L’Association des amis du musée de la résistance et de la déportation de l’Isère, l’Association nationale des anciens combattant de la résistance, les Amis de la fondation pour la mémoire de la déportation et la Fédération nationale des internés, résistants et patriotes ont publié une déclaration commune aux lendemains de l’élection européenne.

On en trouvera ici l’intégralité.

Les associations de Mémoire et de défense des Droits de l’Homme :

• L’AAMRDI-MDH (Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation de l’Isère – Maison des Droits de l’Homme)
• L’AFMD 38 (Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation)
• L’ANACR (Associations Nationale des Anciens Combattants et Amis de la Résistance)
• La FNDIRP 38 (Fédération Nationale des Déportés et Internés, Résistants et Patriotes)

expriment leur vive inquiétude face aux résultats des élections européennes.
La montée des partis d’extrême-droite, nationalistes et xénophobes, fait craindre le pire pour le continent européen. La respectabilité affichée par ces partis n’est qu’une façade, qui ne doit pas cacher leurs vrais projets, pétris d’intolérance et de haine. Les théories véhiculées par ces partis ne peuvent que conduire l’Europe au pire.
Nos associations rappellent que l’Union Européenne a été voulue par les Résistants et les Déportés, avec la ferme volonté de voir l’Europe vivre enfin en Paix. Le repli sur soi, auquel conduisent tous les nationalismes, constitue un grand danger pour la paix en Europe, un danger pour tous les peuples du monde. Le nationalisme, exploitant les peurs et les injustices sociales, conduit toujours à la guerre.
Nos associations, héritières des valeurs de la Résistance, continueront avec une détermination plus grande encore à s’opposer à toutes les idées d’extrême-droite, en transmettant la mémoire de la Résistance, dont les valeurs doivent plus que jamais être conjuguées au présent.

La pluie a certes écourté les échanges. Pas grave, on n’était pas vraiment là pour les discours. Car la petite centaine de participants au rassemblement initié par la section communiste d’Echirolles s’est vite mise à l’abri, au porte à porte dans les tours du Village II. Un objectif commun à tous : convaincre le maximum d’abstentionnistes de se déplacer pour aller voter le 30 juin en faveur du nouveau Front populaire représenté dans la circonscription par Cyrielle Chatelain, députée écologiste sortante.

Car l’heure est grave, comme le soulignait Amandine Demore, maire de la commune. « Nous le voyons avec les élus RN de la commune qui votent contre des subventions que verse la ville pour des distributions alimentaires, disait-elle, ils vont jusque là pour s’opposer à toutes les politiques sociales, à toutes les politiques de solidarité dont nous sommes porteurs et j’ai peine à m’imaginer la catastrophe que représenterait pour les quartiers populaires l’arrivée au pouvoir du RN. » Et de souligner que la baisse des cotisations sociales que le RN réclame au profit des entreprises, ce sont des difficultés encore accrues pour la Sécurité sociale et l’hôpital. Pour Amandine Demore, l’impératif du moment est bien « d’aller chercher les voix une à une ».

« Le Rassemblement national nuit gravement à la santé », c’était aussi le titre d’un communiqué du Réseau des centres de santé communautaire lu par Marine Couvreur, médecin généraliste au centre de santé du Village II d’Echirolles. « Au quotidien, nous voyons les effets des attaques néolibérales, réactionnaires et racistes sur la santé psychique et physique des patients », témoignait-elle avant de d’affirmer : « en lutte contre les inégalités de santé et leurs injustices, contre la haine de l’autre, nous, professionnels de santé, soutenons toute dynamique plaçant la justice sociale et écologique au coeur de son action ; nous réaffirmons que l’extrême droite nuit gravement à la santé, lui barrer l’accès au pouvoir est impératif, sortir des politiques antisociales et une urgence ».

Cyrielle Chatelain se félicitait de la dynamique qui se fait jour autour du nouveau Front populaire, avec l’engagement des partis de gauche mais aussi de syndicats et d’associations. A Echirolles, des militants de la Confédération nationale du logement distribuaient ainsi un tract indiquant la décision prise par l’organisation au niveau national de rejoindre le Front populaire. Avec une motivation simple : « la boussole de la CNL reste la défense des droits des locataires et du logement social comme fondement d’une France solidaire, sociale et démocratique ».

Aujourd’hui comme hier. Et Cyrielle Chatelain rappelait combien Marine Le Pen assume, selon ses mots, l’héritage de son parti d’extrême droite, des condamnations pour antisémitisme aux menées racistes de son père. « Le programme du Rassemblement national comporte l’exclusion de la fonction publique des citoyens nés à l’étranger, on se rappelle quand même que c’est comme ça que ça a commencé pendant la deuxième guerre mondiale. »

Des enjeux dont les participants à ce rassemblement avaient pris la mesure et qui se sont répartis en différentes équipes pour faire le tour du quartier du Village II et frapper à toutes les portes.

« Je remercie la CGT et le parti communiste d’avoir organisé ce rassemblement. » Cyrielle Chatelain, députée sortante les Ecologistes de la deuxième circonscription de l’Isère, prenait la parole ce samedi 22 juin, place du château à Vizille. Les militants y avaient organisé un point de rencontre sur le marché. L’ambiance était conviviale, autour d’un petit déjeuner et des célèbres diots au vin blanc d’Aline et Fred.

Tout au long de la matinée, les échanges se sont poursuivis avec les Vizillois et les habitués du marché. Bernard Ughetto, adjoint PCF au maire de Vizille, animait les prises de parole et s’exprimait pour dire l’importance de l’enjeu. « Nous sommes face à un choix de société, disait-il, un affrontement entre le capital et le travail ; soit c’est le RN qui prend le pouvoir et fera la vie dure aux salariés et à ceux qui sont déjà le plus durement frappés par la baisse de leur pouvoir d’achat, soit c’est le Front populaire qui l’emporte et nous pourrons alors revivre une période d’acquis sociaux par la redistribution des richesses produites par le travail et aujourd’hui accaparées par les actionnaires et les grandes fortunes. »

Ce que Cyrielle Chatelain reprenait à son compte en soulignant que « l’extrême droite, nous l’avons déjà essayé, dans notre pays, mais aussi plus récemment en Italie ou en Hongrie ». Et la député de rappeler que l’équivalent du RSA avait été supprimé en Italie ou que les droits des femmes sont largement remis en cause en Hongrie.

Et Catherine Troton, maire de Vizille, posait la question : « les acquis sociaux, à votre ais, ils viennent d’où ? De l’extrême droite, jamais ».

Bernard Uguetto le rappelait : « la victoire du Front populaire est à portée de main, elle dépend de chacun d’entre nous ». Et notamment du nombre de procurations qui seront établies par les militants du Front populaire. Pour cela, une adresse : procuration@pcf-isere.fr

« Nous sommes engagés ensemble pour faire connaître notre appel intersyndical à faire barrage à l’extrême droite et faire valoir nos revendications communes sur les salaires, la justice fiscale, la relocalisation et la transformation de notre industrie… », explique Nicolas Benoit, secrétaire de l’union départementale CGT.

Les syndicats sont déterminés. CGT, CFDT, FSU, UNSA et Solidaires sont signataires d’une déclaration commune que ces cinq organisations vont diffuser dans toutes les entreprises.

Les promesses d’un Rassemblement national qui affiche une préoccupation sociale ? « La retraite à 60 ans, finalement ce sera pour plus tard, peut-être; le blocage des prix des produits de première nécessité… en fait non », relève Nicolas Benoit. Ce qui serait pour tout de suite en revanche, ce serait la limitation des droits et libertés, notamment syndicaux, ou la privatisation de l’audiovisuel public, à en croire les déclarations des dirigeants d’extrême droite. Serge Ravel, secrétaire adjoint de l’union départementale de l’UNSA, cite ainsi Louis Aliot, maire RN de Perpignan : « dans une déclaration à BFMTV, il a dit, je cite : « Les syndicats sont les croque-morts du monde économique et du travail, il ne servent à rien » ou encore Marion Maréchal qui veut « durcir le droit de grève », limiter les heures de délégation syndicale », bref, empêcher les syndicats de défendre les salariés.

Serge Paillard, secrétaire académique de la FSU, souligne combien « c’est le sens profond du métier de fonctionnaire que l’extrême droite veut remettre en cause en supprimant le principe de l’égalité des usagers pour trier en fonction d’une préférence nationale ». Ce qu’appuie Laurent Mérindol de Solidaires, en relevant que « l’exclusion des travailleurs immigrés, c’est une perte de richesses pour le pays et, plus largement, la remise en cause des droits des minorités aurait de lourdes conséquences ».

Points forts les 20 et 27 juin, le 22 à Vizille et Echirolles

Christophe Dutheil, secrétaire régional de la CFDT, estime quant à lui que « la démocratie est en danger » et qu’il faut « apaiser la colère sociale par l’écoute et le dialogue ; c’est lorsque la colère n’est plus régulée que montent les populisme » tout en soulignant qu’il faut « rappeler ce que font les néofascistes en Hongrie ou en Italie ».

Les syndicats vont s’engager dans la bataille selon leurs propres calendriers, tout en s’associant aux initiatives prises par d’autres organisations et associations, en fonction des agendas.

Deux temps forts de mobilisation sont actés, les 20 et 27 juin, avec des distributions de tracts et des prises de parole dans les entreprises. Ce qui n’empêche pas d’autres points de rencontre. C’est ainsi par exemple que le samedi 22 juin, un rassemblement aura lieu à 9 heures à Vizille et un autre à 14h au Village II d’Échirolles.

Quelques exemples parmi les nombreux rendez-vous de la République et de la démocratie fixés aux quatre coins du département.

« L’extrême droite je connais, mon patron est imprégné de son idéologie. En plus des salaires de misère, des conditions de travail dégradées qui m’ont flingué la santé, j’ai subi la répression antisyndicale. Leur premier objectif c’est faire taire ceux qui résistent. » Ce témoignage d’un ouvrier agricole est l’un des nombreux que publie la fédération nationale de l’agriculture et de la forêt dans son appel à la grève pour le 20 juin. Un autre, encore : « Travaillant dans le milieu agricole, je sais à quel point les conditions de travail sont dures et avec des salaires de bas niveau, Smic ou proche du Smic. Comment peut-on croire une seconde que l’extrême droite, qui en 2022 a refusé la hausse du Smic, pourrait peser favorablement sur nos vies ! Le fascisme véhicule la haine, l’intolérance et pire encore. A la Cgt, la solidarité nous l’avons chevillée au corps. »

La FNAF CGT précise les motivations de cet appel à la grève : « L’insupportable signe d’égalité entre la ruralité et le Rn, ça ne sera pas au nom des ouvriers agricoles ». Des ouvriers « qui se battent quotidiennement pour leurs revendications face à un patronat agricole imprégné du féodalisme faisant des exploitations des zones de non droits ». Et la CGT note que «  promotionnant l’extrême droite, le patronat est à la manoeuvre pour exploiter encore plus violemment les travailleurs ».

Le rappel des votes du RN contre les salaires et pour les profits

Les syndicats CGT des gardiens de troupeaux des différents massifs du pays, affiliés à la FNAF, estiment que « le patronat est le grand gagnant de la montée du fascisme, car elle permet de diviser les travailleurs et de réprimer sans pudeur les luttes populaires », et rappellent quelques prises de position : « c’est le RN qui à l’Assemblée nationale vote contre l’augmentation du SMIC (20/07/22), contre l’encadrement du prix des loyers (31/05/23), contre l’ISF (25/07/22). Au Parlement européen, le RN a voté contre la mise en place de salaires minimums en Europe, contre l’encadrement de la rémunération des stagiaires, contre une revalorisation des personnels soignants, et enfin, le 5 octobre 2022, contre la taxation des superprofits ».

Ce 20 juin, la FNAF-CGT organisera « des distributions de tracts, manifestations, rassemblements, grèves… » Les syndicats des gardiens de troupeaux les appellent « à cesser le travail au moins durant quelques heures, à afficher des pancartes, banderoles et autres signes de contestation sur leurs cabanes, chiens, brebis… » et à envoyer des images de ces actions « afin de montrer que jusque dans nos montagnes, nous ne lâcherons rien ». 

L’info avait circulé dans les boucles militantes, dans l’urgence imposée par le calendrier fixé par Emmanuel Macron. Ils étaient pourtant plus d’une centaine qui avait répondu à l’appel, militants de toutes les formations de gauche impliquées dans le nouveau Front Populaire et les élections législatives dans les circonscriptions grenobloises – la troisième, Grenoble Fontaine Noyarey ; et la 1re, Grenoble Meylan Bernin. Tous se sont retrouvés parc Pompidou et des représentants des différentes organisations ont pu prendre la parole.

Un trait commun à toutes les interventions : l’heure est grave, nécessite une mobilisation unitaire et renforce la nécessité de s’imposer dans la première circonscription pour un député qui viendra élargir les forces du Front populaire en empêchant la réélection du macroniste Olivier Véran.

Pour la CGT, Nicolas Benoit précisait la campagne lancée par le syndicat pour combattre, entreprise par entreprise, les idées de régression sociale et de discrimination qu’entend faire prévaloir le Rassemblement national. De nombreuses interventions se succédaient parmi lesquelles celle de la France insoumise – « le nouveau Font populaire est un rempart contre le fascisme » – ou du NPA – « notre alliance suscite un espoir énorme ». Pour le Parti socialiste, Amandine Germain conseillère départementale, mettait l’accent sur les dangers que représente le Rassemblement national pour les droits des femmes et les libertés. Robinson Rossi, président de l’Union des étudiants de Grenoble, décrivait l’engagement de son organisation, notamment dans la première circonscription : le candidat du Front populaire est en effet le fondateur de l’UEG, Hugo Prévost. Antonin Grandfond prenait la parole au nom du PCF pour souligner que l’argent existe dans un pays où les dividendes versés n’ont jamais été aussi élevés, « question de répartition de la valeur créée par le travail ».

Les militants se sont séparés et prenant des informations sur les calendriers militants et les matériels de campagne disponibles.
Une assemblée au cours de laquelle aucun des deux candidats ne s’est exprimé : Hugo Prévost s’est rendu à une initiative de campagne après un passage en début d’assemblée et Elisa Martin n’a pas participé à cette réunion de campagne.