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15.05.2024 à 15:34

Israël et sa piètre considération pour les familles des otages

Astrid Jurmand

Méprisés par le gouvernement, insultés par les députés, arrêtés par la police : les proches des otages peinent à se faire respecter, à défaut d'être entendus.

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Texte intégral (829 mots)

Méprisés par le gouvernement, insultés par les députés, arrêtés par la police : les proches des otages peinent à se faire respecter, à défaut d’être entendus.

Du gouvernement à sa police, Israël s’organise pour nier la situation des otages et leurs familles. Plus de sept mois après le 7 octobre, 130 captifs sont toujours détenus par le Hamas dans la bande de Gaza. Pour rappel, ce ne sont pas moins de 240 personnes, en majorité israéliennes, qui ont été enlevées lors de l’attaque terroriste. Un calvaire pour leurs proches, d’autant plus que les autorités leur font montre d’un mépris et d’une violence sans vergogne.

Le mois qui a suivi l’attaque du Hamas s’est tenu une audition à la Knesset, le parlement israélien, avec, au cœur de celle-ci, le projet de loi visant à établir la peine de mort pour les terroristes. Lorsque les familles des otages se sont insurgées, inquiètes des répercussions que cette loi pourrait avoir sur leurs proches, ils n’ont reçu qu’avanies. « Vous n’avez pas le monopole de la douleur », leur a asséné le député Almog Cohen, affilié au parti d’extrême droite Otzma Yehudit, en coalition dans le gouvernement Netanyahou.

De même, lors de manifestations, le peuple israélien a exhorté son gouvernement à tout faire pour que les otages puissent retrouver leurs familles. Une vidéo où l’on voit des policiers traîner Ila Metzger, la belle-fille de l’otage Yoram Metzger, devant le domicile de Benjamin Netanyahou, a beaucoup circulé sur les réseaux. Plusieurs médias locaux s’accordent à dire que les forces de l’ordre auraient bousculé Ilana Gritzewsky, la compagne de Matan Zangauker également otage du Hamas. Tandis que d’autres proches des captifs témoignent avoir été violentés. L’élue Naama Lazimi, du parti travailliste, présente lors d’un rassemblement pour les otages, a affirmé avoir été molestée par la police, elle, mais aussi d’autres personnes. Et au micro de la station de radio Kann, elle parle d’une escalade de la violence, d’un traitement bien différent qu’au cours des précédentes manifestations. La police accuse, en guise de réponse, les manifestants de violences et de provocations.

Au-delà des bousculades, des coups et des railleries, plusieurs des participants aux marches ont été arrêtés pour avoir tenté de maintenir l’attention de leurs dirigeants sur les otages. Mais c’est une voix vers laquelle le gouvernement israélien refuse de tendre l’oreille.

Une priorité délaissée

Les proches des otages et les opposants au gouvernement initient des marches, dressent des pancartes, s’expriment à travers les réseaux sociaux et des mégaphones, se regroupent en foule.« Rafah peut attendre – pas eux [les otages] », écrivaient les manifestants pendant que leurs dirigeants simulaient des négociations avec le Hamas. Mais visiblement, la priorité du gouvernement n’est pas celle des familles : le ministre des Finances d’Israël, Betsalel Smotrich, a déclaré que « la libération des otages n’est pas la chose primordiale, le plus important est la destruction du Hamas ».

Lors des négociations au Caire, suivies de près par la communauté internationale, le Hamas avait accepté la proposition présentée par les médiateurs. Il était question notamment d’une « trêve graduelle » qui impliquait la libération d’otages contre celle de prisonniers palestiniens. Mais le gouvernement de Netanyahu a balayé cette proposition d’un revers de main, trop occupé à déshumaniser et génocider les civils palestiniens. Les otages ne sont plus qu’un prétexte : ce 15 mai, le ministre israélien Benny Gantz a appelé à encore « accroître la pression internationale sur le Hamas, tout en maintenant la pression militaire, pour parvenir à un accord permettant de libérer les otages ».

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15.05.2024 à 15:00

L’industrialisation n’est pas un téléthon

Roger Martelli

Emmanuel Macron prétend attirer l’investissement étranger pour relancer l'industrie, ignorant ce qui pénalise le dynamisme économique national : de la montée de l’ultralibéralisme à l’épuisement de l’État-providence.

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Texte intégral (811 mots)

Emmanuel Macron prétend attirer l’investissement étranger pour relancer l’industrie, ignorant ce qui pénalise le dynamisme économique national : de la montée de l’ultralibéralisme à l’épuisement de l’État-providence.

Au moment où l’État se targue de relancer l’investissement étranger en organisant son téléthon versaillais pour happy few étrangers (Choose France !), l’Ifop et Le Figaro rendent publique une copieuse étude intitulée « Le modèle étato-consumériste. La France dans l’impasse »1. Un leitmotiv sous-tend l’analyse : trop d’État, pas assez de production.

Ce n’est pas que le constat initial de l’analyse soit infondé : il y a bien recul de la production industrielle nationale, cession multipliée de très grandes entreprises françaises et montée continue de la dette publique. Le surprenant n’est pas dans la description de l’état des lieux, mais dans son interprétation. Les causes présumées se trouveraient dans le « modèle étato-consumériste » (la propension de l’État à favoriser la consommation aux dépens de la production), la « thrombose bureaucratique » (l’inflation de la norme et des codes qui contraignent l’initiative entrepreneuriale) et le « juridisme » des entreprises publiques (le modèle retenu étant notamment celui du CNRS).

Tout se passe donc comme si l’État était toujours économiquement stratège, comme si l’inflation des normes n’était pas tout autant européenne que française et comme si le recul de l’investissement industriel relevait avant tout du désintérêt de la puissance publique.

L’industrie, c’était mieux avant

L’histoire est aux abonnés absents. On oublie ici que la France a eu longtemps la réputation d’être plus rentière qu’industrialiste, qu’elle a tardé pour cela à s’engager dans la seconde révolution industrielle (à la différence de l’Allemagne et des États-Unis). On oublie que ce sont les lendemains de la Seconde Guerre mondiale qui viennent heureusement contredire la relative léthargie. Or, dans ce grand moment d’essor industriel et économique, le secteur public dans son ensemble a été à la manœuvre, stimulé par le dynamisme démographique et la modernisation de l’espace urbain, appuyé sur la planification indicative à la française et soutenu par la hausse générale du niveau de vie populaire et des formations. Ce fut alors le temps du « keynésianisme » et du « fordisme », un authentique capitalisme certes, exploiteur et gaspilleur, mais coloré par la force contestataire et régulatrice du mouvement populaire et ouvrier.

Il est dérisoire de prétendre attirer l’investissement étranger à la marge et de laisser en l’état ce qui pénalise le dynamisme économique national : la montée de l’ultralibéralisme, le recul de l’État, l’insuffisance de la recherche-développement publique, les carences en matière de formation scientifique et technique, le démantèlement des politiques sociales, le recul de la loi devant la norme technocratique et chicanière et le vertige de la spéculation financière. En bref, la concomitance d’un l’épuisement de l’État-providence et du grand retour de la rente…

Il ne suffit pas de crier à la nécessité de la réindustrialisation : encore faut-il bâtir le système global – économique, social, culturel et politique – qui la rend possible, soutenable et durable.

  1. Ifop Focus, n° 242, mai 2024 ↩

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15.05.2024 à 12:55

#Déclarama

la Rédaction

Texte intégral (2518 mots)

15.05.2024 à 11:23

Dominique Boutonnat, le profit avant l’art

Astrid Jurmand

La tête de Dominique Boutonnat est réclamée à la suite d'une accusation de viol sur son filleul. Après deux mandats à la présidence du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC), le bilan n’est pas brillant.

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Texte intégral (797 mots)

La tête de Dominique Boutonnat est réclamée à la suite d’une accusation de viol sur son filleul. Après deux mandats à la présidence du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC), le bilan n’est pas brillant.

Lundi 13 mai au matin, une centaine de manifestants se sont mobilisés devant le CNC, brandissant la Une de Libération du vendredi titrée « Dominique Boutonnat, l’homme qui embarrasse le cinéma français », accompagnée de Judith Godrèche derrière une banderole « Séparer l’homme du CNC ». Dès le 12 mai, une pétition demandait également son retrait du CNC. Pour l’instant, Dominique Boutonnat, qui récuse toutes les accusations, est maintenu à son poste et son procès est prévu à partir du 14 juin à Nanterre.

Pourtant, au-delà même de ses concupiscences condamnables, la direction de Dominique Boutonnat au CNC est navrante et porte préjudice à tout le cinéma français. En effet, sous l’impulsion de Dominique Boutonnat, le CNC a pris un tournant néo-libéral, adoptant une vision marchande du cinéma français.

À peine un an avant sa nomination à la direction du CNC, Dominique Boutonnat rédigeait un rapport sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographiques et audiovisuelles, qui a laissé la majorité des professionnels sceptiques, mais qui a ensuite servi de base à son action à la tête du CNC. Dans ledit rapport, il était question de la transformation des conditions de financement de la création française, mais surtout de la rentabilité des œuvres. Avec, par exemple, la préconisation d’aides sélectives en lien avec une approche fondée sur les performances économiques, l’appui sûr des commissions incapables de statuer sur la valeur humaine des projets, adoptant uniquement des critères budgétaires.

Or, il est question d’art, d’innovations, de performances humaines, qu’on ne peut marchander et évaluer uniquement à l’aune de critères monétaires. Par essence, la magnificence du cinéma français, ce qui fait sa renommée à l’étranger, repose sur une liberté créatrice qui doit s’affranchir de critères financiers normatifs pour conserver sa capacité à innover et surprendre.

De plus, à l’instar des Américains, Dominique Boutonnat a favorisé le développement des séries et subséquemment une logique de création manufacturière, dans un contexte où l’industrie cinématographique est mise à mal par l’omniprésence des plateformes.

Business before pleasure

Ainsi, certains membres de la profession avaient déjà pointé du doigt la mise en péril de la politique publique en faveur de la cinématographie. Quelque temps après l’annonce du renouvellement de Dominique Boutonnat à la tête du CNC pour un second mandat, Saïd Ben Saïd, figure importante du paysage cinématographique français, avait alerté sur cette « transformation en profondeur du CNC ».

Une évolution qu’il impute à la soumission de Dominique Boutonnat aux lois du marché, bien loin de l’amour de la culture et la passion du cinéma. L’objectif numéro un du CNC était pourtant sa lutte contre l’omniprésence des blockbusters, notamment américains. Et en 2022, Saïd Ben Saïd déplorait déjà cette volonté d’attirer le plus possible les tournages et plateformes d’outre-Atlantique. Il disait, suivi par un grand nombre de ses homologues, que cette nouvelle approche purement économique dénature le cinéma. Le septième art français a été victime du règne du prédateur libéral. Une raison de plus de « séparer l’homme du CNC ».

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15.05.2024 à 11:20

LA LETTRE DU 15 MAI

la Rédaction

Dominique Boutonnat, le profit avant l’art

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Texte intégral (1042 mots)

Dominique Boutonnat, le profit avant l’art

La tête de Dominique Boutonnat est réclamée à la suite d’une accusation de viol sur son filleul. Après deux mandats à la présidence du Centre national du Cinéma et de l’image animée (CNC), le bilan n’est pas brillant.

Lundi 13 mai au matin, une centaine de manifestants se sont mobilisés devant le CNC, brandissant la Une de Libération du vendredi titrée « Dominique Boutonnat, l’homme qui embarrasse le cinéma français », accompagnée de Judith Godrèche derrière une banderole « Séparer l’homme du CNC ». Dès le 12 mai, une pétition demandait également son retrait du CNC. Pour l’instant, Dominique Boutonnat, qui récuse toutes les accusations, est maintenu à son poste et son procès est prévu à partir du 14 juin à Nanterre.

Pourtant, au-delà même de ses concupiscences condamnables, la direction de Dominique Boutonnat au CNC est navrante et porte préjudice à tout le cinéma français. En effet, sous l’impulsion de Dominique Boutonnat, le CNC a pris un tournant néo-libéral, adoptant une vision marchande du cinéma français.

À peine un an avant sa nomination à la direction du CNC, Dominique Boutonnat rédigeait un rapport sur le financement privé de la production et de la distribution cinématographiques et audiovisuelles, qui a laissé la majorité des professionnels sceptiques, mais qui a ensuite servi de base à son action à la tête du CNC. Dans ledit rapport, il était question de la transformation des conditions de financement de la création française, mais surtout de la rentabilité des œuvres. Avec, par exemple, la préconisation d’aides sélectives en lien avec une approche fondée sur les performances économiques, l’appui sûr des commissions incapables de statuer sur la valeur humaine des projets, adoptant uniquement des critères budgétaires.

Or, il est question d’art, d’innovations, de performances humaines, qu’on ne peut marchander et évaluer uniquement à l’aune de critères monétaires. Par essence, la magnificence du cinéma français, ce qui fait sa renommée à l’étranger, repose sur une liberté créatrice qui doit s’affranchir de critères financiers normatifs pour conserver sa capacité à innover et surprendre.

De plus, à l’instar des Américains, Dominique Boutonnat a favorisé le développement des séries et subséquemment une logique de création manufacturière, dans un contexte où l’industrie cinématographique est mise à mal par l’omniprésence des plateformes.

Business before pleasure

Ainsi, certains membres de la profession avaient déjà pointé du doigt la mise en péril de la politique publique en faveur de la cinématographie. Quelque temps après l’annonce du renouvellement de Dominique Boutonnat à la tête du CNC pour un second mandat, Saïd Ben Saïd, figure importante du paysage cinématographique français, avait alerté sur cette « transformation en profondeur du CNC ».

Une évolution qu’il impute à la soumission de Dominique Boutonnat aux lois du marché, bien loin de l’amour de la culture et la passion du cinéma. L’objectif numéro un du CNC était pourtant sa lutte contre l’omniprésence des blockbusters, notamment américains. Et en 2022, Saïd Ben Saïd déplorait déjà cette volonté d’attirer le plus possible les tournages et plateformes d’outre-Atlantique. Il disait, suivi par un grand nombre de ses homologues, que cette nouvelle approche purement économique dénature le cinéma. Le septième art français a été victime du règne du prédateur libéral. Une raison de plus de « séparer l’homme du CNC ».

Astrid Jurmand

RÉVOLTE DU JOUR

La Macronie met le feu à Nouméa

Deux nuits que la Nouvelle-Calédonie s’embrase. Et le président Macron n’a qu’un mot à la bouche : « Indigne ». Ces émeutes, extrêmement violentes, interviennent après le vote des députés du projet de loi constitutionnelle élargissant le corps électoral en Nouvelle-Calédonie. Une loi, votée par la Macronie, la droite et l’extrême droite, qui « minorise encore plus le peuple autochtone kanak », selon les indépendantistes. Après des mois à ignorer les appels au dialogue des organisations locales, l’État entend poursuivre sa réforme à sa manière : par la force. 

L.L.C.

ON VOUS RECOMMANDE

  • Rendez-vous demain, jeudi 16 mai, dès 18h30 à la salle Olympe de Gouges (Paris 11ème, métro Père Lachaise) pour assister à une conférence/débat « L’affaire Assange au regard du droit : 14 ans de persécution judiciaire ». À quelques jours de l’audience décisive du 20 à Londres, qui tranchera quant à la possibilité d’un ultime appel du fondateur de WikiLeaks pour empêcher l’extradition vers les États-Unis.

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