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SOS Forêt France défend une autre vision de la gestion forestière et de la filière Bois qui optimise les apports sociaux, écologiques et économiques des forêts à court et long terme.

25.02.2025 à 13:51

Jura : encore un projet de centrale photovoltaïque en forêt

Marie-Anne Guillemain
Texte intégral (625 mots)

Pollution de l’eau, risque d’incendie, atteintes à la biodiversité… SOS Forêt a contribué à l’enquête publique sur l’installation d’une centrale photovoltaïque à Cressia (Jura), avec un avis évidemment défavorable.

Bétonner. Voilà la « solution » apportée par le porteur du projet pour installer des panneaux photovoltaïques sur le sol très poreux de Cressia (Jura), où s’infiltre l’eau qui alimente la région. Pollution garantie. Et ce n’est que l’une des aberrations écocidaires de ce projet de centrale soutenu par la mairie sans aucune consultation de la population avant l’enquête publique.

Un collectif s’est formé contre ce projet à Cressia, comme dans les trois autres communes proches où d’autres centrales sont annoncées (Pimorin, Saint Amour et Gizia).

SOS Forêt apporte son plein soutien aux habitant·es qui défendent les milieux naturels contre et a envoyé sa contribution que vous pouvez retrouver ici. La lutte peut payer : à moins de 50km, un autre projet de centrale a fini par être abandonné (voir notre article ici) à la suite de la mobilisation citoyenne.

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21.02.2025 à 20:44

La loi d’orientation agricole déroule le tapis rouge aux industriels de la forêt aussi

SOS Foret France
Texte intégral (2131 mots)

La loi dite de « Souveraineté en matière agricole et renouvellement des générations en agriculture » adoptée le 19 février 2025 opère un très inquiétant recul écologique en proclamant l’exploitation des forêts comme « d’intérêt général », sans distinction ni des méthodes utilisées, ni de la destination du bois, ni même des nécessités saisonnières de tout milieu naturel : les activités d’exploitation forestières sont « sécurisées juridiquement tout au long de l’année ».

C’est par un amendement déposé le 4 février par la sénatrice de Côte d’Or Anne-Catherine Loisier qu’un article L. 121‑6‑1 a été ajouté au Code forestier, dans une loi censée concerner l’Agriculture et alors que, depuis décembre, la Forêt est placée sous la tutelle du ministère de la Transition écologique.

Aux termes du nouvel article, « les travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation » sont considérés comme « indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. »

Or, tous les documents établissant les programmes de travaux en forêt privée comme en forêt publique sont qualifiés de « durables » !

Dans le Morvan, une coupe rase sur un site Natura 2000, dans le périmètre d’un grand site de France, prévue par un document de gestion dit « durable ». Photo @La Bresseille

Il est tout à fait possible avec de tels documents de détruire une forêt de feuillus diversifiée et riche en biodiversité, en la coupant à ras, de la réduire avec des tractopelles à des couloirs de terre nue pour y planter plus facilement des monocultures de résineux à croissance rapide. Le tout après avoir terrassé une piste de 4 mètres de large pour faire passer les engins.

Au prétexte de supprimer des « contraintes réglementaires », cet article ajouté à la suite du déjà très problématique article 13 de la loi révèle la volonté du gouvernement d’accélérer la prédation sur la forêt. Il s’agit d’assurer l’approvisionnement d’usines ni écologiques, ni indispensables, mais particulièrement rentables grâce à l’argent public investi et maintenant la garantie de la loi. Par exemple produire du kérosène pour des avions qui concurrencent des trains (la loi mentionne explicitement les récoltes de bois destinées à la filière énergétique dans la liste des travaux forestiers « d’intérêt général »).

Au moment où nous vivons la 6e extinction des espèces, cet article tourne le dos à la nécessité de protéger les écosystèmes forestiers, qui abritent 80 % de la biodiversité terrestre.

Cette loi contraire à la Charte de l’Environnement doit être portée devant le Conseil Constitutionnel. Nous invitons nos concitoyennes et nos concitoyens à interpeller leurs parlementaires pour qu’elles et ils déposent un recours.

S’il faut accélérer quelque chose, c’est la réévaluation du bois qu’il est possible de couper, en tenant compte des crises subies par la forêt depuis le programme national de la forêt et du bois… qui date de 2017 !

Il y a plus de dix ans, SOS Forêt alertait déjà sur l’impossibilité pour les forêts françaises de fournir les volumes de bois que réclamaient des industriels. Ce constat est établi dès la première phrase de nos 16 propositions :

« Sur la base d’estimations erronées de l’Inventaire Forestier National, partiellement corrigées depuis, l’État français a engagé en 2007 une politique forestière fondée sur une augmentation irréaliste et dangereuse des volumes de bois coupés en forêt. Cette politique productiviste a été confirmée par le programme national de la forêt et du bois (décret du 10 février 2017), qui vise essentiellement à augmenter la récolte de 30% d’ici 2026, puis davantage encore d’ici 2035. »

Article 13 bis AAA (nouveau)

La section 1 du chapitre II du titre II du livre Ier du code forestier est complétée par un article L. 121‑6‑1 ainsi rédigé :

« Art. L. 121‑6‑1. – Les travaux forestiers réalisés dans le cadre de la gestion durable des forêts et de leur exploitation sont considérés comme indispensables à la préservation des écosystèmes, à l’adaptation des milieux naturels au changement climatique et à la fourniture de produits en bois destinés à tous les usages. À ce titre, les activités suivantes sont reconnues d’intérêt général et sécurisées juridiquement tout au long de l’année, dès lors qu’elles s’inscrivent dans le respect du présent code et des instructions figurant dans les documents de gestion ou les autorisations légales de coupe ou les demandes de boisement :

« 1° Les travaux de préparation au boisement ou reboisement ;

« 2° Les travaux de plantation et d’entretien sylvicole ;

« 3° Les travaux d’exploitation forestière, incluant la récolte des bois destinés aux filières industrielles et énergétiques ;

« 4° Les travaux de prévention des risques ;

« 5° Les débroussaillements et obligations légales de débroussaillement ;

« 6° Les interventions visant à prévenir les incendies de forêt ;

« 7° La stabilisation et la restauration des sols de pentes ;

« 8° La mobilisation des bois présentant des dépérissements sanitaires ;

« 9° Les entretiens des abords des réseaux routiers, ferrés, électriques ou gaziers ;

« 10° Les travaux de prévention des aléas climatiques.

« Ces travaux contribuent directement à :

« a) La résilience des forêts françaises face aux risques climatiques et biologiques et au renouvellement forestier ;

« b) La prévention des risques pour les personnes, les biens et les infrastructures ;

« c) La transition écologique de l’économie française en favorisant l’utilisation de matériaux renouvelables et bas carbone ;

« d) L’amélioration de la balance commerciale en réduisant les importations de bois et en renforçant la souveraineté forestière. »

« La filière forêt-bois est un acteur clé de la transition écologique et de la gestion durable des forêts françaises. Composée de plus de 400.000 emplois non délocalisables, cette filière contribue à la préservation d‘écosystèmes dynamiques et diversifiés, à la séquestration du carbone et au développement d’une économie bas carbone non délocalisable.   Cependant, les travaux forestiers font face à des contraintes réglementaires croissantes, souvent incohérentes selon les territoires, qui compromettent la réalisation de missions essentielles : L’entretien sylvicole pour favoriser la résilience des forêts. La mobilisation des bois présentant des risques sanitaires Les actions de prévention des incendies, des tempêtes et de l’érosion des sols. L’approvisionnement des filières industrielles avec du bois local.  Dans un contexte où la balance commerciale française dans le secteur bois reste déficitaire (avec une importation massive de bois étranger), où les dépérissements sanitaires nécessitent des interventions fréquentes, cet amendement vise à sécuriser juridiquement les travaux forestiers afin de garantir la compétitivité des acteurs nationaux et renforcer notre souveraineté économique.  Enfin, ce texte prévoit une harmonisation des pratiques régionales, tout en rappelant l’importance de respecter les engagements environnementaux en cohérence avec les contraintes sanitaires autant que les contraintes et moyens économiques et humains du secteur. »

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13.02.2025 à 17:29

[conférence] Le bois, une énergie écologique ?

Marie-Anne Guillemain
Texte intégral (536 mots)

Granulés, pellets, production d’électricité ou de carburants… Le bois est promu comme alternative aux énergies fossiles avec des subventions aux particuliers comme aux industriels, qui veulent implanter des usines de transformation sur tout le territoire. Est-ce vraiment une énergie décarbonée ? Nos forêts pourront-elles vraiment fournir la ressource tout en jouant leur rôle de puits de carbone et en préservant la biodiversité ?

Éléments de réponse le 22 mars à partir de 15h30 au Salon Primevère, avec cette conférence animée par SOS Forêt France, avec la participation de Forêts Vivantes Pyrénées.

Intervenants : Frédéric Bedel, coprésident de SOS Forêt France ; Jacques Descargues, ancien secrétaire général de l’ONF, membre de Forêts Vivantes Pyrénées

SOS Forêt France sera présente avec un stand pendant toute la durée du 39e Salon Primevère, les 21, 22 et 23 mars 2025.

Le programme complet du salon et les infos pratiques ici.

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