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07.05.2024 à 17:00

La presse et la poudre : sur la rhétorique militaire d’Emmanuel Macron

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La presse et la poudre : sur la rhétorique militaire d’Emmanuel Macron hschlegel

Dans un entretien à The Economist, Emmanuel Macron a réitéré ses propos sur le possible envoi de troupes étrangères en Ukraine en cas de percée forte de l’armée russe. Quel poids donner à ces paroles immédiatement dénoncées comme « dangereuses » par le Kremlin ? Le décryptage de Nicolas Tenaillon, professeur de philosophie et spécialiste de rhétorique. 

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En première analyse, on peut penser que la menace évoquée par le président français relève de l’aveu de faiblesse. Les Russes avancent sur le front, l’aide militaire promise aux Ukrainiens tarde à arriver. Il faut gagner du temps. Alors faute d’armes, on s’en remet aux mots : prévenir publiquement de manière plus ou moins explicite que la France et ses alliés européens ne laisseront pas Kiev tomber aux mains du Kremlin sans intervenir sur le terrain, c’est espérer faire hésiter l’adversaire d’aller toujours plus loin.

Seulement, les mots ne sont que des mots. Lorsque les Romains, lors des guerres puniques, inscrivaient sur leurs balles de fronde en plomb (glandes plumbae) des invectives comme « tu trembles » (tremas), l’ennemi carthaginois ne recevait pas seulement un message mais d’abord un projectile mortel. Or les mots de Macron sur la « question légitime » d’envoi de troupes en Ukraine n’ont évidemment pas cette portée : menacer dans la presse, ce n’est pas faire parler la poudre. Mais pourquoi alors Dimitri Peskov, le porte-parole de Poutine, s’est-il senti obligé de répondre à ce qui pourrait n’être qu’une bravade ? Le silence n’aurait-il pas été davantage efficace plutôt que d’entrer dans un jeu de défis mutuels ?

La stratégie de la peur, déjà chez Platon

À bien lire l’interview de Macron, on s’aperçoit que la menace évoquée s’inscrit dans un discours de dramatisation de la situation : « L’Europe peut mourir ». Cette « mort » peut être « beaucoup plus brutale qu’on ne l’imagine », a-t-il dit. Il se pourrait bien alors que la rhétorique militaire du président ne s’adresse pas tant à la Russie qu’aux nations européennes. Il s’agirait moins de menacer l’armée russe que de faire peur à ceux qui croient qu’en se repliant sur le nationalisme et en abandonnant les Ukrainiens à leur sort, tout danger futur serait écarté.

Cette stratégie de la peur n’est pas nouvelle. Elle a même des antécédents philosophiques. Dans « Qu’est-ce que l’autorité ? » (article repris dans La Crise de la culture, 1954-68), Hannah Arendt remarquait que Platon l’utilisait déjà pour faire admettre le bien-fondé de sa cité idéale, confiée à un philosophe-roi. Il n’hésitait pas en effet à la fin de La République à effrayer ceux qui doutaient de sa théorie politique en leur promettant un destin funeste, destin que décrit le mythe de la transmigration des âmes sur lequel s’achève le livre.

Le risque d’une innocuité de la parole

Toutes choses égales par ailleurs, le président français utiliserait dialectiquement le risque d’une défaite ukrainienne pour alerter sur la nécessité de renforcer l’Union européenne, comprise comme idéal politique. Ce faisant, sa prise de parole ne s’inscrit plus dans la rhétorique d’une campagne militaire mais dans celle d’une campagne électorale. Le renouvellement du Parlement de Bruxelles en juin prochain aurait pour enjeu rien de moins que la survie de ses pays membres. Et la réponse de Moscou s’expliquerait par le souci de continuer à diviser l’Europe, à l’heure où il lui est plus facile de menacer par des mots que de financer les partis nationalistes anti-européens placés sous une observance accrue depuis le début du conflit. Mais est-ce là tout l’enjeu des propos tenus la semaine dernière ?

Dans son Essai sur la philosophie de la guerre (1976), Alexis Philonenko soutient que « la visée fondamentale de la guerre consiste à évincer l’autre du champ du discours ». Être vaincu, c’est être réduit au silence. Les mots sont bel et bien des armes : pouvoir les énoncer, c’est prouver qu’on existe. Seulement, à l’âge de la sur-médiatisation des conflits, leur usage est devenu délicat. Ils peuvent lasser, ne plus être entendus à force d’être répétés. Aussi doivent-ils être utilisés avec précaution s’ils veulent faire mouche. Était-ce bien le cas dans l’entretien accordé par Macron à The Economist, et dans la réponse du Kremlin ?

Une volonté moins belliqueuse qu’il n’y paraît ?

Le président français dit précisément que, s’agissant de la possibilité d’envoi de troupes étrangères, « s’il y avait une demande ukrainienne – ce qui n’est pas le cas aujourd’hui –, on devrait légitimement se poser la question ». Et le porte-parole du Kremlin dénonce de son côté une « tendance » dangereuse à évoquer cette possibilité. Ce qui domine dans ces deux discours adverses, n’est-ce pas une certaine retenue ?

Certes, c’est là le propre du langage diplomatique : il explicite rarement une menace de manière directe. Mais ne peut-on accorder que tacitement, aucun des deux camps ne veut rentrer dans cette « montée aux extrêmes » (De la guerre, 1832) dans laquelle Clausewitz voyait la logique propre de la guerre et dont il pensait que seuls les politiques – contre les militaires – pouvaient l’arrêter ? De là à dire que les échanges de la semaine dernière peuvent davantage rassurer qu’inquiéter parce qu’ils viseraient à un retour au langage politique, condition de la paix, serait sans doute naïf. Mais on peut penser que l’emploi de certaines tournures de langage manifeste une volonté moins belliqueuse qu’il n’y paraît.

Ainsi la rhétorique de Macron n’est sans doute pas, comme certains le lui reprochent, celle d’un va-t-en-guerre, mais plutôt d’un politique qui n’hésite pas à jouer sur ce que Spinoza appelait les « passions tristes » – comme la peur – pour tenter de fédérer une Europe qu’il sent menacée peut-être plus de l’intérieur que depuis ses frontières et dont il aimerait, à tort ou à raison, se faire le porte-parole.

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07.05.2024 à 13:00

Le concept d’“Anthropocène” est-il à enterrer ?

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Le concept d’“Anthropocène” est-il à enterrer ? hschlegel

Fin mars, une commission de l’Union internationale des sciences géologiques a rejeté le terme « Anthropocène » comme géologiquement valide, provoquant de vifs débats dans la communauté scientifique. Cela signifie-t-il pour autant que le concept ne renvoie à aucune réalité environnementale ? Analyse.

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Depuis plus de 20 ans, la définition d’un potentiel « Anthropocène » fait débat au sein de la communauté scientifique. Ce qui était au départ un débat technique de géologues est devenu un enjeu mondial, notamment dans la lutte contre le réchauffement climatique. En bref : vivons-nous encore à l’époque de l’Holocène, entamée il y a environ 11 000 ans… ou sommes-nous entrés dans une nouvelle ère qui se caractérise par le fait que l’être humain soit devenu, par son activité industrielle, une puissance surpassant les forces géophysiques, au point où son passage marque même la géologie de notre planète ?

Alors que le mot « Anthropocène » (d’Anthropos, Άνθρωπος, « humain » en grec ancien) a infusé dans les sciences sociales et le vocabulaire courant depuis une dizaine d’années, la Commission internationale de stratigraphie (CIS), qui s’occupe d’établir des échelles standardisées de temps géologiques, a émis un avis faisant l’effet d’un coup de tonnerre : le 23 mars, elle a publié un communiqué rejetant l’idée suivant laquelle nous serions entré dans l’ère de l’Anthropocène.

L’impact humain est désormais inscrit dans l’histoire de la Terre…

Plusieurs définitions étaient à l’étude. Parmi elles, celle du géologue Jan Zalasiewicz et du groupe de travail Anthropocene Working Group. Ils proposent de faire débuter l’Anthropocène après la Seconde Guerre mondiale, avec deux facteurs principaux : la « Grande Accélération », c’est-à-dire la croissance exponentielle des biens, des consommations d’énergies et de la natalité – et les essais nucléaires. Ce phénomène impacte, selon eux, la structure et le fonctionnement de la Terre, en plus d’altérer l’environnement. La quantité de ciment produite joue par exemple un rôle significatif : d’abord pour les rejets de CO2, ensuite parce que la production de ciment implique l’excavation de larges volumes d’agrégats (gravier, sable, etc.) qui contribuent à changer la nature sédimentaire des sols. Quant à la question nucléaire, les scientifiques estiment que les essais menés depuis les années 1950 ont durablement transformé les sols (explosions, radioactivité…). Au contact des éléments radioactifs, certaines réactions chimiques de la planète ont eux aussi été altérés : on observe ainsi la création massive de carbone 14 au cœur des glaciers, marqueur possible d’un passage à une ère géologique nouvelle.

 

À lire aussi : Anthropocène. Quand l’humain change d’ère

 

Autre approche analysée par la commission, celle de Paul Josef Crutzen, météorologue et chimiste, lauréat du prix Nobel de chimie, qui a popularisé la notion d’Anthropocène dans les années 2000. Pour lui et son groupe de recherche, c’est l’utilisation des carburants fossiles avec le charbon, le pétrole et le gaz qui sont les premiers indicateurs de l’avènement de l’Anthropocène. L’invention de la machine à vapeur dans les années 1770 a imprégné les environnements au niveau mondial, avec pour conséquence la déforestation et la domestication à grande échelle des terres. L’indicateur le plus déterminant et fiable reste l’empreinte de l’humain, qui peut être directement prélevée dans l’atmosphère avec l’accumulation de CO2. En particulier parce que la quantité de CO2 qui y est présente correspond en proportion à la quantité qui a été consommée en énergies fossiles. La concentration de CO2 dans l’atmosphère est donc, pour eux, l’indicateur incontestable que l’activité humaine affecte l’environnement à une échelle globale.

…mais cela suffit-il pour qualifier une nouvelle époque géologique ?

La Commission internationale de stratigraphie ne nie pas l’impact de l’homme sur la nature. Elle a en réalité rejeté la proposition très spécifique suivant laquelle l’Anthropocène constituerait une nouvelle borne chronologique dans l’histoire de la Terre, donc que celle-ci acquière un statut d’époque géologique. La date de début d’une éventuelle ère « anthropocène » est notamment considérée comme impossible à déterminer scientifiquement. Autrement dit, si l’activité humaine est mesurable à différentes strates géologiques, et à différentes époques, il n’est pas possible selon la CIS de désigner une couche précise qui succèderait à celle de l’Holocène et qui formerait la couche de l’Anthropocène. En stratigraphie en effet, seule une couche spécifique et clairement désignable permet de faire appel à la notion d’époque, ce qui n’est pas le cas ici.

La CIS propose bien, en revanche, de considérer l’Anthropocène comme un événement important de l’histoire terrestre, où l’activité humaine impacterait de manière transversale différentes couches géologiques. La commission compare l’Anthropocène au phénomène de la Grande Oxydation (ou Oxygénation), advenue il y a 2,4 milliards d’années. L’atmosphère s’était brutalement oxydée, causant l’extinction de nombreuses espèces et une altération radicale des caractéristiques atmosphériques. L’impact de l’activité humaine est donc à comprendre à l’échelle de ces événements que l’on pourrait qualifier de cataclysmiques, assez puissants pour changer durablement la face de la Terre mais pas ses strates profondes. Pour la CIS, l’Anthropocène reste donc un « concept informel déterminant » – tant pour les sciences de la nature que les sciences sociales –, c’est-à-dire un outil décrivant l’impact des activités humaines sur l’environnement. En résumé, l’Anthropocène qualifie davantage un événement qu’une époque.

Le concept d’“Anthropocène” est-il à enterrer ?
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07.05.2024 à 08:00

Changer notre regard sur l'amour avec “Désaimer”, le nouvel essai de Fabienne Brugère

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Changer notre regard sur l'amour avec “Désaimer”, le nouvel essai de Fabienne Brugère nfoiry

Quand les histoires d’amour durent de moins en moins longtemps, il est urgent de faire une place au désamour pour mieux aimer… et mieux vivre. C’est le plaidoyer de Désaimer. Manuel d’un retour à la vie (Flammarion), le nouveau livre de la philosophe Fabienne Brugère que nous chroniquons dans notre nouveau numéro.

Changer notre regard sur l'amour avec “Désaimer”, le nouvel essai de Fabienne Brugère
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06.05.2024 à 18:07

L’Orient n’existe pas

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L’Orient n’existe pas hschlegel

« Je vous écris d’Ouzbékistan, où je suis arrivé avant-hier. J’y passe une semaine avant de poursuivre ma route vers d’autres pays d’Asie centrale. Je vous avoue que je me voyais déjà vous envoyer une carte postale des coupoles turquoise des mosquées de Samarcande, du tombeau de Tamerlan ou des ruelles de Boukhara. Mais j’avais trop rêvé d’Orient. Je suis aussi déconcerté par ce que je vois à Tachkent, la capitale, que l’ont été Usbek et Rica en débarquant à Paris pour leurs Lettres persanes. Voici donc une lettre ouzbèke, ou plutôt française, tant elle dévoile mes préjugés orientalistes.


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Il suffit de penser à l’Asie centrale pour faire naître toute une mythologie. Cette région située entre la Russie au nord, l’Iran, l’Afghanistan au sud et la Chine à l’est, a été traversée durant des siècles par les routes de la soie, liens entre l’Asie et l’Europe. De grands conquérants comme Tamerlan ou Babur, le fondateur de l’Empire moghol, y sont nés. Les émirats de Boukhara, les khanats de Khiva ou de Kokand ont développé des cultures puissantes et raffinées. Je me souviens encore de l’impression que m’avaient faite les délicates mosquées et les madrassas de ces cités lorsque je les avais découvertes, dans les années 1990, en quittant pour quelques jours la grisaille post-soviétique. Bref, cela faisait des semaines que je répétais ces noms dans mon esprit, comme Proust savourait à l’avance ceux de Parme ou de Venise.

Pour ne pas dissiper les vapeurs d’orientalisme qui m’enivraient encore, je me suis précipité, en sortant de l’avion, au grand bazar de Tachkent, la capitale. J’ai entretenu mon enchantement a priori en goûtant des abricots verts assaisonnés de sel et d’épices, des mûres blanches, des citrons orange, des carottes jaunes. J’ai déambulé parmi les cœurs, les derrières et les pieds de mouton. J’ai parcouru les étals de tissus bariolés en grignotant des boulettes de fromage séché. Dans l’allée des brochettes, j’aurais pu faire honneur aux têtes de mouton et aux saucisses de cheval grillées. Bref, je pataugeais dans un bain chaud d’exotisme.

C’est en sortant du bazar que j’ai compris que je me trouvais dans une vraie ville. Une ville détruite par un tremblement de terre en 1966 et reconstruite à la soviétique. Une mégapole en travaux permanents, trouée de voies rapides et sillonnée à toute vitesse de voitures au gaz. Une ville aux monuments, aux parcs et au métro semblables à ceux qu’on trouve dans toute l’ex-URSS, parsemée d’immenses bâtiments dénués de charme. Mon utopie asiatique a fondu en quelques heures à peine. J’ai alors pensé au sous-titre de l’ouvrage d’Edward Saïd, L’Orientalisme (1978) : L’Orient créé par l’Occident. Avant mon départ, je n’étais pas très éloigné des clichés qu’énumère Saïd, qui étudie les fantasmes d’écrivains occidentaux sur l’Orient mystérieux. Flaubert et ses personnages rêvent ainsi, écrit Saïd, de “harems, princesses, princes, esclaves, voiles, danseurs et danseuses, sorbets, onguents.” Ces images-types témoignent non seulement de la méconnaissance, mais aussi d’un tropisme de domination sur un Orient forcément sauvage – donc à apprivoiser.

Honteux de mon orientalisme inconscient, j’ai tenté une autre approche : essayer de regarder ce qui se trouvait autour de moi. J’ai pris le métro et ai marché le long des voies rapides en rentrant dans les supermarchés. Je me suis retrouvé en pleine nuit dans une église russe (c’était la Pâques orthodoxe) en compagnie d’un Ouzbek d’origine arménienne et d’un réfugié ukrainien. Au forum du journalisme auquel je participe aujourd’hui, j’ai longuement discuté avec des collègues tadjiks, kazakhs ou kirghizes… Et je me suis rendu compte que nous partagions, à 6 000 kilomètres de la France, dans des contextes évidemment très différents, des préoccupations semblables : la lutte contre la désinformation, la dangereuse concentration des médias, l’autocensure, la polarisation de l’opinion… Au lieu de me lamenter sur mon rêve oriental inabouti, j’ai commencé à m’intéresser à ce qui se passe réellement dans cette Asie centrale inconnue. Cela ne va pas m’empêcher de me rendre à Samarcande, de suivre en train la route de la soie, de continuer en voiture à travers les montagnes kirghizes. Mais au moins, j’aurai arrêté de fantasmer. Je vous dirai la semaine prochaine si j’ai réussi à me défaire de mes illusions. »

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06.05.2024 à 16:31

Mort de Bernard Pivot : (re)découvrez son questionnaire de Socrate

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Mort de Bernard Pivot : (re)découvrez son questionnaire de Socrate hschlegel

Bernard Pivot est mort lundi 6 mai, à l’âge de 89 ans. Le journaliste et écrivain, grand ambassadeur de la langue française, avait animé des émissions de télévision cultes, comme Apostrophes ou Bouillon de culture. Sur le plateau, il aimait à soumettre le questionnaire de Proust à ses invités. En 2015, nous lui avions proposé, comme un clin d’œil, de répondre à son tour à notre « questionnaire de Socrate ».

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