Publié le 17.11.2025 à 21:19
Arcelor, Europe, Malbouffe, PS autobloquant
Publié le 16.11.2025 à 17:53
Nous pouvons tout changer ! – Meeting à Saint-Pierre-Des-Corps
Publié le 14.11.2025 à 17:50
Jean-Luc Mélenchon face à Alain Duhamel sur BFMTV
Publié le 12.11.2025 à 11:29
Acier, arrêt de travail et antisémitisme
Publié le 06.11.2025 à 10:28
Conférence de Jean-Luc Mélenchon sur le moment politique
Publié le 17.11.2025 à 21:19
Arcelor, Europe, Malbouffe, PS autobloquant
L’acier revient dans l’actualité avec ArcelorMittal, et il s’impose dans l’actualité du pays. Le site de Dunkerque semble condamné par son propriétaire, Mittal. C’est déjà un symbole d’un terrible échec. De 1948 à 2001 : Usinor était le premier groupe français de l’acier et le troisième du monde. En 2002, pour faire face à la concurrence, c’est la création d’Arcelor, fusion d’Usinor avec une entreprise espagnole et une luxembourgeoise. Et chacun de chanter de joie. On assistait, disait-on, à la naissance « d’un Airbus de l’acier. » Rien de tel. Quatre ans après, Arcelor est vendu à l’indien Mittal. Commence alors le saccage de l’aciérie française. 2009 : fermeture du haut fourneau de Gandrange. 2012 : fermeture des hauts fourneaux d’Hayange. 2013 : fermeture des hauts fourneaux de Florange. Et nous voici rendu à la menace de fermeture des hauts fourneaux de Dunkerque. Pourtant, l’entreprise a été gavée par l’argent des Français. 300 millions d’euros d’aides publiques rien que pour l’année 2023 ! Mais, en face, Mittal s’est comporté comme un patron voyou. Grâce à ses stratégies d’évasion fiscale, ArcelorMittal a payé zéro euro d’impôts en France sur les 5 dernières années ! Dans l’Europe entière soumise à ce type de pillage honteux, la réplique n’a pas tardé. En 2024 : l’Italie a nationalisé son plus grand haut fourneau. En 2025 : le Royaume-Uni a nationalisé son dernier haut fourneau. Et la France ? Le moment paraît opportun pour agir avec le rapport européen modifiant le commerce de l’acier comme un marché domestique (voir mon précédent post). Le 19 novembre prochain, la proposition de loi de nationalisation d’Aurélie Trouvé, députée insoumise de Seine-Saint-Denis, sera présentée en commission des affaires économiques de l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un texte qui sera présenté ensuite en plénière à tous les députés dans le cadre de la « niche parlementaire » du groupe Insoumis, le 27 novembre prochain. Elle sera mise en relief par le déplacement d’Emmanuel Macron à Dunkerque sur le site de Mittal. Un bon alignement des planètes se présente. Le nombre des groupes parlementaires favorables à la sauvegarde de l’acier produit en France semble prometteur. Un vote favorable semble possible. Ce serait un événement considérable pour le pays et pour l’Europe.
Le niveau de la contribution française au budget européen a souvent motivé mes protestations ces dernières années. Cette année, cela bat un record. Il s’agit de payer 29 milliards. C’est autant que le budget 2026 pour la recherche et c’est davantage que le budget 2026 pour l’écologie (24 milliards). Comme on le sait, l’argent donné revient au titre des diverses politiques décidées par l’Union. Mais concernant la France, nous donnons davantage que nous recevons. De la sorte, nous faisons un don de 12 milliards aux autres pays… C’est autant que les coupes prévues dans le budget de la Sécurité sociale pour l’année prochaine ! Pourquoi accepter ça ? D’autant que l’augmentation entre 2025 et 2026 est de 5 milliards supplémentaires. C’est autant que le montant de l’année blanche sur les allocations (5,7 milliards) ou autant que le montant retiré aux collectivités locales (5 milliards) ! Cette gabegie est insupportable. Comment accepter de se faire mettre en cause et même à être sanctionnés par l’Union européenne et être en même temps le premier contributeur net de son budget. C’est au-dessus de nos moyens.
Comment a-t-on pu ? Sans les amendements des insoumis, le budget de la Sécurité sociale aurait été discuté sans qu’une seule politique de prévention dans la santé publique ne soit alléguée pour produire des économies ! Pourtant, le budget ne parlait que de cela : économiser, dépenser moins. Mais seulement par des coupes budgétaires ! Pourtant, les sommes en jeu sont considérables. Les accidents du travail coûtent 14,5 milliards d’euros par an. La France est le pire pays d’Europe pour les accidents du travail. Et souvenons-nous comment Macron a supprimé les Comités Hygiène Sécurité Condition de Travail (CHSCT) en début de mandat en 2022 ! La malbouffe coûte 19 milliards d’euros par an. Le nombre de diabétiques a doublé en 20 ans. Macron a refusé de bloquer les prix alimentaires. La malbouffe à pas cher a donc continué à étendre son emprise sur les estomacs des gens sans moyens. Les cancers coûtent 22 milliards d’euros par an. Leur nombre a doublé en 30 ans. Tout le monde s’accorde pour attribuer cette percée aux « facteurs environnementaux ». Macron a prolongé le droit à l’usage des glyphosates et autres pesticides. Et ses députés ont refusé l’interdiction de l’usage du nitrite dans la charcuterie alors que ce produit est interdit dans les croquettes pour chiens et chats. Il s’agit au total de 55 milliards de coûts. Pas un euro d’économie n’est envisagé en prenant les décisions permettant la diminution des risques. Telle est la comptabilité publique en macronie. Le prix du malheur est payé sans discuter et celui des petits bonheurs toujours disputés.
Deux social-démocraties inconciliables se sont réunies chacune de leur côté à Trappes avec Olivier Faure et à Pontoise avec François Hollande et Bernard Cazeneuve. On a donc pu voir un moment fort dans la réorganisation des courants issus de la décomposition du PS. Bien sûr, cette réorganisation ne se limite pas aux seuls segments de PS présents dans chaque regroupement. Car chacun satellise divers groupes politiques dont certains sont en compétition directe avec les ambitions des leadeurs socialistes. Voici d’abord un petit recensement des nébuleuses composant les deux social-démocraties inconciliables.
Le socialiste Olivier Faure et ses alliés issus de l’ex-NFP se sont décidés à investir en commun une candidature présidentielle en octobre 2026. Il y a six composantes identifiées dans ce regroupement baptisé « gauche unitaire » : le courant au PS d’Olivier Faure et sa nébuleuse Boris Vallaud, le courant à EELV de Marine Tondelier, Génération.s (Benoît Hamon), L’Après (avec Clémentine Autain et Raquel Garrido, également nommées « ex-LFI »), « Picardie debout » (François Ruffin) et GDS (Gérard Filoche).
L’ex-socialiste Bernard Cazeneuve et François Hollande ont également décidé de se regrouper en vue de la présidentielle et de désigner « le moment venu » le candidat commun de la « gauche réformiste » selon la déclaration de François Hollande. Il y a plusieurs composantes ici aussi. Quatre viennent du PS : « La Convention », club de Bernard Cazeneuve, les amis de François Hollande, « la République en commun » (Carole Delga) la « Fédération Progressiste », (François Rebsamen), et quatre composantes externes : le parti Radical de gauche (Guillaume Lacroix), le parti « Place Publique » (Raphaël Glucksmann), le « collectif des sociaux démocrates réformateurs », « le mouvement des citoyens ».
Ce qu’ils ont en commun ? Première caractéristique. Tous rejettent le programme signé dans le cadre du NFP. Mais un an et quatre mois avant l’élection présidentielle, ils reconnaissent tous la nécessité de formuler un nouveau programme pour s’opposer à LFI. Mais chacun le préparera de son côté. Deuxième caractéristique : chacun est menacé par une dissidence « de proximité ». Quoique décide le PS Faure, Glucksmann tête de liste commun aux deux dernières élections européennes a déjà déclaré sa candidature. Et s’il y renonçait, il y aurait cependant une candidature du bloc Cazeneuve. À moins qu’il y ait les deux en même temps et pourquoi pas davantage avec Hollande ? Côté Faure, ce n’est pas tout. Dans l’hypothèse où la candidature choisie ne serait pas l’EELV Tondelier, le sénateur Yannick Jadot a annoncé sa candidature pour « assumer l’identité écologique ». De même, dans l’hypothèse où une candidature socialiste ne serait pas choisie par la primaire, nombre de socialistes ne cachent pas qu’ils rejoindraient immédiatement Glucksmann. On a entendu Pierre Jouvet, secrétaire général du PS, le reconnaître devant les deux éditorialistes de Libération et France inter. De la sorte, on peut parler de système autobloquant puisque quel que soit le résultat, il produira lui-même sa négation, c’est-à-dire une candidature alternative de plus.
Publié le 16.11.2025 à 17:53
Nous pouvons tout changer ! – Meeting à Saint-Pierre-Des-Corps
Jean-Luc Mélenchon est intervenu à l’occasion d’un meeting à Saint-Pierre-des-Corps, le 16 novembre 2025.
Publié le 14.11.2025 à 17:50
Jean-Luc Mélenchon face à Alain Duhamel sur BFMTV
Publié le 12.11.2025 à 11:29
Acier, arrêt de travail et antisémitisme
ACIER ? Un échange avec Marina Mesure, eurodéputée insoumise, me propose un sujet de satisfaction en même temps qu’un intérêt intellectuel. Marina est rapporteuse pour l’intergroupe « La Gauche » sur le train de mesures proposées par la Commission européenne. Une fois n’est pas coutume, la Commission européenne a proposé des mesures réellement protectionnistes dans le domaine de l’acier. Elle propose de réduire de près de 50 % les quotas d’acier autorisés sur le marché de l’Union européenne et d’appliquer des droits de douane de 50 % au-delà de ces quotas. Selon la Commission, avec ce nouveau dispositif, seul un peu plus de 10 % du marché resteront ouverts à la concurrence internationale. En d’autres termes, le marché européen de l’acier devient un marché domestique. Cela valait l’alerte. Car au total, les Insoumis retrouvent dans ce texte la plupart des mesures qu’ils ont été seuls à porter pendant des années au Parlement européen. Pourquoi seuls ? Parce que nos propositions sur le « protectionnisme solidaire » butent sur un fait : elles sont contraires aux règles de la « concurrence libre et non faussée ». Et sur celles du libre-échange mondial contenu aussi dans le Traité de Lisbonne. Le changement de pied de la Commission européenne sur ce sujet de l’acier commence à enregistrer en Europe la fin de la séquence néolibérale, comme aux États-Unis, et à cause d’eux.
Le moment historique planétaire se concentre sur la faillite constatée du néolibéralisme qui laisse toutes les droites du monde sans projet de référence. L’arrêt de mort de ce système ne date pas de Trump. Joe Biden d’abord en grande discrétion et avec de beaux emballages de mots avait ouvert la séquence. Son conseiller économique avait tonné : « la baisse des salaires et les petits droits de douane ont ruiné notre classe moyenne et nos travailleurs ». Un plan de subventionnement « vert » des entreprises capitalistes nord-américaines avait suivi. Trump a multiplié par cent le volume sonore et traduit le nouveau projet en une batterie de droits de douane exorbitants qui désorganisent le système mondial des échanges et amplifie les causes de la crise financière mondiale qui s’avance.
En Europe aussi donc, la muraille libre échangisme vacille. Il y a, en partant de là, une logique de situation. Quand la politique de l’offre est rendue impossible, l’alternative ramène à la politique des besoins comme nous en faisons le cadre de notre programme économique. Je le vérifie en retrouvant dans la proposition de la commission celle qu’avait soutenu l’an passé Marina Mesure. Ça a l’air technique, mais vous allez voir combien c’est politique et prometteur. C’est la création d’une règle : « Fondu et coulé ». Elle permettra de définir l’origine d’un produit sidérurgique selon le pays dans lequel le minerai aura été liquéfié et transformé en alliage. Cela permet d’éviter le contournement des quotas. Une mesure contre les exportateurs en passant par des pays tiers où l’acier subit une transformation mineure, avant d’être réexporté sous un nouveau drapeau en Europe sans payer de droits de douane. Mais protéger la production ne peut suffire. Il faut la rendre écologiquement comme économiquement soutenable. Nous voulons donc compléter le dispositif pour le rendre plus efficace en appelant notamment à revenir sur les règles régissant le prix de l’électricité pour les industries, en vue de la décarbonation de l’un des secteurs industriels les plus émetteurs en CO2.
ARRÊT DE TRAVAIL ? Le PS était à l’heure d’un nouveau reniement dimanche soir tard à l’Assemblée nationale. Les parlementaires Insoumis en étaient sidérés. Des bornes hier impensables venaient d’être franchies par le PS. Ils proposaient un amendement hallucinant au texte de loi sur la sécurité sociale. Il s’agissait de donner le pouvoir au médecin de prescrire du télétravail au lieu d’un congé maladie. Une telle proposition ne s’appuie évidemment sur aucune réalité. On est malade ou on ne l’est pas. C’est tout ce que peut constater scientifiquement un médecin généraliste ou les médecins du travail. Ils sont hors d’état d’apprécier la pénibilité d’une tâche pour un malade. Ni la possibilité de transposition de cette tache dans du télétravail, ni si le télétravail existe dans l’entreprise. Dans ces conditions, on comprend que la mesure proposée est surtout destinée à intimider les salariés malades. La députée socialiste Thiébault-Martinez (Seine-et-Marne) l’a même pris comme argument d’une « belle façon de lutter contre l’absentéisme ». Depuis son changement d’alliance, le PS, comme souvent les nouveaux convertis, fait du zèle dans la lignée anti-sociale du libéralisme qu’il assume désormais. Franchement ? Je ne le croyais pas quand on me l’a dit ! Mais j’ai vu l’amendement 681 rectifié par madame Runnel (PS Rhône) et le groupe socialiste. J’ai vu la photo du panneau des votes électroniques. C’est vrai. Ils l’ont fait ! C’est tellement nul, violent et hors-sol que les ministres macronistes eux-mêmes ont suivi les députés de gauche. Ils ont donné un avis défavorable à cause des discriminations et la confusion que cette idée provoque à propos du sens de l’arrêt maladie. Tous les LFI ont voté contre l’amendement PS ainsi que EELV, et le PCF. Tous les PS, tous les LR, tous les RN ont voté pour l’amendement PS. Heureusement, l’Assemblée n’a pas adopté. Pourtant l’alerte doit fonctionner. La députée insoumise A.B.C (Anaïs Belouassa-Cherifi) de Lyon a immédiatement interpellé le maire de sa ville pour lui demander s’il soutenait cette proposition de ses alliés socialistes. Car l’amendement PS était précisément présenté par son numéro deux au Conseil municipal. À Lyon, les salariés malades devront s’en souvenir au moment du vote. Ils peuvent dissuader le PS de recommencer ce genre d’agression contre leur droit à l’arrêt maladie. Dans toutes les mairies, il faut poser la question, car les inventeurs de la loi El Khomri revenus à la ligne sociale-libérale sont capables de tout « expérimenter » d’une manière ou d’une autre au niveau local. Ça s’est déjà vu…
ANTISÉMITISME. Le caractère injurieux des propos de Raphaël Enthoven contre La France insoumise en la traitant de passionnément antisémite a été reconnu noir sur blanc par un jugement. Mais le juge a relaxé le polémiste de la punition prévue par la loi contre l’injure publique. Ce droit d’injurier impunément, en accusant sans preuve d’un crime, c’est nouveau ! D’habitude, la loi s’applique quand les faits incriminés sont établis. Pas dans ce cas. Deux arguments interviennent, selon le juge. D’une part, Raphaël Enthoven serait un être à part. Du fait de son métier et de son audience, évidemment. Le condamner parce qu’il nous injurie suffirait à attenter à la liberté d’expression dans notre pays. D’autre part, une condamnation risquerait de dissuader d’éventuelles autres personnes d’user de cette liberté. Ici, c’est la liberté d’injurier qui est reconnue et protégée. Car l’antisémitisme était censé être un crime.
À vrai dire, on commençait à s’en douter : antisémite est devenu une injure usuelle vu le nombre de personnes qui ont été qualifiées d’antisémites par les amis de Benjamin Netanyahu. C’est même devenu un club assez huppé où figurent le pape François, le secrétaire général de l’ONU, le président Macron, Zorhan Mamdani maire de New York depuis peu, la totalité des Insoumis et des millions de Français qui condamnent le génocide à Gaza et souhaitent des punitions contre Netanyahu. Le mot « antisémite » devient donc avec ce jugement une injure ordinaire pas davantage punissable que « bachibouzouk, moule à gaufre », et autres dans les tirades du capitaine Haddock. Comme les autres injures communes, « antisémite » fonctionne à son tour hors du sens littéral. Et comme il n’y a plus besoin de preuve pour en incriminer quelqu’un depuis le jugement Enthoven, on peut conclure qu’on doit pouvoir traiter d’antisémite n’importe qui, même sans aucune raison. La preuve, ceux qui traitent d’antisémite (un crime) les gens qui sont antisionistes (une divergence d’analyse politique). Et par extension dans toutes les situations rageantes. Par exemple, si la machine à café du bureau ne marche pas, si l’on se tape sur les doigts avec un marteau, si une voiture vous asperge en passant dans une flaque d’eau.
Beaucoup d’amis ont été très tristes et terriblement déçus par ce jugement. Moi aussi. D’autant qu’aussitôt beaucoup de fascistes se sont chargés de donner à cette sentence une signification qu’elle n’a pas du tout. Non, le jugement n’a pas dit que « LFI est passionnément antisémite » comme l’a dit l’intellectuelle Aurore Berger, disciple de la pensée Enthoven. Car l’injure a bel et bien été reconnue dans le jugement. Et sa gravité tout autant. Mais quand notre dignité a-t-elle été prise en compte par le jugement comme le réclame aussi la loi ? Elle compte moins que le droit à l’injure de Raphaël Enthoven. Il y a circonstance atténuante. Car comment le juge aurait-il pu imaginer qu’aussitôt des centaines de tweets la reprendraient pour nous nuire en toute impunité ? Comment pouvait-il deviner à quel point la garantie de la relaxe permettrait à la fachosphère de multiplier par millier l’injure publique que nous voulions voir exemplairement interdire venant d’un intellectuel notoirement connu et polémiste reconnu ? Et comment le juge aurait-il pu soupçonner que la relaxe serait la seule information retenue dans tous les médias ? Comment pouvait-il imaginer que l’avocat d’Enthoven publierait aussitôt chez Grasset un livre sous le titre injurieux « Passionnément antisémite ». Il paradera donc bientôt sans droit de réponse sur les plateaux de France info et de CNews et vice-versa ! Non, cela dépasse sans doute l’entendement. Mais le juge pourra être ravi pourtant de constater la vigueur de la liberté d’injurier rendue possible par sa décision. Cela relève le niveau « du debâât public » comme le souhaite Raphaël Enthoven.
Une seule crainte : c’est évidemment si cette nouvelle liberté d’injurier était réservée à certains et refusée à d’autres. La rédaction du jugement le fait craindre.
En effet, le juge ne punit pas l’injurieur Enthoven par respect pour son importance sociale à la rédaction de « Franc-Tireur » et autres hauts-lieux de l’esprit en France. Nous pensions que cela serait une circonstance aggravante qui inviterait les portes-paroles de la société à la retenue. C’est le contraire. Dorénavant, ce type d’importants se voit reconnaître le droit d’injurier sans être punis. Si Enthoven est épargné des punitions de la loi alors que son délit est reconnu par le juge c’est précisément parce qu’il est un de ces importants qui ont tous les droits dans notre société. « L’auteur des propos litigieux, de par ses activités d’essayiste, de chroniqueur de radio et de télévision, de passeur de philosophie, d’éditorialiste pour l’hebdomadaire politique Franc-Tireur, régulièrement invité par divers médias, et particulièrement suivi sur le réseau social Twitter avec près de 288 200 abonnés, est une personnalité connue du grand public pour prendre régulièrement position sur des sujets d’actualité politique dans le débat public, y compris sur un mode polémique et dans le cadre de débats avec des personnalités politiques comme il a été indiqué à l’audience ». S’il peut injurier du fait de ses 288 200 followers, que pourrait-on par exemple m’interdire pour plus de deux millions d’abonnés sur X et autant sur TikTok ? Qui peut être convaincu de la justesse de cet argument dans un pays où la justice est rendue « au nom du peuple français » et ne saurait donc mesurer les droits et libertés de chacun à l’aune de sa notoriété ou pire, de ses habitudes de violences. Par conséquent, c’est Open bar pour tout le monde ! Il suffira aux délinquants de l’injure de s’en tenir aux termes désormais légaux contre un adversaire. C’est-à-dire répéter ceux utilisés par Enthoven. J’en relève ceux d’usage facile pour un usage séparé ou en tirade : « détestable, violent, complotiste, passionnément antisémite ». Vous pourrez aussi dire, sans preuve, à qui vous voulez : « vous nous faites honte tous les jours par vos outrances, vos fake news, vos gifles, vos mains au cul, vos comportements totalitaires » Et n’oubliez pas « cons ». Les délinquants ne devront pas oublier de contextualiser : vous êtes « tellement cons qu’il n’est même pas nécessaire de vous corrompre pour que vous repreniez à la lettre le narratif du Hamas ou de Poutine. » Oui, pour les municipales ça peut être utile. En effet le juge souligne comment c’est là « une période de campagne électorale appelant dans ce domaine à une appréciation la plus large des limites admissibles de la liberté d’expression. ». J’aurais cru l’inverse par respect pour les électeurs. Encore une erreur à corriger.
Pour ma part, je penche pour ne pas faire appel de cette décision. Nous avons obtenu gain de cause : c’est bien une injure qui a été proférée contre nous. On pourra s’en réclamer le cas échéant. Bien sûr, cela nuit à la cause de la lutte contre l’antisémitisme. Mais dans le cadre de la lutte actuelle menée par les amis de Netanyahu, il est plus profitable que ce jugement reste en l’état pour montrer que cela n’a aucune importance de traiter quelqu’un d’antisémite. C’est la meilleure réplique à l’usage qui est fait de ce mot par les suprémacistes de tous poils qui insultent la terre entière avec ce mot depuis deux ans.
La liberté d’injurier est trop précieuse comme le dit le juge. Et celle-ci ne porte pas à conséquence dans ce cas. Et si votre gamin qui croit lui aussi au Père Noël demande pourquoi on peut accuser d’un crime quelqu’un sans preuve, on lui dira que ce n’est pas grave, c’est pour parler, pas davantage. Et si votre gamin du coup vous demande « Mélenchon a traité le Père Noël d’être une ordure en Macronie va-t-il être condamné pour injure lui aussi ». Qui va lui dire « pas de problème le père noël n’existe pas » ! Difficile ! Mieux vaut dire « qu’ordure » non plus n’est pas vraiment une injure. Par exemple, Frédéric Haziza a demandé si « Mélenchon est une « ordure antisémite » » à beaucoup de personnes venues sur Radio J, radio communautaire. Aucun juge, ni Arcom ne s’en est ému. Donc c’est bien la preuve de la banalisation acceptable des mots « ordure » et « antisémite ». Le juge en prend acte. Je me le tiens pour dit. Mais je le regrette. Car à mes yeux, l’antisémitisme en France n’est pas une opinion, mais un délit. J’ai toujours refusé d’assimiler le refus du sionisme à de l’antisémitisme pour éviter cette banalisation réduisant cette accusation à une simple opinion politique et aux polémiques qu’elle déchaîne. Pour qualifier le vrai antisémitisme, il reste un mot strictement équivalent : racisme. Apprenez à manier l’un et l’autre avec discernement. Racisme, ça reste encore grave.
Publié le 06.11.2025 à 10:28
Conférence de Jean-Luc Mélenchon sur le moment politique
Jean-Luc Mélenchon est intervenu à l’occasion d’une conférence sur le moment politique, le 6 novembre 2025.
Publié le 05.11.2025 à 10:28
Prime de Noël : le gouvernement Lecornu s’attaque aux plus pauvres
Jean-Luc Mélenchon est intervenu pour revenir sur la mesure du gouvernement Lecornu visant à supprimer la prime de Noël, pour ses bénéficiaires n’ayant pas d’enfants, le 5 novembre 2025.
Publié le 04.11.2025 à 20:07
En Macronie le Père Noël est une ordure
Le Père Noël est-il devenu une ordure ? Pour eux, les gens au RSA ou en chômage longue durée qui n’ont pas d’enfants à charge, n’auraient pas non plus de cadeaux à offrir. Ni pour eux-mêmes (genre un billet de train pour aller retrouver la famille) ni pour leurs petits enfants, neveux, nièces, ni pour l’enfant des compagnons de vie. C’est une des mesures de la seconde partie du projet de loi de finances. La bouche en cœur, le ministre cruel prend ses grands airs pour évoquer « la générosité » d’un tel dispositif. Non, il s’agit de solidarité. Mais le monsieur ne doit pas comprendre la différence entre les deux. C’est comme la charité et la fraternité. La générosité de trop c’est celle de la macronie qui arrose les milliardaires de cadeaux fiscaux avec l’argent des contribuables qui payent à leur place ! La macronie n’aime pas les gens. Hier, le ministre macroniste qui a provoqué des milliers d’expulsions de locataires déclarait fièrement « j’assume ». Cette année, 900 personnes sont mortes de la rue et à la rue et parmi elles trop de bébés. Ça fait des gens sans enfants de plus, donc des économies de plus dans le système macroniste. Le macronisme c’est là où le malheur des autres profite toujours à quelqu’un. J’exagère ? À peine ! Mais j’en ai tellement marre de voir comment ces gens provoquent du malheur.
Dans son rôle de provocateur, le président Macron est indépassable. Il reproche aux insoumis de jouer contre nos champions nationaux quand ils ont décidé d’imposer les multinationales. Il aurait pu se taire. À quoi sert cette sortie ? De toute façon le budget ne sera pas voté et il est le premier à le savoir. Mais surtout pourquoi parler pour dire une bêtise aussi lourde ? L’impôt sur les multinationales veux taxer celles-ci pour la part de bénéfices fait dans notre pays. Mcdonald’s par exemple ne paie pas un euro d’impôt en France. Comment font-ils ? Ils mettent chaque restaurant en dessous du seuil d’imposition en leur infligeant un haut niveau de prélèvement pour le droit d’utiliser la marque, ou pour la comptabilité, ou ce que l’on voudra. Il ne s’agit donc que de prendre ce qui revient aux Français et que les autres entreprises, parfois concurrentes, paient. Sinon à quoi bon avoir de telles enseignes chez nous ? N’utilisent-t-elles pas de la main d’œuvre éduquée, transportée, soignée, par le pays ? Des routes, de l’énergie pris au pays ? Des additions payées avec de l’argent gagné dans d’autres entreprises qui paient des impôts ? Alors ? Ce que Macron défend ce ne sont pas des champions mais des parasites.
J’ai rejoint l’alerte sur la finance mondiale dans mon précédent post. La menace d’un krach semble s’amorcer. Mais ce n’est pas le seul aspect nouveau du moment que nous vivons. La géopolitique et le commerce mondial sont emboîtés. La compétition qui oppose les États-Unis d’Amérique à la Chine s’étend dans un domaine crucial.
Elle a pour origine les déséquilibres commerciaux entre les deux puissances. Les États-Unis ont dit qu’il n’y avait « pas de solution de marché » à leur compétition avec la Chine. Clairement, ils préparent un épisode militaire. Certes les déclarations du président Trump varient souvent. Après la rencontre au sommet dans la zone Asie pacifique, Donald Trump a multiplié les déclarations conciliantes. Et les Chinois aussi ont fait des gestes tels que l’on a parlé d’une pause ou même d’une inversion de la tendance observée jusque-là. C’est une vue de l’esprit. C’est impossible. Pour les États-Unis comme pour la Chine, la réorganisation des liens mondiaux est une affaire de longue durée et elle engage les infrastructures fondamentales des échanges dans le monde.
Dans ce domaine aussi, force est de constater la cohérence de l’action chinoise et l’incohérence de celle des États-Unis. Sur les principales scènes du monde, la Chine développe des connexions croissantes avec chacun des États. Elle raccorde ces économies à la sienne et aux flux mondiaux à sa main. A l’inverse, la présence nord-américaine est essentiellement signalée par des incidents sur les droits de douane, le désengagement diplomatique, et même militaire dans certains cas.
Des enjeux de fond sont engagés. Ainsi, à propos de ce qui a été appelé la « dédollarisation » de l’économie. Cela concerne l’utilisation du dollar comme monnaie d’échange mondiale notamment pour tout ce qui concerne les matières premières. D’abord bien pour le pétrole. Il coule plus que jamais à flot continu. Mais cela concerne aussi les immenses réserves en dollar accumulées dans des banques centrales. Nombre cherchent à s’en dessaisir. Ce sont les banques asiatiques, et africaines. Elles veulent échapper aux multiples moyens de pressions et de rétorsion dont disposent les USA devant tout possesseur de dollar. Opération délicate. On le comprend. Une vente massive en une seule fois en ferait s’effondrer la valeur et en ruinerait les possesseurs !
Un autre aspect de la dédollarisation est autrement plus sensible. Il s’agit du système mondial par lequel s’effectuent les échanges entre banques pour payer ou encaisser une vente de leurs clients. Comment l’argent franchit-il les frontières ? Il utilise un unique réseau : celui d’une société belge nommée SWIFT. Ce réseau permet aux banques de réaliser les paiements de leurs clients dans un autre pays que le leur. Il s’agit donc bien d’une infrastructure stratégique pour les échanges commerciaux internationaux. Ainsi l’Union européenne a coupé à la Russie l’accès à SWIFT comme mesure punitive pour bloquer son commerce et pouvoir geler les avoirs russes extérieurs.
La Chine a donc construit un autre réseau. Il protège évidemment ses utilisateurs des interventions des USA. Ce système est nommé CIPS. Sans doute est-ce un des fronts les plus sensibles du moment dans la compétition entre la Chine et les USA. Les USA ont déjà perdu la partie. La progression de CIPS est devenue imparable. Déjà 4900 institutions financières dans le monde venant de 187 pays ont intégré le réseau chinois. Très récemment. 53 des 54 pays africains l’ont fait. Il en est ainsi parce que la Chine est le premier fournisseur de l’économie mondiale. Et son réseau fournit une prestation concrète plus performante que le système SWIFT.
Ici SWIFT a perdu. En effet, ce système nécessite un délai d’un à trois jours pour les paiements internationaux. Le réseau numérique chinois a réduit le temps de règlement à… 7 secondes ! Dans le projet conjoint Chine-Indonésie, le premier paiement transfrontalier en yuan numérique a été réalisé en 8 secondes — cent fois plus rapide. Lors du premier test entre Hong Kong et Abu Dabi, un paiement à un fournisseur du Moyen-Orient a été effectué en réduisant les frais de 98 %. Lorsque les entreprises européennes effectuent des règlements en yuan numérique via la route du pôle Nord, la productivité commerciale augmente jusqu’à 400 %. Ce « paiement instantané » fait paraître le système traditionnel en dollars lent et coûteux. Ainsi se dessine le moment où l’infrastructure financière de l’économie mondiale numériquement globalisée entre dans une nouvelle phase grâce à la technologie blockchain. Un événement numérique ? Non.
Un changement politique de l’hégémonie s’accomplit. Car la conséquence de ce changement réorganise les capacités et la souveraineté financière. Les États-Unis et l’Europe ont utilisé SWIFT pour sanctionner des pays. Avec son système, la Chine crée un autre chemin pour les paiements. On pense que ce système pourrait s’étendre aux paiements de 200 pays ! Il est d’autant plus fermé là où la monnaie de paiement pour le commerce est le yuan comme en Asie du Sud-Est. La technologie blockchain du yuan numérique permet de tracer les transactions et, par exemple, d’appliquer automatiquement les règles anti-blanchiment. On voit comment il s’agit aussi de la capacité de contrôle du trafic mondial de l’économie numérique globalisée. Ce n’est pas tout. 23 banques centrales dans le monde participent à l’expérimentation du « pont monétaire » qu’est l’usage du yuan numérique. À présent, la Banque populaire de Chine (Peoples Bank of China) a annoncé que le système de règlement transfrontalier « yuan numérique » (Renminbi Digital) est désormais entièrement connecté à 10 pays de l’ASEAN et 6 pays du Moyen-Orient. Cela signifie qu’environ 38 % du commerce mondial peut être effectué directement en yuan numérique, sans passer ni par le système SWIFT ni par le dollar américain. Aujourd’hui, 87 % des pays du monde sont compatibles avec le système du yuan numérique. Son volume de paiements a déjà dépassé 1,2 trillion de dollars américains. Cette évolution digitale menace pour la première fois de manière systémique l’hégémonie du dollar américain. Alors l’appétit de la famille Trump pour les cryptos monnaies privées prend la forme d’un sauve qui peut individuel. Délit d’initiés ?
Publié le 02.11.2025 à 11:59
Macron a interdit le découvert bancaire. Il faut le faire tomber !
Jean-Luc Mélenchon est intervenu à Choisy-le-Roi, le 2 novembre 2025.
N’hésitez pas à signer et partager la pétition : https://www.change.org/interdictiondecouvertsbancaires
Publié le 31.10.2025 à 11:56
Découverts bancaires interdits ? Mobilisons-nous !
Jean-Luc Mélenchon est intervenu pour revenir sur l’interdiction des découverts bancaires ratifiée par une ordonnance signée par Macron en septembre 2025.
N’hésitez pas à signer et partager la pétition : https://www.change.org/interdictiondecouvertsbancaires
Publié le 30.10.2025 à 19:02