flux Ecologie

Le collectif STOP Croisières mobilise autour de la lutte contre l’industrie de plaisance des navires de croisières. Ses conséquences sur la qualité de la mer et de l’air entraînent de graves problèmes sanitaires pour les habitants qui vivent à proximité du trafic maritime, des zones de débarquement et en ville. Nous luttons pour permettre à la population locale de vivre sereinement sans atteinte à sa santé et à préserver le milieu marin.

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22.09.2024 à 18:11
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (1821 mots)


Le samedi 21 septembre, à 6h30, des militant.es des collectifs Extinction Rebellion et Stop Croisières ont bloqué la passe nord du grand port maritime de Marseille sur des canoës pour dénoncer la destruction du patrimoine maritime par l’industrie de la croisière.

MSC World Europa, AIDAstella et Costa Smeralda empêchés d’accoster

Le blocage des 3 paquebots MSC World Europa, AIDAstella et Costa Smeralda a duré 2h avant que les militant.es ne soient évacué.es par les forces de l’ordre. Sur les 20 personnes interpellées, toutes ont été relâchées en début d’après-midi.

Cette action s’inscrit dans la série d’actions menées cet été par le collectif Européen ECAN, avec une campagne ayant mené des actions menées dans 20 villes portuaires.

Destruction du patrimoine maritime par l’industrie des croisières

Par cette action, les collectifs dénoncent le détournement du littoral, patrimoine maritime commun, pour une activité privée de loisirs et l’enrichissement de quelques-uns, le bénéfice économique étant capté par les compagnies de croisières et non par la ville, au détriment de la santé des riverain.es, de l’environnement et de la mer. Le littoral, riche de par l’air marin et frais qu’il pourrait apporter, devient de plus en plus une source de nuisances pour les marseillais.es, apportant particules fines, suies et maladies pulmonaires.

Extinction Rebellion et Stop Croisières s’opposent à la place croissante que prend le tourisme de croisière dans la ville de Marseille et dans son port. Avec 2.5 millions de croisiéristes reçus en 2023 (1 million de plus que l’année précédente) contre 1.5 millions de passagers de ferrys, le port de Marseille est devenu avant tout un port de croisières. Aucune réflexion collective n’a été mise en place et les marseillais.es n’ont pas eu leur mot à dire sur cette évolution.

Cet été a été le plus chaud jamais enregistré, les canicules marines se répètent, avec une mer Méditerranée à 30 degrés en surface étouffant les créatures marines et les catastrophes naturelles devient de plus en plus fréquentes (incendie géant aux portes d’Athènes et à Madère, records de température en arctique). Malgré les appels répétés à la sobriété du secrétaire général de l’ONU, malgré l’indéniable et urgent besoin de réduire nos impacts sur la biodiversité et le climat, l’industrie des croisières poursuit sa course aux excès. Toujours plus, toujours plus grand, toujours plus extravagant.

Stop Croisières et Extinction Rebellion appellent à penser dès maintenant la planification de la fin des croisières, pour accompagner la reconversion du port vers des activités utiles socialement en préservant les emplois, à rediriger les projets d’électrification des quais vers les ferrys et le chantier naval, à renoncer au projet de nouveau terminal d’accueil de croisières de luxe au J4 et à une communication ouverte et transparente sur les impacts sanitaires et environnement de l’industrie des croisières.

Profitons des Journées Européennes du Patrimoine, mettant cette année le patrimoine maritime à l’honneur, pour penser collectivement comment valoriser ce patrimoine commun. Souhaitons-nous en faire un objet de consommation ou un lieu de vie et d’hospitalité ? Comment préserver la richesse de ce bien commun, et en imaginer un partage qui ne mette pas en péril la santé des un.es pour l’enrichissement d’une poignée d’autres ?

22.09.2024 à 17:19
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (1004 mots)


Depuis le weekend Marseillais (lire notre article), qui a été très riche de rencontre et d’échanges, certains collectifs ont pris le slogan « Stop Croisières Everywhere » au pied de la lettre. Et pour montrer que ce problème doit trouver des réponses à l’échelle de l’Europe, nous avons enchaîné cet été les actions conjointes !

1er juin : World Anti-cruises Day


Le 1er juin a été l’officialisation du Wolrd Anti-cruises Day qui aura lieu chaque année le premier samedi de juin.

Ce jour-là ont eu lieu des actions visuelles et des manifestations dans 13 villes portuaires en Allemagne, en Espagne, aux Pays-Bas, en Italie et en France sous le même slogan « Cruises not here not anywhere ! »

Cruise poursuit de l’Azamara Quest


Dans la foulée, une « cruise poursuit » a été lancée contre le bateau Azamara Quest, qui proposait une croisière de 35 jours en Europe. Les passagers de cette croisière de luxe ont bien du recevoir le message « stop sinking the climate » qui leur a été adressé sur tous les tons (en voiliers et canoës, en fanfare, en tapis rouge) dans 7 des ports Français où ils ont accosté : Marseille, Bordeaux, la Rochelle, Nantes, Brest, Saint-Malo et Cherbourg. Article détaillé sur notre site.

Blocages franco-germaniques du 6 juillet

Le 6 juillet, le bateau a fait demi-tour devant les activistes de Concarneau !


Le 6 juillet, les activistes ont pris les rames : des actions de blocage ont eu lieu simultanément en France et en Allemagne. Ce jour-là, le Seven Seas Voyager a fait demi-tour devant les militants et renoncé à son escale à Concarneau, et deux bateaux de croisières ont été bloqués dans la baie de Kiel.

Le même jour, les activistes bloquaient 2 bateaux à Kiel (Allemagne)

18 août : blocage d’écluse à Amsterdam


Le 18 août, un blocage d’écluse a interrompu la traversée d’un navire de croisières de 293,2 mètres de long pour 39,8 mètres de large navigant sous pavillon des Bahamas, le Serenade of the Seas, qui se rendait à Amsterdam. Des actions se sont poursuivies aux portes de la ville pendant plusieurs semaines, tant et si bien que le « Sidney Dream » a renoncé à son escale dans la capitale le 6 septembre.

21 septembre : blocage de 3 navires de croisières à Marseille


Le 21 septembre, Stop Croisières et Extinction Rebellion Marseille ont bloqué l’entrée au port de 3 bateaux de croisières. Plus d’informations dans notre article dédié.

La saison s’arrêtera-t-elle là ??? 😉 Suivez-nous sur nos réseaux sociaux !

26.05.2024 à 00:13
Collectif Stop Croisières
Texte intégral (1882 mots)

La croisière s’amuse, nous coulons.

Le collectif ECAN (European Cruise Activist Network) et Extinction Rebellion lancent ce printemps une Cruise Pursuit au départ de Marseille contre l’Azamara Quest, qui propose une croisière de luxe de 35 jours en Europe. Ces actions ont pour objectif de dénoncer l’industrie des croisières, le sur-tourisme et les émissions de gaz à effet de serre des plus riches, au détriment des enjeux environnementaux.

Crédit – Gaëlle Matata

Ainsi, les activistes se lancent à la poursuite de ce bateau, c’est Marseille qui ouvre le bal !

Tôt vendredi 24 mai, le navire a été « accueilli » par le collectif Stop Croisières à grand renfort de cornes de brumes. Les croisiéristes sont descendus de leurs cabines et ont pu voir les messages portés par les embarcations des militant.e.s.

Les croisières de luxe, symbole d’une minorité fortunée déconnectée

C’est dans un luxe débridé et une irresponsabilité totale que l’Azamara Quest navigue sur toutes les mers. Ce bateau visite jusqu’aux pôles Nord et Sud, invitant ses voyageurs à observer la fonte des glaces et la disparition de la banquise à laquelle il contribue…

Crédit – Gaëlle Matata

Pour la croisière autour de l’Europe, il réalisera un voyage d’environ 4000 miles marins, et émettra 1940 tonnes de CO21 uniquement pour la consommation de carburant. Cela représente 3 tonnes de CO2 par croisiériste pour un seul voyage, tandis qu’il ne faudrait pas dépasser les 2 tonnes par personne et par an pour respecter les Accords de Paris d’ici 2050. Et cela sans compter les biens consommés à bord et le fait que la majorité de croisiéristes font l’aller-retour en avion.

Déconnectés des enjeux écologiques et de la réalité du dérèglement climatique, les 10% les plus riches sont responsables d’un quart des émissions de la France. Quant aux 1% des plus riches dans le monde (77 millions de personnes), ils représentent 16% des émissions mondiales liées à la consommation en 20192. Les plus riches sont ceux qui polluent le plus et qui subissent le moins durement les conséquences du changement climatique.

Un greenwashing insupportable

Outre son impact climatique, ce bateau pollue la mer et l’air, en échappant aux législations sociales et environnementales.

Comme de nombreux autres navires, la compagnie exploitant l’Azamara Quest a choisi de l’équiper de scrubber : afin de se conformer aux réglementations actuelles sur la pollution de l’air tout en continuant d’utiliser du fioul marin peu raffiné et à bas coût, il utilise ces « laveurs de fumées » qui permettent de transférer la pollution de l’air directement dans la mer en rejetant des eaux très acides et chargées en métaux lourd et hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP). Bien loin du faste et du verdissement affichés pour attirer la clientèle, cette pollution invisible constitue une grave atteinte à la biodiversité marine3.

Crédit – Gaëlle Matata

Par ailleurs, le scrubber ne limite que la concentration en dioxydes de souffre et pas les particules fines et les autres polluants qui se trouvent dans la partie respirable de l’air : avec ou sans scrubber, les concentrations de particules inhalables sont pratiquement identiques4.

De plus, bien que la compagnie qui exploite le navire soit américaine, celui-ci est immatriculé à Malte, l’un des quatre principaux pavillons de complaisance permettant aux armateurs d’échapper aux législations sur le travail, à l’impôt, aux contrôles environnementaux.

Nos revendications

Crédit – Gaëlle Matata

Aussi, Stop Croisières Marseille, le collectif ECAN et Extinction Rebellion dénoncent ce tourisme mortifère et demandent :

  • La réduction radicale de l’activité des navires de croisière en Europe, pour ensuite conduire à leur disparition.
  • L’arrêt immédiat des expansions portuaires et la diminution des infrastructures portuaires destinées au secteur des croisières.
  • Une communication honnête sur les fausses solutions comme le GNL, les scrubbers ou l’alimentation à quai, puisqu’aucune de ces technologies actuelles et futures n’empêchera un navire de polluer.
  • L’expansion et le maintien d’efforts communs par les gouvernements et les industriels dans toute l’Europe pour faire de ces revendications une réalité et prendre en compte les inégalités Nord-Sud mondiales.

A Marseille

Crédit – Gaëlle Matata

Nous demandons une consultation citoyenne concernant le projet de terminal de croisières de luxe sur l’esplanade du J4. Le projet consiste en un bâtiment de 1000 m2 et d’une hauteur maximale de 11m avec l’objectif d’accueillir 100 escales par an5.

En effet, étant donné les très nombreuses incidences de ces bateaux sur l’environnement, notre cadre de vie, notre santé, nous estimons qu’il est grand temps de commencer à limiter cette activité plutôt que d’encourager sa croissance. En outre, cet aménagement sur un espace public pour les loisirs d’une minorité ultra-fortunée est à questionner.


1 Selon la base de données Thetis MRV, ce bateau émet 486 kg de CO2/miles

2 Oxfam : les 1 % les plus riches émettent autant de CO2 que deux tiers de l’humanité,

https://www.oxfam.org/fr/communiques-presse/les-1-les-plus-riches-emettent-autant-de-co2-que-deux-tiers-de-lhumanite

3 « Assessment of possible impacts of scrubber water discharges on the marine environment ». Consulté le: 2 décembre 2023. [En ligne]. Disponible sur : https://www2.mst.dk/Udgiv/publications/2012/06/978-87-92903-30-3.pdf

4 Ralf Zimmermann, directeur de recherches à l’université de Rostock

5 https://mesinfos.fr/provence-alpes-cote-d-azur/marseille-rccl-et-alfonso-femia-vont-realiser-la-gare-maritime-du-j4-119776.html

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