Désarmer GBH : enquête sur le plus puissant empire béké
Texte intégral (709 mots)
Quinze ans après les grandes grèves générales contre la pwofitasyon, un an après le mouvement contre la vie chère, la colère gronde toujours en Outre-mer. Écrasé par les humiliations quotidiennes d’un système aussi vorace que violent, un mouvement commence à émerger en France, avec ce mot d’ordre explicite : « Bloquons tout » ! Boycotts, grèves, blocages, les modes d’actions envisagés sont variés. Devant l’urgence d’en finir avec l’économie de comptoir qui sévit sur nos territoires, deux collectifs publient un rapport explosif : « Désarmer GBH : enquête sur le plus puissant empire béké ».
Ce rapport est le fruit d’un travail collectif entre Vous n’êtes pas seuls (VNPS) – à l’origine, avec l’association Lanceur d’Alerte, de l’action en justice ayant contraint GBH à publier ses comptes en février 2025 – et l’Observatoire Terre-Monde (OTM) qui analyse les rapports de domination issus de l’histoire coloniale.
Des outils collaboratifs contre l’opacité
Le rapport s’accompagne de deux outils inédits :
- Une cartographie mondiale de tous les établissements de GBH, qui révèle l’ampleur de son implantation planétaire.
- Un graphe des filiales qui expose les poids et les liens d’un empire diversifié, conçu pour s’infiltrer dans toutes les dimensions de la vie économique ultramarine.
Ces outils ne sont pas figés : ils pourront être enrichis de manière collaborative par les résident⸱es ultramarin⸱es et, plus largement, toutes celles et ceux qui refusent l’opacité des oligopoles. L’objectif est clair : construire, ensemble, un contre-pouvoir populaire face à l’empire GBH (Groupe Bernard Hayot).
Après des siècles d’exploitation, des décennies de pwofitasyon, des mois de lutte contre la vie chère et la domination des grands groupes békés, rien n’a changé : GBH prospère, les prix explosent et les inégalités se creusent. Plus qu’un groupe très performant, par son modèle d’importations et d’exportations massives, GBH est une arme contre l’autonomie de nos territoires.
Avec ce rapport, VNPS et l’OTM offrent de nouveaux leviers politiques à celles et ceux qui refusent la résignation, et veulent reprendre le contrôle de leur avenir.
« En examinant ses comptes fraîchement publiés suite à une victoire militante, nos collectifs espèrent contribuer à dévoiler les points névralgiques de cet empire. Une base préalable à d’autres actions pour lutter contre la vie chère et, plus largement, contre un capitalisme industriel et colonial qui verrouille toute perspective de souveraineté alimentaire, saine et durable. Il devient urgent de désarmer GBH. »
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Sauvons ensemble un lieu vivant et politique
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Afin d’ancrer et d’appuyer nos combats, de construire l’après en même temps que nous résistons face aux nuisances de la société industrielle ici et maintenant, nous participons à la consolidation et à l’émergence de bases arrières paysannes, ouvertes à celles et ceux qui veulent s’y retrouver, s’y impliquer. Rapidement devenu essentiel pour nous, l’Anthyllis est le premier de ces lieux collectifs, vivants, tournés vers l’organisation et l’expérimentation. Établi depuis quelques années, son existence est déjà menacée par sa mise en vente imminente et sa survie ne dépend que de nous et de notre entourage.
Vous pouvez donner un coup de pouce dès aujourd’hui en faisant un don (défiscalisable à 66% si tu payes des impôts) ou en prêtant individuellement à l’Anthyllis la somme de votre choix, pour la durée de votre choix. Et surtout, en partageant autant que possible dans vos réseaux !
On n’a que quelques semaines, alors aidez-nous à sauver une activité agricole nourricière et soignante, à pérenniser un lieu d’expérimentations et d’échanges, à construire un monde basé sur l’autonomie et la solidarité ! C’est un peu comme une caisse de grève, sauf que ça durera – on l’espère – bien plus longtemps !

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Chlordécone aux Antilles françaises : 50 ans d’empoisonnement, 20 ans de procédures, 0 coupable
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Du retrait théorique du chlordécone…aux dérogations, ventes illégales et archives disparues, la saga judiciaire révèle une constante : le temps joue contre les victimes.
1972 : début des épandages en Martinique et Guadeloupe
1979 : classé cancérogène possible par l’OMS
1990 : retrait de la vente mais poursuite de l’utilisation grâce à des dérogations
2010 : l’INSERM confirme le lien avec le cancer de la prostate
2023 : les juges d’instruction confirment le non-lieu définitif
2025 : l’État condamné… mais se pourvoit en cassation
Tandis que la justice recule, que l’État fuit ses responsabilités, qu’aucun planteur Béké* n’ait été inquiété…
Nos terres restent polluées.
Nos corps restent contaminés.
Nos familles enterrent leurs proches.
Lilith et Chacha marchent aujourd’hui pour que cette injustice ne soit pas enterrée avec les victimes.
Ils portent le combat du COAADEP, au nom des ouvrières et ouvriers agricoles empoisonné⸱es par les pesticides.
Leur objectif : lever des fonds pour que le combat continue.
Découvrez notre infographie inédite : 50 ans de scandales, de silences et de batailles juridiques autour du chlordécone.

Aidez Lilith et Chacha à transformer cette marche en victoire pour la justice et la réparation en faisant un don sur la cagnotte du COAADEP.
* Les Békés sont les Blancs créoles descendants des colons esclavagistes . Dédommagés avec de l’argent et des terres par l’État français après l’abolition de l’esclavage, les Békés sont aujourd’hui de grands propriétaires agro-industriels. Ils ont exercé une activité de lobbying intense en faveur du chlordécone, malgré les preuves de sa toxicité.
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