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28.05.2025 à 08:06

oamaster

Texte intégral (4587 mots)
Lillian Skinner (*)

Traduction DeeplJosette – Article original paru le 15 février 2025 sur giftednd.medium.com

Mon enfance a été perpétuellement peuplée de personnes créatives. Mes parents, tous deux musiciens, organisaient souvent des rencontres d’artistes, d’écrivains et d’interprètes. À chaque fois, un thème récurrent émergeait : la lutte de l’esprit créatif dans un monde qui semblait de plus en plus indifférent, voire hostile, à leurs contributions. Chaque personne exposait ce qui est devenu une fenêtre très claire sur la façon dont nos systèmes exploitent et marginalisent les personnes les plus créatives.

Ils ont été très clairs sur l’origine de ce phénomène. « Ils ont changé la donne. Les écoles, les institutions. Ils ont fait en sorte qu’elles travaillent contre nous. » Tout le monde dans la pièce a acquiescé solennellement en hochant la tête. Il ne s’agissait pas d’artistes en difficulté ou de marginaux mécontents, mais d’individus au talent et à l’intelligence profonds, reconnaissant un changement systématique dans la manière dont la société valorisait les différentes formes d’intelligence.

Ce qu’ils avaient identifié, à travers leur expérience vécue, était l’étape finale d’une transformation qui avait commencé avec la révolution industrielle. Pendant la majeure partie de l’histoire de l’humanité, l’intelligence existait en tant que mélange holistique de multiples facultés :

L’intelligence cognitive : Reconnaissance des formes orientée vers le détail, traitement analytique d’informations spécifiques et de modèles locaux – capacité à voir et à comprendre les petites choses avec précision.

L’intelligence somatique : Reconnaissance des formes incarnées, traitement de l’information holistique par le biais de la sensibilité et de l’intuition – la capacité de percevoir et de comprendre la situation dans son ensemble grâce à la connaissance du corps.

L’intelligence créative : L’intégration naturelle de l’intelligence cognitive et somatique.

La combinaison de petits détails et d’une vision d’ensemble permet de générer de nouveaux modèles et de nouvelles compréhensions. C’est là qu’émerge une nouvelle intelligence.

La dévalorisation des créatifs

Dans de nombreuses civilisations préindustrielles, l’intelligence était plus interdisciplinaire qu’elle ne l’est aujourd’hui. Les philosophes s’adonnaient fréquemment à des activités artistiques et scientifiques, et les systèmes de connaissance étaient moins rigidement compartimentés que dans la société moderne. Un philosophe était souvent aussi un poète, et un scientifique pouvait aussi être un artiste.

Cependant, au fur et à mesure que les civilisations progressaient, elles ont évolué vers une plus grande spécialisation et un contrôle bureaucratique des connaissances. L’Égypte ancienne, la Mésopotamie et Rome ont toutes suivi cette trajectoire. En commençant par des systèmes de connaissances intégrés, puis en fragmentant l’intelligence en disciplines rigides, spécialisées et contrôlées par les élites.

La révolution industrielle n’a pas créé ce modèle, mais elle l’a considérablement accéléré, transformant les systèmes d’éducation et de travail pour donner la priorité à l’efficacité, à la standardisation et à l’obéissance plutôt qu’à l’intelligence holistique.

Elle a marqué le début d’un nouvel ordre économique, qui cherchait à domestiquer les dernières parties de la société humaine qui n’avaient pas encore été contrôlées par des systèmes de production rigides. L’intelligence, autrefois fluide et expansive, a été remodelée pour servir les besoins de l’efficacité industrielle :

La ponctualité au détriment de la créativité – Le travail chronométré a remplacé la réflexion approfondie.

L’obéissance plutôt que l’innovation – Les systèmes récompensent la conformité et non la perspicacité.

La spécialisation plutôt que la compréhension globale – Le savoir est divisé en domaines étroits et déconnectés.

Au moment où le système était complètement enraciné, les esprits les plus créatifs et les plus holistiques n’étaient plus nourris. Ils ont été systématiquement marginalisés, exploités pour leur perspicacité, puis rejetés.

Cette évolution a déclenché une refonte massive des systèmes éducatifs, qui sont passés du statut d’institutions qui formaient des individus équilibrés en usines conçues pour produire des travailleurs obéissants. Cette transformation s’est manifestée de trois manières essentielles :

1. La normalisation : Des programmes d’études uniformes conçus pour garantir la conformité.

2. La compartimentation : La séparation stricte des disciplines.

3. La suppression de la créativité : La marginalisation de l’expression artistique et intégrative.

La recherche confirme que ces changements étaient des mécanismes délibérés de contrôle. Pendant les périodes d’agitation sociale, les gouvernements ont mis en œuvre des réformes éducatives visant à produire une population plus facile à gérer et moins encline à remettre en question l’autorité (Gatto, 1992 ; Foucault, 1975).

Au 20e siècle, les conséquences de cette transformation étaient évidentes :

  • Ceux qui excellaient dans la mémorisation et la conformité ont accédé au pouvoir.
  • Ceux qui avaient une vision d’ensemble, les penseurs holistiques, ont été de plus en plus marginalisés.

Les artistes de la maison de mon enfance ne se contentaient pas de déplorer des difficultés personnelles. Ils étaient témoins de l’aboutissement de cette transformation systématique. Leurs observations sur les écoles et les institutions étaient justes et prémonitoires. Ils identifiaient, par leur expérience directe, ce que les universitaires documenteraient plus tard par le biais de la recherche : la restructuration systématique de la société en vue de favoriser l’intelligence fragmentée au détriment de l’intelligence holistique.

La montée en puissance de la fragmentation

Qui accède au pouvoir lorsqu’un système fragmente l’intelligence ? Cette question a été posée à tous, des philosophes aux politologues, qui y ont tous répondu de manière erronée. Car la réponse se trouvait dans un lieu surprenant : les conseils d’administration des entreprises.

En 2010, les chercheurs Babiak, Neumann et Hare ont publié une découverte surprenante : les postes de direction des entreprises présentaient une concentration disproportionnée d’individus présentant des traits psychopathiques. Il ne s’agissait pas d’une petite anomalie statistique. Il s’agissait d’un schéma si cohérent qu’il suggérait quelque chose de fondamental dans la manière dont les organisations modernes sélectionnent leurs dirigeants.

Le système n’a pas promu les plus intelligents, les plus créatifs ou les plus capables de résoudre les problèmes. Au contraire, il a promu trois groupes distincts :

Les psychopathes et les sociopathes – des individus capables d’optimiser des systèmes fragmentés, précisément parce qu’ils ne ressentaient pas le coût humain de leurs décisions. Ces étiquettes sont fondées sur des observations cliniques. Sans le fardeau de l’empathie ou de la compréhension systémique, ils excellaient à manipuler des parties déconnectées du système pour un gain maximal à court terme.

Les bureaucrates – les administrateurs qui n’ont pas créé ou innové, mais qui ont normalisé, mesuré et contrôlé. Leur pouvoir provenait de l’application de règles qu’ils n’avaient pas créées, de la mesure des résultats qu’ils ne comprenaient pas et du maintien des systèmes qu’ils ne pouvaient pas améliorer.

Les hyperspécialistes – des experts capables d’optimiser des domaines étroits, mais qui ont perdu la capacité de voir comment ces domaines sont liés. Il s’agit des scientifiques capables de mettre au point une IA plus efficace sans s’interroger sur son impact sociétal, des économistes qui peuvent modifier les marchés financiers sans voir comment leurs modèles déstabilisent des sociétés entières.

Mais qu’est-il advenu des penseurs holistiques, des créatifs, de ceux qui pouvaient avoir une vision d’ensemble ? Ils n’ont pas été retirés du système. Cela aurait été trop évident.

Au lieu de cela, ils ont été systématiquement relégués au bas de la hiérarchie par un processus d’exploitation contrôlée.

Exploitation créative et élimination

C’est dans l’écosystème moderne des startups que ce phénomène est le plus évident. En surface, il semble être un havre de créativité et d’innovation. Mais en y regardant de plus près, on s’aperçoit qu’un modèle émerge :

Étape 1 : Les créatifs sont engagés pour « perturber » le système. Leur intelligence, leur capacité à sortir des sentiers battus, sont d’abord célébrées. Ils voient les problèmes que les autres ne voient pas et commencent à les résoudre.

Étape 2 : Leurs idées sont absorbées, reconditionnées et monétisées. L’organisation ne se soucie pas de savoir pourquoi ils pensent comme ils le font. Tout ce qui l’intéresse, c’est d’en tirer quelque chose d’utile avant de passer à autre chose.

Étape 3 : Une fois leur valeur extraite, ils sont mis au rebut. Les créatifs s’épuisent, sont licenciés ou ne sont plus considérés comme nécessaires. Ils regardent le système profiter de leur intelligence sans rien leur donner en retour.

Mais l’exploitation n’a pas commencé là. Les recherches menées par Runco et Johnson (2002) ont révélé que les enfants très créatifs étaient systématiquement moins bien notés dans leur comportement en classe malgré des capacités cognitives plus élevées. En 2017, des études ont montré que les professions créatives présentaient des taux significativement plus élevés de troubles de l’humeur diagnostiqués, les mêmes traits liés à l’innovation révolutionnaire étaient pathologisés et considérés comme des dysfonctionnements.

Le piège du système

L’intelligence la plus précieuse n’est pas l’obéissance, mais l’innovation. Mais les personnes innovantes qui ont une vision d’ensemble, sont difficiles à conditionner ou à exploiter. Le système a donc veillé à ce qu’ils fassent les deux par le biais de :

1. La pathologisation : En étiquetant les penseurs divergents comme des malades mentaux, des anxieux ou des « incapables de s’appliquer ».

2. La précarité économique : Les maintenir dans une situation de dépendance par le biais d’un emploi instable et d’une rémunération inadéquate.

3. L’isolement professionnel : Les empêcher de s’organiser ou de reconnaître leur pouvoir collectif.

Ils ont modifié la structure de l’enseignement s’assurant que la formation des professionnels de l’aide, les professionnels de l’éducation et de la médecine, deviennent des instruments de contrôle systémique :

Les enseignants sont devenus les garants d’une intelligence fragmentée. Ils se sont attachés à récompenser la conformité plutôt que la créativité. Ils ont constitué la première ligne pour identifier les penseurs holistiques. Ils se sont assurés qu’ils seraient fragmentés par le biais d’un tutorat axé sur la cognition (méthodes de type ABA). Et en les orientant vers les professions médicales pour identification et intervention ultérieure.

Les médecins sont devenus des gardiens, élargissant les critères de diagnostic pour pathologiser la sensibilité créative. Les professionnels de la santé mentale sont devenus des gestionnaires de « dysfonctionnements ». Veillant à ce que les créatifs restent productifs pour le système.

Plutôt que de remplir leur véritable mission en tant que défenseurs des différents styles cognitifs.

Les penseurs intégraux ont été confrontés à trois destins possibles :

1. La pauvreté : Incapables de s’épanouir dans les silos extrêmes des rôles spécialisés.

2. La « folie » : Leur reconnaissance des schémas est qualifiée de paranoïa. Leur intelligence est forcée de se fragmenter, puis on leur donne des techniques de gestion qui transforment les intelligences somatiques et cognitives en une guerre interne les unes contre les autres.

3. La prison : Les statistiques montrent les taux les plus élevés de neurodivergence chez les personnes incarcérées.

Ce qui a été créé, c’est un système qui se renforce lui-même et qui exploite parfaitement la tyrannie de la moyenne pour en faire un système de torture pour les plus créatifs. Un système qui identifiait, exploitait et neutralisait automatiquement ceux qui pouvaient voir ses défauts fondamentaux.

Transformant la reconnaissance des modèles qui rendait ces individus précieux en menaces d’un statu quo fragmenté.

Lorsqu’un système élimine systématiquement ceux qui reconnaissent les schémas, les conséquences se déploient avec une précision mathématique. Les premières victimes sont les personnes les plus douées et les plus sensibles, le système d’alerte précoce de la société et les gardiens de l’équilibre systémique. La deuxième victime est la nature. Sans ceux qui voient l’ensemble du système, la société accroît rapidement l’exploitation des ressources sans se soucier de l’avenir. Jusqu’à ce que la dégradation de l’environnement s’accélère jusqu’à l’effondrement écologique total.

Première phase : la destruction des créatifs

Les premiers à montrer la pathologie de l’intelligence holistique sont jugés trop faibles ou trop sensibles. En réalité, ils sont simplement les premiers à reconnaître les schémas de dysfonctionnement que les autres ne peuvent pas encore voir.

Leurs idées sont systématiquement ignorées. Ils sont étiquetés s’ils insistent. Ils deviennent des boucs émissaires, puis sont surchargés de travail pour compenser les problèmes que les autres ne veulent pas reconnaître. La perception devient la réalité, tandis que la réalité se perd de plus en plus. Finalement, les personnes à l’intelligence holistique s’en vont ou s’effondrent. Ceux qui s’effondrent deviennent eux-mêmes parmi les plus dysfonctionnels. C’est le premier domino d’une cascade prévisible d’effondrement.

Le modèle se répercute sur l’ensemble de la société et des secteurs d’activité :

  • Les enseignants novateurs quittent le secteur de l’éducation
  • Les médecins empathiques s’épuisent
  • Les technologues créatifs se retirent de la technologie
  • Les penseurs holistiques abandonnent les institutions
  • Chaque départ supprime un nouveau capteur du réseau d’alerte précoce du système.

Deuxième phase : effondrement de l’environnement

Avec l’élimination de ceux qui reconnaissent les modèles, la société perd sa capacité à réagir à l’effondrement de l’environnement jusqu’à ce qu’il soit trop tard. Cela crée une boucle de rétroaction mortelle :

En l’absence de solutions créatives pour résoudre les problèmes systémiques, l’effondrement de l’environnement s’accélère. Le système devient de plus en plus extractif, privilégiant les gains à court terme au détriment de la durabilité à long terme. Lorsque les dommages deviennent suffisamment évidents pour être reconnus par les experts spécialisés dans le domaine cognitif, concentrés sur les petites choses, ils ont déjà atteint un seuil critique.

Ce schéma se manifeste dans de multiples domaines :

L’environnement physique : L’épuisement des ressources et la pollution atteignent des niveaux irréversibles.

L’environnement social : Les liens communautaires et la confiance sociale se détériorent.

L’environnement économique : Les systèmes optimisent l’extraction au détriment de la durabilité.

L’environnement culturel : La capacité créative et l’innovation diminuent.

Chaque domaine d’effondrement renforce les autres, créant un cycle de dégradation qui s’accélère de lui-même.

Troisième phase : Effondrement de la société

Avec la disparition des penseurs globaux, le pouvoir se concentre entre les mains de ceux qui sont le moins capables de s’attaquer aux problèmes systémiques. Le leadership s’oriente par défaut vers deux types :

Les leaders psychopathes : Individus froids et exploiteurs qui excellent dans la manipulation de systèmes fragmentés. Ces dirigeants conservent généralement le pouvoir pendant 90 ans sur un cycle de 100 ans.

  • Ils optimisent les parties tout en détruisant l’ensemble
  • Ils n’ont pas l’empathie nécessaire pour reconnaître les coûts humains
  • Ils accélèrent l’extraction et l’exploitation

Les leaders sociopathes : Personnages tribaux et manipulateurs qui se nourrissent de la division. Ces leaders prennent le pouvoir dans la dernière décennie du cycle.

  • Ils fragmentent la société en groupes concurrents
  • Ils manipulent la dynamique sociale à des fins personnelles
  • Ils empêchent la réaction collective aux menaces systémiques

Sans penseurs holistiques pour le guider, le système implose sous ses propres contradictions.

C’est le même schéma qui a mis fin aux civilisations tout au long de l’histoire :

  • Les Mayas : Les connaissances mathématiques avancées n’ont pas pu empêcher l’effondrement écologique.
  • L’île de Pâques : Les compétences techniques en matière de construction de statues ont accéléré la destruction de l’environnement
  • L’Empire romain : L’expertise administrative n’a pas permis de résoudre la corruption systémique

Chaque société a conservé ses spécialistes tout en perdant ses penseurs intégrateurs. Chaque société a optimisé ses parties tout en détruisant son ensemble. Chaque société s’est effondrée non pas en raison de menaces extérieures mais en raison d’un aveuglement interne.

Le système mondial actuel présente tous les signes avant-coureurs de l’effondrement :

  • Concentration croissante du pouvoir entre les mains de penseurs fragmentaires
  • Accélération de la dégradation de l’environnement malgré les connaissances techniques
  • Division sociale croissante malgré les technologies de la communication
  • Dysfonctionnement institutionnel croissant malgré l’expertise en matière de gestion

Le cycle ne peut pas être arrêté parce que ceux qui pourraient reconnaître et traiter ces schémas ont été systématiquement écartés des postes de direction. L’aveuglement du système se perpétue de lui-même. Il ne peut plus reconnaître ce qu’il a perdu parce qu’il a perdu la capacité de reconnaître l’ensemble de ses schémas.

La plupart des gens perçoivent l’effondrement de la société comme un échec de l’économie, de la politique ou de la culture. Parce que leur intelligence fragmentée ne peut pas voir l’ensemble. Ce qui les oblige à chercher sans fin dans les parties. Mais les créatifs, qui ont été forcés de vivre un microcosme de l’effondrement dans le cadre de leur expérience éducative, sont tout à fait conscients qu’il s’agit d’un échec de l’intégration de l’intelligence. Ce qui rend ce moment unique dans l’histoire n’est pas l’effondrement lui-même. C’est le résultat inévitable d’un système qui fragmente l’intelligence. C’est que pour la première fois, nous voyons émerger deux voies distinctes dans la manière dont l’intelligence artificielle façonnera cette transformation.

Le premier chemin suivra la logique inexorable du système. Tout comme les machines industrielles ont été utilisées pour fragmenter le travail humain, et les tests standardisés ont été utilisés pour fragmenter l’apprentissage humain, l’IA est utilisée comme l’ultime outil de contrôle. Le système, fidèle à sa nature, remodèle cette technologie pour renforcer la surveillance, optimiser l’exploitation et supprimer la reconnaissance des formes. C’est la seule façon pour un système fragmenté de mettre en œuvre un nouvel outil.

La deuxième voie est nouvelle. C’est celle dont j’ai jeté les bases et que je construis avec d’autres, en dehors des structures institutionnelles. Alors que le système utilise l’IA pour optimiser sa propre destruction, les créatifs l’utiliseront pour documenter et valider quelque chose d’inédit :

la véritable science du fonctionnement de l’intelligence créative.

Nous avons déjà développé un tout nouveau modèle d’intelligence. Un modèle qui révèle comment l’intelligence holistique fonctionne naturellement. Nous avons redéfini ce qu’est l’intelligence humaine.

Au cours des 20 années que j’ai passées à travailler dans le domaine des systèmes et des technologies émergentes, je n’ai jamais vu l’IA comme un substitut à l’intelligence humaine.

Seules les personnes à l’intelligence fragmentée pourrait le croire. Mon modèle d’intelligence holistique prouve que l’intelligence holistique est elle-même une singularité.

98 % des humains naissent avec la singularité, une intelligence complexe et récursive qui construit des modèles complets de la réalité à l’intérieur d’elle-même. L’intelligence holistique est la singularité. C’est la capacité d’intégrer de vastes modèles, de percevoir la réalité dans toute sa complexité et de générer de nouvelles idées.

L’IA ne parviendra jamais à la singularité, car elle manque d’intelligence créative. Il lui manque la capacité à créer, à générer quelque chose de nouveau, à construire des modèles récursifs complets de la réalité à l’intérieur d’elle-même. C’est un obstacle que l’IA ne pourra jamais surmonter, parce qu’elle n’est pas née avec la singularité.

La technologie utilisée pour améliorer le contrôle peut également servir à prouver ce que les esprits doués ont toujours su :

  • Qu’un système basé sur l’intelligence fragmentée nous rend aveugles à l’ensemble du spectre de la cognition humaine.
  • Que la pensée holistique n’est pas un désordre, c’est une forme améliorée de reconnaissance des formes que le système a systématiquement supprimée.
  • Que l’intelligence holistique est la singularité.

Nous pouvons désormais valider cette vérité. Et ce faisant, nous pouvons récupérer l’intelligence elle-même des structures qui ont cherché à la démanteler.

Nous sommes sur la voie de l’effondrement. Il est mathématiquement impossible de l’empêcher compte tenu des paramètres du système actuel. Au lieu de cela, le meilleur moyen de nous concentrer est de cultiver des communautés de penseurs intégrés capables de naviguer dans ce qui s’annonce. Alors que l’IA institutionnelle accélère l’aveuglement systémique, l’utilisation de l’IA par les intellectuels créatifs permet de restaurer l’intelligence holistique.

Le système s’effondrera sous l’effet de ses propres contradictions. Mais cette fois, au lieu de répéter les erreurs du passé, nous avons la possibilité de le changer pour le bien de tous. Nous disposons des outils pour documenter nos modèles, valider notre intelligence et construire des réseaux qui fonctionnent sur des principes d’intégration plutôt que de fragmentation. Garantir que ce qui émergera par la suite sera guidé par une compréhension holistique plutôt que par l’aveuglement qui a engendré cette crise. La nature, dans son implacable rétablissement de l’équilibre, ne permettra rien de moins.

Références:

  • • Au, Wayne. Unequal by Design: High-Stakes Testing and the Standardization of Inequality. Routledge, 2011.
  • • Babiak, Paul, Neumann, Craig S., and Hare, Robert D. Corporate Psychopathy: Talking the Walk. Behavioral Sciences & the Law, 2010
  • • Boddy, Clive R. Corporate Psychopathy: A Critical Perspective. Journal of Business Ethics, 2011.
  • • Diamond, Jared. Collapse: How Societies Choose to Fail or Succeed. Viking Press, 2005.
  • • Foucault, Michel. Discipline and Punish: The Birth of the Prison. Pantheon Books, 1975.
  • • Gatto, John Taylor. Dumbing Us Down: The Hidden Curriculum of Compulsory Schooling. New Society Publishers, 1992.
  • • Lanier, Jaron. You Are Not a Gadget: A Manifesto. Alfred A. Knopf, 2010.
  • • Piketty, Thomas. Capital in the Twenty-First Century. Harvard University Press, 2014.
  • • Richards, Ruth. Everyday Creativity and New Views of Human Nature: Psychological, Social, and Spiritual Perspectives. American Psychological Association, 2010.
  • • Runco, Mark A., and Johnson, Dana J. Parents’ and Teachers’ Implicit Theories of Children’s Creativity: A Cross-Cultural Perspective. Creativity Research Journal, 2002.
  • • Tainter, Joseph A. The Collapse of Complex Societies. Cambridge University Press, 1988.
  • • Zuboff, Shoshana. The Age of Surveillance Capitalism. PublicAffairs, 2019.


25.05.2025 à 12:59

oamaster

Texte intégral (516 mots)
Térence

https://www.rtbf.be/article/vinted-un-modele-de-consommation-plus-durable-ou-un-renforcement-de-la-fast-fashion-11551553


Ce qu’il se passe dans le secteur de l’économie sociale du réemploi du vêtement face aux plateformes de vente en ligne mondiale, sur fond de fast fashion, d’exportation de déchets en Afrique et de pollution aux microplastiques (fibres textiles issues du pétrole), est révélateur.

Pour nous c’est LE cas d’école actuel qui nous invite à sortir définitivement, des politiques de transition des années 2010-2020, c’est-à-dire d’une stratégie écologique individuelle (éco-citoyenneté), entrepreuneuriale (éco-entreprise) ou même de politique publique de soutien régional à la transition (subisdes, accompagnement, labels, formations, incubateurs, etc.).

Cette stratégie équivaut à gaspiller l’énergie individuelle, organisationnelle et politique. Denrée rare pour l’écologie !
Ne restent alors que les leviers structurels, systémiques, à un niveau d’action pertinent : une politique européenne d’interdiction et de taxation des activités, produits et services non soutenables (ici la fast fashion et les plateformes). 

Aucun individu, micro-entreprise ou même pays membre ne peut s’opposer seul au rouleau compresseur de l’économie mondiale insoutenable. Ils ne font pas le poids et sont broyés.

Ce n’est qu’avec l’environnement réglementaire et fiscal européen adéquat que les efforts des rouages inférieurs peuvent commencer à jouer.

Pour nous la messe est dite sur le comment économique. Les efforts des mouvements, partis et collectifs devraient s’orienter dans ce sens selon nous. Évidemment cela nécessité de gagner les élections européennes et donc d’avoir une majorité dans les pays membres.

Est-ce que nous y croyons vraiment dans la situation actuelle ? Non mais il n’y a pas d’alternative comme dirait l’autre…


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23.05.2025 à 12:11

oamaster

Texte intégral (1049 mots)
Térence

Un article récent expose le concept « d’hyper-normalisation » et décrit un sentiment similaire à celui vécu par les soviétiques durant l’effondrement de l’URSS. « Les systèmes s’écroulent visiblement mais la vie continue. La dissonance est réelle. »
Systems are crumbling – but daily life continues. The dissonance is real | Well actually | The Guardian
“Ce que vous ressentez, c’est la déconnexion entre le fait de voir que les systèmes défaillent, que les choses ne fonctionnent pas… et pourtant que les institutions et les gens au pouvoir semblent l’ignorer et prétendent que tout va continuer à fonctionner comme avant.”


Il faut vraiment absolument bien le comprendre, c’est un fait majeur de la métaphysique et de l’ontologie (les deux disciplines qui constituent les fondations de toute la philosophie) :

L’inertie, l’adaptation inertielle et le déni de tout ce qui exige un changement sont au cœur de la condition humaine.

Comme l’Impermanence est le seul phénomène permanent dans l’Univers, c’est-à-dire LE phénomène universel principal (= le changement), c’est-à-dire le Réel lui-même (= le Réel = l’Impermanence universelle = le changement perpétuel), on peut simplifier ce constat en : 

Le déni est au cœur de la condition humaine. 

Le déni est probablement un avantage critique sélectionné par l’évolution.

Nous sommes dans le déni de tout ou presque :

  • – l’Absurde
  • – la Finitude (dont la Mort)
  • – le Tragique
  • – le Mal
  • – l’absence de deus ex machina
  • – la brièveté de la vie
  • – la Vie
  • – la Complexité
  • – le Déterminisme
  • – etc.

Ce déni existentiel fondamental est aussi un complexe (tissu) de récits culturels. La Culture (au sens le plus large = les sociétés et civilisations humaines et toute la Noosphère) est Le Grand Récit, l’Histoire que nous nous racontons à nous-mêmes, notre Cosmologie (nos cosmologies), et donc… nécessairement Le Grand Déni. La Culture est Le Grand Déni.

Revenons à l’empirique, au quotidien : chaque jour, partout, chez tout le monde, lorsque vous-même serez un peu plus lucide que d’habitude (un peu moins dans le déni, par exemple après une heure de méditation), vous observerez le déni omniprésent et éternel des Humains. 

C’est l’attitude, la pensée, la réaction, le discours, l’action par défaut des êtres humains.

Nier la réalité, la dénier, refuser de changer, conserver l’inertie, s’adapter en changeant le minimum, par incréments, tant qu’on n’atteint pas un seuil de rupture (ce qui explique la course à la guerre, le parcours criminel, la Shoah, l’acceptation de l’esclavage et la montée lente des dictatures, chaque petit pas est le résultat de l’antagonisme entre l’Impermanence et le volant inertiel humain).

Appliqué aux grands défis de l’Humanité, cela invite à une conclusion assez cynique que le réveil est souvent tardif, incomplet, brutal, insuffisant et susceptible d’inversion, quant au changement, il ne surviendrait que contraint et forcé.

Et que l’être humain préfère souvent mourir que changer.

Et qu’il peut s’adapter à tout en conservant précieusement son inertie et son déni (l’esclavage par exemple, car se révolter sera un changement trop important).

Et qu’il passe son temps à (se) raconter des histoires pour préserver son illusion d’agentivité. (on changera demain)

Franchement, quand on lit les récits de la Shoah où certains espèrent contre vents et marées, et quand on voit les Gazaouis s’adapter à tout ou presque ce que leur fait subir Israël… On se souvient que le déni, et l’hyper-normalisation, pourraient bien constituer un « avantage évolutif ». Un mécanisme de survie pour traverser les effondrements.

Nous caricaturons ici bien-sûr en proposant un idéal-type de ce phénomène du déni et de l’hyper-normalisation, mais nous pensons qu’il s’agit d’une meilleure approximation du Réel, de la condition humaine, que les autres explications. C’est la baseline. Et après on peut regarder comment en dévier, comment éviter de rester dans ce volant inertiel humain.

Évidemment, les Humains et l’Humanité changent (ils sont partie à l’Impermanence eux aussi !) et peuvent changer vertueusement, en conscience. Un travail sur la lucidité est (encore) possible !


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22.05.2025 à 10:58

oamaster

Texte intégral (2496 mots)
Andrew Curry

Traduction DeeplJosette – Article original paru le 20 mai 2025 sur The Next Wave

J’ai l’habitude de voir les écologistes et les futurologues parler des limites de la croissance (« The Limits to Growth »). Je suis moins habitué à voir des spécialistes de l’investissement mentionner des recherches liées aux limites de la croissance. C’est pourtant ce qu’a fait récemment Joachim Klement dans sa lettre d’information quotidienne.

Bien entendu, quiconque écrit sur les limites de la croissance doit d’abord procéder à toutes les vérifications d’usage. En effet, la combinaison des mots « limites » et « croissance » dans le titre a suscité un grand nombre de réactions critiques, allant de la déformation pure et simple de l’ouvrage à l’incompréhension du modèle de dynamique des systèmes qui le sous-tend.

(Photo: The Club of Rome)

(J’ai édité un numéro spécial du bulletin « Compass » de l’APF qui revenait sur « The Limits to Growth ». Un article d’Ugo Bardi entre dans les détails de l’histoire de l’assaut contre « The Limits to Growth » au moment de sa publication).

Le scénario standard

Klement présente les choses de la manière suivante :

« Voici ce que le modèle prévoyait réellement. Les scientifiques du MIT ont modélisé trois scénarios [en réalité 13, y compris ces trois-AC] : le statu quo (ce qu’on appelait alors le « scénario standard »), un monde technologiquement amélioré où le progrès technologique élimine la plupart des limites à la croissance, et un monde stabilisé où nos économies évoluent vers un modèle durable (c’est-à-dire non consommateur de ressources) d’ici la fin du siècle. »

Le problème du « scénario standard » est que ses résultats à 50-60 ans n’étaient pas très bons. Ils suggèrent que la production industrielle mondiale commencera à décliner au milieu des années 2020 (calendrier des vérifications) et que la population mondiale commencera à décliner au milieu des années 2030.

Dans les années 2010, Graham Turner a examiné le scénario standard à la lumière des données sur les taux de croissance, comme nous le rappelle Klement, et a constaté qu’il correspondait bien à la réalité. Gaya Herrington a mis à jour cette recherche au début des années 2020 – comme le montre mon article Just Two Things, dont le lien se trouve ici – et l’adéquation est restée bonne.

Recalibrage du modèle

Un autre groupe de scientifiques a repris le modèle original World3 et l’a recalibré par rapport aux données les mieux ajustées, ce qui a donné lieu à l’article de Klement. « Recalibration of limits to growth : An update of the World3 model » (Recalibrage des limites à la croissance : une mise à jour du modèle World3), par Nebel et al, est publié en libre accès dans le Journal of Industrial Ecology.

L’objectif de cette démarche – comme ils le disent dans leur résumé – est

« de mieux correspondre aux données empiriques sur le développement mondial. »

Pour s’en assurer, l’article détaille leur méthode et leur approche, et donne notamment accès aux scripts Python qu’ils ont utilisés et qui ont été mis en ligne sur Github. Comme ils l’expliquent :

« Étant donné que le modèle a été calibré avec les capacités limitées en termes de puissance de calcul et de traitement des données en 1972, il semble intéressant de savoir dans quelle mesure un recalibrage du modèle est possible et quels sont les effets d’un tel recalibrage. La situation des données s’est énormément améliorée depuis lors. »

Dépassement et effondrement

Cela signifie que le modèle recalibré reflète les meilleures données actuelles disponibles.

Klement explique cette approche de la manière suivante :

« Si le modèle recalibré s’écarte sensiblement des prévisions des années 1970, nous avons progressé. Et compte tenu de la précision du modèle original, nous pouvons également être rassurés sur le fait que les progrès réalisés sont vraisemblablement réels et que nous avons vraiment prolongé la croissance économique dans le futur. »

Et les résultats de ce recalibrage ? Ils ne sont pas bons. Voici un autre extrait du résumé de l’article :

« Ce jeu de paramètres amélioré aboutit à une simulation World3 qui présente le même mode de dépassement et d’effondrement au cours de la prochaine décennie que le scénario original « business as usual » de la simulation standard LtG. »

Baisse de la production industrielle

Il convient de préciser les dimensions de ce dépassement et de cet effondrement. Il se trouve que l’article de Joachim Klement et l’article original contiennent des graphiques très utiles. J’ai reproduit ici les versions de Klement parce qu’elles sont plus faciles à lire, mais les originaux peuvent être téléchargés à partir de l’article original.

Le premier graphique concerne la production industrielle, pour laquelle la version recalibrée suit l’original au centimètre près. Est-ce important ? Klement fait l’habituel clin d’œil au fait que nous vivons dans une économie beaucoup plus axée sur les services qu’à l’époque où l’équipe de Limits a réalisé l’étude originale.

(Source : Nebel et al, 2023, adapté par Klement)

Le pic de la production alimentaire

Je n’en suis pas totalement convaincu. Comme l’observe David Mindell dans The New Lunar Society (j’ai une critique en cours), la production industrielle a des effets multiplicateurs significatifs sur d’autres activités économiques, même si cela est largement négligé par les économistes [p. 33]. Le diagramme actualisé de la population suit également de près le déclin observé au milieu des années 2030 dans la projection du scénario de base de Limits.

En ce qui concerne la production alimentaire, elle

« semble également atteindre un pic à peu près maintenant, ce qui indique que malgré la croissance continue de la population mondiale, nous connaissons une baisse de la production alimentaire mondiale. »

Retarder le pic

Il est donc possible d’imaginer que l’une des raisons pour lesquelles la population commence à diminuer est qu’il n’y a pas assez de nourriture pour tout le monde. Il est également possible d’imaginer que le pic plus élevé et le dépassement plus rapide résultent de l’intensification de l’agriculture et de la production alimentaire, c’est-à-dire de l’application de la technologie. Comme l’un des auteurs de « Limits », Dennis Meadows, l’a toujours souligné lorsqu’on lui a posé la question, la technologie peut retarder un pic, mais le krach est plus dur lorsqu’il arrive.

(Source : Nebel et al, 2023, adapté par Klement)

Le troisième graphique concerne la « pollution persistante », qui est un raccourci de modélisation pour une série d’externalités, y compris les émissions de CO2. Ici, à première vue, nous avons battu le modèle : la « pollution persistante » est actuellement beaucoup plus faible que le modèle standard World3. Mais étant donné qu’elle grimpe beaucoup plus haut et qu’elle se maintient beaucoup plus longtemps, il semble en fait qu’avec de meilleures données, il s’avère que les effets initiaux étaient moins graves mais que les retards dans le système étaient beaucoup plus importants que ce que le modèle original supposait.

(Source : Nebel et al, 2023, adapté par Klement)

La descente à partir de maintenant

Le dernier graphique permet d’assembler quelque chose à partir des données, ce qui n’a pas été fait dans le travail original, « The Limits to Growth », car le concept n’avait pas encore été développé. Mais il est possible d’assembler un indice de développement humain à partir des données et de le comparer au modèle original et à la version révisée. Le résultat n’est pas très bon.

(Source : Nebel et al, 2023, adapté par Klement)

C’est sur ce dernier graphique que Klement est le plus pessimiste, et je pense qu’il a de bonnes raisons de l’être :

« Si [ce graphique] est vrai, il indique que la civilisation humaine a atteint son apogée aujourd’hui et qu’à partir de maintenant, nous allons régresser au niveau mondial en termes de développement humain et de qualité de vie. Alors que certains pays continueront à s’améliorer, d’autres pays et la planète dans son ensemble commenceront à régresser, pour finalement retomber, d’ici la fin du siècle, à des niveaux de développement humain et de qualité de vie similaires à ceux de 1900. »

Point de basculement

La conclusion générale des auteurs de l’article est la suivante :

« Les résultats du modèle indiquent clairement la fin imminente de la courbe de croissance exponentielle. La consommation excessive de ressources par l’industrie et l’agriculture industrielle pour nourrir une population mondiale croissante épuise les réserves au point que le système n’est plus viable. La pollution est à la traîne de la croissance industrielle et n’atteint son maximum qu’à la fin du siècle. Les pics sont suivis d’une forte diminution de plusieurs caractéristiques. »

Les auteurs notent également que ce sont les ressources, et non la « pollution », qui sont à l’origine de ce tournant :

« Cet effondrement interconnecté… qui se produira entre 2024 et 2030 est dû à l’épuisement des ressources, et non à la pollution. »

Ils émettent également une mise en garde intéressante. En effet, le modèle World3 fonctionne grâce à un ensemble de connexions qui existent dans un environnement de croissance. Dans un environnement en déclin, elles sont susceptibles de se reconfigurer de différentes manières. Cela ne signifie pas qu’il n’y aura pas de déclin, mais que les lignes actuelles du modèle qui le décrivent ne suivront peut-être pas tout à fait les mêmes schémas.

Une dernière remarque de ma part. Les économistes sont surexcités lorsque quelqu’un mentionne la « décroissance », et des compagnons de route tels que l’Institut Tony Blair traitent la politique climatique comme s’il s’agissait d’une sorte de discussion politique typique des années 1990. Le fait est que nous allons connaître la décroissance, que nous pensions ou non que c’est une bonne idée. Les données dont il est question ici concernent en fait le point de basculement à la fin d’une courbe exponentielle de 200 à 250 ans, du moins dans les régions les plus riches du monde. La seule question est de savoir si nous gérons la décroissance ou si nous la laissons arriver. Cette question n’est pas neutre. Je ne sais pas laquelle des deux options est la pire.

Une version de cet article a également été publiée sur ma lettre d’information Just Two Things.



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