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17.11.2025 à 17:44

À l’heure de la fascisation, soutenez La Quadrature du Net

marne
La Quadrature lance sa campagne de dons 2026 afin de rassembler les 250 000 € nécessaires pour continuer le travail. Comme chaque année, on va profiter de cette campagne pour débattre sur un thème en…
Texte intégral (1627 mots)

La Quadrature lance sa campagne de dons 2026 afin de rassembler les 250 000 € nécessaires pour continuer le travail. Comme chaque année, on va profiter de cette campagne pour débattre sur un thème en lien avec nos luttes. Cette année, c’est le mot « fascisation » qui s’est imposé à nous.

Pour les libertés publiques et les droits fondamentaux, les nouvelles sont mauvaises d’où qu’elles viennent. Le fascisme qu’on redoute depuis si longtemps est-il devenu le nom de notre présent ? Comment agir et lutter dans ce contexte ?

Sur l’horloge des libertés, où en est-on ?

À l’heure où des millionnaires d’extrême droite achètent des médias pour répandre leurs fantasmes réactionnaires et racistes et porter leur candidat au pouvoir.
À l’heure où les grandes entreprises de la Tech étasunienne sont dirigées par des idéologues libertariens aux idées ouvertement oligarchiques et eugénistes, en lien avec le pouvoir trumpiste.
À l’heure où le gouvernement français donne un pouvoir abusif aux forces de police et à l’administration sous couvert d’état d’urgence permanent.
À l’heure où la seule réponse donnée aux crises sociales et aux discriminations systémiques est la violence haineuse d’une police sur-armée, quelles que soient les revendications : Gilets jaunes, méga-bassines, réforme des retraites, révoltes après l’assassinat de Nahel Merzouk, indépendance en Kanaky, soutiens à la Palestine, etc.
À l’heure où l’évènement hors-norme qu’ont été les Jeux Olympiques de Paris 2024 sert à normaliser une surveillance algorithmique permanente des comportements dans le quotidien de nos villes.
À l’heure où « l’intelligence artificielle » est utilisée pour surveiller et sanctionner les bénéficiaires des services sociaux.

À La Quadrature du Net, nous parlons « d’autoritarisme » depuis longtemps. Mais ce qu’on a longtemps pris pour une série d’escarmouches ressemble aujourd’hui de plus en plus à une attaque cohérente et concertée et à un programme politique élaboré. Aux États-Unis où c’est plus flagrant, les analystes parlent même, vu le rôle que jouent les pouvoirs du numérique, de « technofascisme ». Et en France ? En Europe ?

Nous avons décidé de profiter de cette campagne de dons pour nous interroger collectivement, et à haute voix, sur le nom à donner à la période que nous vivons. Sur son sens, sur la place des libertés, sur le rôle du numérique et sur les actions que nous pouvons mener pour éviter le pire.

Le fascisme qui n’arrête pas de venir

Aujourd’hui, plus personne ne hausse les épaules avec mépris quand on parle d’un retour des fascismes. On trouve encore des experts raisonnables de plateau télé pour dire qu’on exagère. Mais c’est presque une preuve par l’absurde : les idées proprement fascistes sont devenues si banales qu’on s’offusque quand elles sont désignées avec leur vrai nom.

Et pourtant, aujourd’hui encore l’extrême droite tue, et la fachosphère en ligne regorge d’appels à la ratonnade, à la déportation, au meurtre.
Et une partie croissante de la classe dirigeante endosse le discours idéologique du Rassemblefront national pour encourager son avènement ou sous prétexte de lui faire un « barrage » en sable.

Et ce qui arrive, c’est exactement ce qu’on redoutait.
L’affaiblissement des contre-pouvoirs institutionnels et sociaux, le saccage de l’État social, le réarmement militaire, le mépris pour l’expression populaire, les discours islamophobes, xénophobes et racistes, l’exaltation de la fierté nationale, les avantages donnés à des élites économiques sur-privilégiées et sûres d’elle, la stigmatisation et le traitement brutal de la population pauvre et des personnes racisées, l’homophobie, la transphobie, le discours sécuritaire alarmiste, le durcissement de la répression policière de toute contestation politique, la surveillance massive et permanente de la population, la disqualification des oppositions politiques.

Rien de tout cela n’est fasciste en soi, rien ne suffit à soi seul pour acter nettement le fascisme, mais tout y participe. Le réel de nos démocraties coche déjà plusieurs points de la célèbre liste des symptômes du « Ur-Fascisme » dressée par Umberto Eco en 1995. Tout le paradoxe est ici : on croit qu’on n’y est pas encore tout à fait mais en fait on y est déjà, parce qu’on est entré depuis plusieurs décennies dans une mécanique qui va vers le fascisme : un horizon qui fascine ou qui terrifie, qui commence nulle part et qu’on n’atteint jamais, et c’est pourquoi nous avons choisi de parler plutôt, pendant cette campagne de dons, de « processus de fascisation ».

Une campagne pour parler ensemble

Pendant toute cette campagne de dons, jusqu’à fin décembre, nous allons donc nous interroger sur les liens entre technologies numériques et fascisation du monde. Ce tour d’horizon passera par des articles mais aussi par des émissions en live. Ce format, nouveau pour nous, réunira des invité·es pour décortiquer et analyser ensemble la situation, les processus politiques et sociaux, les forces en présence et les idées à défendre aujourd’hui et demain. Nous inviterons des journalistes, des chercheur·euses, des militant·es d’autres associations de défense des droits. Nous viendrons avec notre connaissance des enjeux numériques et juridiques français et européens, et tous·tes ensemble nous discuterons de ce à quoi nous devons faire face.

Le premier live traitera d’abord de la question des termes, du « fascisme » et du « technofascisme », pour se mettre d’accord sur les mots avant de parler du fond.

Le second abordera les liens entre le militantisme et le journalisme, pour confronter les problèmes que rencontrent les un·es et les autres, démonter le mythe de la neutralité de la presse et voir comment la proximité avec les luttes locales aide les journalistes à informer sur la réalité des vies.

Dans le troisième, on questionnera l’apparente « neutralité de la technique » en analysant comment la forme qui est donnée aux objets techniques les met bien souvent au service de la fascisation, et on explorera d’autres façons de la concevoir menant vers un chemin émancipateur.

Puis on explorera la question de la surveillance des frontières, et du système général de contrôle des personnes exilées et étrangères. Le numérique joue dans ces questions un rôle sinistre, en réalisant le fantasme totalitaire de l’identification et de la surveillance permanente.

Enfin, on se penchera sur les méthodes administratives qui permettent la répression et le harcèlement des personnes musulmanes, assignées à résidence ou perquisitionnées sur la base de notes blanches ou de rapprochements hasardeux qui cherchent à criminaliser certaines croyances religieuses et l’appartenance à des minorités.

Et surtout, soutenez La Quadrature !

Tout cela a pour nous une grande importance, parce que l’association a besoin d’avoir un cap, une stratégie, et les idées claires. Mais une campagne de dons, c’est d’abord la nécessité de se financer pour pouvoir travailler l’année prochaine.

La campagne de dons de 2025 a été bonne, mais elle n’a pas atteint son objectif. Nous accusons un déficit.
Cette année, il nous faut 250 000 € pour tenir. Soutenez l’association par un don ponctuel ou mensuel – nos préférés, parce qu’ils permettent de travailler plus sereinement dans la durée.
La Quadrature ne reçoit pas un centime d’argent public. Nous tenons grâce à votre générosité et à votre engagement avec nous.

Venez assister aux lives, diffusez les replays autour de vous ! Lisez nos articles et partagez-les ! Et surtout, si vous le pouvez, n’hésitez pas à soutenir La Quadrature du Net avec un don.

Nous vous souhaitons quant à nous de garder l’espoir, de savoir trouver les lucioles dans cette période sombre, de lutter ensemble pour nos libertés fragiles et de mener autant que possible dès aujourd’hui, comme disait Michel Foucault, « une vie non-fasciste ».

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10.10.2025 à 15:31

QSPTAG #324 — 10 octobre 2025

robinson
Bonjour à toutes et à tous, cette semaine, on revient sur le parcours législatif du règlement de Chat Control, et on se réjouit de la publication du livre Caméras sous surveillance, écrit par un membre de…
Texte intégral (1084 mots)

Bonjour à toutes et à tous,
cette semaine, on revient sur le parcours législatif du règlement de Chat Control, et on se réjouit de la publication du livre Caméras sous surveillance, écrit par un membre de La Quadrature, qui se penche sur l’histoire discrète, méconnue et jamais racontée de la résistance contre les caméras de surveillance dans nos rues.
Bonne fin de semaine et bonne lecture à vous !

Alex, Bastien, Eva, Félix, Marne, Mathieu, Myriam, Noémie, Nono et Vi

Chat revient et Chat s’en va

On en parlait déjà le mois dernier, le projet de règlement Chat Control continue son cheminement législatif dans le long couloir des institutions européennes. Ce mois-ci, les gouvernements des États membres, réunis dans le Conseil européen qui est une des trois grandes instances décisionnaires avec le Parlement et la Commission, devaient prendre une décision : pour ou contre ce texte et ses mesures très controversées pour le chiffrement des communications. La réunion du Conseil devait se tenir le 14 octobre prochain, et notre article du 3 octobre expliquait en détails les mesures envisagées et les enjeux du vote.

Nous disions aussi que rien n’était encore franchement arrêté : certains États sont « pour » de façon certaine (la France notamment) et d’autres sont « contre », mais il restait des États indécis, dont l’Allemagne, qui pèse dans le game. Aux dernières nouvelles, la pression publique aurait fait basculer la position allemande vers le rejet des mesures liberticides. Vous pouvez lire dans cet article en anglais une explication de la position allemande et le rôle joué par la coalition EDRi (dont La Quadrature est membre) dans la mobilisation contre Chat Control. En raison du rejet probable du texte, le vote du Conseil est reporté au mois de décembre. Pourquoi ne pas acter son rejet ? C’est une des bizarreries de la démocratie communautaire : pour repousser un texte, on l’ajourne indéfiniment jusqu’à ce qu’il tombe dans l’oubli. C’est tout le mal qu’on souhaite à Chat Control.

Notre article du 3 octobre : Chat Control : on fait le point
Notre commentaire du 9 octobre après l’ajournement de la décision

La communauté invisible contre l’œil de Sauron

Martin Drago est un suspect connu : il a été salarié de la Quadrature, il a longtemps porté la campagne Technopolice contre la surveillance urbaine et la VSA, et il est toujours membre de l’association. Il publie ce mois d’octobre un nouveau livre sur les caméras de vidéosurveillance – mais en décalant le regard. Après un rappel rapide des origines et du déploiement massif de la vidéosurveillance, Caméras sous surveillance pose la question candide qui guide souvent les historiens inventifs : qui s’est opposé à ces caméras, et comment ?

Alors on part dans un voyage temporel et très dépaysant où des employés municipaux refusent d’installer des caméras, où des députés expriment la crainte qu’on puisse « surveiller les ouvriers et les ouvrières dans les ateliers », où un tribunal administratif peut annuler l’installation de caméras au motif qu’elles portent « une atteinte excessive aux libertés individuelles » et où un vice-président de la CNIL peut affirmer la nécessité de préserver « un espace de fraude sans lequel il n’existe pas […] de démocratie ». Quel étrange et beau pays, la France d’il y a trente ans… On écrit ensemble les futurs chapitres de l’histoire ?

L’annonce du 8 octobre : Parution du livre « Caméras sous surveillance »
Commander le livre ou le lire en ligne : Éditions terres de Feu

Campagne de soutien 2025

Notre campagne de soutien pour 2025 est toujours ouverte ! Nous avons récolté environ 85% de notre objectif pour l’année. En comptant les dons mensuels à venir d’ici à la fin de l’année, on pense arriver environ à 90% de l’objectif. Il manquera des sous. Aidez-nous à boucler le budget 2025 ! Vous pouvez nous faire un don sur notre site.

Agenda

  • 9 octobre 2025 : causerie mensuelle du groupe Technopolice Marseille, à partir de 19h au Manifesten, 59 rue Adolphe Thiers, 13001 Marseille.
  • 9 octobre 2025 : réunion du groupe Technopolice Lyon, à partir de 19h à La Luttine, 91 rue Montesquieu, 69007 Lyon.
  • 3 novembre 2025 : conférence Technopolice à partir de 18h45 à l’Université populaire de Marseille, 61 la Canebière, 13001 Marseille.
  • 5 novembre 2025 : réunion mensuelle du groupe Technopolice Paris-Banlieue, à partir de 19h au Bar Commun, 135 rue des Poissoniers, 75018 Paris.
  • Retrouvez tout l’agenda en ligne.

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Datalove

08.10.2025 à 11:59

Parution du livre « Caméras sous surveillance »

martin
Le livre Caméras sous surveillance – Luttes contre l’œil électronique est paru cette semaine aux éditions Terres de feu. Écrit par Martin Drago, membre de La Quadrature du Net, l’ouvrage s’intéresse aux personnes et collectifs…
Lire plus (333 mots)

Le livre Caméras sous surveillance – Luttes contre l’œil électronique est paru cette semaine aux éditions Terres de feu. Écrit par Martin Drago, membre de La Quadrature du Net, l’ouvrage s’intéresse aux personnes et collectifs qui ont refusé les caméras de vidéosurveillance, en mettant en lumière cette résistance qui persiste : multiple, artistique, locale et internationale, inspirante pour les combats à mener.

Il y a 30 ans était promulguée la loi « d’orientation et de programmation relative à la sécurité » qui autorisait en France le déploiement sur la voie publique des caméras de vidéosurveillance. Comme c’est le cas pour chaque loi sécuritaire, il ne s’agissait évidemment pas d’un quelconque encadrement ou limitation de l’usage des caméras, mais bien d’une normalisation, la première étape officielle d’une surveillance vidéo à grande échelle du territoire français. C’est aussi la couche nécessaire à l’avènement de la Technopolice contre laquelle La Quadrature du Net et de multiples collectifs et personnes luttent aujourd’hui.

Le livre paru cette semaine revient sur l’historique du déploiement de la vidéosurveillance en France, depuis son invention dans les années 40 en passant par sa légalisation en 1995. Il s’intéresse particulièrement aux mouvements qui ont lutté contre ces dispositifs, leurs victoires, leurs outils, leurs arguments et aux forces que ces organisations ont dû affronter – entre État sécuritaire et lobbies avides d’un nouveau marché.

« Refuser que les caméras deviennent un détail architectural de notre quotidien et en refaire un objet politique contesté, tel est l’un des enjeux de cet ouvrage »

Le lien vers le site des éditions Terres de Feu, avec un accès libre au PDF : Caméras sous surveillance

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