Le Travailleur Alpin
Journal de la Fédération de l'Isère du Parti Communiste Français
Publié le 22.12.2024 à 09:44
Manuel PavardCet article Quand l’État fabrique des sans-papiers est apparu en premier sur Travailleur Alpin.
Publié le 20.12.2024 à 22:23
Edouard SchoeneMichel Szempruch nous raconte. « Nous étions une vingtaine rassemblés centre ville à Grenoble sous la pluie dans le cadre et les prochaines attaques contre notre secteur, contre l’audiovisuel publics et les réductions dans l’ensemble des services publics. Des salariées en grève de la MC2 et des intermittent.es de divers secteurs professionnels étaient présents. Nous avons appelé le secteur à rester mobilisé en 2025 et pour exprimer notre solidarité auprès des salariés de la Bobine, lieu menacé de fermeture, mais aussi des acteurs culturels dont les subventions de la métropole sont amputés ( Musée en musique, Street Art Fest, Vue d’en Face – un festival LGBTQIA+ –, festival de jazz, Ultravirage festival, Regard croisés et Dialogue/ La Chimère citoyenne). Restons solidaires, mobilisé.es et en colère ! »
L’émotion est forte parmi les professionnels de la culture, avec les incertitudes du budget 2025 et une série de très graves menaces dont celle de la région Pays de Loire où il est envisagé d’amputer le budget culturel régional de 75%.
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Publié le 19.12.2024 à 18:37
Edouard SchoeneLe collectif Migrants en Isère, la Cimade, en partenariat avec le musée de Grenoble invitaient les amateurs d’art à un événement exceptionnel : des visites guidées mises en œuvre par des migrants qui ont été formés pour présenter quelques œuvres.
Sur le carton d’invitation à ces visites figurait la phrase du grand artiste plasticien, Constantin Brancusi, « en art il n’y a pas d’étranger ». Nous avons assisté à un échange entre le médiateur, un migrant, et le public sur une œuvre de Francisco Zubaran (L’adoration des Bergers, Madrid 1638)
Puis les organisateurs de la rencontre invitaient les publics à des prises de paroles et interventions artistique sur une scène, tandis qu’un stand proposait des boissons chaudes. Ce fut l’occasion notamment d’entendre les voix de migrants chantant leur espoir de travailler en France.
Le public s’est étoffé de 17 à 18h, pour partir pour une manifestation qui a déambulé en ville.
« La Journée internationale des migrants, célébrée chaque année le 18 décembre, nous donne l’occasion de mettre en lumière les contributions inestimables de millions de migrants dans le monde. Cette journée nous permet également de mettre l’accent sur l’environnement de plus en plus complexe dans lequel s’inscrivent les migrations. Les conflits, les catastrophes climatiques et les pressions économiques continuent en effet de pousser des millions de personnes à quitter leur foyer en quête de sécurité ou simplement d’opportunité. »
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Publié le 17.12.2024 à 20:59
Manuel PavardLe courrier, intitulé « Pour la nationalisation temporaire de Vencorex », a été adressé au Premier ministre François Bayrou ce mardi 17 décembre, à l’initiative de Christophe Ferrari, président de la Métropole et maire de Pont-de-Claix, et Raphaël Guerrero, maire de Jarrie. Il est signé par 48 personnalités politiques. Des dirigeants de parti, à l’instar de Fabien Roussel, Marine Tondelier, Jean-Luc Mélenchon ou Olivier Faure ; des parlementaires, comme le sénateur écologiste Guillaume Gontard, la députée LFI Mathilde Panot, le député communiste André Chassaigne, la sénatrice PCF Cécile Cukierman et son confrère Fabien Gay ou les députés de l’Isère Cyrielle Chatelain, Marie-Noëlle Battistel, Jérémie Iordanoff, Élisa Martin et, Sandrine Nosbé.
L’enjeu est de taille, à moins de trois mois de la fin de la période d’observation, fixée au 6 mars 2025 par le tribunal de commerce. Si aucun nouveau repreneur ne s’est manifesté à cette date, le projet de reprise partielle du groupe chinois Wanhua — qui a fait récemment évoluer son offre, passée de 25 à 50 salariés conservés — serait officialisé, entérinant la liquidation de l’entreprise, placée en redressement judiciaire en septembre.
Un tel scénario « signifierait le licenciement de la quasi-totalité des salariés, la mise à l’arrêt d’outils industriels compétitifs financés pour partie sur subventions publiques, la fermeture quasi-totale du site, la fin de 120 années d’histoire, ainsi que la création d’une friche industrielle de 120 hectares, classée SEVESO seuil haut, à forts enjeux environnementaux », soulignent les signataires.
Des « menaces graves » sur des activités stratégiques
Une catastrophe pour Vencorex, qui constitue pourtant « depuis 1916 un des fleurons de l’industrie chimique du Sud grenoblois », rappellent-ils. Et un acteur phare de la filière, « spécialisé dans la production de sel, de chlore, de soude, et de leurs dérivés (monomères et isocyanates) utilisés par des secteurs aussi stratégiques que la défense, l’aérospatiale ou le nucléaire ».
La précision est d’importance. Depuis le début de la grève illimitée des salariés de Vencorex le 23 octobre, et même depuis le printemps 2024, l’intersyndicale (CGT, CFDT, CFE-CGC) ne cesse en effet d’alerter sur l’interdépendance des activités des plateformes chimiques de Pont-de-Claix et Jarrie, et donc sur le risque d’un « effet domino ».
Emboîtant le pas des syndicats, les élus estiment eux aussi que « le redressement judiciaire a servi de prétexte à d’autres industriels » locaux de la chimie pour décréter des coupes drastiques. Illustration : le groupe Arkema a ainsi « annoncé “étudier” un scénario de restructuration de son usine de Jarrie, impliquant la fermeture de la moitié de la plateforme chimique et menaçant directement 120 emplois supplémentaires ».
Les signataires évoquent également les conséquences pour Framatome et pour ArianeGroup, approvisionnées directement grâce aux « produits fabriqués par Vencorex à Pont-de-Claix et par Arkema à Jarrie ». Désormais, expliquent-ils, « la fermeture de la première et la restructuration de la seconde font ainsi peser des menaces graves sur l’autonomie d’activités aussi stratégiques que notre défense ou la fabrication du carburant de la fusée Ariane ».
La nationalisation, « une revendication pragmatique »
Dans ce contexte, les responsables politiques reprennent la proposition de nationalisation temporaire portée par les organisations syndicales et défendue tour à tour par Sophie Binet, Philippe Poutou, Fabien Roussel, Manuel Bompard ou Pierre Jouvet lors de leurs visites respectives sur le piquet de grève. « Nous soutenons ce projet et vous interpellons afin qu’il soit étudié sérieusement par les services de l’État », lancent-ils au nouveau Premier ministre.
Ceux-ci l’assurent, « loin d’être une position idéologique, la nationalisation demandée est une revendication pragmatique visant à la fois à lever les contraintes calendaires posées par la procédure de redressement judiciaire et à se donner tous les moyens de sauvegarder l’activité du site ». Une procédure qui, ajoutent-ils, « éviterait en outre d’exposer les entités présentes sur cette plateforme (NDLR : de Jarrie) à des ruptures d’approvisionnement en sel et en chlore risquant de rendre dépendantes de fournisseurs étrangers des activités relevant de la souveraineté nationale ».
Ces élus mettent en garde François Bayrou : « Refuser par principe d’étudier une telle perspective ou de favoriser l’émergence d’un plan de reprise de ces activités sous l’égide de l’État constituerait un abandon incompréhensible à la fois pour les acteurs locaux et les salariés. » Les signataires concluent alors solennellement : « Nous ne nous résignons pas à voir une part de notre patrimoine industriel abandonnée et nous refusons de voir mise en péril une filière industrielle majeure de notre nation. »
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Publié le 17.12.2024 à 12:11
Régine HausermannAu centre du plateau, une estrade avec, en son centre, un gros carton. De chaque côté, des cartons d’emballage de toutes tailles. Un grand escogriffe en maillot de bain traverse la scène en attendant le début du spectacle qu’il inscrit sur le carton central : début dans 15 minutes, puis 10, puis 5, puis 2, puis une minute, sans s ! Précision orthographique comique dans ce capharnaüm.
C’est l’heure ! Le baigneur au corps élancé enlève le carton central sous lequel attendait, assis sur un tabouret, son comparse, « le gros ». Et c’est parti pour un voyage improbable depuis les fjords de Norvège vers le Sud, jamais loin de la mer. Voyage immobile pour le gros, vissé à son siège, véritable moulin à paroles, dans un sabir qu’on essaie de comprendre dans un premier temps mais qui ne signifie rien… sauf pour son partenaire qui ne cesse de courir, toujours en maillot de bain, accrochant à l’arrière-plan les étapes du voyage et communiquant par cartons et objets interposés.
Résumons ! Un gros homme chauve et barbu, éructant et immobile, en costume trois pièces, parcourt l’Europe en courant, patinant, nageant, à trottinette, à moto ou sur un baudet, tombe amoureux d’une sirène. En face de lui, son exact contraire, un jeune homme chevelu, mince et infatigable, court à droite à gauche, portant des centaines de cartons sur lesquels sont inscrits des mots ou des morceaux de phrase qui éclairent le décor, l’action, des réflexions, des sentiments… Le grand mince ne se contente pas de porter les cartons, petits et grands, il mime les bestioles ou les personnes nommées, imite leur cri, celui de la mouette, de l’ours ou du vautour. Il enfile la perruque de la sirène dont « le gros » est tombé amoureux.
Hélas ! Tout résumé est impossible tant la mise en scène est foisonnante. Un spectacle d’une grande intensité, d’une grande générosité et d’une grande inventivité.
À voir jusqu’au 21 décembre, tous les soirs à 20h (sauf samedi à 17h).
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Publié le 16.12.2024 à 19:04
Manuel PavardQuarante-huit heures après le passage dévastateur du cyclone Chido, qui l’a frappée de plein fouet ce samedi 14 décembre, Mayotte commence à panser ses plaies. Mais la situation sur place est apocalyptique et il faudra du temps aux Mahorais pour reconstruire leur île, leurs habitations, leurs infrastructures… Et aussi pour se reconstruire. Car le bilan humain s’annonce très lourd.
Officiellement, le dernier point provisoire établi ce lundi, par le Centre ministériel de veille opérationnelle et d’alerte, faisait état de vingt morts. Un nombre très largement sous-évalué, de l’aveu même du préfet de Mayotte, qui redoute « plusieurs centaines » de décès, a minima. « Peut-être approcherons-nous le millier, voire quelques milliers » de morts, a ainsi déclaré François-Xavier Bieuville, interviewé sur la chaîne publique Mayotte la 1ère.
Dans ce contexte, la fédération de l’Isère du Secours populaire français (SPF) a immédiatement activé son dispositif de solidarité envers les victimes de catastrophes naturelles. L’association lance donc « un appel aux dons financiers sur son fonds d’urgence pour venir en aide aux populations touchées par le cyclone Chido », à Mayotte et — à un degré moindre — dans les autres îles de l’archipel des Comores, annonce-t-elle dans un communiqué diffusé ce lundi 16 décembre.
Le Secours populaire de l’Isère a d’ores et déjà pris contact avec ses partenaires mahorais et comoriens, afin d’agir rapidement tout en fournissant « un soutien aux sinistrés qui va s’inscrire dans la durée ». Maisons et bâtiments détruits, électricité coupée, réseau de téléphonie hors-service, eau potable et nourriture manquantes… Dans le département le plus pauvre de France, « d’importants dégâts sont à déplorer et les personnes vulnérables vivant dans des habitats précaires ont subi de plein fouet les vents violents », souligne l’organisation.
Les cases et baraquements de fortune abritant de nombreux immigrés — essentiellement des Comoriens sans-papiers — ont ainsi été ravagés, transformés en amas de tôles et de bois, à l’image de Kawéni, le plus grand bidonville de France, en périphérie de Mamoudzou, totalement rasé par le cyclone. Il y a urgence : « Le Secours populaire a besoin de moyens financiers pour soutenir les sinistrés, mais également apporter une aide pour rééquiper des structures collectives et organiser des journées bonheur afin de permettre une bouffée d’oxygène loin des tracas quotidiens. »
L’association, qui a déjà noué « des liens forts » avec différentes structures mahoraises, s’adresse donc à « toutes les bonnes volontés ». Donateurs, bénévoles, partenaires, entreprises, personnalités… Tous sont invités à « se mobiliser pour apporter une solidarité concrète et chaleureuse aux familles sinistrées », implore le SPF.
Comment faire un don pour Mayotte ?Les dons financiers peuvent être envoyés au Secours populaire français – Fédération de l’Isère, 8 rue des Peupliers, 38100 Grenoble (tél : 04 76 23 64 30 ; préciser « Fonds d’urgence »). Ou en ligne, à ce lien : don.secourspopulaire.fr/urgence
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Publié le 13.12.2024 à 21:26
Didier GosselinÀ Saint-Quentin-Fallavier, dans l’entreprise Valeo, un PSE se profile et les salariés luttent désormais pour les meilleures conditions possibles de départ. En ce matin glacial du 12 décembre, les militant·es et élu·es du NFP, dont les député·es de l’Isère, ainsi que Manuel Bompard, député et coordinateur de la France insoumise, et Éric Hours, conseiller régional PCF, sont venus leur apporter soutiens et propositions, dans le cadre de la journée de mobilisation nationale « Urgence industrie » portée par la CGT.
Les communistes des sections de Bourgoin-Jallieu, La Verpillère et Villefontaine étaient présents, de même que Cécile Dhainaut, responsable aux entreprises pour le PCF de l’Isère. L’occasion pour les militant·es d’échanger avec les salarié·es sur la situation de Valeo et, plus généralement, d’aborder la situation politique du pays et les propositions du PCF.
Concernant Valeo, les communistes saluent la lutte qui, dès juillet 2024, a été organisée par l’intersyndicale minoritaire CAT-SUD-CGT pour s’opposer au plan de fermeture programmée et de délocalisation. Les militants PCF ont notamment rappelé leur soutien au made in France, dénonçant la délocalisation de la production du moteur hybride DMG. Mis au point par les ingénieurs de Valeo, celui-ci devait en effet être produit en Isère… Il le sera finalement à Bursa, en Turquie !
Les contre-propositions du PCF
Pour le PCF, il faut gagner un droit à des propositions alternatives portées par les salariés et les populations, appuyés par une mobilisation du pôle public bancaire pour un crédit en faveur de ces contre-propositions. La production du moteur DMG à Saint-Quentin-Fallavier en est une !
Rappelant que la filière automobile, qui a reçu près de 6 milliards d’euros de fonds publics depuis 2020, n’a cessé de réduire ses capacités productives dans notre pays, les communistes proposent également que ces entreprises réduisent leurs marges. Et ce, en lançant la production d’un petit véhicule électrique à 15 000 euros, pour effectuer les trajets du quotidien. C’est possible, et c’est une question de volonté politique et de stratégie industrielle.
Les militants ont souligné que la lutte pour Valeo faisait écho aux nombreuses luttes engagées en Isère et partout en France pour défendre l’emploi et le progrès social. Un combat mené par les salariés, pour leurs droits, pour leurs emplois, pour un développement industriel maîtrisé collectivement, basé sur la réponse aux besoins sociaux et non sur la course aux profits, sur la préservation de la planète et non sur son pillage, sur l’épanouissement des êtres humains et non leur exploitation.
Un rassemblement était également organisé devant les grilles de l’usine Thermo Fisher, à Bourgoin-Jallieu. Ce qui a permis aux communistes berjalliens de témoigner leur soutien et d’échanger avec les salariés du géant du médicament, inquiets face aux vagues de licenciements submergeant les entreprises du Nord-Isère.
Action devant la plateforme chimique de RoussillonDans le cadre de la journée de mobilisation initiée par la CGT pour la défense de l’industrie, l’UL CGT Roussillon/Beaurepaire a appelé à un rassemblement devant la plateforme chimique de Roussillon, principale industrie du territoire. De 8 à 13h donc, les abris de toile ont accueilli des salarié-es.
La densité des présents n’était pas à la hauteur de l’inquiétude sur le devenir de la chimie locale, régionale voire nationale. Les maires communistes de Péage-de-Roussillon et Salaise-sur-Sanne sont venus apporter leur soutien.
Dans les jours précédant cette journée d’action, les employeurs de la plateforme, regroupés en Groupement d’intérêt économique, plaidaient pour la sanctuarisation des dispositifs de Crédit impôt recherche, tandis que l’UL CFDT appelait l’Etat à l’aide, via un article de presse.
La CGT, elle, a avancé des revendications par la voix de son représentant régional de la fédération chimie, Adrien Poirieux : un moratoire sur les licenciements, un plan national de maintien et de relocalisation, la conditionnalité des aides publiques, et la création d’un pôle public financier.
Daniel Oriol
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