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Jean-Luc MÉLENCHON

Le blog de Jean-Luc Mélenchon


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27.09.2025 à 20:45

Lecornu le « taiseux » s’est fait bavard

lise

À Paris, le « taiseux » nouveau premier ministre est devenu bavard. Dans « Le Parisien ». Et il a bien trimballé les nigauds. Il ne leur donnera rien. De l’espoir non plus, car il dit renoncer à débaucher des candidats ministres dans des groupes politiques qui ne soutiendraient pas le gouvernement. Adieu veau, vache, […]
Texte intégral (2088 mots)

À Paris, le « taiseux » nouveau premier ministre est devenu bavard. Dans « Le Parisien ». Et il a bien trimballé les nigauds. Il ne leur donnera rien. De l’espoir non plus, car il dit renoncer à débaucher des candidats ministres dans des groupes politiques qui ne soutiendraient pas le gouvernement. Adieu veau, vache, et volaille à plumer pour Brun et Guedj par exemple. Sans mépriser les autres prêts à se dévouer et sacrifier pour la « stabilité »  et « le budget »  (prononcé d’un air profond : « la France a besoin d’un budget »). Le mercredi, les syndicats sont ressortis bredouilles et ont appelé à une nouvelle journée d’action le 2 octobre, ce qui est proche. On y sera tous à gauche j’espère. 

La semaine fut vraiment celle de la fin d’un monde. Macron président français reconnaissant l’État palestinien tout en bafouillant un argumentaire de restrictions hors sol, Netanyahu sifflé et boycotté devant l’ONU, Trump parlant comme un crow boy au reste du monde considéré comme son bétail, quel tableau. « L’Occident » finit sa course de domination avec des visages répugnants de grossièreté et d’isolement mondial. Mais le fond est là : la déroute de Netanyahu est consommée au plan mondial, l’isolement est total, la débandade dans les communautés du monde est engagée car trop c’est trop pour un nombre croissant de monde qui ne veut pas voir ces crimes commis en leur nom.

À l’ONU, le coup de com de Macron n’aura pas duré vingt-quatre heures. Il a été  brisé par la force de l’accueil huant à Netanyahu, le discours écrasant de Gustavo Petro président de Colombie, le ridicule du discours de Trump. Depuis, le tableau s’est encore bien dilué dans le vide avec le déploiement des navires de guerre de l’Italie et de l’Espagne et l’inertie grotesque de la France doublée du communiqué du quai d’Orsay infantilisant les embarqués de la flottille.

J’ai vu aussi la France de l’extérieur dans les moments libres entre mes activités. C’est presque pire que de l’intérieur. J’ai mal vécu l’ignominie ordinaire dans laquelle croupissent les Français quand Macron regarde ailleurs tandis que des députés français sont bombardés dans les eaux internationales. Comptons donc plutôt sur les militaires italiens ou espagnols pour défendre nos députés agressés en mer par l’armée de Netanyahu, toujours en première ligne pour agresser des gens désarmés. Vu sous cet angle, la France fait honte. Ici, tout le monde à Madrid rigolait à propos de Macron bloqué dans les rues à New York et terminant son trajet à pied après avoir téléphoné à son pote Trump qui lui a mis un vent public. Une rigolade qui m’a cuit, même si vous savez ce que je pense de ces présidents. Et quand notre grand stratège qui veut étendre le parapluie nucléaire à l’Allemagne et à la Pologne est incapable de se faire respecter par la milice immorale de Netanyahu, cela me cuit tout autant. 

Toute la soirée, les militants embarqués échangeaient avec notre boucle centre dédiée pour soupeser les risques encourus. Une ambiance étrange s’est répandue et j’enrageais pensant aux navires français qui nous manquaient et qui auraient été si glorieux devant le monde à l’heure où il est devenu si attentif à cet instant de honte pour Netanyahu. Car le moment est bien là où l’on peut et doit multiplier les offensives pour compléter l’isolement et le discrédit de cette extrême droite israélienne au pouvoir à Tel Aviv. Mais aussi cette Knesset qui a voté l’annexion des territoires occupés. Et tous les voyous qui nous ont agressés sous toutes les formes possibles depuis deux ans. Pour ces criminels directs et indirects qui ont massacré ces dizaines de milliers de civils désarmés. La pauvreté des arguments contre la reconnaissance de l’État de Palestine, la rareté des intervenants, les premiers dédits publics, soulignaient bien l’isolement des négationnistes du génocide. Sans oublier le lâchage d’Olivier Faure au plus mauvais moment, et davantage encore l’ample débandade de leurs réseaux et tête de pont après des mois de pilonnage, des millions dépensés à payer de la pub, des faux comptes et des marionnettes politiques pour rabâcher leurs éléments de langage. La victoire politique et morale est totale. 

Peut-être l’avez-vous su ? J’étais à Madrid de mardi à jeudi soir. Je présentais mon livre « Maintenant le peuple » qui vient d’être traduit en espagnol d’Espagne. Cette traduction s’ajoute à celle qui a été faite par les Mexicains de l’institut culturel à l’usage de l’Amérique latine. Avec celle en anglais et en italien, c’est la quatrième traduction de « Faites mieux ». La traduction allemande est achevée et sera bientôt à son tour éditée.  Deux universités, la Complutense l’Université autonome de Madrid, une faculté de journalisme, une fondation marxiste ainsi que la revue Viento Sur m’avaient invité ici à Madrid. Je savoure. Ce n’est pas comme à Lille ou à Bordeaux où l’on m’a interdit de venir pendant le génocide sous la pression de l’extrême droite ou de la droite. Les lâches ne sont pas partout au pouvoir dans les universités. Même si en effet le modèle se répand à la suite des USA trumpistes. Ce fut un bonheur d’y avoir rencontré tant de jeunes esprits, d’intellectuels, de gens de l’édition que la réflexion théorique, accroche, intéresse ou même passionne. Même si d’évidence la pensée de gauche et ses capacités de mobilisation sont aujourd’hui bien faibles  dans la jeunesse universitaire.

Je figure comme un cas un peu étrange : un responsable politique au 21ème siècle qui théorise dans les termes du matérialisme historique ! Quoi ? L’action politique ne se réduit donc pas à la communication ? Les médias nationaux espagnols me paraissent moins orduriers que les nôtres. Je ne parle pas de « El Païs » le cousin du « Monde » qui est à mon sujet le même genre de gargouille bouffie que la bourgeoisie faites journal chez nous. Mon entretien avec le grand quotidien « El Diario » fut exigeant mais courtois, piquant mais sans venin.  

Nous étions au lendemain de la plénière à l’Assemblée Générale de l’ONU. Ici on commentait beaucoup le discours prononcé par le roi Phillipe VI. Il demandait au nom de l’Espagne la fin du « massacre à Gaza ». Quelques réactionnaires se félicitaient qu’il n’ait pas prononcé le mot « génocide ». Telle est cette droite. Elle assume la chose mais non le mot qui la désigne. Et cela jusqu’à l’absurde ! Car se satisfaire d’être accusé de massacre ne paraît pas si enviable pour une personne décente. Le matin suivant, je rencontrais Yolanda Diaz, vice-présidente du gouvernement espagnol, membre de « Sumar », coalition de diverses gauches radicales alliées au Parti socialiste. Son gouvernement venait de décider d’envoyer comme l’Italie un navire de guerre escorter la flottille pour Gaza. Le soir même, le premier ministre annonçait aussi la décision d’embargo sur les armes à destination ou en provenance d’Israël. Et le jeudi, comme l’Italie de nouveau, il passa à deux navires de guerre autour de la Flottille. En effet, les informations venues des milieux diplomatiques étaient sombres et angoissantes après l’attaque aérienne de l’avant-veille. L’ONU avait protesté et demandé une enquête. Yolanda Diaz a l’honneur de s’être vu interdire à deux reprises l’entrée en Israël. Elle n’est pas journaliste à « L’Express » ni au « Journal du dimanche » par exemple. La présidence européenne, affichant sa vassalisation complète aux USA ne souffla mot. Qu’est ce que la vice-présidente de la quatrième économie du continent pour elle si Netanyahu doit se fâcher ?

À Madrid, il y a aussi une élection française. C’est une partielle dans la circonscription Espagne-Portugal. Elle est  due à une annulation. Dans l’accord du Nouveau Front Populaire, la circonscription était attribuée à LFI. Sans crier gare, le PS et Place publique ont pourtant présenté chacun un candidat… contre les insoumis. Ainsi est piétiné une nouvelle fois l’accord électoral entre nous. De notre côté nous avons respecté la répartition de 2024. Et nous n’avons présenté personne contre la candidate socialiste Bredin, bien qu’elle nous ait grossièrement assimilés au RN au cours d’une émission à Radio J, la radio du CRIF avec le désopilant Frédéric Haziza. Il est probable que peu de monde à gauche se mobilise pour une telle énergumène, cela va de soi. D’autant que « Le Monde » est aussitôt venu lui jouer de la mandoline dans un article louangeur, esquivant naturellement tous les autres aspects du moment que ce soit dans les insultes à Paris ou dans le coup de poignard dans le dos à Madrid. En effet, le public parisien de gauche est instruit et sachant et multi-informé. Il n’aime pas qu’on se moque trop ouvertement de lui. Et quand il s’agit des insoumis « Le Monde » considère qu’il s’agit d’une secte comme on le sait… En toute hypothèse l’intéressant est la concomitance de l’évènement à Madrid et de la réunion de Bram. Dans les deux cas, le bavardage sur les insoumis sert de prétexte à un affrontement entre le PS et Glucksmann. Rien de plus. On sait depuis l’aveu de Pierre Jouvet, secrétaire général du PS et du président du comité directeur socialiste que « à la fin » « on », le PS, « ralliera tous Glucksmann ». C’était à l’occasion du réglage des montres avec Thomas Legrand et Patrick Cohen. Depuis, les ralliements se font en effet vers Glucksmann. Mais la bataille interne est vive car ni Hollande ni Faure n’ont lâché l’affaire. Leur candidature est sur la table et chacun s’agite vigoureusement en coulisse. La réunion de Bram, insipide, creuse et ennuyeuse n’avait pas d’autre objet que cette compétition d’influence. Tondelier et le représentant de Roussel étaient venus tenir la chandelle pour faire bon genre. Ils se firent siffler. A juste titre d’ailleurs pour les présents, un ramassis de vieux sectaro-cassoulet. En effet, quel pouvait être le sens de leur présence dans une réunion appelée par la présidente de région qui voulait interdire les manifestations pro Palestine et qui poursuit le projet A69 avec zèle ? A la fin de la journée, le point est acquis par Glucksmann. Il a réussi à montrer que comme à Madrid chaque fois qu’il y aura un LFI il y aura une « candidature Place publique ». Dans ce cas, à quoi bon pour nous, LFI, un accord avec le PS ? Le reste va de soi. Car devant la menace Glucksmann, le PS sortira du bois pour son compte comme ce fut le cas à Madrid. Et d’ailleurs comment évaluer le PS sans Glucksmann ? Car Glucksmann a fait 4% avec le PS mais le PS sans lui c’est combien ? 1,67 % comme Hidalgo ? 6% comme Hamon ? Combien ?

Cet enchaînement diviseur est désormais une certitude. C’est même la seule chose qui ressorte de ces interminables rencontres comme Bram où chacun vient jouer la comédie de l’unité pour faire plus facilement le contraire. Le bilan on le connaît. La ligue de « l’unité par peur du RN »  a encore passé son temps à faire le sale boulot du RN en coupant en deux le NFP. Ce sont bien les « irresponsables » qui servent la soupe au RN. Comme dit Johann Chapoutot à propos de l’accès des nazis au pouvoir : « ils n’ont pas pris le pouvoir, le centre le leur a donné ».

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22.09.2025 à 10:35

Le plan Bayrou est toujours là !  

nfevrier

Ne perdons pas le fil de ce que nous entreprenons. Ni de ce qui est en jeu. Le plan Bayrou est la cause du déclenchement du succès du 10 septembre et du 18 septembre intersyndical massivement réussi. Faut-il attendre que le « débat budgétaire s’ouvre » ? Pour quoi faire qu’on ne sache déjà ? Ni le […]
Texte intégral (1532 mots)

Ne perdons pas le fil de ce que nous entreprenons. Ni de ce qui est en jeu. Le plan Bayrou est la cause du déclenchement du succès du 10 septembre et du 18 septembre intersyndical massivement réussi. Faut-il attendre que le « débat budgétaire s’ouvre » ? Pour quoi faire qu’on ne sache déjà ? Ni le plan d’économies du PS, ni celui de Place Publique, ni celui du RN ne sont le moins du monde des alternatives que Lecornu puisse prendre en compte comme base d’un accord. Et le plan Bayrou n’est toujours pas retiré. La preuve : le nouveau Premier ministre dit qu’il retire la mesure de suppression des deux jours fériés. Et le reste ? Il court toujours. C’est avec cela qu’il faut en finir. Sans se laisser berner par la comédie des palabres à Matignon. Et vite. Pour cela, dans dix jours, l’Assemblée nationale pourra faire tomber le gouvernement Lecornu, porteur de la continuité du plan Bayrou. Le PS aura fini sa comédie. Il votera la censure avec nous, LFI, EELV et GDR. Comment le RN peut-il espérer sauver encore une fois Macron ? Puis ce sera le tour de Macron. Pris à partie dans toutes les manifestations, crucifié par les sondages, il est aussi visé par une nouvelle procédure de destitution. La majorité des députés de l’ancien Nouveau Front Populaire (104) l’a signée. Les séparatistes du PS ne peuvent tenir la position de l’isolement face au reste de l’ancien NFP qui a voté ensemble toutes les motions de censure. En tous points, les Insoumis ne relâchent plus la pression. Marchons notre chemin. La victoire est à portée de main.

La machine à répliquer gouvernementale enchaîne une lourde campagne de dénigrement de l’opposition Insoumise pendant la lutte contre le plan Bayrou. Elle nous reproche d’être à la manœuvre pour renverser le système de coups de force permanents de Macron. Le niveau et la forme des attaques de la classe médiatico-politique gouvernementale contre LFI s’installe donc dans la permanence. Cette semaine, nous sommes repeints en agents de la Chine. En octobre, arrive un livre qui ferait de nous des agents islamistes. Passons sur les plus petits aboiements ici ou là. Bien sûr, cela réjouit toujours les bras cassés de la gôche traditionnelle, persuadés que cela leur profitera d’une manière ou d’une autre, un de ces jours.  Comme ça se dit dans la Tribune du dimanche : « ils ne veulent plus de LFI, mais ils veulent récupérer son électorat ». Ils n’ont rien compris au film comme d’habitude. Ni à ce que sont devenus nos électeurs révulsés par le spectacle des simagrées politiciennes du PS. Ni compris combien ce qui s’applique d’abord contre nous, s’applique toujours à eux ensuite le moment venu.   

Ainsi ce nigaud d’Olivier Faure déguste tout le menu de la diffamation sur commande. Pour une phrase passible de l’accusation d’antisémitisme, il subit une campagne de dénigrement au long cours. « Ce n’est pas juste, car ce n’est pas vrai » gémit-il ! Trop mignon deux ans après que ce soit pourtant devenu le tarif de base diffamatoire contre ceux qui s’opposent au génocide des Palestiniens. O. Faure laissait dire. Son tour est venu. Il a donc subi comme un naïf la partition de l’indignation morale surjouée d’un Jérôme Guedj désormais installé dans le rôle de grand mamamouchi des excommunications mondaines. Mais surtout, il n’a pas compris la fonction de cette accusation portée tous azimuts, du Pape à Macron lui-même. Il ne sait pas ce qu’est le syndrome de la forteresse de Massada comme outil de ralliement communautariste ? Puis voilà le coup du drapeau palestinien. Le malheureux Faure n’a rien vu, ni rien compris aux vingt-quatre derniers mois dont il pensait qu’ils lui profiteraient en disqualifiant LFI. « Je n’imaginais pas un seul instant que ça puisse provoquer une telle levée de bouclier » déclare l’ex-futur candidat Premier ministre au journal « la Tribune du dimanche ». Mais il aggrave encore son cas de type pas fiable pour ses amis d’hier, quand il argumente en faveur de ce pavoisement : « nous avons hissé des drapeaux israéliens au lendemain du sept octobre, certaines mairies ont hissé le drapeau ukrainien depuis trois ans ». Retailleau a reçu le message ? Jamais nous n’avons eu autant d’aide de la part du PS avant cela ! Faure devient un agent d’ambiance utile pour étendre notre stratégie d’isolement des soutiens du génocide. Là-dessus, Hidalgo, dans la grande tradition des coups tordus de congrès, pavoise la tour Eiffel aux drapeaux d’Israël et de Palestine. Consternant de stupidité après deux ans de génocide. Le ni/ni devient un « et en même temps » dégoûtant. Le PS trahit tout le monde à la fois. Comment peut-il croire que personne ne s’en rendra compte ? 

Le premier secrétaire du PS finira par le comprendre : rien de tout cela n’est juste une communication ratée. La réalité lui échappe. Et ses coups de billard à trois bandes deviennent périlleux, joués sur la grande scène où il essaie de figurer. Car le tournant pro-palestinien de Faure est surtout une manière de marquer sa différence avec ses concurrents internes pour la primaire à venir. Face à Carole Delga qui voulait interdire les manifestations pour la Palestine et Raphaël Glucksmann qui regarde ailleurs très attentivement, O. Faure peinait à se distinguer. C’est fait. Pour nous les pop-corn sont suaves….

Ce que Faure ne comprend pas, c’est tout le moment politique qui se joue en France. La recomposition d’un socle gouvernemental à droite ne peut pas être un long fleuve tranquille, surtout quand le Centre est immédiatement menacé de disparaitre. La tectonique des plaques s’endiable. En témoignent les pas de côté de Gabriel Attal aussi vains que sans perspectives. (Quoique sa « nouvelle république » soit là aussi un agent d’ambiance en faveur de notre campagne pour la sixième République). Édouard Philippe y ajoute ses peaux de bananes. Le système se décompose. Mais il ne renonce pas. Une stratégie lui tient lieu de programme commun : diaboliser pour que la peur fige ses soutiens en débandade. Il ne cherche donc pas seulement à se débarrasser de LFI. La stratégie pour se débarrasser de LFI en construisant un « front républicain » contre elle est surtout le moyen d’unifier les siens en laminant toute la gauche. Soit en la détruisant, soit en la vassalisant. Il n’y a de place ni pour Faure ni pour Tondelier dans ce tableau, sinon comme supplétifs. Comme dans tant d’autres pays, la droite doit disqualifier la gauche pour prolonger sa domination sur son monde. Peu importe le moyen.

Mais si LFI était abattue, quarante-huit heures après, il ne resterait plus un millimètre carré tranquille pour les débris du PS ni le mouchoir de poche écolo, pour ne rien dire de nos ex-alliés du PCF. Parmi eux, nombre le savent, mais ne s’en émeuvent pas parce que leur but est aussi la grande coalition. La tentation vient de loin. Comment oublier la vidéo où l’on voit Faure souhaiter participer au gouvernement Macron au lendemain de son élection. Ça lui est peut-être passé, mais il n’était pas seul dans cet état d’esprit. Qu’ils méditent tous le sort des soi-disant « purgés ». Sans utilité pour nous nuire, ces derniers ne sont plus rien ni pour les médias ni pour l’opinion. Comme le montre leur contreperformance de communication. Humour cruel. Le énième tweet hostile de Corbière « Mélenchon proclame son isolement » a fait…. 0 vues et 0 retweet.  En matière d’isolement, il est mon maître. 

Combien de temps faudra-t-il à cette gôche pour comprendre que sa ligne anti-LFI signe sa propre disparition ? Il est vain de faire des calculs sur cette hypothèse. C’est pourquoi nous agissons à partir des moyens dont nous disposons réellement dans la situation telle qu’elle est. Et ce n’est pas la pire situation puisque nous sommes maîtres de la totalité de nos plans d’action. Souvenons-nous de la corvée humiliante que furent ces huit jours de palabres après la victoire de 2024. Puérilement, O. Faure avait bloqué tout notre dispositif pour tenter déjà d’imposer sa candidature comme Premier ministre. À présent, nous n’adaptons pas notre stratégie à nos moyens, mais à nos ambitions pour donner un débouché politique à l’état d’exaspération sociale du pays. L’activité populaire en cours rend possible ce scénario. 

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18.09.2025 à 18:15

Transcroissance : grèves, blocages, Macron dégage !

nfevrier

Le 18 septembre syndical est un évènement d’une ampleur qui en fait aussi un phénomène politique de premier plan. Aux problèmes déjà présents s’ajoute l’affirmation d’une révolte sociale de première ampleur. Il faut dire que la gestion du calendrier par le guide suprême Macron est un modèle d’amateurisme. Il mène donc une guerre de position […]
Texte intégral (785 mots)

Le 18 septembre syndical est un évènement d’une ampleur qui en fait aussi un phénomène politique de premier plan. Aux problèmes déjà présents s’ajoute l’affirmation d’une révolte sociale de première ampleur. Il faut dire que la gestion du calendrier par le guide suprême Macron est un modèle d’amateurisme. Il mène donc une guerre de position face à une pluie d’entailles. Un mouvement permanent s’oppose à lui en ouvrant sans cesse des brèches dans la muraille de la citadelle. Voici à présent qu’il s’est mis sur les bras un mouvement social. Une suite directe de celui contre la réforme de la retraite à 64 ans. Un mouvement d’une ampleur formidable, parvenant à son premier rendez-vous au niveau maximal de la fin du précédent.

L’erreur d’évaluation de Macron est de se croire le maître des horloges. Il croit que ses initiatives submergent et modèlent la réalité politique. Après trois défaites électorales et quatre Premiers ministres, cela n’est plus dans ses moyens. D’où des contresens permanents. « Poser la question de confiance pour couper l’herbe sous le pied du 10 septembre » selon les mots de Bayrou est une sorte de paroxysme dans le genre. Mais depuis, la série a encore été magnifiquement prolongée. Nommer le nouveau Premier ministre Lecornu la veille du 10 septembre a bien aidé à la mobilisation. Placer les séances de dialogues sans objet ni résultat à la veille du 18 septembre est un autre exploit du hors-sol présidentiel et de sa garde rapprochée. Tout cela va s’achever dans un fiasco dont les grandes lignes sont déjà dessinées. Lecornu a commencé le cycle de son épuisement politique. Le président est donc bien installé en première ligne. D’où il tombera.

Les revendications sociales, en s’affirmant, provoquent une transcroissance du processus qu’elles déclenchent. En attestent les mots d’ordre dans les cortèges innombrables dans tout le pays : « Grèves, blocages, Macron dégage ! ». La phase dégagiste de la révolution citoyenne semble engagée avec le mot d’ordre correspondant. Notre rôle de Mouvement politique est de fortifier cette transition. On peut compter sur Macron pour rendre la situation encore plus incontrôlable pour lui et son système. La dissolution est une des figures qui y conduit. Sans oublier la nomination possible d’un nouveau Premier ministre après Lecornu.

En annonçant un million de participants aux manifestations d’aujourd’hui, la CGT envoie un signal de reconnaissance de la puissance de ce qui est en cours. La centrale sait mieux que quiconque qu’on ne franchit pas le Rubicon pour y pêcher à la ligne. La séquence en cours sera déterminée par les moments de la mobilisation sociale désormais recommencée. La plateforme syndicale ne pourra plus être diluée dans les combines des rendez-vous secrets entre politiciens travaillant à mystifier tout le monde. Le niveau d’exigence va donc s’élever sévèrement. Impossible désormais de réduire l’enjeu aux gloses verbeuses sur « le compromis » et l’opposition entre « réformistes sociaux-démocrates » et « partisans du chaos ». Les sorties de rendez-vous dans les palais vont être évaluées tout autrement. La balance est ressortie et les faux poids n’y seront pas supportés.

De notre côté, nous, insoumis, avons tracé un chemin bien balisé. Le PS ne peut céder sans trouver aussitôt en travers de son chemin électoral tous ceux qu’il aura abusés de cette façon. Le RN ne peut pactiser avec Lecornu si le PS censure. Tout ce petit monde se tient. Le bloc constant que constitue la FI, EELV et GDR à l’Assemblée nationale a déjà censuré ensemble plus de huit fois sans l’un ou l’autre des flancs-garde de Macron. Il bloque la porte d’entrée de Lecornu et tient ouverte celle pour la sortie de Macron avec cent quatre signataires demandant sa destitution. Petit bras, Lecornu peut refuser de se soumettre à la question de confiance pourtant de règle dans toutes les démocraties. Mais alors, il sera obligé de faire face à la censure que nous avons déjà annoncée depuis le premier jour. Il ne pourra y échapper. Et il perdra. Juste retour de bâton contre tous ceux qui ont trahi le principe le plus fondamental de la République en refusant le résultat des élections de 2024 !

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18.09.2025 à 11:51

« Macron est le chaos : qu’il s’en aille ! » – Prise de parole de Jean-Luc Mélenchon à Marseille

nfevrier

Jean-Luc Mélenchon est intervenu lors de la manifestation du 18 septembre, à Marseille.
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16.09.2025 à 17:48

La semaine septembriste

nfevrier

Dans ce post, j’évoque la semaine qui vient de se dérouler sous la dynamique du 10 septembre. Puis de quelques questions que pose le comportement de plus en plus confus de nos ex-partenaires du Nouveau Front Populaire qu’ils ont détruit méthodiquement. Et de la manœuvre collective du « bloc central » et du PS pour […]
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16.09.2025 à 17:43

Le Point et le complot pro-chinois

nfevrier

Jérémy André est reporter au journal « Le Point ». Il est co-auteur d’un livre manifeste « Israël, 7 octobre 2023, Un pogrom au XXIe siècle ». Sans commentaire. Il est également l’auteur en 2023 d’un ouvrage complotiste sur la Covid sur le mode du discours des services des USA. Le titre : « Au nom […]
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