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Minuit dans le Siècle

Podcast antifasciste

Tous les mois, Ugo Palheta décortique le fascisme, non par fascination morbide pour les pires tendances de notre monde, mais pour regarder en face le danger, sans jamais séparer cette exploration de la lutte pour un autre monde. Dans « Minuit dans le siècle », on parle donc des origines du fascisme et de ses transformations, des rapports entre fascisme et police, entre fascisme et racisme ou entre fascisme et colonialisme, de la culture fasciste et des États fascistes, de la manière dont les fascistes investissent aujourd’hui le terrain de l’écologie. On explorera aussi des insurrections antifascistes du passé, des luttes qui sont menées ici et maintenant, des stratégies qui ont été et sont mises en œuvre par les mouvements antifascistes, des succès comme des échecs. Podcast produit pour Spectre.

mis en ligne le 16.12.2024 à 08:00

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Fascisme, race et capital : ce qu’il faut savoir et attendre de Trump

Trump a remporté l’élection présidentielle états-unienne et va revenir au pouvoir. Celui qui avait déjà occupé la fonction présidentielle de l'hyper-puissance états-unienne entre 2016 et 2020, et qui - entre beaucoup d'autres choses - avait alors voulu interdire l'immigration issue de pays musulmans ou tirer sur les manifestations antiracistes contre les crimes policiers. Celui qui a cherché à faire annuler sa défaite électorale de 2020, par diverses manoeuvres illégales et en fomentant une émeute. Celui qui, lors de sa campagne particulièrement extrémiste de 2024, a prétendu que l'immigration "empoisonnait le sang de la nation américaine", ou que les immigrés haïtiens mangeaient les animaux domestiques des bons Américains à Springfield. Comment expliquer ce succès ? Qui a voté pour Trump et pourquoi ? Qu'y a-t-il de commun avec sa précédente victoire de 2016 et qu'est-ce qui a changé entretemps ? Comment inscrire Trump et le trumpisme dans l'histoire des États-Unis, aussi bien celle de l'extrémisation du Parti Républicain lors des 15 dernières années que la longue trajectoire du suprémacisme blanc ? Comment caractériser le trumpisme : fascisme ou non ? Qu'attendre de cette nouvelle expérience de pouvoir et quelles résistances pourront ou sauront émerger ? C'est l'ensemble de ces questions, et quelques autres, que nous abordons dans ce nouvel épisode avec l'historienne Sylvie Laurent, spécialiste des États-Unis et de la question raciale. Elle est l'autrice de nombreux ouvrages, en particulier récemment : "Pauvre petit blanc. Le mythe de la dépossession raciale" (Éd. de la Maison des sciences de l'homme, 2020), et "Capital et race. Histoire d'une hydre moderne" (Éd. du Seuil, 2024). Enregistrement : Thomas Guiffard-Colombeau.

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mis en ligne le 28.10.2024 à 08:00

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Guerre d’Algérie : Le Pen, le fascisme français et la matrice coloniale

Avec l'historien Fabrice Riceputi, spécialiste de la guerre d'Algérie et auteur d'un livre récent sur le sujet (publié aux éditions du Passager clandestin), on fait le point dans ce nouvel épisode sur la question de la torture en Algérie et de la participation de Jean-Marie Le Pen à la grande répression d'Alger en 1957. Cela nous permet de revenir sur la question des rapports entre colonialisme et fascisme. Dans le contexte français, si le projet colonial fut porté tout aussi bien par la "gauche" républicaine que par la droite, la renaissance de l'extrême droite après la Seconde Guerre mondiale doit beaucoup aux guerres coloniales (en Indochine et en Algérie). Non seulement de nombreux militants néofascistes s'y engagèrent, y faisant leurs premières armes au sens littéral du terme, mais cela permit également à ces courants compromis dans la collaboration avec l'occupant nazi d'apparaître à nouveau publiquement autour d'une cause considérée alors comme juste par de larges pans de la population : la défense de l'Empire. Cela les amena en outre à substituer progressivement le nouvel ennemi - le mouvement indépendantiste algérien, et à travers lui les populations arabes - au groupe qui avait constitué si longtemps la cible par excellence des extrêmes droites européennes : les juifs. Si Jean-Marie Le Pen joua un rôle absolument mineur dans la guerre d'Algérie, il est au cœur de cette histoire parce qu'il est le dirigeant politique qui, dans le champ politique français postérieur à la guerre, va donner à nouveau une expression politique spécifique, systématique et assumée à un racisme - anti-Arabes mais aussi négrophobe, et un peu plus tard islamophobe - consubstantiel à la domination coloniale et structurel dans la société française. Comprendre et combattre l'extrême droite suppose ainsi nécessairement de prendre au sérieux et d'affronter le colonialisme.

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mis en ligne le 03.10.2024 à 09:00

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Aux sources du vote FN/RN (4) : quel est cet imaginaire qui rend l’extrême droite désirable ?

On a longtemps présumé, notamment à gauche, que le vote pour le FN/RN ne constituait qu'un vote par dépit, faute de mieux. Dès lors que l'électorat de l'extrême droite s'est solidifié, jusqu'à devenir le plus stable dans l'ensemble du champ politique, il paraît difficile de maintenir cette hypothèse d'un vote par défaut. Si ces électeurs·rices n'adhèrent sans doute pas à un programme, souvent méconnu, ils se reconnaissent dans un certain imaginaire qui imprègne ce programme mais surtout les discours et les postures des porte-parole du FN/RN. D'après le philosophe Michel Feher, que l'on reçoit dans ce nouvel épisode de Minuit dans le siècle pour son dernier ouvrage ("Producteurs et parasites", éd. La Découverte), cet imaginaire doit être désigné par le concept de "producérisme" : une vision morale du monde (et de ses divisions) dans laquelle s'opposent non pas des exploiteurs et des exploités, non pas des possédants et des dépossédés, mais des producteurs méritants et des parasites nuisibles. En précisant d'emblée qu'il s'agit dans le cas des extrêmes droites d'un producérisme racialisé, puisque les parasites sont considérés comme tels car on leur attribue une essence malfaisante liée à leur statut irréductible d'étranger (à la nation française, à la civilisation européenne, à la culture occidentale, etc.). Ainsi l'extrême droite parvient-elle, selon l'auteur, à se rendre désirable en promettant d'améliorer la vie des producteurs (blancs) sans rien changer de fondamental dans l'organisation sociale et économique, par la simple soustraction des parasites d'en haut (financiers, technocrates, intellectuels, etc.) et des parasites d'en bas (immigrés, minorités, musulmans, etc.).

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mis en ligne le 26.06.2024 à 10:36

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Aux sources du vote FN/RN (3) : prendre le racisme au sérieux (partie 2)

Dans cet épisode avec Félicien Faury, on continue la discussion autour de son ouvrage qui vient de paraître aux éditions du Seuil : "Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l'extrême droite". Livre important, indispensable même, dans lequel l'auteur rend compte d'une enquête sur l'électorat du FN/RN dans le Sud-Est de la France, et où il nous invite à prendre au sérieux la dimension raciale et raciste du vote pour l'extrême droite. Une dimension esquivée dans des médias dominants qui œuvrent de plus en plus à la légitimation du FN/RN et à la banalisation de son discours, mais aussi par certaines recherches sociologiques, pour lesquelles le racisme ne serait qu'un aspect superficiel du vote pour l'extrême droite et de sa dynamique politique, masquant des enjeux de classe. Dans cette seconde partie de notre entretien, Félicien Faury revient sur le sens du vote pour le FN/RN en montrant qu'il est à la fois un vote de protestation et de conviction mais qui n'est pas sans objet puisqu'il cible prioritairement les minorités altérisées et stigmatisées (migrant-es extra-européen-nes, musulman-es, etc.). Il revient sur la manière dont l'islamophobie fonctionne au quotidien et alimente le vote à l'extrême droite. Nous évoquons aussi le rapport que ces électeurs et électrices du FN/RN entretiennent aux classes dominantes. Et pour conclure cet entretien nous revenons sur le thème des "fâchés pas fachos" qui est souvent revenu dans les débats à gauche ces dernières années lorsqu'est abordée la question de la lutte contre l'extrême droite, et Félicien Faury nous donne quelques pistes, justement, sur cette lutte. À l'enregistrement : Thomas Guiffard-Colombeau

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mis en ligne le 04.06.2024 à 10:33

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Aux sources du vote FN/RN (3) : prendre le racisme au sérieux (partie 1)

Dans cet épisode en deux parties, on discute avec Félicien Faury de son ouvrage qui vient de paraître aux éditions du Seuil : "Des électeurs ordinaires. Enquête sur la normalisation de l'extrême droite". Livre important, indispensable même, dans lequel l'auteur rend compte d'une enquête sur l'électorat du FN/RN dans le Sud-Est de la France, et où il nous invite à prendre au sérieux la dimension raciale et raciste du vote pour l'extrême droite. Une dimension esquivée dans des médias dominants qui oeuvrent de plus en plus à la légitimation du FN/RN et à la banalisation de son discours, mais aussi par certaines recherches sociologiques, pour lesquelles le racisme ne serait qu'un aspect superficiel du vote pour l'extrême droite et de sa dynamique politique, masquant des enjeux de classe. Dans cette 1re partie, Félicien Faury montre au contraire qu'il faut penser ensemble les frontières de classe et les frontières raciales, autrement dit saisir la position spécifique des électeurs·rices du FN/RN dans un espace social racialisé, pour comprendre le sens et la force du vote d'extrême droite dans certaines fractions de classe et certains territoires. À l'enregistrement : Thomas Guiffard-Colombeau

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mis en ligne le 25.04.2024 à 05:00

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Portugal : de la dictature salazariste à la Révolution des oeillets (partie 2)

On commémore cette année au Portugal le 50e anniversaire de la Révolution des oeillets, qui mit fin le 25 avril 1974 à la plus vieille dictature fasciste du monde, issue d'un coup d'État militaire accompli en 1926. On est revenu dans un 1er épisode sur ce coup, mais aussi sur l'affirmation du pouvoir de Salazar, la mise en place de l'Estado novo (État nouveau), le rôle de l'armée mais aussi de la violence - puisque ce régime repose sur l'écrasement total de la gauche et de toute opposition sociale et démocratique. Dans ce 2e épisode, on aborde d'autres piliers du régime, en particulier l'Église catholique, le patronat et le système colonial. On discute également des transformations de la société portugaise au cours des années 1950 et surtout 1960, et enfin des guerres coloniales qui vont entraîner la dictature vers une crise militaire et politique qui l'amènera à sa chute. Ainsi le soulèvement militaire lancé par des jeunes officiers intermédiaires réunis dans le cadre du Mouvement des Forces armées (MFA) fait tomber en quelques heures le régime comme un château de cartes. Pour cela, je reçois à nouveau l'historien Victor Pereira, auteur de nombreux travaux sur la dictature salazariste, sur la politique d'émigration et les exilés portugais, et plus récemment d'un livre - intitulé "C'est le peuple qui commande" (aux éditions du Détour) - sur cette révolution qui permit d'en finir avec un régime particulièrement autoritaire et réactionnaire.

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mis en ligne le 22.04.2024 à 05:00

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Portugal : de la dictature salazariste à la Révolution des oeillets (partie 1)

On commémore cette année au Portugal le 50e anniversaire de la Révolution des oeillets, qui mit fin le 25 avril 1974 à la plus vieille dictature fasciste du monde, issue d'un coup d'État militaire accompli en 1926. Avant d'en venir au soulèvement militaire qui fit tomber en quelques heures le régime comme un château de cartes, je voudrais dans cet épisode exposer précisément ce qu'était cette dictature, le contexte dans lequel elle a été fondée, les forces qui ont été à l'origine du coup d'État de 1926, leurs objectifs, mais surtout comment a pu perdurer aussi longtemps ce régime qui inspira en son temps une bonne partie de l'extrême droite française et fut une référence pour Pétain et sa "révolution nationale". Pour cela, je reçois l'historien Victor Pereira, auteur de nombreux travaux sur la dictature du "docteur" Antonio de Oliveira Salazar, et plus récemment d'un livre - intitulé "C'est le peuple qui commande" (aux éditions du Détour) - sur cette révolution qui permit d'en finir avec un régime particulièrement autoritaire et réactionnaire.

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mis en ligne le 01.04.2024 à 15:00

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Combattre le fascisme dans les années 68

L'antifascisme a déjà une longue histoire, qui correspond à celle du fascisme puisque celui-ci suscita d'emblée une riposte de la part des gauches, du mouvement ouvrier et de tou·tes celles et ceux attaché·es aux idées d'égalité et de justice sociale. Avec l'installation des extrêmes droites dans les champs politiques des sociétés capitalistes actuelles, partout dans le monde, il est nécessaire de revisiter l'histoire riche de l'antifascisme. C'est à cette démarche que nous nous consacrons dans cet entretien - enregistré durant l'été 2023 - avec deux frères, Alain et Philippe Cyroulnik, tous deux militants de longue date de la gauche communiste et révolutionnaire (d'abord à l'Union des étudiants communistes puis à la Jeunesse communiste révolutionnaire, ensuite au sein de la Ligue communiste, refondée plus tard sous le nom de Ligue communiste révolutionnaire, et aujourd'hui du Nouveau parti anticapitaliste). On revient avec eux sur leur entrée dans le militantisme, la place du combat contre le fascisme dans leur engagement révolutionnaire et ce que signifiait concrètement lutter contre l'extrême droite avant, pendant et après mai-juin 1968. On s'arrête notamment sur l'attaque par la Ligue communiste du meeting fasciste d'Ordre nouveau le 21 juin 1973, qui pose notamment la question de l'usage de la violence dans la lutte antifasciste. On conclut en s'interrogeant sur les défis présents, alors que l'extrême droite ne se réduit plus à des organisations violentes mais groupusculaires, car elle dispose d'une large base de soutien électoral, qui lui permet d'envisager la conquête du pouvoir politique en France - comme elle l'a fait dans d'autres pays.

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mis en ligne le 08.01.2024 à 05:00

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Viktor Orbán, ou quand l’autoritarisme néolibéral fusionne avec le nationalisme réactionnaire

Dans ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", on s'arrête sur l'un des représentants les plus influents des extrêmes droites contemporaines, en Europe et au-delà : Viktor Orbán. Modèle de Marine Le Pen en France, en raison notamment de ses politiques xénophobes et de sa longévité au pouvoir, il entretient de bonnes relations avec Vladimir Poutine mais aussi Narendra Modi, Recep Erdoğan, Benjamin Netanyahou, ou encore Donald Trump. Si les choix politiques d'Orbán s'ancrent dans l'histoire de la Hongrie, elles ne reflètent en rien un simple particularisme hongrois. Il se pourrait même d'ailleurs que sa trajectoire, exprimant une synthèse entre le néolibéralisme d'origine thatchérienne (qui fut son inspiration initiale) et le nationalisme réactionnaire (pour lequel il a opté ensuite), ait anticipé des transformations qui sont à l'oeuvre dans les droites de nombreux pays, y compris en France. Pour parler de tout cela, je reçois la journaliste Amélie Poinssot, autrice du livre "Dans la tête de Viktor Orbán", aux éditions Actes Sud.

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mis en ligne le 20.11.2023 à 05:00

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Le projet sioniste, la colonisation de la Palestine et l’extrême droite israélienne (partie 2)

Dans ce nouvel épisode, on poursuit avec Pierre Stambul - militant de l'Union juive française pour la paix - notre questionnement sur le projet sioniste, la colonisation de la Palestine et l'extrême droite israélienne, dans le contexte de la guerre génocidaire menée, en ce moment même, par le pouvoir israélien contre les Palestinien·nes de Gaza. Après être revenu sur le mouvement sioniste et sur l'histoire de l'extrême droite en son sein, une histoire plus ancienne que la création de l'État d'Israël et du nettoyage ethnique de 1948, qui a vu des centaines de milliers de Palestinien·nes être expulsé·es de leurs terres, on évoque dans cet épisode la domination politique de cette extrême droite en Israël ainsi que les différentes branches - notamment orthodoxe et laïque - en son sein, qui peuvent se différencier sur des sujets internes à la société israélienne mais qui toutes aspirent à construire un "Grand Israël" et, pour cela, à se débarrasser des Palestinien·nes. On aborde également la question de l'instrumentalisation du génocide des Juifs d'Europe à des fins de légitimation de l'État d'Israël, de sa politique de colonisation et de sa guerre actuelle contre Gaza. On termine sur la question de la répression des mouvements de solidarité avec la Palestine et du rôle que joue cette répression dans le processus de fascisation à l'oeuvre en France, tout en posant la question de la lutte contre l'antisémitisme.

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