, sympathisante du communisme, décide d’aider les pauvres noirs. Le jeune va tuer cette femme, cacher le corps et le livre raconte la suite. Un des premiers romans qui raconte la peur et la pression permanente dans la vie des noirs → un livre sur la charge mentale des afro-américains dans les États-Unis d’Amérique en 1940.

  • Clémence en colère, Mirion Malle : Autrice de BD qui vit au Québec. Suite à un viol, Clémence a énormément de colère en elle, une colère qu’elle chérit tout en la détestant. On voit beaucoup des groupes de paroles. Aime la façon dont l’autrice parle de politique et d’amitié (façon anarchiste). Dessins simples et beaux.

  • S’aimer dans la grande ville, Sang Young Park : En cours de lecture. Roman. L’histoire se déroule en Corée du Sud. Raconte la vie d’un jeune homme, ses histoires d’amour homosexuelles, ses relations sexuelles, où il est souvent la seule personne “out”, ses partenaires ne souhaitant pas être perçus comme homosexuels. Décrit beaucoup la ville, surtout le milieu bourgeois.

  • No, Pablo Larraín : Film. Chili, 1988. Pinochet propose un référendum au peuple chilien, pour choisir s’il reste au pouvoir 8 ans de plus. On suit le camp du “Non”, dont l’espace médiatique pour faire valoir ses idées était un créneau de 15mn, à 22h45 chaque soir. Un publicitaire va les conseiller. Le film inclut des extraits d’archives, les clips publicitaires. Ce film est un bon moment, très drôle, l’histoire est romancé mais ça reste un bon film historique, super intéressant. Le film a été tourné avec des caméras de l’époque.

  • Annie Ernaux : A lu plusieurs de ses livres et est complètement captivé : La place, sur la vie de son père, L’Événement, sur son avortement, Mémoire de fille, sur grosso modo sa première relation sexuelle. En les lisant comme ça, on a l’impression qu’elle creuse petit à petit. Qu’au fil des années, elle évoque des thèmes dont elle ne pouvait pas parler avant. Donne l’impression que ce qui lui permet de raconter ces événements intimes, c’est un contexte : la lecture de sociologues pour La place, etc. Une écriture à la fois impersonnelle et intime.

  • Disgrazia !, Coline Picaud

  • Le garçon sauvage : Carnet de montagne, Paolo Cognetti

  • La Palestine des ONG : Entre résistance et collaboration, Julien Salingue


22.09.2024

Annabel

Échangisme littéraire – septembre 2024

Les notes ci-dessous sont un résumé de ce qui a été dit sur chaque titre, et non une retranscription complète des propos échangés.

  • Les filles, Mai Zetterling : Film suédois en noir & blanc un peu vieux de la fin des Années 60. Un peu expérimental. Des femmes jouent une pièce de théâtre d’Aristophane dans laquelle les femmes font une grève du sexe pour protester contre la guerre. Allers-retours entre la vie des actrices et la pièce qu’elles jouent. Très belle photographie. Recommande à celleux qui aiment le cinéma expérimental.

  • La virevolte, Nancy Huston : Roman. Ce qui est bien chez Huston, c’est ses petites sorties où, à travers des descriptions, elle fait ressortir des questionnements. Lina, danseuse, devient maman mais est surtout danseuse : c’est sa passion pour la danse qui structure sa vie. Tiraillement entre cette passion et sa vie de famille. Elle choisit la danse, Huston explore ce que ça provoque dans ses relations, ce que ça lui fait à elle et aux gens. Larmes aux yeux à la fin du livre.

    • Nancy Huston a également écrit un essai intéressant sur pourquoi l’être humain raconte des histoires.

    • La poétesse Pauline Le Querrec vient de sortir un recueil de poésie sur un danseur dont la personne ayant rédigé ce CR n’a pas retenu le nom, désolée !

  • Le docteur Pascal, Émile Zola : Roman, dernier de la série des Rougon-Macquart (qui retrace la vie d’une famille sous le second Empire). Le docteur Pascal essaye de retracer l’origine des maladies de la famille : quelle branche est alcoolique, etc. La mère fait partie de celleux qui ont réussit, dans cette famille, et ne veut surtout pas que l’on déterre les sales dossiers. Représente à la fois l’opposition à l’analyse scientifique et le maintien de l’histoire écrite par les vainqueurs. Très intéressant. Zola a la réputation de faire des descriptions interminables et c’est faux, elles font rarement plus d’une page, il se passe plein de choses, etc.

  • La grande histoire du monde, François Reynaert : Auteur journaliste. Il propose une vulgarisation facile à lire de l’histoire du monde, depuis la préhistoire, en s’appuyant sur des études historiques. On s’aperçoit que les frontières, les pays que l’on connaît, c’est très récent. Super intéressant. Bibliographie à la fin pour creuser certains sujets.

  • Exposition Le musée ambulant, lecture de Miyazaki : Exposition à Lyon (qui avait lieu jusqu’au 22 septembre). Sur l’univers du réalisateur Hayao Miyazaki. Pour chaque film, l’expo’ présente toutes les inspirations du réalisateur. Le musée a collaboré avec des artistiques, il leur a été demandé de créer des œuvres pour cette expo’. Impressionnant de voir tout ce qui l’a inspiré, ça donne envie de découvrir plein de choses. On comprend aussi qu’il parle beaucoup de sa vie dans ses films. Seule déception : pas de présentation du travail artistique de Miyazaki. Il y a un livre qui reprend le contenu de l’exposition.

    • Documentaire sortit sur Miyazaki il y a quelques années, qui suit sa tentative de projet d’animation 3D, on voit qu’il est imbuvable. Le documentaire s’appelle Never-ending man : Hayao Miyazaki. Le même réalisateur avait fait Ten years with Miyazaki, où il suit Miyazaki pendant dix ans, sur la réalisation de Ponyo sur la Falaise, Le vent se lève, les films de son fils aussi.

  • Les soldats du refus pendant la guerre d’Algérie : Livre présentant les témoignages de 8 personnes : soldats du refus ayant refusé de participé à la guerre d’Algérie, journalistes-combattants ayant très vite documenté cette guerre, une personne membre d’un comité de soutien expliquant le rôle de ces comités.

  • Pourquoi sommes-nous anarchistes, Élisée Reclus : Essai pas encore lu mais a l’air très bien. E. Reclus était un géographe anarchiste. Lecture de la 4è de couverture.

  • Le nettoyage ethnique de la Palestine, Ilan Pappé. Livre revenant sur les événements en 1948. Nettoyage ethnique des Palestiniens, appelé Nakba par ces derniers. Cet historien veut changer le roman national, qui consiste en Israël à dire que les palestiniens, étant nomades, sont rentrés chez eux. Problème du livre : chiant à lire, y’a environ 200 pages qui décrivent chaque événement dans chaque village, façon liste. Sinon, montre que tous les discours actuels sur la Palestine sont en fait les mêmes depuis le début. Montre aussi les techniques pour empêcher le retour (planter des forêts à la place des villages détruits, etc.). Très bon livre mais ne sait pas s’il faut lire les 200 pages décrivant les massacres dans les villages.

    • Un autre historien israélien, Shlomo Sand, a fait une conférence sur le campus suite à son livre Comment le peuple juif fut inventé.

  • Le prophète rouge, Julie Pagis : En cours de lecture. Essai d’une sociologue sur les années 70. Elle prend l’exemple d’une communauté mao’ qui s’est installée dans un ancien couvent. S’intéresse au créateur de cette communauté, à son emprise et à sa création de gourou : la création de son passé, son charisme, etc. Parle aussi de sa difficulté à elle, en tant que chercheuse, d’éviter de créer une sorte de légende noire qui conforterait ses adversaires politiques.

  • Les boutiques de cannelle, Bruno Schulz : Écrivain juif de Gallicie qui écrit en polonais. Il est prof de dessin dans une petite ville et a écrit ce recueil de nouvelles inspirées de son enfance. Nouvelles assez fantaisistes, un peu gothique. Les objets ont tendance à prendre vie, les personnages à se transformer en statues, etc. Recommande, poétique et vrai talent de caricaturiste.

  • Le guépard, Visconti : Film des années 50 adaptant le roman éponyme. Chef-d’œuvre, super maîtrise du rythme et on ne voit pas le temps passer alors que le film dure 3h. Burt Lancaster est super charismatique, les dialogues sont ciselés, la mise en scène est magnifique.


22.09.2024

Annabel

Échangisme littéraire – août 2024

Les notes ci-dessous sont un résumé de ce qui a été dit sur chaque titre, et non une retranscription complète des propos échangés.

  • La bataille de la sécu : Une histoire du système de santé de Nicolas Da Silva, Éditions La Fabrique

  • Betty de Tiffany McDaniel (existe en poche)

  • Ne suis-je pas une femme de bell hooks, Éditions Cambourakis

  • La vallée aux merveilles de Sylvie Deshors aux Éditions du Rouergue

  • J’essaie de tuer personne de Sammy Sapin, Éditions Le clos Jouve

  • Désurbanisme : Détruire les villes avec poésie et subversion aux Éditions du Monde à l’Envers

  • Rendre les coups: Boxe et lutte des classes de Derkaoui, au passager clandestin

  • The old Oak, film de Ken Loach

  • Comme des lions, film documentaire de Françoise Davisse

  • Discount, film de Louis-Julien Petit


22.09.2024

Annabel

Antigone poursuit l’expérience commencée au printemps, en ouvrant chaque premier samedi du mois, toute l’année, de 16h à 19h. Venez nombreux & nombreuses ! 🙂


END

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