20.11.2025 à 06:00
“Petit traité des vices à l’usage des honnêtes gens”, le nouveau hors-série de “Philosophie magazine”, est en kiosque !
Les vices que l’on condamnait à l’Antiquité ou au Moyen Âge ont-ils encore un sens au XXIe siècle ? On ne va plus en enfer quand on est gourmand ou quand on aime le plaisir des sens. La colère est une émotion collective qui peut faire bouger les choses. La paresse permet parfois de résister au culte de la performance. Pourtant l’avarice, c’est toujours aussi moche. L’orgueil s’est transformé en égocentrisme. Le sexe n’a plus rien d’innocent…
Nous avons donc repris les « sept vices capitaux » de Thomas d’Aquin pour en suivre les métamorphoses, les persistances, les retournements. Ce qui est beaucoup plus amusant que d’étudier les vertus ! Découvrez ci-dessous notre hors-série, en kiosque dès ce jeudi 20 novembre.
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Au sommaire de ce hors-série…
➤ Un « petit traité des grands vices », que nous propose André Comte-Sponville.
➤ Paradoxe : tout le monde condamne le narcissisme, mais nous vivons à l’âge des fiertés. Les explications de Laurence Devillairs.
➤ Les super-riches : des « bébés effrayés qui ne veulent pas partager », pour Christian Arnsperger.
➤ Et le plaisir, bordel ? Un dialogue enflammé entre Ovidie et la romancière Emma Becker.
➤ L’envie est le moteur secret du capitalisme. Et la jalousie, celui de Vladimir Poutine. Quant à Trump, c’est un ego vide… L’analyse de Jean-Pierre Dupuy.
➤ La gourmandise, notre passion nationale. À l’approche de Noël, Valentin Husson nous livre son manifeste hédoniste sur une « valeur refuge ».
➤ Camille Chamoux adore se mettre en colère. Face à elle, Sophie Galabru se demande ce qu’est une véritable et saine colère.
➤ Exaspérés et indifférents, les Français ? L’éclairage de Mazarine Pingeot.
➤ Ne cédons pas à la paresse ! …notamment intellectuelle, grâce à Éric Fiat.
Bourré d’infographies, de révélations sur les vices des philosophes, avec un reportage sur une plage orgiaque au Portugal et une enquête sur le fondateur du magazine Vice passé de la gauche à l’ultradroite, sans oublier des photos qui actualisent les péchés d’antan, ce hors-série se déguste avec gourmandise et s’offre… avec malignité.
Procurez-vous sans attendre ce hors-série en kiosque ! Vous pouvez également commander ce numéro papier directement sur notre boutique. Et nos abonnés peuvent le retrouver ici dans sa version numérique, en entier sur notre site.
19.11.2025 à 21:00
L’entreprise Duralex sauvée ! Duralex, dur dure
« Il fallait retourner son verre pour connaître son âge. Vous avez peut-être, comme moi, ce souvenir d’écolier à la table de la cantine. Ces gobelets marrants et incassables étaient signés “Made in Duralex”. La mémoire m’est revenue alors que l’entreprise vient de réussir une levée de fonds, après sa reprise sous forme de coopérative l’an dernier.
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Dur à cuire, Duralex ?
Dura lex sed lex. “La loi est dure mais c’est la loi.” La locution latine aurait inspiré le nom de l’entreprise lors du rachat de la Société des verreries de La Chapelle-Saint-Mesmin par Saint-Gobain (qui a inventé le verre trempé) en 1934. Le nom est déposé en 1945 quand l’usine se destine à la production de gobelets, dont deux modèles sont entrés dans l’imaginaire collectif : le Gigogne (celui de la cantine), plutôt rond, et le Picardie. Celui-ci s’exporte et apparaît même en mission spéciale, au cinéma, chez James Bond : l’agent secret qui, lui aussi, résiste à tout, s’enfile deux whiskys dans Quantum of Solace puis Skyfall.
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19,8 millions en 48 heures : mission accomplie ! La somme a été cumulée en moins de temps qu’il n’en faut pour vider son verre lors de la levée de fonds lancée par Duralex, lundi 3 novembre dernier. 22 000 citoyens auraient ainsi pris le risque d’investir, là où l’État via la Banque publique d’investissement s’était montré plus frileux, rechignant à accorder un prêt. Cet engouement s’est noué autour de la volonté de soutenir le tissu industriel dans l’Hexagone, mais aussi d’une belle histoire : celle d’une entreprise reprise en 2024 sous la forme d’une société coopérative et participative (Scop), après avoir failli disparaître, sauvée de la liquidation judiciaire par ses salariés. Bref, la verrerie a réveillé le sentiment national… et ravivé une tradition philosophique, le “socialisme utopique”.
Le socialisme à la rescousse
Cette utopie débute avec Saint-Simon. Penseur de la société industrielle dans la période qui succède à l’Ancien Régime, croyant à l’élévation matérielle et morale des classes populaires, dans un esprit positiviste, Claude-Henri de Rouvroy de Saint-Simon (1760-1825) fait école. Sa doctrine sociale, économique et politique mise sur l’établissement d’une société gouvernée par les savants et les industriels, ainsi que sur l’émancipation par le travail – à l’orée de l’ère industrielle. En 1880, Friedrich Engels reconnaît en lui un précurseur du “socialisme utopique” (par opposition à son socialisme “scientifique”) :
“Si nous trouvons chez Saint-Simon une largeur de vues géniale qui fait que presque toutes les idées non strictement économiques des socialistes postérieurs sont contenues en germe chez lui, nous trouvons chez Fourier une critique des conditions sociales existantes qui, pour être faite avec une verve toute française, n’en est pas moins pénétrante”
Friedrich Engels, Socialisme utopique et Socialisme scientifique (1880)
Dans ce panthéon du socialisme, aux côtés de Saint-Simon et de Charles Fourier (concepteur du célèbre phalanstère) prend également place le Britannique Robert Owen. Il est l’inventeur du mouvement coopératif en Angleterre, fondateur d’une manufacture à New Lanark : “Tous les mouvements sociaux, tous les progrès réels qui furent menés à bien en Angleterre dans l’intérêt des travailleurs se rattachent au nom d’Owen”, écrit Engels dans Socialisme utopique et Socialisme scientifique. Il “introduisit, comme mesure de transition menant à une organisation entièrement communiste de la société […] les sociétés coopératives (coopératives de consommation et de production) qui, depuis, ont au moins fourni la preuve pratique que le marchand ainsi que le fabricant sont des personnages dont on peut très bien se passer”.
Dans cette tradition, faisant confiance au progrès de l’homme et de la technique, croyant à la transformation de la société par l’initiative des communautés des travailleurs, davantage que par la révolution politique ou la réforme étatique, s’inscrit une lignée de penseurs et d’industriels, dont Jean-Baptiste André Godin (1817-1888). Lui fonde le familistère de Guise (Aisne), un lieu de vie coopératif inspiré du phalanstère de Fourier, porté par une devise : “Capital, Travail, Talent”. N’est-ce pas tout ce qui rend l’entreprise Duralex (toujours aussi) incassable ? »
19.11.2025 à 17:00
50 ans après la mort de Franco : quelle fut l’attitude des intellectuels face au régime ?
Il y a cinquante ans mourrait Francisco Franco. Avec lui disparaissait la dictature instaurée à la suite de la guerre civile espagnole qui opposa, de 1936 à 1939, les républicains aux putschistes nationalistes menés par le Caudillo. Son souvenir hante toujours l’Espagne, qui annonçait récemment établir une liste de symboles franquistes à retirer de l’espace public. Retour sur le positionnement des intellectuels face au régime du général.
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Les soutiens
Le franquisme eut son petit cercle de penseurs – on peut notamment citer le poète et essayiste Dionisio Ridruejo, cofondateur de l’organisation fasciste la Phalange aux côtés de José Antonio Primo de Rivera et Ernesto Giménez Caballero, l’un des introducteurs du fascisme en Espagne. Il eut également ses intellectuels martyrs comme José Calvo Sotelo, essayiste monarchiste dont l’assassinat par un socialiste poussa Franco à se joindre au coup d’État en préparation contre la République, ou l’essayiste, écrivain et ambassadeur Ramiro de Maeztu qui, capturé par les républicains, fut fusillé 29 octobre 1936.
En ce qui concerne spécifiquement les philosophes qui soutinrent sans ambiguïtés le régime de Franco, on peut citer Eugenio d’Ors, initiateur du noucentisme catalan, un courant de pensée anti-moderne, qui intégra la Phalange espagnole et fut nommé chef de la Jefatura Nacional de Bellas Artes (ministre des Beaux-Arts). Pedro Laín Entralgo fut également l’un des intellectuels importants de la Phalange. Pendant la guerre civile espagnole, il collabora à Arriba, un journal franquiste. Après la guerre, il fut nommé à la première chaire d’histoire de la médecine du pays, à l’université de Madrid. De son côté, Manuel García Morente, philosophe néo-kantien influencé par Bergson et Le Déclin de l’Occident de Spengler, ne soutint jamais explicitement le régime franquiste, ni n’en fut un intellectuel « organique ». Mais, destitué de ses fonctions à l’université de Madrid après l’éclatement de la guerre civile et exilé à Paris, il rejoint l’Espagne en 1938 pour entrer au séminaire. Sa conversion religieuse le pousse à adopter des positions hostiles au marxisme et au rationalisme républicain.
Les opposants
Les intellectuels opposés au franquisme furent nombreux. De grands noms de la pensée signèrent notamment un texte commun en faveur de la République en 1936, comme le raconte Paul Aubert dans « Les intellectuels espagnols face à la guerre civile (1936-1939) » : « Les soussignés déclarons que, face à l’affrontement qui a lieu en Espagne, nous sommes aux côtés du Gouvernement de la République et du peuple, qui avec un héroïsme exemplaire lutte pour ses libertés. » On peut citer l’érudit et philologue Ramón Menéndez Pidal, le poète Antonio Machado, l’écrivain Ramón Pérez de Ayala, le poète platonicien Juan Ramón Jiménez, etc. L’universitaire, médecin et penseur Gregorio Marañón fut également des signataires, mais il s’exila dès 1936 et fut le concepteur de « théories sur la sexualité et sur le genre que les intellectuels organiques du régime franquiste s’empressèrent d’instrumentaliser pour cautionner une politique nataliste drastique et légitimer la relégation des femmes espagnoles dans le domaine privé du foyer », souligne Marie-Aline Barrachina dans « Le Docteur Gregorio Marañón, ou la plume militante de l’endocrinologue ». Comme le note cependant Hugh Thomas dans The Spanish Civil War, « les atrocités et l’influence croissante des communistes ont poussé tous ces hommes à saisir la moindre occasion qui se présentait pour fuir à l’étranger. Là-bas, ils renièrent leur soutien à la République » le plus souvent.
“Vous vaincrez, mais ne convaincrez pas”
Il en va tout autrement pour le philosophe Miguel de Unamuno, recteur de l’université de Salamanque l’un des plus influents penseurs espagnols de l’époque. « La République l’avait déçu, il avait admiré certains jeunes phalangistes et avait financé le soulèvement. » Bref, il fut d’abord un soutien du camp nationaliste. Mais tout change rapidement. Alors que le régime célèbre, le 12 octobre 1936, le Jour de la Race à l’université de Salamanque, Unamuno prend la parole et attaque les franquistes réunis :
“Cette université est le temple de l’intelligence et je suis son grand prêtre. Vous profanez son enceinte sacrée. [...] Vous vaincrez mais vous ne convaincrez pas. Vous vaincrez parce que vous possédez une surabondance de force brutale, vous ne convaincrez pas parce que convaincre signifie persuader. Et pour persuader, il vous faudrait avoir ce qui vous manque : la raison et le droit dans votre combat. Il me semble inutile de vous exhorter à penser à l’Espagne”
Exfiltré de la cérémonie, le philosophe fut révoqué du rectorat et assigné à résidence.
Si certains des exilés changèrent de position sur la situation en Espagne, d’autres demeurèrent fidèle aux idées républicaines. María Zambrano, notamment, qui avait soutenu la création de la IIe République en 1931 et se rangea du côté des républicains en 1936. Après la victoire des nationalistes, elle quitta l’Espagne pour ne rentrer à Madrid qu’en 1984, neuf ans après la mort de Franco. Si elle garda, pour l’essentiel, le silence sur le franquisme pendant ses années d’exil, ses textes portent la marque allusive d’une dénonciation de la dictature. Elle écrira : « La démocratie n’est pas seulement un système politique, mais un mode de vie qui respecte la dignité de chaque personne. » Autre grand intellectuel critique, Rafael Altamira fut arrêté par les carlistes [mouvement monarchiste catholique] peu après le début de la guerre civile alors qu’il s’apprêtait à fuir le pays. Tandis qu’il devait être fusillé, le général Miguel Cabanellas le sauve. Altamira prend la route de l’exil et atterrit au Mexique. Il refusera toujours les invitations du régime franquiste à regagner l’Espagne.
“La démocratie n’est pas seulement un système politique, mais un mode de vie qui respecte la dignité de chaque personne”
Parmi les penseurs pro-républicains, il faut encore mentionner le socialiste et ancien ministre Fernando de los Ríos, Claudio Sánchez-Albornoz, licencié de philosophie et également ancien ministre, les poètes du groupe « Génération de 27 » Luis Cernuda et Manuel Altolaguirre, l’écrivain José Moreno Villa, ou encore le philosophe et sociologue Julián Marías qui, lorsqu’éclata la guerre civile, s’engagea aux côtés des républicains et écrivit dans la presse antifranquiste. Après la victoire de Franco, il fut emprisonné pendant trois mois. Libéré, son parcours universitaire sera semé d’embûches. En 1942, sa thèse doctorale est suspendue, lors de la présentation, par le directeur de l’université à cause de divergences idéologiques. Marías est finalement autorisé à soutenir sa thèse en 1949 et obtient son doctorat, mais il est interdit d’enseignement dans les universités. Xavier Zubiri, philosophe très influencé par la phénoménologie, s’exila quant à lui en France au moment où éclate le conflit mais rejoignit finalement son pays en 1939 et accepta la chaire de philosophie à l’université de Barcelone. Il est cependant contraint par le régime à renoncer à ses fonctions académiques en 1942.
Les ambigus
C’est sans doute le plus important philosophe espagnol qui fut, en ce qui concerne le franquisme, le plus ambigu. Pendant la guerre civile, José Ortega y Gasset prend discrètement parti pour les nationalistes. Dans « Un philosophe en exil : José Ortega y Gasset entre la guerre civile espagnole et la Seconde Guerre mondiale (1936-1945) », Eve Giustiniani résume :
“Le désenchantement républicain, associé à un anticommunisme viscéral […] sont les principaux facteurs expliquant le choix du camp franquiste pendant la guerre civile. Même s’il s’agit vraisemblablement davantage d’un choix par défaut que du résultat d’une véritable conviction”
Le franquisme ne correspond pas franchement à l’idéal politique d’Ortega y Gasset, hostile au nationalisme. Sa devise, note Giustiniani, pourrait être « “liberté, pluralisme, continuité” : liberté de l’individu, pluralisme de la société, continuité des institutions. Trois fondements qui se trouvent à l’opposé de l’étatisme oppressant et destructeur caractéristique de toute entreprise révolutionnaire, qu’elle soit de droite ou de gauche ». Face aux socialistes, le franquisme apparaît cependant comme un moindre mal. Un part du philosophe espérait peut-être, en un sens, que la victoire de Franco soit ce moindre mal, et qu’il permette la renaissance de l’idée libérale qu’il défendait : « Le “totalitarisme” sauvera le “libéralisme”, en déteignant sur lui, en l’épurant, grâce à quoi nous verrons bientôt un nouveau libéralisme tempérer les régimes autoritaires. »
“Le ‘totalitarisme’ sauvera le ‘libéralisme’, en déteignant sur lui, en l’épurant”
Quoiqu’il en soit, quand la guerre civile éclate, Ortega y Gasset fait le choix de l’exil, et « sa position politique reste privée ». Il « accepte de participer discrètement à la propagande franquiste », en écrivant quelques articles à destination du public étranger, mais il « rectifie vite sa position en critiquant, d’un point de vue philosophique, les régimes dictatoriaux », dont il condamne la violence. Si l’on peut dire, « Ortega [donnait] au camp national quelques preuves de “bonne volonté” (afin d’éviter la persécution), tout en ne prenant jamais explicitement parti pour le franquisme (pour sauver son honneur de libéral) ». De retour en Espagne au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, Ortega y Gasset ne retrouve pas sa position de philosophe « majeur » : il est marginalisé, et surveillé par le régime.
Les étrangers
Des intellectuels non espagnols s’engagèrent lors de la guerre d’Espagne. Plusieurs rejoignirent spontanément les rangs républicains comme André Malraux ou George Orwell, qui écrit dans son Hommage à la Catalogne (1938) :
“Il s’agissait essentiellement d’une guerre des classes. Si elle avait été gagnée, la cause des gens ordinaires partout dans le monde aurait été renforcée. Elle a été perdue, et les bénéficiaires de dividendes du monde entier se sont frotté les mains. C’était là le véritable enjeu ; tout le reste n’était que mousse à la surface”
Quoique pacifiste, Simone Weil elle aussi se joignit aux anarchistes de la colonne Durruti : « Je n’aime pas la guerre ; mais ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c’est la situation de ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent. » Le cynisme barbare qu’elle observe y compris dans le camp républicain la glace. « Je n’ai jamais vu personne même dans l’intimité exprimer de la répulsion, du dégoût ou seulement de la désapprobation à l’égard du sang inutilement versé. » La philosophe sort profondément marquée par cette expérience : « Le malheur des autres est entré dans ma chair et dans mon âme. »
“Ce qui m’a toujours fait le plus horreur dans la guerre, c’est ceux qui se trouvent à l’arrière et bavardent de ce qu’ils ignorent”
Enfin, de nombreux philosophes soutinrent à distance les républicains. Citons ainsi le célèbre « trio » français constitué par Camus (« Toute sa vie, Albert Camus est resté fidèle à la République espagnole pour être fidèle à lui-même », écrit Jean-Yves Guérin dans « Camus et la guerre d’Espagne »), Beauvoir (« Nous plongeâmes dans le drame qui pendant deux ans et demi domina toute notre vie : la guerre d’Espagne ») et Sartre, qui écrira un texte sur le franquisme en guise de préface à La Fin de l’espoir, un texte signé Juan Hermanos – pseudonyme de Marc Saporta – partiellement publié dans la revue Les Temps modernes.
