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Monde Numérique

Jerôme Colombain

mis en ligne le 21.11.2025 à 06:30

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1 - ✍️ Edito – Omnibus numérique : un détricotage des protections européennes ?

L’Union européenne lance un vaste “omnibus numérique” pour simplifier ses règles, mais derrière la promesse d’allègement administratif se profilent inquiétudes, paradoxes et accusations de recul sur la protection des données.

La grande promesse de simplification réglementaire

La Commission européenne engage une réforme baptisée “omnibus numérique” destinée à refondre ou ajuster plusieurs textes majeurs, du RGPD à ePrivacy, en passant par le Data Act. L’objectif : réduire la complexité réglementaire qui étouffe l’écosystème européen. Entre bannières de consentement incessantes, obligations labyrinthiques et formalités chronophages, les entreprises réclament depuis longtemps plus de cohérence. Bruxelles promet des procédures allégées, des interfaces plus claires et un environnement propice à l’innovation. Une promesse séduisante, à condition de ne pas vider les textes de leur substance.

Cookies : vers la fin de la fatigue du clic

L’une des mesures les plus concrètes concerne les cookies. L’idée est de permettre aux utilisateurs de définir leurs préférences une fois pour toutes dans leur navigateur — Chrome, Safari, Firefox ou Edge. Fini les pop-ups répétitifs. Les choix seraient appliqués automatiquement pour les usages les moins sensibles. Cette simplification répond à une fatigue collective bien réelle. Mais elle soulève une inquiétude majeure : confier aux géants du numérique ce pouvoir revient à leur attribuer un rôle de gatekeeper supplémentaire, avec le risque de biais, d’abus ou d’opacité.

Intelligence artificielle : un glissement réglementaire sensible

Autre changement majeur : consacrer l’entraînement des modèles d’IA comme un “intérêt légitime” pour les entreprises. Cela permettrait d’exploiter de larges ensembles de données sans demander un consentement explicite à chaque fois. Sur le plan technique, c’est cohérent avec les besoins des modèles génératifs et des systèmes d’apprentissage. Mais pour les défenseurs des libertés numériques, c’est une brèche inquiétante dans le cadre de l’AI Act. Ils redoutent un recul du modèle européen, ouvrant la voie aux pratiques plus permissives des géants américains.

Trouver la nuance pour ne pas sacrifier les droits fondamentaux

Ce débat illustre un paradoxe typiquement européen : construire une forteresse réglementaire jugée étouffante, puis être accusé de reniement dès qu’on tente de l’alléger. La voie raisonnable semble être celle de la nuance : simplifier sans renoncer. Cela implique des interfaces de consentement honnêtes, des outils publics pour aider les PME à être conformes, et un encadrement très clair des usages sensibles liés à l’IA. Alléger le train réglementaire sans décrocher les wagons des droits fondamentaux : un exercice délicat dont dépend l’avenir numérique du continent.

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mis en ligne le 20.11.2025 à 06:30

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2 - 📰 Actu – Gemini 3 Pro : le modèle qui veut dépasser ChatGPT

Semaine marquée par la panne mondiale de Cloudflare qui a ralenti 20% du web, tandis que Google lançait Gemini 3 Pro, son modèle d’IA destiné à concurrencer ChatGPT et redéfinir la bataille des géants.

Le chaos Cloudflare et ses effets en cascade

La semaine a été secouée par une panne majeure chez Cloudflare, un acteur essentiel mais discret du web mondial. Ce service, pilier de la sécurité et de l'accélération des sites, a connu un incident critique causé par un fichier de configuration devenu trop volumineux. Résultat : environ 20% du web mondial perturbé pendant plusieurs heures. Des plateformes comme X, Reddit, Discord ou encore des services de paiement et de transport ont été touchés.
Cet épisode rappelle la dépendance extrême de l’infrastructure mondiale à quelques acteurs clefs et montre à quel point des erreurs humaines peuvent provoquer des perturbations massives. Une fragilité inquiétante à l’heure où les usages numériques explosent.

Google relance la bataille avec Gemini 3 Pro

Au même moment, Google a dévoilé discrètement mais clairement son nouveau modèle Gemini 3 Pro, pensé pour concurrencer frontalement ChatGPT 5.1 et Claude Opus 4.1.
Selon les benchmarks, notamment LM Arena, Gemini 3 Pro prend la tête grâce à des évaluations humaines. Sa force : une multimodalité native (texte, image, audio) encore améliorée, une grande rapidité pour la génération d’images et un duo de modes — rapide ou “thinking” — qui lui permet soit de répondre instantanément, soit de vérifier rigoureusement ses hypothèses avant de produire une réponse.

L’agentification, clé de la nouvelle génération d’IA

Gemini 3 Pro introduit aussi des capacités agentiques plus avancées via les nouvelles API et des plateformes comme Google Antigravity. L’objectif : permettre à l’IA d’exécuter des actions complexes et de générer du code en fonction d’objectifs, le fameux “vibe coding”.
Google promet un modèle moins “psychophantique”, plus direct, même si les premiers tests montrent une tendance persistante à la flatterie. Reste l’enjeu majeur : la conquête du public. Avec 500 millions d’utilisateurs contre 800 millions pour ChatGPT, Google mise sur un déploiement massif — Android, iOS, Search — même si certaines fonctions ne sont pas encore disponibles en France.

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mis en ligne le 19.11.2025 à 06:30

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3 - 🎤 Interview – Dans la tête des pionniers de la tech (Guillaume Grallet, Le Point)

Le journaliste Guillaume Grallet raconte ses rencontres avec de nombreux innovateurs du numérique et tente de comprendre ce qui les motive.

Guillaume Grallet, rédacteur en chef tech & sciences au magazine Le Point, auteur du livre “Pionniers” (Grasset)

Qu'est-ce qui caractérise tous ces "pionniers" ?

Je crois que tous ces pionniers refusent instinctivement l’ordre établi et pensent toujours "hors du cadre". Je l’ai constaté aussi bien chez Dario Amodei d’Anthropic, chez Elon Musk sur X, ou chez les fondateurs de Mistral AI. Ils veulent changer les choses, parfois de façon brutale, mais toujours avec l’idée qu’un autre futur est possible. Je pense que leur force vient de cette capacité à ne pas se plier à la normalité, qui étouffe l’imagination et l’initiative. Pour eux, sortir du cadre n’est pas une prise de risque : c’est une manière naturelle d’avancer. Et c’est pour cela qu’ils peuvent être déroutants, parfois inquiétants, mais aussi essentiels à l’évolution de l’humanité.

L’Afrique est très présente dans le livre, pourquoi ?

Je suis frappé par l’énergie et l’inventivité que je vois en Afrique. Avec les conférences Indaba, AIMS ou des personnalités comme Pélonomie Moïloa, on assiste à un mouvement extrêmement puissant. Le continent possède plus de 2 000 langues, ce qui permet de construire des modèles d’IA beaucoup plus riches. Je vois aussi des initiatives comme Amini, qui lance ses propres satellites, ou AfriClimate, qui montrent une volonté de souveraineté numérique. Pour moi, l’Afrique développe une IA ancrée dans le réel, tournée vers des besoins concrets comme l’agriculture, le climat ou l’éducation, et pas seulement vers la compétition technologique mondiale.

Qu’est-ce qui caractérisent les figures les plus médiatiques comme Zuckerberg ou Musk ?

J’ai découvert chez ces personnalités des contradictions fascinantes. Mark Zuckerberg peut me parler avec passion de communication “cerveau à cerveau”, puis consacrer une énergie folle à construire un immense bunker autosuffisant à Hawaï. Elon Musk, que j’ai rencontré plusieurs fois, oscille entre vision scientifique brillante, doutes très humains et projets comme Neuralink, qui me mettent franchement mal à l’aise. Ce qui me frappe, c’est leur capacité à rêver très grand tout en étant parfois aveuglés par leur propre puissance. Ils dévoilent à la fois le meilleur de l’innovation et ses zones de danger. Et cela montre à quel point on doit ouvrir le débat sur la fusion homme-machine, les inégalités à venir et la nécessité de garder notre plasticité intellectuelle.

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mis en ligne le 18.11.2025 à 06:30

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4 - 🎤 Interview – Des processeurs français pour sauver la souveraineté numérique européenne (Philippe Notton, SiPearl)

Interview : Philippe Notton, CEO de SiPearl

Pourquoi était-il urgent pour l’Europe de relancer une filière microprocesseur ?

Depuis des décennies, l’Europe dépend totalement des technologies américaines et asiatiques pour le calcul haute performance. Cette dépendance est dangereuse : elle alimente la R&D étrangère, crée un transfert massif de valeur hors du continent et expose l’Europe aux décisions géopolitiques de pays tiers. Aujourd’hui, entre les restrictions d’export, les risques de kill switches et l’accès parfois limité à certains composants, il était urgent de reconstruire une capacité européenne. SiPearl s’inscrit dans ce réveil nécessaire.

Qu’apporte RHEA-1 sur le plan technologique par rapport aux standards du marché ?

REHA-1 repose sur une architecture ARM, plus efficiente et plus moderne que le x86 historique. Cela nous permet d’obtenir un excellent ratio performance/consommation, un point clé pour les datacenters.
Le processeur embarque une très grande quantité de mémoire, ce qui le rend idéal pour le calcul scientifique ou l’inférence IA de modèles volumineux. Gravé en 6 nm, il se situe dans les standards actuels du HPC, et notre génération 2 passera au 3 nm pour renforcer densité et efficacité énergétique. Le fait d’avoir remporté l’appel d’offres du supercalculateur Jupiter face à Intel démontre que nos performances sont au niveau des leaders mondiaux.

Pourquoi votre stratégie repose-t-elle sur le modèle fabless et sur TSMC ?

Pour fabriquer un processeur avancé, il faudrait posséder une usine dont le coût dépasse les 30 milliards d’euros : impossible pour une startup. Le modèle fabless nous permet de nous concentrer sur la conception, tout en profitant du savoir-faire de TSMC, leader mondial.
Même les géants américains – AMD, Nvidia, Apple – fonctionnent ainsi. L’enjeu pour l’Europe est donc d’abord de créer des produits compétitifs ; ensuite seulement, une demande suffisamment forte pourrait justifier l’installation de lignes de production avancées sur le continent.

Quel rôle jouera SIPearl dans les supercalculateurs européens de nouvelle génération ?

Notre premier client est le supercalculateur Jupiter, en Allemagne, où nos processeurs seront intégrés par Eviden. Jupiter sera la machine la plus puissante d’Europe, destinée au calcul scientifique, à l’intelligence artificielle et à des applications stratégiques.
Ce premier déploiement est crucial : il prouve que l’Europe peut concevoir du silicium de très haut niveau et l’intégrer dans des systèmes complets. Les prochains supercalculateurs – dont le projet français Alice Recoque – pourraient amplifier cette dynamique et installer durablement une filière européenne de HPC.

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mis en ligne le 17.11.2025 à 06:30

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5 - 🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat – Yann LeCun, GPT-5.1, robots ratés et gadgets Apple

On revient sur le départ annoncé de Yann LeCun, patron de la recherche en IA chez, GPT-5.1, la chute du robot russe AIdol, la chaussette connectée d'Apple : l’actu techno vue depuis Paris et Montréal.

Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet)

Yann LeCun claque la porte de Meta

Le cofondateur de l’IA moderne quitte Meta après douze ans. Une rupture révélée par le Financial Times qui traduit un désaccord de fond avec Mark Zuckerberg. L’arrivée d’une nouvelle direction plus business-oriented, incarnée par Alexandr Wang (Scale AI), aurait précipité son départ. Yann LeCun pourrait lancer sa propre start-up — une bonne nouvelle pour une IA plus éthique et utile.

GPT-5.1 : plus personnalisé, plus utile ?

OpenAI corrige le tir après le flop de GPT-5. La version 5.1 promet une IA plus « friendly », avec des vitesses de réponse réglables (Auto, Instant, Thinking) et des interactions plus naturelles. Mais la vraie question reste : à quel prix ? Selon Forbes, faire tourner Sora, le générateur vidéo d’OpenAI, coûterait 15 millions de dollars par jour.

Russie : le bide robotique

Le robot humanoïde russe AIdol s’effondre en direct lors de sa présentation officielle. Une séquence surréaliste qui contraste avec les approches plus prudentes d’acteurs comme Wandercraft (France) ou 1X Technologies (Norvège). Ces entreprises misent sur l’intégration industrielle et l’assistance au quotidien plutôt que sur l’effet d’annonce.

Côté smartphone : OnePlus 15, iPhone Pocket

Bruno teste le OnePlus 15 : design soigné, autonomie de deux jours, processeur Qualcomm dernière génération… un excellent rapport qualité/prix. Pendant ce temps, Apple commercialise l’iPhone Pocket, un étui textile designé par Issey Miyake vendu jusqu’à 250 € — un produit gadget déjà culte… et introuvable.

À écouter dans Monde Numérique et Mon Carnet

  • Dans L'Hebdo, je donne la parole à SiPearl, concepteur du futur microprocesseur souverain européen, et je reçois le journaliste Guillaume Grallet pour son livre Pionniers.
  • Dans Mon Carnet, Bruno Guglielminetti revient sur le sommet du jeu vidéo à Montréal, l’impact des IA sur le site du gouvernement du Québec, et les essentiels pour se lancer dans le podcast.

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mis en ligne le 15.11.2025 à 06:30

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6 - 📆 L’HEBDO 15/11 – Yann Le Cun quitte Meta : décryptage d’un tournant stratégique

Le patron français de la recherche en IA de Meta sur le départ, cyberattaque pilotée par une IA, microprocesseur souverain : encore un épisode bourré de tech et d'IA !

💡 Découvrez Frogans, l’innovation française qui réinvente le Web

Yann Le Cun, une rupture stratégique au sommet de l’IA

Le chercheur français, figure historique du deep learning, s’apprête à quitter Meta après 12 ans à la tête du laboratoire FAIR. Selon une enquête du Financial Times, il préparerait la création de sa propre start-up. Un départ qui pourrait être lié à un désaccord de fond avec la nouvelle direction prise par Mark Zuckerberg, notamment la création du laboratoire "SuperIntelligence" dirigé par Alexandr Wang. Le Cun, partisan d’une IA plus "multimodale" et plus proche de l’humain, semble vouloir reprendre la main sur ses orientations de recherche.

Une cyberattaque mondiale pilotée par Claude, l’IA d’Anthropic

C’est une première mondiale : des hackers, vraisemblablement liés à la Chine, ont détourné Claude, le modèle d’Anthropic, pour infiltrer des systèmes critiques à travers le monde. Grâce à une technique de jeu de rôle, ils ont contourné les garde-fous pour faire exécuter à l’IA du code malveillant, voler des identifiants et créer des backdoors. La société affirme avoir déjoué l’attaque, mais l’incident souligne une vulnérabilité croissante des modèles ouverts.

L’IA face à la justice : premiers procès pour hallucinations

Aux États-Unis, les IA génératives comme Google Gemini ou ChatGPT sont désormais visées par des plaintes pour diffamation, selon le New York Times. Exemple marquant : l’entreprise Wolf River Electric, faussement accusée par l’IA d’être poursuivie en justice, a perdu des contrats et risqué la faillite. Mais la justice peine à encadrer ces cas, où il est difficile de prouver une « intention » de nuire. Résultat : les géants du numérique optent souvent pour des accords discrets à l’amiable. Un flou juridique persistant, qui risque d’ouvrir la voie à d'autres actions.

Tiny Reasoning Models (TRM) : la révolution des mini-IA frugales

Une publication de la chercheuse Alexia Jolicoeur-Martineau du Samsung AI Center introduit les TRM (Tiny Reasoning Models), des IA compactes, spécialisées et peu gourmandes. Ces modèles à quelques millions de paramètres surpassent parfois des géants comme Gemini 2.5 Pro sur des tâches de raisonnement. Leur fonctionnement récursif, qui permet des auto-corrections, ouvre la voie à des IA embarquées, autonomes et économes.

GPT-5.1 : plus rapide, plus personnalisable, mais à quel prix ?

OpenAI a dévoilé GPT-5.1, une version plus stable et personnalisable de son célèbre modèle. Les utilisateurs peuvent désormais choisir le niveau de réflexion (instantané, automatique ou approfondi) selon leurs besoins. Une réponse aux critiques de GPT-5, jugé trop imprévisible. OpenAI remet ainsi la priorité sur l'expérience utilisateur. Mais selon Forbes, faire tourner certains de ses systèmes, comme Sora, coûterait jusqu’à 15 millions de dollars par jour. Un défi économique majeur pour l’entreprise de Sam Altman.

Une bague connectée pour parler à son IA

La start-up américaine Sandbar lance la Stream Ring, une bague intelligente qui permet d’interagir vocalement avec une IA. Contrairement aux wearables classiques, elle mise sur la voix, la discrétion et l’instantanéité. Il suffira d'appuyer sur la bague pour dicter des notes, obtenir des réponses ou lancer des actions. Le tout, avec une synthèse vocale personnalisée. Une nouvelle tentative d’inventer l’assistant personnel de demain, au prix de 249 $ + 10 $/mois.

Un microprocesseur souverain pour l’IA européenne

Dans une interview exclusive, Philippe Notton, CEO de SiPearl, dévoile le Rhea-1, premier microprocesseur français destiné à l’intelligence artificielle. Gravé en 6 nanomètres par TSMC, il équipera notamment le supercalculateur Jupiter en Allemagne. Un enjeu de souveraineté stratégique, à l’heure où les GPU américains dominent le marché et que les tensions géopolitiques fragilisent les chaînes d’approvisionnement technologiques.

Guillaume Grallet : dans la tête des pionniers de la tech

Journaliste au Point, Guillaume Grallet publie Pionniers (Grasset), un livre passionnant qui raconte ses rencontres avec Elon Musk, Mark Zuckerberg, Sam Altman ou encore Pavel Durov. Entre anecdotes croustillantes et réflexions de fond, il dresse un portrait contrasté de ces figures de l’innovation, entre génie visionnaire, ambitions démesurées et responsabilités immenses. Une plongée unique dans la psychologie des bâtisseurs du XXIe siècle.

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mis en ligne le 14.11.2025 à 06:30

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7 - ✍️ Edito – 2025, année zéro des robots humanoïdes

Entre prouesses technologiques et chutes spectaculaires, 2025 marque le véritable départ de la robotique humanoïde. Une course mondiale s’engage entre États-Unis, Chine et Europe.

La chute d’A.I.Dol, symbole d’une robotique en apprentissage

En novembre à Moscou, le robot russe A.I.Dol s’est effondré dès son entrée en scène. Pensé pour incarner la puissance technologique du pays, il est devenu malgré lui le symbole des limites actuelles de la robotique humanoïde. L’épisode a fait rire le monde entier, mais il illustre surtout une vérité : la route vers des machines capables d’évoluer naturellement dans notre environnement humain reste longue et semée d’embûches.

2025, du laboratoire à la mise en situation réelle

Cette année, les humanoïdes sortent enfin des labos. Aux États-Unis, Tesla teste Optimus dans ses usines ; Figure AI, soutenue par OpenAI, présente un robot capable d’effectuer des tâches ménagères. En Chine, la mobilisation est massive : des dizaines d’entreprises, soutenues par l’État, développent des robots pour l’industrie et la santé. Même les « marathons de robots » se multiplient à Pékin, preuve d’une émulation sans précédent. La robotique humanoïde est devenue un enjeu stratégique national.

L’Europe avance prudemment mais sûrement

Sur le continent européen, la philosophie est différente : prudente, humaniste, réfléchie. En France, Wandercraft prépare Calvin 40 pour les usines ; au Royaume-Uni, Ameca fascine par ses expressions réalistes ; en Norvège, 1X Technologies commercialise Iron, un humanoïde encore maladroit mais prometteur. L’Europe mise sur la coopération homme-machine plutôt que sur la substitution. Cette approche, parfois jugée lente, pourrait pourtant s’avérer payante sur le long terme.

Une course mondiale encore balbutiante

Aucun humanoïde n’est encore autonome. Tous sont partiellement télécommandés, corrigés par des opérateurs humains. Mais chaque chute, chaque essai, alimente les algorithmes d’apprentissage. 2025 n’est pas l’année des robots parfaits, mais celle du coup d’envoi. Et comme toujours dans la tech, celui qui part au bon moment – ni trop tôt, ni trop tard – pourrait bien remporter la course.

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mis en ligne le 13.11.2025 à 06:30

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8 - 📰 Actu – Faut-il parler durement à ChatGPT pour qu’il travaille mieux ?

Une étude surprenante montre que les requêtes les plus impolies adressées à ChatGPT produisent des réponses plus précises. Une découverte contre-intuitive sur le pouvoir du ton et du langage face à l’IA.

Quand l’impolitesse devient un atout

Selon une étude de l’Université de Pennsylvanie, parler sèchement à ChatGPT améliorerait ses performances. Les chercheurs Om Dobaria et Akhil Kumar ont testé cinquante questions sur le modèle GPT-4o, reformulées du ton le plus courtois au plus brutal. Résultat : les requêtes les plus rudes obtiennent 84,8 % de bonnes réponses, contre 80,8 % pour les plus polies. Une différence modeste mais réelle, détaillée dans le rapport disponible sur arXiv.

Une question d’attention et de clarté

Les chercheurs avancent plusieurs explications. Les formulations polies dilueraient l’attention du modèle : trop de mots périphériques comme « s’il te plaît » ou « pourrais-tu » dispersent le sens. À l’inverse, un prompt direct va droit au but : « Résous ce problème » plutôt que « Peux-tu m’aider à résoudre ce problème ? ». Cette concision renforce la focalisation de l’IA sur sa tâche.

Défier l'IA, ça marche

Autre hypothèse : la rudesse agirait comme un défi cognitif. Face à une tournure provocante – « Si tu n’es pas complètement à côté de la plaque, réponds à ceci » – le modèle basculerait dans un mode plus compétitif, optimisant sa recherche de précision. Une attitude qui rappelle, ironiquement, le comportement humain face à la pression.

N’insultez pas pour autant les IA !

Les chercheurs insistent : inutile de devenir désagréable avec vos robots. L’expérience portait sur un échantillon limité et un seul modèle. Surtout, la clé ne serait pas la méchanceté, mais la clarté syntaxique et la concision. Et pour la santé mentale collective, mieux vaut préserver un climat bienveillant, même à l’ère des machines.

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9 - 🎤 Interview – L'IA ringardise les études (Olivier Babeau, Institut Sapiens)

L’IA bouscule le monde de l’enseignement et de l’emploi. Dans un livre au titre provocateur, Olivier Babeau et Laurent Alexandre, de l'institut Sapiens, appellent à une révolution dans la manière d’apprendre et de se former.

Olivier Babeau, co-auteur du livre Ne faites plus d’études !

Les études traditionnelles sont-elles vraiment devenues inutiles ?

Ce que nous expliquons dans ce livre, avec Laurent Alexandre, c'est que le modèle actuel de l’enseignement est en complet décalage avec la révolution en cours. L’intelligence artificielle rend obsolètes les cursus figés et les diplômes qui ne garantissent plus l’employabilité. Aujourd’hui, ce qui compte, ce sont les compétences réelles, la capacité à apprendre en continu, à s’adapter. Il faut sortir du modèle passif des cinq années d’études « paresseuses » suivies d’une entrée dans la vie active. Le savoir ne peut plus être statique.

Qui sont les premiers impactés par l’IA sur le marché du travail ?

Ce que l'on constate, c'est que les juniors semblent les premières "victimes" de cette révolution. En effet, ce sont les tâches de début de carrière qui sont les plus facilement automatisables dans de nombreux secteurs tels que développeurs, juristes, consultants… À l’inverse, les seniors expérimentés tirent pleinement parti de l’IA, qu’ils utilisent comme un levier pour aller plus loin. C'est une forme de revanche des boomers mais cela pose un problème inquiétant : s'il n'y a plus de place pour les débutants, comment former les experts de demain ?

Alors, comment se former aujourd'hui ?

Il faut travailler avant tout sa capacité à apprendre, à se réinventer, à connecter des savoirs issus de différents domaines. Il faut valoriser la culture générale, l’histoire des idées, le raisonnement critique. Et surtout, il faut travailler. Il n'y a plus de place pour les "feignasses". Mais l'époque est formidable car l’IA peut être une aide puissante si elle est utilisée comme un coach, un partenaire d’apprentissage. En revanche, si elle remplace l’effort intellectuel, alors cela devient un piège. Tout l’enjeu est là.

Quel avenir pour les enseignants dans ce nouveau modèle ?

Les enseignants professionnels ne disparaîtront pas, mais leur rôle va profondément changer. Grâce à l’IA, chaque élève pourra bénéficier d’un accompagnement personnalisé, comme un précepteur numérique. Le professeur deviendra alors un guide, un coach, qui aidera l’étudiant à se construire intellectuellement et humainement. C’est une transformation radicale de la pédagogie, mais aussi une immense opportunité.

Livre : Ne faites plus d'études, apprendre autrement à l'ère de l'IA (Buchet-Chastel).

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10 - 🎤 Interview – Faut-il avoir peur des navigateurs IA ? (Sylvestre Ledru, Firefox)

L’IA s’invite dans les navigateurs web, mais à quel prix ? Sylvestre Ledru (Firefox) alerte sur les dérives potentielles, entre hallucinations, sécurité et vie privée.

Sylvestre Ledru, directeur de l’ingénierie, Firefox (Mozilla)

Quelle est la vision de Firefox face aux géants du web ?

Bien que Firefox dispose de moyens limités face à Google, Microsoft ou Apple, il maintient une forte présence sur certains marchés européens, comme la France ou l’Allemagne. Son modèle open source et sa mission en faveur d’un Internet libre lui permettent de proposer une alternative crédible, centrée sur la transparence et la souveraineté technologique.

Pourquoi les navigateurs boostés à l’IA posent-ils des problèmes de sécurité, selon vous ?

L’arrivée de l’agentique dans les navigateurs soulève de nombreuses inquiétudes : attaques par prompt injection, exfiltration de données, hallucinations… Pour Sylvestre Ledru, ces technologies sont encore insuffisamment sécurisées. Firefox préfère avancer prudemment, en testant des usages limités de l’IA sans compromettre la vie privée des utilisateurs.

Cela veut-il dire que vous tournez le dos à l’IA ?

Non. Firefox intègre déjà plusieurs fonctionnalités IA (résumé de pages, analyse de contenu), via des modèles comme Mistral ou ChatGPT. Mais toujours dans le respect de l’utilisateur : traitements en local, choix des fournisseurs, et aucun agent autonome. Une stratégie guidée par une mission forte : défendre un web ouvert, accessible et respectueux des droits fondamentaux.

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11 - 🇫🇷🇨🇦 Debrief Transat – Pourquoi Apple parie sur l’IA de Google

En ,retard sur l'intelligence artificielle, Apple miserait sur Google Gemini pour muscler son assistant Siri. La Chine bannit les puces Nvidia. Microsoft promet un Copilot localisé pour rassurer sur la confidentialité des données.

Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet)

Apple mise sur Google pour réinventer Siri

Apple aurait tranché : plutôt que de tout développer en interne, la firme californienne s’apprêterait à intégrer des modèles d’intelligence artificielle développés par Google dans son assistant vocal Siri. Selon plusieurs fuites concordantes, il s’agirait du modèle Gemini, avec ses 1 200 milliards de paramètres, le tout hébergé sur les serveurs Apple pour préserver la confidentialité des données. Un choix stratégique, signe d’un certain aveu de faiblesse sur l’IA, mais aussi d’un réalisme technologique.

Ce partenariat inédit pose aussi la question de la différenciation : comment Siri saura-t-il se démarquer de l’expérience Pixel, propulsée par le même moteur IA ? Réponse attendue dans les prochaines versions d’iOS.

Pékin boute Nvidia hors de Chine et crée ses propres microprocesseurs IA

La Chine franchit un nouveau cap dans sa stratégie d’indépendance technologique. Pékin a officiellement interdit l’usage des puces IA étrangères dans ses centres de données publics. Nvidia — jusqu’ici très présent sur le marché chinois — est directement visé.

Cette décision s’inscrit dans un mouvement entamé depuis plusieurs années : après avoir été privé des technologies américaines, Huawei a réussi à rebondir avec ses propres solutions. Le pays entend désormais faire de même avec les puces IA, en s’appuyant sur des acteurs comme Cambricon, Enflame ou encore Alibaba Cloud. Même le patron de Nvidia, Jensen Huang, reconnaît : « la Chine va gagner la course à l’IA ».

Microsoft Copilot veut rassurer sur la souveraineté des données

Microsoft promet que, d’ici fin 2026, son assistant Copilot de Microsoft 365 traitera les requêtes localement dans 15 pays, dont la France, le Canada et l’Allemagne. Une annonce destinée à rassurer les utilisateurs face aux enjeux de souveraineté numérique.

Mais dans les faits, les données resteront soumises au Cloud Act, cette loi américaine qui autorise les autorités à accéder aux serveurs des entreprises US, même à l’étranger. En France, le sujet est particulièrement sensible, et le concept de “cloud souverain” a d’ailleurs été discrètement remplacé par celui de cloud de confiance.

Au Canada, un budget national tourné vers l’infonuagique

Au Canada, le nouveau budget fédéral 2025 prévoit d’importants investissements dans l’infrastructure numérique, avec des data centers locaux et une IA “made in Canada”. Une réponse directe aux enjeux géopolitiques et à la dépendance vis-à-vis des géants technologiques américains. Pendant ce temps, en France, l’IA reste (hélas) largement absente du débat budgétaire.

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mis en ligne le 08.11.2025 à 06:30

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12 - 📆 L’HEBDO 08/11 – IA, robots, microprocesseurs : Etats-Unis et Chine au coude à coude

Cette semaine : annonces Tesla, nouveau robot Xpeng, microprocesseurs chinois vs Nvidia, objets connectés Ikea, alliance Apple-Google en IA, Firefox et les navigateurs IA, comment l'IA révolutionne l'enseignement.

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Tesla sort les muscles : conduite autonome, robots et superpuce

Elon Musk a multiplié les annonces lors de l’assemblée générale de Tesla : arrivée du Full Self-Driving en Europe en 2026, lancement du robotaxi Cybercab, nouveau Roadster électrique, et surtout une puce maison 40 fois plus puissante que l’actuelle AI4. À cela s’ajoute une promesse ambitieuse : produire un million de robots humanoïdes Optimus par an dès fin 2025. Musk a aussi obtenu un bonus potentiellement colossal, indexé sur la valorisation de l’entreprise.

Xpeng dévoile un robot impressionnant de réalisme

Côté chinois, Xpeng a dévoilé Iron, un robot humanoïde équipé d’une peau bionique, de batteries solides et de mouvements extrêmement réalistes. Contrairement à Tesla, ses usages restent limités au commerce ou à l’accueil. Pékin mise sur l’IA, mais avec une approche plus sectorielle pour l’instant.

Microprocesseurs : Pékin ferme la porte aux puces américaines

Avec Bruno Guglielminetti (Mon Carnet) - Nouvelle étape dans la stratégie d’indépendance technologique de la Chine : l’interdiction des puces étrangères dans les datacenters publics. Nvidia, principal fournisseur, en fait les frais. L’enjeu dépasse l’industrie : c’est la souveraineté numérique qui est en jeu, avec une rivalité sino-américaine de plus en plus frontale.

Ikea électrise la maison connectée

La marque suédoise revient en force avec une gamme de 21 nouveaux objets connectés, tous compatibles avec le protocole universel Matter. Ampoules, thermostats, capteurs : les prix sont cassés, l’expérience utilisateur simplifiée, et l’écosystème ouvert à Alexa, Google Home et Apple Home.

Apple se tourne vers Google pour booster Siri

Selon plusieurs sources crédibles, Apple aurait conclu un accord avec Google pour intégrer le modèle Gemini à Siri. Une façon pour la marque à la pomme de rattraper son retard dans l’IA. En coulisses, Apple garantirait la confidentialité en hébergeant les données sur ses propres serveurs.

Firefox alerte sur les risques des navigateurs IA

Sylvestre Ledru (Firefox) met en garde contre les dérives possibles des navigateurs boostés à l’IA, notamment en matière de cybersécurité et de collecte de données. Prompt injection, hallucinations, agents autonomes : les risques sont réels, même si les usages sont prometteurs.

"Ne faites plus d’études" : provocation ou alerte ?

Olivier Babeau, co-auteur avec Laurent Alexandre du livre Ne faites plus d’études, dénonce l’inefficacité croissante des formations traditionnelles face aux bouleversements de l’IA. Il plaide pour une refonte totale des cursus, centrée sur la curiosité, l’adaptabilité et les compétences réelles.

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