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Minuit dans le Siècle

Podcast antifasciste

Tous les mois, Ugo Palheta décortique le fascisme, non par fascination morbide pour les pires tendances de notre monde, mais pour regarder en face le danger, sans jamais séparer cette exploration de la lutte pour un autre monde. Dans « Minuit dans le siècle », on parle donc des origines du fascisme et de ses transformations, des rapports entre fascisme et police, entre fascisme et racisme ou entre fascisme et colonialisme, de la culture fasciste et des États fascistes, de la manière dont les fascistes investissent aujourd’hui le terrain de l’écologie. On explorera aussi des insurrections antifascistes du passé, des luttes qui sont menées ici et maintenant, des stratégies qui ont été et sont mises en œuvre par les mouvements antifascistes, des succès comme des échecs. Podcast produit pour Spectre.

mis en ligne le 08.01.2024 à 05:00

Viktor Orbán, ou quand l’autoritarisme néolibéral fusionne avec le nationalisme réactionnaire

Dans ce nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", on s'arrête sur l'un des représentants les plus influents des extrêmes droites contemporaines, en Europe et au-delà : Viktor Orbán. Modèle de Marine Le Pen en France, en raison notamment de ses politiques xénophobes et de sa longévité au pouvoir, il entretient de bonnes relations avec Vladimir Poutine mais aussi Narendra Modi, Recep Erdoğan, Benjamin Netanyahou, ou encore Donald Trump. Si les choix politiques d'Orbán s'ancrent dans l'histoire de la Hongrie, elles ne reflètent en rien un simple particularisme hongrois. Il se pourrait même d'ailleurs que sa trajectoire, exprimant une synthèse entre le néolibéralisme d'origine thatchérienne (qui fut son inspiration initiale) et le nationalisme réactionnaire (pour lequel il a opté ensuite), ait anticipé des transformations qui sont à l'oeuvre dans les droites de nombreux pays, y compris en France. Pour parler de tout cela, je reçois la journaliste Amélie Poinssot, autrice du livre "Dans la tête de Viktor Orbán", aux éditions Actes Sud.

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mis en ligne le 20.11.2023 à 05:00

Le projet sioniste, la colonisation de la Palestine et l’extrême droite israélienne (partie 2)

Dans ce nouvel épisode, on poursuit avec Pierre Stambul - militant de l'Union juive française pour la paix - notre questionnement sur le projet sioniste, la colonisation de la Palestine et l'extrême droite israélienne, dans le contexte de la guerre génocidaire menée, en ce moment même, par le pouvoir israélien contre les Palestinien·nes de Gaza. Après être revenu sur le mouvement sioniste et sur l'histoire de l'extrême droite en son sein, une histoire plus ancienne que la création de l'État d'Israël et du nettoyage ethnique de 1948, qui a vu des centaines de milliers de Palestinien·nes être expulsé·es de leurs terres, on évoque dans cet épisode la domination politique de cette extrême droite en Israël ainsi que les différentes branches - notamment orthodoxe et laïque - en son sein, qui peuvent se différencier sur des sujets internes à la société israélienne mais qui toutes aspirent à construire un "Grand Israël" et, pour cela, à se débarrasser des Palestinien·nes. On aborde également la question de l'instrumentalisation du génocide des Juifs d'Europe à des fins de légitimation de l'État d'Israël, de sa politique de colonisation et de sa guerre actuelle contre Gaza. On termine sur la question de la répression des mouvements de solidarité avec la Palestine et du rôle que joue cette répression dans le processus de fascisation à l'oeuvre en France, tout en posant la question de la lutte contre l'antisémitisme.

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mis en ligne le 13.11.2023 à 05:00

Le projet sioniste, la colonisation de la Palestine et l’extrême droite israélienne (partie 1)

Dans ce nouvel épisode, on aborde avec Pierre Stambul - militant de l'Union juive française pour la paix - la question du projet sioniste et de la colonisation de la Palestine, sans laquelle on ne saurait comprendre ni l'extrême droite israélienne (actuellement au pouvoir dans le pays) ni la guerre (de nature potentiellement génocidaire) menée, en ce moment même, par le pouvoir israélien contre les Palestinien·nes de Gaza. Cette extrême droite et la radicalisation raciste de la politique en Israël, allant jusqu'à la déshumanisation de Palestinien·nes présenté·es par de hauts personnages de l'État comme des "animaux humains", ne viennent pas de nulle part. Il ne s'agit en rien d'une simple réaction aux attaques du Hamas : des organisations fascistes se développent depuis longtemps dans le cadre du sionisme, et elles s'inscrivent en pleine continuité avec 75 ans de colonisation de la Palestine tout en se proposant d'aller toujours plus loin, avec des méthodes toujours plus criminelles. Cette extrême droite a une longue histoire, plus ancienne encore que la création de l'État d'Israël et du nettoyage ethnique de 1948, qui a vu des centaines de milliers de Palestinien·nes être expulsé·es de leurs terres. Avant d'en venir au tableau précis de la politique israélienne actuelle, il nous faut donc revenir aux origines du sionisme, faire comprendre quel est son projet fondamental (et fondamentalement colonial), ainsi que les différents courants en son sein.

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mis en ligne le 03.11.2023 à 15:02

Un parti comme les autres ? Au cœur du fonctionnement du FN/RN

Que sait-on du Front national, devenu récemment Rassemblement national, en tant qu'organisation ? Comment fonctionne le parti dirigé longtemps par Jean-Marie Le Pen puis, depuis 2011 par sa fille, Marine Le Pen ? Comment devient-on un dirigeant de l'une des principales organisations d'extrême droite européennes ? En obtenant de plus en plus d'élus (locaux, nationaux ou européens), le FN/RN est-il devenu un parti comme les autres ? Qui y domine : les élu-es ou les membres de l'appareil ? Qu'est-ce que l'on observe lorsque l'on s'éloigne de la façade communicationnelle ou électorale ? C'est à ce type de questions que nous cherchons à répondre dans cet épisode avec la chercheuse en science politique Safia Dahani, qui a menée une longue enquête de terrain sur le FN/RN dans le cadre de sa thèse. Elle y propose notamment la notion de "parti patrimonial", mais développe aussi des réflexions passionnantes sur les modes de sélection des dirigeant-es, les rapports entre les élu-es et l'appareil, la manière dont l'organisation se perpétue dans et malgré les crises de direction, les formes et les raisons de l'engagement et du désengagement militant, le rôle joué par la médiatisation, le type de domination exercée par les dirigeants (en particulier Jean-Marie Le Pen puis Marine Le Pen), ou encore la formation des militants et des cadres, etc.

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mis en ligne le 12.09.2023 à 14:07

Chili 73 : la dictature de Pinochet, une contre-révolution néolibérale

Dans ce double épisode de rentrée, on revient sur ce qui s’est joué il y a exactement 50 ans au Chili : un coup d’État militaire mené contre le président élu Salvador Allende, qui mit fin à l'expérience de l'Unité populaire. L'installation de la dictature anéantit l’espoir pour des millions de Chilien-nes, appartenant notamment à la classe ouvrière et à la paysannerie, d’une sortie de la misère pour beaucoup mais plus profondément d’une société socialiste et démocratique mettant fin à l’exploitation et à toute forme d’oppression. Pour cela, j'ai rencontré Franck Gaudichaud, spécialiste des luttes sociales et politiques en Amérique latine, auteur de plusieurs livres sur le Chili et en particulier sur la séquence allant de l'élection d'Allende, en septembre 1970, au coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973, ces "mille jours qui bouleversèrent le monde" pour reprendre le titre de l'un de ses ouvrages. Dans ce 2nd volet, on revient particulièrement sur la manière dont s'est déroulé concrètement le coup d'État et l'installation d'une dictature militaire sous la férule du général Pinochet, une dictature féroce à l'égard des militant-es de gauche et qui engagea le pays dans une contre-révolution néolibérale extrêmement brutale, une "thérapie de choc" qui a marqué très durablement le Chili.

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mis en ligne le 11.09.2023 à 09:29

Chili 73 : aux origines du coup d’État militaire

Dans ce double épisode de rentrée, on revient sur ce qui s’est joué il y a exactement 50 ans au Chili : un coup d’État militaire mené contre le président élu Salvador Allende, qui mit fin à l'expérience de l'Unité populaire. L'installation de la dictature anéantit l’espoir pour des millions de Chilien-nes, appartenant notamment à la classe ouvrière et à la paysannerie, d’une sortie de la misère pour beaucoup mais plus profondément d’une société socialiste et démocratique mettant fin à l’exploitation et à toute forme d’oppression. Pour cela, j'ai rencontré Franck Gaudichaud, spécialiste des luttes sociales et politiques en Amérique latine, auteur de plusieurs livres sur le Chili et en particulier sur la séquence allant de l'élection d'Allende, en septembre 1970, au coup d'Etat militaire du 11 septembre 1973, ces "mille jours qui bouleversèrent le monde" pour reprendre le titre de l'un de ses ouvrages. Dans ce 1er volet, on revient tout d'abord sur l'expérience de la gauche au pouvoir et la grande peur que celle-ci engendra du côté des classes dominantes, malgré le légalisme d'Allende et le caractère graduel des réformes. Dès la victoire de celui-ci, les forces de l'oligarchie, appuyées par les Etats-Unis, prirent ainsi des initiatives pour l'empêcher d'accéder au pouvoir puis l'empêcher de gouverner. Après le sabotage économique et le blocage institutionnel, qui n'empêchèrent pas l'Unité populaire de progresser électoralement, c'est vers l'option d'un coup d'État qu'ils se tournent en 1973.

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mis en ligne le 10.07.2023 à 08:00

Aux sources du vote FN/RN (2) : concurrences et solidarités dans les campagnes en déclin

Il faut évidemment refuser le discours dominant selon lequel les classes populaires seraient passées à l'extrême droite. Tenu aussi bien par des néolibéraux que par des idéologues ou des politiciens proches du FN/RN, ce discours valide les prétentions de ce parti : être devenu le parti du peuple, des ouvriers, des gens "modestes", de la classe travailleuse. Du côté du pouvoir néolibéral et de ses porte-voix, il s'agit - dans un mépris de classe évident - de renvoyer les classes populaires à une forme d'incompétence culturelle et de déviance politique : le peuple serait prompt à succomber comme un seul homme à l'autoritarisme et au racisme (alors même que c'est un gouvernement néolibéral qui mène actuellement des politiques autoritaires, anti-migrant·es et islamophobes). Pour autant, on ne devrait pas faire l'autruche en prétendant que les classes populaires seraient allergiques à l'extrême droite : il y a des franges de ces classes et des territoires populaires dans lesquels on vote assez largement - ce qui ne veut pas dire unanimement - pour le FN/RN. Il n'y a pourtant pas grand-chose de "social" dans le programme du FN/RN, et encore moins de propositions qui amélioreraient nettement les conditions de vie des classes populaires. Il importe donc d'interroger les logiques sociales qui conduisent malgré tout à voter à l'extrême droite. C'est de ces logiques dont on discute dans cet épisode avec le sociologue Benoît Coquard, spécialiste des classes populaires rurales et auteur d'un livre marquant il y a quelques années, "Ceux qui restent" (éditions La Découverte), où il relate une enquête par immersion et de long terme dans ce qu'il nomme les campagnes en déclin. Ayant rencontré en chemin la question de la politisation et du vote, sa recherche permet de comprendre comment, dans des territoires ruraux désindustrialisés, la politisation se construit en grande partie dans le cadre des "bandes de potes", c'est-à-dire dans les formes de solidarité qui naissent et s'entretiennent en bonne partie pour résister à la précarisation, à la montée des concurrences et des incertitudes, ou encore dans les processus de construction des masculinités ou de marginalisation des femmes (sur le marché du travail ou dans les sociabilités). C'est tout cela, sur fond de légitimation du racisme et de stigmatisation des "assistés" dans l'espace public, qui conduit concrètement à rendre l'extrême droite quasi-hégémonique dans certains territoires populaires, à amener certain·es à penser que voter pour le FN/RN c'est se ranger du côté des "gens biens".

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mis en ligne le 08.06.2023 à 21:53

Inde : que veulent Modi et les ultranationalistes hindous ?

Narendra Modi et les ultranationalistes hindous sont au pouvoir depuis 2014, et ils aspirent à s'y maintenir en gagnant les prochaines élections législatives qui auront lieu en 2024. Mais cette mouvance n'est pas réductible à Modi et à son parti le BJP : celui-ci est l'incarnation sur le terrain politico-électoral d'une organisation : le RSS, l'Organisation des Volontaires nationaux. Créé dès les années 1920 sur le modèle notamment des fascismes européens, ce mouvement de masse est largement implanté dans la société indienne et extrêmement ramifié, puisqu'il a engendré au cours du 20e siècle un vaste réseau d’organisations satellites (réseau que l’on nomme le « Sangh Parivar ») : des organisations culturelles et religieuses comme le VHP (qui signifie en français le Conseil hindou mondial), des organisations de jeunes, de femmes, syndicales, d’éducation populaire, des think tanks, des coopératives, des médias, mais aussi des milices et le BJP qui en constitue une sorte de front politique et de vitrine électorale. C'est sur ce mouvement, son histoire et son idéologie, ses objectifs et son mode de fonctionnement, que nous revenons dans cet épisode avec le chercheur Christophe Jaffrelot, l'un des plus grands spécialistes au niveau mondial de l'extrême droite indienne et auteur de nombreux livres sur cette question, en particulier "L’Inde de Modi. National-populisme et démocratique ethnique" (publié en 2019 aux éditions Fayard).

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mis en ligne le 24.05.2023 à 16:29

Nazis dans la rue, RN à l’Assemblée : c’est toute l’extrême droite qu’il faut combattre

Nouvel épisode de "Minuit dans le siècle", court et sans invité, pour aborder un point qui a beaucoup agité les médias ces dernières semaines : les agissements de la mouvance dite "ultra-droite". Attaque contre le maire de Saint-Brévin, défilé dans Paris le 6 mai, colloque de l'Action française, hommage à Dominique Venner organisé par l'Institut Iliade, marche aux flambeaux à Annecy, etc., les militants néofascistes, royalistes et ultra-réactionnaires sont à l'offensive. J'essaie dans cet épisode d'expliquer pourquoi cette catégorie d'ultra-droite est une mauvaise piste, en montrant qu'il s'agit plutôt de la frange extraparlementaire et militante d'une extrême droite qui a aussi une branche institutionnelle (le RN), avec laquelle elle partage une vision du monde. Je tente également de donner quelques éléments de compréhension concernant les fonctions de l'extrême droite extraparlementaire, et d'avancer enfin des pistes sur la riposte en abordant la question qui fâche : faut-il soutenir des dissolutions et des interdictions ?

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mis en ligne le 08.04.2023 à 14:17

Retraites : le FN/RN de Marine Le Pen, l’autre parti du capital

Le Front national devenu récemment Rassemblement national (FN/RN) a indéniablement conquis une frange de l'électorat populaire au cours des quatre dernières décennies. Pour autant, défend-il un programme favorable aux intérêts matériels des classes populaires ? Pas le moins du monde, comme on le montre dans cet épisode avec l'économiste Denis Durand. Après avoir promu des politiques violemment néolibérales pendant les deux premières décennies de son histoire, il défend depuis - avec des évolutions selon l'actualité - une variété particulière de néolibéralisme : hostile au droit de grève et aux syndicats, à la cotisation sociale (donc à la protection sociale) et aux fonctionnaires (donc aux services publics). Plus fondamentalement, le FN/RN se situe dans la continuité de toutes les idéologies d'extrême droite : en défense des hiérarchies supposées naturelles (dont la domination du patron sur les travailleur·ses) et de la liberté des capitalistes d'exploiter sans entraves (sous le faux nez de la "libre entreprise"), contre la fiscalité progressive et l'imposition forte des bénéfices des entreprises, etc. Et contrairement à une idée reçue le FN/RN ne défend nullement la retraite à 60 ans pour tou·tes à taux plein. Loin de là d'ailleurs puisqu'au vu de ses propositions, certain·es devraient attendre 67 ans pour toucher une retraite pleine. S'il prétend ainsi soutenir la mobilisation actuelle qui s'oppose à la contre-réforme des retraites, espérant profiter de l'hostilité à Macron pour se poser en alternative crédible et populaire, il n'a cessé de s'opposer au mouvement réel, notamment en dénonçant la grève reconductible et en défendant les innombrables violences policières contre les manifestant·es.

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