SOS Foret France
Voici le texte complet du communiqué commun :
À notre connaissance, deux interpellations ont eu lieu le 17 juin 2025. Ce jour là, des militants écologistes du Limousin ont fait l’objet de perquisitions à leur domicile, puis ont subi respectivement une garde à vue de 24 et de 36 heures. Ils ont été interrogé au commissariat au sujet de faits qui se seraient déroulés pendant la manifestation du 5 octobre 2024, il y a donc plus de 9 mois !
L’une des deux personnes, mise en garde à vue, a écopé d’un contrôle judiciaire et d’une interdiction de quitter son département de résidence en attendant son audience prévue le 28 juillet. La seconde attend de savoir si elle sera poursuivie. Il lui serait reproché des actes de violences à l’encontre d’agents des forces de l’ordre, qui n’étaient pas identifiables lors de l’assaut qu’ils ont mené sur le cortège. « Cet assaut a été violent et inattendu, les personnes présentes à ce moment précis ont dû se protéger et se défendre » ont rappelé des membres d’associations présents ce jour-là.
Nous avons également appris qu’un manifestant venu de Charente Maritime a été interpellé le 3 mars 2025 aux alentours de 6 h à son domicile, avec usage de la force et sans motif précis énoncé. Il a été jugé par le tribunal correctionnel de Guéret le 19 juin, sans qu’aucun témoin pour la défense n’ait été entendu. Il serait retenu contre ce manifestant la « dissimulation de son visage ».
Or, en relaxant une personne poursuivie pour « dissimulation volontaire du visage » ‒ les faits remontaient à une manifestation contre la réforme des retraites, le 24 janvier 2020, à Rennes ‒ la 12e chambre correctionnelle de la cour d’appel de Rennes a reconnu le 7 septembre 2021 qu’un manifestant pouvait avoir un motif légitime pour dissimuler son visage, notamment pour se protéger lors de l’usage par les forces de l’ordre de gaz lacrymogènes et d’armes létales telles que le LBD.
Au vu des manifestations de ces dernières années, l’usage de gaz lacrymogènes et d’armes létales telles que le LBD semble devenu systématique dès lors que la BAC ou d’autres unités extérieures au territoire concerné sont mobilisées. Ces interventions, souvent brutales, entraînent de graves blessures, parfois des mutilations, infligées à des citoyen·nes exerçant pacifiquement leur droit de manifester.
À l’inverse, certaines forces locales font preuve de retenue et contribuent, par leur connaissance du terrain et des dynamiques sociales locales, à désamorcer les tensions. Ce contraste met en lumière deux logiques profondément divergentes : d’un côté, une logique de répression centralisée, fondée sur l’usage de la force ; de l’autre, une logique de cohésion, appuyée sur la relation de proximité et la régulation apaisée des conflits.
Dans ce contexte, le sentiment d’insécurité s’intensifie chez les manifestant·es et la nécessité de se protéger – par des équipements adaptés pouvant dissimuler partiellement le visage – devient une évidence légitime. Dans un climat marqué par la crainte ‒ et la réalité ‒ de violences policières, se protéger relève du bon sens, non du délit.
L’acte de « rébellion » serait également retenu à l’encontre de ce manifestant, alors que les personnes qui l’ont agressé ne se sont pas présentées comme faisant partie des forces de l’ordre. Ils ne portaient pas de brassard ni aucun signe permettant de les identifier comme tels. Le délibéré sera rendu le 17 juillet 2025.
Doit-on désormais, à tout instant, s’attendre à se voir traiter tels des criminels ou des terroristes pour avoir simplement participé à une manifestation ?
Rappelons-le, la manifestation qui s’est tenue à Guéret le 5 octobre 2024, réunissant 3 000 personnes pour des Forêts Vivantes et contre l’implantation de l’usine de granulés de bois Biosyl, avait été déclarée et autorisée par la Préfecture. Elle s’est tenue dans une ambiance familiale et festive, à l’exception ‒ notable‒ ! – de l’assaut des forces de l’ordre sur le cortège, au moment d’une action symbolique et sans danger : des lancers de pellets sur les grilles de la Préfecture.
Cette action, qui n’engendrait aucune dégradation, a été suivie d’une charge violente de policiers en civil parmi une foule de manifestants, composée notamment d’enfants et a déclenché un mouvement de panique aussi inutile que dangereux. Cette intervention policière disproportionnée était à l’image du dispositif policier mis en place par la Préfecture ce jour là : plusieurs unités de maintien de l’ordre, engins lanceurs d’eau, barrières anti-émeutes aux portes du centre-ville, hélicoptères.
Les différentes associations de défense de l’environnement en France se joignent à celles du Limousin et à la section Guéret-Creuse de la Ligue des Droits de l’Homme, pour dire leur soutien aux personnes interpellées, leur indignation face aux méthodes employées et face à la répression du mouvement de défense du vivant qui est à l’œuvre. Nous serons là le 17 juillet et 28 juillet ainsi qu’à d’autres dates si chacune des personnes interpellées a besoin d’un quelconque soutien.
Pour nous, les opérations policières qui ont eu lieu en Creuse et en Charente Maritime ‒ et où, ensuite ? ‒ interviennent dans un contexte général de régression écologique et de répression vis-à- vis de citoyen·nes qui protestent contre la destruction du Vivant, pendant que les industries responsables de sa destruction sont protégées, encouragées et même outrageusement financées par des deniers publics.
Les perquisitions des domiciles des militants écologistes du Limousin ont eu lieu trois jours seulement après la manifestation nationale pour la sauvegarde des forêts vivantes à Pau le 14 juin 2025. Cette mobilisation rassemblait des collectifs locaux et nationaux engagés dans la protection des forêts et des milieux naturels, venus exprimer leur opposition à la prolifération de projets industriels aux impacts écocidaires.
La principale revendication portait sur l’arrêt de projets tels que Biosyl, E-cho, Gardanne. etc… En effet, selon les organisateur.ices, les besoins en bois de ces industries excédent largement les capacités de régénération durable des forêts. Elles mettent ainsi en péril l’avenir des régions dont elles surexploitent les forêts, en dégradant les écosystèmes, en fragilisant les équilibres économiques locaux et en menaçant directement les conditions de vie des populations qui en dépendent.
Au cours de ce rassemblement, la politique forestière de l’État a aussi été contestée. Nous considérons que par ses autorisations, son soutien politique et ses subventions, l’État français favorise une exploitation forestière démesurée au nom du « bois énergie », en dépit de la crise climatique et de la vulnérabilité croissante des écosystèmes forestiers.
Rappelons qu’à l’heure où l’objectif de ne pas dépasser 1,5° d’augmentation moyenne des températures n’est même plus atteignable selon le dernier rapport du GIEC, limiter les effets catastrophiques du réchauffement climatique consisterait plutôt à freiner de manière drastique la déforestation.
Nous sommes des défenseur·ses de l’environnement, nous remplissons notre devoir, selon l’article 2 de la Constitution « Toute personne a le devoir de prendre part à la préservation et à l’amélioration de l’environnement » et nous agissons selon notre droit légitime à manifester.
Ces événements n’entameront donc en rien notre détermination.
UD CGT 23, Méga scierie non merci, Les Amis de la Terre Limousin, Ligue des Droits de l’Homme section Guéret-Creuse, Le Comité Local des Soulèvements de la Terre 19, L’Aubraie pour des forêts vivantes en Limousin, Les Mouvements du Thaurion, Association Carduelis, Le Groupement forestier du Montbuchoux, Collectif Forêts SyVa, Adepal, Le Groupe Forêt du Syndicat de la Montagne Limousine, Collectif Panneaux sur Prairies non Merci, Stop Mines23, Comité Local des Soulèvements de la Terre 23, ADNA, Collectif Perche l’Oiseau, Collectif Chambertois Contre le Saccage Forestier, FNE23, Écoute l’Arbre et la Feuille, XR Limoges, Comité local des Soulèvements de la Terre Limoges, Syndicat SIMPLES, Jeunes Racines et Vieilles Pousses, Aux Arbres Déchaînés, TPMF Pyrénées, GNSA, CADE Collectif des Associations de Défense de l’Environnement, SOS Forêt Dordogne, Postindustrial Animism, Adret Morvan, Collectif Forêts Vivantes Pyrénées, SOS Forêt France.
L’article Retour de manifestation, retour de bâton est apparu en premier sur SOS forêt France.
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Granulés, « bio » carburants… partout en France, la forêt est détruite pour produire toujours plus d’énergie alors qu’il faudrait au contraire l’économiser, tout en affirmant avec aplomb qu’il s’agit de décarboner le transport aérien (voir notre article).
Les sites industriels prédateurs de forêts se multiplient sur le territoire français. Nous les recensons sur cette carte.
En mobilisant la « ressource » forestière fragilisée, ces projets inutiles, dangereux, climaticides, vont réduire encore plus le puits de carbone forestier déjà divisé par deux et amplifier l’effondrement de la biodiversité.
SOS Forêt France vous appelle à rejoindre samedi 14 juin cette manifestation nationale, une grande marche activiste, familiale et festive.
Dress code forestier : parez-vous de vos plus belles branches et coiffures fleuries !
L’article Le 14 juin, toutes et tous à Pau pour les forêts vivantes ! est apparu en premier sur SOS forêt France.
SOS Foret France
Après plusieurs années de luttes juridiques et de manifestations, ensemble, nous avons obtenu que le Conseil d’État annule l’autorisation d’exploiter la centrale (Convergence écologique du Pays de Gardanne (CEPG), association membre de SOS Forêt France, était au nombre des requérants).
À la suite de cette décision, la cour administrative d’appel de Marseille a ordonné une nouvelle étude des Impacts directs et indirects. Une nouvelle enquête publique devait se dérouler dans un délai d’un an sur 324 communes dont les forêts sont concernées par l’approvisionnement en bois de la centrale de Gardanne.
Plutôt que respecter la décision du tribunal et organiser cette enquête publique dans les délais, le gouvernement a délivré en janvier 2025 une autorisation d’exploiter à l’industriel. Il lui a même octroyé une nouvelle aide de 800 millions d’euros !
Comme pour l’autoroute A69, dont les travaux étaient menés à grande vitesse alors qu’il semblait évident que le projet ne respectait pas la législation environnementale (et pour preuve, il a été annulé en le 27 février 2025 par décision du tribunal administratif de Toulouse), le gouvernement tente donc de nous mettre devant le fait accompli.
Aujourd’hui, seule une participation massive à l’enquête publique qui se tiend du 5 mai au 6 Juin 2025 inclus et une large mobilisation avec les associations qui luttent localement peuvent faire reculer cette machine à réduire les forêts en cendres.
Depuis le 4 mars 2025, RTE a interrompu à treize reprises l’activité des parcs éoliens et solaires, en les dédommageant d’une importante compensation financière, pour cause de surproduction d’électricité. Mais il n’a pas été question d’interrompre la production de Gardanne, alors que :
L’enquête publique démarrera le 5 mai et se tiendra jusqu’au 6 juin. Les documents seront disponibles sur le site du registre numérique ici à partir du 5 mai. Il sera aussi possible d’y déposer une contribution.
Si les contributrices et contributeurs souhaitent déposer physiquement leur avis, il pourront le faire dans l’une des quinze communes désignées par l’arrêté inter-préfectoral : Meyreuil, Gardanne, Bouc-Bel-Air, Fuveau, Aix-en-Provence, Saint-Rémy-de-Provence, Les Mées, Serres, Bagnols-sur-Cèze, Alès, Béziers, Florac-Trois-Rivières, Brignoles, Carpentras et Apt.
Rencontrer personnellement les commissaires-enquêtrices et enquêteurs sera possible aussi dans ces 15 communes aux dates déterminées par le même arrêté inter-préfectoral.
Besoin d’aide ? Vous pouvez contacter Convergence écologique du Pays de Gardanne, l’association membre de SOS Forêt qui lutte depuis 12 ans contre cette horreur écologique, en envoyant un message à cepg@lilo.org
Alpes de Haute-Provence : Simiane-la-Rotonde, Allons, Archail, Aubenas-les-Alpes, Aubignosc, Banon, Barcelonnette, Barrême, Ganagobie, La Rochegiron, Les Mées, Montsalier, Oppedette, Redortiers, Vachères.
Hautes-Alpes : Aspremont, Aspres-sur-Buëch, Barcillonnette, Chabestan, Chanousse, Châteauneuf-d’Oze, Châteauvieux, Étoile-Saint-Cyrice, Forest-Saint-Julien, Furmeyer, Garde-Colombe, La Bâtie-Montsaléon, La Faurie, Le Saix, Méreuil, Montclus, Montjay, Montmaur, Nossage-et-Bénévent, Orpierre, Poligny, Rabou, Sainte-Colombe, Saléon, Savournon, Serres, Sigottier, Veynes.
Alpes Maritimes : Cabris
Bouches-du-Rhône : Aix-en-Provence, Allauch, Aubagne, Barbentane, Beaurecueil, Belcodène, Bouc-Bel-Air, Cabriès, Cadolive, Carnoux-enProvence, Charleval, Châteauneuf-le-Rouge, Châteauneuf-les-Martigues, Châteaurenard, Cornillon-Confoux, Coudoux, Éguilles, Eygalières, Fontvieille, Fuveau, Gardanne, Grans, Graveson, Gréasque, La Bouilladisse, La Fare-les-Oliviers, La Penne-sur-Huveaune, Lamanon, Lambesc, Lançon-Provence, Le Rove, Le Tholonet, Les Baux-de-Provence, Les Pennes-Mirabeau, Mas-Blanc-des-Alpilles, Maussane-les-Alpilles, Meyreuil, Mimet, Miramas, Mouriès, Noves, Paradou, Peynier, Peypin, Plan-de-Cuques, Port-de-Bouc, Rognac, Rognes, Saint-Cannat, Saint-Chamas, Saint-Étienne-du-Grès, Saint-Marc-Jaumegarde, Saint-Martin-de-Crau, Saint-Mitre-les-Remparts, Saint-Rémy-de-Provence, Saint-Savournin, Saint-Victoret, Septèmes-les-Vallons, Simiane-Collongue, Velaux, Venelles, Vernègues, Vitrolles.
Var : Aups, Bargème, Brignoles, Brue-Auriac, Cabasse, Forcalqueiret, Fox-Amphoux, La Garde, Montferrat, Ollioules, Salernes, Sillans-la-Cascade, Tavernes, Varages.
Vaucluse : Althen-des-Paluds, Apt, Aubignan, Auribeau, Avignon, Beaumes-de-Venise, Beaumettes, Bédarrides, Buoux, Cabrières-d’Avignon, Caromb, Carpentras, Caseneuve, Castellet, Caumont-sur- Durance, Cavaillon, Gargas, Gignac, Gordes, Goult, Joucas, Lacoste, Lagarde-d’Apt, Le Thor, Lioux, Méthamis, Monieux, Monteux, Morières-lès-Avignon, Murs, Orange, Richerences, Roussillon, Rustrel, Saignon, Saint-Christol, Saint-Martin-de-Castillon, Saint-Pantaléon, Saint-Saturnin-lès-Apt, Sarrians, Sivergues, Sorgues, Vedène, Velleron, Viens, Villars.
Ardèche : Aubenas, Chambonas, Colombier-le-Cardinal, Labatie-d’Andaure, Les Salelles.
Drôme : Alixan, Ancône, Bellegarde-en-Diois, Charens, Jonchères, Miscon, Rottier, Marches, Valence.
Isère : Aoste, La Garde, Montferrat, Varces-Allières-et-Risset.
Ariège : Le Vernet
Aude : Armissan, Bages, Carcassonne, Castelnaudary, Moussan, Saint-Marcel-sur-Aude, Salles-d’Aude, Vinassan.
Aveyron : Roquefort-sur-Soulzon
Gard : Aigaliers, Alès, Allègre-les-Fumades, Aubussargues, Bagnols-sur-Cèze, Baron, Belvézet, Bessèges, Blauzac, Boissières, Bordezac, Boucoiran-et-Nozières, Bouquet, Bragassargues, Brouzet-lès-Alès, Calvisson, Cassagnoles, Caveirac, Cendras, Clarensac, Collorgues, Combas, Congénies, Connaux, Corbès, Cornillon, Crespian, Euzet, Flaux, Fons, Gaujac, Goudargues, La Bastide-d’Engras, La Bruguière, La Capelle-et-Masmolène, La Grand-Combe, La Roque-sur-Cèze, La Vernarède, Langlade, Le Martinet, Le Pin, Les Salles-du-Gardon, Lirac, Maruéjols-lès-Gardon, Méjannes-le-Clap, Meyrannes, Molières-sur-Cèze, Moulézan, Nages-et-Solorgues, Navacelles, Ners, Orthoux-Sérignac-Quilhan, Peyremale, Portes, Potelières, Pougnadoresse, Pouzilhac, Ribaute-les-Tavernes, Rivières, Rochefort-du-Gard, Rochegude, Sabran, Saint-André-d’Olérargues, Saint-Côme-et- Maruéjols, Saint-Dionisy, Saint-Florent-sur-Auzonnet, Saint-Jean-du-Pin, Saint-Just-et-Vacquières, Saint- Laurent-la-Vernède, Saint-Pons-la-Calm, Saint-Privat-de-Champclos, Saint-Quentin-la-Poterie, Saint-Sébastien-d’Aigrefeuille, Saint-Siff ret, Saint-Victor-la-Coste, Sanilhac-Sagriès, Sauzet, Saze, Serviers-et-Labaume, Seynes, Tharaux, Théziers, Valliguières, Verfeuil.
Hérault : Autignac, Bassan, Béziers, Boujan-sur-Libron, Bouzigues, Causses-et-Veyran, Caux, Cazedarnes, Cazouls-lès-Béziers, Cébazan, Corneilhan, Creissan, Fouzilhon, Fozières, Frontignan, Gabian, Laurens, Lieuran-lès-Béziers, Lignan-sur-Orb, Maraussan, Montblanc, Murviel-lès-Béziers, Nissan-lez-Enserune, Pézenas, Puisserguier, Quarante, Roujan, Saint-Christol/Entre-Vignes, Saint-Thibéry Servian, Tourbes, Valergues.
Lozère : Atlier, Badaroux, Cubiérettes, Cultures, Saint-André-de-Lancize, Sainte-Hélène, Saint-Hilaire-de-Lavit, Saint-Michel-de-Dèze, Saint-Privat-de-Vallongue, Saint-Saturnin, Ventalon en Cévennes, Villefort.
Pyrénées-Orientales : Bages
L’article Dites NON à la centrale de Gardanne : participez à l’enquête publique jusqu’au 6 juin est apparu en premier sur SOS forêt France.
Marie-Anne Guillemain
« Votre forêt dépérit ». « Votre forêt va passer en zone Natura 2000. Vous ne pourrez plus rien faire ». Face à ces propos alarmistes, beaucoup de propriétaires forestiers, acceptent de suivre les « conseils » prodigués par les démarcheurs : vendre ou couper, d’autant que les conseilleurs peuvent aussi être acheteurs et prestataires de travaux forestiers.
Pourtant, nombre de parcelles visées par cette prédation ne sont pas du tout dans un état de dépérissement et le fait d’être dans une zone Natura 2000 n’empêche absolument pas de prélever du bois. Les organisations de défense de la forêt, dont celles réunies au sein de SOS Forêt Bourgogne, mènent une campagne d’information auprès des propriétaires forestiers pour les alerter sur ces pratiques abusives.
Les petits propriétaires forestiers n’étant pas tenus en dessous de 20 hectares de faire valider un Plan de gestion par le CNPF et les coupes rases n’étant soumises à aucune autorisation en-dessous d’un seuil départemental (quatre hectares dans la Nièvre1) sont trop peu informés. Les organisations qui alertent sur les pratiques mensongères sont, elles, désintéressées. Elles conseillent vivement aux propriétaires, avant de vendre ou d’accepter que leurs arbres soient coupés, de prendre un deuxième avis, par exemple en les contactant ou en se tournant vers les services publics compétents.
Surtout, elles demandent qu’il ne soit plus possible pour une même entreprise de conseiller et d’acheter. Nous relayons leur appel pour qu’une loi prévoyant cette interdiction de cumul soit votée rapidement. Le texte en est déjà rédigé. Il figurait sous l’article 11 dans la proposition de loi transpartisane déposée à l’Assemblée nationale avant la dissolution.
Pour garantir l’indépendance du conseil forestier vis-à-vis du secteur marchand du bois, le Code forestier (article L. 332-6) doit être modifié.
Voici sa rédaction actuelle :
« Un organisme de gestion et d’exploitation forestière en commun a pour activité principale la mise en valeur des forêts de ses adhérents par la mise en commun de moyens humains et matériels permettant l’organisation de la gestion sylvicole, la récolte et la commercialisation des produits forestiers, notamment en vue de l’approvisionnement des industries de la transformation du bois.
Son statut juridique et les conditions de son agrément sont fixés par décret. »
Et voici ce que proposait l’article 11 de la proposition de loi « Proposition de loi « relative à l’adaptation de la politique forestière et des milieux forestiers face au changement climatique », déposée le 21 novembre 2023 :
« Un organisme de gestion et d’exploitation forestière en commun a pour activité principale la mise en valeur des forêts de ses adhérents par la mise en commun de moyens humains et matériels permettant l’organisation de la gestion sylvicole. Il ne peut acheter directement ou indirectement les bois issus des forêts qu’ils gèrent sous mandat de gestion. Son statut juridique et les conditions de son agrément sont fixés par décret. »
L’association Autun Morvan Écologie, l’association Sauvegarde du Massif d’Uchon (SaMU) et les membres du Collectif SOS Forêt Bourgogne* engagés dans la défense et la préservation des forêts souhaitent alerter les propriétaires forestiers sur certaines pratiques de démarchage observées récemment.
Nous avons été informés de démarchages insistants auprès de petits propriétaires forestiers, utilisant des arguments parfois trompeurs. L’objectif de ces démarchages est soit l’acquisition de forêts, soit la proposition de coupes de bois. Les discours tenus auprès des propriétaires évoquent notamment le projet d’extension des zones Natura 2000 comme une future contrainte qui empêcherait les propriétaires de gérer librement leurs arbres et forêts. De plus, il est souvent prétendu que les forêts sont en mauvais état, incitant ainsi à une exploitation rapide et intensive.
Ces pratiques mensongères peuvent induire en erreur les propriétaires, souvent vulnérables face à des informations alarmistes. Si un terme n’est pas mis à ces comportements, nous craignons une multiplication de décisions précipitées, telles que des coupes à blanc, au détriment d’une gestion sylvicole durable respectueuse des forêts et des écosystèmes forestiers.
Nous appelons à la vigilance et encourageons les propriétaires à se renseigner auprès des services compétents** et des organisations locales de protection de la forêt avant de prendre des décisions concernant leurs parcelles.
Nous demandons au Parlement – à nos députés et sénateurs – de mettre fin au cumul et conflit d’intérêt entre les activités de gestion des forêts et de commercialisation du bois.
Une gestion forestière responsable et éclairée est indispensable pour préserver la santé et la résilience de nos forêts, et pour protéger notre patrimoine naturel et paysager et nos puits de carbone naturels.
* Adeny, Adret Morvan, Arpent, FNE Bourgogne, GF du Chat Sauvage, GF de Sauvegarde des feuillus du Morvan, La Bresseille, Les amis de notre forêt au Duc, le Snupfen, Yonne Nature Environnement.
** CRPF (Centre Régionale de la Propriété Forestière), Parc du Morvan
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