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Le Travailleur Alpin

 

Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français

Publié le 20.06.2025 à 19:05

Max Blanchard

« Le maire de Grenoble a annoncé son intention de réquisitionner, en vertu de ses pouvoirs de police, des logements vacants appartenant à une société privée, dans les prochains jours », a annoncé l’inter-collectif des écoles occupées. « Nous verrons bien ce qu’il en sera. » Certains affichent une moue dubitative, d’autres ont des lueurs d’espoir dans les yeux.

« À Grenoble, en cette fin d’année scolaire, 8 écoles sont toujours occupées pour mettre à l’abri 15 familles dont 35 enfants. Depuis 2022, ce sont près de 90 familles dont 220 enfants qui ont été mises à l’abri », rappelle Laure, représentante de l’association des parents d’élèves de l’école Malherbe. Et d’insister : « L’Etat doit proposer des logements, c’est la loi ! »

C’est pour répondre à cette situation qu’un inter-collectif des écoles occupées — regroupant le DAL 38, RESF 38, la FCPE 38 et l’intersyndicale « enfants migrants à l’école » (SUD éducation 38, FSU 38 et CNT éducation 38) — s’est mobilisé et revendique la réquisition des logements vacants.

Appliquer la loi

« L’annonce doit se concrétiser rapidement et ne pas rester une promesse en l’air », a exigé le DAL. Par la voix de Manon, l’association dénonce « la crise du logement qui se durcit d’année en année, tandis que le nombre de sans-abris, d’expulsions, de demandes HLM, de victimes de marchands de sommeil, ne cesse d’augmenter. Elle est le produit des politiques nationales et locales de soutien au logement cher, à la spéculation et à la rente », s’indigne la militante.

Louis et Manon, militants du DAL.

Louis (DAL), ajoute que la réquisition de biens vacants de riches propriétaires serait non seulement une mesure sociale, « mais aussi une mesure pour pousser les bailleurs à louer leur logement. Un logement c’est fait pour habiter pas pour spéculer », souligne-t-il.

La loi rappelle en effet que la réquisition de logements vacants n’est ni une spoliation, ni une expropriation. C’est une mesure temporaire d’un an, renouvelable jusqu’à six ou douze ans suivant la procédure, durant laquelle le propriétaire de bâtiment est indemnisé. La réquisition n’est pas une mesure miracle, c’est une mesure d’urgence. Il y a besoin d’une politique plus globale du logement.

Il y a urgence

Pour faire face aux conséquences de la crise du logement, le DAL appelle, comme premières mesures d’urgence :
• aux maires du département à utiliser leur pouvoir de police pour réquisitionner dans leur commune face à la carence de l’État ;
• à la Métropole de se saisir de la compétence de réquisition « avec attributaire » que peut lui déléguer l’État ;
• à l’application par l’État de l’ordonnance de 1945 pour réquisitionner les immeubles vacants de grands propriétaires publics et privés.

Une lutte qui prend toute sa place et toute son acuité dans une société de plus en plus rude pour tous ceux qui souffrent. Elle est porteuse de pugnacité, d’humanisme et d’espoir.

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Publié le 19.06.2025 à 00:39

Manuel Pavard

« Les quatre syndicats qui se mettent d’accord, c’est quasiment historique. Ce n’est arrivé qu’une fois et ça date, c’était pour les actions gratuites de nos dirigeants » (NDLR : en 2019). Fabrice Lallement, délégué syndical CGT chez Soitec, insiste sur l’importance du moment. Un front commun syndical qui s’est constitué spontanément face à la décision prise du conseil d’administration. Et qui a conduit une centaine de salariés à se rassembler durant la pause méridienne, ce mercredi 18 juin, à l’entrée du site de Bernin.

En cause, « l’augmentation scandaleuse », selon l’intersyndicale, de la rémunération du directeur général Pierre Barnabé. Un point figurant dans le rapport annuel de Soitec, publié le 11 juin en vue de l’assemblée générale des actionnaires, qui devra valider, le 22 juillet prochain, l’ensemble des résolutions.

L’intersyndicale entend bien mettre la pression aux actionnaires de Soitec, qui se réunissent en assemblée générale le 22 juillet.

Dans le détail, ces mesures comprennent premièrement une augmentation de 10 % de la rémunération fixe, la portant à 583 000 euros annuels. Et ce, après une précédente hausse de 10 % déjà accordée l’année passée. S’y ajoutent « 150 % d’actions gratuites sur critères de performances (soit un total évalué à 2,3 millions d’euros) et une prime exceptionnelle correspondant à 100 % de son salaire de base », précise Vivien Renauld, délégué syndical CFE-CGC. Sans oublier un bonus de 318 000 euros versé pour l’exercice 2024–2025.

« Deux mondes » et un « décalage énorme »

Pour Fabrice Lallement, le pactole offert au directeur général « pose problème sur le fond et sur la forme ». Représentant du CSE au conseil d’administration, il raconte ainsi avoir eu « des documents avant le conseil d’administration, qui n’incluaient pas cette résolution et ces évolutions des éléments de rémunération. On reproche à nos dirigeants d’avoir eu connaissance de cette info et de ne pas avoir créé les conditions pour qu’on puisse échanger et leur expliquer ce décalage énorme avec les NAO », ajoute-t-il.

Le hasard faisant parfois mal les choses, l’annonce de cette augmentation intervient en effet au moment où se tiennent les négociations annuelles obligatoires (NAO). « On ne peut pas décorréler les deux. La temporalité n’est vraiment pas bonne », souligne Vivien Renauld. « Entre nos NAO à 2,2 %, et même désormais à 2,5 % d’augmentation individuelle, et notre directeur général pour qui ça se compte en millions d’euros, il y a deux mondes », abonde son collègue de la CGT.

Des résultats en baisse pour Soitec

Nommé en 2022, Pierre Barnabé arrivera à la fin de son mandat en 2026. « Son ‘équipe rapprochée’ justifie ces augmentations comme autant de gestes de nature à le convaincre de continuer pour un nouveau mandat », indique l’intersyndicale. Pourtant, « si on fait le bilan des résultats de Soitec depuis qu’il est là, ce n’est pas mirobolant », confie Fabrice Lallement. Le tout dans un contexte global délicat pour la filière microélectronique, comme l’illustrent les difficultés de STMicroelectronics. Des turbulences n’ayant pas épargné Soitec, qui vient de publier des résultats en baisse (un chiffre d’affaires annuel en recul de 9 %) et en-deçà des prévisions.

Les salariés sont choqués d’une telle augmentation du DG alors que les propositions salariales lors des NAO sont très modestes.

Décidée à jouer toutes ses cartes, l’intersyndicale a en outre décidé « d’interpeller les deux actionnaires de référence représentant l’État français au capital de Soitec, Bpifrance et le CEA, pour les exhorter à voter contre ces résolutions à l’assemblée générale des actionnaires, ultime étape pour bloquer ce projet », explique-t-elle.

Les salariés rassemblés ce mercredi 18 juin, devant l’usine de Bernin, s’insurgeaient d’ailleurs unanimement contre ces mesures « totalement injustifiées », acceptant mal de se serrer la ceinture au regard des montants accordés à leur directeur général. Et pour entrer en résistance, rien de tel qu’un appel du 18 juin…

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Publié le 17.06.2025 à 19:50

Manuel Pavard

C’est devant la préfecture de l’Isère que les communistes ont décidé d’annoncer le lancement de leur campagne contre « le fléau du narcotrafic », ce mardi 17 juin. Un lieu qui n’a pas été choisi au hasard. « C’est le symbole de la politique de l’État et de sa défaillance, en matière de stratégie globale et de baisse des moyens », explique Jérémie Giono, secrétaire départemental du PCF Isère. L’idée, elle, est née lors de la visite de Fabien Roussel, en novembre dernier. Et ce, dans une période où les règlements de comptes et fusillades se succédaient sur les points de deal locaux, plaçant Grenoble sous les feux des projecteurs.

Les communistes ont choisi de lancer leur campagne devant la préfecture, qui symbolise « la défaillance de l’État ».

Derrière la démarche de la fédération de l’Isère, la volonté de « ne pas laisser les habitants seuls avec uniquement le discours de la droite et de l’extrême droite ». Lesquelles sont « une partie du problème et pas la solution », tacle le responsable communiste, pointant leurs contradictions entre les discours et les actes. « La politique de la droite, c’est briller devant les caméras, faire des opérations spectacles… Mais côté moyens, sur la durée, on n’y est clairement pas », assène-t-il.

« La politique de la droite, c’est briller devant les caméras »

Jérémie Giono déplore ainsi « la suppression de la police de proximité par Nicolas Sarkozy ». Avec depuis, un déficit d’une centaine de policiers nationaux sur la zone police de l’agglomération grenobloise. Sans oublier, plus récemment, la réforme de la police judiciaire, marquée par « un détricotage des filières d’enquête ». Un tableau global bien sombre, qui « provoque une crise des vocations », précise-t-il, s’appuyant sur les échanges conduits par le PCF avec certains syndicalistes policiers (de la CGT Intérieur, mais pas seulement).

Fustigeant une doctrine « totalement inefficace », Jérémie Giono dénonce la « politique du chiffre » menée par les ministres de l’Intérieur successifs depuis vingt ans. Une politique qui « permet d’afficher de belles opérations ‘place nette’, avec des déploiements de forces de l’ordre, de belles images »… Problème, « derrière, il n’y a plus rien », souligne le secrétaire départemental. Car la logique est toujours la même. Pour avoir des chiffres rapidement, « il vaut mieux arrêter les petits dealers et taper en bas de la chaîne » que viser le haut du spectre, ces « gros bonnets relativement épargnés », accuse le PCF.

Des propositions pour les classes populaires

Alors que la gauche est, selon eux, trop souvent caricaturée sur les questions de sécurité, les communistes entendent porter un ensemble de propositions politiques « auprès des classes populaires, qui sont les premières victimes des trafiquants » de par leurs lieux de vie, souvent au plus près des points de deal.

Le PCF Isère présente donc sur ses tracts un plan national d’action. Un vaste programme, décliné en huit points : rétablir la police de proximité, « pilier de la sécurité du quotidien » ; frapper la tête de la « pyramide du crime » ; renforcer les contrôles douaniers ; lutter réellement contre le blanchiment ; faire de la consommation « un sujet de santé publique » ; se réapproprier l’espace public ; repenser le système pénitentiaire ; donner aux policiers les moyens de se recentrer sur leurs missions.

Amandine Demore à la tribune lors du rassemblement pour l’ouverture d’un commissariat de plein exercice à Échirolles, en novembre 2024.

Ces propositions ont par ailleurs été regroupées dans une note remise en janvier 2025 au ministre de l’Intérieur, par une délégation d’élus communistes dont faisait notamment partie Amandine Demore. La maire d’Échirolles s’est particulièrement distinguée sur le sujet au cours des derniers mois, montant au front pour la fermeture du Carrare ou pour réclamer l’ouverture d’un commissariat de plein exercice dans la commune. Un combat que l’édile a pris à bras-le-corps, avec une pétition initiée par la ville recueillant près de 5000 signatures ou un rassemblement qui a réuni plus de 400 personnes devant la mairie, en novembre 2024.

Échirolles et Saint-Martin-d’Hères, « municipalités communistes qui agissent »

Amandine Demore symbolise ainsi ces « municipalités communistes [qui] agissent », vante Jérémie Giono. Mais si la maire d’Échirolles, apôtre de la « complémentarité entre la police nationale et la police municipale », a été davantage médiatisée, Saint-Martin-d’Hères n’est pas non plus en reste avec sa « stratégie partenariale à bas bruit ». Une méthode « très efficace » mettant en lien « les services de prévention, les bailleurs sociaux, la police nationale » et l’ensemble des acteurs impliqués.

À Saint-Martin-d’Hères, cela a d’ailleurs permis « d’éradiquer certains points de vente ». Vitrine de cette politique, Renaudie, haut lieu traditionnel du deal. Un quartier aujourd’hui plus apaisé, que les habitants ont pu en partie se réapproprier grâce à cette stratégie globale basée notamment sur l’aménagement urbain et le retour des services publics — comme l’illustre la « relocalisation du centre de santé de l’Étoile ».

En ramenant des services à Renaudie, à l’image du centre de santé l’Étoile, la ville de Saint-Martin-d’Hères a contribué à pacifier le quartier.

Malgré ces réussites indéniables, les communistes restent toutefois lucides quant aux limites des politiques locales. « S’il n’y a pas l’État qui suit, on est loin du compte », reconnaît Jérémie Giono. « Dans l’agglomération, il y a un tel problème de guerre des gangs que la droite fait de la com’ pour essayer de se faire élire dessus. » Et ce, « alors qu’ils sont eux-mêmes responsables des politiques qui ont conduit à l’explosion de ce trafic », ajoute le dirigeant PCF.

« Un combat de longue haleine »

Pour la même raison, les communistes isérois ne sont pas tendres envers la municipalité de Fontaine et l’opération d’occupation des points de deal menée par la majorité. Outre « la stigmatisation du quartier », ils dénoncent la ligne du maire MoDem « Franck Longo qui s’inscrit totalement dans la stratégie gouvernementale ». Pourtant, si la situation s’est dégradée à Fontaine, c’est « en grande partie à cause de sa politique », accuse Jérémie Giono, évoquant notamment « le démantèlement des services de prévention ».

Simon Gensburger, communiste fontainois, enfonce le clou. Avec cette opération, affirme-t-il, « le deal s’est déplacé de Maisonnat aux Fontainades ». Franck Longo aurait même, assure-t-il, « obligé des agents de la ville à venir » sur les lieux pour servir sa promotion. Un maire qui, d’après le militant PCF, « fragilise le travail des acteurs de terrain » et n’établit « aucun lien avec les habitants ». Soit tout le contraire des mairies d’Échirolles et Saint-Martin-d’Hères, qui « travaillent avec les associations, les commerçants, les acteurs du quartier ».

« Ce qui fera reculer à long terme le narcotrafic, ce sont les services publics », estime de son côté Serge Benito, conseiller municipal martinérois. Un « combat de longue haleine » auquel se préparent les communistes. Et qui passera dans un premier temps par la distribution, dans l’ensemble des secteurs concernés, des quelque 20 000 tracts imprimés par le PCF Isère.

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Publié le 17.06.2025 à 16:46

Luc Renaud

Et le rideau se leva. Sous des applaudissements nourris : c’était la première fois depuis deux ans. Le bureau de poste de Malherbe Teisseire, boulevard Jean-Perrot, était en effet fermé depuis les violences urbaines de juin 2023. Il avait été partiellement détruit par un incendie. Depuis, c’était l’incertitude.

Dans un premier temps, la direction de la Poste n’avait pris aucun engagement sur une hypothétique date de réouverture. Et pour cause. Ce bureau faisait partie de la liste des sites que la Poste entendait fermer.

Le moment où le rideau s’est levé, ce 17 juin à 9 heures.

Aussi était-ce avec soulagement que la réouverture de ce mardi 17 juin était l’occasion de petite fête, à l’initiative de l’union de quartier Malherbe et du collectif J’aime ma poste. Il y avait là une centaine de personnes, qui représentaient les quelque 1700 signataires de la pétition lancée pour exiger le lancement des indispensables travaux de réhabilitation.

Stéphanie Simonet, directrice du bureau.

Un rendez-vous festif, avec café et viennoiseries ; avec prises de parole, aussi. À commencer par celle de Stéphanie Simonet, la directrice des bureaux de Malherbe, Bajatière et Albert 1er qui se félicitait de l’attachement des habitants du quartier à leur bureau de poste. Effectivement.

Pour l’union de quartier, Georges Duclot soulignait à l’attention des personnels du bureau que « nous avons besoin de vous » et précisait avec un brin d’humour que cette réouverture « nous y sommes un peu pour quelque chose ».

Georges Duclot, l’un des responsables de l’union de quartier de Malherbe.

François Auguste prenait la parole au nom du collectif J’aime ma poste, dont fait partie l’union de quartier Malherbe, pour souligner que « ce succès a été obtenu par la mobilisation des habitants et celle des adhérents du collectif ainsi que par le soutien de la ville de Grenoble qui a la possibilité, de par la loi, de s’opposer à la fermeture d’un bureau de poste dans un quartier classé politique de la ville ».

Ce qui lui permettait une interrogation, à moins d’un an de la prochaine élection municipale : « est-ce qu’une municipalité de droite aurait fait le même choix, tandis que les élus de droite sont les promoteurs les plus actifs des attaques contre les services publics ? »

François Auguste proposait d’ailleurs une évolution législative : que ce droit d’opposition à la fermeture d’un bureau soit étendu à tous les territoires. Et s’inquiétait d’une demande du Premier ministre François Bayrou qui entend donner le pouvoir au gouvernement et non plus au Parlement de choisir le concessionnaire du service postal universel. En clair la possibilité d’une privatisation tout ou partielle du service public postal.

François Auguste, responsable du collectif J’aime ma poste.

Alan Confesson, adjoint au maire de Grenoble, Pauline Couvent, conseillère départementale, et Stéphane Gemmani, conseiller régional, se sont ensuite succédé au micro pour se féliciter de cette réouverture si attendue par les usagers et les commerçants et saluer la mobilisation qui l’a permise.

Albin Dubanchet, attaché parlementaire d’Élisa Martin, députée de Grenoble, rappelait par ailleurs que le gouvernement et les députés de droite se sont tout récemment opposés à l’instauration de la taxe dite Zucman, qui, en effleurant la fortune d’environ 1800 foyers en France, aurait rapporté 20 milliards d’euros au budget de l’État.

Amandine Germain était présente pour le parti socialiste et Serge Benito représentait la CGT.

Et les discussions, sourire aux lèvres, se sont poursuivies autour d’un café, en partageant la satisfaction d’une victoire obtenue de haute lutte.

Un rassemblement chaleureux sous un soleil estival.
Les horaires d’ouverture du bureau

Du mardi au vendredi de 9h à 12h00 et 14h à 17h ;

Le samedi, de 9h à 12h.

Une nouvelle génération de bureaux de poste

C’est ainsi que la Poste évoque la réouverture du bureau de Jean Perrot. « Dès l’entrée de l’espace de vente, la première impression est la modernité, avec un aménagement et un mobilier contemporains. Le nouveau bureau est plus chaleureux et confortable », s’enthousiasme la Poste.

L’entreprise postale note en outre que « trois bureaux bancaires » permettront de rencontrer « son conseiller avec ou sans rendez-vous » et que « le bureau dispose des automates dernières générations dont un distributeur automatique de billets ». Sans oublier « un photocopieur à disposition du public ».

Naturellement, la performance énergétique du bâtiment a été améliorée et la chaudière remplacée par une pompe à chaleur.

Bref, ça valait le coup. De quoi se demander pourquoi la Poste a été si longue à la détente : l’annonce de la réouverture a eu lieu le 2 avril 2024, les travaux étant alors annoncés pour le second semestre 2024 et la décision d’ouvrir le chantier a été rendue publique en mars 2025, vingt-et-un mois après l’incendie du 30 juin 2023.

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Publié le 16.06.2025 à 11:54

Max Blanchard

Résistante, poète et journaliste française, Madeleine Riffaud (1924–2024) a également été l’une des premières correspondantes de guerre françaises et l’une des premières militantes anticolonialistes.

Une plaque porte désormais le nom de la poète, résistante et journaliste, décédée fin 2024.

Une femme d’action

Engagée dès l’âge de 18 ans dans un groupe de Francs-tireurs et partisans (FTP), arrêtée après avoir abattu un soldat allemand, elle est torturée pendant plusieurs semaines sans parler. Elle se choisit pour la clandestinité le pseudonyme de « Rainer » en hommage au poète Rainer Maria Rilke : « Je n’ai jamais détesté les Allemands, seulement les nazis », expliquait-elle. Elle échappe à la déportation et combat pour la Libération de Paris à la tête d’un détachement d’hommes.

Ses recueils de poèmes, écrits durant la guerre, sont publiés par Paul Éluard dès 1945. Journaliste en reportage chez l’habitant pendant les grèves des mineurs de 1947–1948, Madeleine Riffaud part ensuite dès 1952 en Algérie française, avant de vivre un an en Indochine, puis de couvrir les guerres d’Algérie et du Viêt Nam, comme « envoyée spéciale » de l’Humanité.

Elle échappe en 1962 à un attentat de l’OAS la visant mais en gardera des séquelles jusqu’à la fin de sa vie.

Son livre-témoignage, Les linges de la nuit, écrit après avoir travaillé plusieurs mois incognito comme agent hospitalier dans plusieurs hôpitaux parisiens, issu de son reportage pour le quotidien communiste, connaît un grand succès en 1974.

Hommage et respect

C’est cette vie pleine de péripéties, de courage et de chaleur humaine qu’ont su retracer avec délicatesse, à travers poèmes et témoignages, sept élèves du collège local Henri-Wallon, membres du club « Histoire et mémoire », dans une présentation liminaire à l’inauguration officielle.

Des élèves du collège Henri-Wallon ont retracé la vie — ou plutôt les mille vies — de Madeleine Riffaud.

David Queiros, maire de Saint-Martin-d’Hères, attestant de la volonté municipale de la reconnaissance de la place des femmes dans l’histoire, prenant appui sur le cheminement de Madeleine Riffaud, a souhaité insister pour sa part sur l’actualité de l’action pour la paix, avec une pensée douloureuse « pour tous les peuples aujourd’hui victimes de violences guerrières ».

Le maire PCF de Saint-Martin-d’Hères David Queiros lors de son discours officiel.

Rappelant la formule de Madeleine Riffaud — « L’humiliation fait de vous un résistant ! » -, l’édile communiste montra que se battre pour la dignité humaine était bien le message de ce moment partagé.

Le parvis Madeleine-Riffaud borde le centre commercial Neyrpic.

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Publié le 13.06.2025 à 18:05

daniel Oriol

Poursuite du mouvement social chez Hexcel, leader mondial de la fibre carbone et des matériaux composites pour l’aéronautique, à Salaise-sur-Sanne. Initié le 5 juin dernier pour soutenir les revendications, le mouvement de grève continue sous d’autres formes : un débrayage minimum d’une heure en début ou en fin de poste. Malheureusement, les salariés se heurtent à un mur.

Leurs revendications sont pourtant tout sauf démesurées : grille des salaires minimaux, congés évènements familiaux, aménagements de poste, égalité femme/homme… Mais ils se heurtent à l’intransigeance de la nouvelle direction en place depuis trois ans, qui a instauré une politique autoritaire.

La direction ne respecte pas le code du travail

Celle-ci refuse ainsi de payer les heures supplémentaires. Elle exige également sous la menace la signature de chaque salarié‑e attestant du renoncement à ses jours de fractionnement. Enfin, cette direction ne respecte pas le code du travail en matière de congés payés pour le personnel posté.

Banderole de la CGT sur les grilles de l’usine nord-iséroise d’Hexcel.

Ce vendredi 13 juin, à l’appel de la CGT Hexcel, un rassemblement s’est donc tenu devant les grilles de l’établissement, à partir de 10 heures. Des délégations syndicales d’entreprises voisines se sont par ailleurs relayées sur place, en soutien aux grévistes. Lesquels sont déterminés à ne rien lâcher pour faire valoir leurs droits.

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Publié le 12.06.2025 à 19:05

Manuel Pavard

Le titre du livret syndical, Harcèlement, 100 % des agent·e·s concerné·e·s, plante le décor. « Au ministère de l’Intérieur, le harcèlement au travail est un problème de longue date. Il s’est profondément enraciné dans notre institution et touche aujourd’hui la quasi totalité des services », souligne la CGT Intérieur en ouverture. Le livret a servi de support au syndicat, ce jeudi 12 juin, à Grenoble. La première étape d’un « tour de France sur la problématique du harcèlement au ministère de l’Intérieur et notamment dans les services de police », précise Anthony Caillé, secrétaire général de la CGT Intérieur.

Ce dernier faisait partie, avec des représentants de l’UD CGT 38, de la délégation venue rencontrer les agents tout au long de la journée. Celle-ci s’est ainsi rendue le matin dans trois antennes locales du SGAMI (secrétariat général pour l’administration du ministère de l’Intérieur) — qui regroupe les moyens logistiques, les garages, les ateliers, les ressources humaines… Puis l’après-midi à l’hôtel de police, rendez-vous ponctué d’un entretien avec la directeur interdépartemental de la police nationale (DIPN).

Au menu de ces rencontres : distribution et présentation du livret syndical, puis discussions avec les agents. « Ça permet de prendre contact avec les collègues et surtout d’entendre leurs doléances, raconte Anthony Caillé. Là, on sort du service de police judiciaire : beaucoup d’agents de la PJ nous ont parlé de la réforme des DDPN (directions départementales de la police nationale), de son impact sur leurs conditions de travail. »

« Des cas concrets qui touchent tous les services »

Si la CGT Intérieur ne dispose pas encore de chiffres sur le harcèlement dans la police, son secrétaire général constate toutefois une « réelle augmentation » du phénomène. Le syndicat est d’ailleurs très souvent saisi pour des dossiers de harcèlement, selon lui. « Et comme les autres syndicats ne traitent pas ce type d’affaires, on en a même trop à gérer », déplore-t-il. Le tacle n’est pas anodin. Que ce soit Alliance, l’UNSA ou SGP-FO, les syndicats de policiers concurrents n’étaient en effet « pas enchantés » de l’initiative de la CGT, euphémise Anthony Caillé, sans trop rentrer dans les détails.

Le livret syndical sur le harcèlement au travail conçu par la CGT-Intérieur pour appuyer sa campagne nationale.

Pourtant, les « remontées de terrain » ne mentent pas, affirme-t-il. « On a des cas concrets qui touchent tous les services, essentiellement pour du harcèlement moral et psychologique » — même si le harcèlement sexuel reste une réalité. Certains d’entre eux sont détaillés dans le guide élaboré et distribué par la CGT. Des histoires variées et édifiantes, tristement révélatrices des carences à l’œuvre dans les services concernés.

Il y a ainsi Djamila, victime de harcèlement moral à caractère discriminatoire dans un commissariat. Observant des comportements et messages « racistes, sexistes et homophobes » dans son nouveau groupe d’enquête, elle finit par en être elle-même la cible, avant de tenter de se suicider et d’être aujourd’hui hospitalisée. Il y a aussi Jean, témoin de harcèlement moral à la DGSI et sanctionné pour avoir signalé les « mauvais traitements (hostilité, remises en cause injustifiées, conditions de travail inadaptées à sa situation médicale, etc) » infligés par la hiérarchie à une collègue. Ou encore Marie, victime de harcèlement moral à la DRHFS (direction des ressources humaines, des finances et des soutiens), qui a vu l’enquête administrative classée et sa harceleuse « affectée à un poste où elle exerce davantage de responsabilités ».

« La parole s’est libérée »

Existe-t-il alors une forme d’omerta sur la question au ministère de l’Intérieur ? « Pour moi, c’est un peu partout pareil. Je ne pense pas que ce soit plus compliqué à dénoncer dans la police que dans d’autres professions », estime Anthony Caillé. « En cas de harcèlement dans un service, on enquête, on recueille les témoignages, puis on demande à rencontrer le chef de service. » Lequel peut réagir de toutes les façons possibles : « Pour certains, tout se passe bien, rien à signaler. D’autres réagissent bien à notre interpellation. Et d’autres nous disent ‘on sait déjà’. »

Le responsable syndical l’admet néanmoins, « si le plus fort taux de suicide se situe dans la police, c’est que quelque chose ne va pas ». Point positif cependant, « la parole s’est libérée », notamment dans le sillage de #MeToo, explique-t-il, citant les exemples, de plus en plus fréquents, de « collègues qui nous disent ‘je n’en peux plus !’. Il y a quinze ans, je n’aurais pas eu autant de propos de ce type. »

« Les conditions de travail se sont tellement dégradées en vingt ans… Quand on se retrouve à faire à quatre le travail de douze et quand le chef est noté sur la rentabilité du travail, ça alimente le harcèlement. »

Anthony Caillé, secrétaire général CGT Intérieur

Selon Anthony Caillé, certaines causes sautent aux yeux. « Les conditions de travail se sont tellement dégradées en vingt ans… Quand on se retrouve à faire à quatre le travail de douze et quand le chef est noté sur la rentabilité du travail, ça alimente le harcèlement. » Une fuite en avant quasi constante « depuis Sarkozy », rappelle-t-il. Et le syndicaliste policier de pointer « le fameux discours de Grenoble », qui marque le point de départ, en 2010, de cette politique ultra-libérale. Avec « la police vue comme une entreprise, les indicateurs de performance, la prime aux résultats ».

La CGT Intérieur espère que cette campagne nationale — qui mettra le cap ensuite sur le Pas-de-Calais — permettra de faire évoluer les pratiques et les mentalités. Objectif, « sensibiliser, alerter et permettre à chacun·e d’identifier, dénoncer et combattre les situations de harcèlement moral, sexuel ou discriminatoire », indique le syndicat. Mais aussi rompre l’isolement : « Trop de collègues restent isolé·e·s face à ces violences silencieuses. Nous voulons leur dire qu’ils et elles ne sont pas seul·e·s. » Une restitution est prévue à l’issue de ce tour de France.

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